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Philosophie

Si près, tout autre. De l'écart et de la rencontre

Notre vie, ne la passons-nous pas en quête de l'Autre ? De l'autre, enfin, qui soit autre. Or ce tout autre n'est pas à attendre de quelque Là-bas espéré, d'un lointain fantasmé : la pensée ne fera toujours que tourner en rond dans cet imaginaire projeté. Mais il se découvre si près, à portée, dans ce que l'on a trop placidement, paresseusement, assimilé. L'inouï ne tombe pas de quelque ciel féérique, mais s'extrait de ce qu'on foule si négligemment d'instants banals. L'opposé lui-même n'est plus autre, car il ne confronte plus à de l'inconnu : il est désormais posé devant, "en face", diamétralement aligné, et même dramatiquement érigé ; mais déjà assigné, inerte et rangé - l'opposé déjà s'entend avec son autre. De là qu'il faudra, je crois, procéder de façon inverse. Chercher de l'autre, non pas dans ce qui s'annonce à l'antipode, dans le rôle du contraire, qui déjà est complémentaire. Mais plutôt en ouvrant un écart au sein de ce qu'on croirait semblable, le plus à proximité, apparemment le plus apparenté : pour y sonder ce qui s'y fissurerait secrètement d'un autre possible. En émergeant d'un tel écart, cet Autre - Toi - peut être rencontré. J'ai tenté de dresser ici un bilan, paradoxal il est vrai, de ce qui est au coeur de mon travail et qu'il me paraît urgent de penser, au départ de l'éthique et du politique : l'altérité.

02/2018

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Philosophie

Lévinas phénoménologue

" N'oubliez pas que je suis phénoménologue ", disait un jour Lévinas à l'un de ses amis philosophes lors d'une discussion. Tel est le parti que prend délibérément ce livre, écrit par un jeune chercheur japonais, à l'écart des récupérations philosophiques, et le plus souvent idéologiques, dont l'œuvre de Lévinas est généralement l'objet. Avec une audace cependant maîtrisée par une lecture attentive et rigoureuse de tous les textes, avec un esprit critique qui pourra choquer tant il va à l'encontre des idées reçues, l'auteur tente de dégager les structures d'une pensée qui, à travers ses évolutions, se montre d'une remarquable cohérence, dans la confrontation qui n'a cessé de la hanter avec la question du non-sens. Structures, pourrait-on dire, " en feuillets ", qui se redoublent et s'enchevêtrent aux différents registres successivement rencontrés, comme en une amplification des problématiques initiales. C'est bien le phénoménologue de la facticité humaine, d'entrée de jeu à l'écart de Heidegger, qui est ici étudié, et non pas le philosophe rangé sous telle ou telle bannière. Certes, ce livre laisse ouvertes pas mal de questions. Mais c'est là son plus grand mérite. Loin d'induire à un sommeil dogmatique, d'ordre métaphysique, il montre jusqu'à quelles profondeurs inouïes plonge l'œuvre de Lévinas, et quel champ de problèmes la phénoménologie se doit de traiter, tout au moins, puisqu'il s'agit de la facticité humaine, en tant qu'anthropologie phénoménologique.

11/2002

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12 ans et +

Sky Fall Tome 1 : Let the sky fall

Personne ne s'explique que Vane Weston ait pu survivre, enfant, à l'ouragan qui a tué ses parents. À son réveil, étendu parmi les débris laissés par le passage de la tempête, il n'avait pas le moindre souvenir de son passé – à l'exception du beau visage d'une fillette ballotée par les vents. Malgré les années qui passent, elle rend de temps en temps visite en rêve au jeune homme, qui s'accroche à l'espoir qu'elle ne soit pas qu'un fantôme. Il ne croit pas si bien dire. L'inconnue, Audra, est un être de chair et de sang, mais elle n'a rien d'humain. C'est une sylphe, une créature liée au vent, qu'elle sait manipuler pour voler dans les airs, transmettre des messages ou livrer bataille. Sa mission ? Le protéger. Malheureusement, l'histoire se répète : une maladresse et Audra révèle à leur pire ennemi l'existence de Vane. Celle qui vient peut-être de causer sa mort est aussi son seul espoir de survie : le jeune homme n'a que quelques jours pour comprendre qui il est vraiment ou c'est la mort qui l'attend. Les nuages s'amassent à l'horizon, et un vent mauvais balaie les sables du désert… Survivront-ils à l'orage qui se lève à l'horizon ? Retrouvez la patte unique de Shannon Messenger, de dialogues malicieux en scènes d'affrontements homériques, pour une histoire fantastique où brille une fois encore son immense inventivité.

06/2015

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Littérature anglo-saxonne

L'ombre de Lear

L'orage gronde, dans le ciel et les rues de Montréal, et la vie de Béa Rose n'échappera pas à la tempête. Béa a tout perdu. Son emploi, son compagnon, son logement. Mais la jeune femme rebondit, trouvant un emploi de régisseuse adjointe dans une troupe de théâtre itinérante. Cependant, toutes ses certitudes vont s'envoler les unes après les autres... Le directeur artistique de la troupe, Arthur White, est un ami d'enfance qui fait ressurgir à ses dépens de douloureux souvenirs. Le comédien choisi pour jouer le rôle-titre du Roi Lear, Phil, est bien décidé à séduire Béa, malgré la présence de la metteur en scène, Mimi, son ex-femme. Et alors que la jeune femme commence tout juste à prendre ses marques, son père connaît de plus en plus d'absences et de d'errances. Sol, l'homme fier et déterminé, n'est plus que l'ombre de lui-même. Il y a aussi Cara, la petite soeur de Béa, la fille préférée de son père, dont la vie parfaite va voler en éclats... Les deux soeurs vont tout faire pour prendre soin de l'imprévisible Sol, mais l'état de santé du vieil homme dépasse rapidement ce que l'une et l'autre peuvent supporter. Les actes et les scènes s'enchaînent tant bien que mal. Le roi Lear, cette tragédie qui raconte l'histoire d'un homme qui doit choisir laquelle de ses filles mérite de monter sur le trône. Le roi Lear, qui va sombrer au fil des actes dans la folie, tout comme Sol...

05/2021

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Littérature française

Vincent Van Gogh, sa vie dépeinte

Vincent Van Gogh, l'autre, celui qu'on n'a pas vu, pas cru, pas compris. Autour de lui, quelques personnes, toutes bienveillantes ? Qui était-il ? Etait-il ce fou qu'on nous décrit ? Il eut une vie brutale, épistolaire, romanesque. Rejeté par tous, y compris par lui-même. Vincent Van Gogh, c'est aussi l'éternel enfant, le naïf, le généreux qui nourrissait les souris au lieu de s'alimenter et qui s'extasiait devant un orage, trempé jusqu'aux os. Van Gogh pouvait aussi devenir ce volcan qui gonfle, ronfle, entre en éruption. Poussé au bord du gouffre, celui de la déraison, du mépris de soi, il s'est retrouvé immergé dans le chagrin et le désespoir de ne trouver nulle part où aller, nulle part où il serait aimé, compris. Lui qui, sa vie durant, cherchera un nid où se reposer, terminera ses jours dans une petite bourgade près de Paris, un suicide ? Vincent Van Gogh, c'est surtout ce peintre, cet artiste qui peignait ce qu'il ressentait, non pas que ce qu'il voyait. Il aimait peindre ce dont les autres se détournaient, un ouvrier en plein labeur, un amandier tordu et esseulé, lui-même... Nous connaissons toutes et tous Vincent Van Gogh ! En êtes-vous sûr ? Vincent Vallée, tel un archéologue des âmes, est allé chercher une autre vérité et nous l'expose dans ce roman. En couverture, une oeuvre du peintre canadien Mathieu Laca, représentant Vincent Van Gogh dans toute sa brutalité.

04/2019

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Littérature anglo-saxonne

Tarzan et les immortels : le cycle de tarzan n 19

Paru sous forme de feuilleton en 1935-36, Tarzan and the Immortal Men— qui prend le titre de Tarzan's Quest dans sa version livre (1936) — est le dix-neuvième tome du monumental Cycle de Tarzan qui n'en comprend pas moins de 26 ! Sa première publication en français date de 1950. Au-dessus de l'Afrique, l'avion qui emporte Jane est pris dans un violent orage et atterrit en catastrophe. Les rescapés partent dans la jungle : l'un, le prince Sborov, assassine son épouse tandis que Jane disparaît mystérieusement. Tarzan enquête sur sa disparition : elle a été capturée par les mystérieux sauvages Kavurus. Tarzan sauve Sborov, errant dans la jungle, d'un lion gigantesque. Muviro et les Waziris arrivent au village des Kavurus où deux aviateurs qui se sont posés là avec leur avion se font massacrer. Jane a été emmenée dans ce village où règne le roi Kavandavanda. Il a découvert le secret de la jeunesse éternelle, un élixir préparé entre autres avec les glandes et le sang de jeunes femmes. Brown, le pilote, et Tarzan s'emparent de l'avion des deux aviateurs tués et sautent en parachute au-dessus de la forteresse. Ils se précipitent dans le temple. Tarzan abat d'un coup de pistolet Kavandavanda au moment où celui-ci allait poignarder Jane. Ils repartent après avoir récupéré le coffret contenant les pilules de jeunesse éternelle. Mais pour cela, il faut absolument trouver le chemin du passage secret qui leur permettra de s'enfuir...

09/2021

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Science-fiction

Le bureau des défunts Tome 3 : Ligatures

Alors qu'il était directeur du service des Suicidés, Roïn Venkoo a détruit l'existence légale de Syscom. dth, la plateforme informatique destinée à recevoir l'âme des morts. La dirigeante des Défunts veut se venger de lui en le faisant disparaître sans espoir de renaissance. Engagé pour accomplir la besogne, son agent monte un plan machiavélique et l'expédie dans un lieu inconnu et dévasté. Roïn atterrit là-bas, inconscient et gravement blessé. Loin de chez lui, meurtri, sans ses automates ni aucun moyen de communiquer avec eux, Roïn sombre. La dirigeante des Défunts consommera-t-elle sa vengeance jusqu'au bout ? Quel est cet endroit hors du temps où se trouve Venkoo ? Parviendra-t-il à rentrer chez lui ? Et surtout, le désirera-t-il encore ? Antoine Lencou est du genre préoccupé. Nos origines, notre devenir, notre conscience, le but de notre existence, celui de l'univers, où il a rangé ses clefs... Des questions simples, quoi. Et puis, bien sûr, la Mort. D'ailleurs, s'il était breton, son nom, Lencou, s'écrirait probablement ainsi : "L'Ankou" . La Mort. Dans ses récits, la mort est souvent présente. Avec le nom qu'Antoine porte, elle ne devrait pas lui faire peur. Rien n'est moins sûr. Même ses personnages souffrent de ce handicap. Alors, dans le doute, restez courtois avec lui. On n'est jamais trop prudent. Antoine Lencou est aujourd'hui l'auteur d'une trentaine de nouvelles, d'une novella et deux romans. "Ligatures" est le troisième volet de la tétralogie "Le Bureau des Défunts" .

05/2021

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Actualité et médias

Juger les multinationales. Droits humains bafoués, ressources naturelles pillées, impunité organisée

Qu'en est-il de la responsabilité civile des multinationales complices (directes ou indirectes) de violations des droits de l'homme ou de crimes écologiques ? A l'heure du débat autour d'un traité transatlantique qui accorderait encore plus de pouvoir aux multinationales, ce livre tombe à pic. De lourds passés Souvent citées dans le cadre d'enquêtes sur les paradis fiscaux, les sociétés transnationales traînent parfois un lourd passé. On se souvient de l'agent Orange de Monsanto (guerre du Vietnam), d'Union Carbide, responsable de la catastrophe de Bhopal, du delta du Niger ravagé par Shell, des syndicalistes colombiens assassinés sur ordre de Coca-Cola, du drame du Rana Plaza au Bangladesh... Des crimes contre la santé, l'environnement, l'agriculture... Dans cet ouvrage, les auteurs examinent les crimes de certaines entreprises-mastodontes, aussi bien du point de vue économique que sanitaire, écologique ou industriel. Des crimes qui ont fait l'objet de poursuites judiciaires, que ce soit sur un plan national ou international. Ils expliquent également comment, au cours du XXe siècle, ces entreprises ont conquis de vastes marchés, étendant leurs tentacules dans le monde entier. Une montée en puissance - et en impunité - grâce au soutien des pouvoirs publics, notamment des Etats-Unis, et ce malgré la création d'instances de régulation (Banque mondiale, Organisation mondiale du commerce). Ils analysent aussi l'échec des mécanismes d'autorégulation, la formidable émergence de la société civile et enfin les possibilités de justice internationale qui se dessinent aujourd'hui. Car pourquoi ne pas créer une Cour pénale internationale bis, dont la mission consisterait à juger les crimes du secteur privé ? Traité transatlantique et sentiment de toute-puissance de certaines entreprises Ce livre offre des arguments pour contrer l'esprit du projet de traité transatlantique, un traité qui offrirait un pouvoir sans précédent aux grandes entreprises : celui de choisir les lois qui leur conviennent... Un cas concret : l'action en justice de Philip Morris contre l'Etat uruguayen pour sa politique anti-tabac. Ce cas est à étudier de près car il est une sorte de cas d'école de ce qui attendrait les pays européens si, demain, l'Europe ratifiait le traité transatlantique. Les entreprises pourraient alors poursuivre un pays si elles estiment que leur activité commerciale est malmenée par sa législation.

11/2015

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Littérature française

In-finis terrae Tome 1 : Villa Belga. Echos d'une émigration dans le Sud du Brésil (1904-1910)

1904. On émigre pour les "pays neufs". On court vers la fortune, comme ces ingénieurs des chemins de fer belges. On fuit la justice, les lois anticléricales. Ou la terreur, comme ces Juifs de Russie. Un contrat en poche, on embarque sur un steamer, on s'installe dans une cabine de première classe. Sans rien dans les mains, on s'agglomère sur l'entrepont, on sera colon, emportant ce qu'on a de plus cher : une scrupuleuse droiture, un acharnement à réussir dans l'adversité, une fierté de la besogne accomplie, un sens de la fraternité. Le Brésil, jeune république, peuple ses territoires incultes. La Belgique exporte sa révolution industrielle. La petite ville de Santa Maria da Boca do Monte, au coeur de l'état du Rio Grande do Sul, où viennent de s'implanter les grands ateliers d'une compagnie ferroviaire belge, et, non loin, une colonie agricole juive, est un point de convergence de cette révolution, de cette immigration. C'est là que s'érige la "Villa Belga", cité calquée sur les corons, qui donne lieu, ici, à une évocation imaginaire de ce passé perdu de vue. S'y heurtent espoirs, utopies, et sombres desseins de passagers qui ont vu leurs sorts se lier à bord du Paranaguá. Emigre-t-on impunément ? A peine ont-ils débarqué, que Yakov, ses frères et soeurs, et une bande de jeunes Israélites se rendent, en ribambelle, au marché public. Malgré l'abondance de tubercules, de sacs de farines et de fèves, ils ne voient que les fruits, des monticules de fruits, des pyramides de fruits. Leur étonnement devant les étals amuse verduriers et fruitiers, habitués au défilé des immigrants. Un marchand aux oreilles décollées se met à tailler la carapace -comme celle d'une tortue ! s'exclame la petite Ida -d'un fruit insolite qui a la forme d'un obus surmonté d'un chardon. Ça s'appelle abacaxi, soit "ananas", précise l'homme qui, du bout de son couteau, leur en tend de petits morceaux à goûter. Décortiquer une orange ? Non, le plus simple est de faire comme les gamins des docks qui viennent chaparder au marché : un coup de dent pour arracher la pelure à l'une des extrémités, et ensuite en sucer le jus tout en pressant le fruit. Les petits Russes en ont plein les doigts et le menton.

08/2013

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Théâtre

Doña Rosita la célibataire, Le Petit Tréteau de don Cristobal et doña Rosita

" Non, madame. Pour moi, les fleurs sentent l'enfant mort ou le métier de nonne ou l'autel de l'église. Des choses tristes. Là où l'on trouve une orange ou un bon coing, que les roses du monde s'en aillent. Mais ici ! Des roses à droite, du basilic à gauche, des anémones, des sauges, des pétunias et ces fleurs d'aujourd'hui, très à la mode, les chrysanthèmes, décoiffés comme les têtes de petites tziganes. Qu'est-ce que j'ai envie de voir plantés au jardin un poirier, un bananier, un cerisier, un kaki ! " Avec Doña Rosita la célibataire et Le Petit Tréteau de don Cristóbal et doña Rosita, L'Arche inaugure une nouvelle édition du théâtre complet de Federico García Lorca. Comme on le sait, les traductions vivent et meurent avec leur temps. Il était urgent de tenter quelque chose de nouveau. Sur plus d'un plan, Doña Rosita est une pièce intéressante, bien qu'une lecture futile la fasse paraître assez lointaine : nous sommes à Grenade, à la fin du XIXe siècle, une fiancée qui attend désespérément son fiancé ne semble pas être un destin qui nous serait familier. En même temps, la pièce a bien un secret, car l'histoire de Rosita dépasse de loin la " simple " affaire d'un amour déçu. Elle dégage en effet deux perspectives : l'une individuelle et l'autre politique. La perspective politique réside dans la conscience moderne du temps, reflétant la fracture entre la réalité vécue (ici le désir ardent de Rosita) et l'horizon d'attente (le retour du fiancé). Les Lumières et la science moderne nous ont montré le chemin vers cette dichotomie, engendrant, en l'occurrence, amertume et frustration. Au moment où Lorca écrivait l'histoire de Rosita, un sorcier chamarré prétendait guérir les deux maux : le fascisme. Mais l'autre perspective, celle-ci biographique, complète bien cet aspect politique. Depuis sa plus tendre jeunesse, Lorca explore le sentiment d'abandon, de répression provinciale toujours présente chez lui. À 37 ans, lorsque les franquistes l'assassinent, sans procès, dans une carrière près de Grenade, l'amour épanoui, il ne l'a pas connu. Il aura attendu, lui aussi, toute sa vie. Cette Emma Bovary qu'il plaint, il l'a bien comprise.

05/2004

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Actualité et médias

La Règle du jeu N° 57, mai 2015 : Ukraine, une terra incognita en Europe

Ukraine, cette terra incognita. Qu'est-ce que les Français savent au juste de l'Ukraine ? Il y a quelques années, c'était uniquement Tchernobyl (1986). Ensuite, la "révolution orange" et son égérie, la femme à la natte, Youlia Timochenko (2005). Puis, l'Euro-2012. Puis, en 2014, l'Euromaïdan, la fuite du président Yanoukovitch, l'annexion de la Crimée par la Russie, une guerre qui ne dit pas son nom mais qui ronge le territoire ukrainien... Malgré les titres dans les médias, la plupart des Français ont des idées très vagues sur ce pays. Combien parmi eux se rendent-ils compte que le territoire de l'Ukraine dépasse celui de la France ? Que c'est l'un des pays les plus peuplés de l'Europe, avec ses 43 millions d'habitants ? Que ce pays avait connu une sorte de démocratie militaire aux XVI-XVIII siècles ? Que l'Ukraine possède l'une des plus vieilles universités de l'Europe de l'Est, fondée en 1615, bien avant Moscou et Saint-Pétersbourg ? Que la langue ukrainienne n'est pas plus proche du russe que le polonais ? Que de nombreux écrivains et artistes, comme Gogol, Malevitch, Dovjenko ou Alexandra Exter, sont d'origine ukrainienne et se sont inspirés de la culture ukrainienne ? Que l'intelligentsia ukrainienne fut presque totalement exterminée à l'époque stalinienne ? Que les dissidents ukrainiens dont des écrivains et des poètes militant pour le renouveau de la culture ukrainienne ont formé le groupe le plus nombreux de prisonniers politiques sous Brejnev ? Les préjugés sur la proximité linguistique et culturelle entre les Russes et les Ukrainiens sont tels que la culture ukrainienne reste une sorte de terra incognita en France. Fidèle à sa vocation, La Règle du jeu corrige cette injustice et permet à ses lecteurs de découvrir la diversité culturelle ukrainienne, à travers ses écrivains et ses poètes, ses penseurs et ses artistes. Au menu, la littérature, le cinéma, le théâtre, la photographie, les portraits de quelques villes et régions, mais aussi la réflexion historique et philosophique. Mais aussi : Le partenariat de La Règle du jeu avec L'IMEC. Institut mémoire de l'édition contemporaine, offre à nos lecteurs des Rêves inédits de Louis Althusser introduits par Olivier Corpet, Les poèmes plastiques de Fernando Arrabal, Yann Moix continue de partager sa passion pour l'oeuvre de Charles Péguy.

05/2015

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Histoire internationale

Les Jacobites, la papauté et la Provence

Aujourd'hui, le Royaume-Uni se sépare de l'Union européenne, l'Ecosse est tentée de devenir indépendante elles barrières douanières entre les deux Irlande font l'objet de discussions houleuses. Il est plus que temps de revenir sur les origines et l'organisation des pouvoirs politiques dans les îles Britanniques. La glorieuse révolution de 1689 a provoqué une césure mal comprise par la plupart des citoyens des démocraties modernes. Les Jacobites, la papauté et la Provence propose un éclairage original et une interprétation nouvelle de l'exil des Stuart et de leur cour au XVIIIe siècle. Les choix des refuges sur le continent de cette dynastie anglaise et écossaise et de son proche entourage s'avèrent tributaires des bouleversements culturels, religieux, économiques et sociaux qui affaibliront les monarchies de droit divin à l'époque des Lumières. L'exploitarion globale et rigoureuse de données disponibles contribue à expliquer à la fois les succès de nombreuses personnalités jacobites exilées et les destins Tragiques des trois derniers Prétendants Stuart. En dépit de leurs courageuses tentatives de restauration dirigées contre Guillaume III d'Orange, puis contre les nouveaux souverains luthériens venus d'Allemagne, les Prétendants Stuart catholiques ne bénéficieront pas de soutiens de la France, de l'Espagne ou de Rome, à la hauteur des enjeux politiques du moment. Loin de prétendre mettre un point final à l'étude de cette douloureuse transition postrévolutionnaire, l'auteur fournir les informations précieuses permettant un débat éclairé sur cette époque controversée. Il a pu obtenir l'accès à de multiples sources peu utilisées par l'historiographie anglo-saxonne. Tout en suivant les étonnantes fluctuations de comportements des principaux acteurs, il examine sans complaisance les motivations affichées ou secrètes ainsi que les intérêts antagonistes des personnalités participant aux conflits armés ou intellectuels du moment. Il relativise les oppositions traditionnelles de doctrine entre "Tories" et "Whigs" et analyse par d'autres voies la victoire finale de la dynastie des Hanovre. Les traces de ces impitoyables luttes pour le pouvoir se revêtent décisives pour comprendre, en termes de "Realpolitik", l'histoire européenne du XXIe siècle. L'auteur adopte délibérément un point de vue singulier, tout en espérant contribuer à une approche globale de ces années de confrontation violente entre les Iles britanniques et les puissances continentales.

03/2019

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Géopolitique

Le retour des temps barbares. D'une guerre à l'autre

Le 24 février 2022, la planète a basculé dans un conflit d'amplitude mondiale. Deux conceptions de gouvernance, deux types de valeurs, deux manières de concevoir les relations internationales s'y affrontent. Toutes proportions gardées, ce temps ressemble à ce qu'était le monde avant que n'éclate la catastrophe de 1939-1945, qui opposa des nations libres à un régime totalitaire. Pourquoi cette sidération au moment de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, et cette indignation quand les exactions des envahisseurs ont été connues, alors que cette séquence était non seulement prévisible, mais même annoncée, pour qui avait prêté attention à la nature du pouvoir installé en Russie depuis un quart de siècle ? Tel est le questionnement de ce bref et lumineux essai, qui analyse les étapes successives de cette chronique d'une guerre annoncée, dénonce la cécité volontaire, la candeur mercantile et l'aveuglement complice des Occidentaux -singulièrement la France- et se projette dans l'avenir afin d'aiguiser la vigilance et de réarmer les esprits face aux menaces d'un autre grand conflit à venir. Un régime qui opprime son peuple est une menace pour son étranger proche : telle est la tragique leçon que l'Europe centrale et orientale a apprise dans le sang au long du siècle dernier. Ce n'est pas l'extension du domaine de l'OTAN qui fait peur au dictateur russe, ce sont les contre-modèles qui pourraient donner de mauvaises idées à ses concitoyens sous le boisseau : la " révolution des roses " de 2003 à Tbilissi, la " révolution orange " de 2004 à Kiev, les manifestations de Maïdan en 2014, les protestations massives à Minsk contre le trucage de la présidentielle biélorusse de 2020. Une hantise similaire anime les dirigeants communistes chinois qui voient dans la démocratie taïwanaise leur pire ennemi : il est clair que Pékin fera tout pour détruire ce contre-modèle. Nous avons, par cynisme et Realpolitik (notre logique d'Etat classique préfère s'arranger de l'ordre -fut-il dictatorial- existant que d'avoir à affronter les désordres à venir), mais aussi parce que la menace islamiste a diverti notre attention de l'évolution des anciens blocs communistes, été dupes du monde post-soviétique : tâchons au moins de ne pas l'être du monde post-maoïste ! " Le vent d'Est l'emportera sur le vent d'Ouest " prédisait le Grand Timonier : il ne tient qu'à l'Ouest que cette prédiction ne se réalise pas...

02/2024

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Littérature française

Le bleu

Le 11 août, Lomé, Togo. Ce matin-là ou ce soir-là, la lumière était particulière. Elle n'était ni jaune clair comme celle d'un soleil d'Est ni même rougeâtre alors qu'il tombe sur l'Atlantique. A l'horizon, tout était roux, des feuilles des baobabs jusqu'à la route poussiéreuse de la ville. J'avais pourtant déjà été surpris par les couleurs du ciel, allongé sur ma natte en plastique, mais jamais comme ce onze août. J'avais alors décidé que ce serait un jour important, un moment qui allait bouleverser ma vie à tout jamais et qui me permettrait de rompre avec mon existence " d'hier ". Ce ciel, que je regardais sans cesse et depuis si longtemps, m'ordonnait à présent de partir loin, sans rien prendre avec moi, juste peut-être de quoi m'allonger et mon sac-à-dos orange. Ayo est atteint d'une maladie ; il est aveugle d'une couleur. Il n'a rien fait pour la provoquer ; elle survenue en un éclair, violemment et sans qu'il n'ait pu le prévoir. Sans attendre, il décide, à onze ans, de chercher un remède à sa maladie. Il part ainsi sur les routes du Togo, son pays natal, pour ensuite voyager à travers l'Afrique. Il se perdra parfois mais sans faillir à la promesse qu'il s'est faite : guérir. L'histoire ne s'arrête pas là ! Ayo a vécu avant d'être malade ; il a vécu à côté de Pierre et de Madame Duchêne, des personnes qui l'ont enrichi et qui lui ont donné une force peu commune. Oui, avec eux, Ayo a repoussé les limites du mot "espoir". Mais il devra attendre quelques années pour connaître le secret de sa guérison. Où ? Chez Mama, la grande prêtresse de Togoville. Enfin...c'est ce qu'il croit, parce en vérité, l'aventure ne fait que commencer. En effet, à Bamako, au Mali, quelqu'un vient d'atterrir ; elle s'appelle Lincar. Lincar quitte son pays, la Belgique, pour partir enseigner le français dans un lycée de le capital malienne. Elle sort tout juste de l'université. Ayo, lui, a bien grandi ; il est un jeune homme. Le hasard, du moins en apparence, les fait se rencontrer. Un autre chemin s'ouvre alors à eux...

09/2017

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Romans de terroir

La fille du causse

C'est avec enthousiasme et chargé de ses souvenirs d'enfance que Damien Ménestret avait décidé de reprendre la ferme de ses grands-parents perchée sur le causse. C'était sans compter les coups du sort, nombreux pour l'éleveur de chèvres novice qu'il est. Aujourd'hui, au désespoir, il regarde avec insistance la solide poutre du plafond de sa grange et la corde qu'il vient d'y installer. Plus que quelques minutes et tous ses problèmes seront réglés. Mais la vie a bien des tours dans son sac, notamment en la personne de Chloé Beyllet, charmante ingénieure agronome, qui va le convaincre que des solutions existent... Les coups de pied aux fesses que nous donne le destin sont parfois salutaires. Il se passe une main sur le visage, d'un geste las. Je ne sais que dire. Don Quichotte ferraillait contre des moulins, mais il avait au moins du solide face à lui. Nos paysans, eux se battent contre du vent, un vent qui souffle de Bruxelles et des bureaux parisiens. Ils n'ont aucune chance, Je jette un coup d'oeil à la comtoise. Il est presque 20 heures. Mon premier réflexe est de grimacer, de penser que je n'aurais pas fait grand-chose de ma soirée. Puis je revois la corde, l'escabeau, et je sens une douce chaleur monter en mol. J'ignore ce que me réserve l'avenir mals je sais à présent que mon existence a eu un sens : je n'oublierai jamais que je viens de sauver une vie. Mais j'ai peur qu'il n'ait envie de recommencer, plus tard Il faut absolument que je le rassure. - Je vous tiendrai au courant de mes démarches au fur et à mesure. En attendant... Il a un petit rire amer. - Je ne ferai pas l'imbécile. Promis juré !

01/2020

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BD tout public

L'agent secret

"L'Agent Secret a été écrit en 1906, à une période charnière de la carrière de Joseph Conrad. Dans l'esprit de Conrad, le développement de cette nouvelle en feuilleton puis sous sa forme romanesque définitive constitue avant tout un espoir de salut financier. Mais cette tragi-comédie macabre, trop dure et sarcastique pour ses lecteurs edwardiens, connaît à sa parution un échec commercial. En réalité, L'Agent Secret est en avance sur son temps d'une bonne vingtaine d'années. Il faut attendre Greene, Moravia ou Koestler pour mesurer l'importance de ce livre fondateur, qui jette les bases d'un genre moderne, le thriller psycho-politique, où se confrontent la conscience individuelle, les desseins criminels et les soubresauts de l'histoire immédiate, et qui ramène au coeur de la société sa frange la plus mélodramatique - la pègre, le terrorisme - pour démontrer que la trahison, la violence, le cynisme sont des questions morales qui nous concernent tous et non de simples colifichets de la fiction. [...] Etude en plan serré de la faillite morale et du fiasco individuel, L'Agent Secret brosse aussi le tableau visionnaire d'un Londres annonçant la sauvagerie des métropoles modernes. C'est cette dualité qui légitime pleinement l'intervention graphique de Miles Hyman. Son art intemporel, la poésie minérale de son trait, le flou particulier de sa manière, faite de précision délibérément estompée laissent planer sur tout ce qu'il donne à voir une part de doute et de malaise aussi appropriée à la description de l'affreux petit monde gravitant autour de l'échoppe équivoque de M. Verloc qu'à la représentation de ce que Conrad lui-même appelle "la vision d'une ville monstrueuse, cruelle dévoreuse de la lumière du monde". Jean-Luc Fromental.

01/1992

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Littérature étrangère

Funérailles molles

Autour des drames qui ont marqué la réforme agraire chinoise : Une puissante oeuvre littéraire qui traite de la mémoire et de l'oubli. Le roman Funérailles molles aborde le sujet sensible de la réforme agraire en Chine du début des années 1950, un des épisodes les plus meurtriers de l'histoire récente du pays, très peu traité dans la littérature chinoise en raison des tabous qui lui sont attachés et des traumatismes laissés dans la population. Inspiré d'une histoire vraie, le récit part d'allusions voilées aux faits douloureux qu'une vieille femme a choisi d'enterrer dans l'oubli pour ne plus en subir le traumatisme répété, et se déroule au gré des tentatives de son fils pour les reconstituer, le tout conté par un narrateur extérieur qui tente lui-même de comprendre. Publié en août 2016 aux très officielles éditions Littérature du peuple, le roman a été bien reçu et n'a pas suscité de critique majeure jusqu'à ce qu'il soit couronné du prix Lu Yao, en avril 2017. Il a alors fait l'objet de vives attaques de la part d'une frange ultra-conservatrice du Parti. Interdit mais continuant de circuler, il a suscité un vif intérêt et des commentaires très positifs de nombreux lecteurs et internautes chinois qui ont spontanément apporté leurs propres témoignages et observations personnelles. Ce roman apparaît comme un document littéraire aussi intéressant par le fond que par la forme. Il dépasse le cadre de la réforme agraire chinoise pour livrer une réflexion toujours actuelle qui nous concerne tous sur la tentation de l'oubli et le devoir de mémoire dans un contexte où la vérité historique s'avère insaisissable.

02/2019

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Droit

La vie privée de la personne protégée. In memoriam Thierry Verheyde

La vie privée de la personne protégée suscite le respect de tous, y compris des organes de la protection juridique des majeurs. Renforcée par des secrets professionnels, la règle de principe est sitôt proclamée qu'elle cède devant de nombreuses exceptions. Toutes fondées sur la sauvegarde des intérêts de la personne protégée, ces dérogations se manifestent par l'accompagnement ou la substitution d'un tiers pour prendre en charge la personne protégée ou ses biens. L'intervention de ce tiers protecteur qui recherche des informations personnelles (notamment médicales ou patrimoniales), est parfois vécue comme une intrusion intolérable par la personne protégée. La détermination de la frontière qui sépare le principe de non-intrusion de ses exceptions, et la recherche des fondements qui les justifient, sont les points communs de toutes les communications. Dans le prolongement du colloque de Caen (7 avril 2017), les actes rendent hommage au juge Thierry Verheyde (1958 - 2017) dont les analyses et la jurisprudence ont nourri la réforme du droit des majeurs protégés et accompagné son application (Loi n°2007-308 du 5 mars 2007), dans le souci d'améliorer le respect effectif de leurs droits fondamentaux. LES AUTEURS : C. Alleaume, V. Avena-Robardet, N. Baillon-Wirtz, P. Barincou, A. Batteur, M. Boudjemaï, A. Caron-Déglise, C. Chaput-Le Bars, J. Combret, M. Couturier, R. Devoldère, F. Dupin, C. Dupuy, B. Eyraud, T. Fossier, E. Frago, N. Gallus, B. Graeff, P. Guntz, S. Helleux, V. Le Berre, V. Legrand, O. Leurent, A.-M. Macé, C. Mackowiak, C. Guilarte Martin-Calero, V. Mikalef-Toudic, S. Moisdon-Chataignier, V. Montourcy, A. Morange, D. Noguéro, L. Pécaut-Rivolier, E. Pecqueur, G. Poissonnier, D. Pollet, G. Raoul-Cormeil, M. Rebourg, C. Robbe, F. Rogue, S. Schmahl, I. Tribou, T. Verheyde, M. Wanègue, K. Yamashiro

03/2019

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Histoire ancienne

Les villes des trois Gaules. De César à Néron, dans leur contexte historique, territorial et politique

Les Trois Gaules, nom de l'ancienne Gallia Comata à l'époque romaine, couvraient la plus grande partie de la France actuelle (moins la Provence et la basse vallée du Rhône), de la Belgique, et de la Hollande, ainsi que la frange ouest de l'Allemagne et de la Suisse. Durant les 120 ans qui vont de la conquête césarienne à la mort de Néron, elles ont vu leurs villes, les unes anciennes, les autres nouvellement fondées, s'engager dans un essor général et dans une romanisation en profondeur. Le développement de ces villes - soixante-six - au sens antique du terme (uniquement des capitales de cités ou des colonies), s'inscrit étroitement dans un contexte historique et administratif issu de l'organisation du territoire par César, Auguste et Tibère. Leur localisation répond à un ensemble de critères, parmi lesquels figurent une position centrale dans leur cité, la proximité de cours d'eau et de routes, la présence de sanctuaires et parfois des facteurs militaires. Dans cet essor urbain et ce processus de romanisation, ce sont les Gaulois eux-mêmes qui ont tenu le rôle principal. Tout en se référant à des modèles méditerranéens, ils ont fait preuve d'une grande souplesse dans l'adaptation au terrain. Ils ont adopté un catalogue de formes, de volumes et de décors en grande partie romain, mais ont su conserver néanmoins pour ces villes une grande place à la personnalité gauloise. A partir de données archéologiques, mais aussi de sources antiques dont beaucoup n'avaient pas encore été suffisamment exploitées, le livre apporte de nombreux éléments nouveaux sur les premiers temps de villes dont beaucoup sont devenues aujourd'hui des chefs-lieux de départements, de régions ou d'Etats.

11/1999

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Techniques d'écriture

Ecrire, écrire, écrire

Je me retourne et parcours la distance qui me sépare de cette enfant à la frange blonde. Je la vois qui écrit. Elle forme des lettres. Sa chaise est serrée contre la table ronde de la salle de classe, non loin de la fenêtre qui donne sur la cour de l'école entourée d'une haie et d'une grille et remplie d'enfants qui jouent. Elle est seule assise dans la salle commune, elle se rapproche encore de la table en tirant sa chaise. Les avant-bras posés. Le corps penché, le dos rond. Elle forme des lettres, lentement. Où commence l'écriture ? Dans quel endroit de l'enfance, dans quelle partie du corps (est-ce la main crispée sur le stylo ou le cou penché sur le cahier ? ) ou de l'espace (contre la table ? dans la lumière ? dans la pénombre ? ), dans quel lieu de l'imaginaire, dans quelles histoires, quels personnages ? Et de quoi se nourrit-elle ? de souvenirs, de mémoire, de rencontres, des autres, des oeuvres anciennes ou contemporaines, des livres ? L'écriture est d'abord un geste par lequel on tente de saisir le réel qui parfois se dérobe ou se brouille ? Ou bien tente-t-on de le fuir ? C'est un souffle qui emporte, un élan ? ou le retrait en soi le plus profond ? En une série de courts chapitres, Sally Bonn décrit des pratiques concrètes et les objets de l'écriture, visite des musées ou des pièces d'écrivains (Proust, Walser, Mallarmé) et regarde des images ou des graffs à la recherche de ce qu'elle pense être le secret de l'écrit. Et ainsi nous donne-t-elle à son tour la trace la plus fragile et la plus sensible qui soit : le livre.

02/2022

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Littérature française

Les confidences d'un député provincial du Kongo Central (R.D. Congo)

Ecrit dans un style proche d'une chronique journalistique, cet ouvrage expose, sous le sceau de confidences, les missions d'un Député provincial : légiférer par la voie d'édits, contrôler l'exécutif provincial, effectuer les contrôles parlementaires, etc. Dans un pays comme la République démocratique du Congo, ces missions sont méconnues : le député est devenu l'Abbé Piene ou la Mère Teresa ; il joue souvent le rôle d'assistant social... Tout en étalant les rumeurs qui courent sur l'Assemblée provinciale du Kongo Central, les trahisons et les complots ourdis au grand jour, l'auteur dévoile comment la puissance de l'argent et les mots d'ordre de certaines officines politiques des partis au pouvoir empoisonnent la vie parlementaire sans pour autant réussir à entamer la conscience du Peuple Kongo, représenté par une frange des députés provinciaux responsables. Pour cela, il prend l'exemple de la manière dont ont été élus, en mars et mai 2019, le Président de l'Assemblée ainsi que le Gouverneur du Kongo central. Face à la puissance de l'argent qui corrompt l'être de certains députés, l'auteur trouve dans l'éloquence une arme redoutable pour pousser certains élus du peuple à demeurer intègres, à désobéir aux injonctions de leurs partis politiques et à n'écouter que la voix de leur conscience. Considéré comme le plus grand scandale sexuel au sommet de l'exécutif provincial que le pays ait connu depuis son indépendance, l'affaire Mimigate a conduit l'auteur à réfléchir sur le destin politique du peuple kongo et de son espace géographique qu'est le Kongo central. Il pense que ce destin est intrinsèquement lié à la création d'un parti fort, d'un parti fédérateur qui place l'Homme kongo au cour de sa philosophie et de ses préoccupations, à savoir : la "nouvelle" Alliance des Bâtisseurs du Kongo (ABAKO).

11/2019

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Romans historiques

Pierre trouvé

"Pierre était maintenant un grand garçon. Savait-il que, selon le règlement, il devait quitter leur chère maison à seize ans ? Que l'administration de l'Assistance publique envisageait de le placer chez de braves paysans qui le feraient dormir dans une grange, près de la fosse à purin ou chez des artisans qui mettraient généreusement un cagibi à sa disposition, partageant son gîte avec un corniaud, puant et plein de puces, seul être à lui porter une certaine affection. Ensuite, à dix-huit ans, on l'enverrait à l'armée afin de clore une jeunesse si heureuse, si prometteuse, et de le mettre au service de la France. Puis, on ferait de lui un brave ouvrier, exténué par des journées trop longues, définitivement dompté, une médaille du travail en récompense de sa vie de labeur, un petit cadeau du patron, un homme si généreux, toujours la même boîte de chocolats, offerte le jour de sa mise au rebut. Il pourrait mourir tranquille, regretté de tous et de personne. Bien entendu, il se serait marié avec une bonne pondeuse qui lui aurait fait quatre enfants". C'est ainsi que le directeur de l'orphelinat imagine la vie de Pierre Trouvé, orphelin de père et de mère, laissé à la charge de la Nation en février 1894. Elle aurait pu se résumer ainsi cette existence, de façon froide et linéaire, à l'opposé du récit kaléidoscopique que nous propose Roland Saussac. Des montagnes de l'Ardèche, aux champs de bataille de la Grande Guerre, en passant par Valence, Voiron, Lyon, Casablanca, Roanne ou Paris... Au gré des pérégrinations ou des fantasmagories de son personnage principal, l'auteur écrit pour nous - avec des effets de réel saisissants - la destinée d'un héros ordinaire du XXe siècle.

11/2014

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Ouvrages généraux

Esclavage, religions et politique en Haïti

Marquée par une instabilité politique permanente et une catastrophe naturelle sans précédent (le séisme du 12 janvier 2010), la société haïtienne vit dans un chaos sans fin. Dans ces 14 courts textes, Laënnec Hurbon, l'un des plus grands penseurs haïtiens actuels, tente de comprendre les raisons profondes de cette situation, en la replaçant dans le temps long et dans le contexte plus large de la Caraïbe et de l'Amérique latine. Laënnec Hurbon aborde d'abord la question fondamentale de l'esclavage : les traces laissées par cette expérience sur la société haïtienne sont vivaces, malgré une volonté d'oubli exprimée dès l'instauration de l'indépendance en 1804. L'auteur analyse notamment les rapports entre esclavage, femmes et religions. Les religions jouent en effet un rôle majeur en Haïti : elles furent un outil d'émancipation pendant la période esclavagiste ; elles sont considérées aujourd'hui comme un moyen de répondre à une quête éperdue de sens et prennent une place accrue dans l'espace public, pentecôtistes, adventistes et témoins de Jéhovah en tête. Avancée de l'influence américaine qui met à mal le vaudou, cette attraction traduit aussi un besoin de reconnaissance de la frange la plus laissée-pour-compte de la société à laquelle le politique n'offre aucune perspective, gangrené qu'il est par la corruption. Laënnec Hurbon rappelle à ce titre que depuis deux siècles, Haïti ne parvient pas à instaurer un système politique démocratique qui garantisse égalité entre citoyens et souveraineté nationale. Mais pour construire l'autonomie individuelle comme la souveraineté collective, il faut pouvoir se libérer des séquelles de l'assujettissement et du ressentiment afin de penser un monde à soi, se libérer aussi d'une oligarchie qui mêle pouvoirs politique et économique.

02/2023

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Policiers

Pote de Thanatos

...le visage et le reste du corps s'étaient ligués pour offrir à leurs yeux ahuris un spectacle dantesque.... Elle tentait de se tortiller sur sa lèvre telle une grosse limace orangée... le corps se débattait en tout sens contre un ennemi invisible... 2h du mat... un dimanche d'automne. La sonnerie d'un Smartphone qui soutire brutalement son propriétaire des bras de Morphée. Max Laval, Commissaire de la BAC du 36, constate une fois de plus que les meurtriers respectent rarement le jour du seigneur. Il était loin de s'imaginer que cette enquête allait lui pourrir sa life (vie) et lui flinguer un beau futur retrouvé. Au menu...une amazing run (course stupéfiante) dans des capitales européennes, des cadavres qui s'amoncellent et un killer (tueur) qui surfe allégrement sur le Net pour lui foutre la pression et lui chambouler les neurones. Recherche médicale sur le génome humain, mythologie grecque, fléaux moyenâgeux, civilisation amérindienne s'enchevêtrent dans un subtil ballet qui déstabilise une police pourtant dotée des dernières technologies high-tech. Pour corser le tout voilà que la langue de Shakespeare s'invite au menu et vient perturber sa mother tongue (langue maternelle). Un devoir de mémoire l'a amené à l'écriture. Ses voyages sont une réelle source d'inspiration. Il y puise la substantifique moelle pour y insérer précieusement l'intrigue de ses romans. Get the most out of (prendre le meilleur) de ce qu'il découvre pour vous emporter, par le biais des mots, dans un superbe trip (voyage). ‘J'ai laissé courir mes doigts on the computer's keyboard (clavier d'ordinateur) pour que s'exprime avec délice un autre moi ! Tel un peintre vous offre sa toile à la touche picturale totalement renouvelée !'

11/2015

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Fantasy

Babel. Edition collector

Un acte de traduction est toujours un acte de trahison. 1828. Un jeune orphelin chinois est recueilli à Canton par un professeur et conduit à Londres. Rebaptisé Robin Swift, le jeune garçon consacre ses journées à l'étude des langues dans l'optique d'intégrer le prestigieux Institut royal de traduction de l'Université d'Oxford, plus connu sous le nom de Babel. Berceau de l'argentogravure, les étudiants y exploitent le sens perdu des mots à l'aide de barres d'argent enchantées. Dès ses premiers jours à Oxford, Robin prend conscience que ces travaux confèrent à l'Empire britannique une puissance inégalée et servent sa soif de colonisation, au détriment des classes défavorisées de la société et de ses territoires. Servir Babel revient donc à trahir sa patrie d'origine. Peut-il espérer changer Babel de l'intérieur ? Ou devra-t-il sacrifier ses rêves pour faire tomber cette institution ? Traduit de l'anglais par Michel Pagel "Un chef-d'oeuvre qui confronte le pouvoir et le savoir. Babel est un roman saisissant sur la cruauté de l'Empire et sur la face sombre des sociétés académiques et un mélange extraordinaire de fantasy et fiction historique. Une réalisation monumentale ! ' Samantha Shannon, autrice du Prieuré de l'oranger, d'Un jour de nuit tombée et de la saga The Bone Season. "Absolument phénoménal ! C'est l'un des livres les plus brillants et les plus incisifs que j'ai eu le plaisir de lire. Il ne s'agit pas seulement d'une histoire fantastique, mais d'un récit qui interroge, qui s'empare de l'histoire coloniale et de la révolution industrielle et les remet en cause. ' Shannon Chakraborty, autrice de la saga Daevabad.

11/2023

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Pères de l'Eglise

Les Pères de l'Eglise et les esclaves

Colloque de patristique organisé par l'association Caritaspatrum des 4 au 6 octobre 2019. 1848 : 170 ans se sont écoulés depuis l'abolition de l'esclavage. On peut s'étonner aujourd'hui de la lenteur de la prise de conscience qui a abouti à cette abolition, mais c'est oublier à quel point l'esclavage a constitué une structure indispensable à la pérennité de nombreux systèmes économiques, sociaux et politiques. L'Empire romain était lui-même largement tributaire de cette réalité complexe. Les travaux historiques sur l'esclavage dans l'Empire ne cessent de mettre en lumière des paradoxes. Cet ouvrage cherche à éclairer particulièrement les paradoxes qui surgissent de la littérature chrétienne de l'Antiquité Tardive à ce sujet ; si Paul de Tarse proclame " Baptisés dans le Christ, vous avez revêtu le Christ : il n'y a plus ni esclave ni homme libre... " (Ga 3, 28), il prêche aussi la résignation aux esclaves et la bonté aux maîtres (Col 3, 22-4, 1, Ph 1, 10-19) comme s'il n'envisageait pas de pouvoir contester son maintien effectif. La libération de l'esclavage ne peut-elle se concevoir que de façon spirituelle pour le christianisme antique ? Il s'agira ici de mesurer comment, fils de leur temps, certains Pères ont reproduit les catégories de pensée de leur époque alors que d'autres ont effectivement contribué à l'amélioration du sort des esclaves ; comment certains auteurs chrétiens sont-ils passés de la réflexion théologique à des conséquences pratiques et concrètes (rachats d'esclaves, affranchissements par testament...) ? Des liens explicites existent-ils avec la frange profane déjà prête à ce saut qualitatif ? Finalement c'est le mécanisme complexe de la participation du christianisme à un changement de société qui sera interrogé à travers cette question.

05/2023

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Ecologie politique

Attitude transitions. Une écologie locale en pratiques

Exigeante, la transition écologique est aussi stimulante pour les territoires qui sont appelés à relever de multiples défis : améliorer le cadre de vie en l'adaptant au changement climatique ; atteindre la neutralité carbone ; promouvoir la sobriété ; accroître la résilience face aux risques en respectant les milieux vivants et les paysages... Pour aborder ces sujets sous l'angle de l'action publique locale, six sites de projet ont rejoint le dispositif de l'Atelier des territoires et ont construit des propositions stratégiques d'aménagement durable répondant à des problématiques concrètes. Quelles opportunités de bifurcation écologique l'arrivée d'une nouvelle autoroute offre-t-elle à un département comme l'Allier ? Des alternatives au véhicule individuel sont-elles un moyen de repenser le développement et la gouvernance dans le Sud des Landes ? Quelles perspectives agro-écologiques et de création de filières courtes se dessinent-elles dans deux pays de Bourgogne-Franche-Comté ? Quelle recomposition de son territoire littoral et rétro-littoral l'agglomération sétoise envisage-t-elle pour anticiper les conséquences du dérèglement climatique ? Comment la frange sud-ouest de la métropole nantaise se réoriente-t-elle à travers la restauration et la valorisation de ses ressources naturelles, et en misant sur un aménagement qui favorise la proximité et la sobriété foncière ? Ce livre, riche de cas concrets et de témoignages, s'articule autour de cinq thèmes comme autant de fils conducteurs avec lesquels composer : les paysages, les infrastructures, les modes de vie, les processus de résilience, et les modèles économiques. Témoignant de l'intensité des débats et de la force des enjeux, il s'achève sur un état des controverses rencontrées et des initiatives pour faire évoluer les postures et les politiques publiques et réussir collectivement à accélérer, en tout lieu et au plus près des territoires, la transition écologique.

04/2023

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Théologie

L'apologétique, avenir de la théologie ?

La théologie vit l'exil. Qui de nos jours s'intéresse à elle, hormis une frange engagée ? Où sont les théologiens dans le débat public, les médias ? Qui lit leurs publications ? Frappé d'insignifiance, le visage de la théologie s'attriste d'une obsolescence funeste. Et si son avenir passait par une apologétique forte et renouvelée ? Telle est la thèse audacieuse soutenue par Jean-François Gosselin qui trouve, dans l'exil même, le motif de soutenir cette proposition. Insensé ! diront certains, qui rappelleront aussitôt la déroute de l'entreprise apologétique au siècle dernier, et ses échecs retentissants. De science et de coeur, cet ouvrage procède d'une conviction raisonnée. Pour Jean-François Gosselin, pas question de ressusciter les gloires déchues, mais bien d'accueillir la mal-aimée comme une part essentielle de nous-mêmes. N'est-il pas dans la nature de la foi que d'être annoncée dans des milieux qui lui sont hostiles, que d'entendre et de confronter la contradiction ? Prestigieuse dans l'Eglise ancienne, la littérature apologétique (Fredouille) fut de toutes ces rencontres. Encore faut-il affronter des décennies d'inimitié, et surmonter le " complexe antiapologétique " ambiant, défi auquel l'auteur se mesure en première partie de l'ouvrage. De cette traversée périlleuse émerge une vision d'avenir où l'apologétique tiendrait sa place comme théologie soucieuse de l'expérience humaine (de Lubac) qui, sans s'oublier elle-même, se décentre et rayonne audelà d'elle-même, au devant et au service de ceux et celles qui cherchent et qui doutent. C'est à l'aune de la pensée d'Adolphe Gesché (1928-2003) que l'auteur cueille les prémices d'une apologétique d'avenir qui renoue avec sa raison d'être au creuset de l'épreuve et au feu de l'objection.

07/2021

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Marché de l'art, Argus

Captation et subversion. L'art à l'épreuve du capitalisme tardif

A l'heure où l'industrie culturelle et le système de production entendent capter et détourner à leurs propres fins les stratégies des avant-gardes artistiques, il semble admis que l'art a désormais perdu sa force de résistance. Sous l'espèce d'un design généralisé, le style est en effet devenu un argument de vente, le happening a été récupéré par l'événementiel, et la figure de l'artiste, autrefois marginale, est érigée en modèle d'entreprenariat dans une société qui en appelle à la créativité et à l'autonomie des travailleurs. Pour une frange significative de la sociologie contemporaine, le capitalisme aurait donc entièrement assimilé les formes et les procédés de l'art, ne laissant plus d'autre choix aux artistes que de courtiser des pouvoirs financiers qui monopolisent désormais les leviers de la subversion. Laurent Buffet poursuit un double objectif. Il retrace tout d'abord les étapes de formation de ce "paradigme sociologique de l'art" afin de le soumettre à un examen critique. Il est frappant de constater que la sociologie, empirique en son principe, se montre pour l'occasion aveugle aux propriétés évolutives de son objet, autrement dit aux pratiques artistiques prises dans le développement de leur propre histoire. En mettant en évidence la richesse et la subtilité de ces pratiques, le livre poursuit par conséquent un second objectif : montrer que, face aux divers processus de captation dans lesquelles l'art se trouve désormais entraîné, celui-ci ne cesse de subvertir les conventions artistiques, en grande partie dépassées, au nom desquelles ces phénomènes s'exercent, creusant ainsi des marges nouvelles et insoupçonnées. Refonder aujourd'hui une théorie critique de la culture suppose de faire apparaître les mutations du potentiel de résistance qui continue à opérer dans les formes contemporaines de l'art.

09/2023

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Sciences politiques

L'Europe sous tensions. Appropriation et contestation de l'intégration européenne

Que reste-t-il du rêve européen ? Critiques de l'euro, voix discordantes sur la guerre en Irak, triple rejet du dernier traité et crise financière : l'Union européenne est embourbée depuis une dizaine d'années dans une crise de légitimité majeure et semble bien mal armée pour faire face aux grands défis de ce début de XXIe siècle. Plutôt que de chercher les causes d'une éventuelle " fin de l'histoire " européenne, ce livre analyse les tensions permanentes qui travaillent le continent unifié. En évitant les explications schématiques qualifiant les uns d'europhobes et les autres d'europhiles, de jeunes chercheurs francophones analysent la complexité du rapport à l'Europe d'aujourd'hui au sein de différents groupes politiques et sociaux. Trois grands constats se dégagent. Plus de cinquante ans après les traités fondateurs, l'appropriation de l'Europe demeure aussi partielle que partiale. Partielle d'abord, parce que si les opportunités institutionnelles et financières qu'offre l'Union européenne ont souvent été utilisées de manière stratégique par de nombreux groupes et organisations, elle demeure néanmoins un " objet politique non identifié ", ou plutôt non identifiable, par bon nombre de citoyens ordinaires. Partiale ensuite, car loin de susciter une adhésion générale, l'orientation politique et le mode de fonctionnement de l'Union européenne sont souvent contestés, notamment par le mouvement altermondialiste, par les organisations syndicales et par une frange non négligeable d'élus au Parlement européen. Enfin, ensemble politique aux frontières mouvantes, l'intégration à l'Union européenne continue d'être perçue comme un horizon politique désirable au sein de pays voisins comme l'Ukraine ou la Moldavie. Dans les régions de l'ex-bloc soviétique, et malgré le flou qui demeure sur la finalité politique de l'Union, l'invocation et la diffusion des normes européennes sont souvent cruciales dans la reconfiguration des identités collectives.

01/2010