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Aurore Dumas

Extraits

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Critique littéraire

La littérature nègre. 2ème édition

Au moment où l'Europe découvre le jazz et l'art nègre, des poètes réunis à Paris autour de Léopold Senghor, Aimé Césaire et Léon-Gontran Damas se font " voleurs de langue " et inventent la Négritude. Cette prise de conscience de la spécificité des valeurs du monde noir, bientôt relayée par les romanciers et les dramaturges, va se traduire par une floraison d'œuvres littéraires qui entendent à la fois réhabiliter l'image d'une Afrique trop souvent méconnue et dénoncer un système colonial de plus en plus contesté. Il reviendra aux écrivains de la deuxième, puis de la troisième génération de témoigner des désillusions consécutives aux indépendances des années soixante, dans le temps même où ils s'engagent dans une aventure des écritures marquée du sceau de la dissidence. Refusant la fausse alternative entre l'allégeance inconditionnelle aux modèles occidentaux et le fétichisme de la tradition, les écrivains du monde noir - rejoints depuis peu par les " écrivaines " - sont résolus à assumer leur condition d'écrivains à part entière et manifestent désormais la plus grande réticence à l'égard de ceux qui les sommaient, naguère, d'être les accoucheurs de l'Histoire. A une écriture du politique succède donc aujourd'hui une politique de l'écriture, favorisant une véritable explosion de récits ou de dramaturgies baroques et polyphoniques dans lesquels fantaisie, humour et dérision semblent avoir pour vocation d'exorciser les démons d'un continent qui n'a pas fini de nous surprendre.

03/2003

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Essais

Le spectre du rire et la clinique du sujet. Varias théoriques et psychopathologiques

Le rire n'est qu'un accident qui ne peut faire l'objet d'une connaissance scientifique, suppose le philosophe Ludovic Dugas après avoir étudié la question de manière encyclopédique. La notion du sujet au sens que lui donne la psychanalyse résonne à l'unisson avec l'éphémère qui rend le penseur français perplexe. Comme le rire, ce sujet ne peut être substantialisé comme l'âme en théologie ou la personnalité en psychologie. En latin subjectus signifie soumis, assujetti. En effet, pas de sujet sans Autre avec une majuscule qui met son altérité foncière en exergue. Dans le présent ouvrage, cette altérité fait son apparition à différents niveaux : 1) politique (la paroisse bergsonienne, la cité d'Aristote ou d'Augustin, la Coucouville-les-Nuées aristophanesque, la lutte idéologique bakhtinienne, l'Histoire joyeuse d'Héraclite et de Nietzsche etc.) ; 2) idéal (les anges et les sauvages) ; 3) érotique (Socrate séducteur, l'Autre lacanien de la demande et du désir) ; 4) absolu (Dieu dans les versions de Platon, d'Augustin et de Descartes, le Maître Absolu hegelien, c'est-à-dire la Mort, la Femme, partenaire du psychotique). L'étrangeté et la diversité de ces Autres empêchent d'encapsuler le rire dans une logique encyclopédique mettant ses variétés dans des cases (voire des cages) bien rangées. En même temps, la clinique du sujet met le rire, chose involontaire par excellence, dans le domaine du choix éthique...

11/2021

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Littérature française

Souvenirs d'Égotisme : autobiographie et lettres inédites

Les Souvenirs d'égotisme sont une oeuvre autobiographique de Stendhal. Ils ont été rédigés en 1832, lors du séjour de leur auteur à Civitavecchia. Stendhal y raconte minutieusement sa vie à Paris après la chute de Napoléon, de 1821 à 1830. Le récit est resté inachevé et n'a été publié qu'en 1892 par Casimir Stryienski. Le titre signifie que Stendhal veut explorer sa propre personne et tenter de se connaître lui-même. L'égotisme n'est donc pas synonyme d'égoïsme - l'égoïsme en constitue plutôt un danger. Extrait : Je me logeais à Paris, rue de Richelieu, dans un Hôtel de Bruxelles, n 47, tenu par un M. Petit, ancien valet de chambre de l'un des MM. de Damas. La politesse, la grâce, l'à-propos de ce M. Petit, son absence de tout sentiment, son horreur pour tout mouvement de l'âme qui avait de la profondeur, son souvenir vif pour des jouissances de vanité qui avaient trente ans de date, son honneur parfait en matière d'argent, en faisaient à mes yeux le modèle parfait de l'ancien Français. Je lui confiai bien vite les 3000 francs qui me restaient ; il m'en remit malgré moi un bout de reçu que je me hâtai de perdre, ce qui le contraria beaucoup lorsque, quelques mois après ou quelques semaines, je repris mon argent pour aller en Angleterre où me poussa le mortel dégoût que j'éprouvais à Paris...

11/2022

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Littérature anglo-saxonne

Etat des lieux

Nous avions quitté Deborah Levy gravissant sur son vélo électrique les collines de Londres et écrivant dans une cabane au fond d'un jardin. Nous la retrouvons, plus impertinente et drôle que jamais, prête à réinventer une nouvelle page de sa vie. Tandis que ses filles prennent leur envol, elle nous emmène aux quatre coins du monde, de New York aux îles Saroniques en passant par Mumbai, Paris ou Berlin, tissant une méditation exaltante et follement intime sur le sens d'une maison et les fantômes qui la hantent. Entremêlant le passé et le présent, le personnel et le politique, la philosophie et l'histoire littéraire, convoquant Marguerite Duras ou Céline Sciamma, elle interroge avec acidité et humour le sens de la féminité et de la propriété. Par l'inventaire de ses biens, réels ou imaginaires, elle nous questionne sur notre propre compréhension du patrimoine et de la possession, et sur notre façon de considérer la valeur de la vie intellectuelle et personnelle d'une femme. Pour être romancière, une femme a besoin d'une chambre à soi, nous disait Virginia Woolf. Deborah Levy complète ce tableau par l'étude d'une demeure pour soi. Avec Etat des lieux, qui fait suite à Ce que je ne veux pas savoir et Le Coût de la vie, prix Femina étranger en 2020, Deborah Levy clôt son projet d'"autobiographie en mouvement", ou comment écrire une vie sans mode d'emploi.

05/2023

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Exégèse

Le credo de l'apôtre Paul. La foi de Paul est-elle catholique ?

Juif se réclamant du groupe des pharisiens, Paul va voir sa vie prendre une orientation nouvelle lorsqu'il rencontre le Christ sur le chemin de Damas. Il est le premier à écrire sur Jésus, le premier également à repenser toute la théologie juive à la lumière de l'évènement chrétien de Pâques. Comment Paul peut-il allier son judaïsme et sa profession de foi en Jésus-Christ ? Quelles conséquences cela peut-il avoir, notamment sur sa conception de l'identité de Jésus et sa nature ? Est-il homme, Dieu, Fils de Dieu ? Et quelles conséquences en tire-t-il ? En partant de la prédication de Paul, telle qu'elle se dégage dans ses lettres, écrites à différentes époques et en différents contextes, l'auteur essaie de dégager les grandes convictions de l'apôtre Paul : tout d'abord sur le Christ (christologie), d'autre part sur l'Eglise (son image de l'Eglise), sur les ministères (rôle et fonction des appelés), sur l'espérance chrétienne (eschatologie), sur la place de l'Ancien Testament, sur les sacrements, etc. Cet ouvrage présente les grandes intuitions de la théologie paulinienne tout en faisant des liens et parallèles avec la foi, telle qu'enseignée par l'Eglise d'aujourd'hui. A la suite et à l'exemple de Paul, il nous invite également à concevoir la foi comme une expérience de vie personnelle : qu'a-t-il expérimenté de radicalement nouveau qui l'amène à professer une foi nouvelle ?

10/2021

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Littérature étrangère

L'esprit de sainteté dans le conseil de l'âme. Edition bilingue français-arabe

S'il ne fallait étudier qu'une seule oeuvre d'Ibn el-Arabi, ce devrait être celle-ci. Méditée encore de nos jours par les Cûfis qui y trouvent les bases essentielles à la restauration d'une spiritualité opérante de la fin des temps, elle manifeste de manière magistrale le redressement global nécessaire à toute démarche spirituelle, quelle qu'en soit la tradition. Eminemment centrale, elle voit le jour à Mekka en décembre 1203, son auteur a quarante ans, il est à la moitié de sa vie. Il avait quitté son Andalousie natale depuis trois ans et, entouré de disciples de tous horizons, il entame une phase qui évoque celle du Prophète lorsqu'il reçut la révélation au même âge, même endroit, et commença à s'entourer de fidèles de toutes conditions. Ibn el- Arabi savait qu'il était le Sceau de la Sainteté muhammadienne, tout comme Muhammed fut et sera à jamais le Sceau de la Prophétie. Elevé en Islam au rang de Cheikh Akbar, Doctor Maximus, il remplit cette fonction embrassant dans sa double autorité exotérique et ésotérique toutes les disciplines et gnoses que cette religion recèle. Son kérygme fait écho à : Infah' ibe'dî ! Conseille Mes serviteurs, ordre divin reçu à Almería, Fès, Mekka, Damas... Mû par cette injonction réitérée et sans appel, il écrit cette oeuvre majeure : Rûb el-Qudus fi Munâçahet en-Nefs, épître qu'il enseignera sa vie durant.

11/2018

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Théâtre

Vie d'artiste

Les auteurs qu'il monte, d'Euripide à Cixous, sont les classiques d'hier (Racine, Tchekhov, Claudel) ou d'aujourd'hui (Duras, Brisville, Dubillard). On lui doit la mise en scène d'une quinzaine d'opéras aussi différents que Le Grand Macabre de Ligeti, Le Ring de Wagner ou La Flûte enchantée de Mozart. Il a dirigé, outre sa compagnie, deux grands théâtres nationaux et, depuis 2007, le Conservatoire national supérieur d'art dramatique. Au théâtre, au cinéma ou à la télévision, il a été Napoléon, Berlioz, Léon Blum, Descartes et même Billy the Kid... Acteur viscéral, metteur en scène effervescent, auteur et récitant, Daniel Mesguich est tout cela. Au fil de ces entretiens, il évoque son enfance dans l'Alger de Camus, les années sans le sou à Marseille, la découverte simultanée de Sartre, Dylan, Ferré, Marx et Gérard Philipe, l'arrivée à Paris et l'amitié d'Antoine Vitez, ses premières mises en scène de Kafka et Marivaux, les années de triomphe et de scandale d'Avignon à Pékin. Mais aussi son travail avec François Truffaut, Romy Schneider ou Bernard Rapp et la rencontre sans cesse répétée, sur la route d'Elseneur, d'un certain Hamlet, prince de Danemark... Plus qu'un iconoclaste, animé par la passion de "faire penser le texte", Daniel Mesguich se révèle un amoureux du verbe, des acteurs et de leurs rêves. Un artiste, avant tout.

11/2012

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Littérature étrangère

L'iliade zaporogue. Taras Boulba et ses fils

La présente édition du scénario " L'Iliade zaporogue ", proposé par le réalisateur ukrainien Victor Grès, est une réadaptation de l'oeuvre culte de Nicolas Gogol, " Taras Boulba ", au moment où sort, sur les écrans de la CEI, le film russe du même nom de son collègue Vladimir Bortko, à l'occasion du bicentenaire de la naissance de l'écrivain. Etoffé d'extraits du scénario analogue d'Alexandre Dovjenko, jamais porté à l'écran, ce récit est augmenté de légendes toponymiques ou eschatologiques, de doumas et de chantés lyriques. La publication de ce texte dans sa forme réduite permet de donner aux lecteurs et cinéphiles la vision la plus proche de ce que serait devenue cette " Iliade zaporogue " si son réalisateur avait pu la porter à l'écran : une épopée fantastique, coulée dans l'imaginaire gogolien et teintée de surnaturel, très proche du cinéma poétique de l'Ecole de Kiev. Cependant, mis en chantier depuis près de vingt ans, le projet de ce film ne cesse de se heurter non seulement à la censure économique, mais encore à son obstruction par les instances dirigeantes, qui se complaisent à faire le jeu des incertitudes, des velléités, voire du refus total de lancer sa réalisation. Au-delà de la personnalité de Victor Grès, cinéaste aux multiples prix internationaux, c'est le devenir du cinéma ukrainien et de ses nouveaux auteurs qui semble être compromis par ceux-là mêmes qui paradoxalement le soutiennent.

06/2009

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Sciences politiques

La nouvelle route de la soie. Comment le monde arabe délaisse l'Occident pour la Chine

Le monde arabe s'éveille. A Dubaï, les gratte-ciel se pressent contre la ligne d'horizon. Des banques étrangères ouvrent des succursales dans les quartiers d'affaires des villes syriennes. Mais le monde arabe ne s'éveille pas seul. La Chine aussi est en pleine expansion. Cette simultanéité n'est pas une coïncidence. Chine et monde arabe sont d'anciennes puissances historiques autrefois liées par l'un des plus dynamiques couloirs commerciaux de la planète. Aujourd'hui, la vitalité de la nouvelle route de la soie ne dépend ni des gouvernements, ni des entreprises, mais des individus. L'histoire d'un acheteur arabe dans la ville chinoise de Yiwu peut paraître négligeable, mais assemblée à des milliers d'autres, elle participe d'un véritable couloir commercial. La nouvelle route de la soie étend ses ramifications du Caire, de Damas ou de Riyad, aux villes-marchés de la Chine tout entière, y compris Beijing, la capitale politique. La nouvelle route de la soie est une enquête originale sur des changements d'équilibres mondiaux et les rapprochements entre la Chine et le monde arabe, dont l'Occident semble pour le moment peu conscient. L'auteur, qui parle à la fois l'arabe et le chinois, se fonde sur un mélange d'analyse et d'expérience personnelle des rues de Pékin, du Caire, de Dubaï et de Riyad. Une lecture indispensable pour qui veut comprendre les changements de notre époque.

03/2011

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Littérature étrangère

Etat des lieux

Nous avions quitté Deborah Levy gravissant sur son vélo électrique les collines de Londres et écrivant dans une cabane au fond d'un jardin. Nous la retrouvons, plus impertinente et drôle que jamais, prête à réinventer une nouvelle page de sa vie. Tandis que ses filles prennent leur envol, elle nous emmène aux quatre coins du monde, de New York aux îles Saroniques en passant par Mumbai, Paris ou Berlin, tissant une méditation exaltante et follement intime sur le sens d'une maison et les fantômes qui la hantent. Entremêlant le passé et le présent, le personnel et le politique, la philosophie et l'histoire littéraire, convoquant Marguerite Duras ou Céline Sciamma, elle interroge avec acidité et humour le sens de la féminité et de la propriété. Par l'inventaire de ses biens, réels ou imaginaires, elle nous questionne sur notre propre compréhension du patrimoine et de la possession, et sur notre façon de considérer la valeur de la vie intellectuelle et personnelle d'une femme. Pour être romancière, une femme a besoin d'une chambre à soi, nous disait Virginia Woolf. Deborah Levy complète ce tableau par l'étude d'une demeure pour soi. Avec Etat des lieux, qui fait suite à Ce que je ne veux pas savoir et Le Coût de la vie, prix Femina étranger 2020, Deborah Levy clôt son projet d'"autobiographie en mouvement', ou comment écrire sa vie sans mode d'emploi.

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Littérature française

L'adescendance

A propos de ce texte Fred FOREST écrit : "Un enchantement ineffable. Pour vous dire, encore, je n'ai jamais ressenti cela - sans vouloir vous flatter le moins du monde - qu'à la lecture de Marguerite Duras. Passons maintenant au prétexte de votre livre à travers ce personnage mythique à vos yeux que la narratrice recherche d'une façon désespérée dans un triangle des Bermudes, élargi pour les besoins de la circonstance, entre Bordeaux, Paris et Pointe à Pitre. Son cousin, son frère, et c'est moi qui l'ajoute, par extension, son amant. Ce garçon à ses yeux présente toutes les qualités de l'idéalité parfaite. " Les pans de son long manteau de cuir brun flottaient autour de lui comme un tissu de liberté. Ses cheveux blonds débordaient largement le bord de l'habit et, de temps en temps, sa main droite retirait une mèche pour la balayer à l'arrière de l'oreille. Elle le trouvait très beau, ce geste du bout des doigts, long et délicat, juste pour trois cheveux rebelles. Lui, il n'en savait rien..." Il a soudain disparu sans laisser de traces dans une île lointaine des Caraïbes. La narratrice, d'un voyage à l'autre, s'efforce d'en retrouver les traces au travers des témoignages de personnes de rencontre avec, pour seul élément, une photo jaunie qui lui tient lieu de marque-page. Les temps se superposent et se recomposent sans succès. "

04/2018

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Actualité et médias

Le pianiste de Yarmouk

Un jeune homme joue et chante au milieu des décombres et des maisons éventrées. La photo, prise à Yarmouk, ville de réfugiés palestiniens de la banlieue de Damas, a fait le tour du monde. Ce musicien est devenu un symbole d'humanité face à la guerre. Après avoir enduré avec dignité les souffrances du conflit syrien, celui que l'on surnomme désormais le "pianiste des ruines" a finalement dû se résoudre à prendre le chemin de l'exil : en guise d'avertissement, Daech avait brûlé son piano... Partageant le sort de milliers d'autres, il a ainsi connu la séparation d'avec sa famille, la périlleuse traversée de la Méditerranée, l'éprouvante route des Balkans, puis l'arrivée en Allemagne. Dans cette autobiographie bouleversante, Aeham Ahmad raconte son enfance de Palestinien en Syrie, son apprentissage de la musique au sein d'une famille talentueuse, jusqu'à la révolution de 2011, bientôt engloutie par la guerre. Un éclat d'obus le blesse à la main. Bravant la peur, il décide alors de jouer dans la rue, se laissant filmer pour témoigner de la résistance qui subsiste, obstinée, dans la ville assiégée. Car ce livre a une portée politique. Il dénonce la violence extrême, les exactions du régime d'Assad comme celles des djihadistes, mais il rappelle aussi la précarité du peuple syrien et le destin tragique de tous les réfugiés. Un requiem en hommage aux victimes et une ode à la musique.

03/2018

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Histoire internationale

Du Dhofar à Bahreïn. Mémoires de luttes et d'espoirs (1965-2011)

Les Mémoires d'Abdulnabi AI-Ekry, alias Hussein Moussa, nous rappelle les espérances d'une jeunesse arabe qui partait "à l'assaut du ciel" dans les années 1960-1970. Après des études à Beyrouth où il rejoint les rangs des nationalistes arabes, puis de la gauche révolutionnaire, il milite à Bahrein pour l'indépendance de son pays, puis s'engage dans l'épopée révolutionnaire du Dhofar, région sécessionniste au sud-ouest d'Oman où le Front populaire de libération combat l'occupation britannique et l'intervention du chah d'Iran depuis 1964. Abdulnabi Al-Ekry participe également à cette époque à la fondation du Front populaire de Bahrein, ce qui le contraint à l'exil à Beyrouth, puis à Damas sur fond de guerres, de défaites succesives des gauches arabes, et de développement des nouvelles forces islamistes. Abdulnabi Al-Ekry raconte aussi la solidarité internationale, puis la longue marche pour la défense des droits humains des années 1980-1990, le retour au pays, les espérances des années 2000, le Printemps arabe de 2011 et les contre-offensives des puissants... de Bahreïn au Yémen, en passant par Tunis, Casablanca, Londres ou Paris. Son engagement conduit par ailleurs Abdulnabi AI-Ekry dans les couloirs de l'ONU, à Genève où il plaide inlassablement, aux Forums sociaux mondiaux où il croise une multitude d'hommes et de femmes qui ont lutté et luttent encore "pour le droit d'avoir des droits".

11/2018

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Religion

Juifs et chrétiens lisent ensemble Saint Paul

Les récentes avancées en matière d'études bibliques ont conduit à une réévaluation du message de Paul et de la vision que l'on avait traditionnellement de son ministère et de ses écrits. La revue Sens, qui n'est pas une revue d'exégèse, s'est cependant efforcée, lorsque l'occasion s'en est présentée, de rendre compte de cette recherche. Dans ce septième volume de la collection "Juifs et Chrétiens en dialogue" - qui fait suite à deux volumes regroupant des articles sur la lecture croisée de l'Ancien Testament puis du Nouveau Testament -, on a regroupé un certain nombre d'articles, parus en majorité entre 2007 et 2017, consacrés à Paul et à la pensée paulinienne. Ils ont été regroupés autour de quelques grands thèmes. Après une méditation de Florence Taubmann sur l'expérience spirituelle vécue par Paul sur le chemin de Damas, qui ouvre ce volume, on trouvera d'abord deux articles généraux sur "la recherche sur Paul". Les deux sections suivantes, chacune de trois articles, abordent d'une part quelques grandes orientations de la théologie paulinienne, et d'autre part la question de l'accomplissement et donc du problème de la permanence de l'Alliance. La dernière section propose trois articles autour de diverses questions que pose l'enseignement de Paul comme l'enracinement de sa pensée dans la tradition juive, sa position, trop longtemps mal interprétée, par rapport au Judaïsme et son rôle dans l'émergence du Christianisme.

01/2019

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Littérature francophone

Le printemps entre en Seine

Sofia Giacomuzzi a été diagnostiquée bipolaire à l'âge de 17 ans. Authentique témoignage du parcours de sa vie à la recherche du bonheur, ce livre nous fait découvrir la difficulté, lorsque l'on est atteint de cette maladie, de pouvoir aspirer à " une vie normale ". La première partie est émaillée de ses histoires d'amour qu'elle nous confie dans une grande intimité. Passion, espoir et désillusion se mêlent dans un tourbillon incessant, l'Amour inaccessible étoile qu'elle touche toujours du doigt mais elle n'arrive jamais à y accéder. Puis, comme une fuite à la réalité, elle nous conte un séjour imaginaire en Italie, dans la "grande maison rose " refuge de son enfance où, petite fille, elle a vécu ses plus beaux souvenirs. Les personnes les plus importantes de sa vie l'entourent, sa famille accompagnée d'artistes chers à son coeur. Mastroianni, Fellini, Marguerite Duras... mènent la danse dans un chant onirique. Sofia nous invite à travers ses mots qu'elle pose pour voyager au coeur de sa maladie où la complexité de tisser des relations humaines fait loi. Sophia, dans l'ombre de sa maladie n'a jamais cessé d'écrire, c'était une thérapie pour elle, peu de temps après avoir couché les dernières lignes de son récit et écrit le mot fin, elle a décidé de rejoindre son paradis blanc, là où la souffrance s'efface.

02/2021

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Littérature française

Lawrence d'Arabie. Le lévrier fatal, 1888-1935

Tout a-t-il été dit sur "le mystère Lawrence" ? Depuis sa mort, en 1935, le héros de l'aventure arabe s'avance masqué. De nombreuses zones d'ombres subsistent. Est-il vraiment le seul, le vrai vainqueur du désert, le libérateur de Damas ? A-t-il subi, inventé ou enjolivé le supplice commis par les Turc : flagellation cruelle suivie de viol collectif ? Pourquoi, au faîte des honneurs et de la gloire, a-t-il choisi de terminer les douze dernières années de sa vie comme simple soldat, dans des circonstances dégradantes ? Pour expier - mais quoi ? Par volonté de mortification et d'humiliation - mais pourquoi ? Dans quelles conditions est-il mort : accident, attentat, suicide ? Explorant toutes les sources inédites disponibles à ce jour, Monteil restitue dans leurs ambivalences les plus troublantes - homosexualité, masochisme, mythomanie... - les différentes facettes d'une personnalité complexe trop souvent perçue de manière univoque à travers le film à grand spectacle de David Lean (1963). La statue n'en est pas déboulonnée : elle y trouve une profondeur de chair et de sang. Auteur d'une trentaine d'ouvrages sur la culture et la civilisation arabo-musulmanes, Vincent-Mansour Monteil est un familier de l'Orient, que ses expériences au Sahara occidental et au Maroc avaient fait surnommer le "Lawrence d'Arabie français". C'est dire que la biographie qu'il consacre aujourd'hui à l'illustre Colonel Lawrence n'est pas dénuée d'élans affectifs et passionnés...

04/1987

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Littérature française

Végâneries

Alain PAUCARD : Le féminisme ne suffit plus Jacques ABOUCAYA : Comment je suis devenu végan Jean BERTEAULT : Prescription de véganine Arnaud BORDES : Délivrance Michel BOUVIER : Le boeuf clandestin François CERESA : Robert le Végan Philippe DUMAS [sans titre] Jean DUTOURD : Cheval Alfred EIBEL : Vegane : à l'arbordage Charles-Henri D'ELLOY : Parigot, tête de veau ! Bertrand FOSSAT : El Extasio, sonnet vegan Alain GERBER : [sans titre] Olivier GRIETTE : La morale, une et indivisible Pierre GUINGAMP : J'exagère ? Philippe LACOCHE : La grosse carpe vegan qui pue la vase Bruno LAFOURCADE : La nouvelle arche Bernard LECONTE : Supervegan Bernard LE SAUX : Les enfants de William Kramps Boris MOISSARD : Le Cu Cul Clan Alain PAUCARD : Fake news David PERINI : Le général Vegan s'en va-t-en guerre ! Jean-Jacques PERONI : Au nom du pâté, du figatelli et du saint-nectaire Xavier RAUFER : Vegans, végétariens en peau de lapin (si j'ose dire...) Ivan RIOUFOL : Mangez un vegan ! Philippe de SAINT-ROBERT : Malthus, nous voilà ! Olivier SARRADE-LOUCHEUR : Le protocole de Panurge Gérald SIBLEYRAS : Vegan en pot Trez : [sans titre] Jean TULARD, de l'Institut : Napoléon végan ? & Pensées ronchons AUTEUR Alain Paucard est né et ne vit qu'à Paris. Après avoir publié des polars sous le pseudonyme d'Humphrey Paucard, il entame une oeuvre sous son nom, de quarante livres à ce jour, qui traitent aussi bien de son intérêt pour Paris que de sa lutte contre la Modernité (Les Criminels du béton ; Manuel de résistance à l'art contemporain,...). Il écrit également des romans (huit, dont Tirez sur l'architecte) et des souvenirs parisiens (Paris c'est foutu). Chroniqueur du Guide des films de Jean Tulard, il a également traité du cinéma, en évoquant Michel Audiard, Jean Gabin, Sacha Guitry et la Série B. Enfin, il ne néglige pas un certain penchant pour les questions plus intimes (Eloge du cocu). Il fonde en 1986 le Club des Ronchons, dont le président d'honneur sera Jean Dutourd (1920-2011). Le règlement intérieur stipule que les réunions sont interdites "aux femmes, aux enfants, aux animaux et aux plantes vertes" , ce dernier ajout à la demande de Jean Tulard. Le Club des Ronchons est fondamentalement opposé à l'idée totalitaire du Bonheur.

11/2020

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Récits de voyage

Le voyage en Bretagne. De Nantes à Brest, de Brest à Saint-Malo

Bretagne, « province de l’âme » : la Bretagne est sans doute la seule région française à pouvoir se prévaloir d’autant d’oeuvres de grands écrivains s’attachant à cerner son génie et la singularité de ses paysages ou de ses modes de vie. Ce parcours littéraire, premier en son genre consacré à toute une province française, égrène d’Armor en Argoat, au fil des rivages et jusqu’au plus profond de la Bretagne intérieure, les écrits qui lui sont consacrés et qui appartiennent à son histoire littéraire, depuis Jules César au premier siècle avant Jésus-Christ jusqu’aux auteurs de la fin du vingtième siècle aujourd’hui disparus. Au total, presque deux cents auteurs et deux cent soixante-dix textes, quelques mille deux cent pages. Au-delà de la situation des textes dans le temps et dans l’espace, le premier critère de choix a été le plaisir de la lecture et la qualité littéraire et narrative : textes d’humeur, mémoires, relation d’épisodes historiques, correspondances, notes de voyage, essais. Les grands classiques de la littérature de Bretagne sont évidemment là ; pour n’en citer que quelques-uns : Cambry, Chateaubriand, Renan, La Villemarqué, Le Braz, Segalen, parmi les Bretons, mais aussi Hugo, Michelet, Stendhal, Balzac, Flaubert, Gide ; plus proches, mais tous disparus : Loti, Colette, Max Jacob, Guilloux, Henri Queffélec, Gracq, Mac Orlan, Jean-Edern Hallier … des poètes aussi, des écrivains étrangers, de grands auteurs méconnus, de Tanguy Malmanche à Armand Robin ou Yves Elléouët… et parmi d’autres pépites : Vauban à Camaret, Alexandre Dumas à Roscoff, Sarah Bernhardt à la baie des Trépassés, Saint-Pol Roux en bimoteur au-dessus de la rade brestoise, Villiers de L’Isle-Adam au collège de Vannes, Marcel Proust à Beg-Meil, Joseph Conrad à L’Île Grande, Jean Cocteau à Pont-Aven, le philosophe Alain au Pouldu, Georges Simenon sur un chalutier de Concarneau, le général de Gaulle incognito dans sa DS noire, Le Corbusier à Lesconil, Albert Camus au cimetière de Saint-Brieuc, ou les plus ou moins courtes nouvelles d’Édouard Corbière, de Jeanne Nabert, d’Henri de Régnier et d’Émile Zola dont les formidables Coquillages de M. Chabre révèlent une facette ignorée.

05/2012

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Napoléon

La lettre de Napoléon à sa soeur Pauline sur le pont du Northumberlan. D'août à octobre 1815

Dans un manuscrit du Xe, découvert par un Français (C. Gérald) à Londres, un certain William S. Hawthorne (né à Plymouth en 1769) – qui aurait accompagné Napoléon à Sainte-Hélène à bord du Northumberland – relate avoir gagné la confiance de l'Empereur... suffisamment tout au moins, écrit-il, pour qu'il me demandât, vers la fin du voyage, de bien vouloir remettre à l'une de ses soeurs, la princesse Pauline Borghèse, une lettre qu'il avait rédigée pendant la traversée. Je courrais de grands risques, car toute intelligence avec notre illustre prisonnier pouvait être considérée comme un acte de haute trahison. Mais on disait la princesse Borghèse si belle... J'acceptai. Le 16 octobre 1815, avant de quitter le navire l'Empereur me fit appeler dans sa cabine et me remit, avec brusquerie, un paquet que je reconnus aussitôt... Il me pinça l'oreille, et sortit sans un mot pour prendre place dans la chaloupe qui devait le conduire sur l'île. (C'est du Stevenson...). William terminait en disant qu'il avait fait une copie de cette " Lettre à Pauline " que Napoléon aurait écrite sur le Northumberland. (C'est du Dumas). Signé C. Gérald à Bordeaux le (illisible). Napoléon n'est pas tendre avec lui-même : les épisodes les plus brillants ou les plus malheureux de sa vie font l'objet d'une critique dévastatrice, que ce soit sa politique qui aboutit à l'invasion de la France par des troupes étrangères qui campent dans Paris en 1815, l'enchaînement de ses campagnes qui ne pouvaient déboucher que sur un désastre, ou encore sa diplomatie qui n'a jamais pu venir à bout des coalitions et l'a entraîné dans des guerres inutiles comme en Espagne, ou catastrophiques comme en Russie ; que ce soit encore la mise en scène de son Sacre, les places offertes à sa famille Corse, les richesses pillées à travers l'Europe, les revers militaires oubliés comme en Egypte, l'assassinat du duc d'Enghien, sa vie amoureuse etc. Tout dans cette lettre à sa chère Paoletta (sa soeur Pauline) relève d'une démarche analytique qui est l'autre face du visage qu'il offrira aux " Evangélistes " de sa suite, peut-être la face humaine.

07/2023

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Histoire de France

L'honneur perdu de Gustave Cluseret

Gustave Cluseret (1823-1900) est un aventurier dont les tribulations feraient pâlir d'envie les héros d'Alexandre Dumas ! Benjamin Disraeli, homme politique et écrivain britannique, s'en est même directement inspiré pour camper le héros de son roman Lothair, le "captain Bruges". Tour à tour, officier sous la Monarchie de Juillet, la Deuxième République et l'Empire, engagé volontaire en Italie dans l'expédition des Mille aux côtés de Garibaldi, puis en Amérique pendant la Guerre de Sécession sous l'uniforme Yankee, complice du mouvement Fenian irlandais, journaliste, conspirateur, membre de la Commune, député du Var et artiste-peintre versé dans l'orientalisme, Cluseret a un parcours riche et original, plein d'enseignements. Cluseret intrigue souvent, déconcerte parfois, agace beaucoup. Pourquoi ? Parce qu'il est inclassable. Il est socialiste, mais pas collectiviste ; il est anti-boulangiste, mais s'allie avec d'anciens boulangistes ; il est internationaliste, puis devient nationaliste, xénophobe et antisémite ... S'amuse-t-il à brouiller les cartes ? Non. Cluseret est un personnage troublé, à l'image de cette seconde moitié du XIXe siècle. Cluseret est riche d'avoir vécu plusieurs vies en une, d'avoir sillonné de nombreux pays à une époque où les voyages n'étaient pas aussi aisés qu'aujourd'hui. Contemporain de Marx et Bakounine, de Ferry et Naquet, de Gambetta et Clemenceau, de Guesde et Jaurès, de Barrès et Drumont, dont il a été à différentes périodes de sa vie l'ami ou l'adversaire, il porte un regard pointu sur le monde. Les questions qui nous interrogent aujourd'hui ne sont pas si différentes de celles qui se posaient hier ; elles sont sociales, économiques, diplomatiques ou sociétales et recouvrent pêle-mêle la laïcité, les rapports entre le capital et le travail, la fiscalité, les relations entre les élus et les citoyens, la place du paysan et de la ruralité dans une société de plus en plus urbanisée, la politique migratoire, le positionnement de la France dans les guerres étrangères ... C'est dire combien, un siècle après la mort de Cluseret, son histoire nous invite à questionner notre relation au monde, notre rapport à l'autre et notre capacité à nous réinventer.

10/2018

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Pédagogie

Espérance banlieues ! Un nouveau modèle d'école, pour mieux lutter contre l'échec scolaire et les tensions communautaires

Aujourd'hui, 30 à 40 % des enfants des banlieues sont en échec scolaire et le risque d'éclatement de la communauté nationale n'a jamais été aussi grand. C'est pour répondre à ces graves défis que l'école Alexandre-Dumas de Montfermeil a été créée par la Fondation Espérance banlieues. Ecole associative issue de la société civile, cet établissement se distingue par la priorité qu'il accorde à la maîtrise de la langue française ainsi que par le caractère innovant de ses méthodes éducatives. De manière vivante et claire, ce livre-interview nous fait découvrir de l'intérieur cette école pilote qui a utilisé la liberté que lui donne son statut d'école indépendante pour apporter une réponse efficace et réaliste aux besoins éducatifs de ces enfants. Ils y retrouvent le gout de réussir à l'école et l'envie de participer positivement à la vie de la nation. Lever du drapeau, amour de la France, vouvoiement, port de l'uniforme, équipes d'élèves interâges qui assument des responsabilités de service et de solidarité, disponibilité des professeurs en dehors des cours, autorité et discipline selon des modalités originales qui renforcent les parents dans leur rôle d'éducateurs... autant de caractéristiques et d'outils qui ont été forgés sur le terrain, pragmatiquement, par des hommes et des femmes totalement engagés dans leur mission au service des enfants des cités. Les auteurs estiment, et c'est le sens même de leur démarche, que cette école de Montfermeil a inventé un nouveau modèle d'école capable de répondre aux défis éducatifs que la France doit absolument relever aujourd'hui. Le modèle vient d'être imité dans les quartiers nord de Marseille, et plus d'une dizaine d'autres projets sont en cours de construction dans son sillage. De quoi rendre un avenir prometteur aux jeunes des "banlieues de la République" et, plus largement, donner sa chance au vivre-ensemble ? Harry Roselmack est journaliste à TF1. Il est parrain de l'école pilote de Montfermeil. Eric Mestrallet est chef d'entreprise et président de la Fondation Espérance banlieues qui a créé cette école.

04/2015

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Critique littéraire

Journal 1894-1927

" Dans cent ans nos étonnements feront rire ", écrit en 1896 Marguerite de Saint-Marceaux dans le journal qu'elle tient assidûment de 1894 à 1927. Aurait-elle pu imaginer que ce texte serait un jour édité et que les lecteurs du XXIe siècle y découvriraient une personnalité singulière et un témoignage unique sur son époque ? Née en 1850, mariée successivement à un peintre et à un sculpteur, " Meg " tient un salon dont le fonctionnement en fait un modèle de celui de Madame Verdurin. Bonne pianiste et chanteuse amateur, elle reçoit compositeurs et interprètes, qu'elle détecte avec un flair étonnant, aussi bien que peintres, sculpteurs et écrivains, et entretient avec nombre d'entre eux des amitiés solides. C'est bien sûr ses réceptions (on y rencontre Fauré, Ravel, Alexandre Dumas fils, Colette, Boldini, Jacques-Emile Blanche, Isadora Duncan...) que relate son journal, mais aussi, et bien au-delà, l'ensemble de sa vie, en une chronique qui mêle les aspects privés et affectifs au tourbillon de ses activités : elle est de tous les vernissages, ne manque pas une première au concert ou à l'opéra, visite musées et monuments au cours de voyages à travers l'Europe. En accord avec son temps, elle adopte avec joie tous les aspects du modernisme : elle se promène à bicyclette et découvre les plaisirs de l'automobile, prend des photos, s'émerveille du cinéma, passe son baptême de l'air en 1913 après la guerre, elle juge cependant avec sévérité les transformations de la mode féminine, reflet de l'évolution des mœurs. La plupart des événements contemporains trouvent un écho dans son journal, l'incendie du Bazar de la Charité aussi bien que les inondations de 1910, et l'actualité politique (l'affaire Dreyfus, la guerre...) sur laquelle elle exprime des opinions tranchées. Témoin et acteur privilégié de la vie artistique, Marguerite de Saint-Marceaux, qui chante avec Debussy en 1894 et voit Antonin Artaud jouer Pirandello en 1923, fait participer ses lecteurs à l'effervescence de la création dont Paris est le foyer. Source pour l'histoire, ce journal, publié ici dans son intégralité, procure aussi un plaisir romanesque de lecture.

04/2007

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Littérature française

Le passé défini. Tome 1, journal 1951-1952

Etre à la fois célèbre et inconnu, voilà le paradoxal destin de Jean Cocteau. Nombre de ses écrits - notamment ses "journaux" de différentes périodes - s'efforcent de rétablir la vérité sur ce qu'il était : "J'aurai eu cet étrange privilège d'être le plus invisible des poètes et le plus visible des hommes. Il en résulte qu'on tire sur l'homme et que le poète n'est jamais atteint. Comme les poètes deviennent visibles à la longue et à la longue les hommes invisibles, peut-être les choses s'arrangeront-elles un jour.
Par chance, je ne serai plus là pour assister au phénomène, s'il se produit". D'abord, ce fut un travailleur acharné. Le "journal" de cette période - premier volume d'une série qui nous conduira jusqu'en 1963, l'année de sa mort - nous le montre composant sa pièce Bacchus, qui lui vaudra une retentissante querelle avec François Mauriac et un triomphe outre-Rhin (cette pièce luthérienne "qui retourne à son idiome") ; publiant La Nappe du Catalan, Le Chiffre sept, Journal d'un inconnu, Appogiatures, son essai sur Apollinaire et ses souvenirs sur Gide ; rééditant Reines de la France, Opéra, Carte blanche ; illustrant Le Bal du comte d'Orgel ; imaginant des tableaux vivants et dessinant des masques pour la reprise d'Odipus Rex avec Stravinski ; filmant La Villa Santo Sospir et sa partie de 8 x 8, bande collective de Hans Richter et Marcel Duchamp ; peignant La tentation du Christ et Ulysse et les Sirènes ; élaborant le carton de la tapisserie Judith et Holopherne, et projetant une Apocalypse pour Hindemith.
Or il trouve encore le temps de participer à des réunions syndicales, de s'intéresser aux soucoupes volantes et de voyager (on l'accueille avec une grande chaleur à Hambourg, à Düsseldorf, à Vienne, à Munich), de naviguer en mer Egée (son journal de Grèce et de Crète est agrémenté de dessins prestes et mordants). Il relit Dumas ; il "rerelit" sans complaisance son ami Proust et lui consacre de longues pages où se pressent les souvenirs : "Cette oeuvre me hantera comme une morte".
Il lit le Saint Genet de Sartre : autres réminiscences, autres impressions...

10/1983

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Histoire internationale

Le viol, une arme de terreur. Dans le sillage du docteur Mukwege

Cet ouvrage propose des regards/éclairages croisés (du romancier au médecin en passant par le journaliste ou le juriste) sur un phénomène récent et inquiétant. Une scène "ordinaire"... "La maman était absente de la maison. A l'aube, j'ai été réveillé par des pleurs qui venaient du jardin. J'ai trouvé la gamine, qui n'a que 7 ans, recroquevillée derrière un buisson, du sang entre les jambes." Récit d'une scène "ordinaire" dans l'Est du Congo... Une arme de guerre Depuis vingt ans, une violence inouïe frappe cette région. Si toute guerre moderne fait des ravages parmi les populations civiles, ici ce sont les femmes qui paient le plus lourd tribut. Une situation cauchemardesque qui a pris racine sur les collines rwandaises en 1994, l'année du génocide. Si la violence sexuelle en période de conflit a toujours existé, elle a désormais pris une dimension nouvelle. Utilisée à des fins stratégiques, elle est devenue une véritable arme de guerre. Un ouvrage collectif pour mieux comprendre une problématique complexe Ce livre est un voyage au pays de ces femmes et enfants que des hommes brutalisent, violent, torturent, mutilent. Après une nouvelle inspirée par cette sauvagerie, signée de l'écrivain congolais Jean Bofane, Hélène Dumas et Colette Braeckman reviennent sur les séquences du désastre, nous font revivre les heures les plus noires de ces vingt dernières années. La 2e partie du livre donne la parole à deux médecins (Guy-Bernard Cadière et Simon Gasibirege), deux hommes de terrain qui livrent leur expérience. Si le tableau est certes noir, il existe néanmoins des signes d'espoir. Les regards croisés dans la dernière partie de l'ouvrage portent sur les réponses judiciaires (Michèle Hirsch et Hélène Morvan), l'indispensable sensibilisation par les médias (Thierry Michel et Jean-Paul Marthoz) et la résistance des femmes, ici et là-bas (Maddy Tiembe et Colette Braeckman). Après une réflexion de Damien Vandermeersch sur l'impunité dans un monde sans repères, le mot de la fin revient au docteur Mukwege, symbole du combat contre le viol. Son combat aux côtés des femmes a d'ailleurs été couronné de nombreuses distinctions, dont le prix Sakharov 2014.

09/2015

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Essais

Le film en devenir

Après Presque une conception du monde publié en poche chez Créaphis (2007), l'écrivain de cinéma Gérard Leblanc, essayiste, poète et cinéaste interroge ici le devenir du film : qu'en a-t-on fait, qu'en fait-on, que pourrait-on en faire ? Le questionnement revêt une double dimension, historique et prospective. Il s'agit de saisir le film en devenir à travers les transformations du cinéma qui, moins que jamais, ne saurait se réduire à un seul mode de production et de circulation. à partir d'une réflexion menée autour des transformations liées aux pratiques et aux usages nouveaux du film, Gérard Leblanc invite à une lecture critique et poétique de certaines oeuvres de cinéastes et d'écrivains (Alain Cavalier, Marcel Pagnol, Alexandre Dumas...), mais aussi sur ses propres films documentaires. Cette écriture audacieuse, documentée et critique, témoigne de la subjectivité d'un auteur dont la pensée féconde et foisonnante interroge constamment le réel du cinéma. Toujours plus proche de la vie, le film est le lieu d'une double métamorphose : celle des subjectivités et celle de toutes les réalités. Deux pôles qu'on ne peut séparer. De ce point de vue le livre ouvre des pistes nouvelles et en réactive quelques unes plus anciennes trop vite abandonnées. Douze textes devenus introuvables et deux autres inédits forment la matière de l'ouvrage. Le ton très personnel est celui d'un penseur libre de toute contrainte ou de toute chapelle. Comme dans son travail important surs les cinéastes Fritz Lang ou Georges Franju, Gérard Leblanc a l'habitude d'inviter le lecteur, y compris non spécialiste, à un travail de réflexion sur le film aujourd'hui et en devenir, ses dispositifs, sa matière et ses composantes, son imaginaire, ses relations à la science et à la technique, son idéologie et plus largement aux rapports entre vie et cinéma. Gérard Leblanc, dans ce nouvel opus, s'affirme comme un écrivain fécond – certes inclassable – dont la vivacité et l'oeil critique sont appréciés bien au-delà des lieux où il a enseigné, à l'université ou à l'école nationale supérieure Louis Lumière.

03/2023

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Troisième République

Lendemains de défaite. 1870-1871 dans l'imaginaire de la IIIe République

La guerre franco-prussienne de 1870 (la débâcle, l'invasion et le siège de Paris, la capitulation) est, selon les historiens, une guerre oubliée. Elle inspira pourtant une production artistique et littéraire massive, bien vite écartée par les critiques, comme si la France refusait cette mémoire de la défaite. Cent-cinquante ans après, il est temps d'ouvrir le dialogue entre historiens de l'art, de la musique, spécialistes des littératures et des idéologies, sur les échos de cette guerre sous la Troisième République. C'est chose faite avec cet ouvrage tiré d'un colloque organisé à l'université de Cambridge à l'été 2022. Pour certains artistes, il y a un avant et un après 1870-1871. C'est le cas des écrivains qui participent aux rencontres littéraires des "Soirées de Médan", Maupassant et son "Boule de suif" en tête ; c'est le cas aussi de Georges Bizet, qui, dès le lendemain de la guerre, s'engage dans la promotion de la musique française et signe en 1874 une pièce symphonique intitulée "Patrie". C'est le cas enfin de certains peintres militaires qui, se réclamant de la "vérité" , vont à l'encontre des regards officiels portés sur la défaite. Pour d'autres, il faut avant tout tracer des perspectives : George Sand estime ainsi que c'est le paysan, celui qui sème et qui cultive, qui doit être au centre de la reconstruction du pays ; pour d'autres, c'est la reconquête de l'Alsace-Lorraine qui doit être la priorité et la statue représentant la ville de Strasbourg sur la place de la Concorde à Paris prend place dans un imaginaire de la revanche. Même la littérature, dès lors nationale, doit prendre position. Et si Alexandre Dumas devient pour certains, et bien malgré lui (il meurt en décembre 1870), le prophète de la défaite avec la redécouverte de son livre "La Terreur prussienne", paru en 1867, Edmond Rostand met à mal l'héroïsme guerrier et patriotique dans "Cyrano de Bergerac". Au final, cet ouvrage nous permet de porter un regard neuf sur les arts et la littérature après la défaite de 1870-1871.

03/2024

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Immobilier, droit de la constr

Code des baux. Annoté et commenté, Edition 2022

L'outil indispensable à tous les praticiens du droit des baux L'outil indispensable à tous les praticiens du droit des baux Les + de l'édition 2022 : Large commentaire explicatif Appendice thématique Code enrichi, commenté, annoté et mis à jour en continu sur smartphone, tablette et internet (Androïd de IOS) A jour des dernières évolutions législatives, réglementaires et jurisprudentielles, l'édition 2021 du Code des baux Dalloz intègre notamment : - le décret du 30 juin 2021 recodifiant la partie réglementaire du livre Ier du code de la construction et de l'habitation - le décret "évolution des loyers" du 29 juin 2021 - le décret du 11 juin 2021 relatif à la location d'un local à usage commercial en tant que meublé de tourisme - la loi " sécurité globale " du 25 mai 2021 - le décret du 24 décembre 2020 portant harmonisation et simplification des polices des immeubles, locaux et installations - les derniers développements de la réglementation "covid" - la réglementation afférente au nouveau DPE.

01/2022

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CE2

Je joue, je révise - Je rentre en CM1

Je joue, je révise ! - Je rentre en CM1 : un cahier ludique et rassurant pour revoir le programme de CE2 en français, maths, anglais, EMC et questionner le monde. Mots croisés, coloriages codés, labyrinthes... votre enfant va s'amuser en révisant pour préparer sa rentrée en CM1 ! Toutes les matières sont abordées par le jeu dans ce cahier via 120 activités ludiques et bienveillantes conçues par des enseignants. Toutes les notions en français, maths, anglais, EMC et questionner le monde 2 jeux/page Des activités ludiques, accessibles pour que l'enfant réussisse et ait envie de finir son cahier de vacances Un contenu pensé avec bienveillance pour lui donner confiance en lui ! Ce cahier de vacances propose une notion à réviser par page avec : Une rubrique " Echauffe-toi " sous forme de jeu pour introduire la notion et remobiliser les connaissances acquises Un jeu d'entraînement sur chaque page joliment illustré pour réviser le programme de CE2 en s'amusant ! Un jeu Cherche et Trouve tout au long du cahier avec une petite mascotte à trouver dans les pages Les + : Des consignes simples pour apprendre en toute autonomie Des jeux joliment illustrés Les mémos des leçons regroupées en fin de cahier et organisés par discipline Des solutions détachables

04/2022

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Littérature française

La Peau du dos

C'est l'histoire de deux jeunes hommes qui n'ont pas trente ans, deux exaltés. L'un a une passion pour la peinture. On le connaît. C'est Auguste Renoir. L'autre a une passion pour l'égalité et il sera le délégué à la police puis le procureur de la Commune de Paris. On le connait à peine. C'est Raoul Rigault. Leur rencontre doit tout au hasard. La première a lieu dans la forêt de Fontainebleau alors que l'un peint sur le motif et l'autre fuit la police de Napoléon III. Renoir prête une blouse de peintre à Rigault pour lui porter secours et ils passent quelques jours ensemble. Ils marchent sur le chemin des merles, ils partagent des oeufs durs et une fiasque de vin, ils roulent des cigarettes, ils conversent, de tout et rien, des nuages dans le ciel, du régime impérial. Et puis ils rentrent à Paris. La deuxième rencontre a lieu à la préfecture. Renoir a été arrêté comme espion à la solde des Versaillais, parce qu'il peignait les bords de la Seine. Et, cette fois-ci, c'est Rigault qui lui sauve la mise. Entre deux toiles et deux décrets, ils se revoient de temps à autre, déjeunent, parlent, se baladent dans un Paris chamboulé. Ce sont deux compagnons. L'un peint le monde, l'autre le renverse, chacun aux prises avec sa révolution. La Peau du dos est un enchantement d'écriture, alerte et joyeux, plein de lumière et de vie. Bernard Chambaz offre un roman splendide, attentif aux aurores et à la splendeur des crépuscules.

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Sorcellerie

Sorcellerie intuitive. Booster sa pratique grâce à l'intuition

Bienvenue dans le monde des possibilités de votre pouvoir intuitif La sorcellerie intuitive est un mode de vie spirituel qui rend hommage à notre identité véritable, à nos sentiments authentiques. Elle vise à créer une spiritualité qui réponde à la spécificité de notre âme. Elle nous encourage à trouver notre voie intérieure, à la nourrir et à la suivre où qu'elle puisse nous mener. Dans la première partie de ce guide, Astrea Taylor, forte de dizaines d'années d'expériences, vous livre les bases énergétiques de toute sorcellerie intuitive. Elle vous aidera à libérer votre âme, à développer votre intuition, et à évaluer les échanges d'énergie dans votre vie. La seconde partie, quant à elle, vous invite à vous élever à un autre niveau de conscience spirituel. Contenant des exercices, des exemples, des activités et des rituels, Sorcellerie intuitive vous accompagne dans la recherche de votre voie magique en vous basant sur votre expérience personnelle. Car, que vous vous décriviez ou non comme sorcier ou sorcière, vous détenez le pouvoir de changer votre vie. Tout est en vous. Il vous suffit d'écouter votre sagesse intérieure et d'apprendre à manier cette énergie... A propos de l'auteure : Astrea Taylor est auteure, blogueuse, conférencière et taromancienne païenne. Elle écrit sous le nom de Starlight Witch sur le blog païen de la plateforme Patheos et anime des ateliers et des rituels dans divers rassemblements païens et sorciers. Elle est aussi la cocréatrice de "Blessed Be Boxes" , des boxes contenant des rituels et des matériaux pour toutes sortes d'occasions. Quand elle n'écrit pas, elle codirige le groupe de danses du feu Aurora Fire.

08/2021