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Hector Josse

Extraits

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Résistance

De Dachau aux cachots de la République

Victor Dojlida (1926-1997), fils d'un mineur polonais immigré en Lorraine, s'engage dans la Résistance à 16 ans, ce qui lui vaut d'être déporté en 1944 dans les camps de Struthof, de Dachau puis de Buchenwald. Lorsqu'il revient en Lorraine en 1945, il constate que le policier Reuter qui l'a arrêté et le juge Chiny qui l'a livré aux SS sont encore en poste : l'heure est à la réconciliation nationale. Mais Victor n'est pas du genre à se réconcilier avec ses bourreaux. En 1946, il rosse Chiny, qui n'ose se plaindre, craignant d'attirer l'attention sur son passé de collabo. La même année, il inflige une rude correction à Reuter. Mais celui-ci porte plainte et, cette fois, Victor est condamné à une amende et à un mois de sursis, ce qu'il ressent comme une profonde injustice. En janvier 1947, il braque la paye des ouvriers de l'usine sidérurgique locale, dont les actionnaires et les dirigeants ont abondamment contribué à l'effort de guerre allemand. Il est arrêté le lendemain. C'est le début d'une longue plongée dans l'enfer carcéral, qui va durer quarante-quatre ans, ponctués de plusieurs tentatives d'évasion - avec une brève parenthèse de quatorze mois de liberté en 1960-1962. Quand il sort définitivement de prison en 1989, sa vie est derrière lui. C'est le récit qu'il a fait de ses tribulations à deux visiteurs de prison, Françoise Capéran et Guy Morel, que contient ce livre, qui fait suite à ses mémoires de résistant, parus en 2020 sous le titre Le Dzikus. Ce document et le riche apparat de notes qui l'accompagne retrace le destin singulier d'un homme que les institutions judiciaire et pénitentiaire ont tout fait pour briser, mais qui est resté toujours debout. De même que Le Dzikus était une précieuse contribution à l'histoire de la Résistance et de la déportation, De Dachau aux cachots de la république jette une lumière crue sur le système carcéral français de la seconde moitié du XXe siècle, que Victor Dojlida a presque entièrement passé enfermé. Ce récit est précédé d'une notice décrivant la découverte de ce document, ainsi que d'une préface de maître Henri Leclerc, ancien président de la Ligue des Droits de l'Homme et actuel président d'honneur de cette association, qui a bien connu Victor Dojlida en tant qu'avocat pénaliste.

03/2024

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Criminalité

L'affaire Elodie Kulik

2002-2021. Première enquête résolue en France avec l'ADN par parentèle, l'affaire Kulik a bouleversé et a définitivement marqué l'histoire judiciaire. Ce livre est également le portrait d'une figure exceptionnelle, Jacky Kulik, qui a fait de la quête de vérité sur le meurtre de sa fille le combat de sa vie. Une affaire hors norme : Nuit du 10 au 11 janvier 2002. Elodie Kulik, directrice de banque à Péronne en Picardie, quitte un ami après un dîner en ville. Au matin, on retrouve sa voiture précipitée dans le fossé, son sac à main laissé sur le siège passager. Nulle trace de la jeune femme. On découvrira son corps volontairement incendié quelques kilomètres plus loin à l'abri des regards. Pour les enquêteurs comme pour l'avocat pénaliste local, l'indice de confiance est au plus haut : ils mettront vite la main sur l'assassin. La victime a lancé un appel au secours aux pompiers à 0 h 22. Ce message enregistré - où se mêlent les voix de deux hommes -, insoutenable pour ceux qui l'entendront au procès, sera l'une des pièces majeures du dossier. Contre toute attente, l'affaire nécessitera dix-neuf ans d'enquête et d'instruction. C'est, en 2011, l'affaire criminelle française qui a donné lieu au nombre de prélèvements d'ADN le plus important : presque 6 000... Une figure hors du commun : Jacky Kulik, le père d'Elodie Il a déjà enduré de tragiques revers du destin. Mais il va endosser son habit d'enquêteur, pour le meilleur et pour le pire car l'enquête s'enlise. Il se rapproche de l'association pionnière dans la lutte pour la mise en place et l'extension des fichiers d'empreintes génétiques, l'association Angélique, fondée par Isabelle Boquel. Ensemble, ils mobilisent les politiques, se fédèrent aux autres parents de victimes, font des marches blanches. C'est grâce à leur acharnement et à l'arrivée providentielle en 2007 d'un jeune juge d'instruction que l'enquête va prendre un autre tournant quand sera utilisée la technique de l'ADN par parentèle en 2012. Une première en France, cinq ans avant que la loi passe. Un des agresseurs d'Elodie est enfin identifié, par recoupement avec le fichier des empreintes génétiques... C'est le fils d'un homme emprisonné pour agressions sexuelles. Mais Grégory Wiart est mort en 2003 dans un accident de voiture. Commence alors une nouvelle longue enquête " en toile d'araignée ", pour cerner l'entourage du meurtrier.

10/2022

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Littérature étrangère

Un petit roman Lumpen

Dans ce court roman, Roberto Bolaño abandonne les territoires qui ont marqué son parcours et son imaginaire personnel pour se déplacer vers la ville de Rome. C'est le décor où plusieurs personnages excessifs déambulent, tendus entre l'inquiétude et la folie. Après la mort soudaine de ses parents dans un accident de voiture, Bianca, la jeune protagoniste, commence en effet une véritable descente aux enfers, côtoyant la délinquance et le mal. Elle se rappelle sa vie avec son frère, tous deux adolescents au moment de la mort brutale de leurs parents. Livrés à eux-mêmes, ils abandonnent rapidement leurs études et vont essayer de survivre : Bianca, la narratrice, travaille dans un salon de coiffure, son jeune frère se fait engager dans un gymnase où il fait la connaissance de deux individus étranges, le Bolognais et le Libyen. Ces derniers finissent par proposer à la jeune fille de se prostituer à un ancien acteur de péplums, Maciste, afin de pouvoir le voler. De la même manière que le titre du roman est un écho ironique aux trois petits romans bourgeois de l'écrivain chilien José Donoso, Rome et son passé, ici rappelé par le personnage de Maciste, héros de péplum, ancienne figure du nationalisme et du fascisme italien, n'apparaissent que sous leurs aspects les plus défaits. Il n'y a plus rien d'épique, Maciste est aveugle, sa gloire n'est même plus un souvenir et il n'apparaît que parce que les deux personnages indifférenciés - le Libyen et le Bolognais - veulent le voler (est-il vraiment riche, le lecteur en doute). Bolaño recycle donc cette fin de l'épopée, du grand récit (de carton pâte), se rappelle sans doute de la prostituée fellinienne qui erre dans les Nuits de Cabiria, affirmant une nouvelle fois que l'expérience de la difficile frontière entre le bien et le mal est faite par les personnages à la marge, pasoliniens pour rester en Italie, pris entre la terreur à la solitude extrême et l'impérieuse nécessité de l'affection, comme le dit Patricia Espinosa. Le titre modeste et ironique de Petit roman lumpen ne doit pas tromper le lecteur : nous sommes bien face à une œuvre, la dernière publiée du vivant de l'auteur, où, une fois de plus, sont rassemblés des personnages touchants, luttant pour leur survie, cherchant l'amour, en équilibre au bord d'un abîme.

03/2012

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Littérature érotique et sentim

Le sixième monde Tome 1 : La piste des éclairs

L'apocalypse climatique a englouti la majeure partie du monde, mais Dinétah, l'ancienne réserve navajo, a connu une véritable renaissance. Les dieux et les héros des légendes ont pris vie... tout comme les monstres. Maggie Hoskie est une chasseuse de monstres et une tueuse aux dons surnaturels, le dernier espoir d'une famille qui fait appel à elle pour retrouver une fillette disparue. Cependant, la créature qui a enlevé l'enfant n'est que l'une des pièces d'un vaste et terrifiant puzzle que Maggie va devoir résoudre pour protéger les innocents. A contrecoeur, elle accepte l'aide de Kai Arviso, un homme-médecine peu conventionnel. Sillonnant la réserve, ils déterrent de vieilles légendes, s'acoquinent avec un personnage des plus louches et affrontent une magie des plus noires dans un monde dévasté à la technologie mourante. Pour survivre, et découvrir ce qui se trame derrière ces disparitions, Maggie devra affronter son douloureux passé. Bienvenue dans le Sixième Monde. " Vite, annulez Supernatural et donnez-nous cinq saisons avec cette chasseuse de monstres amérindienne et son compagnon charmeur et charmant. " The New York Times " Une histoire sensationnelle et originale. " Charlaine Harris, autrice de True Blood " Agréable, drôle, terrifiant, génial. " Daniel José Older, auteur de Shadowshaper et Star Wars : Baroud d'honneur " De l'action à couper le souffle, des personnages fascinants et une vision inédite du futur proche de l'Amérique, bref, un véritable tour de force qui relance la bit-lit ! " Charlie Jane Anders, autrice de Tous les oiseaux du ciel " Une histoire puissante et farouchement personnelle dans un décor post-apocalyptique fascinant. " Kate Elliott, autrice de La Couronne d'étoiles " Roanhorse dépeint de manière frappante la terre des Navajos, leurs légendes et leur culture dans ce merveilleux premier roman qui inaugure la série du Sixième Monde. Roanhorse déroule une histoire fascinante avec une magie haute en couleurs dans un monde ravagé par l'homme et les catastrophes naturelles. Tous les amateurs d'imaginaire apprécieront la plume forte de cette autrice amérindienne. " Publishers Weekly " Comment ne pas aimer La Piste des Eclairs ? C'est un sacré bon roman et un prélude fantastique pour ce qui s'annonce comme une série captivante ! " Tor. com " J'aurais pu lire les aventures de Maggie, avec son côté combatif, ses blessures et sa persévérance, sur des centaines de pages supplémentaires. J'en redemande ! " Anomaly

01/2020

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Thrillers

Aveuglément

Un polar littéraire sans excès de violence, rédigé avec un talent d'écrivaine accomplie, qui nous parle de relations familiales toxiques, d'amour excessivement possessif, avec des personnages qui doivent réinventer leur vie après avoir choisi de disparaître ou frôlé la mort. Tendu, émouvant, sensible, captivant. " Il avait pourtant l'impression qu'il était parvenu à s'apaiser. A occulter ce passé. Ce passé qu'il s'apprête à réveiller, au risque de transformer ce monde englouti en terre brûlée. " Depuis sa dernière affaire au cours de laquelle il a été gravement blessé et a échappé de peu à la mort, l'ex-commissaire Bruno Schneider ne retrouve pas son aplomb ni l'énergie sereine qu'est censée procurer une santé désormais recouvrée. C'est pour cela qu'il accepte enfin de partir quelques jours en vacances avec Carla, sa femme, qui lui en a presque intimé l'ordre. Il essaie vainement de se distraire mais ne parvient pas totalement à décrocher, surtout quand il commence à sentir que quelque chose d'anormal se trame autour de lui. Son ex-collègue Sophie Costa ne peut bientôt plus lui cacher la vérité : une disparition très inquiétante a été signalée. Est-ce lié au retour en ville d'un individu que personne n'attendait ? Cet homme, c'est Marco. Sept ans auparavant, il a été déclaré mort, noyé dans le lac. Son corps est resté prisonnier des eaux, mais ses affaires sur la plage ont suffi à établir les causes de son décès. Il a laissé derrière lui un fils de trois ans et une veuve inconsolable. Alors pourquoi revient-il aujourd'hui ? Quelle menace représente-t-il pour ceux qui sont liés à lui ? Le jour de son arrivée, Marco, angoissé à l'idée de se retrouver sur les lieux de son ancienne vie, bouscule maladroitement un aveugle. Il s'appelle José et lui aussi essaie de refaire surface dans la ville qu'il connaît depuis toujours mais ne peut maintenant plus voir, un AVC l'ayant privé de sa vue. Se doutent-ils qu'ils sont dès lors tous deux pris dans un engrenage qui va lier à jamais leur destin ? Laurence Voïta a reçu le prix du Polar romand en 2021 pour l'un de ses précédents romans : Au point 1230.

06/2023

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Littérature française

Métamorphose

Pour célébrer la métamorphose, thème choisi cette année par la maison du Faubourg-Saint-Honoré, Actes Sud et Hermès publient un nouvel ouvrage dont la forme évoque celle du grimoire ou du livre de contes. Précédés d'une contribution d'Alberto Manguel qui installe le décor, dix textes de fiction, inédits pour certains, abordent la métamorphose sur le mode du rêve ou du fantastique, de l'anticipation, de l'humour et de l'extravagance. De l'inquiétante étrangeté poétique des romanciers japonais, Yoko Ogawa, Akiyuki Nosaka et Akutagawa Ryûnosuke, à l'univers captivant du maître du suspense fantastique José Carlos Somoza, au conte satirique et cauchemardesque de Mikhaïl Boulgakov, en passant par les aventures délectables et joyeusement déroutantes des nouvelles inédites d'Agnès Desarthe, de Véronique Bizot et de Cécile Ladjali, ou encore dans la fantaisie cruelle des short stories d'Aimee Bender, chacun de ces textes explore une facette différente du phénomène que la poésie d'Ovide a introduit dans la littérature. Douze photographies, réalisées par Sarah Moon, photographe et cinéaste qui transforme le monde en matériau de ses contes, se déploient en très grand format comme autant de métamorphoses du livre lui-même. Elles apportent un réjouissant contrepoint visuel à ces récits fantasques, pour ne pas dire fantastiques. L'artiste a sélectionné certains objets de la collection "Petit h", en eux-mêmes inspirés par une poésie de la métamorphose. A une théière poussent ainsi des ailes de bois, un carré de soie se mue en collier d'air, un Kelly déconstruit se fait tabouret... Les chutes, bris et surplus des ateliers Hermès forment en effet la matière des détournements opérés depuis 2010 par Pascale Mussard et son équipe pour la ligne "Petit h". Renversant le "Ceci n'est pas une pipe" de La Trahison des images de Magritte (1929), Sarah Moon propose à son tour "Ceci est ? ", un jeu et un rêve autour des choses, des lettres et de leurs ombres. Contradictions et paradoxes alternent avec des juxtapositions à la littéralité réjouissante. Sarah Moon use d'un arsenal de décalages spirituels, souvent métonymiques, hérité du surréalisme. Sa façon douce, presque cotonneuse, s'accompagne d'une espièglerie inattendue. Le dialogue surprenant du récit et de l'image reflète finalement de manière saisissante et décuple pour le plus grand plaisir de l'oeil et de l'imagination la puissance créative de la métamorphose.

10/2014

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Espagnol apprentissage

Fiction et café dans une vallée impériale. Trois romans de la fazenda esclavagiste au Brésil

Quiconque s'intéresse au Brésil, à son histoire et à la structuration de sa société, connaît l'importance de la vallée du fleuve Paraïba do Sul, qui depuis l'Etat de São Paulo, s'infléchit vers le Nord-est entre Rio de Janeiro et Minas Gerais. C'est là que le café, qui a dominé l'économie du pays pendant si longtemps, a commencé à être cultivé à grande échelle, en complète dépendance de l'importation en masse de travailleurs esclaves depuis l'Afrique. Actuellement, le visiteur de passage aurait besoin qu'on le mette au courant de cette histoire, car l'enfilade de collines arrondies dénudées des arbres qui autrefois les recouvraient, ne garde aucune trace des caféiers qui les ont remplacés. Quelques demeures seigneuriales du 19e siècle, quelques-unes en ruines, d'autres devenues des hôtels où l'on s'échappe de Rio pour un week-end, c'est tout ce que les anciennes fazendas présenteront aux yeux du visiteur pressé. (...) Quant à l'expression littéraire qu'a pu se trouver cette société bâtie sur des bases aussi brutales pendant cette même période, c'est la question suscitée par ce livre. C'est vers la moitié du 19e siècle que la fertilité du sol commence à s'épuiser, l'abolitionnisme à se propager, et que les habitants de la zone caféière, propriétaires, travailleurs libres et esclaves, sentent que la vallée et leur mode de vie étaient condamnés. Les plantations migraient vers l'Ouest, vers São Paulo, où elles allaient prendre un nouvel essor. Comment se fait-il que des romans intéressants, révélateurs et subtils aient pu être écrits là où l'oppression régnait sans ménagement, associée à une économie qui se savait menacée d'étranglement par son régime social et économique ? Une partie de la fascination du livre de Regina M. A. Machado réside précisément dans ce paradoxe. Chacun à sa manière, très différents entre eux et chacun écrit par un auteur - José de Alencar, Bernardo Guimarães et Coelho Neto - détenteur d'une place et d'une renommée particulières au sein du canon officiel de la littérature brésilienne, les trois romans qu'elle a choisi de focaliser n'ignorent pas le cul-de-sac qui se dessinait pour la vallée. Au contraire, ils en révèlent les complexités dans la manière dont leur configuration fait refléter les problèmes nationaux dans le cadre restreint de la fazenda. John Gledson.

01/2011

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Critique littéraire

Histoire du Parnasse

Aucune histoire du Parnasse n'avait été tentée depuis 1929. Cette singulière école poétique, illustrée par Leconte de Lisle, José-Maria de Heredia, Théodore de Banville, François Coppée, Sully Prudhomme et d'autres encore, n'était pas sortie du purgatoire de la critique. Pourtant, situé au confluent des grands mouvements du XIXe siècle, le Parnasse a joué un rôle essentiel dans l'évolution littéraire. Il a renouvelé le romantisme, préparé le symbolisme, résisté au réalisme. D'une radicalité audacieuse, son esthétique, fondée sur la théorie de l'art pour l'art, a ouvert la voie à la modernité : Mallarmé, Verlaine, Villiers de l'Isle-Adam ont eu des affinités avec les Parnassiens. Il serait injuste de nier la valeur d'une doctrine à laquelle on doit Émaux et camées et les Poèmes barbares, Les Exilés et Les Trophées. Il est donc temps d'en finir avec les préjugés qui occultent la portée de l'école parnassienne. L'exploration méthodique des fonds d'archives, le dépouillement systématique des petites revues, la mise à contribution de la correspondance des Parnassiens, l'établissement d'éditions critiques de leurs oeuvres ont permis de porter un regard neuf sur le mouvement. À la fin du Second Empire, le Parnasse représentait l'avant-garde poétique. Grâce à ses recueils individuels et collectifs, ses cénacles, ses revues, ses réseaux d'influence, il était devenu un modèle pour de nombreux poètes. Mais la guerre, l'émergence d'une nouvelle génération de poètes et l'affaire du Parnasse contemporain de 1876 effritèrent l'unité du mouvement. Le déclin de l'école intervint au moment même où ses principaux membres allaient enfin connaître la consécration. À l'Académie française comme dans les salons, les revues et l'enseignement, les Parnassiens exercèrent une influence de plus en plus importante. L'apparition du symbolisme réactiva leur esprit de corps : le conflit de générations qui s'ensuivit eut le tort de masquer les liens profonds entre les jeunes poètes et leurs aînés. Le rayonnement du Parnasse a été considérable. Des poètes comme Paul Valéry ou Francis Jammes, des compositeurs comme Debussy ou Fauré, des écrivains étrangers comme Wilde ou D'Annunzio en sont les témoins. Le Parnasse a toujours suscité l'intérêt comme représentant d'un cas-limite de poésie. C'est ce mouvement méconnu et cependant central dans l'histoire de la littérature du XIXe siècle que cet ouvrage invite à redécouvrir.

09/2005

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Poésie

Oeuvres poétiques. Tome 1

LE PAYSAGE, en tout cas, avec son défilé de formes et de couleurs, où se détachent par leur récurrence, le vert et le bleu, se présente toujours à nous dans cette oeuvre comme une clé d'accès, en quelque sorte, à l'amour physique, à l'ivresse rituelle de la passion, mais aussi à la plus subtile spiritualité, à laquelle il peut conduire ("Je voudrais m'approcher du désir pur, presque désincarné, celui qui n'est habité par aucun désir de possession"). Si bien que l'on peut même dire qu'il émane de cette poésie une manière de panthéisme amoureux, telle est l'importance accordée au charnel dans ces poèmes, de façon contenue mais persistante. C'est comme une "mystique de la chair", comme un champ sacré. Sans compter que les choses du monde, les éléments du paysage sont si souvent reliés aux sinuosités du phénomène amoureux qu'il en résulte une poésie douée d'une dimension et d'une force telles que John Stout a pu rapprocher Incarnat désir du Cantique des Cantiques. D'ailleurs, à la poésie de Jeanine Baude semble sous-jacente une conception de la poésie comme refus de toute idée de représentation figée, de ce qui, de quelque manière, nie le pouvoir de captation des mots. Cette poésie apparaît plutôt comme un essai sur les possibles, un pari sur l'ouverture de l'imaginaire que nous offre le monde, sur ce quelque chose qui est toujours tension, mouvement latent, déplacement et jamais immobilité. Dans ce sens, elle est indéfinissable, insaisissable, et c'est ce caractère de permanence et de fractures, ce pouvoir combinatoire des mots qui font la grandeur de cette poésie. C'est ce déplacement des faisceaux de focalisation ou plutôt leur multiplication, cette juxtaposition inouïe de contrastes qui fait resplendir ces poèmes en fulgurations qui diffèrent à chaque lecture comme des palpitations argentées sur la surface mobile d'une mer de sens. Jeanine Baude, originaire du Midi, de cette étendue inclinée de la Méditerranée, mer fermée, utérine, où palpite le bleu intense, plonge ses racines poétiques dans la beauté houleuse, rude, illimitée et convulsive de la Bretagne et de ses îles fouettées par la mer et submergées par l'humidité et la fureur grise. José Manuel de Vasconcelos

03/2015

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Littérature française

Pandora

Pandora, ou l'invitation au rêve, à la musique et au mystère, sur le rideau de la scène du temps perdu... Rouge et or, corridors, coupoles, vertigineuses coulisses et abîmes creusés dans les entrailles mêmes de la terre, voix de femmes qui flottent très loin : pourrait-on imaginer plus fantastique décor à une histoire d'amour et de mort que l'Opéra de Paris entre les deux guerres ? Bien des films, bien des livres nous ont déjà fait découvrir ce superbe labyrinthe d'escaliers sans fin et de caves sans fond. Mais ce que Pierre-Jean Remy a tenté ici, c'est une nouvelle exploration de ce domaine de l'impossible, guidé par la passion de l'opéra et du mystère qui l'anime. D'où ce mélange fou de voix et de couleurs, de meurtres et de musiques. L'histoire ? Celle de "l'opéra maudit" : Pandora. Cari Palladio, son auteur, le réalise dans le Paris des années 30, celui du Boeuf sur le toit et du 6 février. Mais toutes les chanteuses pressenties pour créer le rôle disparaissent tour à tour. Et puis, des ombres rôdent... Une ombre. L'homme en noir ? Le retour du fantôme de l'Opéra cher à Gaston Leroux ? Chaque fois que Cari Palladio s'installe dans son avant-scène, la loge dite du "Président de la République" qui domine la fosse d'orchestre côté jardin, des chuchotements viennent à lui et des odeurs de roses... Tandis qu'une à une - Anna, Maria, Eva... - les femmes qui pourraient être Pandora s'évanouissent dans la nuit du palais Garnier. Simples enlèvements ? meurtres ? Et si c'était toute l'histoire de l'opéra qui était en jeu ? Carl a vécu à Vienne, mais c'est à Florence qu'il a composé son oeuvre. Florence où l'opéra est né à la fin du XVI siècle, mais aussi Florence fasciste de 1934 où Carl emmène chaque fois la femme qu'il aime... Aux dédales de l'Opéra de Paris répondent ceux des palais de Florence et le fabuleux corridor de Vasari qui relie sur le Ponte Vecchio les deux rives de l'Arno. Deux mondes, deux musiques... Quand, après mille angoisses et autant d'appels déchirants, le rideau se lèvera enfin sur la légendaire première de Pandora le 27 décembre 1934 à Paris, quel sera le sort de Clara, la dernière chanteuse qui, sur la scène flamboyante et devant un parterre étincelant, a osé défier le destin ? Carl Palladio, penché à l'avant de sa loge, retient son souffle. Frédéric, le narrateur, qui a peut-être trouvé à Florence la clé du mystère, saute d'un taxi Gare de Lyon. Mais dans la pénombre de l'avant-scène, une silhouette qui a perdu sa voix veille...

05/1980

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Revues de droit

Revue Droit & Littérature N° 6/2022

Sommaire - Droit & Littérature - Numéro 6-2022 Actualités In Memoriam Jean-Denis Bredin par Matthieu De Boisséson - In Memoriam Jean-Denis Bredin par Yann Delbrel - Le Mot du droit : Rural par Jean-François Sagaut - L'adresse littéraire par Jean-Michel Delacomptée - Le Portrait de Marie-Hélène Lafon - Le Questionnaire de Proust par Christophe Jamin Le thème : A travers champs - Entretien avec l'Association des Ecrivains et Artistes Paysans - René Bazin : scènes de la vie de province à la fin du XIXe siècle par Jacques Foyer - Une aventureuse histoire littéraire du droit rural par Hubert Bosse-Platière - Les rapports agriculture-nature dans le champ littéraire par Benoît Grimonprez - Des paysans face au droit : "Qui terre a, guerre a" Les Paysans (Balzac), L'homme-frère et La Malchimie (Gisèle Bienne), Pleine terre (Corinne Royer) par Colette Camelin - Le statut de la coopération agricole à l'époque d'Emile Guillaumin par Christine Lebel - L'agriculture intensive en procès : une colère littéraire contemporaine par Fabien gris - Féminisation, service public et investigation participante : vers un nouveau paradigme de l'enquête dans le Country noir français et étasunien contemporain par Alice Jacquelin - Réenchanter la terre malgré l'Affaire : Fécondité d'Emile Zola par Sophie Delbrel - Harmonie sociale et ruralité poétique chez Charles-Louis Philippe, romancier du Bourbonnais par Gil Charbonnier - Au coeur des contradictions de Tolstoï : la propriété de la terre par Raymond Legeais - Ode ou code ? Poétique du droit naturel "sur la coustume de Jersey" par Emmanuel Araguas - Libres considérations sur la campagne par Didier Guével Variétés - L'opportunisme juridique - Bel-Ami ou le droit au service de Georges Duroy par Thibault de Ravel d'Esclapon - L'Architecture ou le roman de l'anthropologie dogmatique ? par Baptiste Rappin - Proust et la hiérarchie des normes : un système circulaire par Luc Grynbaum - Recherche de la vérité et élaboration du deuil : un parcours entre le droit et la littérature par Anna Sansa. Flatland : la dictature géométrique ou les sciences exactes au service de l'inégalité entre les êtres par Franck Laffaille - Enquête, délibération et réhabilitation dans oedipe Roi et Odipe à Colone par Malcolm Harvey - Les lumières inquiètes de Sciascia par Maria Chiara Vitucci et Silvia Vitucci Un texte Commentaire de la citation tirée de L'après littérature, d'Alain Finkielkraut par Mathilde Havet L'entretien "La littérature n'est pas un pansement sur les plaies d'une société. Elle constate, elle enquête, elle accompagne notre relation au droit et même plus généralement notre condition d'êtres juridiques" , entretien avec Christine Baron Chroniques : Création littéraire et droit - Champs croisés, par Michel Vivant - Les oeuvres littéraires, par Jean-Marie Bruguière - Le Théâtre du Soleil d'Ariane Mnouchkine, un théâtre humaniste utopique sous les auspices de la devise républicaine par Emmanuelle Saulnier-Cassia

06/2022

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Archéologie

Revue archéologique du Centre de la France Supplément N° 77 : Etablissements ruraux et ensembles funéraires gallo-romains dans le centre du Loiret : les opérations de l'autoroute A19

Quarante sites de la période romaine ont été découverts au cours des opérations archéologiques réalisées sur le tracé de l'AutorouteAl9 (voir le volume 1 de la série"Archéologie de l'Autoroute A19"). Quatre d'entre eux, fouillés plus exhaustivement, ont été retenus pour illustrer ces découvertes. Le site d'Attray, seul situé en territoire carnute, est occupé depuis La Tène finale. L'établissement romain, fondé au cours du Ier s. et occupé jusqu'au IIIe s., s'inscrit au sein d'un double enclos fossoyé dont la forme apparait comme un exemple de la survivance d'un aménagement de type laténien. Les trois autres sites sont situés en territoire sénon. Deux d'entre eux ont été découverts sur le territoire de la commune de Corbeilles-en-Gâtinais. Aux "Prés de Puiseaux", succédant à un modeste établissement de La Tène C, une construction romaine, vraisemblablement à caractère funéraire, est installée aux abords de la voie Orléans-Sens. A "Franchambault", ce sont un établissement de la fin du premier âge du Fer et une petite villa construite "à la romaine" qui ont été fouillés. La découverte d'un bâtiment et d'une fosse à vocation cultuelle permet de documenter un aspect encore méconnu de ces établissements ruraux. Le quatrième site se trouve sur la commune de Gondreville. Il s'agit d'un établissement agropastoral occupé depuis La Tène ancienne jusqu'au IIIe s. de n. è. Si la partie résidentielle de l'établissement romain n'a pas été reconnue, peut-être située en dehors de l'emprise autoroutière, une partie des équipements - enclos fossoyés, vaste grenier sur poteaux et séchoir par exemple - a pu être explorée. L'intervention a également permis de reconnaître le tracé de la voie reliant les agglomérations antiques de Sceaux-du-Gâtinais et de Montargis. La proximité de cet axe de circulation a sans doute été déterminante dans le choix d'implantation d'un petit édifice funéraire dédié au fondateur du domaine. Au IIIe s., de nombreux vases destinés à recevoir les corps de nouveau-nés ou à l'enfouissement de placentas sont déposés autour de ce monument. La dernière contribution, synthèse d'un travail universitaire, est une étude comparative de la céramique de trois des sites présentés dans ce volume Attray, Corbeilles-en-Gâtinais "Franchambault" et Gondreville. Elle est complétée par l'étude de la céramique issue d'une cave découverte au cours d'un diagnostic sur la commune de Beaune-la-Rolande au lieu-dit "la Violette". Ce travail vise à caractériser la céramique en usage dans cette zone de confins entre cités, à percevoir son évolution depuis le Ier jusqu'au IIIe s. de n. é et à appréhender l'influence de la voie Orléans-Sens sur la diffusion des céramiques régionales et importées.

10/2021

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Littérature française

Du foin sur le green - collection le net au pré

Du foin sur le green Extrait 1 - Le doute n'était plus permis, à moins de cent cinquante mètres de la source, les bulldozers avaient effectivement entrepris de construire la base de la digue. Mais un fossé avait été creusé et un maigre filet s'écoulait toujours vers l'Automne. S'il arrivait à ses fins, l'Américain pourrait disposer d'un étang de plus d'un hectare. En remontant vers le Moulin, je constatai l'ampleur des travaux, sur environ trois hectares les engins avaient fait place nette. Plus bas en aval de la source, se trouvaient les parcelles de papa et le chemin communal. Il lui serait maintenant impossible d'aller plus loin. Je n'entendais plus Ripp, et Lascar, ils devaient être à ma recherche... - Alors monsieur Beaumont Junior, on vient vérifier mes travaux ! Surpris, je tournai la tête. Austin Alexander Abbott était là, à moins d'une vingtaine de mètres, encadré par deux molosses noirs, des dobermans. - Vous savez jeune homme, quoi qu'on puisse en dire, faire fortune aux States n'est pas si facile. Je peux vous assurer une chose, j'ai décidé de faire un golf ici, et je le ferai. Ce n'est pas une poignée de paysans frenchies qui se mettra en travers de ma route. - Vous le ferez peut-être, mais il ne dépassera guère les trois ou quatre hectares. Pas facile de faire un dix-huit trous sur une surface aussi petite. Vous pourrez le baptiser le grand mini-golf de Saint-Jean. En ce qui concerne les travaux de la digue, jamais vous ne les achèverez. Vous n'avez pas obtenu d'autorisation de faire cette retenue d'eau et vous ne l'obtiendrez jamais. Vous n'êtes pas aux States monsieur Abbott, ici l'argent n'achète pas tout. - Détrompez-vous l'ami, ici comme partout dans le monde, l'argent est roi, il suffit simplement d'en posséder suffisamment, et personnellement j'en possède suffisamment. Mais l'argent n'est pas mon seul atout dans ce jeu, vous allez vite vous en rendre compte. - Vous êtes un joueur de poker monsieur Austin Alexander Abbott, juste un joueur de poker. Même l'eau pour arroser le grand mini-golf de Saint-Jean vous ne la trouverez pas. Dès la fin juin votre "mini-green" ressemblera à un champ chaume, les joueurs n'y retrouveront même pas leur balle. C'est à cet instant que Ripp, et Lascar me retrouvèrent. A peine arrivés, ils repérèrent leurs congénères noirs encadrant l'Américain. Là ce n'était plus des culs blancs joueurs, ça devenait du sérieux. Babines retroussées ils commencèrent à grogner.

04/2013

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Bâteaux

A bord des sous-marins

Scaphandre, sous-marin, Cloche de plongée ou bathyscaphe ? Depuis l'Antiquité. l'homme cherche des moyens pour évoluer sous l'eau. Au début par simple curiosité, mais très vite à des fins militaires. Au XIXe siècle, l'apparition des navires cuirassés et des sous-marins va bouleverser les combats navals, faisant de la destruction pure et simple des forces ennemies l'objectif premier. La guerre sur mer devient sournoise, l'approche silencieuse, discrète et c'est au tonnage ennemi coulé que l'on mesure les victoires. Pendant les deux guerres mondiales. les sous-marins se révéleront une arme redoutable. Mais l'histoire des sous-marins n'est pas seulement militaire, elle est aussi scientifique. A bord de son bathyscaphe, Auguste Piccard réussit en 1960 à descendre dans la fosse des Mariannes. Si les terres émergées ne réservent plus beaucoup de surprises, les fonds sous-marins restent pour partie encore Mare incognita. Conçue illustré par deux dessinateurs d'exception. ce bel ouvrage raconte l'histoire des submersibles, depuis les premiers principes physiques posés par Archimède jusqu'au plan dessous-marins nucléaires modernes. A travers plus d'une centaine de dessins, ce sont les grandes pages de l'histoire sous-marine que l'on revisite. Architecte-designer de formation, peintre officiel de Marine. membre titulaire de l'Académie des Arts & Sciences la mer Jean-Yves Delitte est l'auteur de véritables fresques maritimes en hem. dessinée. avec sa série Black Crow ou se tétralogie U-Boot. Il a également relaté l'histoire du prestigieux Belem, de la majestueuse tueuse Hermione ou encore la romanesque aventure de la Bounty. Aujourd'hui à la tête de la collection Les brandes Batailles navales, retrace avec un indéniable talent l'histoire maritime de l'Antiquité de nos jours. Une collection couronnée par le prix Bande dessinée 2019 de l'académie de marine. Ingénieur de formation, Jean-Benoît Héron s'est lance dans l'illustration en 1995. Admirateur des planches de l'encyclopédie de Diderot et d'Alembert, des dessins d'architecture du XIXe siècle et du travail de John Chancellor, il s'est spécialisé dans le dessin d'architecture, qu'elle soit navale ou terrestre. Il travaille pour divers grands éditeurs et institutions comme le musée national de la marine et le centre des monuments nationaux. Chez Glénat, il est l'auteur de Ces bateaux qui ont découvert le monde, Histoire(s) de phares, Le B.A.BA des noeuds marins, La Déco du marin. Les Bateaux de ma bibliothèque (prix du Beaulivre 2018 de l'académie de marine et mentions spéciales du prix Marine Bravo Zulu 2018) et A bord des frégates avec Jean-Yves Delitte. (Prix Marine Bravo Zulu 2020).

04/2021

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Essais biographiques

Après. Conversation avec Christian Boltanski

Entretien entre l'anthropologue et l'artiste sur les relations entre l'anthropologie et l'art contemporain dans ses rapports à la mémoire collective et individuelle. Octave Debary suit le chemin d'une pensée qui laisse une place à ses " enquêtés " à l'intérieur même de son propre texte, offrant ainsi la matière première d'énonciation du discours de l'artiste. Depuis plusieurs années Octave Debary, professeur à l'université Sorbonne-Paris-Cité et directeur du centre d'anthropologie culturelle (Paris-Sorbonne), développe un projet d'anthropologie comparée de la mémoire et du temps. En s'intéressant à la façon dont une société met en mémoire (et en musées) son histoire, ses recherches l'ont conduit à l'étude de l'art contemporain dans ses rapports à la mémoire collective et individuelle. Au-delà de sujets, il s'agit de construire une posture et une analyse qui promeuvent une dimension collaborative, comme avec les artistes allemands Jochen Gerz et Swaantje Güntzel et comme ici avec l'artiste français Christian Boltanski. Ce livre s'inscrit dans une recherche entreprise depuis presque vingt années sur les " artistes de la mémoire " et constitue une contribution originale et importante au développement d'une anthropologie de l'art et de la réception. Ce livre a comme sujet principal les relations entre l'anthropologie et l'art contemporain. Il s'est construit pendant toute une année en intelligence et en connivence avec Christian Boltanski. Figure centrale de l'art contemporain dont les oeuvres sont présentes dans le monde entier, Boltanski parle de son travail en évoquant les tracés d'un art fragile, d'un art de l'ordinaire et du commun mais aussi de la musicalité, de la mémoire... Ses oeuvres d'abord présentées sous forme d'objets (inventaires, photographies, documents, pièces à conviction, vitrines de références...) ont établi autant l'existence d'une histoire individuelle que leur ressemblance à celle des autres. L'artiste a poursuivi son travail autour d'objets de plus en plus fragiles, davantage reliés à une existence en suspens, à une transmission parlée, sonore, du mot à la note, dont sa dernière grande exposition Faire son temps (Centre Georges-Pompidou, 2019), comme son opéra comique Fosse (2020) et l'exposition Après (2021) sont les ultimes expressions. La raison d'être de cet ouvrage est marquée par la volonté (au-delà d'un apport documentaire, journalistique ou critique...) de promouvoir une anthropologie dialogique, où la prise de parole n'est pas le seul fait du chercheur. Octave Debary suit le chemin d'une pensée qui laisse une place à ses " enquêtés " à l'intérieur même de son propre texte, offrant ainsi au lectorat la matière première d'énonciation du discours de l'artiste.

04/2023

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Philosophie

CAHIERS DE MEDIOLOGIE N°2 : QU'EST-CE QU'UNE ROUTE

Ouverture : Régis Debray, Rhapsodie pour la route François Dagognet, Route, anti-route et méta-route La route : permanence & paradoxe : Odon Vallet, Le routard et la routine Numa Broc, Géographie : les grandes lignes François-Bernard Huyghe, Cheminement animal, route humaine Daniel Bougnoux, L'état des routes François-Bernard Huyghe, Le médium ambigu Régis Debray, Le risque routier Nanine Charbonnel, Homo Viator ou Les dix métaphores de la marche Odon Vallet, Trois marcheurs : Bouddha, Jésus, Mahomet Pierre Sansot, Chantons les bas-côtés Jacques Lanzmann, L'ampoule, la crampe et le plaisir - Moi, j'aime l'autoroute Les routes : art & métier : François Dagognet - Alain Dupont - Michel Chappat, La chimie de la route. Dialogue du philosophe et de l'entrepreneur (entretien) Andre Guillerme, Chemins, routes, autoroutes - Théorie des routes Catherine Bertho-Lavenir, Lutte de classes et d'influence Alain Gras, Paris-Bangkok-Saigon : carnet de vol Arnaud Sompairac, La route, la nuit Serge Tisseron, Choses vues Thierry Dufrêne, On the road again. Notes sur un thème de l'art américain Les inforoutes : fin de la route ? : Daniel Parrochia, Les routes invisibles Karine Douplitzky, Voyage au bout de la route Pierre Lévy - Alain Finkielkraut, L'impasse ou l'échappée ? (entretien) Isabelle Rieusset, Un milieu conducteur Monique Sicard, Brouillards sur la route Robert Damien - Salvatore Maugeri, Normaliser pour dominerCoda : Régis Debray - Michel Serres, Sortir des réseaux... (entretien) Kiosque : En relisant en revoyant... : Karine Douplitzky, Le multimédiaticien François-Bernard Huyghe, La main (invisible) du futur Daniel Bougnoux, Philosophes, à vos marches ! Serge Tisseron, Le Cri de la soie : la trahison des images Daniel Bougnoux, Neuropolar Karine Douplitzky, Shakkei ou Les routes du virtuel Pierre-Marc de Biasi, Edward Hopper : l'émergence de la route moderne - Un héritage esthétique du IIIe Reich : l'autoroute nazie Frédéric Tachot, Les mots de la typographie. Initiation ouvrière Régis Debray, L'impératif retour aux sources (Image, Icône, Economie de Marie-José Mondzain) Jean Clair, Eloge du visible (Fondements imaginaires de la science, de Jean Clair) Daniel Bougnoux, Ridicule !, une technologie de l'esprit Serge Tisseron, L'«effet Copycat» Pascal Lardellier - Paul Rasse, Au carrefour des inforoutes, le cybercafé...J Lichnérowicz - Arnaud Sompairac, Bonne expo cherche partenaires...Patrice Claude, Une route réservée aux Israéliens...Louise Merzeau, Single Track Road Luiz Martino, Métaphores Jean-Michel Frodon, JLG Airline François Cusset, Déterritorialiser le livre français Louise Merzeau, Mois Off Laurent Roth, De l'assassinat du spectateur par la fée électricité Janique Laudouar, Une autre façon de monter l'escalier Philippe de Bruyn, Réponse à l'hyperscène Luiz Martino, L'objet évité Vincent Tiffon, Instantané médiologique Michel Wolf, Les garagistes de l'informatique Jean-Michel Frodon, Legendre au miroir Régis Debray, Vidéo-sadisme Anthologie.

11/1996

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Religion

Cedrus Libani N°71, Le Sacerdoce.

Editorial - Le prêtre icône du Christ par le Père Antoine Abi Acar Dossier : L e S a c e r d o c e Magistère - Décret sur le Ministère et la vie des prêtres 1965, Presbyterorum Ordinis par le Pape Paul VI . . - Lettre apostolique Ordinatio sacerdotalis sur l'ordination sacerdotale exclusivement réservée aux hommes du Pape Jean-Paul II - La question de l'admission des femmes au sacerdoce ministériel Déclaration de la sacrée Congrégation de la Doctrine de la Foi approuvée par SS. Paul VI, le 15 octobre 1976 Etudes - La théologie de l'Alliance dans le Nouveau Testament par le Cardinal Joseph Ratzinger - Les anciens prêtres et le Nouveau Sacerdoce par le Père Albert Assaf - Identité sacerdotale et sainteté des prêtres par le Père Michael Hull - Proposer l'appel. Le sacerdoce ministériel dans la symphonie des vocations par Anne-Marie Pelletier - Le ministère supérieur de Jésus. Une étude d'Hébreux 7 : 26-8 : 13 par Michael Morrison - Quatrième mystère joyeux par le Père Patrick Nathan -Célibat sacerdotal... Promotion et privilège, bonheur et charisme prophétique par le Père Daniel-Ange Réflexions - Sacerdoce et presbytérat : réponse aux questions d'un lecteur de La Croix par Jonas - Identité sacerdotale et changements culturels par le Professeur Louis Aldrich - Le prêtre et le sacrement de la pénitence par le Professeur Sylvio Cajiao - L'accompagnement spirituel des prêtres : être les pasteurs des pasteurs par le Professeur José Vidamor Yu - Du Pape par le Père Alain Maillard de La Morandais - La consécration sacerdotale du Christ par le Bienheureux Dom Marmion - Sacerdoce ordonné, vocation universelle à la sainteté : deux états de vie aussi irréductibles l'un à l'autre que Baptême et Mariage Portraits - J'ai rencontré un saint : Bernard Violle par Dominique Gervat - Padre Pio - Trois portraits : P. Chaminade, Mgr Reggio, Dom Marmion - Le Père Maximilien-Marie Kolbe - Jean de la Croix ? Prêtre - Saint Charbel Makhlouf - Jacques Bonnet-Eymard, s. j. par le Père Jean Dalmais "Le bon combat" - "Quitte tout, viens et suis-moi" par le Père Mansour Labaky . - Mon ministère. par le Père François Brune - Fidélité spirituelle par le Père Alain Maillard de La Morandais - L'histoire de ma vocation par le Père Pascal Gollnisch - Je suis prêtre du Seigneur par le Père Elie Khaty - Mémoires de Dieu dans ma vie par le Père Yves de Mallmann - Un prêtre catholique dans le royaume "interdit" Interview du Père William Mackey, s. j. Eglises orientales - Homélie XIII. Le sacerdoce de Lévi, et l'ordre de Melchisédech de saint Jean Chrysostome Etc.

09/2005

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Littérature française

Un long voyage ou l'empreinte d'une vie Tome 25 : La quinta

Après le fol intermède d'Auribeau, le couple est revenu à Esclarmont, dans leur trois pièces superposées sans eau courante. Désireux de fuir l'incommodité des lieux et la médiocrité ambiante, Louis est plus que jamais décidé à construire une maison sur leur terrain, ce terrain si merveilleusement situé, plein sud, à un jet de pierre du village, et doté d'une vue grandiose sur la vallée et l'Estérel. Mais son manque d'accès direct à la route grève fortement le projet. Il y a bien le terrain du dessus, une friche, qui, lui, jouxte la route, mais la propriétaire, une vieille fille de Marseille, méprise les Esclarmontais, et s'est toujours refusée à vendre. Louis lui écrit, il sait que sa plume peut faire des miracles ! De fait, la dame accepte la transaction, et pour un prix dérisoire (fin du tome 24). L'été est venu, et avec lui les voyages. Ils s'enchaînent, amenant leurs lots de voyageuses esseulées, avides d'une aventure avec le guide, éventuellement le chauffeur. Une rencontre marquante : Louise, troisième du nom. Mais la relation ne survit pas au retour à Paris et à une fatale soirée, où Louis perd son sang-froid et fait un esclandre. On ne se refait pas, particulièrement quand la concurrence prend les traits d'un bellâtre, ami d'une des femmes. Séville, et sa sublime place San Fernando ! Louis en a rêvé, il en est tombé amoureux, il lui a même dédié un long poème. Et ce rêve se matérialise : Nadine et lui vont y passer l'hiver. Hélas, écoeurée par l'huile d'olive, celle-ci ne mange bientôt plus que des fruits et s'affaiblit. Il faut prendre pension chez l'habitant et faire sa propre cuisine. Les semaines passent, Louis observe avec passion les coutumes andalouses, mais Nadine ne suit pas. La liste de ses griefs s'allonge : l'espagnol ? un charabia incompréhensible ; la viande ? des semelles impossibles à cuire ; l'eau et l'électricité ? rationnées comme en temps de guerre ; les hommes ? mal éduqués, ils crachent par terre et parlent trop fort, un comble pour une sourde ; José, ce grand ami de Louis ? un Espagnol bon teint dont la gentillesse cache mal son mépris pour elle et l'influence qu'elle a sur Louis... Finalement il cède, et quelques jours après Noël, ils font leurs valises. Le bon côté de l'aventure : Nadine est maintenant enthousiaste pour construire sur le terrain du haut. Ce sera la Quinta...

08/2021

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Revues

Revue internationale d'éducation N° 91, décembre 2022 : Les syndicats d'enseignements au XXIe siècle

Les syndicats d'enseignants au XXIe siècle N°91, décembre 2022 Dans la plupart des pays, la mise en place d'un système scolaire public s'est accompagnée de la création de syndicats d'enseignants, qui se sont développés au XXIe siècle, au fur et à mesure que l'offre éducative de l'Etat s'étendait et s'universalisait. Aujourd'hui, les syndicats d'enseignants restent souvent au centre de la discussion sur les changements éducatifs, étant considérés par certains comme un obstacle aux réformes nécessaires, tandis que d'autres voient en eux des défenseurs de valeurs et d'intérêts qui ne sont pas spécifiques aux enseignants, et un bastion de l'éducation publique. S'éloignant de cette logique polarisée, ce nouveau dossier de la Revue internationale d'éducation de Sèvres se propose de cerner, à travers 10 études de cas, les évolutions du syndicalisme enseignant en ce début de XXIe siècle. Est-il affaibli, en retrait, ou connaît-il un processus de renouvellement et de recherche de nouvelles formes d'expression qui correspondraient aux transformations éducatives en cours ? A la lecture des articles, on constate une désaffection certaine des enseignants pour leurs syndicats, non seulement dans les pays en développement, marqués par de fortes inégalités sociales dans l'accès à l'éducation, mais aussi dans certains pays développés. Les revendications traditionnelles, en vue de meilleures conditions de travail, de rémunération et de défense des acquis sociaux, ne semblent plus suffire à susciter une adhésion durable. Mais on observe aussi une dynamique nouvelle : dans certains contextes, les syndicats proposent des réformes du système scolaire et du rôle des enseignants. D'autres formes de représentation et d´organisation émergent. Ces changements, encore embryonnaires, permettront-ils, dans les années qui viennent, de donner une nouvelle voix aux enseignants dans les écoles et dans la société ? Etudes de cas : Autriche, Canada, Etats-Unis, France, Inde, Mexique, Pérou, Sénégal, Suède, et un article sur l'internationalisation du syndicalisme enseignant Un numéro coordonné par : - José Weinstein, sociologue, professeur à l'Université Diego Portales au Chili, où il dirige le programme de leadership de la faculté d'éducation. Il a été vice-ministre à l'éducation et ministre de la culture dans le gouvernement du président Ricardo Lagos (2000-2006). - Werner Zettelmeier, ancien professeur associé à l'Université de Cergy-Pontoise, spécialiste de l'analyse des systèmes éducatifs français et allemand. Il s'intéresse notamment aux personnels de direction et à la relation école-formation-emploi dans les deux pays.

01/2023

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Actualité et médias

Zadig N° 7 : Changer de vie

Tout plaquer : maison, boulot, famille, et recommencer à zéro. Beaucoup en rêvent, notamment depuis la crise sanitaire. Quelles sont les aspirations des français et quelles réalités derrière ces désirs ? Zadig, le trimestriel qui raconte la France, rassemble dans ce 7ème numéro : Florence Aubenas, Pablo Servigne, M. Pastoureau, L. Slimani, Miguel Bonnefoy, Bernard Chambaz, et tant d'autres ZADIG, LE TRIMESTRIEL QUI RACONTE LA FRANCE Après Le 1 et America, Zadig est le magazine lancé par Eric Fottorino en mars 2019. Chaque trimestre, Zadig raconte la France à travers un récit de 196 pages tissé par écrivains et reporters, historiens, photographes, sociologues, illustrateurs ou géographes. LE NUMERO 7 : CHANGER DE VIE Tout plaquer : maison, boulot, famille, et recommencer à zéro. Beaucoup en rêvent, notamment depuis la crise sanitaire. Quelles sont les aspirations des français et quelles réalités derrière ces désirs ? Zadig, le trimestriel qui raconte la France, rassemble notamment dans ce 7ème numéro : Pablo Servigne, Florence Aubenas, M. Pastoureau, L. Slimani, Miguel Bonnefoy, Bernard Chambaz SOMMAIRE DETAILLE DE ZADIG 7 Grand entretien : Florence Aubenas (12p) Chroniques trimestrielles : " Y'a d'la joie " par Leïla Slimani " Faire ensemble " par Marie Desplechin La couleur de l'automne avec Michel Pastoureau La Macronie en BD par Mathieu Sapin Les micro-fictions de Régis Jauffret Chronique musicale de Bertrand Dicale Michelle Perrot relit pour nous " Surveiller et Punir " de Michel Foucault Récits et écrivains La Dordogne de Bernard Chambaz La nouvelle inédite de Florence Seyvos Pourquoi j'ai choisi la France de Miguel Bonnefoy Le portrait de famille par Ondine Debré Reportages, portraits et enquêtes du dossier " Changer de vie " La sociologue Catherine Negroni sur les changements de vie voulus, l'accélération de ces évolutions Le collapsologue et scientifique Pablo Servigné Les cartes d'Hervé Le Bras (migrations en France) Enquête sur les changements de vie avec Hélène Seingier Récit graphique d'un départ à la campagne : Les aventures dessinées de Arthus de Lavilléon avec Jessica Témoignage de Florence Robert, calligraphe devenue bergère dans les Corbières (livre paru chez José Corti) Portrait de nouveaux nomades qui ont fait rentrer leur vie dans une maison qui roule (Tiny house) entre Angers et Orléans. Reportage dans l'éco-village de Pourgues (Ariège) Reportage sur l'île d'Ouessant dont les habitants sont triés sur le volet Enquête dans les territoires (Creuse, ouest de la France) qui cherchent à attirer des citadins Reportage de Julie Gacon sur des anciens Zadistes repliés à Morogues en compagnie d'autres militants et activistes qui ont fondé des collectifs de socialisation communarde

09/2020

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Gestion

Entrepreneur à l'université. Mélanges en l'honneur de Michel Kalika

Quand de si nombreuses personnalités réputées et expertes dans leur métier se rejoignent pour contribuer à la rédaction d'un ouvrage, nul ne doute qu'un motif puissant les y incite. La raison en est ici de rendre un hommage à un collègue et ami. Le titre de cet ouvrage, une sorte d'oxymore, résume en une expression toute l'originalité positive qui marque l'engagement profond de Michel Kalika : celui de faire bouger les lignes au sein de la sphère académique en lui insufflant l'énergie de l'entrepreneuriat, en apportant dans le monde des universités et des grandes écoles les vertus du dynamisme de l'entrepreneur. Une carrière universitaire lorsqu'elle est mue par le souhait régulier de changement et par un indéfectible désir de prendre des initiatives comporte à l'évidence des facettes multiples. Ce sont des lieux et on retrouve ici Angers, Poitiers et Tours, Paris, Strasbourg, Lyon et naturellement le monde entier avec un sérieux enracinement récent à Bruxelles et au Luxembourg. Ce sont des thématiques qui vont de l'organisation au numérique en passant par les systèmes d'information et la stratégie. Ce sont des réseaux qui s'alignent du national à l'international, de la recherche à l'entreprise, du professionnel à l'amitié. Ce sont des institutions qui se profilent des universités aux écoles et des associations aux fondations. Les contributions ont été regroupées autour de trois parties. D'abord, le professeur/chercheur qui a produit un grand nombre d'articles et de communications reconnues et a engendré des thèses en nouant avec ses doctorants de forts liens d'estime et de considération réciproque. Ensuite, l'administrateur repéré par les multiples programmes, diplômes, centres, établissements qui ont été créés, animés, développés. Enfin, l'entrepreneur qui a le talent de découvrir une opportunité d'affaires et sait la faire évoluer au gré des contextes en adoptant ainsi les principes de l'effectuation. Dirigé par Jean Desmazes, Jean-Pierre Helfer, Jean-Fabrice Lebraty et Jacques Orsoni. Avec les contributions de : Marie-José Avenier, Pierre-Jean Benghozi, Michelle Bergadaà, Jean-Christophe Bogaert, Alain Burlaud, Françoise Chevalier, Jean-Philippe Denis, Jean Desmazes, Pierre-Louis Dubois, Aurélie Dudézert, Bruno Dufour, Marc Favier, Bernard Fustier, Jean-Pierre Helfer, Sylvie Hertrich, Jacques Igalens, Emmanuel Josserand, Hajer Kefi, Eric Lamarque, Florence Laval, Jacques Lebraty, Jean-Fabrice Lebraty, Paul Le Floch, Katia Lobre-Lebraty, Michel Marchesnay, Ulrike Mayrhofer, Géraldine Michel, Alya Mlaiki, Jean Moscarola, Caroline Mothe, Jacques Orsoni, Jean-Marie Peretti, Yvon Pesqueux, Alexandre Renaud, Gordon Shenton, Patrick Soulisse, Maurice Thévenet, Jacques Thevenot, Isabelle Walsh.

03/2019

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Littérature érotique et sentim

Aux délices d'Amsterdam - Tome 1. Noël sucré

Ils n'étaient pas faits pour se rencontrer, mais la magie de Noël en a décidé autrement... Tess et Nolan n'étaient pas faits pour se rencontrer. Elle est une femme d'affaires, fragilisée par son ex, Tomás, qui l'a abandonnée à la veille de leur mariage. Il est confiseur, hanté par la mort de sa fiancée et de sa mère. Deux personnes aux passés tumultueux qui vont se croiser par hasard à Amsterdam à l'approche de Noël. Tout semble les opposer... Et pourtant, les artifices de Noël ne cessent de nous réserver des surprises ! Sauront-ils laisser leurs blessures de côté pour que la magie de Noël puisse opérer ? Venez découvrir la nouvelle série So Romance sous un Amsterdam enneigé, des confiseries alléchantes... Et des rêves plein la tête. EXTRAIT Je reste assis sur le sol, à côté d'elle, un moment. Je la distrais en racontant une des pires chutes que j'ai eue dans ma jeunesse. Une vilaine bosse agrémentée d'une lacération au niveau des côtes. L'anecdote, que je sois tombé trois fois dans les pommes à l'évocation d'une aiguille pour me recoudre les bras, semble beaucoup l'amuser. Au bout d'un moment, son nez se fronce et elle arrive enfin à articuler une phrase : - Ca pue... Nous puons, précise-t-elle. Je renifle et me rends compte de l'odeur ambiante qui nous entoure. - Vous n'allez pas encore enlever votre t-shirt ?? me taquine-t-elle. Je crois que je pourrais comprendre de travers ce genre de coïncidence, rajoute-t-elle dans un demi-sourire. Je lui souris en faisant semblant de l'enlever. Elle se cache le visage de sa main telle une enfant. Son geste me fait sortir un rire dont je n'avais pas ressenti les effets depuis longtemps. - Promis, j'arrête de me déshabiller. Mais nous allons tout de même devoir faire quelque chose pour l'odeur, ris-je. Elle hoche la tête, en accord avec ça. D'une main, elle attrape le montant du canapé pour se relever. Je lui soutiens le dos, prêt à la maintenir au moindre signe de faiblesse. - Je vais bien, m'assure-t-elle. Je fais semblant de m'éloigner, toujours un oeil sur elle. Elle apprécie ma marque de confiance et se relève en position assise. Toujours le visage pâle, elle attend un instant avant de se redresser complètement et se mettre debout. Les yeux brillants, elle m'observe sans animosité. Presque curieuse de me voir toujours là. A PROPOS DE L'AUTEUR Agée de 21 ans, Emily Chain écrit depuis toujours et dans des styles diversifiés : des récits fantastiques aux thrillers en passant bien sûr par la romance. Après la série L'Interne, elle revient chez So Romance pour mettre des étoiles dans nos yeux à l'approche de Noël.

12/2019

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Religion

Croire au dieu qui vient. Tome 1, De la croyance à la foi critique

La foi chrétienne a pour singularité, origine et histoire, de croire en un Dieu qui a parlé aux hommes depuis toujours et qui est venu habiter parmi eux voici deux mille ans, incarné en Jésus de Nazareth, mort sur une croix et rappelé par Dieu à la vie pour conduire l'humanité à sa destinée éternelle. Mais cette révélation, reçue de la faiblesse et de la folie de la croix, dit saint Paul, est difficile à croire, et elle tombe de si haut et vient de si loin qu'elle paraît en voie de s'effacer de la culture occidentale qu'elle a si longtemps inspirée et régentée. Ce livre revisite la tradition qui a répandu cette foi et éprouve si elle est encore capable de donner à croire que Dieu vient aux hommes du futur de notre destin. Le nom de Dieu apparaît en toutes langues avec les premières traces de la rationalité humaine ; le dieu des Hébreux surgit lui-même du panthéon du Proche-Orient ancien avant d'être promu Dieu unique par les prophètes d'Israël ; Jésus, se disant envoyé par lui, qu'il appelle Père, le fait reconnaître Père commun de tous les hommes qui veut les réconcilier avec lui et entre eux pour en faire ses fils. Recueillant son enseignement, la tradition chrétienne proclame que Jésus est le Fils éternel de Dieu, né homme de la Vierge Marie pour régénérer l'humanité dans l'Esprit de Dieu et la conduire par l'Eglise à la vie éternelle. Mais la science moderne des textes bibliques et évangéliques a creusé un fossé entre ce qu'on peut connaître avec certitude de l'histoire de Jésus et l'interprétation qui en est faite par le dogme de l'Eglise, dogme que l'évolution des esprits rend peu crédible à nos contemporains. Aussi, les théologiens, qui entendent respecter la vérité historique des textes et les rendre intelligibles à notre temps, se sentent obligés de repenser cette tradition en son entier sous l'éclairage d'une foi critique. Telle est l'ambition de ce livre : entreprendre une démarche de véracité et de liberté dans la recherche du sens de la foi. Il s'attachera dans ce but à déchiffrer le mystère qui tend à s'exprimer sous le mythe de la préexistence du Christ, idée qui est à la base de l'articulation dans le dogme des concepts de trinité, incarnation et rédemption : il s'agit en fait de la révélation de l'humanité de Dieu, comprise comme l'amour par lequel il entre en communication avec les hommes pour les libérer de leur finitude, du repli égoïste et mortifère de chacun sur soi qui les empêche de parvenir à l'unité entre eux et avec l'univers. Un second livre, en préparation, envisagera de dire, dans un langage dépouillé de technicité, en quoi consistent la vie et la mission de l'Eglise, vie de communion fraternelle dans l'Esprit du Christ, mission de "salut" ou d'humanisation du monde.

10/2014

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Du XVIe au XIXe siècle

Du monde au désert, l'aspiration à la solitude au XVIIe siècle

Dans la première moitié du xviie siècle, un véritable engouement apparaît pour la vie contemplative et solitaire, en dehors des ordres constitués. Cet engouement touche des femmes du siècle, d'anciens militaires, des laïcs, avocats, chevaliers, seigneurs de province, clercs qui tout en souhaitant mener une vie intérieure plus dense et plus contemplative, ne s'engagent pas dans les ordres monastiques. Ils se retirent du monde, totalement ou partiellement, dans des lieux isolés, parfois éloignés des villes et s'engagent au silence, à la prière et à la conversion de leurs moeurs. Ils rejoignent les solitaires de Port-Royal, comme Pierre-Thomas du Fossé, ou fondent, pour certains, des résidences, comme ce fut le cas de Jean de Bernières-Louvigny, Trésorier du roi de France, membre laïc du Tiers-Ordre franciscain et qui fonda, à la fin de sa vie, l'ermitage de Caen. Cet univers de l'entre-deux, du monde au désert, se constitue de façon pérenne dans un contexte encore marqué par le souvenir de la Ligue et bientôt confronté à la Fronde. Il s'élabore dans une période où le sentiment religieux s'individualise et s'approprie la mystique Rhéno-flamande et la Devotio moderna dont la chartreuse de Paris - qui fut une des grandes inspiratrices du désir de retrait du monde - favorisera la diffusion en français. Ces nouveaux convertis s'attachent donc à la contemplation mais aussi à la doctrine de la pauvreté volontaire, dans la mouvance franciscaine, comme Gaston de Renty qui se retirera de la vie militaire, en Normandie, pour se consacrer aux pauvres. Tous sont attirés par la doctrine de l'abandon véhiculée par les écrits de Benoît de Canfield, de Surin et plus tard de Madame Guyon, ce qui vaudra à certains d'entre eux la méfiance de l'autorité ecclésiale, voire la condamnation pour quiétisme. Il s'agit avant tout de fortes personnalités qui iront jusqu'au bout de leur projet, parfois en marge des institutions, comme Jean de Labadie. L'aspiration à la solitude, à travers ses modèles institutionnels, leur dépassement et sa réinvention permanente pose ainsi la question de la liberté de l'homme face aux enjeux de sa foi et de son engagement sociétal dans un XVII e siècle commençant, marqué, comme le soulignait Henri Bremond, par l'invasion mystique. Et au-delà des cas de figure étudiés au cours de la première journée, c'est toute une tradition esthétique du retrait du monde qui se laisse percevoir et qui perdurera dans les milieux laïcs où progressivement retraite et contemplation de la nature se rejoignent laissant un patrimoine architectural et pictural riche qui évoqué dans la troisième partie de ce livre. Conseil scientique : Nathalie Nabert, Institut Catholique de Paris, CRESC, Pascal Pradié (osb), CRESC, attaché de recherches au CNRS, CRAHAM, Jean-Robert Armogathe, Ecole Pratique des Hautes Etudes, président de la Société d'étude du XVII e , Gérard Ferreyrolles Paris IV-Sorbonne, Philippe Luez, Conservateur général du patrimo

04/2021

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Droit pénal

Prostitutions de mineures. Trouver la juste distance

La prostitution des mineures, telle qu'elle est observée en ce début de XXIe siècle en France provoque une importante émotion et une mobilisation des services publics. Les professionnels confrontés à ces pratiques font état d'importantes difficultés dans l'accompagnement des mineures impliquées. Elles leur renvoient leur incapacité à comprendre ce qu'elles vivent, l'existence d'un fossé générationnel ou encore leur dramatisation d'une activité qu'elles considèrent comme anodine. De leur côté, les professionnels disent la difficulté qui est la leur à prendre de la distance avec des pratiques qui peuvent être très violentes, mais également avec la réaction de rejet que peut susciter le discours souvent très cru des mineures, voire leurs multiples provocations et la mise en échec de toute proposition d'accompagnement. Dès lors, nous avons fait le choix d'approcher cette réalité par la voie académique en procédant à son analyse via les différents champs disciplinaires concernés. Or ceux-ci sont nombreux, que l'on pense au droit, aux politiques publiques, à la psychologique, la sociologie, etc. L'? expression "Trouver la juste distance" entend faire état de la difficulté de se situer entre les deux écueils auxquels pousse l'étude de cette activité. Le premier est celui d'une trop grande proximité avec les jeunes concernées, proximité qui peut conduire à un phénomène d'identification, de grande empathie. L'? identification est parfois évoquée par les professionnels qui confessent avoir une fille du même âge que celles qu'ils rencontrent dans leur activité professionnelle et qui ne peuvent s'empêcher de craindre pour cette dernière. En outre, les parcours de vie bien souvent très chaotiques, caractérisés par une succession de ruptures et d'abandon peuvent également déclencher une profonde empathie et la volonté de réparer les failles auxquelles les intéressées doivent se confronter. A l'inverse, une trop grande proximité peut générer une réaction de rejet face à celles qui revendiquent parfois s'épanouir dans la vente de leurs charmes et gagner dix fois plus d'argent que le professionnel qui tente laborieusement de créer avec elle une relation de confiance pour l'aider à faire un bout du chemin qui la conduira vers l'âge adulte. L'agressivité lorsqu'elle se retourne vers celui qui propose son aide, peut se traduire en violences, insultes et mise en échec des propositions éducatives. Pour réagir aux différents écueils possiblement rencontrés par ceux qui sont au contact des mineures prostituées, l'intellectuel peut s'abriter derrière les concepts pour mettre à distance toute la violence renvoyée par de telles situations. Tels sont les différents éléments ayant présidé à l'ambition de cet ouvrage de "Trouver la juste distance" . La quête de cette juste distance se fera, on l'a dit, par la mise en oeuvre d'une approche pluridisciplinaire, qui tentera de rester toujours vigilante à l'impératif de maintenir ouvert le dialogue entre les approches et les disciplines afin de susciter le passage vers l'interdisciplinarité.

05/2022

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Essais

L'attrait des toilettes

Comment tourner autour du pot ? Trône souillé, les toilettes offrent aux cinéastes un objet par trop infâme pour ne pas le regarder sans cligner des yeux. Cela explique sa durable absence des écrans : réellement entrée au cinéma avec Psychose d'Alfred Hitchcock, en 1960, la cuvette continue d'en meubler des coins rarement filmés, et alors avec cérémonie. Ce livre suit l'histoire de cet attrait contrarié. Anthologie plombière, il recense quelques dizaines de sièges ou de fosses d'où émanent des signes maudits et les relents d'une terreur archaïque qu'aucune transgression ne peut vraiment dompter. De la tentative de banalisation entreprise par Stanley Kubrick à l'euphorie de l'égout entretenue par QuentinTarantino ou Robert Rodriguez ; de la place que la comédie américaine a réservé aux lieux saints au théâtre sexuel en quoi les transforment les comédies queer, de la sublimation spéculative d'Une sale histoire de Jean Eustache à l'avilissement fécal d'Il est difficile d'être un dieu d'Alexeï Guerman, ces pages couvrent assez de trous pour hasarder quelques hypothèses sur ce que de tels regards torves disent de notre modernité hygiéniste. Car si l'on a souvent pointé la contemporanéité de l'invention des frères Lumière avec la psychanalyse, la radio, les rayons X ou les aquariums, on s'est rarement penché sur sa communauté de berceau avec le tout-à-l'égout, pierre de touche de la révolution sanitaire ayant abouti aux disciplines fécales des siècles industriels. Une telle concomittance pousse l'auteur à croire qu'il peut faire un observatoire de ce sanctuaire tombal, parce que, fosse commune des vanités privées, les béances tuyautières éclairent de leur malédiction deux phénomènes au fondement de ce qui fut l'ordre bourgeois : le sacre de l'individu et la croyance en une maîtrise sans reste de l'environnement. Ce refuge où chaque sujet se dérobe aux regards pour liquider ses reliquats conditionne l'apparition des prométhées démocratiques du vingtième siècle. C'est du moins ce que laisse songer la contemplation du monde à travers la lunette telle qu'on la trouve chez Tsaï Ming-liang, Jean-Luc Godard, David Cronenberg ou Alain Cavalier, qui en font autant le dernier bastion d'un cinéma digérant son passé que le seul isoloir qui vaille pour les derniers des hommes. Avec eux et d'autres, le livre s'efforce de jeter les bases d'une scatocritique transformant en indices de fèces tous les détours propres à l'esthétique excrémentielle, où les toilettes signifient le fécal en lui faisant écran. Par là, et non sans audace dans ses raccourcis, il entend montrer que le sort figuratif réservé au trône dit quelque chose de l'hygiénisme aux commandes de bien des politiques écologiques actuelles, parce que dans la cuvette se cristallise le mythe de la suppression de l'incompressible à la racine du refoulement des externalités industrielles. Pour le dire en un langage empruntant sa forme à sa matière, les chiottes nous disent dans quelle merde nous sommes.

06/2023

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Religion

Dictionnaire encyclopédique de Marie

Du plus haut qu'il put atteindre au plus caverneux où il osa descendre, l'homme a donné le nom de Marie à de vertigineuses cathédrales comme à de ténébreux tréfonds (je songe entre autres au puits Notre-Dame des houillères de Ronchamp, ou à la fosse Notre-Dame de la Compagnie des mines d'Aniche), à des communautés vivant l'appel du silence comme à des formations de rock parmi les plus hurlantes (l'un des groupes du heavy metal suédois ne s'est-il pas appelé Notre Dame ?). Je ne dis pas cela par gout des paradoxes, mais parce que Marie ne serait pas Marie si Elle n'était pas partout, si Elle n'avait pas les bras et le coeur, donc ! ouverts au plus large pour embrasser toutes les activités des hommes sans exception aucune. En voici une nouvelle preuve avec ce Dictionnaire encyclopédique de mariologie dont Marie est l'antienne, la source et la racine, Dictionnaire aussi complet et complexe, aussi florissant, aussi surabondant, aussi audacieux, aussi défiant, aussi priant qu'une cathédrale de pierre. Ah oui, sans doute était-ce un pari fou que d'ériger ce monument de littérature et de spiritualité ! Mais ce pari, Pascal-Raphael Ambrogi et Dominique Le Tourneau l'ont gagné. Et que leur lecteur soit un de ces enfants éblouis qui savent la joie de danser dans les pas de Marie, ou l'un de ces pauvres Poucets qui ont perdu jusqu'au dernier de leurs petits cailloux d'espérance et de foi, ce livre apporte une certitude : rencontrer Marie n'est pas un vain mot, c'est possible dès aujourd'hui, possible dès ici-bas, ces pages en sont la promesse, le guide, l'itinéraire. Comme la cathédrale, cet ouvrage (j'aime ce mot qui sent bon l'effort, le travail, la recherche du chef-d'oeuvre) chante l'élévation, la verticale, il libère la lumière et les couleurs mariales. On doit en tourner les pages, en égrener les entrées, avec la même déférence mais aussi le même enthousiasme que l'on met à pousser la porte des nefs ouvertes à la foule innombrable des amoureux de Marie amoureux, oui, et ce livre est justement l'une des plus accomplies, des plus brillantes, des plus fertiles et des plus riches lettres d'amour entre Elle et nous... Didier Decoin, de l'académie Goncourt. Dominique Le Tourneau est prêtre, chapelain de Sa Sainteté, écrivain et poète. Il a publié de nombreux articles scientifiques de revues et de dictionnaires ainsi qu'une vingtaine d'ouvrages, dont Les mots du christianisme. Catholicisme - Orthodoxie - Protestantisme (Fayard). Il enseigne au Studium de droit canonique de Lyon. Pascal-Raphaël Ambrogi est Sociétaire de la Société des Gens de Lettres et Ecrivain engagé dans la défense du patrimoine linguistique français, il a notamment publié Le sens chrétien des mots et le Dictionnaire du bon usage au service du sens et de la nuance.

04/2015

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Régionalisme

Les chauffeurs du Lyonnais

Ce qui nous frappe aujourd'hui encore, dans l'histoire des chauffeurs du Lyonnais, ce n'est pas le déchaînement de violence qui la caractérise, mais surtout l'incroyable témérité des malandrins, leur cruauté absolue, l'habileté parfois machiavélique de leurs forfaits et cette impunité totale dont ils jouirent pendant si longtemps. En lisant l'ouvrage de J. Vingtrinier, on comprend assez vite que tout cela, ils le devaient à leur chef, un homme qui avait (hélas) pour le crime, des aptitudes exceptionnelles : fin stratège, dépourvu de tout scrupule, vigoureux et déterminé, il imposait à ses troupes une discipline de fer. Pour tout le monde (ou presque), il s'appelait Pierre Grataloup, il n'était " pas très grand, mais bien pris et de forte carrure ", il habitait la haute montagne et faisait " le commerce des bestiaux " ; mais pour tous ses complices, pour ceux qui le recherchaient et pour les habitants de la région, il était aussi le Petit-Monsieur, personnage mythique, redouté et d'autant plus insaisissable, qu'hormis ses hommes personne n'avait fait le lien entre l'honorable Grataloup et le terrible chef de bande, au point qu'il filait le parfait amour avec la belle Françoise, la fille d'un fermier prospère. C'est pourtant lui qui organise de véritables conseils de guerre dans les ruines du château de Rochefort, ordonne le pillage et la tuerie de Malataverne, le sac, sous uniformes de gendarmes, du château de Marigny, l'enlèvement de Mlle de Barmas, l'attaque de la maison de Jean Malart... et cent autres coups fructueux et sanglants qui terrorisent la population et constituent autant d'atteintes graves aux personnes et aux biens. Cependant l'intérêt du récit de M. Vingtrinier ne réside pas uniquement dans cette relation pittoresque (historiquement répertoriée) des coups de main, rapts, assassinats, combats divers des Dur-à-cuire, Vide-Gousset, José-le-Chameau, Pied-de-Biche, Lapin-Vigilant, Gros-Mec, Sautemouche, Cuillère-à-Pot, le Parigot, le Dauphinois, Dhilas, Chevallier, le Borgne-d'Aveize, le Bourreau des Crânes, le Boucher-des-Pantes. Il apparaît aussi dans la manière précise et vivante dont l'auteur évoque l'ambiance des marchés de l'époque, des fermes et des auberges, dans le talent avec lequel il retraduit le langage cru et coloré des chauffeurs et des paysans et dans la gradation savante selon laquelle il montre l'évolution du comportement de la population, qui va passer, peu à peu de la crainte à la colère vengeresse, sous l'influence de Jean Malart, l'ennemi juré du Petit Monsieur. Cette épopée, judiciaire et justicière, d'une lutte devenue collective contre le crime est d'autant plus passionnante qu'elle est marquée du sceau de l'authenticité.

02/2002

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Sciences de la terre et de la

Arctica. Volume 3, Nunavut, Nunavik (Arctique central canadien et nord-québécois) Le peuple inuit prend en main son destin

Nunavut, Nunavik Arctique central canadien et nord-québécois Le peuple inuit prend en main son destin Le 24 juillet 1967, le Président Charles de Gaulle, invité à Montréal par le Premier ministre Daniel Johnson, prononce devant une immense foule quatre mots décisifs : " Vive le Québec libre ! " Cette célèbre exclamation, très controversée à Ottawa, marque le début d'une politique étroite de coopération scientifique et politique entre la France et la Province de Québec. Missionné les années suivantes par les deux gouvernements en tant que directeur d'un programme d'étude socio-économique dans le Nouveau-Québec, Jean Malaurie, au titre du ministère des Affaires étrangères français, engage une équipe de quatre spécialistes dans une vaste et ambitieuse enquête de terrain consacrée à l'examen de la condition inuit au sein de la région ; ce, dans la perspective de la création du territoire du Nunavik à laquelle Paris souhaite apporter toute sa coopération. Hasard des mutations politiques et des querelles institutionnelles : les analyses et recommandations du rapport général de cette Commission franco-québécoise, aux conclusions sévères pour les autorités dites favorables aux autochtones, ne furent jamais publiées dans leur intégralité. Elles sont présentées pour la première fois dans cet ouvrage historique, avec notamment la publication de deux rapports inédits (Daniel Nat : autonomie et autogestion des Inuit du Québec, Guy-José Bretonès : pédagogie du développement). A travers une sélection d'articles couvrant les années 1960 à nos jours, depuis Nunavut et les prémices de la Convention de la baie James et du Nord québécois (1975) aux préoccupations très contemporaines de la société Makivik, organisme inuit autonome dirigé actuellement par l'ancien sénateur inuit Charlie Watt, informateur et ami de Jean Malaurie, cet ouvrage permet de mieux connaître et comprendre les minorités arctiques menacées du Canada. Personnalité polaire majeure, Jean Malaurie est avant tout un scientifique, géomorphologue et géocryologue de formation. Il a participé par ses travaux au concept de Gaïa. Il est à l'origine du Centre d'études arctiques (CNRS-EHESS), érigeant en combat précurseur l'interdisciplinarité entre sciences humaines et sciences naturelles. Directeur émérite au CNRS et à l'EHESS, ambassadeur de bonne volonté pour l'Arctique à l'Unesco, directeur-fondateur de l'Académie polaire d'Etat à Saint-Pétersbourg, il est aussi le créateur d'un courant nouveau d'anthropologie réflexive porté par sa mythique collection " Terre Humaine " (Plon). J. G. Bartholomew & Co. , Dominion of Canada (détail : carte de la baie d'Hudson), in : The XXth Century Citizen's Atlas of the World, London, George Newnes Ltd. , 1903, p. 123-124. Masque kaniktuk, culture sugpiak, île Kodiak (Alaska), XIXe siècle. Musée de Boulogne-sur-Mer © Philippe Beurtheret Portrait de Jean Malaurie, Paris, v. 1985. © Jean Malaurie

07/2020

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Beaux arts

Le vent se lève

Consacrée aux relations que l'humanité entretient avec la Terre, cette nouvelle exposition de la collection du MAC VAL rassemble des oeuvres qui traduisent la richesse et les paradoxes de ces liens, composés d'émerveillement, d'amour, de critique scientifique et sociétale, d'espoir et d'aveuglement, d'inspiration et de rêverie... Une histoire de l'art récente et jeune, en réaction aux états du monde par des artistes qui ne peuvent regarder ailleurs, un choix que nous sommes heureuses de défendre. Si ce recueil d'oeuvres illustre plusieurs facettes d'une histoire façonnée par les hommes et dont ils portent la responsabilité, il a pour fil rouge le sujet de la marche et replace l'humain au centre du paysage terrestre, arpenteur de sa vie et acteur de son devenir. Les oeuvres "parlent" ici de la terre et de la complexité de l'action humaine, étrange et ambivalente, autoritaire et désinvolte, nourricière et destructrice, poétique et économique. Alors que chacun sait qu'une autre façon de pratiquer la Terre est nécessaire, la jeune génération reste presque seule à se soulever en faveur d'un ordre nouveau ! Partout apparaissent ces mouvements de contestation et de progrès, pacifiques ou plus violents, insubordonnés à la réalité économique, aux objectifs de croissance, à tout ce que nous savons avec certitude participer à la destruction du vivant, dont nous sommes partie prenante, consciente et meurtrière. Et le musée, quel est son rôle, quel peut être son avenir dans la société ? Il doit se réinventer, remettre en perspective ses missions de conservation, de production, d'accumulation, se penser moins comme un conservatoire que comme un laboratoire, un lieu à parcourir et, surtout, à vivre pour y échanger et questionner avec le public un présent vers lequel les artistes nous conduisent. Pour nous accompagner, nous avons sollicité des auteur. e. s et des artistes pour leur engagement, leur partage d'expériences positives, singulières et combatives, afin d'élargir cet ouvrage à des regards extérieurs, à d'autres voix. Exposition au MAC VAL à partir du 7 mars 2020. Avec les oeuvres de Boris Achour, Dove Allouche, Pierre Ardouvin, Bianca Argimon, Hicham Berrada, Michel Blazy, Christian Boltanski, Véronique Boudier, Charlotte Charbonnel, Ali Cherri, Clément Cogitore, Emile Compard, Franck David, Julien Discrit, David Douard, Jean Dubuffet, Anne-Charlotte Finel, Nicolas Floc'h, Charles Fréger, José Gamarra, Lola Gonzàlez, Dominique Gonzalez-Foerster, Joana Hadjithomas & Khalil Joreige, Ange Leccia, Benoît Maire, Pierre Malphettes, Didier Marcel, Angelika Markul, Jean-Charles Masséra, Philippe Mayaux, Bernard Moninot, Roman Moriceau, Jean-Luc Moulène, Tania Mouraud, Jean-Christophe Norman, Gina Pane, Laurent Pernot, Laure Prouvost, Enrique Ramirez, Paul Rebeyrolle, Evariste Richer, Loup Sarion, Bruno Serralongue, Tal-Coat, Stéphane Thidet, Thu Van Tran, Jean Tinguely, Gérard Traquandi, Tatiana Trouvé, Morgane Tschiember, Agnès Varda, Marion Verboom, Virginie Yassef...

06/2020