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Sciences historiques

Les voyageuses dans l'océan Indien. XIXe-première moitié du XXe siècle, identités et altérités

Cet ouvrage vient combler une double lacune en s'intéressant aux déplacements des femmes au cours du XIXe et au début du XXe siècle encore relativement peu étudiés à ce jour, dans un espace géographique totalement délaissé, l'océan Indien. L'ambition de l'ouvrage est d'analyser ce que disent les voyageuses de l'océan Indien, de ces rivages, de la mer. Il s'agit d'identifier leurs perceptions des populations, de comprendre les regards portés sur les organisations sociales et politiques. Le voyage est examiné autant comme l'appréhension de l'ailleurs que comme une transformation de soi au contact de l'Autre. En quoi ces voyageuses contribuent-elles par leurs récits à la construction d'un imaginaire de l'océan Indien ? Existe-t-il finalement une appréhension féminine de cet espace dont témoigneraient les voyageuses par l'écriture ou la photographie de l'océan Indien ? La richesse de l'ouvrage est liée à l'engagement de douze chercheurs, spécialistes reconnus de l'histoire ou de la littérature du voyage qui viennent apporter et confronter leur éclairage sur la question. Ainsi l'étude permet à la fois de mieux connaître certaines grandes exploratrices telles qu'Ida Pfeiffer, Isabella Bird ou Titaÿna, mais aussi d'aller à la rencontre de personnalités restées dans l'ombre comme Lady Broome, Simone Téry ou encore Edith de Bonneuil...

01/2019

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Littérature étrangère

Essais critiques

Ces textes très divers, écrits entre 1896 et 1937, sont présentés dans leur ordre chronologique. Ils complètent l'autobiographie romancée que Joyce passa sa vie à édifier. Faisant appel à des connaissances historiques, politiques, littéraires, philosophiques et religieuses, chaque exposé, essai, conférence, compte rendu de lecture, article de journal, lettre, poème, rassemblés ici pour la première fois, donne au lecteur une image non falsifiée de la pensée de Joyce. On découvre la source des idées de Stephen Dedalus ou de Léopold Bloom. Ce recueil d'essais facilite l'accès de ce labyrinthe savamment conçu qu'est toute l'ouvre de Joyce. A partir d'un devoir de collégien, «Il ne faut pas se fier aux apparences», écrit par Joyce à l'âge de quatorze ans, on assiste à la formation du sens critique de l'auteur, à la naissance de ses enthousiasmes. On découvre la passion qu'il met à analyser le théâtre d'Ibsen (on retrouve la fameuse conférence de Stephen Dedalus, «Le Théâtre et la Vie», dans son texte original, différent de la version romancée qu'en donne Stephen) ; son ennui et son intransigeance devant certains comptes rendus de lecture fastidieux ; son romantisme lorsqu'il parle de l'Irlande aux Italiens ; sa verve et son humour, enfin, dans ses poèmes satiriques.

04/1966

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Littérature anglo-saxonne

Perles de lune

Sydney, 1995. Lucy Barton vient d'hériter d'une magnifique perle en forme de larme. Ne sachant rien de ses origines, mais convaincue que ce talisman pourrait être la clef de son passé, Lucy ouvre le journal intime de son arrière-grand-mère... Plongée un siècle plus tôt, sur les pas des premiers colons australiens et des pêcheurs de perles. Une femme à la recherche du secret de ses origines. Sydney, 1995. Lily Barton, la quarantaine, vient de perdre sa mère, qui lui a laissé une lettre ainsi qu'un collier de perles orné d'un pendentif en forme de larme. Lilly ne l'avait vu que la seule fois où elles avaient rendu visite à son arrière-grand-mère Olivia, dont elle ignore tout. Avec la lettre, Lily trouve la photo d'un homme, prise à Broome en 1910. Bientôt, elle mettra la main sur le journal intime d'Olivia, dont elle commence la lecture... Nickol Bay, 1893. Olivia et Conrad Hennessy ont quitté Londres pour devenir fermiers en Australie. Ils y découvrent une nature et un environnement hostiles... Débute pour Olivia une longue aventure semée d'embûches, jusqu'au jour où elle fait la connaissance du capitaine John Tyndall, un pêcheur de perles. En plongeant dans le passé de son arrière-grand-mère, Lily découvrira enfin le secret de ses origines. Une saga dont le souffle, les paysages grandioses et la trame romanesque rappellent La Dernière Valse de Mathilda, l'immense succès de Tamara McKinley.

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Critique littéraire

La Transparence intérieure. Modes de représentation de la vie psychique dans le roman

On a souvent lu l'histoire du roman comme la substitution progressive de la vie intérieure au monde extérieur, à mesure qu'aux aventures du héros épique font place les manifestations du courant de conscience. Alternance sans doute, déplacement d'accent, plutôt qu'évolution irréversible. S'y constate le paradoxe par lequel le réalisme romanesque trouve son comble dans la vie intérieure de Molly Bloom - qui ne s'est jamais confiée à personne. Déjà Stendhal, promenant son miroir le long des chemins, y rencontrait aussi, inexplicablement, les pensées et les désirs secrets de Julien et de Fabrice. Mais le " monologue intérieur " n'est que l'une des modalités de la vie intérieure dans le roman. Il fait partie d'un ensemble de procédures narratives que ce livre est le premier à entreprendre de répertorier et de décrire systématiquement. L'analyse typologique, qui prend appui sur l'examen approfondi des textes les plus caractéristiques, n'a pas seulement pour effet de montrer l'importance d'un domaine que privilégie le roman moderne. Au-delà des implications formelles, elle montre qu'en cet " espace intérieur " dont parle Beckett, dans ces " cavernes où sentiment et pensée tiennent leur sabbat ", s'affirment depuis l'origine les virtualités les plus spécifiques du genre. A. B. Dorrit Cohn fut professeur d'allemand et de littérature comparée à Harvard.

10/1981

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Philosophie

L'énigme Nietzsche

Où est passée la pensée de Nietzsche aujourd'hui, qu'est-elle devenue ? Le siècle entamé semble si peu "nietzschéen", aux antipodes de ses avancées et de ses audaces, que l'inactualité de sa pensée peut être le signe d'une promesse d'avenir. Dans cet ouvrage, nous entendons interroger l'héritage nietzschéen ou la pluralité contradictoire des lectures que Nietzsche a suscitées au long du XXe siècle : qu'il s'agisse d'influences explicitement reconnues ou de "l'angoisse d'influence", pour reprendre l'expression d'Harold Bloom, qui s'est manifestée dans de nombreuses oeuvres postérieures. Le rapport inédit que le texte nietzschéen inaugure entre la pensée et la vie, la critique et le soupçon qu'il insinue irrémédiablement dans l'édifice métaphysique et ses concepts cardinaux d'Etre, de Vérité, de Morale et de Conscience ne sont pas restés sans effets sur les générations de penseurs et de créateurs qui l'ont suivi. Pour inventer une tout autre philosophie, libérée des erreurs et du mépris de la chair, de l'ignorance de la musique et de la littérature, Nietzsche a mis son corps, sa vie et sa pensée en scène et à l'épreuve de la folie d'un athéisme radical. Il représente à plus d'un titre, aujourd'hui comme hier, une énigme porteuse d'avenir.

03/2019

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Télévision, radio

Trajectoires d'Aaron Sorkin. Biographie et analyse de son oeuvre

Scénariste star (les séries A la Maison-Blanche (The West Wing) et The Newsroom, les films Des hommes d'honneur et The Social Network), dramaturge à succès et depuis peu réalisateur (Le Grand Jeu en 2017 et Les Sept de Chicago en cette fin d'année 2020), Aaron Sorkin collectionne les honneurs et les récompenses. Ses qualités de dialoguiste sont aujourd'hui majoritairement reconnues - "sans doute le meilleur de notre époque" selon Damon Lindelof, co-créateur de Lost, de The Leftovers et de Watchmen -, chacune de ses oeuvres nourrit le débat. Ses deux premières séries, Sports Night et A la Maison-Blanche, ont participé à la constitution de l'âge d'or télévisuel des années 2000. Pourtant, certains de ses propos (sur les femmes, sur Internet...) et de ses comportements (auprès de ses équipes de scénaristes) ont jadis suscité la controverse. Aaron Sorkin est un personnage public, un auteur très bien établi dans le paysage hollywoodien. Ce livre, le premier en français qui lui est consacré, se veut à la fois une biographie et une analyse de son style, volubile, omniscient, inspiré par les comédies américaines des années 30 et 40. Depuis William Shakespeare jusqu'aux films de Frank Capra, ses influences sont multiples et transversales. Tentons de les cerner en compagnie de Jed Bartlet, de Mark Zuckerberg, de Mackenzie McHale et de Molly Bloom.

01/2021

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Littérature anglo-saxonne

Les boeufs du soleil

Il est dix heures du soir, le 16 juin 1904. Nous sommes à la maternité de Holles Street, à Dublin : Léopold Bloom rend visite à Mme Purefoy, qui est sur le point d'accoucher. On retrouve Stephen Dedalus ainsi que Buck Mulligan, entre autres carabins adorateurs de la dive bouteille. Nous voici dans la plus folle des dix-huit sections d'Ulysse de James Joyce : ce qui se joue dans ce passage relativement autonome (à travers une reprise drolatique de l'épisode des Boeufs d'Hélios de l'Odyssée), n'est rien de moins que l'incarnation sensible de l'anglais en la totalité de ses métamorphoses historiques. Nous assistons en effet à une véritable maturation qui traverse le moyen anglais, passe par le parler fleuri des faubourgs, pour aboutir à l'argot le plus haut en couleurs. On ne voit pas gageure plus grande, texte plus impossible à rendre en français. En 2004, c'est d'ailleurs le seul chapitre de la nouvelle édition d'Ulysse qui n'ait pas fait l'objet d'une nouvelle traduction, après la version de 1929 qui avait reçu l'aval de Joyce. C'était sans compter sur l'audace et la virtuosité d'Auxeméry (lui-même poète, mais aussi traducteur de Pound, H.D., Catulle ou Reznikoff), qui nous offre ici une version des Boeufs du Soleil aussi puissamment jubilatoire que l'originale.

01/2022

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Arts divinatoires

L'Oracle du troisième oeil

Un magnifique oracle de 40 cartes illustrées par Sarah Martin + 1 livre de 128 pages sur l'intuition, le chakra du 3e oeil et comment utiliser les cartes pour développer ses capacités médiumniques Découvrez un magnifique oracle de 40 cartes (divisées en 4 catégories) pour apprendre à booster son intuition et ouvrir son chakra du 3e oeil ! Catégorie "Questions" 1. De quoi ai-je peur ? - Le Chakra Racine (couleur rouge dominante) 2. Qu'est-ce que je ressens ? - Le Chakra Sacré (couleur orange dominante) 3. Où réside ma force ? - Le Plexus Solaire (couleur jaune dominante) 4. Qu'est-ce qui est juste pour moi ? - Le Chakra Coeur (couleur verte dominante) 5. Qu'est-ce que j'ai envie de dire ? - Le Chakra Gorge (couleur bleue dominante) 6. Est-ce que je vois clair ? - Le 3e Oeil (couleur indigo dominante) 7. Quelles sont mes croyances ? - Le Chakra Coronal (couleur violette dominante) Catégorie "Capacités médiumniques" 8. J'entends - La clairaudience 9. Je vois - La clairvoyance 10. Je ressens - La clairsentience 11. Je sais - La clairconnaissance 12. Je parle - Le contact défunt 13. Je touche - Le magnétisme 14. Je crée - Les objets magiques Catégorie "Blocages" 15. Je suis fatigué. e 16. Je réfléchis trop 17. Je ne me sens pas en sécurité 18. Je ne sais pas gérer mes émotions 19. Je ne trouve pas de solutions 20. Je ne me sens pas épaulé. e 21. Je ne comprends pas les signes 22. J'ai peur du changement 23. J'ai peur d'agir 24. Je ne me fais pas confiance 25. Je ne m'écoute pas 26. J'ai peur des autres Catégorie "Solutions" 27. L'intention 28. Les rituels 29. La méditation 30. Les soins énergétiques 31. La guidance 32. Prendre une pause 33. La thérapie 34. L'étude des symboles 35. Le journaling 36. Les rêves 37. L'amour de soi 38. L'alimentation 39. Lithothérapie 40. La prière

02/2022

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Homéopathie

Les traitements homéopathiques de la toux. Toutes les formes cliniques de la toux

La toux est un motif de consultation pluriquotidien. Ses origines sont très nombreuses, infectieuses, allergiques, environnementales, psychiques, etc. Malgré les progrès incontestables de la médecine classique, certaines toux restent difficiles à traiter ou récidivent. L'homéopathie en abordant le patient dans sa globalité prouve son efficacité et son innocuité dans leur traitement. Cet ouvrage s'intéresse à toutes les formes cliniques de toux et dresse l'inventaire, en en précisant la sémiologie spécifique et générale, de l'ensemble des traitements homéopathiques de la toux. Il s'agit là d'un travail inédit. L'auteur : Docteur Albert Scialom, pédiatre-homéopathe, a exercé sa double spécialité pendant plus de 30 ans. Il est également l'auteur de plusieurs travaux portant sur la période obstétricale et néonatale, et a dirigé pendant une dizaine d'années un groupe de recherche et de travail pluridisciplinaire regroupant pédiatres, gynécologues et sages-femmes. Sommaire (extraits) A propos des traitements homéopathiques de la toux Sémiologie spécifique et générale de chaque remède Drosera rotundifolia - Cuprum metallicum - Ipeca - Cina - Corallium rubrum - Carbo vegetabilis - Antimonium tartaricum - Causticum - Arnica - Ambra grisea - Conium maculatum - Cepa (allium) - Bryonia - Sepia - Justicia - Nux vomica - Belladonna - Kalium bichromicum - Antimonium crudum - Pertussinum - Mephitis putorius - Pulsatilla - Ledum palustre - Stramonium - Senega polygala - Sanguinaria - Moschus - Bromium - Anacardium orientale - Kalium bromatum - Chelidonium - Natrum muriaticum - Sulfur - Magnesia phosphorica - Nitric acid - Calcarea carbonica - Dulcamara - Mercurius solubilis ou vivus - Zincum - Hepar sulfur - Badiaga - Kreosotum - Chamomilla - Terrum - Laurocerasus - Rumex crispus - Crotalus horridus - Hydrocyanicum acidum - Cuprum aceticum - Lachesis - Hyoscyamus - Lobelia - Mezereum - Sticta pumonaria - Coffea cruda (rubiacée) - Aconitum napellus - Capsicum - Tabacum - Kalium muriaticum - Baryta carbonica - Digitalis - Graphites - Naphtalin - Carcinosinum - Stannum - Apis - Terebenthina - China - Phellandrinum - Alumen - Angustura - Phosphoricum acidum - Rhus toxicodendron - Syphilinum - Iodum - Psorinum - Magnesia muriaticum - Agaricus - Aailanthus glandulosa - Ignatia - Lycopodium - Allium-sativum - Hamamelis - Indigo - Squilla - Aletris farinosa - Chlorum - Croton tiglium - Cyclamen - Robinia pseudoacacia - Ammonium bromidium - Dirca palustris Focus sur la coqueluche Description clinique de la coqueluche - Epidémiologie actuelle de la coqueluche

12/2022

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Littérature étrangère

Les aventures du capitaine Alatriste Tome 6 : Corsaires du Levant

En ce mois de mai 1627, le capitaine Alatriste et Inigo Balboa, qui a maintenant dix-sept ans, naviguent toutes voiles dehors sur la Mulâtre, une galère espagnole servant d'escorte à des navires marchands. Ils sont à la poursuite d'une galiote barbaresque. Le capitaine donne ses ordres et le comite, fouet à la main, " dessine un pourpoint de rouges coquelicots " sur le dos des rameurs. L'abordage est sanglant et plante le décor historique de ce sixième tome des Aventures du capitaine Alatriste : la turbulente frontière méditerranéenne, croisement de races, de langues et de vieilles haines. Parce qu'ils doivent gagner leur vie, le capitaine et son page feront escale à Oran, où les troupes espagnoles soumettent sans pitié les populations maures, à Malte, à Naples, où règnent des ruffians en tous genres, et surtout, ils livreront de mémorables combats navals dont le plus spectaculaire est celui que la Mulâtre engage, sur les côtes d'Anatolie, contre cinq galères turques en un, bataille digne de celle de Lépante. Mais, dans cette reconstitution historique magnifique et cruelle, la bataille majeure est celle que livre Arturo Pérez-Reverte avec le langage. En redonnant à la langue de Cervantes une extraordinaire modernité, l'auteur a doté les récits de la vie d'Alatriste d'une langue qui leur est propre et élève la série au rang de grande littérature.

04/2008

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Littérature française

Je ne pense plus voyager. La mort de Charles de Foucault

Prenant comme point de départ des éléments nouveaux découverts sur Madani, complice de l'assassinat de Charles de Foucauld (1858-1916), et sur un certain commandant Florimond, qui l'interrogea trente ans après les faits, François Sureau tente de relire l'itinéraire de Charles de Foucauld à la lumière du dénuement extrême dans lequel il a choisi de finir ses jours au milieu du désert. Tout entier abandonné à Dieu, n'ayant converti personne, lâché par l'institution religieuse à la fin de sa vie - c'est la radicalité de Foucauld qui intéresse François Sureau. Radicalité de cet homme qui a grandi dans une famille où dépression et folie de ses parents marquèrent profondément son enfance. Radicalité de sa vie de noceur et d'officier, qui s'oppose à l'extrême pauvreté de ses derniers jours. Radicalité de ce religieux qui s'intéresse aux tribus d'Afrique du Nord, en recueille les poèmes et la langue, quand les colons ne les considèrent que comme des ennemis. Radicalité encore de celui qui voyagea en Afrique du Nord dans un déguisement de rabbin. Radicalité enfin de sa lecture des évangiles, dont il retient la figure de Jésus, parfait anonyme à Nazareth, qui travaille de ses mains et ne prêche pas encore. Après Inigo et Le chemin des morts, François Sureau signe un nouveau récit de vie, où échecs, creux et manques valent plus que hauts faits et triomphes.

03/2016

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Littérature étrangère

Les aventures du capitaine Alatriste Tome 7 : Le pont des assassins

A peine débarqués à Naples après de durs combats contre les Turcs à bord de la Mûlâtre, le Capitaine Alatriste et le jeune Iñigo Balboa se voient confier une mission périlleuse, pour ne pas dire impossible. L’Espagne, qui possède en Italie le Royaume de Naples, la Sardaigne, la Sicile et l’Etat de Milan, se sent gravement menacée par les Etats pontificaux et la République de Venise. Francisco de Quevedo, envoyé du roi Philippe IV, charge le capitaine de prendre part à une conjuration pour assassiner le doge pendant la messe de Noël et imposer par la force un gouvernement favorable à la cour du roi catholique. Parmi les conjurés, les amis du capitaine, Sebastian Coppons et le Maure Gurriato, mais aussi le plus terrible de ses ennemis, Gualterio Malatesta, avec qui Alatriste sera bien obligé de s’entendre. Le temps de la mission, du moins. En cet hiver 1627, c’est une Venise enneigée qui surgit, avec ses soldats, ses boutiquiers, son petit peuple, ses dangers et ses complots, accompagnant les personnages du roman et le lecteur qui se promène dans le livre et dans l’époque, fasciné par la ville que la plume d’Arturo Pérez Reverte rend somptueusement vivante. La recréation de la langue de l’époque et du vocabulaire espagnol mâtiné d’italien n’est pas la moindre des prouesses de ce septième épisode des Aventures du Capitaine Alatriste, sans doute l’un des meilleurs.

10/2012

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Littérature française (poches)

Thérèse et Isabelle

Voici "Thérèse et Isabelle" tel que Violette Leduc l'avait écrit à l'origine, avec ses pages inédites âpres et précieuses, sa langue nue et violente qui témoignent d'une liberté de ton qu'aucune femme écrivain, en France, n'avait osé prendre avant elle. "Thérèse et Isabelle" constituait la première partie d'un roman, Ravages, présenté aux Editions Gallimard en 1954. Jugée "scandaleuse", elle fut censurée par l'éditeur. C'est au printemps 1948 que Violette Leduc, encouragée par Simone de Beauvoir, entreprit la rédaction de ce texte auquel elle va consacrer trois années. Le défi était de taille : "J'essaie de rendre le plus exactement possible les sensations éprouvées dans l'amour physique. Il y a là sans doute quelque chose que toute femme peut comprendre. Je ne cherche pas le scandale mais seulement à décrire avec précision ce qu'une femme éprouve alors. J'espère que cela ne semblera pas plus scandaleux que les réflexions de Madame Bloom à la fin de l'Ulysse de Joyce. Toute analyse psychologique sincère mérite, je pense, d'être entendue". Au début des années soixante, Violette Leduc greffe une partie de "Thérèse et Isabelle" dans le troisième chapitre de La Batârde : elle supprime des passages, resserre des pages, atténue des métaphores, modifie le déroulement de quelques dialogues ; Thérèse est métamorphosée en Violette. L'autre partie est publiée séparément en juillet 1966. Aujourd'hui, enfin, paraît Thérèse et Isabelle comme une oeuvre en soi, dans sa cohérence initiale et sa continuité.

10/2013

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Poésie

La Sorcière de Rome. (suivi de) Depuis toujours déjà

"Depuis toujours déjà... ampleur et exiguïté du temps, lenteur et vitesse, délai et hâte inopportune, bienveillance et malice, continuité et coupure, rêve éternel et rappel à l'ordre, étendue illimitée et impasse. La poésie d'André Frénaud s'interroge à tous les seuils du temps. Elle s'ausculte pour écouter les frémissements d'une pérennité possible. Elle se cherche parmi la débandade des saisons. Automne, le nouvel an, minuit : autant de moments de la quête, transitions hésitantes où ce qui meurt se renouvelle et prépare imperceptiblement sa résurrection. Emporté dans l'éboulement du présent, le poète entrevoit les visages incertains de ce qu'il fut et de ce qu'il sera. Présent, preuve de mort ; passé, preuve de vie : à mesure que l'un s'épuise et s'efface, l'autre ne cesse de redistribuer ses énergies obscures. L'accompli n'aura jamais dit son dernier mot. Reconnaître ce qui n'est plus, c'est remuer les élans de l'avenir, cet "avenir aux fanaux troubles" qui évolue vers on ne sait quelle plénitude ou néant, toujours dévoré par la bouche avide du présent mais englobant ce présent et le prolongeant dans l'infini. "Pas encore finie ma vie puisque j'avoue / l'autrefois", écrit Frénaud dans Les Saisons. Et dans Vieux pays, méditation tortueuse dont l'exergue parle d'une première lueur désormais éteinte qui se réanime dans la mémoire pour créer une éclaircie imprévue et la promesse d'une "vie embellie", il s'exclame : "Oh ! Sachons accueillir / le langage de l'autrefois dans l'âme bouleversée !" Que ce soit abri ou abîme, coquille pleine ou creuse, le prospecteur poétique cherche à pénétrer ce temps d'au-delà du temps. Le sourcier essaie d'y rejoindre le fons originel qui aura toujours irrigué sa fin." Peter Broome.

02/1984

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Littérature française

« Vous n’êtes personne » ... Jusqu’à ce que vous deveniez VOUS

Je me suis bien longtemps fourvoyée à vouloir rentrer dans les cases imposées par notre chère Société. Toutes ces années, il ne me servait à rien de lutter, car ma véritable essence était ailleurs que dans les médias, pour lesquels j'ai étudié six années, puis travaillé et où l'on m'a dit pour m'en remercier : "Vous n'êtes personne" . A tort, on m'a pensée bipolaire, dépressive, anorexique car étiqueter permet de vous ranger dans une case : faudrait surtout pas déranger ! Enfant indigo, je me suis toujours sentie "à part" , sans être capable de poser des mots sur mes maux. J'ai grandi dans l'ignorance de moi-même avec la non-compréhension de mes capacités extra-sensorielles et l'errance médicale. Grâce à différentes rencontres, différents signes et surtout de nombreuses évidences, parsemés depuis mon enfance, ce n'est qu'aujourd'hui, à 33 ans, que je comprends et qu'enfin je perçois le bout à bout du bout. Et oui, le puzzle prend forme. J'ai compris avoir traversé le pire pour accéder au meilleur de moi-même, j'ai identifié que tout ce que je vivais au fil du temps se nommait kundalini, nuits noires de l'âme, éveil et réveil spirituels. Si j'ai longtemps rejeté cette incarnation et ce corps, trop dense, que je cherchais à gommer, je suis désormais éclairée, prête à emprunter mon vrai chemin, celui de ma mission de vie, de ma liberté. Ce recueil, c'est avant tout, ce que furent mes cris d'au-secours, mes cris d'amour. La résultante d'une introspection profonde de plusieurs années... Et d'un pacte d'honnêteté passé, en tête à tête avec moi-même, lors de mes 27 printemps. Un condensé d'espoirs, de forces, de prises de conscience qui m'ont menée à devenir, pour enfin tout simplement : Etre ! Forte de ces chaos vécus, je partage, ici, mes écrits, fruit de ma plume, de mes amertumes, de toutes mes brumes et enfumes ! Je souhaite insuffler espoir à celles et ceux qui sont en mal de s'aimer, de se comprendre, de vivre. La Vérité qui est mienne leur apportera peut-être un éclairage, une possibilité de donner un sens, de se déculpabiliser et de sortir de l'errance. Surtout, j'espère semer un peu de magie dans ce monde de lutte !

03/2019

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Critique

Ainsi parlait James Joyce. Dits et maximes de vie

On a célébré en 2022 le centenaire d'Ulysse, le chef d'oeuvre de l'écrivain irlandais James Joyce et, avec La Recherche du Temps perdu de Proust, l'une des oeuvres majeures de la littérature du XXe siècle. Si la personnalité de Proust nous est connue dans ses moindres détails, la figure de Joyce reste en revanche très énigmatique. Génie ou farceur ? Ou les deux ? A coup sûr Joyce est un écrivain multiple. Il y a l'auteur des Gens de Dublin avec leurs célèbres "épiphanies" . Il y l'autobiographe encore plutôt classique du Portrait de l'Artiste en jeune homme. Et il y a ce livre étrange, Ulysse, qui change tout : dans les 700 p. de cette Odyssée vertigineuse et cocasse, c'est l'universel quotidien qui nous est révélé à travers les faits et gestes de Leopold Bloom au cours d'une unique journé à Dublin. Il y a enfin cette oeuvre testamentaire, Finnegans Wake où se mêlent langues, mythes et rêves, au risque d'en devenir illisible. Comme Proust, Joyce est devenu un mythe. Comme lui il a sa propre géographie. Non pas Combray, Balbec et Venise. Mais Dublin, Paris, Trieste, Zurich. A Nice, au bord de la baie des Anges, un hôtel rappelle qu'ici Joyce a commencé d'écrire Finnegans Wake en octobre 1922. Comme Proust, il a engendré une sorte d'idolâtrie, ses habitudes et ses manies servant de références ultimes. Comment aborder un tel monument à travers un volume de la collection Ainsi parlait ? C'est un défi qu'a relevé Mathieu Jung, spécialiste de l'écrivain irlandais et coordinateur de l'hommage que lui a rendu la revue Europe en 2022. Il nous offre ainsi l'indispensable initiation à une oeuvre-monde.

09/2023

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Littérature française

Les musiciens et la musique

Après avoir exercé sporadiquement sa plume dans Le Correspondant, L'Europe littéraire et Le Rénovateur, où il offrait aux lecteurs des professions de foi esthétiques plutôt que des critiques, Berlioz devient collaborateur officiel et donc critique "professionnel" d'abord, en 1834, à la Gazette musicale de Paris, puis, en 1835, au fort respecté Journal des Débats. Dévoilant ses enthousiasmes en langage précis et sa science en langage transparent, il se révèle plus que sceptique envers musiques et artistes estimés pour leur seule valeur marchande. Parfois il exprime son hostilité aux excès des chanteurs de façon délicieusement satirique. Dans ses Soirées de l'orchestre, recueil, publié en 1852, d'articles et de nouvelles écrits dans les années 1830-1840, mais aussi dans "Les musiciens et la Musique" ; il laisse libre court à une tribune ironique sur la musique de son temps et les facéties des musiciens. Les premiers textes journalistiques de Berlioz consistent en des polémiques dirigées contre les "dilettanti fanatiques" , c'est-à-dire les amateurs au savoir musical limité qui, au temps de la révolution de Juillet, n'appréciaient guère que les broderies, roulades et vocalises du style italien. Le "culte du virtuose" qui motive de telles polémiques est précisément ce qui amène Robert Schumann, en 1834, à fonder la Neue Zeitschrift für Musik, bien que le musicien allemand, pianiste comme le sont nombre de ses collaborateurs, s'en prenne à la virtuosité "insipide" non pas des chanteurs mais des artistes du clavier tels que Czerny, Herz, Hünten et Kalkbrenner, dont les oeuvres inondent le marché européen et suscitent, selon Schumann, un appauvrissement général du goût musical... [cf. Bloom, Peter. "Virtuosités de Berlioz" , Romantisme, vol. 128, no. 2, 2005, pp. 71-93. ]

05/2021

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Poésie

Le Livre de Martin

Ces poèmes s'inscrivent dans un lieu et sont l'histoire : faits énoncés ou passés à travers les canailles de la fiction. Lieux et Histoire visités par des personnages, Martin et Sandra, qui s'y trouvent confrontés. Nous les suivons un jour et une nuit dans les deux parties de LA VILLE ET LE CERCLE. L'histoire de Martin se poursuit comme on retrouve une ville, Toulon. Les livres, de James Joyce, Martin Eden de Jack London, notamment traversent l'ensemble. Les citations (Cummings, Beckett), les allusions (G Oppen, Proust, Celan) dessinent autant de personnages, de faits, de fictions, de paysages, d'exils, de passages. Mise en miroir par la composition: ces deux parties sont construites en sections de 5, 2, 4, 6, 1, 6, 4, 2, 5 poèmes. La troisième partie NOVEMBRE EN PLACE est composée de poèmes de la main de Martin. Ils recouvrent une année. Leurs références y sont nombreuses, certaines récurrentes:, Joyce (Stephen et Bloom), J C Powys (mythologie personnelle et relations amoureuses), Maïakovski (qui en 1921 revoit l'homme qu'il fut en 1915), Khlebnikov, Musil. Poèmes méditatifs dans lesquels la littérature est au coeur, mais aussi les sciences et la théologie. Ici chaque citation est replacée pour le besoin de la pénétration du sujet, de la saison, du mois, d'un état. La vie de Martin est ainsi reprise à travers ses lectures, ses "études" et ses silences enfin. Après une journée et une nuit, c'est une année parcourue dans ce qui devient un retrait face à l'Histoire. Mais cette dernière se trouve, plus que jamais, centrale en ses derniers bouleversements et ses résonances persistantes. Symétrie encore: LA VILLE ET LE CERCLE et NOVEMBRE EN PLACE sont, chacun, composés de 70 poèmes. Obsession de la fondation après la construction. La lyrique après/avec l'épopée.

01/2011

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Romans noirs

Le Guet-apens

Un avion militaire transporte Adriano, vétéran des années de plomb, vers l'Europe, à la suite de son extradition. Réfugié politique en Bolivie, où il se pensait en sécurité après avoir laissé femme et enfant au Brésil, entouré par ses compagnons de lutte et sous la garde d'un gouvernement ami, Adriano a été trahi. Mais par qui ? Est-ce par Martin, l'ami le plus proche, ou par Ramirez, le chef de la police ? Et surtout : n'y a-t-il pas une puissance autrement plus inquiétante derrière l'enlèvement et le rapatriement d'Adriano : le Brésil du "Capitano" et ses services de renseignement. Suivant l'implacable logique de la fuite, Adriano nous fait revivre, depuis sa cellule, son funeste chemin d'exil et les fantômes qui le peuplent. Portrait sans concession et profondément humain d'une Amérique latine en pleine déliquescence, Le Guet-apens est sans doute le texte le plus personnel qu'ait écrit Cesare Battisti. Cesare Battisti est né en 1954 au sud de Rome. Il fait son apprentissage dans les rues d'un quartier populaire. A 21 ans, durant les "années de plomb" , il rejoint la lutte armée. En 1981, il s'évade de prison et s'exile au Mexique. Il vient par la suite s'installer en France et y publie son premier livre, Les Habits d'ombre (Série noire). Réfugié au Brésil pendant quinze ans, c'est depuis Cananéia, une petite ville littorale, qu'il écrira Indio, son premier roman au Seuil. Condamné pour homicides, Battisti est arrêté en Bolivie et extradé vers l'Italie en 2019 - Le Guet-apens fut rédigé derrière les barreaux d'une prison de haute sécurité en Sardaigne. Traduit de l'italien par Vincent Raynaud

09/2022

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Décoration

Textiles du monde islamique

Voici un tour du monde des textiles islamiques, superbement illustré de 700 photographies : tapis de prière brodés de Turquie, manteaux anatoliens en " ikat ", bourses de tricot ottomanes, chaussettes ornées de perles des Balkans, voiles berbères, robes syriennes à motifs en réserve, calottes au crochet iraquiennes, tentures saoudiennes à décor appliqué, robes indigo du Yémen, sacs en soie rayée du Caucase, sarongs en batik d'Indonésie, lés étroits cousus bord à bord d'Afrique de l'Ouest. L'Islam n'a pas seulement propagé l'une des grandes religions du monde depuis le VII siècle, il a aussi créé un vaste réseau commercial qui a permis de développer l'artisanat textile de façon considérable. Le rejet des formes humaines ou animales a poussé les artisans à créer de riches décors, des motifs abstraits, à utiliser la vie végétale ou des formes géométriques, à s'inspirer de la calligraphie et de mettre fortement l'accent sur l'ornementation. Ne sont-ils pas les inventeurs de l'arabesque, ce motif de ligne courbe ininterrompue ? Ils ont créé le coton, la matière première privilégiée de l'habillement (en arabe qutun). Parce qu'ils étaient d'abord nomades, cavaliers toujours en mouvement, ils devaient se charger le moins possible, leurs textiles leur servaient alors de tentes, de couches, de mobilier, de bagages et de décor. Ce fut l'origine de l'emprise qu'ils eurent sur cet art, perpétuant la voie créée par Marco Polo, la " route de la soie ", semant leur savoir jusqu'en Mongolie, Afrique ou Asie du Sud-Est. Le livre est organisée par région et chaque région est introduite par un aperçu historique. Ensuite sont décrites les traditions textiles propres à la région, identifiées par des sous-titres. Chaque technique est expliquée en détail, avec de captivantes informations sur les différents métiers à tisser, les matières premières, les teintures, les types de décors et les spécialités locales. Quelque 700 illustrations splendides, dont des photographies prises tout spécialement pour ce livre et de précieuses images d'archives, forment un panorama visuel exceptionnel. On peut y voir comment se produisent, s'utilisent, se portent ou s'exposent les étoffes d'un bout à l'autre du monde islamique. Leur variété est stupéfiante, depuis les tissus de coton, de chanvre ou de lin et les lainages jusqu'aux soieries et aux velours les plus somptueux, depuis les techniques du patchwork, du tressage et du tricot jusqu'à l'impression au bloc et la broderie de métal précieux.

09/2010

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Physique

Thermodynamique de l’évolution. Un essai de thermo-bio-sociologie

Ils ne sont pas nombreux les livres qui nous donnent la vie. Celui-ci en est un. Il nous donne la vie parce qu'il va nous permettre d'éclairer l'avenir de l'humanité, si celle-ci veut survivre. Pour son auteur, le savant François Roddier, " Ce livre adresse un message aux générations actuelles et futures. L'Histoire montre que chaque fois qu'une société est en crise, elle cherche des coupables et désigne des boucs émissaires. Ce livre désigne le vrai coupable ? : les lois de la mécanique statistique contre lesquelles nous sommes individuellement impuissants. Howard Bloom parle d'un principe de Lucifer sans savoir qu'il s'agit des principes fondamentaux de la thermodynamique. Nos souffrances sont dues à l'entropie liée à notre méconnaissance des lois de l'univers. Lorsque ces lois seront universellement reconnues et comprises, cette entropie aura été évacuée. L'humanité sera enfin capable de prendre en charge son destin et d'atténuer ses souffrances. " Ce livre n'est pas facile à lire. Pourtant, il est génial ? : il nous donne l'intelligence de comprendre une myriade de choses dont le sens nous échappait. Nous comprenons même de façon intuitive ce que nous ne comprenons pas. C'est jubilatoire. Certes, on peut continuer à vivre sans avoir lu ce livre qui pourtant ne donne pas de réponses toutes faites. Il faut alors accepter de souffrir en se demandant où va l'humanité. Certes, ce livre fait partie du débat entre savants qu'ils soient physiciens, biologistes ou sociologues. Mais l'avenir de l'humanité appartient à tous et nous avons le devoir de nous mêler de nos affaires. Comme tous les livres qui nous donnent la vie, celui-ci exige une petite révolution qui dérange les habitudes, les certitudes, les aveuglements, les chapelles. Mais quel bonheur de sortir à la lumière en regardant les choses sous un autre angle.

03/2021

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Littérature Italienne

Nocturne de Gibraltar

Porté par un style versatile et surprenant, Nocturne de Gibraltar s'adonne à un joyeux sabotage du roman d'investigation. A Barcelone, un jeune journaliste interviewe l'écrivain Enrique Vila-Matas. Mais tout va de travers ; le journaliste est retrouvé mort, et Vila-Matas s'est volatilisé. Un détective revêche, "fier ennemi des Lettres" , se lance à la poursuite de l'assassin présumé avec sa soeur, Soledad, médecin légiste et lectrice très cultivée, qui semble être impliquée dans l'affaire bien plus qu'elle ne le devrait. S'enclenche un dispositif romanesque entrelaçant lettres, entretiens et truculentes péripéties (dont un championnat du monde de détectives littéraires où se défient Poirot, Montalbano, Maigret et Sherlock Holmes). Un policier au carré, joueur et diabolique, qui, sur un savant fond d'hommages et de citations, conduit le lecteur jusqu'à Gibraltar, où des poètes revendiquent un espace pour la littérature. L'auteur Né à Naples en 1989, Gennaro Serio travaille pour le journal il manifesto. Il écrit également pour divers périodiques, dont il Venerdì et Alias. En 2019, il a obtenu avec Nocturne de Gibraltar le plus prestigieux prix italien décerné aux primo-romanciers : le prix Italo Calvino. Le jury a salué "l'audacieuse expérimentation métalittéraire menée dans le texte avec une langue polymorphe, dans le sillon des modèles cosmopolites de Vila-Matas et Bolano. Un polar sophistiqué à l'accent ironique et parodique qui voit les personnages voyager dans les lieux de culte de l'écriture en Europe, jusqu'à la Gibraltar de l'immortelle Molly Bloom". Le postfacier Né en 1948 à Barcelone, Enrique Vila-Matas est l'un des plus grands écrivains espagnols vivants. Maître des textes métalittéraires, il mène un travail continu d'invention à partir de sa propre oeuvre. Citons notamment Bartleby et compagnie (2002), Le Mal de Montano (2003) ou Paris ne finit jamais (2004). Comme un jeu de miroir, l'écrivain signe la préface de ce roman qui a fait de lui l'un des protagonistes. La traductrice Après avoir enseigné, puis travaillé en bibliothèque universitaire, Maïa Rosenberger se consacre désormais entièrement à la traduction : essais journalistiques, ouvrages d'histoire de l'art, romans graphiques et littérature.

08/2023

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Littérature française

Tientos. Suivi de L'image la plus grave de la joie

Ínigo de Satrústegui est un écrivain rare, dont la retenue et le scrupule d'écrire semblent en ces temps obsolètes. Ses textes ne s'étendent jamais au-delà de quelques pages. Souvent d'une densité et d'une beauté fulgurante, ils procèdent très exactement de ce dont ils traitent : d'une apparition. Leur objet n'est rien moins que la fragilité de notre sentiment d'être au monde, le primordial étonnement qui tout à la fois le fonde et s'en nourrit. Et le désir de rejoindre la profusion des formes et des matières auquel sourdement il s'accorde. L'esthétique qui se dessine alors vient fondre toute réflexion en mouvements, rythmes, images. : "Le concept peut bien avoir quitté les arts, il n'y a jamais été chez lui, mais eux, qui sont ce va-et-vient pris à l'origine, détiennent les clés de toute pensée". Les courts "essais" rassemblés ici mêlent souvenirs et spéculations devant les oeuvres et devant la vie : l'art d'Hubert Duprat, la crypte de la cathédrale d'Auxerre, des frontons basques, l'enterrement d'un grand-père, des ruines aimées, un bistrot, de fantomatiques études à Salamanque, l'or des années lointaines. Devant nous, épars, ils se tiennent, dans la cadence et dans la grâce. "Représente-toi ce que cela veut dire, mourir : n'avoir jamais été". Attrapée je ne sais où, enfant, dans un livre qui ne m'était pas destiné, cette phrase m'a imprimé par viol le sceau de la Ténèbre - mais encore, et comme un contrecoup, de tout se qui vient et qui subsiste. Rien d'autre peut-être, malgré la frappe et ma jeunesse, que de très ancien et de très fruste, trop éprouvé, trop usé ; pourtant cela se condensait peu à peu sans que je fusse en mesure d'en rendre compte, avec la frayeur et la joie, dans le double sentiment, plus précis au fil des années, que toujours ce qui semblerait d'abord s'offrir à mes yeux se creuserait de soi-même, me demeurerait étranger sans recours possible et que les paroles destinées à le rapprocher comme à le soutenir se disperseraient dans je ne sais quel vide et pourraient aussi bien aller s'appliquer ailleurs. I. de S.

11/2021

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Monographies

Voir mourir Valentine

Vers 1908, un peintre rencontre celle qui deviendra d'abord son modèle, puis sa maîtresse. Lui, suisse, marié, cinquante-cinq ans, s'appelle Ferdinand Hodler. Elle, française, divorcée, de vingt ans sa cadette, s'appelle Valentine Godé-Darel. Leur relation, d'amour et de haine, de liberté et de dépendance, donne naissance à une fille. Nous sommes en 1913. Valentine est alors déjà malade. Un cancer. Ferdinand Hodler s'installe souvent à son chevet. Il l'accompagne dans une lente, mais irrémédiable agonie, qui s'achève le 25 janvier 1915. Les jours suivants, il reviendra la voir morte. Et la peindre. De cette exprience, il a laissé un cycle magistral. Quelque trente peintures, cent vingt dessins, plus d'une centaine de pages de carnets. Sans compter ce qui a été volontairement détruit. Cet ensemble constitue l'une des plus grandes et bouleversantes contributions à l'art moderne européen. Le présent ouvrage en apporte une nouvelle fois la démonstration. "La mort a la beauté de la vérité. [... ] Voilà pourquoi elle m'attire. C'est elle, c'est sa grandeur, que je vois à travers ces traits qui furent aimables, aimés, adorés, et qu'elle envahit. Elle les accable de souffrance, mais en quelque sorte elle les dégage peu à peu, elle leur donne leur plus haute signification. C'est la mort qui a mis, pour moi, sur certains visages leur beauté véritable". Deux volumes reliés cartonnés sous coffret. Préface de Pierre Rosenberg, de l'Académie française. Textes de Gilles Ambresin, Vincent Barras, Diana Blome, Jean-Nicolas Despland, Marina De Toro, Margaux Farron, Niklaus Manuel Güdel, Caroline Guignard, Cécile Oppliger et Anne-Sophie Poirot, sous la direction d'Anne-Sophie Poirot et de Niklaus Manuel Güdel. Ferdinand Hodler, né en 1853 à Berne et mort en 1918 à Genève, est l'un des plus célèbres peintres suisses. Son oeuvre, d'abord marquée par le réalisme et le symbolisme, puis par l'art nouveau, fait partie des contributions majeures à l'éclosion des avant-gardes du XXe siècle. Considéré de son temps l'égal de Klimt et de Rodin, il est aujourd'hui moins connu du grand public. Il a participé - et a souvent remporté des médailles - à la plupart des grandes expositions internationales de son 'poque : l'Exposition universelle de Paris en 1900, la Sécession de Vienne en 1904, l'Exposition internationale des beaux-arts de Rome en 1911, et même l'Armory Show à New York en 1913. Son oeuvre, interrogeant les phénomènes de rythme, de symétrie et de répétition dans la nature, a fortement influencé plusieurs générations de peintres et reste à ce jour un monument de l'art européen.

02/2023