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Fred Loram

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Histoire internationale

Cocaïne andine. L'invention d'une drogue globale

Dans cette étude novatrice et solidement documentée qui relate un chapitre aussi méconnu qu'emblématique de l'histoire de la globalisation, Paul Gootenberg entreprend de retracer l'essor irrésistible de l'un des produits d'exportation les plus fascinants - et désormais illégal - de l'Amérique latine : la cocaïne, ainsi que celui de la plante andine dont elle dérive, la coca. Gootenberg retrace l'histoire de la cocaïne depuis ses origines et le succès foudroyant qu'elle connut au départ comme produit médical révolutionnaire à la fin du XIXe siècle, jusqu'à la répression qui s'est abattue sur elle dans la première moitié du XXe siècle puis sa réapparition spectaculaire comme drogue illicite après la Deuxième Guerre mondiale. Pour retracer les transformations successives de la cocaïne, il faut convoquer une foule d'individus, de produits, de disciplines et de processus divers et variés : Sigmund Freud, le Coca-Cola et Pablo Escobar font des apparitions attendues dans ces pages, incarnations de ces influences "globales" qui ont forgé l'histoire de la cocaïne depuis le commencement. Mais Gootenberg s'écarte également de l'histoire connue et nous éclaire sur le rôle joué par des acteurs andins essentiels mais demeurés jusqu'ici dans l'ombre, tel que le pharmacien péruvien qui a développé les techniques de transformation du produit à l'échelle industrielle, ou les hommes qui ont mis en place les premiers réseaux clandestins, ceux-là même dont allaient s'emparer, bien des années après, les narcotrafiquants colombiens. Cocaïne andine se révèle, au fil des pages, une lecture indispensable pour comprendre ce qui demeure l'un des problèmes les plus épineux des sociétés américaines de la fin du XXe et du début du XXIe siècle : l'épidémie de cocaïne des années 1980, et, dans son sillage, l'interminable guerre contre la drogue que continuent à mener les Etats-Unis dans les Andes.

01/2014

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Musique, danse

Le compositeur, son oreille et ses machines à écrire. Déconstruire les grammatologies du musical pour mieux les composer

On a souvent reproche a la "musique contemporaine", tenue générique, d'avoir favorisé la spéculation intellectuelle au détriment de l'expérience sensible. Condamner les principes d'un mouvement diversifié qui a produit des oeuvres extraordinaires est cependant hâtif. D'une part, son esprit s'est inscrit dans l'élan structuraliste d'après-guerre qui attribuait une valeur primordiale à l'intelligence des structures sur leur perception. D'autre part, cette attitude compositionnelle ne fut que la continuation d'une pratique occidentale de la musique fondée, depuis Pythagore, sur le logos et l'abstraction. La fin des années 1960 contestera dans de nombreux domaines certains principes intrinsèques à la modernité occidentale. En musique, les innovations issues des musiques extra-occidentales, des musiques sur support et de la révolution cagienne feront émerger de nouvelles formes : free jazz, installations sonores, musiques minimalistes, mixtes ou spectrales, nouvelle simplicité, nouvelle complexité et autres musiques "postmodernes". Cependant, confondant déconstruction et antimodernité, cette postmodernité enfantera parfois, comme dans d'autres disciplines, ses propres démons : antiélitisme, hyper-relativité culturelle, musiques complaisantes, "multiculti" ou académiques. Cet ouvrage tente une déconstruction systématique des opérateurs de la modernité des musiques occidentales, plus particulièrement une réflexion sur les rapports entre écriture (au sens large d'organisation) et composition : quels sont les enjeux et les limites de la spéculation analytique ? Quelle relation existe entre structure sur le papier et forme perçue ? Qu'est-ce qu'une musique complexe ? Qu'appelle-t-on consonance en Occident ? Ce livre est destiné aux compositeurs, musiciens et mélomanes intéressés par les problèmes d'écriture musicale, mais aussi à ceux qui souhaitent comprendre en quoi la musique pose, avec son vocabulaire propre, des questions analogues à celles des autres disciplines de l'esprit.

01/2014

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Philosophie

Leçons sur la volonté de savoir. Cours au Collège de France (1970-1971) suivi de Le savoir d'Oedipe

Voici la transcription de la première année des cours de Michel Foucault au Collège de France. Sa publication marquera une date dans la "réception" de Foucault. On ne pourra plus le lire comme avant. On v découvrira la profonde unité du projet qui va de Surveiller et Punir (1975), dominé par les thèmes du pouvoir et de la norme, à L'Usage des plaisirs et Le Souci de soi (1984), consacrés à l'éthique de la subjectivité. Ces Leçons sur la volonté de savoir rappellent que le travail de Michel Foucault n'a jamais eu qu'un objet: la vérité. Surveiller et Punir achève une enquête sur le rôle des formes juridiques dans la constitution du dire vrai, dont on découvre ici les premiers jalons. La vérité naît dans des conflits, la concurrence des prétentions qui trouvent dans les rituels du jugement judiciaire la possibilité de départager qui a raison et qui a tort. Au sein même de la Grèce antique se succèdent et s'affrontent différentes formes juridiques, différentes manières de partager le vrai et le faux, où viendront bientôt s'inscrire les querelles des sophistes et des philosophes. Sophocle, dans OEdipe roi, met en scène la puissance propre des formes du dire vrai: elles instituent le pouvoir comme elles le destituent. Contre Freud, qui fera d'OEdipe le drame d'un inavouable désir sexuel, Michel Foucault montre que la tragédie articule les rapports de la vérité, du pouvoir et du droit. L'histoire de la vérité est celle de la tragédie. Au-delà de l'irénisme d'Aristote qui plaçait la volonté de vérité dans le désir de connaissance, Michel Foucault approfondit la vision tragique de la vérité inaugurée par Nietzsche, qu'il arrache dans un dialogue souterrain avec Deleuze à la lecture heideggerienne. Qui osera parler, après ce cours, d'un Foucault sceptique?

02/2011

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Littérature française

Les moi volatils des guerres perdues

Un village au Liban, en 1972. Les yeux fixés sur une frontière mythique, des hommes regardent scintiller les lumières d'en face. Avec espoir, avec curiosité, ils attendent la guerre. L'un d'eux, Farés, se retrouve projeté à Beyrouth, au milieu d'une autre guerre, civile celle-là. De toutes les guerres, c'est elle qui libère le plus totalement les moi, laminant les causes, pulvérisant l'Etat, les lois, la morale, la famille. Et c'est chacun sa cause, sa petite guerre personnelle, où l'on est à soi-même son propre général, sa propre troupe, sa propre raison d'exister. Les sentiments vivent une vie indépendante. La religion explose en sectes fanatiques. Le sexe pousse comme une fleur sauvage dans cette tourbe. Avec ça, d'étonnantes beautés dans le macabre, comme seuls l'absence de frein et un sens inconnu du goût de vivre peuvent en produire. Sous le ciel dentelé de balles traçantes, les personnages colorés au feu se parent d'une intensité réelle : Frés, Hassan le franc-tireur, Franc le reporter, Beyrouth, Nadine, Milanie, Alicco Soda, Abou Machin... mais aussi Toufic le Phalangiste, Abou Taha le patriarche tribal, la camarade Natacha " soeur des hommes ", Solange la mouche, l'ex-ministre Bchara... De fait, ne sont-ils pas sortis de la plume d'un professeur que la guerre rendait fou et, plus tard, de la machine d'un journaliste français qui " collait " à son sujet au point d'en devenir un personnage ? Comme l'Allemagne d'Ernst von Salomon ou le Mexique de Macolm Lowry, ce Liban-là est à la fois réel et imaginaire, accoucheur d'Histoire et de fictions. Le français qu'on y entend, métissé, bousculé jusque dans sa syntaxe, se plie à tous les rythmes d'un Orient littéraire.

12/1996

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Littérature étrangère

Blanche et Marie

Très jeune, Blanche Wittinan fut enfermée à l'hôpital de la Salpêtrière, où officiait le professeur Charcot, grand spécialiste de l'hystérie des femmes. C'est Blanche que l'on voit sur un tableau, lascivement effondrée dans les bras d'un assistant, offerte aux regards d'hommes tels que Strindberg, Freud ou Jung. Derrière elle, une brouette, clans laquelle on l'a amenée endormie. Des années plus tard, devenue l'assistante de Marie Curie, Blanche, brûlée par la radioactivité, sera amputée des deux jambes et d'un bras et se retrouvera dans une caisse en bois. Dans ses carnets, Blanche parle de fluide magique, de rapport entre radium, beauté, rayonnement de mort et d'amour. Marie Curie, plongée dans ses recherches, détentrice d'un premier prix Nobel puis d'un second, entame après son veuvage une liaison avec Paul Langevin, mais le scandale national l'oblige à l'exil. Désespérée, elle se confie à Blanche, qu'elle a prise comme assistante. Elle veut l'entendre parler de l'amour que lui vouait Charcot, des réponses que donnait Blanche, du meurtre qu'elle dit avoir commis. Des années de travail n'ont pas réussi à occulter la femme, l'amoureuse. Deux femmes, entre passion et recherche, enfermement et écriture. Devant Blanche et Marie, la porte d'un monde nouveau et énigmatique s'est ouverte, et de ce monde leur parviennent des signaux bleutés et scintillants, indiquant peut-être la voie vers la compréhension totale et scientifique de la nature de l'amour. Utilisant le Livre des questions, les carnets de Blanche, Per Olov Enquist nous conte une histoire d'ascension et de chute. Car si la lente dégradation des corps n'empêche en rien la passion qui dévore, arrive toujours un moment où le dialogue d'un être avec lui-même se fait monologue, quelques secondes, puis silence.

01/2006

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Economie

Histoire de l'analyse économique. Tome 1, L'âge des fondateurs (Des origines à 1790)

J.A. Schumpeter (1883-1950) a été l'un de derniers grands économistes capables d'embrasser toute l'histoire de l'économie, celle de son temps et celle du passé. Il s'en était préoccupé de bonne heure : avant 1914, il avait rédigé, pour un ouvrage collectif dirigé par Max Weber, une Esquisse de l'histoire de la science économique. Il devait y revenir, après avoir écrit Business Cycles (1939) et Capitalism, Socialism, and Democracy (1942), et consacrer les neuf dernières années de sa vie à la préparation de cette History of Economic Analysis, qui parut en 1954, après sa mort. Non seulement la science de Schumpeter est immense, mais son style, son ton, la finesse de ses aperçus appartiennent à l'un des très grands hommes de culture de notre siècle, parfait représentant de l '" école autrichienne " et contemporain spirituel de Freud, Wittgenstein, Musil, Zweig, Mahler, Schönberg... Selon Schumpeter, la science économique se caractérise par la maîtrise, dans le domaine économique, de l'histoire, de la statistique et de la théorie. " Il serait illusoire, écrit-il, d'espérer que l'on comprendra quoi que ce soit aux phénomènes économiques [...] sans maîtriser les données historiques. Il est de fait que les erreurs fondamentales qu'on commet aujourd'hui en analyse économique sont plus souvent dues à un manque d'expérience historique qu'à toute autre lacune de la formation des économistes. " La véritable culture économique exige donc de combiner la Vision historique avec la maîtrise des techniques d'observation et des modèles théoriques. Et ce livre explique comment, par des synthèses successives, s'élabore et progresse réellement la connaissance. Deux notions, que Raymond Barre dégage dans sa préface, en éclairent la lecture : celle de filiation des idées scientifiques ; et celle de situation classique, où les progrès de l'analyse se coordonnent et se consolident.

01/2004

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Actualité et médias

La Règle du jeu N° 30, Janvier 2006 : Psychanalyse : contre-attaque

Depuis deux ans, la psychanalyse a fait dans notre pays l'objet d'assauts successifs. Ce fut d'abord l'assaut politique, porté au nom de la sécurité publique, on se souvient de l'amendement Accoyer, voté dans un moment de distraction par l'Assemblée nationale unanime : nous avons été quelques-uns, psychanalystes, intellectuels, artistes, à nous mobiliser, à alerter l'opinion, et ce premier assaut fut arrêté, sa pointe émoussée. Ce fut ensuite l'assaut au nom de la science, un rapport fut confectionné à partir d'un corpus biaisé: on affirma que l'inefficacité clinique de la psychanalyse était " scientifiquement " démontrée; là encore, l'assaut fut brisé par un sursaut de l'opinion et l'intervention d'un ministre éclairé. C'est maintenant l'assaut médiatique, avec un Livre noir qui restera dans les annales pour la haine imbécile qu'il exprime sur 800 pages à l'endroit de Freud et de sa découverte ; là, pas de ministre qui vaille, ni de forum, ni de pétition, tout cela a déjà eu lieu ; aussi est-ce l'heure du un par un ; c'est à nous, intellectuels, artistes, psychanalysants, psychanalystes, de riposter. Voici ce que nous vous proposons : chacun de nous, en son nom propre et à sa façon, dira comment il a rencontré la discipline freudienne, ce qu'il lui doit, en quoi elle lui importe ; la revue La Règle du jeu recueillera les réponses parvenues avant le 15 novembre et les publiera dans son numéro de janvier. La longueur du texte est ad libitum et la revue est disposée à recueillir les propos de ceux qui n'auraient pas le loisir de composer un texte écrit. Bernard-Henri Lévy, Jacques-Alain Miller.

01/2006

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Economie

Histoire de l'analyse économique. Tome 3, L'âge de la science (de 1870 à Keynes)

J. A. Schumpeter (1883-1950) a été l'un des derniers grands économistes capables d'embrasser toute l'histoire de l'économie, celle de son temps et celle du passé. Il s'en était préoccupé de bonne heure : avant 1914, il avait rédigé, pour un ouvrage collectif dirigé par Max Weber, une Esquisse de l'histoire de la science économique. Il devait y revenir, après avoir écrit Business Cycles (1939) et Capitalism, Socialism, and Democracy (1942), et consacrer les neuf dernières années de sa vie à la préparation de cette History of Economic Analysis, qui parut en 1954, après sa mort. Non seulement la science de Schumpeter est immense, mais son style, son ton, la finesse de ses aperçus appartiennent à l'un des très grands hommes de culture de notre siècle, parfait représentant de l'" école autrichienne " et contemporain spirituel de Freud, Wittgenstein, Musil, Zweig, Mahler, Schönberg... Selon Schumpeter, la science économique se caractérise par la maîtrise, dans le domaine économique, de l'histoire, de la statistique et de la théorie. " Il serait illusoire, écrit-il, d'espérer que l'on comprendra quoi que ce soit aux phénomènes économiques [...] sans maîtriser suffisamment les données historiques. Il est de fait que les erreurs fondamentales qu'on commet aujourd'hui en analyse économique sont plus souvent dues à un manque d'expérience historique qu'à toute autre lacune de la formation des économistes. " La véritable culture économique exige donc de combiner la Vision historique avec la maîtrise des techniques d'observation et des modèles théoriques. Et ce livre explique comment, par des synthèses successives, s'élabore et progresse réellement la connaissance. Deux notions, que Raymond Barre dégage dans sa préface, en éclairent la lecture : celle de filiation des idées scientifiques ; et celle de situation classique, où les progrès de l'analyse se coordonnent et se consolident.

01/2004

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Littérature française (poches)

Ashby. Suivi de Sur un cheval

Ecrit en 1963 par un tout jeune homme qui revient humilié et fortifié de la guerre d'Algérie, Ashby est un livre profond et prémonitoire de l'œuvre future (des pages de Tombeau pour cinq cent mille soldats sont déjà écrites cette même année). L'action se déroule principalement dans le château d'Ashby (d'un nom, " Léonie Aubois d'Ashby ", dans les Illuminations- réminiscence du château d'Ivanhoé dans le centre de l'Angleterre), placé ici dans les vallonnements du Northumberland, au sud de l'Ecosse. Les protagonistes centraux, Drusilla et Angus, enfants complices pour le meilleur et pour le pire puis séparés, se retrouvent pour s'épouser et vivre, au château d'Anges (devenu Lord Ashby) - et ailleurs en Europe et hors d'Europe -, un libertinage qui les entraîne vers la mort, lui après elle. Le cadre et le " personnel " romanesques encore traditionnels ne doivent pas tromper : c'est bien, déjà, de l'Eros, de son envoûtement et de sa précipitation destructrice, mortelle, qu'il est question ici : de l'impuissance humaine à y résister sauf à s'y abandonner jusqu'à l'anéantissement. La critique d'alors loue l'écriture et le rythme de ce récit, en même temps qu'elle évoque Freud et Sade, que l'auteur n'a pas lus et ne connaît que de réputation. Quelques-uns des personnages d'Ashby apparaissent d'abord dans Sur un cheval, écrit à vingt ans, trois années auparavant : récit, à plusieurs voix, du passage de l'adolescence à la jeunesse d'un orphelin de mère, et d'un amour contrarié, ce texte vivace, rageur, sensuel et rigoureux, témoigne aussi d'une époque, celle du tout début de la Nouvelle Vague à Paris.

04/2008

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Musique, danse

Thurston Moore. We Sing A New Language

We Sing A New Language est le premier compte-rendu minutieux du travail de Thurston Moore qui compte des centaines d'enregistrements, que ce soit en solo ou via des collaborations, par la voix de ses divers collègues relatant ses réussites dans une grande variété de démarches pleine d'inventivité, le fil conducteur restant le dévouement passionné de Moore à la musique. De la célébration de Fluxus au noise et à l'improvisation en passant par la guitare acoustique et le black metal, sa carrière défie tout résumé mais méritait amplement cette exploration soigneuse. S'étendant de 1978 - avec Sonic Youth, présent bien avant le "rock alternatif" et toujours prêt à expérimenter - à aujourd'hui, l'ouvrage de Nick Soulsby emmène le lecteur à l'intérieur de ce processus créatif, se saisissant de chaque changement clé, de chaque nouveau développement dans l'ceuvre de Moore, depuis l'époque où il fonctionnait dans l'orchestre de guitares de Glenn Branca jusqu'à son adoption sans réserve du free jazz et de l'impro au milieu des années 90. Ces pages sont remplies d'anecdotes issues de la scène rock new-yorkaise, au fil de l'évolution de l'industrie du disque, depuis le commerce de cassettes et de radiocassettes jusqu'aux actuels Spotify et autre PayPal. Anti-rock-star devenu de son vivant monument de la musique, c'est par sa curiosité insatiable que Thurston Moore, toujours heureux d'expérimenter, ne craignant pas de s'immerger dans de nombreux domaines musicaux et auprès d'un grand nombre d'artistes de toute discipline, a su rester un éternel adolescent. We Sing A New Language n'est pas une biographie de Thurston Moore mais un recueil d'anecdote par les musiciens et les artistes qui l'ont côtoyé. Les fans et les musiciens enthousiastes se régaleront de ces récits.

01/2019

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Psychologie, psychanalyse

Psychanalyse des contes de fées

En reprenant cette citation, Bruno Bettelheim souligne à quel point le grand romancier avait compris l'importance capitale du conte de fées et le charme qu'il exerce sur nos premières années. Cette imagerie, mieux que tout le monde, " aide l'enfant à parvenir à une conscience plus mûre, afin de mettre de l'ordre dans les pressions chaotiques de son inconscient ". Tel est en effet le postulat de ce livre majeur où Bettelheim nous éclaire sur la fonction thérapeutique des contes de fées sur l'enfant et l'adolescent jusqu'à la puberté. Bien loin - contrairement à une idée reçue - d'être traumatisés, les jeunes auditeurs et lecteurs reconnaissent dans l'histoire une situation inconsciente ; ils y découvrent les épreuves à venir ; le Roi et la Reine sont les " bons " parents, la marâtre, la sorcière, l'ogre étant les images fantasmatiques des parents méchants et frustrants. Mais tout finit bien, par le succès et le réconfort : en s'identifiant au héros ou à l'héroïne, l'enfant exige cette fin heureuse, synonyme pour lui du bonheur possible. Grâce à cet ouvrage, illustré d'exemples d'un patrimoine sans âge, des Mille et Une Nuits aux frères Grimm, de Cendrillon à Blanche-Neige et à La Belle au bois dormant, nous n'avons plus le même regard sur ces contes de fées qui offrent à l'enfant une chance de se comprendre mieux au sein du monde complexe qu'il va devoir affronter. Psychanalyse des contes de fées est un best-seller international et l'un des grands succès de la collection " Réponses ", où a été publiée une grande part de l'œuvre de Bruno Bettelheim, notamment Les Enfants du rêve, Le Cœur conscient, Dialogues avec les mères, Un lieu où renaître, Pour être des parents acceptables, Freud et l'âme humaine...

04/2003

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Philosophie

Le tempo de la pensée

Le blocage, l'empêchement de penser, le détour, la panne se trouvent au coeur de la création : tous ces dysfonctionnements où la pensée "grippe" sont la pensée même. Kafka, Mallarmé, mais aussi Platon, Aristote, Kant, Husserl et Wittgenstein négocient avec leurs conflits. S'ils réussissent, il y a une oeuvre, sinon, elle demeure dans les limbes — ce qui est le cas pour une partie de l'oeuvre de Mallarmé. Chez le créateur, il existe une peur essentielle, celle de poursuivre. Plutôt recommencer que poursuivre : tel est le secret désir qui paralyse. Pour Rimbaud, c'est différent. Il va très vite, ne connaît pas d'obstacle, brûle toutes les étapes en feignant de ne pas voit les difficultés. Alors que les philosophes ne cessent d'avancer en un mouvement d'aller et de retour, chez Rimbaud, il n'y a pas de retour, ou alors il aurait été catastrophique. Troublée par l'énigme qu'elle est pour elle-même, la pensée n'existe pas sans affectivité : ce qui excite paralyse, mais, sans excitation, il n'y a pas de pensée. Ce qui suscite le désir d'écrire empêche d'écrire. Tout l'art consiste alors à négocier avec les résistances. En compagnie de Rilke, Proust, Valéry, Claudel et Beckett, l'auteur — qui a lu Freud — montre comment la raison se démène, étant entendu que la compréhension des choses n'est pas autonome. L'affectivité peut lui opposer un mur. Il faut alors consentir à un saut, à penser un pont, sans savoir quel sera le terrain inconnu découvert "en face". Dans ce livre, en quête d'une musique secrète (le tempo dénote un rythme qui n'est pas défini de manière absolue), il y a un désir de se déprendre du lyrisme de la pensée. Plutôt qu'une oreille séduite, l'énergie d'un pas décidé.

09/1993

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Développement personnel

Aimer la vie. Causeries radiophoniques

Une interrogation pressante sur ce qu'est devenue la condition humaine traverse toute l'oeuvre d'Erich Fromm. Dans le ton direct et chaleureux de l'entretien radiophonique, il fait saisir ici les forces de vie cachées dans chaque existence individuelle comme dans la société. Dans la civilisation où l'abondance incite à la fuite éperdue dans la consommation, voire dans la drogue, E. Fromm rappelle l'aspiration plus authentique au bonheur. S'il le faut, le rêve, cette langue accessible à tous, peut la révéler à chacun. Dès lors que les nouveaux médias multiplient la place de la parole, il faut apprendre à reconnaître le vrai caractère des hommes non pas d'abord dans leurs discours - car tous les discours sont conditionnés et trompeurs - mais dans les mimiques, les gestes, les actes, les moments de rencontre simple. Les multiples analyses sur la condition individuelle, mais aussi sociale, voire politique, sont pour E. Fromm l'occasion de mettre à nu les tendances d'agression et de destruction jusqu'à la démesure, un portrait d'Hitler met en garde contre les pulsions narcissiques et sadiques qui poussent tant d'humains, fût-ce sous prétexte des meilleures intentions, à vouloir imposer partout leur ordre et leur autorité, leur contrôle et leur domination ; en prendre conscience, c'est déjà découvrir l'urgence d'y résister toujours. E. Fromm trouve son inspiration dans les prophètes de l'Ancien Testament, comme dans le bouddhisme et chez Eckhart, Marx, Freud... et aussi dans l'attention du psychologue. A la nécrophilie toujours menaçante, il oppose la biophilie et dégage pour chacun l'accès au goût de vivre, à la liberté. La seule voie d'un bonheur personnel, tout au moins celle d'un avenir pour l'humanité, est dans la fidélité à cet amour de la vie qui peut éclairer tout visage d'homme.

08/1997

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Psychologie, psychanalyse

LE MOUVEMENT PSYCHANALYTIQUE REVUE DES REVUES FREUDIENNES VOLUME 1 NUMERO 1 1998

Les textes de Freud qui troublèrent le monde, ceux qui changèrent la psychanalyse, furent d'abord des articles parus dans des revues. C'est dire que l'histoire de la psychanalyse ne peut être ni écrite ni comprise sans prendre en considération les publications périodiques. Les revues ont joué un rôle prépondérant dans le développement du mouvement psychanalytique, non seulement comme lien entre la production et la communication des connaissances, mais aussi comme mise en œuvre d'un immense chantier de retraitement des transferts. Depuis quelques décennies, l'édition des revues freudiennes tente de suivre les vicissitudes des associations psychanalytiques, voire de s'en affranchir. Le caractère exponentiel des publications périodiques a passé le seuil au-delà duquel la diversité devient dispersion pour une communauté de travail. Aussi cette nouvelle revue répond-elle à une nécessité du temps. Son projet éditorial est l'exploitation du patrimoine scientifique des revues freudiennes. Il ne vise pas seulement à améliorer la diffusion de leurs travaux. Il veut aussi en faire une lecture continue et remettre l'histoire en mouvement. La création de cette revue est une contribution à l'étude du nouveau en psychanalyse et des conditions de sa diffusion. Ce premier numéro fait l'inventaire de 100 ans de revues de psychanalyse, rouvre les revues historiques de la psychanalyse, dont une, méconnue jusqu'ici, (Die) Psychoanalytische Bewegung, informe sur l'actualité des revues, accueille Le Coq Héron. Il recense également les traductions d'articles dans les revues francophones, présente l'introduction de la psychanalyse au Japon à travers un entretien avec le Dr Suzuki Kunifumi et les revues étudiées dans ce pays. Une mise en perspective sur les rapports entre les changements dans la psychanalyse -théoriques, institutionnels, terminologiques - avec les politiques éditoriales des publications périodiques, est la toile de fonds de ce numéro inaugural.

09/1998

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Histoire et Philosophiesophie

Evaluer la technique. Aspects éthiques de la philosophie de la technique

La technique est peut-être le fait dominant de notre époque, qui interpelle la philosophie non seulement dans toutes ses parties mais encore comme telle : dans un univers technicien où la conviction est répandue qu'il n'y a pas de question ni de problème auxquels il serait impossible de trouver une solution technique, le philosophe est sommé de s'interroger sur la nature et le sens de son activité, du moins s'il ne veut pas rester entièrement en marge du monde où il vit. Rencontre-t-il pour autant immédiatement le problème éthique ? Nous pensons que la problématique éthique, avec tout ce qui la sous-tend, constitue l'enjeu focal de la philosophie de la technique. Ce qui paraît ultimement en jeu lorsque le philosophe prend au sérieux la technique contemporaine est la valeur de l'éthique. En effet, (a) l'éthique sort à peine d'une ère de suspicion généralisée qui la laisse en très mauvaise posture. Il est difficile de "refaire de l'éthique" après Marx, Nietzsche et Freud, et les sciences humaines paraissent occuper toute la place ; (b) l'impératif technicien selon lequel "il faut faire tout ce qu'il est possible de faire" est an-éthique. Ceci signifie que la rencontre éthique/technique ne concerne pas telle ou telle éthique ou valeur ; elle met en question l'éthique comme telle, l'éthicité : le statut, la légitimité, la valeur de l'éthique ; (c) si la technique est capable de dé/reconstruire l'homme sous toutes ses dimensions (et en tant qu'espèce) et si l'éthique est l'un des propres de l'homme, la technique pourrait altérer, modifier, voire supprimer, la capacité ou la sensibilité éthique elle-même. G. Hottois.

10/1988

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Sociologie

Oeuvres complètes. Tome 11, Sommaire du cours de sociologie suivi de Mon journal

Comme Marx et Freud, Pareto, bien que partant de points différents et ne visant aucun but concret, nous a montré un processus d'exploration de l'inconscient collectif. Il est indubitable qu'il l'a fait sans aucun respect de la raison, avec passion et violence polémique. Le fait que, comme le dit R. Aron, "il pense simultanément contre les barbares et contre les civilisés, contre les despotes et contre les démocrates naïfs, contre les philosophes qui prétendent trouver la vérité dernière des choses et contre les savants qui s'imaginent que seule la science a du prix", signifie-t-il vraiment que Pareto a voulu construire "la science contre la raison"? On peut en douter, si l'on croit que le fait d'indiquer les contingences, de montrer les contradictions, de mettre en évidence les irrationalités est déjà en soi une manière de les surmonter et donc de les vaincre. La critique de la raison ne démontre pas que Pareto la déprécie; au contraire, elle montre que la raison est intégrée dans une vision dans laquelle trouvent place, sans être soumis à un examen qualitatif et hiérarchisant, tous les éléments qui constituent concrètement l'action de l'homme. Pareto qui nous montre, par son langage apocalyptique, que la vie est un enfer, que la cruauté est éternelle, que nous sommes les victimes de nos propres illusions et de nos propres mythes, Pareto qui nous pousse à voir comment les conflits et les équivoques sont ou peuvent être, ne nous aide-t-il pas à vivre en hommes sans préjugés, responsables et courageux, insensibles à la rhétorique, aux utopies et aux mythes, à être jaloux et orgueilleux de notre liberté?

01/1967

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Psychologie, psychanalyse

Bilinguisme et comique

Parler plusieurs langues est incontestablement un atout et les situations imposant de passer d'une langue à l'autre sont de plus en plus fréquentes. C'est surtout la vie familiale ou professionnelle qui imposent le bilinguisme. Toutefois, on n'est pas nécessairement à l'aise de la même manière d'une langue à l'autre. En plus, l'attention à la communication n'est pas toujours égale à tout moment. Celle-ci se relâche et régresse. Ceci favorise des situations comiques : sous l'effet d'un certain relâchement se produisent toute sorte de phénomènes connus parla psychanalyse comme manifestations de l'inconscient. Dès les travaux de Sigmund Freud sur ce thème, le multilinguisme s'est joint à la prise en compte des nombreuses oeuvres qui dans les traditions germanophones (traditions jiddisch, F. Th. Vischer, Th. Lipps, W. Busch) privilégiaient le rire et le comique, au-delà des autres apports occidentaux (Swift, Twain, Bergson...). Cet ouvrage élargit l'exploration de ces références, à d'incontournables recherches sur les traditions extra-européennes du comique, notamment afro-caribéennes et extrême-orientales. Douze spécialistes internationaux, psychologues cliniciens, psychanalystes ou psychiatres contribuent dans cet ouvrage au regard décalé que le bilinguisme peut parfois introduire au sujet d'une situation. Plus ou moins connue de tous les plurilingues, l'observation du comique dans le transfert entre les langues n'a pas encore été vraiment formalisée. Il s'agit ici d'une ébauche pour réfléchir à un outil clinique et théorique à la fois plaisant (le rire, le comique, l'humour) et puissant par son implication affective et pulsionnelle. Prendre en compte cet aspect tranférentiel/contre-transférentiel dans la consultation aussi bien pour le patient que pour le clinicien est un autre atout majeur.

03/2019

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Littérature étrangère

L'exil éternel. Une traversée du Goulag

Pour le conservateur du musée de l'association Mémorial à Moscou, ce " récit au regard perçant " est l'un des meilleures livres jamais écrits sur le goulag. Pendant plus de trente ans, ces pages saisissantes reposèrent dans un tiroir. Il fallut attendre 1989 pour voir ce récit imprimé par une petite maison d'édition autrichienne, à titre posthume. C'est un chef-d'oeuvre qui sort aujourd'hui de l'oubli. Issue de l'aristocratie autrichienne, Angela Rohr parcourt l'Europe du début du XXe siècle et fréquente les milieux littéraires, scientifiques et politiques : les expressionnistes, les dadaïstes, Freud, Brecht, Rilke... Elle s'essaie à l'écriture, étudie la médecine à Paris, à Berlin et à Vienne, s'initie à la psychanalyse. Avec son mari, elle rejoint l'URSS avec ferveur pour participer à la construction de la "société nouvelle" . Après l'invasion de l'Union soviétique par la Wehrmacht en 1941, ils sont arrêtés parce qu'ils sont autrichiens. Son mari disparaît et Angela est condamnée à cinq ans de Goulag. A l'issue de sa peine, elle est assignée à la relégation définitive, l' "exil éternel" . C'est seulement après la mort de Staline qu'elle peut rentrer à Moscou, en 1957. Elle meurt en 1985, dans la misère, sans savoir que son oeuvre survivra. L'auteure, qui a passé seize années au Goulag, n'explique pas. Elle décrit, dans un style dépouillé, sans artifices ni fioritures, avec une apparente froideur et parfois même quelques pointes d'ironie. C'est d'autant plus bouleversant. Avec son récit au scalpel sur l'humanité broyée par la folie concentrationnaire, Angela Rohr prend place aux côtés des grands témoins du Goulag, Alexandre Soljénitsyne, Evguénia Guinzbourg ou Varlam Chalamov.

02/2019

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Littérature étrangère

Les talismans de l'amour et des armes

Trois nouvelles rédigées à la même époque, en 1944-45, et dont l'auteur, à quarante-trois ans, n'a encore publié qu'un mince recueil de poèmes. Trois histoires conçues par lui comme une trilogie, trois variations sur le thème, l'obsession qui va parcourir toute son oeuvre : la toute-puissance du désir. Argo, Zemfira et Beatrice sont autant d'hymnes à l'amour fou, au débordement des sens, au dieu Pan en qui l'auteur voit non seulement le saint patron des grands baiseurs, mais surtout - comme son nom l'indique - le principe qui unit toutes choses. Car l'amour seul, pour cet enfant de Pan et d'Aphrodite, est à même de libérer l'humanité, de l'arracher à ses entraves, ses peurs et ses divisions. Autant dire qu'on trouve déjà ici l'Embirìkos de ses chefs-d'oeuvre ultérieurs, Oktàna, Ce jour d'hui..., le panthéiste visionnaire, messianique, palpitant, frémissant, ardent. Embirìkos fut inspiré ici par certains poèmes de Pouchkine, qu'il lisait dans le texte ; le lecteur français retrouvera, dans Argo notamment, un émerveillement qui rappelle par moments Jules Verne, et les couleurs tranchées de ces fictions, leur naïveté délibérée, leur force d'archétypes peuvent évoquer le Douanier Rousseau ; les trois moments du passé où l'auteur situe ses histoires, comme pour fuir un présent trop sombre (1910 à Bogota, 1900 à Paris, 1880 dans le Far West) sont tous trois des moments d'innocence, de fraîcheur et d'espoir. Mais Freud n'est pas loin non plus, et André Breton lui-même eût sans doute aimé ces trois rêveries, écrites par l'homme qui avait introduit en Grèce, dix ans plus tôt, le surréalisme et la psychanalyse.

10/2017

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Histoire internationale

Le rassemblement de la société civile guinéenne. Une union impossible ?

Depuis l'indépendance, trois présidents se sont succédé à la tête de la Guinée. Leur mauvaise gestion a plongé le pays dans un abîme sans fond. J'ai participé aux campagnes pour unir les Guinéens dans des structures de concertation centrées sur la subordination des intérêts personnels égoïstes à l'intérêt général et national. Nous n'avons pas réussi à créer un pôle d'union solide pour réorienter notre lutte vers des objectifs profitables aux populations. Le parti politique RPG humilie et divise les gens. Il vient les mains vides aux réunions convoquées par le FRAD (Front républicain pour l'alternance et la démocratie) pour faire obstruction. Il rançonne les "sans papiers" qui y adhèrent seulement pour obtenir une attestation servant à compléter leur dossier de demande de carte de séjour. Le PRP de Siradiou Diallo et l'UNR de Ba Mamadou, quant à eux, se sont affaiblis mutuellement en refusant toute unité d'action. Après la première élection présidentielle de 1993 légalisant, par la fraude, le régime militaire, l'UNR signe une déclaration politique avec le PUP, parti du pouvoir. Dans cette démarche, les deux partis, PUP et UNR, adoptent un programme politique qui pourrait, s'il est appliqué, sortir le pays de l'impasse dans laquelle il agonise depuis plus d'un demi-siècle. Cette nouvelle approche a pour but de réunir PUP, UNR et PRP qui représentent plus de 60 % des votes. Une telle orientation ouvre la voie à un changement concret profond. Un tel virage serait capable de mobiliser les populations pour remettre le pays sur les rails. Un tel soutien populaire permettrait de convoquer une conférence de réconciliation pour apurer le passif du PDG et les méfaits de la gestion des militaires. Les pressions ethniques et les intérêts personnels égoïstes ont tué dans l'oeuf cette tentative de débloquer le pays.

02/2016

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Histoire internationale

Femmes uruguayennes sous la dictature (1973-1985). Enlèvements, viols et tortures, avec 1 DVD

Le travail de mémoire sur la répression sous les régimes dictatoriaux d'Amérique latine dans les années 60 à 80 du XXe siècle n'est pas achevé. Pour le Brésil, il faut rappeler le livre du dominicain Frei Betto sur les tortures subies par les opposants au régime et le souvenir de son frère Tito mort en France sans avoir pu se remettre de ses années de prison. Au Chili, la résistance a connu beaucoup d'exilés et de morts. En Argentine, il y a eu les assassinats de l'évêque Angelelli, du prêtre français Gabriel Longueville, des soeurs Alice Damon et Léonie Duquet et de bien d'autres. Dans le présent livre, il s'agit de l'Uruguay qui a connu une sévère dictature de 1973 à 1985. Des milliers de personnes y ont été séquestrées et torturées, y compris sexuellement. Une fois la démocratie rétablie, un groupe de femmes a commencé à se réunir à partir de 1997 pour parler des sévices subis et retrouver la dignité face à elles-mêmes. Le lecteur trouvera ici le récit de ce travail qui s'est étalé sur plusieurs années. Des 300 femmes qui se sont rencontrées dans cette entreprise de reconstruction, 28 d'entre elles ont déposé une plainte en justice, à titre personnel et collectif. Non pour crier vengeance, mais pour refuser le déni et réclamer justice, dans l'espoir que cette dénonciation guérisse une génération entière et rappelle au peuple uruguayen ses responsabilités futures. Un livre qui est à la fois un témoignage en l'honneur de ces femmes courage et une alerte pour nos consciences, sur le risque toujours possible du retour à la barbarie. L'ouvrage est accompagné du DVD "Graines de lumière", réalisé par Lucia Wainberg.

03/2015

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Littérature française

Le coeur et le chaos

Sur fond d'effondrement écologique, trois personnages en quête de sens confrontent leurs solitudes pour mieux se trouver eux-mêmes. Un roman d'amour choral sur l'aliénation du monde contemporain et l'espérance d'un avenir en commun. Paris, de nos jours. Tandis que le climat ne cesse de se dérègler, les pénuries de pétrole se multiplient, les tensions montent dans la société, et pourtant chacun continue à mener sa vie comme si de rien n'était. Alice, une radiologue proche de la quarantaine, trompe son ennui - et son compagnon - en recourant frénétiquement aux sites de rencontres. Iris, nonagénaire atteinte de la maladie d'Alzheimer, cache à ses enfants la gravité de son état. Pianiste de haut vol dans sa jeunesse, elle n'a plus qu'une pensée en tête : mettre fin à ses jours avant de ne plus s'appartenir ; Aurélien, idéaliste trentenaire, livreur à vélo ubérisé, ne se fait plus d'illusions sur la vie communautaire des ZAD, comme sur les free parties, vidées de leur esprit révolutionnaire. Il économise pour s'acheter un voilier et quitter la rive. Rien ne rapproche a priori ces trois individus, si ce n'est un sentiment de solitude envahissant et l'obsession de la liberté. Le hasard va faire s'entrechoquer leurs existences, pour mener chacun vers l'horizon qu'il attendait. Dans ce roman choral, trois voix, trois visions du monde, se succèdent, entre rage et découragement face aux bouleversements de la planète. Au rythme de cette valse à trois temps, Jennifer Murzeau ausculte l'état de la société contemporaine et du coeur humain, pour mieux ranimer l'irréductible aspiration au bonheur de ses trois personnages, criants de vérité.

03/2021

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Revues de psychanalyse

Mental N° 46, novembre 2022 : Ecologie Lacanienne. Revue internationale de psychanalyse

Alors que la somme des savoirs s'accumule, que les preuves, les chiffres convergent pour dire l'urgence d'agir face à la nouvelle donne climatique et ses conséquences délétères, rien ne semble suffire à penser une action collective : Déni ? Cynisme ? Impossibilité de penser la disparition de l'espèce humaine, en une transposition à l'échelle collective de ce que Freud disait de l'impossibilité de penser sa propre mort ? Comme analystes, nous sommes regardés à plus d'un titre par ce "point où nous en sommes" pour reprendre les mots de Lacan qui n'a pas manqué, tout au long de son enseignement, d'offrir des clefs pour ne pas reculer devant le réel de ce qui vient comme suite logique de l'alliance de la science et du capitalisme, de "la montée au zénith social de l'objet a" et de son envers : l'accumulation des déchets qui sont le signe tangible de toute civilisation, la pollution, l'angoisse du scientifique. Ce nouveau numéro de Mental s'attachera donc à mettre à jour ces moments-phares de l'enseignement de Lacan pour en extraire un savoir qui fasse boussole : plusieurs textes s'emploient à déplier un tel aggiornamento, d'autres constituent une clinique des nouveaux discours, des extrêmes-droites nationalistes qui détournent la question pour l'instrumentaliser aux nouveaux nouveaux récits qui tentent d'ouvrir un savoir y faire affine à l'éthique lacanienne. Deux immenses intellectuels nous frayent également la voie : Bruno Latour qui offre ici les conclusions d'une vie passée à saisir la façon de penser ce "nouveau régime climatique" , et Eloi Laurent qui déconstruit et la croyance en l'économie comme science et l'idéologie de la croissance.

12/2022

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Psychologie, psychanalyse

Cinq paradigmes cliniques du vieillissement

L'intérêt de la psychanalyse et de la psychologie clinique pour le vieillissement va croissant sous l'effet conjugué de la pression de la réalité démographique et de l'apparition de nouvelles théories et modalités thérapeutiques du vieillissement normal et pathologique. Cet ouvrage fait le point sur les travaux psychanalytiques relatifs au vieillissement en les organisant autour de cinq paradigmes qui dominent ce champ. • Structural parce que, comme le met en évidence J.-M. Talpin, la psychopathologie du sujet âgé pose la question de sa spécificité par rapport à la psychopathologie adulte et de son intégration dans le modèle structural de l'appareil psychique conceptualisé par Freud. • Psychosomatique parce que, pour M. Péruchon, la vieillesse se caractérise par une certaine prégnance du corps et par un retour à des manifestations de cet ordre à partir d'un corps qui ne répond plus et ne se présente plus comme avant. • Familial car la famille est de plus en plus sollicitée dans les dispositifs de prise en charge. P Charazac et C. Joubert étudient comment cette dimension renvoie à la famille interne composée des ascendants, des descendants et des collatéraux et à la famille externe actuelle, privée de la dimension des ascendants. • Cognitif parce que la vieillesse est pensée dans l'ombre portée du déficit et, en particulier, de la démence. D. Brouillet et S. Martin montrent que ce paradigme doit être articulé à la dimension psychique. • Démentiel enfin parce que, selon A. Chevance, cette pathologie semble recouvrir dans l'imaginaire contemporain toute la problématique de la vieillesse et est souvent réduite à sa dimension organique. Or de nombreux travaux ont insisté sur la démence comme véritable symptôme d'une économie psychique originale.

05/2005

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O.R.L.

A la recherche des odeurs perdues

Un soir d'été, bien avant le Covid, un accident de voiture m'a brusquement fait perdre l'odorat. Moi qui adorais les odeurs, je n'imaginais même pas qu'elles puissent s'évanouir ! Et pourtant, tout ce que je respirais semblait désormais " vide " : l'odeur des aliments, de la nature, celle des autres, la mienne... Disparues ! La vie n'avait plus de saveur. Même mes émotions et souvenirs en ont été affectés. Pour conjurer le sort, j'ai tenu un journal de mon voyage dans cet étrange univers aseptisé, tout en essayant de comprendre ce qui m'arrivait, et comment fonctionnait notre nez. Je suis également allée à la rencontre de nombreux " orfèvres " des odeurs : parfumeurs, vignerons, médecins, chimistes ou grands chefs. J'ai écrit ce livre pour célébrer l'odorat, ce sens méconnu dont sont privées des dizaines de millions de personnes dans le monde - notamment à cause du Covid. Mais avant la pandémie, qui savait ce que signifie l'anosmie ? Dénigrée par Kant ou Freud, en voie de réhabilitation par les aficionados d'une époque en quête de plaisirs, l'olfaction recèle pourtant bien des surprises. Et les questions sont infinies : savez-vous qu'il existe près de mille milliards d'odeurs différentes ? L'odorat et le goût, est-ce la même chose ? Pourquoi sent-on mieux la vanille que le basilic ? Y a-t-il des odeurs plus fortes que d'autres ? Peut-on réapprendre à sentir ? Et ça fait quoi de ne plus percevoir l'odeur de son partenaire ? Françoise-Marie Santucci raconte son quotidien d'anosmique. Toujours passionnée par les parfums, les vins et les mets, elle décrit avec humour la perte de ses sensations olfactives et fournit une foule d'explications claires et captivantes sur le fonctionnement de notre nez.

04/2023

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Poésie

Bel Ogou d'avant rouge

Voici une voix de la nouvelle génération des poètes haïtiens qui sâélève, rude et exigeante, impatiente de secouer le joug des pouvoirs corrompus et des assignations. Consciente de la beauté de la vie et de la laideur des sociétés humaines modernes, portée par le formidable élan vital de ceux qui ont le sentiment que subir nâa que trop duré, voici une poésie qui déshabille crûment la réalité, de là où elle l'observe. Une poésie qui sonne et qui cogne, lucide, y compris sur la littérature et son désir contrarié de révolte. Né en 1988 à Port- au âPrince, en Haïti, Rolaphton Mercure est écrivain, comédien et acteur, slameur, dramaturge et metteur en scène. Après sa participation, de 2010 à 2012, à la troupe de comédie musicale Haïti en scène de Bertrand Labarre, il a joué dans la pièce "Le Jeu de l'amour et du hasard", montée par Jean-René Lemoine, au Festival 4 chemins de Port-au-Prince (2012) puis au Festival des francophonies de Limoges (2013). Lauréat, en tant que slameur, du prix Caraïbes en création de l'Institut français en 2013, il a, au cinéma, joué dans "Meurtre à Pacot" et participé au doublage d'"Assistance mortelle", deux films de Raoul Peck, avant d'interpréter un des rôles principaux dans le â film Kafou (2017) de Bruno Mourral et un second rôle dans le film "Freda" de Géssica Généus. Sa pièce "Fuck Dieu, fuck le vodou, je ne crois qu'en mon index" a été nommé au prix SACD dramaturgie en 2021 puis publié dans l'Anthologie des nouvelles dramaturgies d'Haïti. Il vit actuellement à Limoges où il suit des études de second cycle en créations contemporaines et industries culturelles.

04/2023

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Revues de psychanalyse

Revue Française de Psychanalyse Tome 86 N° 2/2022 : Pouvoir des imagos

Le thème de ce numéro de la Revue française de psychanalyse a été l'occasion pour les auteurs de décliner, sous différentes facettes, la nature, la fonction et le devenir des imagos au sein du fonctionnement psychique. Si, dès le début de son oeuvre, Freud utilise le terme d'imago, ce n'est qu'après 1920 qu'il le relie à la construction du surmoi : celui-ci, pour s'accomplir, doit en effet devenir impersonnel, c'est-à-dire se dégager de la réalité des investissements premiers en les intériorisant. Ce cheminement progressif de " renoncement à l'imago " permettra la transformation de l'imago terrifiante, source d'emprise fusionnelle, à des représentations favorisant un fonctionnement psychique plus souple. Plusieurs articles traitent de la notion d'imago à partir de configurations cliniques singulières et hétérogènes, étayées sur des références théoriques souvent partagées. Est ainsi discuté le " pouvoir hypnotique " de l'imago, qui peut empiéter sur le monde des représentations, le " surinvestissement de la peau " qui, dans une relation allergique à l'objet, peut traduire un envahissement d'imago terrifiants, etc. Quel travail est alors nécessaire à l'analyste pour " décomposer " ces imagos et permettre aux représentations d'advenir ? Comment, par exemple, soutenir le processus de l'identification à l'adolescence lorsque l'intensité des imagos prend le pas sur les représentations ? Le dossier de ce numéro, " L'associativité lors de la première rencontre ", qui rassemble un ensemble très riche d'articles, à la fois théoriques et cliniques, issus du deuxième colloque du Pôle psychanalytique du 13e (ASM13), ainsi que des rubriques diverses sur des questions de psychopathologie psychanalytique, de concepts en débat et de technique en psychanalyse. Les revues des revues et des livres complètent, comme à chaque numéro, le volume.

05/2022

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Sociologie

Afrodystopie. Le vie dans le rêve d'Autrui

InsoliteCNL – Le continent noir n'existe nulle part. Il est une utopie, un rêve blanc de génocide. A ce titre, il est un lieu du malheur, une dystopie. L'Afrodystopie est le concept critique des complications, des paradoxes, des contradictions, des ambivalences et des ambiguïtés de la vie africaine et afrodescendante dans ce rêve d'Autrui. Un rêve qui crée sans discontinuer des espaces dystopiques, matériels et psychiques de l'Etat, de l'Argent, de la Famille, de la Jouissance, de la Mort, dont le paradigme empirique est un rêve collectif d'irrésistible, intense et épuisante sexualité appelée " maris de nuit ".

Avec le concept d'Afrodystopie, Joseph Tonda propose une analyse bouleversante de la manière dont l'imaginaire d'une chimère réelle éclaire la vie dans le rêve des abstractions et des choses. Du rêve colonial du premier président gabonais, Léon Mba, de faire de son pays un département français, au mea culpa postcolonial, en 2007, de son successeur, Omar Bongo Ondimba qui reconnut avoir fait du Gabon une dystopie ; en passant par l'utopie mobutiste de création d'un Etat, d'un fleuve, d'une monnaie " authentiques " qui se transforma en dystopie zaïroise ; du délire planétaire suscité chez les Africain(e)s et Afrodescendant(e)s par le blockbuster Black Panther dont le nom Wakanda est institué en paradigme afrofuturiste de la puissance africaine, à la régulation de la vie sociale et politique démocratique africaine par la Mort, cet essai, qui s'inspire de nombreux auteurs (More, Marx, Freud, Orwell) met au jour un paradigme méconnu : le paradigme de la vie humaine entrée dans le rêve des choses et des abstractions. Un rêve compliqué, au sens freudien, étrangement commun aux imaginaires de l'Afrique, du colonialisme, de l'impérialisme et du capitalisme à l'ère néolibérale.

05/2021

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Critique littéraire

Le nibbio ou La médiation des imaginaires

Le nibbio est le petit faucon ou aigle qui, d'après une tradition souvent reprise, se serait posé sur la bouche du petit Léonard de Vinci dans son berceau installé dans le jardin et, des plumes de sa queue, lui aurait entrouvert la bouche. Ce récit aurait si fort frappé l'imagination du grand peintre et savant que par la suite il aurait inconsciemment cédé dans son oeuvre de créateur formel et d'inventeur "scientifique" à l'obsession que représentait pour lui l'image de l'oiseau de proie : d'après Freud, notamment, on retrouverait dans la plupart des grandes toiles de Vinci, camouflée par les plis des vêtements des personnages ou inscrite dans le paysage, la mystérieuse figure. A partir d'une telle connection qui sait joindre les impondérables, Salah Stétié, établit sa propre toile d'araignée afin d'imaginer, à travers les siècles et les cultures, depuis les premiers textes sacrés jusqu'à la fusée Ariane, les liens qui se sont tissés entre la religion, la poésie, la philosophie, l'art et la science pour parvenir à formuler l'espace. Cette même démarche de pensée, mêlant l'intuition la plus aiguë à l'érudition la plus vaste, se retrouve dans l'ensemble des essais - sur la notion de "gouffre", sur les rapports entre la langue orale et la langue écrite, sur l'identité poétique dans son conflit avec l'Histoire, sur la spécificité de chaque langue, etc. - où l'on voit se répondre, d'un millénaire à l'autre et d'un continent à l'autre, véritable "médiation des imaginaires" qui montre à l'évidence la plénitude et la complétude des hommes, de grands thèmes et de grands témoins.

03/1993

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Sciences politiques

Tout le monde parle de la pluie et du beau temps, pas nous

Où est Ulrike Meinhof ? Sur les avis de recherche, placardés dans toute l'Allemagne de 1970, on offrait 10000 marks de récompense à qui saurait la repérer. Introuvable pendant deux ans, partie s'entraîner aux techniques de guérilla, impliquée dans des vols de banques et de voitures, l'ancienne journaliste devenue insurgée clandestine est jetée en prison en 1972, puis retrouvée pendue dans sa cellule le 9 mai 1976. Le combat contre l'impérialisme, le fascisme et le capitalisme militarisé était la raison d'être de la Fraction armée rouge (RAF), dite la bande à Baader, qui s'inspirait de certains mouvements insurrectionnels de l'époque comme les Black Panthers aux Etats-Unis, Les Brigades rouges en Italie ou les Tupamaros en Uruguay. Oui est-elle, Ulrike Meinhof, au-delà du mythe entourant sa vie spectaculaire et son implication au sein de ta RAF ? "L'Allemande la plus brillante depuis Rosa Luxemburg", résumait le poète Erich Fried lors de son éloge funèbre. Immense figure de l'extrême-gauche, sorte de sorcière rouge à laquelle on a tristement accolé l'image d'une terroriste diabolique, Ulrike Meinhof avait auparavant mené une prolifique carrière de journaliste, connue et respectée dans tout le pays. Pour embrasser la guérilla, elle a tiré un trait sur sa vie de bourgeoise, d'épouse et de mère. Les chroniques d'Ulrike Meinhof, publiées dans la célèbre revue konkret de 1959 à 1969, jettent un vif éclairage sur les conflits et les bouleversements qui ont marqué cette décennie. Elle analyse la guerre froide, la présence d'anciens fascistes au pouvoir, la liberté d'expression sur fond de guerre du Vietnam, la justice sociale et la subordination des femmes. Son écriture s'y révèle mordante et profondément engagée.

03/2019