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Religion

L'exégèse d'Isaïe 8, 1-8

La péricope Isaïe 8, 1-8 se révèle d'une richesse prodigieuse : la naissance du fils du prophète, répondant au nom étrange de Maher-Shalal-Hash-Baz, n'est pas sans lien avec celle de l'Emmanuel, au chapitre précédent. Si elle évoque le cours tranquille de la rivière Siloé, les versets bruissent surtout des guerres et des conflits du Proche-Orient ancien, avec l'inexorable montée en puissance du royaume d'Assyrie. Après un exposé fouillé des difficultés diverses du texte hébreu, quatre étapes de l'histoire de l'exégèse de ce texte sont étudiées. 1a traduction des Septante présuppose un certain nombre d'options, qui ne manqueront pas de peser sur la tradition chrétienne antique. La même constatation vaut autant pour l'exégèse juive, dont un très riche panorama nous est présenté ici, que pour l'exégèse des XVIe-XIXe siècles. L'exégèse chrétienne du Moyen Age est marquée par le commentaire de Jérôme ; mais les commentateurs ne cessent d'approfondir la recherche et d'apporter des éléments innovants, tant à l'époque carolingienne qu'aux XIIe et XIIIe siècles. l'exégèse protestante du XVIe siècle est aussi bien historique que morale et christologique ; de Joannes OEcolampade à Augustin Marlorat, c'est ici encore un corpus d'une grande richesse qui est examiné. De la sorte, l'ensemble du volume propose un parcours exégétique d'un extrême intérêt, qui confirme l'importance du champ disciplinaire encore peu fréquenté qu'est l'étude de l'histoire de l'exégèse. Ce volume est issu de la cinquième des "Journées bibliques", organisées par le laboratoire d'études des monothéismes / Institut d'études augustiniennes (CNRS-EPHE Sciences religieuses-Paris IV) et le Groupe de recherches sur les non-conformistes religieux des XVIe et XVIIe siècles et l'histoire des protestantismes (GRENEP, faculté de théologie protestante de l'université de Strasbourg).

03/2013

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Littérature française (poches)

Les folles années Tome 2 : Mathieu et l'affaire Aurore

1920. La Grande guerre et la grippe espagnole deviennent de mauvais souvenirs, la vie reprend son cours. Au sein de la famille de Marie Picard, les enfants suivent leur destin. Thalie se trouve à Montréal, entichée plus que jamais de ses études de médecine. De son côté, Mathieu découvre à la pratique du droit des à-côtés déplaisants. Son emploi au bureau du Procureur général l'amène à jouer un rôle de premier plan dans une histoire susceptible de donner des haut-le-coeur à tout le Québec : celle d'Aurore Gagnon, l'enfant martyre de Sainte-Philomène-de-Fortierville. Au moment où Mathieu visite cette paroisse pour la première fois, la petite victime gît déjà sur les planches de son cercueil. Il fait toutefois connaissance de sa soeur aînée, Marie-Jeanne. Celle-ci, âgée de douze ans, a été témoin de tous les mauvais traitements. Elle cherche à démêler ses sentiments : un amour inconcevable pour sa belle-mère et la crainte de subir les mêmes châtiments horribles. Les premières étapes du processus judiciaire laissent croire que les parents échapperont à la justice : après tout, ont-ils fait autre chose que de mener une enfant récalcitrante sur le chemin de la vertu ? Le jeune homme réussit à tisser avec la fillette une relation de confiance. Elle se confie d'abord à lui, elle témoigne ensuite en faveur de la Couronne. Mais ses demi-frères, les propres enfants de la marâtre, feront-ils de même ? Qu'adviendra-t-il de la mère et du père à l'issue du procès ? Au fil de ces événements dramatiques, Mathieu, qui occupe la place centrale de ce roman, apprendra à se réconcilier avec son propre passé tumultueux.

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Critique littéraire

Choix de lettres 1923-1993

Il est exceptionnel d'avoir accès à une correspondance s'étendant sur une période continue de soixante-dix années et, de surcroît, à des lettres qui témoignent d'une manière aussi transparente de l'appréciation de l'amitié. Ces lettres sont d'abord une conversation de l'esprit, et souvent, cette conversation semble viser un auditoire au-delà du destinataire de la lettre : "J'ai parfois l'impression de m'adresser à d'autres lecteurs en même temps qu'à toi" , écrivit-il à un de ses amis. Sans doute l'aspect le plus remarquable du parcours de Thomas, lorsque l'on considère la période de l'histoire dans laquelle il s'est déroulé, réside dans son refus d'accepter le jugement nihiliste de l'époque prôné par ses pairs. Pour lui, humaniste convaincu, le désespoir représentait l'ultime mal : "Ce n'est pas vers l'ombre qu'il faut se tourner, mais vers un espace de lumière [... ] je suis persuadé que le grand, le seul crime - c'est le désespoir - quand la fine pointe de l'espoir (de l'espoir en rien, à l'état pur), n'est plus là - c'est vraiment le fil de la vie qui se rompt". "Mystérieux, secret, discret" , ce sont les mots dont la critique se sert habituellement à l'égard d'Henri Thomas. Espérons que ce choix de lettres jettera une lumière là où il y avait de l'ombre, en éclairant notamment la parenté de Thomas avec Herman Melville, un écrivain qu'il décrivait ainsi : "Un homme seul, aux écoutes de la terre et de la mer, et qui trouve au plus lointain, sur les confins du réel et de la fiction, ce qu'on peut nommer sa vérité [... ]" . Joanna Leary.

06/2003

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Actualité et médias

Les Héritiers de la République

Quels sont les inspirateurs des actuels ou futurs dirigeants politiques français ? Derrière chacun d’entre eux existe une épaisseur, un engagement nourri par les valeurs qu’ont portées avant eux des personnages emblématiques dans lesquels ils se reconnaissent pour baliser ou inspirer leur action. Dans une époque où le personnel politique est discrédité, sévèrement jugé pour son absence de convictions, son opportunisme, son électoralisme, ce livre montre des parcours plus riches, plus complexes, étayés par des références qui les révèlent en creux dans leurs engagements profonds et leur culture plus que dans leurs ambitions. À chacun, à chacune, Éric Fottorino a posé une question simple : quelle est la figure qui a accompagné, éclairé, voire suscité votre engagement dans la vie publique ? La réponse est ouverte et parfois surprenante: les inspirateurs peuvent être des personnages de l’histoire ou des figures contemporaines, exemple Lech Walesa est l’inspirateur de Rachida Dati, Bonaparte celui de JF. Copé, Jeanne d’Arc/M. Le Pen, Jaurès/JL. Mélanchon, Clémenceau/R. Bachelot, Blum/P.Moscovici, Malraux/V. Pécresse, Mandela/R. Yade,… Bien d’autres se livrent encore comme François Hollande, François Bayrou, Manuel Valls, Jean-Louis Debré…   Ces portraits finissent par composer un tableau très riche et varié de la République française, dans sa dimension historique. On y retrouve la défense des valeurs fondamentales, la laïcité, les libertés, les combats pour la justice, contre les discriminations, une forme d’héroïsme, tout au moins de courage, de capacité à lutter seul contre tous, de résister. Cette exaltation des vertus politiques les plus nobles montre des personnalités politiques sous un jour différent, inattendu, tissé d’anecdotes révélatrices de leur personnalité, de leurs traits de caractère, de leurs aspirations profondes, qui disent combien "Il y a dans les hommes plus de choses à admirer que de choses à mépriser." (Albert Camus)

05/2012

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Critique littéraire

Zola. Tome 3, L'honneur (1893-1902)

Trois volumes, trois mille pages, quatre cents illustrations documentaires : la biographie d'un des géants du roman français, à la mesure de sa personnalité, de sa carrière et de son œuvre. Le troisième volume couvre la troisième et dernière période de la carrière de Zola : 1893-1902, celle qui commence après l'achèvement des Rougon-Macquart, et qui se termine par une mort sans doute criminelle. Malgré sa relative brièveté, cette période est aussi chargée de matière et de péripéties que la précédente. Zola publie deux nouveaux cycles romanesques : Les Trois villes et Les Quatre Evangiles (le troisième, posthume, et le quatrième, inachevé). Mais l'épisode le plus dramatique de ces dix années est son engagement dans l'affaire Dreyfus : " J'Accuse... ! ", dans l'Aurore du 13 janvier 1898, son procès aux Assises de la Seine, son exil en Angleterre, son retour victorieux. Inexorablement, " J'Accuse... ! " a conduit de proche en proche à la révision du procès qui a envoyé le capitaine juif en déportation. Les dernières années sont celles d'un regard sans illusion, mais sans pessimisme, sur la France fin de siècle : Fécondité, Travail, Vérité disent sur le mode du mythe et de l'utopie l'espoir dans une société régénérée. Histoire publique, histoire privée. Zola est aussi pendant ces années le personnage de deux romans personnels, parce qu'il partage son affection entre deux femmes : Alexandrine, qui reste la compagne de ses créations et de son combat, et Jeanne, jeune femme intensément aimée, la mère de ses deux enfants et le modèle de ses dernières héroïnes. Le livre s'achève sur les enquêtes qui ont tenté d'apporter un peu de lumière sur sa mort : Zola a-t-il payé de sa vie son combat pour la vérité et la justice ?

09/2002

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Religion

Ecrits mémorables. Tome 2

Louis Massignon (1883-1962) est le plus grand orientaliste français du XXe siècle. Sa prodigieuse connaissance du monde musulman, des dogmes, des littératures mystiques, poétiques ou populaires des pays d'Islam est aujourd'hui encore un guide indispensable pour comprendre les conflits dans lesquels les nations occidentales s'affrontent aux revendications islamiques. Massignon a fait oeuvre de pionnier dans les domaines de l'art et de la spiritualité chrétienne. Il fut un grand acteur de la politique de fraternité entre les peuples et du rayonnement de la France dans le monde sous trois Républiques. Chrétien intransigeant, ami inconditionnel des pauvres et des exclus, militant et enseignant, il confia ses plus riches pensées à des centaines d'écrits publiés pendant plus d'un demi-siècle. On y croise les figures essentielles de sa méditation : de Charles de Foucauld jusqu'à Gandhi, de son guide intérieur Hallâj jusqu'au mysticisme shî'ite, de Jeanne d'Arc à Paul Claudel ou J. -K. Huysmans. Massignon y apparaît comme un personnage complexe : un témoin majeur de l'empire colonial français, puis un homme engagé dans les luttes des peuples pour l'indépendance ; un fidèle de la religion d'Abraham, attaché à la vertu unique du peuple juif comme aux droits imprescriptibles des victimes arabes de la partition de la Palestine. Ces écrits, rassemblés pour la première fois en une édition critique, renouvellent la lecture d'une oeuvre et d'une pensée toujours d'actualité. C. J. Tome 2 : Pensée musulmane et proximités chrétiennes - Privilège des langues sémitiques - Le miroir du coeur et la nuit de l'esprit - Topographies spirituelles - L'eschatologie musulmane et le shî'isme - Formes symboliques en terre d'Islam - La foi aux dimensions du monde - Bibliographie de Louis Massignon - Table de concordance.

05/2009

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Critique littéraire

Carnets inédits 1947, 1950, 1951. Suivi de Pages 1934-1948

Les Carnets figurent au premier plan de l'œuvre thomasienne, ayant nourri non seulement des livres, mais aussi les articles publiés dans La Nouvelle Revue française. Aux poèmes et aux récits s'ajoutent maintenant des pages écrites entre 1934 et 1951, découvertes il y a dix ans dans un grenier d'Asnières au cours d'une recherche entreprise dans le cadre universitaire. Ce sera au lecteur de décider s'il s'agit d'un abandon volontaire de l'auteur ou d'un simple oubli. Ce dossier serait-il, à partir d'une douloureuse expérience personnelle, ni plus ni moins qu'une tentative pour approfondir le mystère du rapport entre l'Homme et la Femme ? Face aux pièges de la condition humaine, on y trouve, tracées, les grandes lignes d'une stratégie de défense. Thomas s'interroge sur les règles du jeu et en arrive aux conclusions suivantes : d'abord que " c'est une erreur de voir dans une femme (ou un homme) un remède -à la solitude : " ; et ensuite que " le seul être dont on doive attendre quelque chose, c'est soi-même [...] On doit seulement souhaiter que les autres donnent l'occasion d'offrir ce qu'on a, soi, ce qu'on crée pour eux ". Ce choix de l'écriture comme sacerdoce assure au personnage de Thomas une réelle singularité. S'il a quitté ce monde il y a plus d'une décennie, sa voix n'en continue pas moins d'exercer une vraie séduction. Ces pages, inédites et poignantes, ne font qu'en confirmer la pertinence. J. L. Édition établie, présentée et annotée par Joanna Leary, docteur et membre associé de l'Université de Monash (Melbourne, Australie,), à qui l'on doit l'important Choix de lettres, 1923-1993 d'Henri Thomas ("Cahiers de la nrf ", 2003).

03/2006

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Cinéma

Tambour battant. Mémoires de Volker Schlöndorff

Né allemand, je suis devenu français puis américain ; rêveur, je me suis fait homme d'action ; mélancolique, le marathon m'a converti à la joie... Je n'ai jamais été là où l'on m'attendait. Et pourtant, jamais je n'ai eu l'impression de me perdre. L'identité, au contraire de la virginité, ne se perd pas : elle s'acquiert. Quelles qu'en aient été les formes successives, je n'ai jamais cessé de sentir en moi quelque chose d'inchangé, voire d'incorrigible. Un souffle, un je-ne-sais-quoi qui veut vivre et qui m'anime. Peut-être est-ce l'âme, cette vieille lune... ou le coeur qui va, tambour battant ? Au bout de trente films, je pensais avoir tout dit, mais en exhumant mes journaux, mes carnets et des photos, j'ai découvert ce qui s'était joué entre les scènes. Ma vie et mes films : tel est donc ce livre. Cinquante ans de cinéma - où l'on croisera Ernst Lubitsch, Fritz Lang, Jeanne Moreau, Alain Delon, Quentin Tarantino et bien d'autres - mais aussi flash-back intime sur des amis et des livres, des femmes et des pays, des doutes et des joies. Le goût de mon enfance et l'empreinte des premières lectures, mes années lycée en France, mon entrée en cinéma par la petite porte, à l'école de Louis Malle et de Jean-Pierre Melville, le succès du Tambour après des débuts chaotiques, les galères de tournage, les rencontres inoubliables de Bertrand Tavernier, de Günter Grass, d'Arthur Miller..., les petits béguins et les grands amours - tout cela, comme dans les salles obscures, en un fondu d'ombre et de lumière...

09/2009

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Histoire de France

HISTOIRE DE CHARLES VII. 1, 1407-1445

Composée de cinq livres, l'Histoire de Charles VII a été écrite par Thomas Basin après la mort du roi, pendant le règne de son fils Louis XI, certainement dans les années 1471-1472. Il ne s'agit ici ni d'une histoire officielle, ni d'un recueil de note annalistiques prises au jour le jour. Familier des historiens de Rome, Basin a eu l'ambition d'écrire l'histoire à la manière antique, et d'être, sinon le Tite-Live, du moins le Salluste ou le Suétone de son temps. Il ne se contente pas de raconter les faits ; il en dégage l'enseignement moral et politique, il veut que l'histoire soit une école et qu'elle serve d'exemple aux générations. Thomas Basin a connu de près Charles VII, il a vécu par lui et par les siens nombre d'années de l'occupation anglaise, il a eu en main toutes les pièces du procès de Jeanne d'Arc et les a étudiées de très près. Il a pris, comme évêque de Lisieux, une part personnelle importante au recouvrement de la Normandie et, sur ce qu'il n'a pas vu lui-même, il a pu se documenter plus facilement et plus sûrement que beaucoup d'autres, si bien que les chapitres sur l'occupation anglaise en Normandie et sur la vie du menu peuple à cette époque sont parmi les plus vivants et les plus dignes de foi. Cependant, d'autres chapitres relèvent davantage d'un mélange de souvenirs personnels, de renseignements de première main, d'utilisation plus ou moins libre de chroniques et de documents d'archives, de relations écrites et de correspondances personnelles. Ecrivant loin de France, Basin était mal placé pour contrôler et compléter la qualité inégale de sa documentation. De là, sans doute, certains anachronismes ou lacunes.

01/1994

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Histoire de France

HISTOIRE DE CHARLES VII. 2, 1445-1450

Composée de cinq livres, l'Histoire de Charles VII a été écrite par Thomas Basin après la mort du roi, pendant le règne de son fils Louis XI, certainement dans les années 1471-1472. Il ne s'agit ici ni d'une histoire officielle, ni d'un recueil de note annalistiques prises au jour le jour. Familier des historiens de Rome, Basin a eu l'ambition d'écrire l'histoire à la manière antique, et d'être, sinon le Tite-Live, du moins le Salluste ou le Suétone de son temps. Il ne se contente pas de raconter les faits ; il en dégage l'enseignement moral et politique, il veut que l'histoire soit une école et qu'elle serve d'exemple aux générations. Thomas Basin a connu de près Charles VII, il a vécu par lui et par les siens nombre d'années de l'occupation anglaise, il a eu en main toutes les pièces du procès de Jeanne d'Arc et les a étudiées de très près. Il a pris, comme évêque de Lisieux, une part personnelle importante au recouvrement de la Normandie et, sur ce qu'il n'a pas vu lui-même, il a pu se documenter plus facilement et plus sûrement que beaucoup d'autres, si bien que les chapitres sur l'occupation anglaise en Normandie et sur la vie du menu peuple à cette époque sont parmi les plus vivants et les plus dignes de foi. Cependant, d'autres chapitres relèvent davantage d'un mélange de souvenirs personnels, de renseignements de première main, d'utilisation plus ou moins libre de chroniques et de documents d'archives, de relations écrites et de correspondances personnelles. Ecrivant loin de France, Basin était mal placé pour contrôler et compléter la qualité inégale de sa documentation. De là, sans doute, certains anachronismes ou lacunes.

01/1994

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Histoire de France

Le temps de la Guerre de Cent Ans 1328-1453

La France des XIVe et XVe siècles est une France marquée par la tragédie : famines, pestes, révoltes populaires, conflits civils et militaires... C'est le siècle de la "Guerre de Cent Ans". Cette guerre connut plusieurs phases, entrecoupées d'accalmies et de trêves. La durée du conflit, les souffrances de ceux qui l'ont provoqué ou en ont pâti, interdisent cependant de le réduire à l'écume des jours, de le résumer à l'apparence des événements dramatiques : c'est la raison du titre de cet ouvrage. Car ce livre s'attache moins à la narration circonstanciée des misères et malheurs de ces guerres sans fin, qu'à les comprendre, afin de restituer l'ordre qui se cache derrière le désordre et le chaos des apparences. L'"automne du Moyen Age" est marqué par l'affirmation de l'Etat monarchique, une construction territoriale unifiée par la soumission à la souveraineté du roi. La conscience d'une identité "nationale", incarnée par Jeanne d'Arc, s'est forgée dans la douleur et l'épouvantement d'un siècle de fer, alors que Charles VII (1422-1461) n'est plus un prince féodal mais un véritable chef d'Etat. Boris Bove renverse quelques idées reçues à propos de "la crise" des XIVe et XVe siècles : il invite à se méfier des chroniqueurs, trop enclins à détecter les signes annonciateurs de l'Apocalypse et du Jugement dernier, souvent portés à l'amplification des "malheurs du temps" pour mieux en rendre responsable le parti adverse, ennemi de toute "réforme". Le temps de la guerre de Cent Ans n'est pas celui d'une décadence globale mais une période tourmentée et féconde, comme en témoigne l'éclat des arts, des lettres et de la vie de cour et qui parvient, malgré tout, à renaître et à édifier les fondements d'un monde nouveau.

10/2014

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Sciences historiques

Les Extraterriennes. Histoire de l'ascension des femmes dans l'air et l'espace

Habité par un grand désir d'approcher la nature des oiseaux, l'être humain aspira lui aussi à accéder à l'art du vol. En à peine deux siècles, du simple ballon à la station spatiale internationale, les inventeurs conçurent d'incroyables machines volantes. Du globe des frères Montgolfier (ère aérostatique) aux premiers aéroplanes à ailes fixes de Clément Ader ou des frères Wright, des avions gros porteurs ou supersoniques (ère aéronautique), aux fusées et vaisseaux spatiaux (ère astronautique) hissant en orbite Youri Gagarine (1960) et, plus récemment, Thomas Pesquet, les frontières de l'exploration de la troisième dimension n'ont cessé d'être repoussées. Si l'histoire des sciences et des techniques reste surtout l'apanage de l'univers masculin, il n'en demeure pas moins que les femmes – aéronautes, aviatrices, pilotes de ligne ou de chasse et pros du looping, infirmières parachutistes et même hôtesses de l'air, ou encore astronautes recrues des grandes agences spatiales – ont aussi pris une belle part dans cette ascension. Dès la Révolution, citoyennes " plus légères que l'air ", Jeanne Labrosse ou Sophie Blanchard, prendront la nacelle d'assaut. En pleine Belle Epoque, la baronne de Laroche décolle dans le "  ; plus lourd que l'air  ;". Garçonnes des années folles sans corset, Adrienne Bolland puis Amélia Earhart courent les grands raids. Et après guerre et jusqu'à nos jours, les aviatrices gagneront peu à peu leurs galons professionnels. Sortant de l'atmosphère, les premières filles de la Voie lactée Valentina Tereshkova, Claudie Haigneré ou la record woman Peggy Whitson comptent aujourd'hui parmi les dames étoilées qui ont fait leur ronde autour de la Terre. A travers cette aventure passionnante, vous découvrirez autant d'univers selon les époques et de portraits de ces Extraterriennes qui se sont affranchies de la gravité pour l'amour du ciel et de la science.

02/2018

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Littérature française

Quand la peine le dispute à la colère

Philippe Randa dont la devise pourrait être : "Je suis un auteur censuré extrêmement diffusé" , comme il l'affirme lui-même. Un clin d'oeil, une boutade, un regret, une frustration ? Non : l'engagement sincère d'un homme libre. De ces hommes libres qui doivent être donc enchaînés ou, comme l'a écrit Guy Béart en substance dans une célèbre chanson : "Celui qui dit la vérité doit être exécuté" . Mais un homme libre en effet extrêmement diffusé : auteur de 119 livres, romans policiers, essais, études historiques, dictionnaires ; mais aussi chroniqueur politique, directeur de trois maisons d'éditions, animateur d'émissions sur Radio Libertés et TVLibertés, pour ne signaler que l'essentiel d'une vie riche en diversité et en expériences. Pour les Chinois, 2018 est l'année du Chien et ce dernier recueil aurait pu s'appeler : "2018, une année de Chien" ! tant les évènements qui se sont succédés ont été surprenants, inattendus, violents, choquants parfois, improbables souvent. La galerie de l'année 2018 de Philippe Randa est variée, de Jeanne d'Arc et son avatar métissé à Johnny Hallyday et sa famille des Atrides, en passant par Bertrand Canta, Michel Onfray ou nos plus beaux spécimens de la vie politique, Gérald Darmanin ou le sacro-saint Nicolas Hulot. Il y en a pour tout le monde ! La colère justement, mais celle des Gilets Jaunes qui ont éclairé notre fin d'année 2018 d'une lumière improbable, mais pleine d'espoir dans la capacité à résister à l'anesthésie de notre doucereuse et terrible démocratie. Le problème avec Philippe Randa, c'est qu'il pose toujours des questions dérangeantes, qu'il apporte des commentaires impertinents et qu'il fournit des analyses à contre-courants. Si cela réjouit les uns, cela indispose beaucoup d'autres.

02/2019

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Littérature française

Résidence d'accueil

Qui, sans un facteur persécutant, pense volontairement se sauver ou quitter brusquement les siens ou tout ce qu'il a de plus précieux dans sa vie ? Personne. Personne n'a jamais voulu quitter son pays, sa nation, ses biens, sa famille, ses pratiques, ses racines pour aller vivre sur une autre terre inconnue. C'est toujours, à un temps T, quand l'impensable se produit, que l'homme est poussé à tout abandonner pour : PARTIR. République Centrafricaine. Une rébellion vient de prendre le pouvoir par un coup d'état militaire. Ciblé, le Lieutenant Ober Walaaza, absent de son pays, en mission en Chine lors de ce putsch, fait l'objet d'une traque incessante sans merci par ces rebelles. Il est contraint à l'exil en France. Derrière lui, dès le lendemain de ce coup d'état, sa famille toute entière est aussi prise pour cible. Le Lieutenant Ober Walaaza se retrouve coupé de ses proches. Régina sa femme qui est une policière, Nelson son fils et Jeanne sa mère ont suivi un itinéraire semé d'embûches, échappé à la mort, sont sortis des griffes des mains de leurs ennemis, pris en otages par des bandits armés, ont traversé des frontières pour se mettre à l'abri. N'ayant aucune nouvelle de sa famille durant des mois, il va de loin réveiller toutes ses connexions et mettre en place des stratégies pour retrouver leur trace. L'histoire de ce livre, source d'une histoire vraie, projette une lumière sur la vie que mènent silencieusement ces hommes, femmes et enfants, obligés d'envisager pour un GRAND DEPART dans le but de se mettre à la quête de la protection et de la Paix. Quête à partir de laquelle, stigmatisation, préjugés, être qualifiés "d'étrangers", de "migrants" et de "...", sont des prix chers à payer.

02/2019

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Littérature française

Qu'importe le temps

"Je revois ce jeune homme, sa silhouette, ses yeux... oh là là ces yeux... Je ne sais même pas comment il s'appelle, alors comment est-ce possible que je pense à lui ? Je pense à Pierre également qui doit revenir bientôt. Nous allons emménager ensemble, nous marier, travailler ensemble, fonder une famille si Dieu le veut, c'est mon plus grand désir. Ce matin j'étais heureuse qu'il revienne, ce soir je le suis moins. Il ne faut plus que je pense à cette rencontre impromptue, c'est ridicule, de toute façon je ne le reverrai sans doute jamais". C'est en rangeant les affaires de sa mère décédée qu'Edwige, 19 ans, découvre des chansons. Qui a bien pu inspirer Jeanne pour écrire ces textes ? Pierre, le père d'Edwige ? Elle n'y croit pas. La jeune femme parviendra-t-elle à remonter le fil de l'histoire de sa mère ? Cette dernière ayant passé sa vie dans le monde agricole, rien ne la prédestinait à l'écriture. Que va faire Edwige de ces chansons désormais en sa possession ? De 1962 à 2008, suivez les destins d'une mère et de sa fille, étroitement liés par un secret. Marie Farfieri naît en 1974 à Jonzac, en Charente-Maritime. Elle obtient un bac littéraire puis une licence d'anglais. Elle enseigne durant quelque temps, devient ensuite agent immobilier et travaille à présent pour l'Aide sociale à l'enfance. En couple, maman d'un garçon, elle vit aujourd'hui à Saint-Thomas-de-Conac, au bord de l'estuaire de la Gironde. Passionnée par l'écriture depuis toujours, Marie Farfieri signe ici son premier roman, Qu'importe le temps.

02/2023

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Contes et nouvelles

Des fraises au balcon. Histoires de vieillir et d'en sourire

Un évènement ce matin ! L'inspecteur Bauchicaut réunit tous les pensionnaires encore en robe de chambre et le personnel de la résidence des Asphodèles : Céleste a disparu ! Jeanne qui s'approche des cent ans, craint d'avoir décelé chez elle un discret penchant pour le suicide. Il faut donc aller sonder le lac et les cours d'eau. Le vieux Bertrand, poilu de partout, émet quant à lui l'hypothèse suivante : Céleste a peut-être été enlevée et il se pourrait bien qu'une demande de rançon arrive prochainementA ! De son côté Monsieur Barnabé, très porté sur la chose, soupçonne fort qu'une histoire de fesses se cache là-dessous. Et si tout simplement, Céleste était tombée amoureuse ? chuchote Mélie que personne n'écoute jamais. Moi, je suis sûre qu'il s'agit d'un meurtre, postillonne la volumineuse Annabelle. Ce sont dix-neuf histoires du monde du quatrième âge, des grands anciens, seuls ou en établissement, face aux réalités du quotidien, du vieillissement, de la pente qui descend inexorablement : un sujet sombre, mais qui est traité par l'auteure avec beaucoup de gaîté, d'optimisme, de poésie, mettant en avant tous les côtés joyeux de cette triste période, ces moments décalés, surprenants, qui vont amener le lecteur à sourire souvent, à rire aussi de ces situations. De jolis moments, sensibles, émouvants, mais toujours pleins de respect, de vie et d'humour. C'est drôle, et ça fait du bien ! Annette Raynaud a publié plusieurs ouvrages (Vox Scriba) : Drôles de piafs (2019), et, en littérature jeunesse : Un oeuf tombé du ciel (2021), Le gentil petit livre des kukus (2022) Jean-Yves Ferri, auteur de bandes dessinées à succès, scénariste d'Astérix, nous offre ici ses dessins originaux

03/2023

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Ouvrages généraux

Contre-Histoire de France. Des dolmens à l'Elysée, la vérité sur notre passé

Pour en finir avec les légendes et les idées fausses Bien des idées reçues et des a priori circulent encore aujourd'hui autour de l'Histoire de France, et jamais il n'a été plus nécessaire de démentir les unes et de contredire les autres. Notre Histoire est en effet redevenue un enjeu majeur du débat politique, sur fond de polémique sur l'identité nationale, de volonté de déconstruction et d'offensive de la cancel culture, un enjeu autour duquel se divise, parfois radicalement, l'opinion. Cet ouvrage, écrit par un historien reconnu, prétend au contraire s'approcher au mieux de la vérité historique, loin des passions excessives et de toutes les légendes, noires ou dorées, en combattant à la fois les simplifications du roman national et les perpétuelles dérives de la repentance. Dans un style vivant, et en puisant aux meilleures sources, Philippe Delorme aborde ici en 45 entrées les grandes questions de l'Histoire de France et démolit avec érudition toutes les contre-vérités admises. De l'image caricaturale des Gaulois barbares et grossiers, au mythe libérateur et égalitaire de la Commune de Paris, en passant par les idées fausses et mille fois répétées concernant les croisades, l'esclavage et le "code noir" ou la colonisation, c'est un panorama complet de notre Histoire que parcourt cet ouvrage. Un panorama dans lequel Vercingétorix, Clovis, Charlemagne, Saint Louis, Jeanne d'Arc, Henri IV, Louis XIV, Marie-Antoinette, Napoléon, Clemenceau, De Gaulle, et bien d'autres, sont convoqués sans caricature ni hagiographie. Pour apaiser les débats et réconcilier les Français avec leur passé, il est indispensable de lire cette Contre-Histoire de France, rédigée par un des historiens actuels les plus compétents, pour l'embrasser tout entière.

10/2022

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Critique

Bonnefoy et la philosophie

Penseur, mais non pas philosophe, si Bonnefoy l'a été avec plus de fécondité qu'aucun des grands poètes de langue française, c'est parce qu'il a élaboré dans une oeuvre exactement monumentale les noyaux de problèmes par lesquels l'esprit de la poésie européenne depuis Shakespeare est parvenu à sa conscience de soi. Le présent livre examine d'abord "L'héritage philosophique chez Bonnefoy" ? : à savoir les dettes que le poète a contractées avec les philosophes qu'il a cités comme appuis de son travail (Platon, Plotin, Hegel, Kierkegaard, Wahl, Chestov, Bachelard, Nygren) ainsi qu'avec ceux dans l'horizon desquels il a réfléchi (Lucrèce, Rousseau, Bergson, Jaspers). Cette première section s'achève avec l'examen de l'héritage théologique dans l'invention des poèmes. Puis viennent les "Rencontres et confrontations" ? : d'abord la reprise des questions premières telles que le poète les a posées (la question du philosophique, celle de la métaphysique, celle de la présence), ensuite l'explication des relations et parfois des différends de sa pensée avec celle de grands contemporains (Blanchot, Bataille, Sartre, Levinas, Derrida, Barthes, Girard). L'ensemble trouve sa fin par l'analyse des rapports entre poème et musique. Ce livre d'études, qui donne à lire un important inédit de Bonnefoy sur Derrida, vise à élargir le champ de la recherche philosophique par la pensée de la poésie. T. Avec les contributions de Teddy Balandraud, Etienne Bimbenet, Sara Bonanni, Dominique Combe, Matthieu Contou, Natalie Depraz, Jeanne Dorn, Michèle Finck, Georges Formentelli, Ramona Fotiade, Jérôme de Gramont, Yvon Inizan, José Kany-Turpin, Sébastien Labrusse, François Lallier, Baptiste Loreaux, Jean-Philippe Milet, Patrick Née, Ahmet Soysal, Michel Terestchenko, Jérôme Thélot, Bernard Vouilloux, Patrick Werly et un inédit d'Yves Bonnefoy.

04/2023

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Terreur

Métamorphose

Pierre-Olivier Lacroix, Sébastien Raza, Jeanne Miromensil, Christophe Migon, Frédéric Durand, Laurent Copet, Stéphane Miller, Claire Chouteau, Sylwen Norden, Julien Brethiot, Olivier Polaert, Delphine Vidal, Simon Le Brigand, Eve Mattatia, Cédric Bessaies, Alexandre Ratel, Constantin Louvain, Thomas Siefert, Goliathus, Aurèle Lesanne, Hélène Carbonnel, Justine Dutertre, et Jean-Jacques Jouannais se partagent le recueil Métamorphose. Approchez-vous un peu plus près de leurs univers de folie... " J'éprouve une peur sans nom. " " L'écorché continuait de massacrer le cadavre, alors qu'un sarcophage était amené dans l'arène. Edgar replongea. Il devait lutter contre l'envie du démon, il devait l'empêcher d'agir. " " Soudain, sa tête se mit à bourdonner. Des émotions violentes l'assaillirent et il faillit hurler. Une autre créature apparut, tout près de lui. Trop près. Fix se jeta en arrière et se recroquevilla. " " Mais cette chose était remontée des profondeurs de la mort pour elle. " " Horrifié, je ne retins pas mes larmes en contemplant l'étendue de ma folie. Ca n'aurait jamais du arriver. " " Ses yeux reptiliens luisaient d'un éclat malsain. L'homme hurla devant le sourire qu'elle lui adressa. Un sourire où, à la lueur des flammes, deux rangées de dents acérées scintillaient comme des aiguilles de diamant. " " Au moment où je pense toucher le fond, la morte chavire tout doucement vers l'avant. Elle me tombe dessus et m'accable de toute son inertie. J'essaye de me dégager de cette position obscène qui aurait ravi le plus pervers des nécrophiles. " " Le visage du monstre s'était soudain animé, tandis que l'une de ses mains se refermait avec une force inouïe sur son poignet. Tentant d'échapper à cette étreinte, assurément due à une contraction post-mortem... "

04/2021

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Linguistique

Une histoire du point de vue : de la narratologie à la linguistique. Tome 1

Sous le titre général de De la narratologie à la linguistique, l'auteur réédite ses trois premières études (1997-2004) sur le point de vue : Tome I, Une histoire du point de vue, Tome II, La Construction textuelle du point de vue, Tome III, Argumenter en racontant. Premier tome de la série, Une histoire du point de vue s'attaque au problème que pose la notion de PDV à l'enseignement scolaire dont elle est devenue un pont aux ânes alors qu'elle est d'un maniement particulièrement délicat. Les théorisations successives de la focalisation narrative sont à tel point tributaires de leurs contextes historico-théoriques d'émergence que leur critique épistémologique s'impose. L'ouvrage analyse les avatars du PDV chez les critiques (Pouillon, Blin, Magny, Rousset), les narratologues (Genette, Bal, Vitoux, Lintvelt), les linguistes (Danon-Boileau, Greimas, Fontanille), les herméneutes et théoriciens de la lecture (Ricoeur, Iser, Jauss, Eco, Jouve). De nombreuses interprétations purement métaphoriques du PDV s'expliquent par un fort déficit linguistique et contibuent à l'entretenir. Proposant la refondation de cette notion, l'auteur part des concepts de sujet de conscience ou d'énonciateur et de l'expression linguistique des perceptions plus ou moins nettement associées à des pensées représentées. "Jeanne, ayant fini ses malles, s'approcha de la fenêtre, mais la pluie ne cessait pas." (Maupassant, incipit d'Une vie) : en contexte narratif de troisième personne, le PDV est lié à de nombreuses traces plus ou moins prégnantes de la subjectivité ou de l'activité cognitive d'un sujet de conscience, centre de perspective, quand bien même ce sujet ne parle pas, dès lors que le texte raconte en se mettant à sa place...

01/2023

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XVIIIe siècle

Louis XV et Madame de Pompadour

La marquise de Pompadour est née Jeanne-Antoinette Poisson, en 1721. Issue d’une famille de la bourgeoise montante liée au monde de la finance, elle est dotée de toutes les qualités rendant une femme admirable à cette époque. Son père ayant été contraint de s’exiler, elle est élevée par sa mère, sous la protection du fermier général Lenormant de Tournehem. Ce dernier lui offre une éducation particulièrement soignée, qui lui donne le goût des arts et des lettres. En 1741, elle est mariée à Guillaume Lenormant, neveu de son protecteur. Très vite, l’esprit brillant et la beauté de la jeune femme la rendent très populaire au sein de la société parisienne. Elle fréquente les salons et côtoie des intellectuels renommés tels que Voltaire ou Crébillon père. Remarquée par le roi Louis XV en 1745, elle devient sa maîtresse officielle et s’installe à Versailles dans un appartement au-dessus du sien. Louis XV lui offre le domaine de Pompadour, la favorite devient marquise et est officiellement présentée à la Cour. Mais les origines bourgeoises et non nobles lui attirent rapidement les critiques des milieux aristocratiques. Pourtant, elle parvient à faire nommer son frère, le marquis de Marigny, surintendant des Bâtiments du roi. À la Cour, elle s’efforce de distraire le roi, influe quelque peu sur la politique, notamment en ce qui concerne son entourage, et offre sa protection aux artistes, penseurs et écrivains (Boucher, La Tour, Van Loo, Rousseau, Voltaire, Diderot, d’Alembert...). La passion avec le roi se prolongera quelques années, mais au bout de cinq ans, elle s’éteindra peu à peu pour laisser place à l’amitié. Épuisée par une vie très active, elle s’éteint le 15 avril 1764, à l’âge de 42 ans.

10/2011

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Indépendants

L'alibi

Un alibi est un mode de défense d'une personne soupçonnée d'un crime ou délit, pouvant aller du vol de bonbons au meurtre avec préméditation. Autour de ce thème, 15 auteurs d'exception usent de leurs meilleurs arguments pour détourner tout soupçon d'un coupable, faire plonger un innocent ou au contraire défaire un criminel tentant d'échapper à une accusation méritée. Après le succès du premier recueil de fictions policières Le Crime parfait, les éditions Philéas proposent cette année un nouvel album collectif réunissant à son sommaire un nouveau palmarès de talents ! Un alibi est une réponse ou un mode de défense d'une personne soupçonnée d'un crime ou délit, pouvant aller du vol de bonbons au meurtre avec préméditation. Au XIVe siècle, il signifie " s'être trouvé ailleurs au moment où un crime a été commis " mais ne prendra le sens juridique que nous lui connaissons que des siècles plus tard. Au sens figuré, alibi prend le sens de justification : des agences d'alibi ont fait leur apparition au Japon en 1990 puis en Europe. Ces agences fournissent des justificatifs qui permettent à leur client d'expliquer une absence, qui, le plus souvent, concerne l'adultère... Cette nouvelle anthologie réunit Hugues Labiano, Jimmy Beaulieu, Olivier Berlion, Laurent Galandon et Benoît Blary, Richard Guérineau, Laurent Astier et Xavier Bétaucourt, Séverine Lambour et Benoît Springer, Etienne Le Roux et Vincent Froissard, Jack Manini, Jeanne Puchol, Thierry Robin. Chacun use de ses meilleurs arguments pour tantôt détourner tout soupçon d'un coupable, faire plonger un innocent ou au contraire défaire l'argumentation, parfois savante, d'un criminel tentant d'échapper à une accusation méritée. Les surprises sont nombreuses au fil des récits, soulignés par les textes ciselés d'Anaïs Bon.

11/2023

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Poésie

Les Hommes sans Épaules n°55, Dossier : Richard ROGNET & les poètes de l'Est

Ce numéro des Hommes sans Epaules est consacré à l'Est et à ses poètes autour de l'Alsace et de la Lorraine... De cette Alsace nous retenons, choix forcément restreint et non exhaustif, dans notre numéro douze poètes et non des moindres puisqu'il s'agit de l'immense peintre-poète-sculpteur Jean Hans Arp, puis Maxime Alexandre, poète juif alsacien surréaliste communiste puis chrétien (quel parcours ! ), Nathan Katz, poète dialectal méconnu, à tort, le météore Jean-Paul de Dadelsen, Claude Vigée, Joseph Paul Schneider, Jean-Claude Walter, Roland Reutenauer, Jean-Paul Klée, Jacques Simonomis le poète du Cri d'os, Germain Roesz et Gérard Pfister, poète qui a aussi développé un impressionnant catalogue, éditorial, à la magnifique enseigne d'Arfuyen, depuis 1975. Différente est l'histoire des voisins lorrains et vosgiens, qui échappent à la Reichsland Elsaß Lothringen. Outre Yvan Goll, on lira le symboliste Charles Guérin, notamment autour de sa passion pour l'Alsacienne Jeanne Bucher, Daniel Abel et Serge Basso de March, de Longwy. Puis, l'abbé Ernest de Gengenbach, le temps d'une rencontre avec Satan. On lira ensuite les trois plus hauts sommets du massif : Yvan Goll, mais aussi Henri Thomas et Richard Rognet le poète du Val d'Ajol, l'un des grands poètes de notre époque. Le poème se situe ici à la lisière du monde, du temps, du dehors et du dedans, du lointain et du proche, "là où la vie ne - distingue plus ce que tu vois dehors de ce qui - vibre en toi, comme le lieu parfait de ta naissance". Là, ou le brin d'herbe incarne tout le cosmos, en équilibre sur la foudre, le poème et la tombe...

03/2023

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Littérature française

La comedie humaine l enfant maudit. L enfant maudit

" Par une nuit d'hiver et sur les deux heures du matin, la comtesse Jeanne d'Hérouville éprouva de si vives douleurs que, malgré son inexpérience, elle pressentit un prochain accouchement ; et l'instinct qui nous fait espérer le mieux dans un changement de position lui conseilla de se mettre sur son séant, soit pour étudier la nature de souffrances toutes nouvelles, soit pour réfléchir à sa situation. Elle était en proie à de cruelles craintes causées moins par les risques d'un premier accouchement dont s'épouvantent la plupart des femmes, que par les dangers qui attendaient l'enfant. Pour ne pas éveiller son mari couché près d'elle, la pauvre femme prit des précautions qu'une profonde terreur rendait aussi minutieuses que peuvent l'être celles d'un prisonnier qui s'évade. Quoique les douleurs devinssent de plus en plus intenses, elle cessa de les sentir, tant elle concentra ses forces dans la pénible entreprise d'appuyer sur l'oreiller ses deux mains humides, pour faire quitter à son corps endolori la posture où elle se trouvait sans énergie. Au moindre bruissement de l'immense courte-pointe en moire verte sous laquelle elle avait très peu dormi depuis son mariage, elle s'arrêtait comme si elle eût tinté une cloche. Forcée d'épier le comte, elle partageait son attention entre les plis de la criarde étoffe et une large figure basanée dont la moustache frôlait son épaule. Si quelque respiration par trop bruyante s'exhalait des lèvres de son mari, elle lui inspirait des peurs soudaines qui ravivaient l'éclat du vermillon répandu sur ses joues par sa double angoisse. Le criminel parvenu nuitamment jusqu'à la porte de sa prison et qui tâche de tourner sans bruit dans une impitoyable serrure la clef qu'il a trouvée, n'est pas plus timidement audacieux... ".

02/2023

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Sociologie

Les Aventuriers de la radio

C'était le temps où, quand on parlait audimat et part de marché, on pensait radio et non télévision. Les annonceurs se disputaient le privilège de patronner des émissions et jeux à succès comme " Reine d'un jour ", " Quitte ou double ", " Cent francs par seconde ", " Vous êtes formidables ! "... La France vivait au ralenti quand Radio-Luxembourg ou Europe n° 1 diffusaient " La Famille Duraton " de Jean-Jacques Vital, " Sur le banc " avec Jeanne Sourza et Raymond Souplex, et " Signé Furax " de Pierre Dac et Francis Blanche. Les animateurs vedettes, aussi adulés que des stars de cinéma, s'appelaient Zappy Max, Marcel Fort, Pierre Bellemare, Maurice Biraud et Rodolphe, un enfant de cinq ans. Leur passage dans une ville, sous le chapiteau du " Radio-Circus " ou du " Radio-Théâtre ", déplaçait autant de monde que l'arrivée d'une étape du Tour de France. Et pour être bien informé, il n'était pas question de manquer " Dix millions d'auditeurs ", " Europe Soir ", ou les éditoriaux de Jean Grandmoujin, Geneviève Tabouis, Claude Terrien. Autant de personnages truculents, inventifs, passionnés, ayant fait les grands moments de ces années radio dans lesquelles les producteurs et présentateurs de notre télévision ont largement puisé. Manuel Poulet, réalisateur entre 1944 et 1981 à la Radiodiffusion Française puis à Radio-Luxembourg, a été l'un de ces aventuriers des ondes. Jacques Pessis, avec verve et fougue, raconte son parcours fait de rencontres étonnantes, de coups de gueules et d'instants de joie, d'émotion et de colère. Il narre les destins heureux ou malheureux de tous ceux qui, du jour au lendemain, ont alterné le sommet de la notoriété et la descente aux enfers de l'oubli. La radio ? La plus étonnante des aventures.

11/1998

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Histoire des femmes

366 dates pour célébrer les femmes

En nous accompagnant chaque jour de l'année avec le rappel d'un exploit féminin ou d'un acquis important pour l'égalité entre les genres, cet ouvrage éveille les consciences et stimule la confiance. Souhaitons qu'il donne envie d'effectuer des recherches plus approfondies sur l'une ou l'autre de ces femmes exemplaires, et de relayer les revendications qu'il reste à défendre. Si, de nos jours, il est enfin devenu plus courant de voir à l'oeuvre de brillantes femmes pilotes, chirurgiennes, députées, ambassadrices, ingénieures ou encore sportives d'élite (y compris dans des disciplines anciennement peu mixtes), la lutte a été longue et elle n'est pas terminée, car certains principes d'égalité sont encore loin d'être acquis ou concrétisés. D'où l'importance de sensibiliser les jeunes générations et éliminer les barrages, préjugés ou plafonds de verre qui obscurcissent le ciel des aspirations féminines. Cet ouvrage entend participer au devoir de mémoire, honorer les avant-gardistes et poursuivre le combat. Pour ce faire, il compile, sur 365 dates, les faits marquants de l'émancipation et de la réussite des femmes. En Europe essentiellement, mais aussi dans le monde entier. On y retrouve les icônes les plus connues – ; Marie Curie, Frida Kahlo, Simone Veil – ; , lesquelles côtoient des femmes moins illustres qui ont été les pionnières dans leur domaine – ; Jeanne Chevallier, première femme cheffe d'orchestre professionnelle, ou encore Janine Levannier, qui a accroché une ceinture noire de judo autour de son kimono avant toutes ses adversaires. Y sont consignées également les dates historiques des droits des femmes – ; IVG, droit de vote, autorisation de pouvoir passer tel concours administratif, de s'inscrire dans une grande école ou encore d'officier dans des corps de métiers jusqu'alors réservés aux hommes.

01/2022

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Ouvrages généraux

Le trésor des rois

Une brillante synthèse sur ce qui unit royauté et sacré en France au Moyen Age. En France, le lien entre pouvoir et reliques - surtout les instruments de la Passion du Christ, telles la Vraie Croix ou la Couronne d'épines - est ancien. Dès le règne de Clovis, les fragments thaumaturgiques de corps saints occupent une place centrale dans la vie religieuse, comme dans la communication politique. Si de nombreux chercheurs se sont interrogés sur cette relation entre autorité et sacralité jusqu'au règne de Saint Louis, une étude restait à mener pour les XIVe et XVe siècles, à l'heure où les Valois succèdent aux Capétiens sur le trône. Pour cette dynastie nouvelle, (ré)affirmer la dimension sacrale de la royauté et imposer sa puissance est une nécessité. Mais comment représenter physiquement ce pouvoir ? Comment le rendre légitime aux yeux de tous ? Cet objectif impose une thésaurisation nouvelle, matérielle et symbolique, qui s'opère en quatre temps forts : la collection, car outre les reliques, le roi accumule des objets précieux faits d'or, d'argent, de pierres précieuses et de perles ; la protection, puisque le trésor est inaliénable et ses pièces doivent être soigneusement conservées dans des palais ; la représentation, car les reliques participent de la " communication royale " et sont mises en scène dans des cérémonies et pèlerinages ; et enfin la transmission, puisque, tel un héritage, le trésor royal va au successeur du roi et doit être étoffé de génération en génération. A travers les figures des rois Charles V (" le roi sage ") et Charles VI (" le roi fou "), et des reines Jeanne d'Evreux et Isabeau de Bavière, Murielle Gaude-Ferragu nous offre le résultat de ses brillantes recherches sur le trésor royal, dans cette synthèse claire et accessible.

04/2022

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Contes et nouvelles

Celui qui fut le deuxième homme et autres récits

Recueil de quatre récits, "Celui qui fut le deuxième homme" découvre des trajectoires de vies, telles que pouvaient les connaître hommes et femmes de la classe laborieuse au début du XXe siècle : mineurs, ouvriers, paysans. Et nous percevons, sans que jamais cela nous soit montré de façon explicite, les traces profondes que ces personnes - qui étaient " les siens ", il le revendique - ont laissées chez l'homme qui aujourd'hui nous les fait revivre. Se souvenant de Joseph, son grand-père, l'auteur doit, non seulement relater des faits avérés, mais souvent interpréter, à la lumière de la tendresse qu'il lui voue, des moments de son passé restés inconnus. Car cet homme, garçon de ferme à six ans, puis mineur de fond et confronté à l'horreur des tranchées en 14-18, ne se racontait pas : " Joseph B ne posait pas de questions. On ne lui en posait pas. " Plus brièvement sont évoqués Casimir, ce paysan du Velay, " dernier exemplaire d'une certaine race d'hommes, ceux qui vivent heureux de leur travail sur une terre ingrate. Giono aurait su en parler. " Et Jenny, que tout le monde appelait Jeanne, qui traversait les épreuves sans perdre le goût de faire plaisir aux autres. Ainsi que Gustou, un voisin dont il lui faudra des années pour tenter de comprendre la déchéance. Raconter des vies, donc écrire des biographies ? Non, car Robert Blondel évite cet écueil qu'est la banalité des récits linéaires ; il choisit de nous faire partager, par petites touches, le côté concret de moments vécus dans l'intimité de ces personnes dont il se souvient avec une émotion discrète et pourtant perceptible. En conservant une écriture exempte de pathos, mais toujours précise.

04/2024

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Essais médicaux

Médecins malgré vous. Portraits des maladies du XXIe siècle

A l'école, on nous enseigne le théorème de Pythagore et le nom des fleuves français, mais pas un mot sur celles qui nous accompagnent toute notre vie, peuvent nous faire souffrir ou nous effrayer, et nous obsèdent parfois jusqu'à la folie : nos maladies. Quelle différence entre un virus, une bactérie et un champignon ? Comment a-t-on découvert la maladie de Lyme ? La fibromyalgie ou l'hyperactivité sont-elles des maladies de notre époque ? Quelle différence entre les diabétiques de type 1 et 2 ? Dans ce livre unique et brillant, Mikaël Askil Guedj, médecin et chirurgien, nous dit tout des maladies qui nous préoccupent (les plus recherchées sur internet) en nous offrant les clés de notre corps et de notre santé. De la gale au Covid en passant par le diabète, Alzheimer, l'endométriose, la dépression, les troubles du sommeil ou l'hypertension, cet ouvrage étonnant, construit en six parties et 24 chapitres, dresse leurs portraits à la fois clinique (quel mal, symptômes, remèdes ? ), historique (comment l'a-t-on découverte ? où en est la recherche ? ), culturel (quels illustres personnages l'ont connue ? quelles oeuvres y sont liées ? ) et humain (pourquoi en a-t-on peur ? qu'implique-t-elle ? ). Avec sérieux, érudition et humour, ce livre nous invite à voir les maladies autrement, à les connaître mieux pour moins les craindre, et à envisager autrement ce qu'est la médecine et son métier. Objet littéraire original et ludique, scientifique et pratique, cet ouvrage deviendra la Bible de nos corps intranquilles, le meilleur ami des hypocondriaques et l'indispensable de nos trousses de survie ; un trésor de savoir et d'esprit où nous croiserons Dostoïevski, Michael Jackson, Franklin D. Roosevelt, des agents du KGB, Jeanne d'Arc et Marat, tout en apprenant à nous soigner. Non scholae sed vitae discimus !

11/2023

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Critique littéraire

C'était les Daudet

De la famille Daudet, on connaît généralement Alphonse, le patriarche provençal, l'auteur de La Chèvre de Mr Seguin et de Tartarin de Tarascon. On connaît aussi son fils Léon, écrivain lui aussi et tribun redouté de la IIIe République, dont la pensée a nourri longtemps l'extrême droite française. Mais sait-on qu'il ne s'agit là que de deux rejetons d'une famille singulière ? C'est l'« âge d'or » de cette famille, du milieu du XIXe siècle à la veille de la Seconde Guerre mondiale, que raconte ce livre. On y croisera Vincent et Adeline, parents d'Alphonse, petits commerçants en Provence, fervents catholiques et monarchistes convaincus ; on verra Alphonse « monter » à Paris et mener la grande vie dans les fastes du Second Empire avec Ernest, son frère aîné, lui aussi écrivain prolifique mais moins brillant. On croisera, dans leur cercle d'amis, les Goncourt, Flaubert, Zola et Tourgueniev, mais aussi Frédéric Mistral et les félibres ; on fera la connaissance de Julia, la femme d'Alphonse, qui écrivait elle aussi aux côtés du grand homme. À la génération suivante, c'est Léon, dont le mariage avec Jeanne Hugo défraya la chronique et qui devint l'un des piliers de l'Action française, mais aussi Lucien Daudet, son frère cadet, poète ami de Proust. Enfin, on apprendra le tragique destin de Philippe, fils d'Alphonse, dont la mort violente fut entourée d'un mystère encore irrésolu. Racontée avec brio, la saga de cette famille hors norme offre une traversée originale d'un siècle d'histoire française : histoire littéraire, culturelle, politique, qui conduit comme sans crier gare de la bohème insouciante du Second Empire aux ombres de la contre-révolution de Vichy.

01/2013