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Raymond Oillet

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Histoire de France

La chanson de la croisade albigeoise. Tome III, Le Poème de l'Auteur Anonyme (2e partie).

TABLE DES MATIERES CHANSON DE LA CROISADE ALBIGEOISE (suite et fin) . XXVIII. L'ARRIVEE DE SIMON DE MONTFORT DEVANT TOULOUSE. L'ECHEC DE SON ATTAQUE BRUSQUEE POUR Y ENTRER (début d'octobre 1217) XXIX. LE CONSEIL DE GUERRE TENU PAR SIMON DE MONTFORT LES DEUX SIEGES CONTRE TOULOUSE (novembre 1217) XXX. L'ORGANISATION DE LA DEFENSE DE TOULOUSE. LES PERPLEXITES DE SIMON DE MONTFORT. SON ATTAQUE REPOUSSEE (hiver de 1217-1218) XXXI. LA REPRISE DES COMBATS ET L'ARRIVEE DE RENFORTS CROISES AU DEBUT DU PRINTEMPS (15 avril-mai 1218) XXXII. L'ASSAUT DES CROISES CONTRE LE FAUBOURG SAINT-CYPRIEN. LA BATAILLE POUR LES PONTS (mai-2 juin 1218 XXXIII. LA BATAILLE DE L'ESPLANADE DE SAINT-SAUVEUR. L'ARRIVEE DU COMTE DE SOISSONS ET D'AUTRES CROISES. L'ARRIVEE DU JEUNE COMTE RAIMOND DE TOULOUSE (juin I218) XXXIV. LA RESISTANCE TOULOUSAINE. LES ECHECS DE SIMON DE MONTFORT (juin 1218) . XXXV. L'ATTAQUE DE LA . "CHATTE" . LA RIPOSTE DES TOULOUSAINS. LA MORT DE SIMON DE MONTFORT (25 juin 1218) XXXVI. LA SUCCESSION DE SIMON DE MONTFORT DONNEE A SON FILS AMAURY. LE NOUVEL EFFORT DES CROISES POUR PRENDRE TOULOUSE. LEUR DECISION DE LEVER LE SIEGE (26 juin-août 1218) XXXVII. LA GUERRE PORTEE EN COMMINGES PAR JORIS. LA POURSUITE FAITE CONTRE LUI. SA DEFAITE A MEILHAN {été de 1218) . . XXXVIII. LE SIEGE DE MARMANDE PAR AMAURY DE MONTFORT. LA BATAILLE DE BAZIEGE GA­GNEE SUR FOUCAUD ET JEAN DE BERZY{automne-hiver de 1218-1219) XXXIX. L'ARRIVEE DEVANT MARMANDE DE LA CROISADE CONDUITE PAR LE PRINCE LOUIS DE FRANCE. LA PRISE ET LE SAC DE LA VILLE {JUIN 1219 XL. LA MARCHE DE LA CROISADE CONTRE TOULOUSE. LES PREPARATIFS DE DEFENSE DE LA VILLE (juin 1219) TABLE DE CONCORDANCE pour la numérotation des vers TABLE ET EXPLICATION DES PLANCHES hors texte. . ADDITIONS ET CORRECTIONS pour les tomes I, II et III. INDEX. des tomes I, II et III PLAN RESTITUE DE TOULOUSE au début du XIIIe siècle (à la fin du volume).

01/1961

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Romans policiers

Les aventures extraordinaires d'Arsène Lupin. Les 20 premières histoires

Un Arsène Lupin comme à la Belle Epoque ! Les aventures du gentleman cambrioleur dans leurs versions d'origine. " Le talent, le génie des malfaiteurs modernes semble prendre à notre époque, où tout se civilise, même le mal, des proportions grandioses. Qui peut se vanter d'échapper aux criminelles entreprises d'un coquin de l'envergure de celui dont le récit que nous publions expose... " Ainsi commence la toute première aventure d'Arsène Lupin, publiée dans le magazine Je sais tout en 1905. Cette histoire a lancé la carrière romanesque du gentleman cambrioleur et celle d'écrivain à succès de son créateur, Maurice Leblanc. En quelques années, le plus " grand des voleurs " va devenir le plus fameux héros de la littérature policière française. Depuis un siècle, il n'a cessé d'avoir du succès en librairie mais aussi au théâtre, en chansons, au cinéma ou en dessin animé. Lupin, la série TV dans laquelle l'acteur Omar Sy s'inspire du personnage mythique, a récemment pulvérisé des records d'audience dans plusieurs pays. A travers vingt nouvelles accompagnées de leurs illustrations d'époque, les lecteurs d'aujourd'hui vont enfin découvrir l'Arsène Lupin de leurs (arrière) grands-parents, le " vrai " , celui de la Belle Epoque. Des histoires " à suivre " , des feuilletons exactement comme ceux dévorés par le public de Je sais tout entre 1905 et 1911. Dans ces Aventures extraordinaires, on croisera l'inspecteur Ganimard, la blonde Sonia Krichnoff, la brune Raymonde de Saint-Véran, le chef de la Sûreté M. Dudouis ou... Sherlock Holmes ! Le lecteur retrouvera surtout le séduisant Arsène, ce virtuose de la cambriole, si élégant, si chevaleresque et si inoubliable. Préface de Hervé Lechat de l'Association des Amis d'Arsène Lupin Maurice Leblanc (1864-1941) est devenu grâce à Arsène Lupin l'un des écrivains les plus populaires en France. A ses débuts, il a été soutenu par Guy de Maupassant, Léon Bloy, Jules Renard ou encore Alphonse Daudet.

06/2021

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Histoire de France

Parlementaires morts pour la France. 1914-1918

C'est un pan quasiment méconnu de l'histoire de France. Au déclenchement de la guerre 1914-1918, près de 300 parlementaires, députés et sénateurs, sont mobilisables. Mais l'autorité militaire ne sait pas comment les utiliser puisque leur cas n'est pas prévu par les textes ! Doivent-ils rester à la Chambre ou doivent-ils rejoindre leurs unités ? Doit-on leur donner le grade d'officier pour ceux qui ne le sont pas ? Et puis, en leur qualité ne sont-ils pas juges et partie puisqu'ils ont à contrôler l'action de l'armée via le budget de la défense?? Ces questions résolues, certains décident de partir au front, d'autres de rester siéger. A la fin du conflit, 21 d'entre eux auront perdu la vie. Ils s'appelaient Emile Driant, Josselin de Rohan, Uriane Sorriaux, Emile Reymond, Paul Proust, Charles Sébline, Abel Ferry, Raoul Briquet, etc. Ils étaient, académicien, ducs, ou encore ancien militaire et gendre du général Boulanger. Il y avait aussi un journaliste, un syndicaliste, des avocats, des professeurs... Cet ouvrage totalement inédit et très bien documenté retrace la biographie de ces 21 parlementaires morts pour la France et rend un vibrant hommage au courage de ces hommes qui ont donné leur vie pour sauver la patrie. L'AUTEUR Diplômé de droit et de sciences politiques, Christophe Soulard a exercé de nombreux métiers : assistant parlementaire, attaché de presse, journaliste, directeur de la communication, conseiller presse-média, directeur de cabinet, etc. Passionné d'histoire, il a travaillé sur le phénomène de la Petite Eglise dans la Vendée et les Deux-Sèvres. Officier de réserve et auditeur de la 43e session nationale du Centre des hautes études de l'armement, ce spécialiste des opérations d'influence a collaboré à quelques livres de réflexion sur la défense. Auteur éclectique, on lui doit notamment " Syndicats : 13 entretiens pour comprendre ", " Royan 14-18 " ou encore " Clemenceau au fil des jours " et " Guynemer : la légende et le mystère ".

10/2017

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Littérature étrangère

Le miroir des paysans

Que peut-on dire de mieux de ce livre profond et âpre que ce que Gotthelf en dit à sa parution : " Bonjour, braves gens ! Ne vous fâchez pas ! Je vous offre un présent ; acceptez-le, tel que je vous l'offre, de bonne foi. C'est un miroir, mais non pas un miroir ordinaire, dans lequel chacun croit voir un beau visage parce qu'il y voit le sien. Mon miroir vous montre les mauvais côtés et non les beaux côtés de votre vie ; il vous montre donc ce que l'on ne voit pas d'ordinaire, ce que l'on ne veut pas voir. Il ne vous montre pas cela pour se moquer de vous, mais pour que vous deveniez plus sages. On a excité votre curiosité, et dans ce que vous pouvez lire, il est question de hauts et simples personnages, de leur façon d'être et d'agir. Mais sur vous-mêmes, vous ne pouvez lire rien d'autre que des offenses isolées, des discours flatteurs ; personne jusqu'à présent ne vous a affectueusement et fidèlement tendu votre image, et encore beaucoup moins une image qui renferme les ombres troubles de votre vie. C'est fâcheux ; car, si vous ignorez ces ombres, vous ne pouvez pas non plus les effacer ni les détruire. Dès ma jeunesse, j'ai vécu parmi le peuple et je l'ai aimé, c'est aussi pourquoi son image est née, fidèle et vraie, dans mon cœur ; à présent, étant donné l'époque où nous vivons, il m'a semblé qu'il était de mon devoir de tirer cette image de mon cœur pour la placer devant vos yeux, car l'appel du temps, qui veut que nous devenions plus sages et que nous nous améliorions, vous l'avez entendu ; il pénètre dans toutes les cabanes. Cette fois-ci, je ne vous montre qu'un seul côté de l'image, parce que, si je vous montrais l'image dans sa totalité, elle vous aveuglerait ; en effet, je vous montre le mauvais côté en signe de ma sincère fidélité, et pour que vous n'oubliiez pas, à cause des beaux côtés que je saurais décrire de vos personnes, les aspects fâcheux qui sont là aussi tout de même. " Gotthelf est considéré aujourd'hui comme un des écrivains majeurs de la littérature européenne du XIXe siècle. Lützeflüh est devenu, par le pouvoir de ses livres, un lieu mythique, le miroir des paysans, le village d'Uli le valet de ferme qui deviendra maître de sa ferme. L'Age d'Homme publie l'œuvre romanesque de Gotthelf dans la nouvelle traduction de Raymond Lauener.

01/2002

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Critique littéraire

Lettres à sa mère. Tome II, 1919-1938

"Je ne peux écrire qu'à toi, comme si je m'accrochais de la main gauche à une épave et que j'écrivais de la main droite." Un naufragé de la vie ou de la poésie - ce qui pour lui revient au même - dont la mère confidente serait la seule planche de salut, telle est l'image qu'on serait tenté d'emporter de la lecture des 560 lettres, cartes postales ou billets qui jalonnent vingt années de la vie de Jean Cocteau. Car, si elles sont les plus fécondes, elles ne sont pas les plus sereines. L'une apporte même son coup de tonnerre avec la mort de Raymond Radiguet. Loin de le consoler, le recours à l'opium l'asservira jusqu'à la fin de ses jours, sans que le retour à la religion - second remède - ne bouleverse durablement sa vie. C'est dire que le temps des frivolités parisiennes est révolu, mais l'avant-garde à laquelle il les a sacrifiées tarde à le reconnaître pour son pilote. En dépit d'une inlassable activité sur le front de la modernité, Cocteau n'arrive pas à s'imposer, du moins devant ceux qui comptent à ses yeux. Dada le ridiculise et les surréalistes le couvrent d'injures. De Picabia, de Cendrars, voire de Reverdy, il essuie des affronts et le dieu Picasso le renie publiquement sur ses terres espagnoles. S'il signe encore une lettre: "Duc d'Anjou et prince de Paris", ce prince déserte régulièrement sa principauté. "J'étais né pour la campagne, la province, constate-t-il en 1927. Je me suis engagé dans la bataille par erreur." La fuite vers le Sud devient vite règle, hygiène de vie, encore que, pour un créateur, la capitale soit un point de passage obligé : les éditeurs, les théâtres, les lieux et les agents de la consécration sont presque tous là. Un aveu exprime ce nœud de contradictions: "Je suis triste et heureux de rentrer dans cette ville que je n'aime pas et sans laquelle il me serait impossible de vivre." Heureux surtout parce que sa mère, qu'il s'accuse d'abandonner, y vit et qu'elle l'y attend. Félicitons Cocteau d'avoir pris l'habitude de ces mois d'exil: une riche et précieuse correspondance en est le fruit. Faute d'entraîner ou de suivre, comme jadis, sa mère sur les rives de ses longues mais fausses vacances, le fils prodigue lui en tient le journal illustré avec plus ou moins d'assiduité.

07/2007

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Littérature française

Un jour, Aliénor m'a dit

Deux femmes, deux époques, une rencontre... Quand les parcours d'Aurélia - une femme d'aujourd'hui - et d'Aliénor d'Aquitaine se télescopent, c'est une belle histoire de solidarité féminine qui se noue au-delà du temps. Un roman de développement personnel qui explore le Féminin sacré, pour reprendre le pouvoir sur sa vie et prendre sa place de femme en toute légitimité. Aurélia, 38 ans, grande passionnée d'histoire du Moyen-âge, est journaliste reporter d'investigation pour la société de production de son mari. Entre son boulot prenant, son couple qui bat de l'aile, et ses enfants en bas âge qu'elle n'a pas le temps de voir, Aurélia est dépassée par ce quotidien stressant, en marge d'elle-même et incapable de se poser pour envisager une autre vie... Mais un étrange concours de circonstances va changer le cours de son existence. Envoyée en mission à Bordeaux pour enquêter sur les pratiques douteuses d'une société high-tech, elle se retrouve confrontée avec violence au pdg de cette société qui menace la sécurité de ses enfants si elle insiste trop. Encore sous le choc, Aurélia se réfugie alors aux toilettes pour déverser sa rage quand elle se retrouve nez à nez avec... Aliénor d'Aquitaine ! Son héroïne historique en personne, celle dont elle se passionne pour le parcours depuis toujours... Aliénor lui confie qu'elle est assignée à résidence depuis quinze ans par son propre époux Henri II, alors Roi d'Angleterre, pour avoir tenté de remonter leur fils contre lui. Depuis sa captivité, elle s'amuse, au cours de grandes méditations, à défier l'espace-temps à la recherche d'une solution pour pacifier les liens avec son époux. Elle passe ainsi avec aisance de l'an de grâce 1185 à l'année 2019, persuadée d'avoir été amenée à Aurélia pour de bonnes raisons. De confidences en révélations, les deux femmes vont apprendre chacune à mieux se connaître en confrontant leurs parcours respectifs, jusqu'à sceller un pacte : Aliénor initie Aurélia aux fondements du Féminin sacré (qu'elle tient de son oncle Raymond d'Aquitaine) pour l'aider à redevenir maîtresse de sa vie, en échange de quelques conseils pour changer son rapport au Roi et recouvrer sa liberté. Petit à petit, Aurélia se réapproprie son pouvoir personnel et sa parfaite autonomie, retrouve des rapports plus harmonieux et s'autorise enfin à être qui elle est pour mener une vie en accord avec ses désirs profonds.

06/2019

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Littérature française

Mâcher la poussière

Le baron Stefano tue un jour un gamin qui traînait sur ses terres. Mais l'enfant était le neveu d'un des chefs de la Mafia, décidé à se venger. Le tuer est impossible, trop de familles dépendent de ses terrains. A la place, on l'emprisonnera à vie dans un hôtel de luxe pour le condamner à y attendre sa mort. Lui qui ne vivait que pour ses oliviers et son amer du soir découvre le poids du temps et de la solitude. Enfermé dans sa chambre, les salles de bal, de réception, les cuisines et sous-sols qu'il apprendra à connaître, verra se faner et renaître, surveillé par les hommes qui au dehors le gardent et ceux qui, de l'intérieur, le dupent, le baron en lin blanc lime les jours en cherchant entre ces centaines de murs un reste de poésie. Et de vie. Il y a bien Isabelle, la jeune femme de chambre dont la fraîcheur l'attire, mais comment vivre un amour dont le seul lit est une prison ? Il y a bien Joseph, le barman qui chaque soir lui donne son viatique, l'alcool - avant que d'autres drogues ne viennent - Joseph et son rêve d'ouvrir un club de jazz où Isabelle pourrait chanter, et peut-être enfin l'aimer. Il ya bien Matthieu, juché derrière le comptoir de sa réception, il connaît tout le monde, surveille chacun, jouit d'un certain pouvoir. Mais comment se lier à ceux avec qui on ne partage que quelques heures et des décors sans âme ? C'est avec eux pourtant que Stefano va vivre une vie faite de joies fugaces, volées ça et là à de rares clients (un jeune couple lumineux, un écrivain célèbre qu'on jurerait être Raymond Roussel) ; d'excitations précieuses (un amour charnel, deux escapades risquées loin des murs de l'hôtel) ; de débauches provisoires et de fêtes privées que Joseph, pour l'aider ou le faire sombrer, organise dans sa suite ; de trahisons, car Joseph, Isabelle, Matthieu et les autres, ne rêvent, comme Stefano, que de se libérer, quitte à tuer pour ça ; une vie de rêves surtout, car on peut enfermer un corps mais rarement un esprit. Avec une grâce et une poésie sans pareil, Oscar Coop-Phane décortique les âmes de ses personnages, ces vies sans trace et sans spectacle, fouille les recoins de l'hôtel, "autant de refuges où la poésie se niche" pour dérouler sous nos yeux l'existence d'un homme et recréer la vie dans cette prison dorée. Et si  le baron reste prisonnier, le lecteur, lui, s'évade grâce à ses mots.

01/2017

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Art du XXe siècle

Forever Sixties. L'esprit des années soixante dans la Collection Pinault

"FOREVER SIXTIES. LES ANNEES 1960 A TRAVERS LA COLLECTION PINAULT" UNE EXPOSITION THEMATIQUE A PARTIR DU 10 JUIN 2023 A Rennes, au Couvent des Jacobins Commissariat : Emma Lavigne, directrice générale, avec Tristan Bera, chargé de recherche Après "Debout ! " (2018) et "Au-delà de la couleur" (2021) au Couvent des Jacobins, la Collection Pinault, la Ville de Rennes et Rennes Métropole renouvellent leur collaboration à l'occasion d'une exposition inédite d'oeuvres de la collection réunie depuis cinquante ans par François Pinault. A travers une centaine d'oeuvres emblématiques, dont certaines n'ont encore jamais été exposées par la Collection Pinault, "Forever Sixties" offre un éclairage sur un moment décisif de l'histoire de l'art contemporain, la révolution visuelle des années 1960, et son héritage rémanent dans la création des décennies suivantes. De quoi les Sixties sont-elles le nom ? Libération, répression, appropriation ? Sous influence anglo-américaine, cette décennie se caractérise par un boom démographique et économique sans précédent, l'émergence de la société de consommation et le début de la conquête spatiale. Marquées par les conflits idéologiques, la guerre froide et les guerres de décolonisation, l'apogée violente du mouvement des droits civiques et la libération sexuelle, les Swingeing Sixties - années répressives comme intitulées par Richard Hamilton, qui joue des mots "swinging" (basculant, oscillant, dansant) et "swingeing" (drastique, sévère) -sont aussi un champ de tensions opposant conservatisme et démocratisation, culture dominante et contre-cultures alternatives, conformisme mercantiliste et rêves d'évasion. Produit et symptôme de l'époque, résolument engagé du côté du présent, le pop art aux Etats-Unis et en Europe affole le regard en redéfinissant, entre 1956 et 1968, les canons d'une modernité à bout de souffle et en insufflant un esprit critique et rebelle qui continue de traverser l'art contemporain. En rupture avec l'abstraction des années 1950, le pop, ainsi que le nouveau réalisme en France, renverse les hiérarchies et fait entrer, comme par collage, dans le domaine des arts et de la pensée, les enjeux et les objets du quotidien, la société du spectacle et la publicité, la réalité des luttes politiques, féministes et raciales et l'actualité des mass media qui transforment alors le monde occidental en un village global. Avec des oeuvres de : Richard Avedon, Evelyne Axell, Teresa Burga, Robert Collescott, Llyn Foulkes, Gilbert & George, Richard Hamilton, Duane Hanson, Edward Kienholz, Kiki Kogelnik, Barbara Kruger, Tim Noble & Sue Webster, Raymond Pettibon, Michelangelo Pistoletto, Richard Prince, Martial Raysse, Ed Ruscha, Niki de Saint Phalle, Sturtevant...

07/2023

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Religion

Géographie de l'espoir. L'exil, les Lumières, la désassimilation

Nul n'ignore plus la différence fondamentale entre le judaïsme de l'Est de l'Europe et celui de l'Ouest. Le premier était une civilisation, irriguant la vie publique et les institutions communautaires ; c'est en son sein que naquirent, avec les premières enquêtes historiques et sociologiques, les études juives. Le second, qui bénéficia des Lumières et de l'émancipation politique des juifs, se marqua longtemps par la mise à distance, voire le rejet du judaïsme comme mode de vie intégral et ritualisant l'espace public : être juif était une question de confession privée. Aussi, lorsque, au cours du XXe siècle, les Juifs acquièrent des positions prééminentes dans les sciences sociales, ils délaissent pour la plupart systématiquement l'anthropologie, la sociologie ou l'histoire politique des sociétés juives passées ou contemporaines, soucieux de limiter le poids de leur passé propre et de ne pas se placer " du dehors " de la société. Les noces des sciences sociales et des études juives, un temps célébrées, tournent au divorce. Pourtant ressurgissent de nos jours, dans les sociétés pluralistes, notamment aux États-Unis, des tentatives de réinventer un destin collectif, par un effort de désassimilation, comme en écho au judaïsme de l'Est de l'Europe. Ce paradoxe ne se comprend qu'au prix d'un grand périple dans les sciences sociales occidentales, de l'Allemagne du XIXe siècle aux États-Unis d'aujourd'hui, en passant par la France et la Grande-Bretagne. On y découvre alors l'origine historique et culturelle des grandes thèses que sont : la fin attendue des Juifs par résorption ou assimilation, leur acceptation, en marge de la société, en tant qu'étrangers ou paria ; ou enfin leur reconnaissance, comme autant d'individus dotés, en diaspora, d'un domicile tenu pour inviolable dans lequel peut se donner libre cours une sociabilité commune. On voit le chemin chaotique ouvert par Kart Marx, Georg Simmel et Émile David Durkheim -et que prolongent de diverses manières Raymond Aron, Hannah Arendt, Isaiah Berlin et Michael Walzer- croiser, à de multiples reprises et de manière surprenante, celui que parcourent, de leur côté, Heinriech Graetz, Simon Doubnov, Salo Baron et aujourd'hui Yosef Hayim Yerushalmi. Car, par beaucoup d'aspects, les études juives contemporaines, preuves de la légitimité de la présence juive en diaspora, se présentent comme les héritières de ces géants confrontés, au siècle passé, aux expressions les plus contrastées des Lumières et des contre-Lumières. S'esquisse ainsi une vraie géographie de l'espoir juif.

04/2004

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Critique littéraire

La Nouvelle Revue Française Novembre 1951 : Hommage à André Gide

Jean Schlumberger, Tout comme on avait rouvert...Hommages de l'étranger : Thomas Mann, Témoignage Ernst Robert Curtius, Amitié de Gide Hermann Hesse, Souvenirs d'André Gide Ernst Jünger, André Gide Ernst Jirgal, Elégie de Gide Archibald Mac Leish, Dans les grandes générations...John Steinbeck, Un grand romancier de notre temps Justin O'Brien, Deviens qui tu es Irwin Edmon, Entre tant d'écrivains...Raymond Mortimer, Lettre Dorothy Strachey Bussy, Quelques souvenirs Enid Starkie, A Oxford Blaise Allan, André Gide et Neuchâtel Taha Hussein, Ce grand don de conversation et d'amitié...Ennio Francia, Nous, qui étions prêts à le repousser...Giacomo Antonini, André Gide et l'Italie Emilio Cecchi, Contre certains malentendus Gianna Manzini, Sur une photographie des obsèques d'André Gide Giuseppe Ungaretti, A Rome Gide dans les Lettres : Saint-John Perse, Face aux Lettres françaises (1909) Marcel Arland, Gide reste présent Jean Cocteau, On ne peut se permettre...Paul Léautaud, Une certaine grandeur...R M Albérès, Gide considéré comme esthète André Ruyters, Unité de Gide François Mauriac, Les catholiques autour d'André Gide Jean Grenier, Le problème de l'expression Henri Mondor, Premier tournant André Julien, Les Faux Monnayeurs et l'art du roman Marc Beigbeder, La grande force d'André Gide Robert Mallet, L'équilibre dans le doute Henri Thomas, La leçon difficile Jacques Brenner, Reconnaissance Jean Paulhan, La mort de Gide n'a pas été si mal accueillie André Gide tel que je l'ai vu : Maria Van Rysselberghe, Depuis que vous n'êtes plus...Dominique Drouin, 1904-1914 Roger Martin du Gard, Notes (1913-1951) Jean Giono, Lundi André Chamson, En reste avec André Gide Albert Camus, Rencontres avec André Gide Julien Green, Rencontres Pierre Mac Orlan, André Gide et Melun Albert-Marie Schmidt, A Pontigny Louis Guilloux, D'un voyage en U R S S Robert Levesque, Le compagnon de voyage Léon Pierre-Quint, Un entretien avec André Gide Pierre Sichel, Portrait d'un portrait Henri Bosco, Trois rencontres Denis de Rougemont, Un complot de protestants Monique Saint-Hélier, Deux visages d'André Walter Etiemble, Avec Gide en Egypte Claude Mahias, Instants Richard Heyd, Révérence parler Béatrix Beck, La sortie du tunnel Jean Lambert, Il y a un an Yvonne Davet, Le plus irremplaçable des êtres...Jean Delay, Dernières années Textes inédits : André Gide, Pages - A propos de La Symphonie pastorale Dominique Drouin, >«C'est en 1890, dans l'appartement qu'il partageait avec son frère rue Vineuse...»André Gide, Lettres d'Italie à Marcel Drouin - Quelques lettres à Paul Valéry Paul Valéry, Quelques réponses à André Gide André Gide, Deux fragments de Et nunc manet in te

10/1990

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Histoire de France

Les grandes heures du général Pétain

1917 et la crise du moral : Crise du Haut commandement (mars-avril 1917), fluctuations du moral (août 1914- avril 1917), mutineries et répression, rétablissement de la confiance, mesures de préservation du moral, rechute et guérison du moral (novembre 1917-mars 1918)... Au printemps de 1917, l'année trouble, comme l'a qualifiée Raymond Poincaré dans ses souvenirs, la situation générale et l'état des esprits en France causaient au Gouvernement de vives inquiétudes. Les premiers contre-coups de la Révolution russe s'étaient fait sentir ; une propagande défaitiste se poursuivait ouvertement à l'intérieur du pays, entretenue par des agents louches, tandis que des grèves, appuyées par des groupements syndicalistes très actifs, se déclenchaient dans les usines travaillant pour la Défense nationale. En même temps, des mutineries éclataient sur le front du Nord-Est, et comme le feu dans une prairie d'herbes sèches, elles s'étendaient si rapidement qu'en quelques jours, la rébellion avait touché plus de la moitié de nos divisions, sans épargner les corps d'élite, menaçant l'armée d'une dissolution totale, telle qu'elle s'était produite deux mois plus tôt chez nos alliés sur le front oriental. Appelé au commandement suprême dans ces circonstances délicates, et mis en face des plus lourdes responsabilités, le prestigieux vainqueur de Verdun, le général Pétain, rétablit l'ordre et la discipline, inflige aux plus grands coupables un châtiment exemplaire, et ramène dans le devoir la masse des égarés par une répression, non pas brutale et aveugle, mais conduite avec autant de tact que de fermeté, joignant l'humanité à la rigueur. Si douloureuse qu'eût été cette page de notre histoire militaire, elle méritait d'être retracée parce qu'elle a la valeur d'un enseignement. D'une part, on y verra mises en application, par un chef clairvoyant et un psychologue averti, une sorte de technique du rétablissement moral et des mesures appropriées qui peuvent servir de modèles. D'autre part – et la constatation est réconfortante –, l'Armée française, en se ressaisissant si promptement et si complètement, démontrera ce qu'étaient le merveilleux ressort et la valeur foncière de la race. Au surplus, cette phase de la guerre est généralement mal connue. En 1917, le bâillon de la censure, rigoureusement appliqué, n'en laisse connaître au pays que des informations fragmentaires, d'où les rumeurs qui coururent alors, singulièrement grossies et déformées. Bien des faits et des chiffres rapportés ici, d'après des documents irréfutables, seront pour le lecteur une révélation.

10/2018

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Beaux arts

Arearevue)s( N° 10 Eté 2005 : Vénus. Aspects des luttes et créations féminines

Théma : Alors que pour la première fois la Biennale de Venise accueille près de 40 % d'artistes féminines faisant mentir toutes les statistiques connues sur la présence des femmes dans le monde de l'art, on peut se demander avec les Guerrilla Girls, ce groupe d'artistes féministes new-yorkaises, si ce n'est pas là un nouveau cache-misère. Il était temps de faire un point sur la création féminine et sa relation au mouvement d'émancipation des femmes alors qu'aujourd'hui les brimades intégristes dénient les acquis des luttes d'émancipation. Ecouter Evelyne Sullerot qui nous parle de ce combat né dans la guerre et la résistance, poursuivi après la Libération pour que les femmes aient le droit au choix de la conception. Ecouter Antoinette Fouque ardente militante, co-fondatrice du MLF. Ecouter Pierre Foldès décrire l'actuelle et terrible situation des femmes excisées en France, s'interroger sur les propos de Henri Atlan qui prône l'ectogenèse... Qu'en est-il dans l'art ? Existe-t-il un art féminin ? C'est s'interroger avec Marie-Jo Bonnet. Découvrir enfin Jacqueline Lamba, amour fou d'André Breton, son épouse, qui a cinquante ans durant peint dans l'indifférence. Découvrir les collages de sa fille Aube Breton-Elléouët, se souvenir d'Unica Zürn, de Claude Cahun, d'Aline Gagnaire et de Gina Pane, interroger les plus anciennes, Ode Bertrand, Aurelie Nemours, Niki de Saint Phalle mais aussi Irina Ionesco ou Paula Rego et porter une attention soutenue à quelques jeunes créatrices, Anna Foka, Ann Sophie Staerk, Maja Bajevic, Elodie Pong, Anne-Sophie Bérard, Sophie Lecomte, Sari Myohaen, Lady K, Bindu Mehra, Gaëlle Chotard, Marie Plant, Evelyne Jaffrain, Luz Angela Lizarazo, Silvia Mini, Ingrid Mourreau, Béatrice Dacher, Isabelle Tournoud, Véronique Durieux et aussi s'arrêter à des démarches plus confirmées, Natacha Nisic, Christine Jean, Monique Frydman, Rineke Dijkstra, Colette Deblé, Miss Tic, Olivia Clavel, Luna, Irmgard Sigg, Joan Soulimant, Jenny Saville, Linda Todisco, Frédérique Charbonneau, faire un point sur le cinéma avec Jackie Buet et Klonaris/Thomadaki. Varia : Vénus est aussi la déesse de la beauté. Ne fallait-il pas s'interroger avec Georges Vigarello sur son histoire ? S'interroger encore avec Bernard Stiegler de la nécessité de sauver le symbolique, avec Lucy et Jean-Pierre Vincent de l'aimantation amoureuse, ouvrir encore le champ de sa pensée avec Sapho la chanteuse, Vénus Khoury-Gattha l'écrivain, Anne Brochet la comédienne, Catherine Millet et Sophie Calle. Folio : Autour des intervention d'Antoinette Fouque et d'Évelyne Sulierot là grandes dates du mouvement féministe depuis 1944.

07/2005

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Beaux arts

Vincent Van Gogh en 15 questions

Vincent Van Gogh, le premier des écologistes ? Gauguin a-t-il trahi ? Le suicide de qui ? Ce petit livre pédagogique explique en quinze textes clairs et concis la portée décisive de l'oeuvre tout en renversant les idées reçues régulièrement véhiculées sur l'artiste. La folie de Van Gogh a marqué sa vie et son oeuvre de façon tragique, et a aussi contribué à cette vision romantique de l'artiste incompris et maudit dont la gloire fut cruellement posthume. De ces pertes de contrôle, le peintre parle très tôt et son instabilité se manifeste dès les années de collège. Mais le jeune homme, lecteur boulimique et affamé d'images, croit aussi aux vertus thérapeutiques de l'art et du monde rural qu'il commence par idéaliser. Très tôt, il sentira le besoin de se rapprocher du monde du travail, afin de soulager les nécessiteux, puis les peindre. C'est d'abord le monde de la mine, où il apporte la parole du Christ, qui passe dans ses dessins, ce sera ensuite celui des travailleurs de la terre. Le peintre Millet domine déjà ses pensées. Mais Van Gogh n'entend pas peindre en suiveur autodidacte, ni se contenter d'une existence marginale. Il va se perfectionner avec une détermination sans faille. D'Anvers à Paris, son cursus est cumulatif, efficace et impressionnant. Maîtrisant parfaitement les données du marché de l'art, il enrôle Theo, son frère cadet, dans un pari sur l'avenir. Vincent sait que l'impressionnisme étant en passe de devenir une valeur marchande, le futur finira par sourire à la génération qui vient après... Le 20 février 1888, il s'installe à Arles qui marque le tournant, le zénith, le point culminant, le plus grand épanouissement de la décennie de l'activité artistique de Van Gogh. Des centaines de tableaux et de dessins naissent alors, plus solaires, plus fervents, plus élaborés et poignants que jamais. Avec l'aggravation de sa schizophrénie, il ne reste plus à Van Gogh que de conquérir Paris. Mais qui, en dehors de Theo et peut-être de Gauguin, peut comprendre le vrai secret de cette peinture qui tend à l'éclat majeur, à la maîtrise d'elle-même entre les crises qui se rapprochent ? En raison de l'incompétence du docteur Gachet, la dernière sera la bonne. Reste les milliers de preuves, devant Dieu, d'un moderne qui aurait tant aimé devenir à la fois le Rembrandt et le Delacroix de son temps... Au-delà des mythes poisseux, cette folie-là reste à comprendre.

02/2019

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Monographies

Van Gogh. L'art plus grand

Aujourd'hui mondialement connu, Vincent Van Gogh reste dans l'histoire de l'art l'exemple même du peintre maudit. Mais s'il n'était pas celui que l'on croit ? Car derrière la légende de l'artiste incompris et tourmenté se tient un peintre formé auprès de maîtres hollandais, influencé par François Millet et Edouard Manet, qui séjourne à Anvers, débarque à Paris rejoindre son frère Theo, part à Arles chercher l'éblouissement de la couleur, passe par Saint-Rémy-de Provence, pour enfin vivre une dernière période à Auvers-sur-Oise. Et c'est à travers ces différentes villes emblématiques de sa vie et de son évolution artistique que cet ouvrage choisit d'analyser la frénésie créatrice d'un peintre, dont la légende, toujours vivace et trompeuse, empêche aujourd'hui encore de bien connaître. Un peintre qui témoigne d'une culture littéraire et artistique immense, travaille sans relâche, s'attaquant à tous les sujets, de la nature morte à l'autoportrait jusqu'aux paysages incandescents de la Provence, parsemés de tournesols lumineux, d'amandiers en fleur et d'oliviers argentés. Sans oublier ses derniers mois à Auvers-sur-Oise, une période marquée par un véritable renouveau artistique et la production de quelques-uns de ses plus grands chefs-d'oeuvre. En un peu moins de dix ans d'une activité intense et déterminée, Van Gogh, que rien pourtant ne prédestinait à devenir peintre - lui qui voulait, comme son père, devenir pasteur -, laisse près de neuf cents tableaux et une correspondance d'une richesse inouïe, et s'impose comme l'une des figures majeures du postimpressionnisme, l'un des précurseurs de l'art moderne. La collection L'Art plus grand Cette collection propose une découverte des plus grands artistes de l'histoire de l'art, présentée dans une reliure luxueuse et inédite : composée d'une couverture en vraie toile imprimée dont le motif se prolonge en un jaspage harmonieux, elle crée ainsi une illusion visuelle enveloppante qui donne au livre son caractère précieux et unique. En plus d'une soixantaine d'oeuvres majeures d'un peintre, l'ouvrage reproduit six de ses chefs-d'oeuvre incontournables sous forme de dépliants, qui se déploient en largeur ou en hauteur. Accompagnés d'une notice détaillée, ils permettent de voir l'oeuvre en grand, d'en observer les moindres détails, de s'immerger dans la texture de la matière et dans la touche picturale. Cet ouvrage consacré à Van Gogh propose les six dépliants suivants : Le Semeur, juin 1888 Les Tournesols, été 1888 Les Iris, 1889 La Nuit étoilée, juin 1889 Autoportrait, été 1889 Amandier en fleur, février 1890

10/2023

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Histoire internationale

L'Algérie au présent. Entre résistances et changements

Cet ouvrage a pour objectif de faire l'état des lieux général d'un pays qui est sans doute un des moins étudiés des pays de la rive sud de la Méditerranée. Appréhendée bien trop souvent par le gigantisme de son territoire, par son économie rentière et par l'opacité de son régime politique, l'Algérie est considérée comme une énigme. Celle d'un pays "hors-champs", dont les expériences historiques auraient construit une spécificité politique, économique, religieuse pour constituer une sorte de "modèle algérien" qui ne s'appliquerait qu'à lui-même et qui n'aurait pas à se soumettre à l'analyse critique et à la déconstruction de ses catégories théoriques. Soixante-quatre auteurs sont réunis ici pour pallier cette situation et offrir des clés de lecture pour saisir ce pays passionnant qui tourne aujourd'hui avec courage une longue page de son histoire. L'ouvrage s'articule autour de plusieurs entrées thématiques (espaces et territoires, politiques économiques, analyse de jeux politiques, questions de société, langues d'Algérie, besoins d'histoire, questions religieuses, gestion post-conflit des années 1990, relations internationales...) qui se présentent comme autant de lectures réflexives sur des réalités économiques, sociales, politiques et religieuses de l'Algérie du temps présent. Des approches par des terrains et des objets divers, des explorations fines et intelligentes proposent des éclairages inédits et fort utiles sur des dynamiques collectives adossées à des connaissances empiriques, fruits d'enquêtes de terrain originales. Cet ouvrage participe à la compréhension des forces motrices de la société algérienne, de ses dynamiques et de ses acteurs en pleine ébullition aujourd'hui. Ont contribué à cet ouvrage : Frédéric Abecassis, Maissa Acheuk-Youssef, Akli Akerkar, Emmanuel Alcaraz, Joëlle Allouche-Benayoun, Malika Assam, Amina Azza-Bekkat, Layla Baamara, Jean-Marie Ballout, Nabila Bekhechi, Badia Belabed-Sahraoui, Zakaria Benmalek, Omar Bessaoud, Saliha Boumadjene, Fériel Boustil, Rafael Bustos García de Castro, Kemal Cheklat, Salim Chena, Fatima Zohra Cherak, Pierre Daum, Samy Dorlian, Abderrazak Dourari, Philippe Dugot, Jean-Paul Durand, Giulia Fabbiano, Jacques Fontaine, Carmen Garraton Meteu, Ahmed Ghouati, Fanny Gillet, Nora Gueliane, Ali Guenoun, Augustin Jomier, Myriam Kendsi, Nadji Khaoua, Yaël Kouzmine, Soraya Laribi, Djaouida Lassel, Loïc Le Pape, Farid Marhoum, Makram Mici, Rachid Mira, Amar Mohand-Amer, Meriem Moussaoui-Meftah, Abdenour Ould-Fella, Moussa Ouyougoute, Tayeb Rehaïl, Patrick Ribau, Anna Rouadjia, Hicham Rouibah, Oissila Saaidia, Muriel Sajoux, Salah-Eddine Salhi, Saradouni Karim, Isabel Schäfer, Thomas Serres, Elyamine Settoul, Catherine Sicart, Nedjib Sidi Moussa, Mélanie Soiron-Fallut, Mehdi Souiah, Sassia Spiga, Issam Toualbi-Thaâlibi, Bradreddine Yousfi, Zohra Aziadé Zemirli.

05/2019

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Réalistes, contemporains

Le Tour de Belgique de Monsieur lou

Bienvenue dans la Belgique de Monsieur Iou ! Enlevé, subtil et souvent drôle, un récit à hauteur de vélo - c'est-à-dire à hauteur d'homme, exactement. "Je suis né à Charleroi et j'ai grandi à Bruxelles. Mais, la trentaine atteinte, je réalise que le Berghain de Berlin, les Ramblas de Barcelone, l'authentique vrai bar à absinthe de Prague ou le all inclusive trop pas cher de Bodrum me sont finalement plus familiers que le Buda de Kortrijk, le Carnaval d'Alost, les Lacs de l'Eau d'Heure ou les terrils de Genk. Autant dire que mes notions de géographie belge oscillent entre le tableau des scores de la Jupiler League et l'écran de mon GPS lors de telle ou telle galère routière. Je n'y peux rien : depuis quelques années, il ne se passe pas une soirée sans que l'on me parle d'un sûûûper documentaire d'Arte +7 sur l'une ou l'autre destination exotique, et le fait qu'un billet d'avion low cost ne vale qu'un quart du prix d'un abonnement aux transports en commun bruxellois ne m'incite pas à lever les yeux sur ce qui m'entoure. Bref, malgré l'étroite superficie de mon pays, il m'y reste beaucoup à découvrir. Voilà pourquoi j'ai entrepris de faire le tour de la Belgique à vélo : afin de combler cette impardonnable lacune. En revanche, mes obligations professionnelles m'ont conduit à abandonner l'option d'un long périple itinérant, au profit d'une répartition des étapes sur une année, en roulant tous les deux ou trois week-ends. Nulle apologie patriotique de la Belgique ici (les Diables Rouges sont là pour ça), il s'agit plutôt d'une invitation alternative au voyage. Par étapes. Avec le goût de la lenteur et de l'éveil. Le vélo s'y prête à merveille : il permet de lever les yeux de son guidon et, avec un peu de chance, de se perdre dans de jolis endroits". Monsieur Iou Bruxellois depuis sa naissance, Monsieur Iou commence des études de bande dessinée au début des années 2000. Après quelques années dans le monde du web et du graphisme, il retourne à ses premières amours et publie sa première bande dessinée, Le Tour de Belgique de Monsieur Iou. Il est membre de l'atelier Mille, collectif bruxellois d'une demi-douzaine de jeunes auteurs et autrices de bande dessinée, presque tous anciens étudiants de l'Institut Saint-Luc.

10/2022

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Biographies

Pierrot Posthume. Tome 1

La toile se lève sur la scène, où le peintre Puvis de Chavannes a peint d'assez cocasses décorsune scène où il y a juste la place pour un soufflet et un coup de pied dans le derrière. Et la farce commence, une farce qui parait écrite au pied levé, une nuit de carnaval, dans un cabaret de Bergame, avec de jolis vers qui montent s'enrouler ainsi que des fleurs autour d'une batte. Là dedans passe et repasse toute la famille, les deux filles de Gautier, Judith, dans un costume d'Esméralda de la comédie italienne, développant des grâces molles ; la jeune Estelle, svelte dans son habit d'Arlequin, et montrant sous son petit museau noir, de jolies moues d'enfant ; le fils de Gautier en Pierrot un peu froid, un peu trop dans son rôle, un peu trop posthume ; puis enfin Théophile Gautier, luimême faisant le docteur, un Pantalon extraordinaire, grimé, enluminé, peinturluré à faire peur à toutes les maladies énumérées par Diafoirus, l'échiné pliée, le geste en bois, la voix transposée, travaillée, tirée on ne sait d'où, des lobes du cerveau, de l'épigastre, du calcaneum de ses talons : une voix enrouée, extravagante, qui semble du Rabelais gloussé. septembre. BarsurSeine... . Il habite ici un millionnaire, d'une avarice telle, que lorsqu'il a mis ses fils au collège, il a défendu par économie qu'on cirât leurs souliers, disant que le cirage brûlait le cuir... et il a remis au proviseur une couenne de lard pour les frotter. Septembre. C'est prodigieux comme Millet a saisi le galbe de la femme de labeur et de fatigue, courbée sur la glèbe. Il a trouvé un dessin carré, un contour fruste qui rend ce corpspaquet, où il n'y a plus rien des rondeurs provocantes de la forme féminine, ce corps que le travail et la misère ont aplati comme avec un rouleau, n'y laissant ni gorge ni hanches, et qui ont fait de cette femme un ouvrier sans sexe, habillé d'un casaquin et d'une jupe, dont les couleurs ne semblent que la déteinte des deux éléments entre lesquels ce corps vit, en haut bleu comme le ciel, en bas brun comme la terre. septembre. Il y a une vieille demoiselle ici, une cidevant religieuse, qui terminait une longue déploration de toutes les misères et de toutes les dégoûtations de l'humanité par cette réclamation : "Et puis, pourquoi sommesnous faits en viande ? " Cette révolte contre la matérialité de notre être, et l'aspiration à la composition d'un végétal ou d'un minéral, ne prouventelles pas une délicate spiritualité féminine ?

01/2023

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Biographies

Pierrot Posthume. Tome 2

La toile se lève sur la scène, où le peintre Puvis de Chavannes a peint d'assez cocasses décorsune scène où il y a juste la place pour un soufflet et un coup de pied dans le derrière. Et la farce commence, une farce qui parait écrite au pied levé, une nuit de carnaval, dans un cabaret de Bergame, avec de jolis vers qui montent s'enrouler ainsi que des fleurs autour d'une batte. Là dedans passe et repasse toute la famille, les deux filles de Gautier, Judith, dans un costume d'Esméralda de la comédie italienne, développant des grâces molles ; la jeune Estelle, svelte dans son habit d'Arlequin, et montrant sous son petit museau noir, de jolies moues d'enfant ; le fils de Gautier en Pierrot un peu froid, un peu trop dans son rôle, un peu trop posthume ; puis enfin Théophile Gautier, luimême faisant le docteur, un Pantalon extraordinaire, grimé, enluminé, peinturluré à faire peur à toutes les maladies énumérées par Diafoirus, l'échiné pliée, le geste en bois, la voix transposée, travaillée, tirée on ne sait d'où, des lobes du cerveau, de l'épigastre, du calcaneum de ses talons : une voix enrouée, extravagante, qui semble du Rabelais gloussé. septembre. BarsurSeine... . Il habite ici un millionnaire, d'une avarice telle, que lorsqu'il a mis ses fils au collège, il a défendu par économie qu'on cirât leurs souliers, disant que le cirage brûlait le cuir... et il a remis au proviseur une couenne de lard pour les frotter. Septembre. C'est prodigieux comme Millet a saisi le galbe de la femme de labeur et de fatigue, courbée sur la glèbe. Il a trouvé un dessin carré, un contour fruste qui rend ce corpspaquet, où il n'y a plus rien des rondeurs provocantes de la forme féminine, ce corps que le travail et la misère ont aplati comme avec un rouleau, n'y laissant ni gorge ni hanches, et qui ont fait de cette femme un ouvrier sans sexe, habillé d'un casaquin et d'une jupe, dont les couleurs ne semblent que la déteinte des deux éléments entre lesquels ce corps vit, en haut bleu comme le ciel, en bas brun comme la terre. septembre. Il y a une vieille demoiselle ici, une cidevant religieuse, qui terminait une longue déploration de toutes les misères et de toutes les dégoûtations de l'humanité par cette réclamation : "Et puis, pourquoi sommesnous faits en viande ? " Cette révolte contre la matérialité de notre être, et l'aspiration à la composition d'un végétal ou d'un minéral, ne prouventelles pas une délicate spiritualité féminine ?

01/2023

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Vente (Bac pro)

Accompagner et satisfaire le public 1re et Term Bac pro - Livre + licence élève - 2023

Cet ouvrage consommable est conforme au référentiel du Bac Pro Métiers de l'Accueil, et rassemble les dossiers qui traitent de l'accueil du public en face à face et à distance. Toujours dans la même collection plébiscitée par les enseignants, il est proposé au choix en livre papier + licence numérique i-Manuel ou en 100% numérique i-Manuel. En version imprimée, cet ouvrage propose en complément une licence numérique i-Manuel 2. 0, la solution pour mettre les élèves en activité sur ordinateur ou sur tablette. >> Les infos pratiques sur le i-Manuel 2. 0 à découvrir ci-dessous Structure d'un dossier - Une vidéo pour introduire chaque dossier. - Des activités proposées sous forme de missions : - les élèves sont en situation dans des entreprises réelles ou réalistes de secteurs variés (tourisme, commerce, services à la personne, transports, banque, services publics...) ; - des consignes sous forme de dialogue, mail, message écrit ou oral sont données par le tuteur pour mettre en oeuvre les compétences et les notions du dossier. - Une synthèse active adaptée à tous les types de mémorisation : schéma, audio, texte. - Des applications progressives pour retravailler les compétences dans de nouveaux contextes. Jeux de rôle multilingues Ils permettent d'entraîner les élèves à l'oral de manière ludique, avec la possibilité de piocher une carte " billet d'humeur ". Ils sont disponibles en français et en anglais dans l'ouvrage, et téléchargeables par QR Codes en espagnol et en allemand. Scénarios Ils permettent de croiser les compétences et de les travailler de manière active, par groupe, avec des supports informatiques et des travaux à réaliser oralement. Préparation à l'examen Une étude de cas sur les compétences du bloc 3 est proposée pour préparer l'épreuve écrite E2. Nouveau dans cette édition 2023 : - Une grille d'autoévaluation, à remplir au fur et à mesure, permet à l'élève de suivre sa progression. - Un dossier " Conseils et outils " pour la 1re/Tle est disponible en début d'ouvrage (créer son profil LinkedIn, rédiger son projet de formation motivé sur Parcoursup...). - Un carnet de bord du chef-d'oeuvre est proposé pour créer, suivre et présenter son projet à l'aide d'outils numériques. - Les missions ou applications qui font appel à des compétences Pix sont balisées. - En plus, accessibles par QR Codes : - Des activités bonus " A vous de jouer " pour favoriser l'animation de la classe (jeux de rôle, quiz, etc.) ; - Des séquences de co-intervention Français et Mathématiques ; - Des questions supplémentaires qui font le lien avec le programme d'Economie-Droit ; - Des synthèses audio et des quiz interactifs.

04/2023

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Histoire de l'art

Le réalisme. "Pourquoi réalisme il y a"

LE LIVRE Loin de se limiter a la description du réel, les artistes réalistes ont eu a coeur de l'interpréter, afin d'offrir au public de nouvelles clés de lecture du monde. Si ce mouvement, né dans les années 1830- 1840, avant de prendre son essor sous la Révolution de 1848, paraît aujourd'hui bien sage, Courbet et d'autres peintres - Honoré Daumier, Jean-François Millet, Rosa Bonheur... - le pensèrent comme une opération de transgression ostensible et scandaleuse. C'est au début du xIxe siècle qu'apparaissent, marquéees notamment par la découverte de l'art espagnol, les premières peintures réalistes dépeignant les habitants des provinces françaises (Bretagne, Vendée, Pyrénées, etc.) dont certains peintres s'attachent a représenter tant les costumes que les coutumes. Admiré ou critiqué pour sa capacité à montrer sans détour et parfois avec brutalité le monde qui nous entoure, cet art éminemment social et politique s'intéresse en effet aux sujets "ordinaires" (paysans, blanchisseuses, etc.). Face à une société en pleine industrialisation et confrontée à un exode rural important, la vie domestique, le monde paysan, les pratiques religieuses et communautaires proposaient ainsi des sujets rassurants empreints d'harmonie et de calme. A contrario, à la fin du siècle, la peinture réaliste mettra en lumière la modernisation industrielle de l'Europe et les conflits sociaux et politiques liés aux droits des travailleurs. Loin de se cantonner à la France, Bertrand Tillier s'attelle également à démontrer le rayonnement de ce mouvement à l'échelle internationale dans les années 1860-1870, que ce soit en Angleterre, en Allemagne (Hans Thoma, Adolph von Menzel, Wilhelm Leibl, etc.) ou encore en URSS (Ilya Répine) et aux Etats-Unis (Thomas Eakins ou Winslow Homer). Rédigé par l'un des spécialistes les plus éminents de l'art du xIxe siècle et comprenant pas moins de 320 illustrations, l'ouvrage propose une analyse captivante sur cette esthétique subversive qu'est le réalisme. L'AUTEUR Bertrand Tillier est professeur d'histoire contemporaine à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Il est également directeur des Editions de la Sorbonne et co-directeur du Centre d'histoire du XIXe siècle. Ses travaux interrogent plus précisément les rapports entre les arts et la politique aux xIxe et xxe siècles, dans la perspective d'une histoire culturelle et sociale des imaginaires et des sensibilités. Il est l'auteur de nombreuses publications, dont L'Art du xIxe siècle (Citadelles et Mazenod, 2016), La correspondance de Courbet - 20 ans après (Les Presses du Re el, 2018) et Dérégler l'art moderne, De la caricature au caricatural (Hazan, 2021).

04/2024

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Droit

Droits du travail, emploi, entreprise. Mélanges en l'honneur du Professeur François Gaudu

Professeur à l'Ecole de droit de Paris 1 - Sorbonne François Gaudu nous a quitté le 3 janvier 2012, à 59 ans . Sa vie fut bien trop courte, elle ne fut jamais petite. Agrégé d'histoire en 1977 , il entreprend des études de droit puis rédige sa thèse sous la direction de Gérard Lyon-Caen "L'emploi dans l'entreprise privée : essai de théorie juridique" . Docteur d'Etat en 1986 , nommé maître de conférences à Paris I - Sorbonne en 1987 il est reçu en 1988 3° au concours d'agrégation de droit privé Nommé à l'université du Maine , il participe à compter de 1992 à la fondation de celle de Cergy-Pontoise Nommé à Paris I - Sorbonne en 1996 , il dirige le D. E. A de droit social devient membre de son Conseil d'Administration et assume la direction de l'UFR 26 "Etudes Juridiques Générales" entre 2002 et 2011 Il a rédigé avec Raymonde Vatinet le "Traité des contrats de travail : contrats individuels , conventions collectives et actes unilatéraux" (LGDJ 2001) Puis en 2006 son manuel de "Droit du travail" (Dalloz) Ce parcours de brillant juriste ne lui a jamais fait oublier ses préoccupations premières. Comment mieux faire fonctionner cette société qui se replie sur elle-même ? Entre 1983 et 1998 , il est rapporteur du Comité "Droit , changement social et planification" au Commissariat Général au Plan De 2009 à 2012 , Président de l'Association Française de droit du travail . Quelques titres d'articles parus dans la revue "Droit social" évoquent cet esprit ouvert , mais pas béant "Quelques incidences du changement de phase démographique" (Dr. soc. 2005. 35) ; "Libéralisation des marchés et droit du travail" (Dr. soc. 2006. 505) ; "La Sécurité sociale professionnelle, un seul lit pour deux rêves" (Dr. soc. 2007. 393). "Erosion ou refondation du droit du travail ? " (Dr. soc. 2008. 267). "La religion dans l'entreprise" (Dr. soc. 2010. 65) . Ses nombreux amis , français et étrangers (François Gaudu était passionné de droit comparé , en particulier du droit du travail allemand , américain , mais aussi chinois) offrent ces Mélanges à sa femme Elizabeth , et à ses enfants Guillaume, André, Jenny et Victor .

06/2014

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Théâtre

L'ombre de Stella. Avec 1 CD audio

Rares sont les stars qui, après avoir éclairé une époque, défient le temps. Leurs noms s'éteignent comme des étoiles mortes. Stella Marco, dont le sien, connu de tous hier encore, a brillé en lettres de feu aux frontons des cinémas et des théâtres, est une héroïne de fiction, un amalgame de ces grandes vedettes qui, bien réelles, ont ému, fait rire et pleurer des générations. Leurs vies privées, plus facilement secrètes jadis qu'aujourd'hui, défrayaient la chronique en alimentant des rumeurs, parfois vraies et souvent fausses. Stella Marco a traversé trois décennies sur la corde raide, et survécu aux années maudites de l'Occupation qu'illustrèrent pour exemple Edwige Feuillère, Gaby Morlay, Elvire Popesco qui étaient alors des idoles nationales vénérées de tous les publics. Aujourd'hui oubliée, Stella s'éteint dans l'anonymat. Seule... enfin presque. Tapie à ses côtés, il y a Mylène Janvier (de son vrai nom Josette Puchaud), le témoin des bons et des mauvais jours, l'obscure, la sans grade, la groupie, tiraillée entre la passion et la jalousie que lui inspire son idole, l'ombre de Stella qui, dans un flot d'aveux se trahit et se délivre d'un secret qui l'étouffe. Denis D'Arcangelo, qui a imposé le personnage mythique de "Madame Raymonde", incarne avec maestria celui de Mylène Janvier (de son vrai nom Josette Puchaud), ombre de Stella Marco, la grande vedette qu'elle hait pour l'avoir trop aimée. Enfermé dans sa solitude par la mise en scène épurée de Thierry Harcourt, Denis D'Arcangelo ressuscite cette espèce de comédiens qui n'existe plus, jouant du coeur et des tripes, ceux que Jean Cocteau appelait les "monstres sacrés". Il change de sexe comme on change de costume, mais la métamorphose est intérieure, profonde, sans la moindre afféterie. Il pousse au paroxysme la confession de son héroïne, gouailleuse et tragique, sans jamais la travestir. Ne faisant qu'une avec elle, il l'incarne avec une vérité déchirante, donnant à la fois vie à deux personnages qu'elle oppose et fait revivre. Du grand art. Pierre Barillet

07/2017

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Ouvrages généraux et thématiqu

Les Comtes de Foix. Histoire d'une dynastie. XIe-XVIe siècle

Jusqu'ici, l'histoire de la dynastie des comtes de Foix n'avait jamais été écrite. On est pourtant en présence d'une lignée hors du commun, qu'une trajectoire sans faille a menée des montagnes de Haute-Ariège au trône de France. Depuis Bernard, au début du XIe siècle, les comtes de Foix - qui ont été, à trois reprises, des comtesses - ont toujours occupé une place de premier plan dans l'histoire du midi de la France, des Pyrénées et même de la Catalogne, avant de devenir des acteurs majeurs de l'histoire de France, jusqu'à Henri III, roi de Navarre et comte de Foix en 1572, futur roi Henri IV. Au cours de ces six siècles de continuité dynastique, chaque représentant de la lignée a prolongé l'oeuvre de son prédécesseur, dans une montée en puissance de leur maison et une expansion territoriale permanente qui les amena à la tête du plus grand domaine seigneurial de France puis à la Couronne de Navarre. Toujours au coeur des grands évènements de leur temps, ils y mêlèrent les provocations téméraires, les risques calculés et le génie diplomatique, condition de la survie. Quelques figures exceptionnelles jalonnent leur histoire. Raimond Roger, violent guerrier, pilleur de la cathédrale d'Urgell, mais familier du monde courtois des troubadours, tolérant envers l'hérésie cathare, meneur des troupes du comte de Toulouse contre les croisés de Montfort, mais aussi acteur de débats théologiques et flamboyant défenseur de la cause languedocienne devant le Pape lui-même. Roger Bernard III, qui mena une vie de défis permanents mais en sortit plus puissant que jamais. Gaston Fébus, bien sûr, le prince le plus brillant d'Occident selon Jean Froissart, administrateur et diplomate exceptionnel, mécène fastueux, écrivain lui-même, mais entouré de drame et de mystère. Gaston IV, le prince munificent qui obtint la Couronne de Navarre. Henri de Navarre enfin, qui devint le mieux connu et le plus aimé des rois de France. Même au plus haut de leur ascension, ces comtes, ces princes n'oublièrent jamais le pays de Foix ; au contraire, c'est là qu'ils puisèrent jusqu'au dernier, le roi Henri, la part de sacré et de mythe qui grandissait leur dynastie.

02/2022

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Sciences politiques

Paix et guerres au XXIe siècle

« L’âge des guerres s’achèvera-t-il en une orgie de violence ou en un apaisement progressif ? » C’est sur cette interrogation, émise en pleine Guerre froide dans laquelle il voyait la troisième des « guerres en chaîne » du XXe siècle, que Raymond Aron concluait sa magistrale étude sur Paix et guerre entre les nations. Grâce au recul qui est le nôtre, il est possible d’apporter à cette question une autre réponse que celle qu’il avait lui-même proposée, à savoir que « nous savons que nous ne savons pas la réponse à cette interrogation ». En effet, la fin pacifique de la guerre froide à laquelle personne ne s’attendait a corroboré l’espoir d’un « apaisement progressif » et démenti la crainte d’une « orgie de violence ». Depuis la fin de la guerre froide, le système international est caractérisé par une stabilité d’ensemble, la paix prévaut au niveau du système dans son ensemble, c’est-à-dire entre grandes puissances en général, et entre démocraties occidentales en particulier, d’un côté, des guerres limitées, à l’échelle locale ou régionale, et récurrentes de l’autre. Comment comprendre l’absence de risque de guerre majeure, au plan international, entre les grandes puissances ? Pourquoi de nos jours les États européens et nord-américains n’imaginent-ils même pas recourir à la force dans leurs relations mutuelles ? À quels facteurs faut-il attribuer les interventions armées multiples auxquelles ces mêmes pays recourent dans des zones périphériques allant de l’ex- Yougoslavie à la Libye en passant par l’Afghanistan et l’Irak ? Qu’est-ce qui explique que certains conflits armés remontant à plus d’un demi-siècle, du Proche-Orient au sous-continent indien, continuent de connaître des épisodes violents ? Autant de questions auxquelles cet ouvrage tente de répondre à l’aide d’outils et de concepts empruntés aux théories des relations internationales. La paix qui prévaut de nos jours entre grandes puissances s’explique par la structure unipolaire du système interétatique avec à sa tête les États-Unis. Au sein de cette hiérarchie, les États occidentaux forment une communauté démocratique qui tout à la fois explique la paix régionale dont ils jouissent dans leurs relations réciproques et la face cachée de cette paix que sont les guerres d’interventions menées contre des régimes qualifiés de voyous. Enfin, les inimitiés durables entre Pakistanais et Indiens d’un côté, Israéliens et Palestiniens de l’autre, renvoient au mécanisme du dilemme de sécurité entre des entités se niant mutuellement le droit d’exister Une réflexion à la fois synthétique et dynamique sur l’état de la politique internationale au début du XXIe siècle.

10/2011

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Revues de droit

Revue Droit & Littérature N° 6/2022

Sommaire - Droit & Littérature - Numéro 6-2022 Actualités In Memoriam Jean-Denis Bredin par Matthieu De Boisséson - In Memoriam Jean-Denis Bredin par Yann Delbrel - Le Mot du droit : Rural par Jean-François Sagaut - L'adresse littéraire par Jean-Michel Delacomptée - Le Portrait de Marie-Hélène Lafon - Le Questionnaire de Proust par Christophe Jamin Le thème : A travers champs - Entretien avec l'Association des Ecrivains et Artistes Paysans - René Bazin : scènes de la vie de province à la fin du XIXe siècle par Jacques Foyer - Une aventureuse histoire littéraire du droit rural par Hubert Bosse-Platière - Les rapports agriculture-nature dans le champ littéraire par Benoît Grimonprez - Des paysans face au droit : "Qui terre a, guerre a" Les Paysans (Balzac), L'homme-frère et La Malchimie (Gisèle Bienne), Pleine terre (Corinne Royer) par Colette Camelin - Le statut de la coopération agricole à l'époque d'Emile Guillaumin par Christine Lebel - L'agriculture intensive en procès : une colère littéraire contemporaine par Fabien gris - Féminisation, service public et investigation participante : vers un nouveau paradigme de l'enquête dans le Country noir français et étasunien contemporain par Alice Jacquelin - Réenchanter la terre malgré l'Affaire : Fécondité d'Emile Zola par Sophie Delbrel - Harmonie sociale et ruralité poétique chez Charles-Louis Philippe, romancier du Bourbonnais par Gil Charbonnier - Au coeur des contradictions de Tolstoï : la propriété de la terre par Raymond Legeais - Ode ou code ? Poétique du droit naturel "sur la coustume de Jersey" par Emmanuel Araguas - Libres considérations sur la campagne par Didier Guével Variétés - L'opportunisme juridique - Bel-Ami ou le droit au service de Georges Duroy par Thibault de Ravel d'Esclapon - L'Architecture ou le roman de l'anthropologie dogmatique ? par Baptiste Rappin - Proust et la hiérarchie des normes : un système circulaire par Luc Grynbaum - Recherche de la vérité et élaboration du deuil : un parcours entre le droit et la littérature par Anna Sansa. Flatland : la dictature géométrique ou les sciences exactes au service de l'inégalité entre les êtres par Franck Laffaille - Enquête, délibération et réhabilitation dans oedipe Roi et Odipe à Colone par Malcolm Harvey - Les lumières inquiètes de Sciascia par Maria Chiara Vitucci et Silvia Vitucci Un texte Commentaire de la citation tirée de L'après littérature, d'Alain Finkielkraut par Mathilde Havet L'entretien "La littérature n'est pas un pansement sur les plaies d'une société. Elle constate, elle enquête, elle accompagne notre relation au droit et même plus généralement notre condition d'êtres juridiques" , entretien avec Christine Baron Chroniques : Création littéraire et droit - Champs croisés, par Michel Vivant - Les oeuvres littéraires, par Jean-Marie Bruguière - Le Théâtre du Soleil d'Ariane Mnouchkine, un théâtre humaniste utopique sous les auspices de la devise républicaine par Emmanuelle Saulnier-Cassia

06/2022

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Histoire de la peinture

La peinture et le cri. De Botticelli à Francis Bacon

La peinture et le cri fait d'abord valoir un stimulant paradoxe, dont aucun livre ne s'est encore emparé. Art du silence, "? chose muette ? ", insurmontablement privée de voix, la peinture qui ne peut représenter le simple discours que par les postures et les gestes, s'est pourtant risquée parfois aux limites d'elle-même jusqu'à figurer le cri, excédant tout discours. Le présent essai scrutant dans l'art européen les rares tableaux, pourtant majeurs, qui représentent un cri, explique les raisons de cette rareté et la portée de ces exceptions. Sous ce jour neuf, ensuite, c'est une histoire nouvelle de la peinture depuis le Quattrocento qui se déploie ici. Car après avoir été congédié de l'immense majorité des oeuvres produites au long des siècles, le cri a fait à l'âge des Lumières l'objet d'une explicite prohibition chez Winckelmann et Lessing, si bien que de sacrifié au silence pictural par la tradition humaniste il est devenu, contre toute censure, à partir du romantisme un sujet délibéré, posant une question à la fois nouvelle et rétrospective. Cette question est au centre de l'essai ? : Toute image n'est-elle pas fondée sur la violence ?? Toute représentation n'est-elle pas "? maçonnée sur un cri ? " (Bonnefoy)? ? De Pollaiolo à Francis Bacon, en passant par un polyptique de Botticelli, le dernier retable de Raphaël, la Méduse de Caravage, le Massacre des Innocents de Poussin et celui de Guido Reni, Apollon et Marsyas de Ribera et Saint-Michel de Giordano, puis Le Cri de Münch, et s'achevant par une sculpture polychrome de Raymond Mason, le développement chronologique élucide au centre de son parcours la pensée de Winckelmann et de Lessing, dont la portée tient à sa prohibition explicite de la figuration du cri. Il s'ensuit, d'une part, une conjecture sur l'origine de la peinture, d'autre part l'esquisse d'une histoire inouïe de cette dernière. La thèse de l'essai peut alors s'énoncer comme suit ? : il n'est de représentation que sacrificielle, l'origine de la peinture gît dans la violence, toute image provient d'un cri. D'abord longtemps absent, mais de loin en loin surgi sous le pinceau de maîtres rares, le cri fut soudain si menaçant pour l'édifice de l'art comme institution idéaliste que sa proscription théorique à l'âge moderne a paradoxalement favorisé son écoute par de nouveaux peintres venus après les dieux. Un Picasso, un Bacon - et bien d'autres - vont faire de la figuration du cri une sorte de spécialité, sinon de lieu commun. Ce retour expressif du cri refoulé fait entendre sa puissance critique au fond de toute image.

10/2021

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Histoire de la psychologie

Les formes de la croyance

"Lorsqu'il mourut à l'âge de 87 ans, Pierre Janet travaillait à un ouvrage sur la croyance dont le manuscrit inachevé est resté inédit. Tout nous porte à croire que Janet avait à formuler un dernier secret qu'il a peut-être emporté dans la tombe, mais dont il nous reste quelques fragments épars" . H. F. Ellenberger, "Pierre Janet philosophe" (1973) Les Formes de la croyance constitue la toute première édition de l'essai resté inachevé du philosophe, médecin et psychologue français, Pierre Janet (1859-1947). Cet ouvrage aux relents testamentaires - issu des ultimes leçons au Collège de France de ce savant autrefois mondialement connu, pourfendeur de la psychanalyse - l'a conduit à réviser sur le tard la partie la plus intéressante de son système théorique, bousculé dans ses convictions par sa lecture des Deux Sources de la morale et de la religion d'Henri Bergson. Selon Janet, plusieurs "formes de la croyance" - délirantes, religieuses, philosophiques, scientifiques, historiques et enfin mystiques - s'emboîteraient, en se fructifiant non sans s'opposer. Ebauchées à la lisière du social et de l'individu, elles seraient inhérentes à l'évolution de la pensée humaine ayant fait l'objet, au gré des époques, des lieux, des cultures et civilisations, de transformations psychologiques notables. Traversé par maintes fulgurances - esquissant entre autres certains rapports d'affinités et lignes de rupture entre "mythes religieux" et "récits délirants" - cet écrit foisonnant révèle surtout comment Janet, pétri d'un scientisme revendiqué assimilant les mystiques à des malades mentaux, tel son cas central, Madeleine "l'extatique de la Salpêtrière" , est parvenu à renverser partie de ses conceptions à un âge déjà avancé. Aussi, non sans faire controverse, ira-t-il jusqu'à apparenter lesdits mystiques à des "révolutionnaires" porteurs d'un message avant-coureur à l'adresse de la société moderne, à contre-jour des cadres scientifiques étouffant l'expression de la subjectivité. Par extension, ces réflexions peuvent indéniablement entrer en résonance avec certaines questions agitant le temps présent... La retranscription in extenso du manuscrit, accompagné d'une série de textes annexes qu'agrémente un appareil critique, est précédée d'une double présentation. Elle rend compte, via une foule d'archives inédites, de la trajectoire intellectuelle de l'homme inscrit dans un contexte spécifique et de réseaux, entretissés d'interactions contrastées qu'il put entretenir avec des contemporains - Bergson, Charcot, Ribot, Freud, Jung, Breton, Lacan, Delay, Leiris, Bataille, mais aussi Raymond Roussel, ou Nathalie Sarraute, etc. -, ainsi que de la genèse et des "éclipses" de cet essai longtemps demeuré méconnu. Une postface consacrée au devenir de la vaste bibliothèque personnelle de Janet, dispersée après sa mort, vient ponctuer cet ouvrage appelé à faire référence.

10/2021

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Histoire du sport

Perdants magnifiques. L'art de s'incliner avec panache en 10 portraits

Un hommage très littéraire à ces immenses champions qui, àperdre avec panache, ont conquis plus de gloire qu'en gagnant petitement. Ce qui reste quand on a tout perdu. " Seule la victoire est belle ". L'adage est corroboré par la ferveur des liesses populaires de Juillet 1998 et 2018 que n'aura refroidi en rien le jeu sans panache des Bleus champions du Monde. Perdre signifie tout le contraire. C'est une petite mort, une perte de sens, un effondrement. Mais de cette cruelle loi du sport qui brise des destins et des vies toutes entières, il ressort parfois un souffle qui parcourt le temps et laisse dans les mémoires la trace qui a été déniée dans les palmarès. Pour les vrais amoureux du ballon rond, France-Brésil 98 et France-Croatie 2018 auront forcément été de grands moments. Mais à vrai dire, il n'en reste pas forcément grand-chose. Un peu comme la fin paroxystique du I Will Survive de Hermes House Band, l'hymne enivrant du premier sacre des Bleus, c'était exaltant sur le moment, mais on s'est lassés depuis longtemps de cette ivresse vintage. A l'inverse, nous n'avons rien oublié de Séville 82. La marque est indélébile et à la moindre image, toutes les émotions ressurgissent, intactes : la prise d'antenne crépusculaire de Thierry Rolland, le sourire complice de Monsieur Corver au bourreau Schumacher, la main sans vie de Battiston serrée par Platini en guise de serment, la barre transversale sur la frappe d'Amoros, la volée de Trésor, la joie enfantine de Giresse, l'entrée de Rummenigge. Puis Bossis, héroïque pendant 120 minutes, un genou à terre, alors que Tigana et toute la France pleurent de rage. Par la grâce élégiaque d'une prolongation, d'un déluge, d'un cinquième set défiant la tombée de la nuit ou de larmes exhumées par l'épuisement et la détresse, un perdant peut sans toujours le savoir prendre sa part d'éternité. Raymond Poulidor a compris le premier l'intérêt d'emprunter ce raccourci méritocratique en adoptant un fatalisme débonnaire face à l'enchaînement irréel des coups du sort de juillet. Il y a bien eu des sanglots derrière son masque ensanglanté en 1968 après qu'une moto de presse l'ait renversé et qu'un peloton de charognards déchainés le dépouille de la victoire qu'il tenait enfin. Mais sa faculté à voir les verres cassés à moitié pleins le rendit vite à sa joie d'être Poulidor, fils de métayers devenu riche et adulé comme aucun autre sportif français. " Si j'avais gagné le Tour, on ne parlerait plus de moi " avait-il coutume de dire.

10/2023

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Critique littéraire

Patrick Modiano

S'adressant à la fois aux amateurs et aux chercheurs, ce Cahier comporte des inédits de l'auteur et des textes rares, des études approfondies par des spécialistes, des articles critiques, des entretiens, des témoignages et une volumineuse correspondance. Il offre l'occasion de revenir sur les aspects marquants d'une oeuvre littéraire remarquablement cohérente mais aussi de révéler sa diversité en arpentant des territoires encore peu explorés. Ce Cahier permettra de découvrir de nombreux textes de Patrick Modiano, éclairant la formation de l'écrivain (textes de jeunesse inédits) ou portant à la connaissance du grand public des aspects méconnus de son oeuvre (scénarios de film, préfaces, fictions et articles publiés dans des magazines, etc.). Richement illustré de deux cahiers iconographiques et de nombreux fac-similes in texto, il contient un grand nombre de documents susceptibles d'intéresser les spécialistes et les amateurs : critiques des premiers livres, lettres d'écrivains, de cinéastes ou de personnalités, témoignages de proches. Parfois amusants, comme le certificat médical dressé par le psychiatre Gaston Ferdière, d'autres fois poignants, comme les lettres et photographies rassemblées autour de Dora Bruder, ces documents permettent de mieux comprendre l'entrelacement de la vie et de l'oeuvre. Les articles de spécialistes et les critiques d'époque montrent comment s'est progressivement forgée la fameuse petite musique modianesque : des personnages à l'identité trouble, un mélange de flou et de précision dans le style, la passion des noms propres, une mémoire confuse et néanmoins obsessionnelle, hantée par les périodes les plus sombres de l'histoire française - la collaboration - et par les faits divers les plus tragiques. La mélancolie si reconnaissable de cette oeuvre est cependant tempérée par des approches critiques et des témoignages qui s'intéressent à des aspects moins étudiés, comme la représentation de la jeunesse, de l'avenir, ou encore l'influence du cinéma. Toute une section du Cahier permet en effet de prendre la mesure des intersections entre l'oeuvre romanesque et le cinéma, jusqu'ici peu étudiées. Ce volume espère ainsi rendre compte de la richesse d'une oeuvre aux harmoniques certainement plus contrastées qu'on ne le croit souvent. Patrick Modiano né en 1945 de l'union d'une actrice flamande et d'un émigré italien, grandit entre Paris, Biarritz, Jouyen- Josas et la Haute Savoie. Son bac en poche, il décide de se consacrer entièrement à l'écriture. Raymond Queneau l'y introduit. C'est en 1968 qu'il publie son premier roman La Place de l'étoile, couronné du prix Roger Nimier. Auteur d'une trentaine de romans et récits dont Rue des boutiques obscures, Prix Goncourt en 1978, Voyage de noces, Dora Bruder, Un pedigree, etc. Patrick Modiano est considéré comme l'un des plus grands écrivains français contemporains.

01/2012

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Brésil

La puissance de l'espoir. Apolônio de Carvalho, les combats d'un internationaliste. Brésil, Espagne, France

Le 23 septembre 2005, Apolônio de Carvalho mourait à 93 ans. Disparaissait ainsi une figure emblématique de la gauche brésilienne, que tente de cerner cette biographie. En 1935, jeune lieutenant d'artillerie engagé dans l'ANL (Action de libération nationale), mouvement antifasciste, il est emprisonné à la suite d'un soulèvement communiste. Libéré en 1937, il rejoint les Brigades internationales en Espagne. Réfugié en France, après la défaite de la République espagnole, il participe à la Résistance au sein des FTP-MOI, dans le sud de la France ? : à Marseille, à Nîmes, à Toulouse. En août ? 1944, il commande les 2 ? 000 FFI qui libèrent Carmaux et Albi. En 1946, à son retour au Brésil, le Parti communiste brésilien (PCB) l'accueille tel un héros, mais l'interdiction de ce parti en 1947, lui impose de replonger dans la clandestinité. Vingt ans après, il quitte le PCB, en désaccord avec une ligne politique qui a réduit à l'impuissance les militants lors du coup d'Etat militaire de 1964. En 1967, Apolônio de Carvalho participe à la fondation du Parti communiste brésilien révolutionnaire (PCBR), qui s'engage, avec d'autres organisations révolutionnaires, dans une lutte armée brisée cinq années plus tard par la brutale répression du régime militaire. Arrêté en janvier ? 1970, emprisonné et torturé, la liberté d'Apolônio de Carvalho et de 39 autres militants est obtenue en juillet de la même année en contrepartie de celle de l'ambassadeur de la RFA séquestré par des groupes de guérilla. Le gouvernement algérien accepte de les accueillir. Mais la France, qui craint que les Brésiliens soient un ferment de rébellion, leur refuse tout visa d'entrée en France. Ses titres de résistant, la nationalité de sa femme, Renée, et de l'un de ses deux fils, parviendront difficilement à venir à bout de l'opposition du ministre de l'intérieur, Raymond Marcellin. Ce n'est qu'en 1972, qu'Apolônio de Carvalho revient enfin en France, où il poursuit son militantisme dans les conditions difficiles de l'exil. En 1979, il rentre au Brésil au bénéfice d'une amnistie générale octroyée par le régime militaire. En 1980, il adhère, dès sa fondation, au Parti des travailleurs (PT). Son caractère, sa détermination, son éthique militante et son optimisme ont marqué ceux et celles qui l'ont connu. En dépit de ses échecs, la certitude d'un avenir meilleur l'animait toujours. Il puisait cet optimisme dans la force de la solidarité, de l'espoir, et de l'idéal, autant de valeurs qu'il avait porté en Espagne et dans ses divers engagements. A la veille de sa mort, il avait encore le rêve de libération des exploités et des opprimés, qu'il s'était employé à concrétiser scrupuleusement dans ses combats internationalistes.

05/2023