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Timothy Seldes

Extraits

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Policiers

Un chemin semé d'épines. Meurtres sur le chemin de Saint-Jacques

Bien qu'il affichât un athéisme intransigeant, le commandant de police Chevriou était loin d'être un matérialiste borné. Il comprenait même qu'on pût donner au parcours du Chemin de Saint-Jacques une dimension morale, philosophique, voire métaphysique, à condition qu'elle demeurât strictement personnelle et qu'elle ne fût jamais polluée par les ukases d'une religion instituée : Ça, il ne le supportait pas. Ceux qui se lançaient sur les mille six cents kilomètres du Chemin, lui apparaissaient comme les victimes consentantes d'un bourrage de crâne séculaire. Mais ceux qu'il exécrait davantage encore c'étaient les autres, tous ces moutons de Panurge qui ne se voulaient ni agneaux de Dieu, ni brebis égarées et qui se ruaient là comme ils se ruent aux premières soldes, à la sortie du dernier Harry Potter, parce qu'il faut y être ; tous ceux qui faisaient le bonheur des marchands du temple ; tous ceux qui, même s'ils avaient effectué la moitié du chemin en voiture, même s'ils ne parcouraient que quatre ou cinq étapes, ne faisaient tamponner leur créanciale et n'arboraient la sainte coquille que pour pouvoir proclamer : "J'ai fait Compostelle !" Paul Chevriou n'est pas un grand amateur du célèbre pèlerinage. Il sera pourtant et bien malgré lui contraint de s'y intéresser lorsqu'une série de crimes, tous perpétrés sur le chemin de Compostelle entre Le Puy et Saugues, viendra défrayer la chronique et affoler les autorités religieuses.

06/2013

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Musique, danse

Les coins coupés. Sous le rock : une allégorie

En examinant la possibilité de réunir quelques textes anciens parus dans les années 70, qui rendraient compte d'une vie passée, l'auteur s'est retrouvé devant un étranger. Au-delà de l'embarras somme toute normal, il y avait cette constatation : ce qui était encore intéressant dans ces scories était la vie autour de ce qui était nominalement le sujet de l'article. Une vie partiellement imaginaire, comme l'est ici celle de Stretch, exterminateur de termites et de souvenirs. C'est certes un personnage de fiction, mais guère plus que celui que trouve l'auteur dans ses anciens écrits. Et c'est une occasion pour démêler le rapport qu'il a eu à la musique et qui a encore à ce passé. C'est aussi une archéologie de l'oubli, concrètement ancrée dans les rues de Los Angeles, et comme telle un livre sur cette ville et la façon de l'appréhender, aux deux sens du terme. Comme les coins coupés des disques soldés dont il est question dans ce livre, c'est donc d'une vie tronquée qu'il s'agit, d'un récit volontairement partiel qui ne pouvait se faire que sur le mode du subterfuge. Safaris vinyliques, extermination des blattes et des rock stars, Les Coins coupés a beau être une modeste et ludique proposition, c'est un effort sérieux pour en finir avec le rock. Ph. G

05/2001

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Histoire ancienne

Education et culture dans le monde grec. VIIIe siècle avant J-C - IVe siècle après J-C

Les Grecs de l'Antiquité ont vécu dans un monde où l'éducation et la culture ont été valorisées d'une manière exceptionnelle. Elles sont en effet, d'Homère à Hypatie, la dernière philosophe platonicienne du monde antique, les critères essentiels de l'identité grecque. L'objectif de ce livre, dont une première édition a été publiée aux éditions Sedes, est de présenter l'éducation masculine et féminine dans un cadre chronologique de douze siècles qui couvre les époques archaïque, classique, hellénistique et impériale romaine. Elle est étudiée dans tout l'espace grec, qui s'élargit presque aux dimensions du monde connu de l'époque avec les conquêtes d'Alexandre le Grand, et qui constitue la partie orientale de l'Empire mondial des Romains. C'est pourquoi le lecteur est invité à découvrir des systèmes éducatifs qui ne se réduisent pas aux modèles désormais classiques, mais toujours réinterprétés d'Athènes et de Sparte. Cette histoire culturelle de l'éducation grecque se tourne ainsi vers l'Orient grec et hellénisé, où l'hellénisme se définit fondamentalement par le fait de parler correctement la langue grecque. Il sera pour cela nécessaire de s'interroger sur le rôle des Etats dans les structures scolaires et sur le contenu de l'éducation, ainsi que sur ces processus complexes que sont l'alphabétisation et les rapports des Grecs avec les autres cultures antiques.

09/2002

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Religion

Sagesses de l'orient ancien et chretien

Cet ouvrage réunit les contributions des spécialistes ayant participé au cycle 1991-1992 des leçons publiques consacrées à la « Sagesse » organisé par l'Institut de Recherches sur l'Orient chrétien rattaché à l'Ecole des Langues et Civilisations de l'Orient ancien de l'Institut catholique de Paris. Spontanément, et avec raison, le concept de sagesse (sophia) renvoie à la Grèce : chacun a en mémoire les « sept sages » et les célèbres maximes. Plus tard, à la période hellénistique, le problème fondamental est celui de la sagesse. Ainsi, à côté de la conception classique, pragmatique de la sophia, la littérature vétéro-testamentaire souligne aussi que la Sagesse est ce par quoi Dieu a créé l'Univers et qu'Il l'a donnée ensuite en partage à l'homme. La sagesse constitue une des valeurs majeures du christianisme, souvent représentée avec éclat dans l'art paléo-chrétien ; elle occupe aussi une place importante dans le gnosticisme. Le Christ, logos divin incarné, est la Sagesse de Dieu, le sage par excellence en ce monde; par extension, Marie est vénérée comme sedes sapientiae. Il s'avérait donc intéressant d'analyser, éventuellement avec un souci comparatif, des étapes du vécu sapiential dans certains de ces pays de vieille civilisation du Proche- et du Moyen-Orient au sein desquels, plus tard, vint s'épanouir le christianisme naissant: la Palestine, la Turquie, la Syrie, l'Egypte ...

04/1997

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Italie

Les hommes de Mussolini

Les hommes du Duce, ou l'histoire collective d'une fidélité trahie. Auteur d'une très remarquée Histoire du fascisme, Frédéric Le Moal poursuit son travail d'analyse et de compréhension du fascisme italien avec cette série de portraits des principaux compagnons de Mussolini. Peu connus du grand public, ces hommes entourèrent et servirent le Duce avec une ferveur quasi religieuse, tels des disciples vénérant le fondateur de l'Italie nouvelle. Ils furent les protagonistes en chemises noires des violences de l'après-guerre, les acteurs de la Marche sur Rome, les architectes de la dictature, les penseurs de l'idéologie fasciste, les maîtres d'oeuvre d'une diplomatie originale. Beaucoup venaient des rangs du socialisme italien, d'autres du nationalisme. Tous communièrent dans le culte du dictateur, qui exerçait sur eux une sorte de sortilège et ne cessait de les dresser les uns contre les autres dans une sanglante émulation. Pourtant, une majorité d'entre eux se retourna contre lui quand les désastres de la Seconde Guerre mondiale précipitèrent l'Italie dans l'abîme. Les hommes de Mussolini le trahirent, y compris son propre gendre, avec un courage que n'eurent ni les séides de Hitler ni ceux de Staline. C'est cette histoire d'une fidélité rompue que raconte ce livre à travers la vie de quinze personnages au destin particulier. Soit Dino Grandi, Roberto Farinacci, Italo Balbo, Giuseppe Bottai, Emilio De Bono, Cesare Maria De Vecchi, Michele Bianchi, Costanzo Ciano, Galeazzo Ciano, Augusto Turati, Achille Staraci, Giovanni Gentile, Luigi Federzoni, Pietro Badoglio et Alessandro Pavolini.

09/2022

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Histoire internationale

CHINE ET LES CHINOIS DE LA DIASPORA. CAPES-Agrégation d'histoire et de géographie

Depuis maintenant vingt ans, la Chine est engagée dans une politique de réformes économiques dont l'ouverture aux échanges et aux financements internationaux, qui a cherché à mobiliser les Chinois de la diaspora, constitue une partie intégrante. Ces réformes ont suscité une montée en puissance de l'économie chinoise, mais au prix d'une crise sociale multiforme. D'autre part, elles ont entraîné la Chine dans des mutations profondes, encore inachevées, touchant par exemple aussi bien la situation démographique que l'agriculture ou l'organisation de l'espace. Mais ces transformations coexistent avec permanences et continuités, par exemple dans l'industrialisation où se juxtaposent aujourd'hui deux logiques géoéconomiques, celle héritée du maoïsme et celle de l'ère des réformes. A partir de thèmes dont ils sont spécialistes par leurs recherches et publications, les auteurs de cet ouvrage proposent une mise au point sur les aspects majeurs de la géographie de la Chine d'aujourd'hui. Cet ouvrage est le fruit de la collaboration entre SEDES, éditeur réputé internationalement dans le domaine universitaire, et le centre national d'enseignement à distance, établissement public d'enseignement qui dispense des formations de tous niveaux à plus de 380 000 inscrits répartis dans le monde entier. Cette contribution scientifique d'enseignants chercheurs de l'Université française s'intègre dans les préparations assurées par le CNED aux CAPES et aux agrégations d'histoire et de géographie qui comprennent aussi des directions de travail, des cours, des devoirs personnalisés et tutorat.

12/1999

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Développement personnel

C'est (vraiment ?) moi qui décide

Pourquoi la période des soldes nous pousse-t-elle à acheter des choses dont nous n'avons aucun besoin ? Pourquoi sommes-nous persuadés qu'une aspirine à 50 centimes nous guérit plus sûrement qu'un cachet à 5 centimes ? Pourquoi cessons-nous à midi le régime que nous avons décidé le matin ? Pourquoi, en d'autres termes, des gens intelligents comme vous et moi prennent régulièrement des décisions absurdes ? Parce que, nous répond Dan Ariely, spécialiste d'économie comportementale, nous ne sommes pas aussi rationnels que nous voudrions, et cette irrationalité se traduit par une multitude de " mauvais " choix qui touchent tant à notre quotidien qu'à des décisions plus engageantes, telles le fait d'acquérir une maison, de changer de travail ou de nous lancer dans une relation amoureuse. Conçu à partir d'expériences aussi variées qu'instructives, ce livre a pour but de nous aider à mieux déjouer les pièges de notre irrationalité. Nous y apprendrons ainsi que notre mode de pensée naturel est la comparaison, et pourquoi ce fonctionnement nous destine particulièrement aux pièges des publicitaires ; nous explorerons notre rapport complexe à l'argent et verrons pourquoi nous surestimons toujours les biens que nous possédons, ou encore pour quelle étrange raison nous prenons moins de plaisir à faire un travail du moment qu'il est rémunéré... Au terme de cet amusant périple nous attend une heureuse découverte : Comme elle est quasi-systématique, notre irrationalité est, en quelque sorte, prévisible ! Nous faisons et nous répétons sans cesse les mêmes erreurs de jugement. Il se pourrait bien alors que, si nous avons appris à les identifier, nous nous donnions des chances d'acquérir une meilleure capacité de décision...

05/2008

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Histoire de France

D'une Terreur à l'autre. Nostalgie de l'Empire et théories du complot (1815-1816)

Entre 1815 et 1816, la France est gouvernée par une faction ultraroyaliste qui vit dans la hantise des complots que fomenteraient demi soldes et ouvriers à la solde de l’Empereur déchu. C’est le prétexte à de terribles représailles, et à des déclarations d’intention directement inspirées par la Terreur jacobine. Après l’échec de Napoléon en 1815, les royalistes reviennent de Gand où ils avaient suivi Louis XVIII en exil. C’est la seconde Restauration, dont les députés, qui forment la Chambre « introuvable », comme l’ont appelée les contemporains, tant elle est réactionnaire, et les ministres, sont animés d’une ferveur monarchiste qui tourne au fanatisme. Or, dans ce climat d’extrême tension politique, les mécontents sont nombreux : nostalgiques de l’Empire, commerçants ou hommes d’affaires soucieux de paix et de prospérité, ouvriers sans travail, et peu à peu, tout simplement, royalistes modérés. Complots et intrigues se succèdent, le plus souvent montés à la v a-vite par des aventuriers sans véritable idéologie ; en face, le pouvoir, saisi d’un esprit de revanche qu’ont nourri des années d’exil, exerce une répression sévère : les agitateurs, qui sévissent essentiellement dans le sud-est, à Lyon, à Grenoble et dans les campagnes avoisinantes, et ceux qui se réunissent à Paris, dans les faubourgs, sous la férule du légendaire patron bonapartiste Richard-Lenoir, se voient poursuivis, arrêtés et exécutés. C’est finalement la lassitude de l’opinion qui l’emportera : en 1816, la Chambre introuvable est dissoute, et les monarchistes modérés, ou constitutionnels, arrivent au pouvoir ; la Charte prévaut sur le droit divin.

02/2012

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Policiers

Les eaux troubles du Tigre

Un couple est retrouvé mort dans une maison du Tigre, perdue au milieu des mille et un canaux du delta du Paraná, dans ce petit coin de paradis si prisé des habitants de Buenos Aires. Suicide, dit l'enquête, sur la foi d'un mot d'adieu écrit sur une vieille machine à écrire Underwood. Ce n'est pas l'avis des gens du coin. Julia, professeure à l'université de la capitale, habitante du delta à ses heures, se lance dans l'enquête avec l'aide de ses amis, dont Leo Resnik, juge intègre à vocation de redresseur de torts. Les indices sont troublants, et ils ne tardent pas à découvrir qu'un crime peut en cacher un autre. Un crime plus vaste, plus profond, qui regarde l'Argentine tout entière : les enfants volés de la dictature. Il n'y a pas grand monde à sauver dans ce polar aussi boueux que les profondeurs du Tigre. Les crimes du passé, pourtant soigneusement dissimulés, remontent à la surface, et les séides de la dictature, s'ils n'ont plus le vent en poupe, n'ont jamais renoncé à leurs sombres convictions. Entre un jeune homme à qui on a volé son identité, un scénariste de films pornos qui s'improvise maître chanteur, un militaire qui n'aime pas la retraite et les insolents, un entrepreneur en bâtiments qui se noie dans son propre mensonge, Alicia Plante tisse une intrigue tendue et glaçante, avec un sens aigu du rythme et des personnages. Où le passé finit toujours par rattraper ceux qui tentent de le fuir : certains crimes tolèrent mal l'amnistie.

05/2016

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Sciences historiques

La guerre des brevets, d'Edison aux frères Wright. Une comparaison franco-américaine

Avant 1914, les industries françaises du cinéma et de l'aviation dominent le monde. La cause de cette situation est la guerre des patents déclenchée aux Etats-Unis par Edison et les frères Wright. Les litiges judiciaires paralysèrent ces deux industries naissantes, alors qu'en France - un pays où un système alternatif de "prix et concours" existait de plus dans l'industrie des avions - il n'y eut aucun conflit important en matière de brevet. En comparant les évolutions des deux côtés de l'Atlantique, on peut constater qu'il y avait deux définitions différentes de la même institution. La représentation juridique de l'invention et des droits des inventeurs n'était pas la même ; il en était de même des procédures administratives et judiciaires ; et le tout encadrait le comportement des inventeurs, des industriels et des hommes de loi. Le patent américain, à la différence du brevet d'invention français, donnait la possibilité de produire des brevets larges, dans le but de contrôler une industrie en tout ou en partie. L'importance des enjeux explique alors le conflit. Pour signer enfin la "paix des patents", les propriétaires des titres finirent par former différents pools de brevets. L'un d'entre eux - la MPPC - fut condamné pour infraction à la loi Sherman. Mais dans l'automobile, marquée par l'affaire du brevet Selden, et dans l'industrie des avions, les industriels s'autorisèrent mutuellement le libre usage de leurs innovations, ce qui favorisa l'innovation et permit l'essor de l'industrie. On a là une expérience "d'abolition locale du système des patents".

10/2014

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Fantastique

Immonde !

Qui sème le vent récolte la tempête. Morterre est une petite ville industrielle terne et isolée, habitée majoritairement par les employés de l'Agemma, une entreprise d'extraction de minerais radioactifs. Jonas et Camille, deux adolescents de 17 ans, vivent depuis toujours dans cet endroit qu'ils rêvent de quitter. En attendant, ils patientent en regardant des nanards horrifiques surannés. Absorbés par leur propre passivité, ils ne prêtent pas attention à l'étrange disparition d'un employé de l'Agemma. Dans le même temps, une nouvelle élève débarque de Paris. Elle s'appelle Nour et n'a pas l'intention de croupir dans l'ennui. Elle pousse Jonas et Camille à explorer la ville et ses alentours. Au cours d'une excursion nocturne, ils découvrent ensemble un homme au visage malade, défiguré par de terribles excroissances. Cet homme, c'est l'employé disparu de l'Agemma. Que lui est-il arrivé ? Pourquoi reste-t-il caché ? Est-ce que l'Agemma est impliquée ? Pour sa nouvelle bande dessinée, Elizabeth Holleville nous plonge dans une oeuvre marquée par son affection pour Black Hole de Charles Burns, E. T. de Spielberg ou The Thing de John Carpenter. Un thriller fantastique, drôle et horrifique pour une histoire palpitante traversée de thématiques multiples. De la pollution, au chantage à l'emploi en passant par la découverte adolescente de la sexualité, Elizabeth Holleville livre un roman graphique ambitieux d'une grande maturité. A noter que Timothé Le Boucher réalisera un fan art spécialement pour l'album.

01/2022

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Histoire internationale

Manger le pouvoir au Burkina Faso. La noblesse mossi à l'épreuve de l'Histoire

Les monarchies africaines sont-elles solubles dans la modernité républicaine de l'Etat-nation ? Depuis que des groupes de cavaliers ont fondé les premiers royaumes mossi vers la fin du XVe siècle, des souverains n'ont cessé de se succéder sur le trône. Cependant, leur histoire est loin d'avoir été immobile. L'ensemble de leurs formations politiques, qu'ils nomment le "Moogo" ou le "Monde", n'a pas été l'espace parfaitement isolé que s'est longtemps plu à rappeler toute une littérature coloniale. En réalisant l'une des premières histoires synthétiques de ces royaumes sur la longue durée, Benoit Beucher montre comment ceux "qui ont mangé le pouvoir", les nobles mossi, ainsi que leurs sujets, ont fait face à des transformations dépassant de très loin les frontières de leurs seuls royaumes. L'expansion de l'islam, du christianisme, l'irruption des troupes coloniales françaises, deux conflits mondiaux, la tenue des premières élections, l'indépendance et l'instabilité des régimes postcoloniaux ne se sont pas soldés par la dissolution des royautés dans la durée, mais par la coexistence de systèmes monarchiques de droit divin et d'un régime républicain. Benoit Beucher invite précisément à se départir d'une vision "exotique" du politique au sud du Sahara qui pousserait à n'y voir qu'une anomalie. S'appuyant sur une importante collecte de sources écrites, audiovisuelles et orales, il montre comment se sont entremêlées des trajectoires européennes et africaines de l'empire, de l'Etat, de l'ethnicité et de la nation bien souvent sur le mode du malentendu et du conflit dont la compréhension des effets peut seule permettre de saisir la complexité de l'histoire présente du Burkina Faso.

01/2017

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Economie

Des marchés et des dieux. Comment l'économie devint religion

2007-2008 : la crise des subprimes plonge le monde entier dans la stupeur. Personne ou presque ne l'a vue venir, surtout pas les économistes, aussi médusés qu'une congrégation antique de prêtres-astrologues confrontés à l'incurie de ses oracles. L'économie n'est-elle pas une science infaillible ? S'apparenterait-elle plutôt à une religion ? Dans l'Occident post-religieux, le discours économique semble en effet avoir pris la place du sacré. Ce culte a pour valeurs cardinales la liberté d'agir et d'entreprendre, pour idéal l'équilibre et pour credo l'infinitude du monde physique - condition sine qua non à la satisfaction de l'appétit insatiable des Marchés. Il a ses Bourses, semblables à des temples gréco-romains, et dont les indices reflètent l'humeur des dieux. Il a ses rites de consommation et leur calendrier, de Noël aux soldes. Il a son clergé, le monde de la finance, et ses archiprêtres, les grands banquiers centraux qui chuchotent à l'oreille des Marchés. Eux seuls sont capables d'apaiser la voracité des Dieux, faisant au besoin apparaître de la monnaie ex nihilo et créant de la valeur comme Jésus multipliait les pains. C'est une tâche délicate : le moindre faux pas risque de créer la colère brutale des Marchés. Comme le christianisme a combattu l'astronomie et la biologie avant lui, ce culte nouveau s'affronte aux sciences qui lui fixent des limites, l'écologie au premier chef. L'économie a remplacé l'autorité dont était investie l'Eglise, produisant un discours de plus en plus brutal : à chaque chose (ou presque) il faut un Marché, et à chaque Marché il faut offrir satisfaction. Une fascinante enquête historico-économique à la recherche des ressorts profonds du système économique qui nous régit.

05/2018

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Histoire de France

Les Républicains des lettres. Gens de culture et Lumières au XVIIIe siècle

Deux cents ans après, il est encore un mythe solidement établi : la Révolution serait fille des Lumières. Daniel Roche, qui n'est pas historien à se contenter de clichés ni de lieux communs, a très tôt décidé d'aller voir au plus près les Lumières - non plus seulement dans les salons des élites parisienhes, mais au plus profond des provinces. Pister leur diffusion dans la France d'Ancien Régime, c'est assurément visiter la République des lettres qui rassemble toutes les activités de l'esprit - production du livre, rapports avec les pouvoirs de contrôle et de censure, participation aux institutions de sociabilité culturelle (académies, loges, sociétés Iittéraires) - auxquelles participent écrivains, savants, philosophes et auteurs. Mais c'est également découvrir - hors des institutions - la pluralité des mondes de l'intelligence qui, chacun à sa manière, selon ses caractéristiques sociales et son outillage mental, s'appropria les Lumières. Pendant que salons et académies instaurent des codes littéraires, proposent des normes de goût et définissent les objectifs du travail savant, que lisent les nobles perdus dans les châteaux de province, les aristocrates frivoles des hôtels parisiens, les négociants avides de connaissances pratiques ? Quelles valeurs - nouvelles et anciennes - reprend et propage un notable du Midi dans sa correspondance adressée de par la vaste Europe ? Quel credo diffusent les médecins, attachés à l'idéal nouveau de l'expérience et de l'expertise, rêvant de l'aménagement utilitariste d'un monde laïcisé ? Qu'écrivent, lisent et comprennent les Rousseau du ruisseau, intellectuels demi-soldes et précepteurs qui gavent de savoirs éclairés les enfants de la noblesse mais se repaissent eux-mêmes, blessés dans leur orgueil, à la table de leurs palefreniers ? Voilà des Lumières plurielles étrangement partagées entre modernité et archaïsme. Et le lecteur, à la suite de Daniel Roche, de regarder tout ce monde, faire à son échelle l'Histoire, la Révolution comme la Contre-révolution.

09/1988

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Arts et traditions populaires

La naissance des grands magasins. 1852-1925. Mode, design, jouets, publicité

A partir de 1850, en France, le contexte de prospérité économique est propice au développement d'un nouveau concept qui jette les bases du commerce moderne et de la société de consommation : les grands magasins. A leur tête, de grands entrepreneurs comme Aristide Boucicaut, Jules Jaluzot ou le couple Cognacq-Jay, profitant des transformations urbaines de la capitale, bâtissent de larges empires grâce à de nouvelles techniques commerciales - l'invention des soldes ou la vente par correspondance - qui leur permettent de fidéliser les clients mais aussi les employés. Les vitrines, savamment élaborées, font rêver les passants et les invitent à venir découvrir une profusion d'articles : vêtements, gants, chapeaux, lingerie, cols, souliers, sacs à main, éventails, boutons, dentelles... Décrits par Zola dans Au bonheur des dames, ces enseignes transforment la figure de la femme bourgeoise qui, en tant que principale cliente, devient leur cible publicitaire, bientôt suivie par l'enfant avec l'apparition des premiers rayons dédiés aux jouets. Ces temples du shopping déploient ingénieusement leur offre et éditent également du mobilier dessiné par des artistes décorateurs contemporains comme Maurice Dufrêne. Les ateliers Pomone pour Au Bon Marché, Studium pour les Grands magasins du Louvre, Primavera pour le Printemps et La Maîtrise pour les Galeries Lafayette connaissent leur apogée lorsqu'ils sont présentés à l'Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes de 1925. A travers neuf essais thématiques, cet ouvrage retrace les circonstances de la naissance des grands magasins parisiens. Il s'appuie sur une riche iconographie mettant en valeur aussi bien le vaste panel de marchandises proposé alors, des accessoires de mode aux vêtements en passant par les jouets et les objets de décoration, que des documents d'époque - publicités, catalogues de ventes et photographies.

04/2024

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Autres civilisations

Les grandes énigmes de l'Histoire - Civilisations

Compilation de trois récits : - La malédiction de Toutankhamon, où un jeune journaliste participe aux fouilles d'Howard Carter qui mènent à la découverte du plus célèbre des tombeaux égyptiens. Mais après la découverte du siècle, des membres de l'équipe de recherche disparaissent mystérieusement... La malédiction des pharaons serait-elle réelle ? - Le trésor des Incas : depuis des siècles, des aventuriers, chercheurs et archéologues essayent de découvrir le trésor d'Atahualpa, le plus célèbre des empereurs Incas. Au XVIe siècle, les conquistadors étaient prêts à tout pour découvrir ces merveilles. Le jeune Miguel s'enfonce lui aussi dans la jungle, à la recherche d'une piste vers le trésor... Mais bien des siècles plus tard, le mystère reste entier. - Les mystères de l'île de Pâques : en 1924, le jeune Pierre Loti, petit fils d'aventurier, découvre l'île de Pâques. Sur les collines s'élèvent d'immenses statues de pierre : les Moaï. Depuis quand sont-elles là ? Qui les a érigées ? Et où mènent ces souterrains et cette étrange caverne ? Tout au long de son périple, le garçon de 12 ans va tenter de résoudre ces mystères...

10/2022

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Critique littéraire

L'atelier du roman N° 44, décembre 2005 : Fanatisme, terrorisme et autres matières romanesques

Les mythes eux-mêmes sont usés et l'image d'Œdipe qui court tout au long de Comme un bruit d'abeilles vaut moins comme contrepoint que comme antiphrase. Il n'y a plus de tragédie ni de farce, car il n'y a plus d'humanité, que des clones ou des déchets, tandis qu'au-dessus des décombres, se fait entendre le bruit des abeilles au travail - autant dire des damnés. Jean Levi. L'absurde beckettien [...] n'est rien auprès de l'insignifiance majeure dans laquelle sont tombés les héros de Mohammed Dib, où ils ne peuvent que ressasser à l'infini la vanité de toute action, de toute pensée, de tout sentiment. Gilles Marcotte. On est femme, noir, homosexuel ou musulman avant d'être X, Y ou Z - comme, il y a quelques décennies, on était fasciste ou communiste. Cette perte d'identité, elle peut aller encore plus loin à la faveur des manipulations génétiques, comme un récit de Dib (" Néa ") le montre d'une manière si concrète. André Major. Greene porte avec lui l'odeur d'une ambiguïté morale difficile à imaginer dans notre pieuse époque moralisante, et nous sommes attirés vers lui en tant que modèle sans pouvoir supporter toute sa réalité. Julian Evans. Les machines parlent et les téléviseurs colorent l'ambiance, cependant que nos poches sont envahies d'iPod, de Palmpilot et de téléphones cellulaires. Comment expliquer cette obstination de la techno-marchandise à vouloir nous coller au corps, s'immiscer dans tous nos instants ? François Taillandier. Le futur nous tombe sur la tête comme la boucle rétroactive d'un code obscur, pianoté quelque temps auparavant par un peuple de techniciens. Vincent Eggericx. Ainsi découvre-t-on, chevauchant côte à côte, souterrainement unis derrière les simulacres de leurs désaccords, les prédicateurs de l'exhibition totale brûlant d'abolir l'ombre et le secret, et ces nouveaux séides religieux dont la volonté extrême d'éradiquer le Mal s'accompagne du rêve haineux d'une destruction définitive du monde et de l'homme. Philippe Renonfay.

01/2006

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Nord-Pas-de-Calais

Tout sur le Nord et le Pas-de-Calais

C'est un pari fou, mais réussi, pour Vera Dupuis et Samuel Dhote que cette sélection de trésors patrimoniaux du Nord et du Pas-de-Calais choisis parmi les nombreuses richesses d'une région attachante. Ce guide en présente une cinquantaine, depuis la métropole lilloise jusqu'à la Côte d'Opale, en passant par les monts de Flandre jusqu'au plat pays. Tout comme dans le Calaisis, l'Audomarois, l'Artois, le bassin minier, le Valenciennois, le Cambrésis, l'Avesnois et le Boulonnais, le patrimoine y est bien valorisé et réserve de belles surprises. En plus de la présentation de sites, liés au paysage façonné par le temps, aux rebondissements de l'histoire, à la volonté de l'homme bâtisseur, cet ouvrage propose également des parcours thématiques : monuments incontournables, musées, jardins remarquables, hauts lieux historiques, art contemporain, découverte nature, patrimoine industriel. Vous saurez tout sur : Anneau de la Mémoire (Ablain-Saint-Nazaire) ; Grand'Place, place des Héros, abbaye bénédictine Saint-Vaast (Arras) ; Ecomusées (Avesnois) ; Centre 1415 (Azincourt) ; Site gallo-romain (Bavay) ; Petite ville de Flandre (Bergues) ; Ville haute (Boulogne-sur-Mer) ; Choeur de Lumière Anthony Caro (Bourbourg) ; Vitraux de l'église (Bouvines) ; Les Bourgeois de Calais (Calais) ; Château de Selles, abbaye de Vaucelles (Cambrai) ; Mont Cassel (Cassel) ; Peintres (Côte d'Opale) ; Villa Cavrois (Croix) ; Hôtel de Ville, beffroi, musée de la Chartreuse (Douai) ; Lieu d'Art et d'Action Contemporain (Dunkerque) ; Château (Esquelbecq) ; Jardins remarquables (de Flandre en Artois) ; Ancienne place forte (Gravelines) ; Château (Hardelot) ; Villas Belle Epoque (Lambersart) ; Musée Matisse (Le Cateau-Cambrésis) ; Louvre-Lens (Lens) ; Cité Vauban (Le Quesnoy) ; Centre historique minier (Lewarde) ; Grand'Place, Vieille-Bourse, hospice Comtesse, hôtel de ville, palais des Beaux-Arts, maison natale Charles de Gaulle, institut pour la photographie, citadelle (Lille) ; Abbaye bénédictine (Maroilles) ; Reconstruction par A. Lurçat (Maubeuge) ; Ville fortifiée (Montreuil-sur-Mer) ; Maison Wilfred Owen (Ors) ; Musée de la Piscine, cimetière (Roubaix) ; Mont Noir (Saint-Jans Cappel) ; Musée Sandelin, ruines de Saint-Bertin (Saint-Orner) ; Institut du monde arabe (Tourcoing) ; Château (Trélon) ; Musée (Valenciennes) ; Musée de Plein Air, musée d'Art moderne (Villeneuve d'Ascq) ; Paris-Roubaix (Wallers-Arenberg) ; Villas Belle Epoque (Wimereux) ; Coupole (Wizernes).

05/2021

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Montagne

Derrière la montagne. La face cachée du tableau

Rencontre au sommet entre la bande dessinée et la peinture de montagne : les cadavres exquis des dessinateurs d'aujourd'hui redonnent vie aux oeuvres alpines des grands peintres classiques. La montagne a largement inspiré les peintres des XIXe et XXe siècles, et si leurs oeuvres continuent de nous impressionner, elles ont également trouvé un écho chez des artistes majeurs d'aujourd'hui. Derrière la montagne - La face cachée du tableau propose une synthèse de deux univers passions de la maison Glénat : vingt-sept dessinateurs ont "interprété" vingt-huit tableaux appartenant au Fonds Glénat, à des collectionneurs privés ou aux grands musées alpins. Selon leur fantaisie, leurs références, leurs préoccupations, ils se sont approprié l'envers du décor et ont imaginé ce qui s'est passé avant, pendant, après la scène représentée. Que la montagne leur soit familière ou étrangère, ils ont retrouvé les thèmes traditionnels de son imagier : alpinistes en péril, avalanches, troupeaux et bestiaire fantastique, tempêtes et ciels radieux, refuges et chaumières pittoresques, torrents et glaciers et les ont abordés souvent avec humour, parfois avec pessimisme, toujours avec délectation. Les peintres d'hier à l'honneur sont Charles BERTIER, Eugène Victor BOURGEOIS, Edouard BRUN, Gustave DORE, Emile GODCHAUX, Laurent GUETAL, Jean Baptiste Louis GUY, Ernest Victor HAREUX, Paul HELBRONNER, Johan Barthold JONGKIND, Johann WILHELM, Julius KÖHNHOLZ, Karl-Joseph KUWASSEG, Peter Vilhelm Carl KYHN, Gabriel LOPPE, Mathias Gabriel LORY, Bénédict MASSON, Alexis Nicolas NOËL, Diodore RAHOULT, Hippolyte RAVANEL, François Edme RICOIS. Quant aux dessinateurs contemporains s'étant prêté au jeu : ALFRED, Olivier BALEZ, Fred BERNARD, BOUCQ, BUCHE, CHABOUTE, Glen CHAPRON, COSEY, Nicolas DEBON, Jean-Yves DELITTE, DROUIN, ESPE, David EVRARD, Amélie FLECHAIS, KERAMIDAS, Malo KERFRIDEN, Timothé LE BOUCHER, LOUSTAL, MISS PRICKLY, Mélissa MORIN, PHILAN, Jean-Marc ROCHETTE, Olivier SUPIOT, Didier TARQUIN, TEBO, Ronan TOULHOAT et Olivier VATINE. Il en résulte de ces dialogues artistiques vingt-huit diptyques, pour une soixantaine d'oeuvres au total, présentés au couvent Sainte-Cécile à Grenoble dans une exposition conçue par par le Fonds Glénat pour le patrimoine et la création, à découvrir du 6 décembre 2019 au 14 mars 2020.

12/2019

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Policiers

La nuit tombée sur nos âmes. Gênes, 2001

" Les habitants de Gênes ont fui ou se terrent chez eux. La ville est déserte et l'état de siège a été proclamé. " Un grand roman noir sur les coulisses du sommet altermondialiste de Gênes en marge du G8, et comment les affrontements entre manifestants et forces de l'ordre se sont soldés par la mort de Carlo Giuliani, abattu d'une balle en pleine tête par un carabinier. Gênes, juillet 2001. Les chefs d'Etat des huit pays les plus riches de la planète se retrouvent lors du G8. Face à eux, en marge du sommet, 500 000 personnes se sont rassemblées pour refuser l'ordre mondial qui doit se dessiner à l'abri des grilles de la zone rouge. Parmi les contestataires, Wag et Nathalie sont venus de France grossir les rangs du mouvement altermondialiste. Militants d'extrême-gauche, ils ont l'habitude des manifs houleuses et se croient prêts à affronter les forces de l'ordre. Mais la répression policière qui va se déchaîner pendant trois jours dans les rues de la Superbe est d'une brutalité inédite, attisée en coulisses par les manipulations du pouvoir italien. Et de certains responsables français qui jouent aux apprentis-sorciers. Entre les journalistes encombrants, les manoeuvres de deux agents de la DST, et leurs propres tiraillements, Wag et Nathalie vont se perdre dans un maelstrom de violence. Il y aura des affrontements, des tabassages, des actes de torture, des trahisons et tant de vies brisées qui ne marqueront jamais l'Histoire. Qui se souvient de l'école Diaz ? Qui se souvient de la caserne de Bolzaneto ? Qui se souvient encore de Carlo Giuliani ? De ces journées où ils auront vu l'innocence et la jeunesse anéanties dans le silence, ils reviendront à jamais transformés. Comme la plupart des militants qui tentèrent, à Gênes, de s'opposer à une forme sauvage de capitalisme. Pour La guerre est une ruse : Grand Prix du roman noir du festival du film policier de Beaune 2019 Prix des lecteurs Quais du polar 2019 Prix Marguerite-Puhl-Demange du Festival Le Livre à Metz - 2019 Etoile du polar Le Parisien 2018, Prix du noir historique 2019, du salon du livre Les Rendez-vous de l'histoire de Blois Pour Prémices de la chute : Prix Moussa Konaté du roman policier francophone du festival Vins noirs de Limoge 2019 Pour l'ensemble de la trilogie Benlazar : Grand prix de littérature policière 2020

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Sciences politiques

J'aurais voulu être français

Au départ de ce livre, une indignation. Quand, en 2015, les réfugiés du Proche-Orient se sont présentés aux portes de l'Europe, nous avons entendu pour ne pas les accueillir les mêmes arguments que ceux qui furent opposés en son temps au propre père de l'auteur. Guy Sorman se livre ici à un exercice inédit : le tressage serré de l'autobiographie et de l'essai. Fils d'un loueur de chevaux de Varsovie, son père a fui la Pologne en 1916 pour échapper à l'enrôlement dans l'armée russe, puis l'Allemagne en 1933 pour échapper aux hordes nazies, puis Paris en 1940 pour échapper aux Allemands, puis le Lot-et-Garonne en 1942 pour échapper aux gendarmes français : une vie dans le siècle, pourchassé par les séides de Lénine, Hitler et Pétain, à courir plus vite que les idéologies totalitaires. Le fils Guy aussi, à sa manière, rencontre la grande histoire : son cousin Herschel Grunspan (Grynspan) a tué Ernst Von Rath, secrétaire de l'Ambassadeur d'Allemagne à Paris, servant de prétexte au déclenchement le lendemain de la Nuit de Cristal. Il passe son adolescence à Sartrouville où opère le bon docteur Destouches, alias Louis-Ferdinand Céline ? Le " N " de trop du patronyme Sormann (décret de naturalisation de ses parents en 1947) va-t-il le poursuivre toute son existence, rappelant une Odyssée commencée en 1492, passant par Istanbul, Varsovie, Berlin, Paris, New York ? Ce père voulut être américain mais n'y parvint pas. Le fils, lassé de n'être que français, ou plutôt de découvrir à 46 ans qu'il était demeuré apatride aux yeux de la loi française (pas recensé en 1947, tous ses efforts pour " faire un bon français " : études brillantes, ENA, Légion d'honneur, élu local, épouse et enfants catholiques, cabinet d'Alain Juppé, initiation à la franc-maçonnerie, échoueront devant un fonctionnaire de police de Boulogne-Billancourt au moment de renouveler sa carte d'identité) a opté pour la double nationalité. Il raconte ici avec entrain et cocasserie les épisodes les plus marquants d'une vie à cheval entre deux nations : le plus américain des français et le plus français des américains n'est-il pas le mieux placé pour décrire de l'intérieur ce qui distingue profondément ces deux pays aux prétentions universelles ? Pas seulement la nature de leur vision du capitalisme, mais plus profondément, leurs relations respectives au corps, à l'espace, à la religion, à la charité, à autrui, à la vérité, à la transcendance... Et à l'ego : ses portraits sans concession des grands de ce monde en " pompeux cornichons " réjouiront tous les lecteurs !

10/2016

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Critique littéraire

François Rabelais

François Rabelais (1483 ou 1494 ? - 1553) est l'un des auteurs français qui a fait couler le plus d'encre. Ses écrits, sur lesquels la recherche littéraire la plus avancée ne s'est, aujourd'hui encore, pas toujours mise d'accord, ont déclenché de nombreuses polémiques passionnées, qui ont souvent dépassé les frontières du monde littéraire proprement dit. Des sciences humaines aux sciences de la nature, tous se sentent concernés par cette oeuvre totale. Aux nombreux commentateurs s'ajoutent encore ses admirateurs, imitateurs, continuateurs, adaptateurs à l'usage de la jeunesse, illustrateurs, metteurs en scène. Tout un chacun, dans la société française, se sent capable de prendre la parole, un jour, sur Rabelais. Car plus qu'un homme de lettres, plus qu'un auteur de la Renaissance, l'homme, par son oeuvre, est devenu une sorte de figure portée au rang de mythe français, comme l'atteste le gigantisme de cette bibliographie. Le présent volume passant d'abord en revue les éditions et les traductions, fort nombreuses du XVIe siècle à nos jours, a essayé de rendre compte du foisonnement et de l'hétérogénéité des écrits consacrés à Rabelais, en France comme ailleurs... Une telle entreprise, que la Librairie de Saint-Victor n'aurait pas refusé d'accueillir dans ses rayonnages, aurait sans doute amusé Rabelais lui-même.Guy Demerson est Professeur honoraire de langue et littérature de la Renaissance à l'Université Blaise Pascal (Clermont II). Il a publié notamment, avec la collaboration de Michel Renaud, et, pour les oeuvres latines, de Geneviève Demerson, une édition des Œuvres Complètes de Rabelais. Avec le concours de ses étudiants, il a annexé à cette édition une translation de l'oeuvre en français moderne (Paris, Seuil, 1973, révisée en 1995). Il a consacré à cet auteur un ouvrage d'ensemble (Rabelais, Paris, Fayard, 1992) et une étude sur son esthétique (L'esthétique de Rabelais, Paris, SEDES, 1996). Quelques-uns de ses articles sont recueillis dans Humanisme et Facétie (Orléans, Paradigme, 1994).Myriam Marrache-Gouraud, Agrégée de Lettres Modernes et Docteur ès Lettres en Littérature française de la Renaissance, enseigne à l'Université de Poitiers. Elle a publié une étude remarquée sur Panurge (Hors toute intimidation. Panurge ou la parole singulière, Genève, Droz, 2003), ainsi que de nombreux articles portant sur la fiction rabelaisienne. Elle participe au Dictionnaire des objets merveilleux de la littérature (articles sur Rabelais). Parallèlement, ses recherches ont porté sur l'étude des procédés esthétiques et rhétoriques qui sont à l'oeuvre dans les cabinets de curiosités (articles et co-édition scientifique, avec P. Martin, du Jardin et cabinet poétique de Paul Contant [1609], Presses Universitaires de Rennes, 2004).

01/2011

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Théâtre

Les Cenci

Si l’on tente de reconstituer l’état d’esprit d’Artaud avant et pendant la mise en oeuvre des Cenci, il faut se débarrasser de deux images : de celle du poète foudroyé, abruti par les électrochocs qu’on lui administrera pendant la guerre à Rodez ; de celle du rêveur inconscient qui se croit en mesure de réinventer le théâtre et qui subit, lors de la représentation de sa pièce aux Folies-Wagram, en mai 1935, un échec cuisant et définitif. Un retour en arrière s’impose : en 1934, Artaud est tout sauf un perdant. Librement inspirés de Shelley et de Stendhal, Les Cenci ne sont pas une pièce psychologique. Les personnages n’intéressent Artaud que dans la mesure où ils sont les supports de forces qui les dépassent, reconnaissables néanmoins comme nos semblables par quelques traits d’humanité commune. Ce qui frappe dans l’aventure de Béatrice Cenci est la démesure qui peut facilement basculer du tragique dans le grand-guignol : drame de viol et d’inceste mâtiné de touches politiques et antireligieuses, où le vieux Cenci règle ses comptes à la fois avec Dieu, le pape, ses pairs, sa famille et lui-même. Le crime est suivi d’une vengeance. Les Cenci, tels que la pièce a été reçue par Artaud de Shelley et de Stendhal et telle qu’il l’a récrite, est à la fois un drame romantique avec son héros du mal, sorte de Faust luciférien ; une pièce d’intrigue avec son complot, ses séides, ses comparses et ses coups de théâtre ; un mélodrame où viendrait pleurer Margot ; une oeuvre sentimentale où s’exhale la plainte des enfants et de la belle-mère contre la méchanceté du père et du mari. Artaud concevait cet ensemble comme un compromis équilibré entre des tensions conciliables : « J’ai essayé de faire parler, non des hommes, mais des êtres ; des êtres qui sont chacun comme de grandes forces qui s’incarnent et à qui il reste de l’homme juste ce qu’il faut pour les rendre plausibles au point de vue de la psychologie ». Aujourd’hui l’on dira que Les Cenci ne sont pas une oeuvre à percevoir comme un spectacle à voir et à entendre, avec les yeux de l’esprit et les oreilles de l’imagination, dans toutes ses dimensions non écrites et relevant de la seule initiative du metteur en scène-maître d’oeuvre : tension des silences, rythme des violences, bruitage et broyage des mots, musique des lumières et des mouvements, métamorphose des affects en gestes symboliques ; en somme, interpénétration constante et imprévisible de tous les possibles d’un spectacle, cette interpénétration étant sensible, à la lecture, par le nombre et l’importance des indications scéniques.

07/2011

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Russie

Voyage au pays des Ze-Ka suivi de Le Chemin vers l’Occident

Les Ze-Ka ou Zeks (abréviation écrite sous la forme "z/k" de "zaklioutchonny kanaloarmeets") ce sont les "détenus-combattants du canal" , ces esclaves d'un des grands chantiers soviétiques du début des années 1930, le canal mer Blanche-Baltique. Le terme désigne par la suite tout détenu des camps du Goulag. Comme l'écrit Julius Margolin : "Le pays des Ze-Ka ne figure sur aucune carte soviétique et ne se trouve dans aucun atlas. C'est le seul pays au monde où il n'y a aucune discussion sur l'URSS, aucune illusion et aucune aberration". Enfin publié par nos soins dans son intégralité en 2010, sous son titre original, le Voyage au pays des Ze-Ka est l'un des plus bouleversants témoignages jamais écrits sur le Goulag. Le livre était précédemment paru, abrégé, en France en 1949 sous le titre La Condition inhumaine, bien avant les chefs-d'oeuvre de Soljénitsyne et de Chalamov. Cet hallucinant récit de cinq années passées dans les camps soviétiques ne le cède en rien à ceux de ses célèbres successeurs, ni pour la qualité littéraire, ni pour l'acuité de pensée et la hauteur de vue avec lesquelles l'auteur s'efforce de donner un sens à son expérience, aux limites de l'humain. "Il est absurde et incompréhensible qu'un livre de l'importance de Voyage au pays des Ze-Ka, [... ], n'ait jusqu'ici jamais pu figurer à sa place dans les bibliothèques : aux côtés de Si c'est un homme, de Primo Levi et des Récits de la Kolyma, de Varlam Chalamov (entre autres, mais avant tout) ; autrement dit, aux limites et au coeur de ce que la littérature peut révéler de l'espèce humaine" , écrivait dans Libération, Philippe Lançon au moment de sa parution. Douze ans plus tard, notre seul best-seller est devenu un classique de la littérature sur les camps, il a été traduit chez de grands éditeurs en Allemagne, en Pologne, et aux Etats-Unis (préfacé par l'auteur de Terres de sang, Timothy Snyder). Dans sa présentation du livre, en 2010, Luba Jurgenson écrivait : "Margolin fut témoin de cette page de l'histoire encore insuffisamment connue en France qui fait suite au pacte Molotov-Ribbentrop, à savoir la répression soviétique contre les citoyens polonais affluant massivement de la Pologne occidentale et, plus généralement, le nettoyage des confins pratiqué dès le début de l'occupation soviétique sur les territoires destinés à faire partie de l'URSS. Ces purges, qui visaient à la russification des populations, devaient assurer en premier lieu la destruction des élites et des institutions démocratiques, étape déjà réalisée partout ailleurs en Union soviétique". La Russie de Poutine, en se livrant à nouveau à ce qui s>apparente au "nettoyage des confins" de sinistre mémoire, s'est hélas chargée de rendre au Voyage au pays des Ze-Ka une brûlante actualité, et il était donc urgent de rééditer dans une collection de grande diffusion. Pour cette réédition, le livre est augmenté des neuf chapitres dans lesquels, sous le titre "Le chemin vers l'Occident" , l'auteur relate son retour en Palestine depuis Slavgorod, en Asie centrale, où Margolin s'était rendu à sa sortie du goulag, jusqu'à son embarquement à Marseille, en passant par la Pologne où il retourne à Lódz, où il marche au milieu des ombres de ses concitoyens juifs disparus "comme un somnambule" . Et des repères cartographiques qui permettent de suivre ses tribulations.

11/2022

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Grossesse et maternité

Le guide zéro tabou de la grossesse. Tout ce qu'on ne vous dit pas et plus encore

Humoriste, Elodie Arnould est aussi une maman qui a eu envie de dévoiler tout ce que vous (ne) voulez (pas) savoir sur les joies de la grossesse ! Enfin un guide sur la grossesse qui va vous faire mourir de rire ! Comme elle le dit elle-même : " De la salivation d'escargot, aux culottes en filet en passant par les selles noires de femmes enceinte. Rien ne vous sera épargné. " Avec des illustrations de Maman sa mère ! Elodie s'est rendue compte que de toutes ses vidéos, celles dans lesquelles elle abordait la grossesse avaient encore plus de succès... Un vrai guide qui débute avec le désir de grossesse, en passant par la découverte de la (a priori) bonne nouvelle, puis des 9 mois qui s'ensuivent : mois par mois, Elodie nous explique tout (pour de vrai) mais avec un humour sans faille. Des tests, des quiz, des témoignages viennent pimenter le texte. Avec 35 illustrations de maman sa mère, qui s'est spécialisée dans les dessins de maternité. Un exemple étant mieux qu'un long discours, voici le test " Es-tu prête pour la grossesse ? " o Ca ne me dérange pas de chausser du 47 o Je peux avoir une énorme poitrine sans me lancer dans la télé réalité o J'aime être essoufflée pendant une sieste o Je peux me passer d'alcool pendant 1 an , quoi ? ça ? Ooh c'est juste une petite bière. Du coup je peux aussi me passer de sexe (lien de cause à effet) o J'aime le suspense et les surprises o J'adore inspecter tout fluide sortant de mon corps o J'aime qu'on me chouchoute mais en même temps je " n'exagère pas ! c'est pas une maladie " o J'adore ne rien faire et doubler les gens dans la file d'attente o J'aime le gouts des pâtes anti remontées acide o J'aime trainer en pyjamas o J'ai hâte de sentir les coups de mon bébé o Ca ne me dérange pas d'être tout le temps inquiète o J'adore recevoir des conseils o J'aime péter en public o Je suis une petite dormeuse o J'aime bavasser quand on m'inspecte le vagin avec 1, 2 ou 3 doigt selon la capacité d'accueil o J'aime avoir des beaux ongles et de beaux cheveux o J'aime faire pipi o J'aime proposer a mes amis de m'acheter des cadeaux o Je ne sais pas prononcer le mot Gynéco, je préfère dire " gygy " o J'adore les rendez-vous médicaux et les prises de sang o J'adore trainer sur des forums o Ca ne me dérange pas quand mon patron me regarde de travers o J'aime demander une glace à 22h30 et l'obtenir o Ca ne me dérange pas d'être constipée pendant 9 mois o J'aime pleurer o Bonus : J'aime faire croire que je vais accoucher, la tète qu'ils font c'est à mourir de rire, franchement essayez. Réponse : Si tu as coché au moins 10 cases, tu vas bien supporter ta grossesse. Non je rigole, même si tu les a toutes cochées, c'est une aventure formidablement déstabilisante. On adore et on déteste !

09/2021

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Histoire internationale

L'OUEST SAUVAGE DE BUFFALO BILL. Une légende américaine

AUCUN THEME DE L'HISTOIRE MODERNE n'a autant captivé l'imagination que celui de l'Ouest américain et aucune représentation de cette épopée n'a surpassé les spectacles du Wild West original. Sur cette scène inégalée, les acteurs étaient eux-mêmes d'authentiques héros : Buffalo Bill Cody, Texas Jack Omohundro, Wild Bill Hickok, Captain A. H. Bogardus, Annie Oakley, Doc Carver, Lilian Smith, Captain Jack Crawford (" L'Eclaireur Poète des Plaines "), Sitting Bull et ses Indiens légendaires, Pawnee Bill et May Lillie. Ces vedettes et supervedettes pionnières sont les prédécesseurs des personnages du cinéma et de la télévision des années plus récentes et de la troupe du spectacle de Disneyland-Paris. L'Ouest Sauvage de Buffalo Bill dresse le panorama de ces personnages pittoresques, qui ont façonné l'image de l'Ouest pour le monde entier. Cet ouvrage présente les accoutrements et les costumes originaux et souvent flamboyants, qui faisaient souvent tout le sel des représentations de ces vedettes et il rend hommage à des personnages tels que William Mathewson, reconnu par Cody lui-même comme " le véritable Buffalo Bill ". Les nombreuses illustrations viennent de la collection Michael del Castello sur l'Ouest américain, tandis qu'un chapitre révèle les richesses du Centre Historique Buffalo Bill, Wyoming et du Musée Autry de l'Héritage de l'Ouest de Los Angeles, Californie. Cody et ses contemporains ont fait revivre l'Ouest à des millions de spectateurs grâce à leurs tournées du Wild West Show en Amérique et en Europe. Abondamment illustré et sans égal sur le sujet, l'Ouest Sauvage de Buffalo Bill est un document de valeur pour quiconque s'intéresse à la plus fascinante collection de souvenirs sur l'Amérique et à cette saga exceptionnelle qu'est l'histoire de l'Ouest. Des spectacles originaux sur le Wild West de P. T. Barnum à Hoboken (New Jersey), aux représentations à grand spectacle de vedettes telles que Buffalo Bill et Annie Oakley, on peut voir les armes et les matériels de ces aventuriers qui ont séduit les têtes couronnées d'Europe et fait connaître la saga du Wild West américain au monde entier, introduisant en même temps les noms de Colt, Winchester, Wells Fargo et le Far West dans la légende américaine. Dans cet ouvrage exceptionnel, les auteurs apportent la contribution la plus spectaculaire, la plus somptueuse et la plus détaillée sur Buffalo Bill et sur les étapes du spectacle du Wild West. L'Ouest Sauvage de Buffalo Bill est une chronique incomparable, réalisée grâce à des décennies de recherches et de collectes, enrichies des images des maîtres-photographes Peter Beard et Douglas Sandberg, des documents et des archives de musées ou de collections privées, en particulier celle de Michael del Castello, présentée au Royal Armouries Museum de Leeds pour l'exposition temporaire de l'été 1999 : " Buffalo Bill's Wild West ". Avec plus de 225 planches en couleur et 160 illustrations en noir et blanc, les armes, les affiches, les photos, les costumes, les selles, les équipements, les diligences et, pour la première fois, le chariot-armurerie Winchester du Buffalo Bill's Wild West, sont ramenés à la vie. Les illustrations exceptionnelles, finement détaillées, comprennent plus de 50 affiches et documents publicitaires, plus de 100 photos cartonnées, de nombreuses armes historiques, des objets de publicité, des cartes de visite, et des souvenirs sur le monde du spectacle. Tous les grands champions de tir sont présentés : Buffalo Bill Cody, Annie Oakley, Frank Butler, Doc Carver, Johnny Baker, Pawnee Bill, Lilian Smith, Captain A. H. Bogardus et ses fils, Captain E. E. Stubbs, Curtis Liston, Arizona Joe et beaucoup d'autres, qui sont autant de grandes célébrités du sport et du spectacle de leur époque. Se situant dans la série des ouvrages à succès : Colt, une légende américaine - Winchester, une légende américaine - L'Ouest américain, ce nouvel ouvrage couvre une période fascinante de l'histoire et du spectacle que l'on ne reverra plus jamais.

11/1999

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Critique littéraire

Études germaniques - N°1/2015. Friedrich Heinrich Jacobi

Pierre Jean BRUNEL : Oti et dioti. Les enjeux métaphysiques de l'éthique aristotélicienne dans Woldemar de Friedrich Heinrich Jacobi While Aristotle's authority is being challenged by modern philosophy, Jacobi quotes from his Nicomachean Ethics in Woldemar. Daniel Jenisch's edition of the Aristotle Ethics proves to be a major source for the understanding of the novel's "philosophical intent" . What is the significance of such a philosophical revival of Aristotle as the result of the novel ?? To what extent does the variance between the "commercial society" and the ancient doctrine of virtue throw light upon ethical and metaphysical stakes ?? How does the novel handle the philosophical question of immediate knowledge ?? The reading of Nicomachean Ethics does provide us with a model of conversion for the crisis of the modern subject. Während die Autorität des Aristoteles von der modernen Philosophie in Frage gestellt wird, bezieht sich Jacobi in Woldemar auf die Nikomachische Ethik. Daniel Jenischs Übersetzung (1791) stellt eine wichtige Quelle dar, um die "philosophische Absicht" dieses Romanes zu verstehen. Was bedeutet diese Rückkehr des Aristoteles dank des Romans ?? Inwieweit hat der Konflikt zwischen der modernen commercial society und der alten Tugendlehre eine ethische und metaphysische Tragweite ?? Wie wird die philosophische Frage nach der unmittelbaren Erkenntnis im Roman behandelt ?? Bedeutet die Lektüre der Ethik ein Bekehrungsmodell für die Krise des modernen Subjektes ?? Ives Radrizzani : La Destination de l'homme - la réponse de Fichte à la Lettre ouverte de Jacobi ?? The Vocation of Man is Fichte's response to Jacobi. Fichte follows a double strategy : he provides us with his system of defense against the accusations made to the Doctrine of Science in the Letter to Fichte (subjectivism, solipsism, nihilism), on the other part, he tries to build a link to the non-knowledge of Jacobi. With the ternary structure of the work, Fichte shows its commitment to the position that was already his at the time of the Quarrel of pantheism : he still holds necessary a mediation of Knowledge between Doubt and Faith and doesn't agree the Jacobian salto mortale. But the Knowledge and the Faith staged in the last two books of the work are precisely calibrated to demonstrate to Jacobi their agreement in these two areas. The reaction of Jacobi shows the discrepancy between the expectations of Fichte and the result. Die Bestimmung des Menschen bringt Fichtes Antwort auf Jacobi. Fichte verfolgt zwei Ziele : es gilt auf der einen Seite für ihn, sein Verteidigungssystem gegen die im Brief an Fichte entgegen der Wissenschaftslehre geäußerten Anschuldigungen (Subjektivismus, Solipsismus, Nihilismus) darzustellen, auf der anderen Seite einen Übergang zum jacobischen Nichtwissen zu ermitteln. Mit der dreiteiligen Struktur der Schrift zeigt Fichte, daß er der Position, die er schon beim Pantheismusstreit vertrat, treu bleibt : er hält eine Vermittlung durch das Wissen zwischen dem Zweifel und dem Glauben für notwendig und setzt sich dem jacobischen salto mortale entgegen. Aber die in den zwei letzten Büchern der Schrift inszenierten Wissen und Glaube sind genau darauf abgezielt, um Jacobi ihre Übereinstimmung in jenen zwei Bereichen unter Beweis zu stellen. Jacobis Reaktion zeigt die ganze Diskrepanz zwischen Fichtes Erwartungen und dem Ergebnis. Patrick Cerutti : Naître à l'existence "Je me souviens de cet instant plein de joie et de trouble, où je sentis pour la première fois ma singulière existence" . This paper traces the historical evolution of a metaphor, the one of awakening or birth to being, as it appears in Buffon's, then Rousseau's, Jean Paul's and Jacobi's works. Jacobi, after many modifications of meaning, bases his whole conception of a feeling of existence on it, since it depends on the spirit rather than the senses. "Je me souviens de cet instant plein de joie et de trouble, où je sentis pour la première fois ma singulière existence" . Der vorliegende Artikel gibt die Geschichte der Metapher des Erweckens oder der Geburt zur Existenz wieder, wie sie in Werken Buffons, dann Rousseaus, Jean Pauls und Jacobis erscheint. Durch manche Bedeutungsveränderungen baut Jacobi auf diesem Bild seine ganze Konzeption des Gefühls der Existenz auf, insofern als sie eher von einem Gefühl des Geistes als von der Empfindung abhängt. Alain muzelle : Friedrich Schlegel lecteur critique de Jacobi Jacobis Woldemar is a review Friedrich Schlegel wrote in 1796 from the final version of the novel. With this work, the young writer inaugurates the series of his "Charakteristiken" . Under the influence of Fichte's philosophy, he develops a new form of criticism, a genetic method that explains the poetic works from the point of view of their progressive construction, on the basis that "one can understand a book or a mind only through reconstructing its internal dynamics" . After having showed the weakness of the plot and portrayed Woldemar as a vulgar and selfish immoralist, he refuses to acknowledge the work any specifically philosophical value, arguing that he cannot succeed in finding any consistency in the course of the argument. Finally, the profound unity of the book is to be found, for Schlegel, in the individuality of its creator, whom he defines as a "mystical sophist" . Mit Jacobis Woldemar, einer Rezension, die Friedrich Schlegel 1796 über die endgültige Fassung dieses Romans verfasst, entsteht die erste seiner Charakteristiken. Unter dem Einfluß von Fichtes Philosophie entwickelt Schlegel eine neue Art von Kritik, eine genetische Methode, welche die poetischen Werke aus ihrem Werden erklärt, da man erst "ein Werk, einen Geist [versteht], wenn man den Gang und Gliederbau nachkonstruieren kann". Nachdem er auf die innere Brüchigkeit der Romanhandlung hingewiesen und von der Titelgestalt das Porträt eines immoralistischen groben Egoisten entworfen hat, was ihn dazu führt, Jacobis ethische Lehre in Frage zu stellen, spricht er dem Werk jegliche echt philosophische Dimension ab, da es ihm an einer Kontinuität der philosophischen Gedankenführung fehle. Schlegel erkennt schließlich die eigentliche Grundeinheit des Romans in der Persönlichkeit des Schriftstellers selbst, den er als einen mystischen Sophisten definiert. Sylvie LE MOËL : La traduction française de Woldemar, "roman philosophique et sentimental" - une médiation avortée ?? This study proposes to reassess the only translation in French of the novel Woldemar, published soon after it appeared in Germany but which quickly sank into oblivion. As the first attempt of Franco-German mediation by the publicist Charles Vandenbourg, who, at the time, had emigrated to Germany, it represents an enlightening example of the philological and philosophical stakes specific to the Franco-German intellectual transfer around the 1800s. The current article analyses the initial conditions and the publishing modes of the transfer, the translation strategy of Charles Vandenbourg as well as the revealing role played by the text in resetting the intellectual fields under the Directoire. Although it was a failure, this translation lead up to the penetration of Jacobi's philosophy in France, in a context of the philosophical debates opposing the Idealists and the Ideologists, later echoed by Madame de Staël. Vorliegender Beitrag untersucht die einzige französische Übersetzung von Jacobis Roman Woldemar, die zwar kurz nach der deutschen Originalfassung erschien, dafür aber schnell in Vergessenheit geriet. Als erster Versuch deutsch-französischer Vermittlung durch den nach Deutschland emigrierten französischen Publizisten Charles Vanderbourg stellt sie ein einleuchtendes Beispiel für den philologischen und philosophischen deutsch-französischen Transfer um 1800 dar. Die Studie befasst sich mit den Ausgangsbedingungen und den verlegerischen Modi des Transfers sowie mit Vanderbourgs Übersetzungsstrategien, wobei der französische Text die Neugestaltung des französischen intellektuellen Feldes zur Zeit des Direktoriums erkennen lässt. Dieser scheinbar gescheiterte Transfer nimmt also doch die Einführung von Jacobis Philosophie in Frankreich vorweg, und zwar im Kontext von Debatten zwischen Idealisten und Ideologen, an die Madame de Staël kurz darauf anknüpft. Norbert WASZEK : La référence à Adam Ferguson dans Woldemar de Friedrich Heinrich Jacobi At the centre of this article is an analysis of the presence of Adam Ferguson, a leading member of the Scottish Enlightenment, in Jacobi's philosophical "novel" Woldemar. Although often neglected by Jacobi scholarship, Ferguson is mentioned and quoted approvingly on several occasions in Woldemar, and his implicit impact might reach even further. Initially, the ground for such an analysis is prepared by recalling the empirical evidence for Jacobi's reading of Ferguson as is to be found in the catalogue of his personal library and in his voluminous correspondence. Then, standing back from details of the reception, the wider question is opened, whether an appropriate appreciation of Jacobi's indebtedness to Ferguson might contribute to a correction of certain older images and clichés of Jacobi's thought. Der Beitrag geht einem noch zu wenig beachteten Bezugspunkt von Jacobis Woldemar nach, dem schottischen Philosophen Adam Ferguson, welcher in Jacobis Buch mehrfach ausdrücklich und zustimmend erwähnt und zitiert wird und dessen Einfluss implizit vermutlich noch weiter reicht. Vor dieser zentralen Analyse werden einleitend noch weitere Belege für Jacobis Beschäftigung mit Ferguson aus seinem Briefwechsel und seinen Bibliotheksbeständen vorgestellt und eine kurze Charakterisierung von Fergusons Werk geboten. Ein Ausblick nimmt ein wenig Abstand von den Einzelheiten der Rezeption und eröffnet die weiterführende Frage, ob eine angemessene Würdigung seiner Lektüre von Ferguson dazu beitragen kann, noch immer verbreitete Klischees über Jacobis Denken zu korrigieren. Niall Bond : Ferdinand Tönnies und seine Wechselwirkungen mit der französischsprachigen Welt Research on the institutional establishment of sociology in Europe has for the most part ignored exchanges between the earliest leading French and German sociologists. Yet our research in Ferdinand Tönnies' estate in Kiel has shown us that there were fruitful exchanges and mutual effects between Tönnies and Emile Durkheim, René Worms, Gabriel Tarde and other French-speaking sociologists and philosophers. At the same time, constructions and representations of national traits were obstacles to the fluid transfer of scientific interests and knowledge even across the borders of Europe. This becomes particularly clear when we read Tönnies' and Durkheim's writings during the Great War. Nevertheless, the transposing of Tönnies, who had resisted National Socialism, to other cultural contexts such as the French-speaking world made it possible to deal with his thought in a more neutral and objective fashion than was possible in post-war Germany, which had been traumatised by the recuperation of the term "Volksgemeinschaft" by the Nazis. Dans une grande mesure, la recherche sur la mise en place institutionnelle de la sociologie en Europe a fait jusqu'alors abstraction des échanges entre les premiers sociologues français et allemands. En puisant dans les archives de Ferdinand Tönnies à Kiel, nous constatons toutefois des échanges fructueux et des actions réciproques entre Tönnies et Emile Durkheim, René Worms, Gabriel Tarde et d'autres sociologues et philosophes de langue française. En même temps, les constructions et les représentations de traits nationaux représentaient autant d'obstacles à un passage fluide d'interrogations scientifiques et de savoirs même à travers les frontières de l'Europe. Cela devient surtout clair à la lumière des écrits de Tönnies et de Durkheim sous l'influence de la Grande Guerre. Cependant la transposition de Tönnies, résistant au nazisme, à d'autres aires culturelles comme l'aire francophone a permis un traitement davantage neutre et objectif que celui qui a été possible dans une culture allemande de l'après-guerre traumatisée par l'exploitation du terme de "Volksgemeinschaft" par les nazis. Sonja VANDERLINDEN : Journal fictif, vie romancée, roman, mémoires, confession. Le cas de Tine of de dalen waar het leven woont (1987) de Nelleke Noordervliet The central theme of this contribution is the interaction between fiction and reality in Noordervliet's novel about Multatuli's wife. Speaking is Everdine van Wijnbergen during the last months of her life ?; in a fictional diary she looks back on episodes out of her whole life, with or without Douwes Dekker at her side. This fictional (auto)biography of a historical person is also a confession, an introspection, a self-examination. In this novel three "Tines" appear side by side : the real Everdine, Multatuli's and Max Havelaar's idealized Tine, and Noordervliet's Tine. Nelleke Noordervliet gives a voice to this writer's wife ?; she brings her out of the shadows and offers a nuanced and complex image of her personality. De rode draad in deze bijdrage is het spel met fictie en realiteit in Noordervliets roman over de vrouw van Multatuli. De auteur laat Everdine van Wijnbergen aan het woord tijdens haar laatste levensmaanden ?; in een fictief dagboek kijkt zij terug op episodes uit haar gehele leven, met of zonder Douwes Dekker aan haar zij. Deze fictieve (auto)biografie van een historisch personage is tegelijkertijd ook een biecht, een introspectie, een gewetensonderzoek. In deze roman komen drie "Tines" naast elkaar te staan : de werkelijke Everdine, de geïdealiseerde Tine van Multatuli en van Max Havelaar, en de Tine van Noordervliet. Nelleke Noordervliet geeft een stem aan deze schrijversvrouw, haalt haar uit de schaduw en biedt een genuanceerd en complex beeld van haar persoonlijkheid.

09/2015