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Histoire antique

Démosthène, Sur les forfaitures de l'ambassade. Pack en 2 volumes : Volume 1, Introduction texte et traduction ; Volume 2, Commentaires et annexes

Démosthène est célèbre pour le combat acharné qu'il a mené contre Philippe II de Macédoine et son fils Alexandre en mettant son talent d'orateur hors pair au service d'Athènes et des autres cités grecques afin de défendre leur liberté menacée par les ambitions macédoniennes. L'un des traits les plus marquants de ce combat concerne la rivalité qui oppose pendant plus de quinze ans Démosthène à Eschine et qui tire son origine de l'affaire dite de " l'ambassade infidèle ". Le plaidoyer Sur les forfaitures de l'ambassade, qui date de 343 avant notre ère, est l'une des compositions les plus connues de Démosthène et suscitait dans l'antiquité la plus grande admiration. Toutefois, l'orateur ayant échoué à faire condamner Eschine, qu'il accuse de s'être vendu à Philippe, ce discours n'a pas intéressé les savants autant que le fameux plaidoyer Sur la couronne prononcé treize ans plus tard, véritable triomphe symbolique pour Démosthène et sa politique alors même que les rois de Macédoine l'ont déjà emporté définitivement sur le terrain. Il était donc temps de consacrer à ce chef-d'oeuvre de l'art oratoire grec une nouvelle édition critique. Le texte grec a fait l'objet d'une révision systématique à partir des meilleurs manuscrits et s'accompagne d'un apparat critique synthétique et d'une traduction inédite, aussi précise qu'élégante. L'introduction et le commentaire rendent compte du contexte historique, de la composition complexe de l'oeuvre, du style inimitable de Démosthène et de tous les faits de langue utiles à la compréhension détaillée du discours. S'adressant à un large public, cette nouvelle édition bilingue répond non seulement aux besoins des spécialistes, qui trouveront dans le volume toutes les ressources savantes dont ils peuvent avoir besoin, mais aussi de quiconque s'intéresse à la rhétorique grecque classique et au combat légendaire de Démosthène contre les conquêtes macédoniennes.

10/2023

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Beaux arts

Chevaux et cavaliers arabes dans les arts d'Orient et d'Occident

En arabe, le terme furûsiyya désigne les disciplines scientifiques et techniques se rapportant au cheval dans son acception la plus large. Forgé dès la seconde moitié du VIIIe siècle de l'ère chrétienne sous le règne des califes abbassides, ce vocable recouvre l'équitation et le dressage, l'hippologie et l'art vétérinaire, l'art et la technologie militaires, la formation du cavalier et du fantassin, la cynégétique et les sports d'adresse. A ces pratiques s'ajoute un code de vertus chevaleresques. Cet ensemble témoigne de la passion que les Arabes nourrissent pour le cheval depuis l'Antiquité tardive, héritiers en cela de traditions antérieures ou voisines. Les arts islamiques reflètent cette passion et la place du cheval dans le vécu et dans l'imaginaire arabo-musulman. Les représentations de chevaux et de cavaliers foisonnent évidemment dans les manuscrits et les miniatures, mais aussi sur les céramiques, les métaux, les textiles. Ces figurations, dans lesquelles le harnachement du cheval et l'équipement du cavalier sont détaillés avec soin, transcrivent une réalité qui dépasse la nécessité fonctionnelle pour faire de ces éléments des chefs-d'œuvre de l'art décoratif. L'ouvrage invite à la découverte des univers équestres de l'Islam - les sources, la furûsiyya, le cheval et le prince, le cheval littéraire - et propose d'aller au-delà avec la vision du cheval arabe, s cette fois en terme de race, dans la création artistique occidentale du XIXe siècle. À la suite de la campagne d'Égypte et du voyage des artistes en Orient, celui-ci véhicule le goût de l'ailleurs et féconde l'imagination. Les essais et les commentaires d'œuvres rédigés par des historiens, des historiens de l'art, des conservateurs de musées et de bibliothèques apportent un éclairage nouveau et multiple sur la relation de l'homme avec sa " plus belle Conquête ". Catalogue de l'exposition présentée à l'Institut du monde arabe à Paris du 26 novembre 2002 au 30 mars 2003.

11/2002

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Bas Moyen Age (XIVe au XVe siè

Le procès en canonisation de Charles de Blois, duc de Bretagne (1319-1364). Tome I : Le procès d'Angers (1371)

La mort de Charles de Blois sur le champ de bataille d'Auray, le 29 septembre 1364, mit fin à la guerre civile qui ensanglantait la Bretagne depuis 1341. Ce conflit, né d'une crise de succession engendrée par la disparition sans héritier direct du duc Jean III, vit s'affronter le parti de Blois-Penthièvre, soutenu par la France, et le parti de Montfort, soutenu par l'Angleterre. L'accession au pouvoir de Jean de Montfort, devenu le duc Jean IV, ne fit pas taire les prétentions de la veuve de Charles de Blois, Jeanne de Penthièvre, et de ses enfants qui voulurent obtenir la canonisation du prince des lys. Le pape Urbain V puis Grégoire XI diligentèrent une enquête sur la vie, les vertus et les miracles de Charles de Blois. Elle se tint à Angers du 9 septembre au 18 décembre 1371 et vit comparaître 164 témoins. Les témoignages constituent ainsi un matériau précieux pour l'historien et il semblait nécessaire d'en proposer aujourd'hui une nouvelle édition. Cette édition, établie à partir de la collation de différents témoins manuscrits, donne le texte complet des procès-verbaux de l'enquête angevine, en l'accompagnant d'un apparat scientifique permettant l'identification des personnes et des toponymes cités. Cette édition critique, enrichie de notes historiques et de références bibliographiques, présente aussi l'immense intérêt d'offrir une traduction française, en style direct, du texte latin. L'ouvrage tient ainsi à rendre largement accessibles les témoignages de ces hommes et de ces femmes entendus à Angers, en 1371, par les commissaires pontificaux. Leurs récits nous plongent dans le quotidien d'une France de l'Ouest en proie à la guerre de Cent ans. Ils nous éclairent sur les attentes en matière de sainteté et permettent d'appréhender les mentalités médiévales. Au-delà du monde universitaire, ils intéressent les lecteurs curieux de mieux connaître le quotidien des populations du Moyen Age.

04/2023

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Critique littéraire

Hélène

En 412, un an après le désastre de Sicile, Euripide présente une tragédie intitulée Hélène. Mais sa version du mythe s'écarte de la tradition. En effet, dans sa pièce, la célèbre héroïne n'est jamais allée à Troie. Seul son "double" a fait le voyage. La "véritable" Hélène est restée en Egypte, auprès de Protée. Or, depuis la mort de ce roi plein de sagesse, son fils Théoclymène la convoite, elle, la plus belle des femmes. Au moment où son époux naufragé rejoint la côte égyptienne, voilà la guerre rallumée ! La nouveauté du sujet n'a pas échappé à Aristophane qui s'en est emparé l'année suivante, dans les Thesmophories. Mais cette "Nouvelle Hélène", selon la perspective et les termes du poète comique de l'Antiquité, peut-elle encore aujourd'hui susciter notre intérêt ? En fait, dans bien des cas, un retour aux manuscrits permet de renouveler avec profit la lettre du texte. Par ailleurs, sur le plan de l'interprétation, l'importance accordée au personnage central de la prophétesse égyptienne Théonoé, dont le nom signifie "esprit divin", incite à se dissocier de la tendance actuelle qui voudrait voir dans Hélène une comédie. Au contraire, cette pièce peut être lue comme une tragédie aux multiples résonances philosophiques et religieuses. Car Euripide, en réécrivant le mythe d'Hélène, n'invite pas seulement les Athéniens à oublier leurs difficultés liées à des circonstances historiques particulièrement douloureuses, mais il leur propose une réflexion plus vaste sur l'assujettissement de l'action humaine aux caprices de la Fortune. Après l'édition commentée des Phéniciennes d'Euripide (L'Harmattan, 2004), Christine Amiech, professeur au lycée Condorcet de Paris, présente un texte révisé de l'Hélène du même auteur. En s'appuyant sur un travail philologique rigoureux, elle propose une lecture renouvelée de la pièce. Persuadée que les textes antiques sont encore vitaux, elle tente de lier son enseignement des humanités à ses travaux de recherche et d'approfondissement des textes.

05/2011

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Littérature étrangère

La citadelle de la mémoire

Printemps 1789. L'immense Empire ottoman déverse sa puissante armée devant Paliokastro, petite citadelle perchée sur une montagne d'Epire qui, isolée et protégée par ses remparts, refuse depuis des siècles de se soumettre à l'occupant turc. Or, le siège qu'entreprend Sélim pacha, commandant en chef des forces ottomanes, n'a pas pour objectif l'assujettissement de la ville à l'autorité du sultan. Les ordres de la Sublime Porte sont formels : détruire Paliokastro jusqu'à la dernière pierre, exterminer ses habitants, faire disparaître jusqu'à son cimetière -bref, effacer toute trace de son existence et de son histoire. Quel redoutable danger l'humble citadelle représente-t-elle donc pour un si puissant empire ? Plus de deux siècles plus tard, le narrateur mène l'enquête ; il interroge les moines d'un monastère de la région, consulte de précieux manuscrits dans la bibliothèque. Griffonnée dans les marges d'un vieil évangile, la chronique d'Isidore, ancien bibliothécaire du monastère, surgit peu à peu du passé comme un implacable réquisitoire contre l'agresseur. Du fond de l'histoire d'autres voix s'élèvent, racontent, accusent : celle du capétan Békas et de Photis l'instituteur, ces irréductibles de la liberté ; celle d'Irini, la vieille guérisseuse, et des femmes de Paliokastro, vigilantes gardiennes de la mémoire de tout un peuple -mais aussi celle de Mélétios, l'actuel bibliothécaire du monastère, dernière sentinelle d'un souterrain qui renferme de troublants secrets. Dans ce grand roman au souffle épique, Aris Fakinos, qui n'a cessé de chanter la lutte de l'homme pour la conquête de sa liberté et de sa dignité, nous met en garde contre les Sélim pacha de tous les temps qui voudraient faire table rase du passé, effacer la mémoire des peuples, asservir la pensée humaine -et nous offre de surcroît une précieuse grille de lecture pour déchiffrer le sens des secousses qui agitent notre monde aujourd'hui.

09/1992

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Critique littéraire

Cahiers d'Ivry Fevrier 1947 Mars 1948. Tome 2, Cahiers 310 à 406

Enfermé à l’asile psychiatrique de Rodez, Antonin Artaud remplit presque tous les jours, à partir de février 1945, des petits cahiers de brouillon, les Cahiers de Rodez, où il accumule notes, dessins, exercices respiratoires ou exorcismes, fragments d’écriture inventée, brouillons et variantes de textes qu’il élabore peu à peu. Sorti de Rodez en 1946, installé dans une maison de santé à Ivry, où il est libre d’aller et de venir, Antonin Artaud poursuit cet exercice d’écriture quotidienne. Ces Cahiers d’Ivry sont ici retranscrits en respectant leur structure, sans remise en ordre des pages. Les lignes de texte disposées transversalement dans les marges des cahiers sont reproduites telles quelles. Dans ces cahiers manuscrits, Antonin Artaud met rarement les apostrophes, néglige la plupart des accents. La ponctuation, souvent absente, est parfois remplacée par de petits traits horizontaux séparant les phrases disposées en courts paragraphes. Tantôt il met un point mais pas de majuscules, tantôt l’inverse. Parfois encore, il utilise un point-tiret, pour ponctuer la fin d’une phrase. Ces usages ont été respectés, de même que les déformations ou inventions orthographiques qui lui sont propres (athmosphère pour atmosphère, anté pour enté…). Le petit format des cahiers oblige Antonin Artaud à de fréquents retours à la ligne, faisant éclater l’écriture linéaire, les lignes ordonnées de la perspective. De très nombreux fac-simile donnent à voir et à lire en même temps cette mise en scène des signes (dessin, écriture) qui caractérise la mise en espace théâtrale, graphique et rythmée des derniers textes d’Artaud. Les mots redeviennent vivants et vibrants, matière sonore et visuelle, ils se déploient comme des gestes physiques et concrets dans toutes les dimensions de la scène, suggérant la diction que l’écrivain-acteur imprime au langage. L’écrit se mue alors en vibrations, échos de bruits, modulation des voix, « efficacité envoûtante » des rythmes incantatoires.

10/2011

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Critique littéraire

Garder tout en composant tout

Les carnets présentés ici sont des carnets posthumes qui, à la différence de Tous feux éteints parus en 1975, n'ont pas été réunis par l'auteur mais par son ami et exécuteur testamentaire Jean-Claude Barat, qui les a sauvés du chaos des brouillons laissés derrière lui. En quelque sorte, des carnets en marge des carnets qui s'étendent de 1924 à 1972. Un lent et minutieux travail a d'abord permis de déchiffrer des textes souvent illisibles, gribouillés à la hâte sur toutes sortes de papiers (publicités, courrier, factures, faire-part de décès...). Leur retranscription a ensuite abouti à la découverte de deux matériaux différents. D'un côté, des notes et des pensées inédites ; de l'autre, des fragments isolés par la main de l'auteur du reste de sa production littéraire : il peut s'agir ici d'une réplique de théâtre simplement manuscrite et que rien ne signale en tant que telle ; là d'une phrase qui, séparée de son contexte, se transforme soudain en aphorisme cinglant ou en adage définitif, ou encore de passages soigneusement prélevés au cœur de ses essais mais réécrits, comme " re-formatés " afin de venir s'intégrer à la formule des carnets. Bref, une somme d'éléments aussi épars que variés, provenant de tous les horizons de son œuvre. Pouvait-on, d'un point de vue éditorial, maintenir ensemble ces deux matériaux ? Fallait-il conserver au travers de ces multiples variantes ce qui constitue aujourd'hui l'un de ses derniers gestes d'écrivain ? C'est dans ces nouveaux carnets que, faute de réponse, s'est trouvée une justification indispensable à l'élaboration de cet ouvrage. Il s'agit d'un texte daté du 27 janvier 1954 qui s'intitule " Garder tout en composant tout " et qui est la définition du double concept qu'il a toujours revendiqué : le syncrétisme (garder tout) et l'alternance (en composant tout)...

11/2001

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Régionalisme

MEYTHET. De l'an II à l'an 2000

Pleinement insérée dans la couronne de l'agglomération annécienne où, pour beaucoup, elle ne semble vouée qu'à se maintenir comme cité dortoir et de transit en direction de Frangy puis, par-delà le franchissement du Rhône, celle de Paris, la ville de Meythet ne saurait oublier son identité propre, toute faite du labeur des générations qui s'y sont succédées et des particularismes qui distinguent sa mémoire collective. Village atypique du duché de Savoie qui, de quelques feux regroupés autour de sa cure et de son église, voit surgir en moins d'une génération une cité urbaine à son tour attentive à ne pas seulement devenir un exutoire pour sa tentaculaire voisine, le voilà dépourvu à l'issue de la Révolution des attributs les plus élémentaires qui signent la réalité d'une collectivité avec lieu de culte, place publique, école et cimetière et n'aura de cesse que de lier ses intérêts à son voisinage, tout en conservant jalousement comme principal avantage, son indépendance. Car malgré de multiples tentatives d'absorption, Meythet, cité sur les manuscrits depuis le XIIIe siècle, restera toujours une entité propre qui se signale, au fil des générations, par l'accumulation des intelligences et l'ardeur des volontés, vraies richesses de la ville, qui toujours la façonnent et où il fait bon vivre. L'an 2000, symbolique porte ouverte sur l'espace et l'aventure humaine, ne laisse-t-il pas entendre une ère novatrice chargée d'espérance vitale et de satisfactions matérielles ? Il n'en serait rien, à Meythet comme ailleurs, si le concept de la modernité ne puisse s'appuyer sur un passé historique discerné permettant, par l'analyse, une meilleure reconnaissance de son terroir. C'est toute la finalité de cet ouvrage de mémoire qui s'engage hardiment, de la municipalité révolutionnaire de François Vernex jusqu'aux projets architecturaux de demain, une opération d'envergure voulue par les élus qui auront la charge de passer le siècle et d'aborder le prochain millénaire.

11/1999

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Pléiades

Oeuvres. Tome 3, Les Pléiades. Nouvelles asiatiques. La Renaissance

Le tome III de cette édition offre au lecteur trois ouvres maîtresses de Gobineau, dont les dix dernières années furent sans doute, au plan intellectuel, les plus fécondes de sa vie. En 1872, l'auteur de l'Essai sur l'inégalité des races humaines a cinquante-six ans ; accablé, comme Flaubert, par la bêtise universelle, il se veut, plus que jamais, le héraut du désespoir. Mais l'heure n'est plus aux grandes constructions théoriques ; c'est par la fiction que Gobineau entend désormais prolonger sa réflexion : le roman des Pléiades, le recueil des Nouvelles asiatiques, les scènes historiques de La Renaissance sont des projections dans l'imaginaire des thèses autrefois exposées sous forme d'essais. Ainsi, dans Les Pléiades, s'exprime l'obsession de la décadence où s'enfonce l'humanité. Au sein de la médiocrité, quelques êtres hors normes, les "fils de roi", sont les champions d'une cause qu'eux-mêmes savent perdue. Modèles inaccessibles, ils ne peuvent faire échapper l'univers à la déchéance promise. Qu'on ne s'y trompe pas, cependant : Gobineau, à qui Barbey d'Aurevilly reconnaissait "de l'ironie, de la contradiction, du paradoxe", se soucie peu de démontrer systématiquement. Les Pléiades est aussi un roman d'amour fou, l'une des Nouvelles asiatiques transpose dans une atmosphère de Mille et Une Nuits l'aventure sentimentale que l'auteur est en train de vivre, et La Renaissance, réinvention passionnée d'une période exceptionnelle, peut prendre des aspects d'émouvante confidence : à sa mort, en 1882, Gobineau laisse une des plus grandes ouvres du romantisme flambloyant. Lors de l'établissement de cette édition, on a eu accès, aussi souvent qu'il a été possible, aux manuscrits autographes de l'auteur ; textes sûrs, donc, auxquels s'adjoint une annotation précise. Notons enfin que le plus large public pourra désormais lire La Renaissance qui était, depuis plusieurs dizaines d'années, pratiquement introuvable.

03/1997

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Critique littéraire

Discours. Tome 10, Catilinaires, Edition bilingue français-latin

Que s'est-il passé à Rome, en 63, sous le consulat de Cicéron ? Une fois n'est pas coutume, nous sommes relativement documentés sur la période. Cependant, si Plutarque, Cicéron, Salluste et Dion Cassius nous ont laissé de nombreux témoignages, le débat est loin d'être tranché. Le personnage de Catilina en effet suscité les passions les plus virulentes et les haines les plus coriaces, à commencer par celle de Cicéron. En effet, lorsque ce dernier prononce, en novembre 63, les quatre Catilinaires, le contentieux entre les deux hommes est à son comble. Par trois fois Catilina s'est présenté aux élections, par trois fois, il a été évincé par Cicéron et ses partisans. Attentats, incendies et levées de troupes se multiplient, tandis que Cicéron échappe de peu à l'assassinat, victime d'un complot dont l'auteur serait Catilina. Si ce dernier parvient à s'enfuir, ses comparses sont condamnés à mort en décembre 63. Notre édition rassemble en un volume ce chef d'oeuvre de la littérature politique que sont les Catilinaires. Même si les discours furent rédigés trois ans après avoir été prononcés, Cicéron a su conserver tout le feu de l'improvisation. La première Catilinaire, tenue devant les Sénateurs, s'adresse directement à Catilina et l'enjoint de partir. Le propos de l'orateur est si convaincant que le soir-même Catilina quittait Rome. Devant le peuple au forum, Cicéron justifie sa conduite. La troisième et la quatrième traitent de la peine à appliquer aux complices de Catilina. Les conjurés sont condamnés à mort et Cicéron est salué "Père de la patrie" : la maîtrise, tant rhétorique que politique du consul triomphe. Après un bref éclairage historique, notre édition présente l'histoire des manuscrits. Chaque discours est précédé d'une notice comprenant le plan du texte. L'ouvrage est en outre assorti de notes qui accompagnent et complètent la lecture.

10/1996

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Littérature française

Oeuvres

La postérité a retenu de Joseph de Maistre qu'il a été l'un des plus fermes partisans de la contre-révolution. Ses adversaires l'ont peint comme un doctrinaire sectaire, pourfendeur des idées nouvelles. Ce portrait comporte une part de vérité : ennemi déclaré des Lumières, Maistre développe une philosophie de l'autorité, dénonçant l'illusion des droits de l'homme et de la démocratie, qui peut légitimement révolter une conscience moderne. Quelles raisons a-t-on de lire un tel penseur au début du XXIe siècle ? A en croire les meilleurs esprits, ces raisons ne manquent pas. Cioran en propose un usage thérapeutique : il s'agit de parier ironiquement sur les excès d'un dogmatisme "aussi habile à compromettre ce qu'il aime que ce qu'il déteste ". Une autre raison de lire Maistre consiste à chercher dans son œuvre un révélateur, au sens chimique du terme. C'est ce que suggère George Steiner, lorsqu'il affirme que ce penseur est un prophète, qu'il annonce le malaise idéologique de la modernité en montrant la violence inscrite dès l'origine dans l'émancipation révolutionnaire. Mais on peut aussi lire Maistre, comme Valéry, à la façon du dilettante pour la saveur de son écriture. Ses traits d'esprit sont rehaussés par une langue admirable : causticité, imagination, acuité intellectuelle, Maistre séduit jusqu'à ses adversaires. Ce volume s'adresse aux historiens, aux philosophes, aux juristes et aux amateurs de littérature. Il réunit un choix des œuvres les plus célèbres de Maistre - Considérations sur la France, Essai sur le principe générateur..., Les Soirées de Saint-Pétersbourg, Eclaircissement sur les sacrifices -, mais aussi des textes moins connus et partiellement inédits - Six Paradoxes, Sur le protestantisme - établis dans le respect des manuscrits. Et, pour la première fois, sous forme de Dictionnaire, une petite encyclopédie de la pensée maistrienne. A redécouvrir, même si l'on n'est pas un "affreux réactionnaire ". Pierre Glaudes

04/2007

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Littérature française

Duel autour d'une académie. Ou la distribution des prix

Chris Galaad, romancier naguère porté aux nues, attend la visite de son vieil ami, le Père La Camomille, un métis né du côté de la mer des Sargasses. Il veut lui confier sa déchéance face au mal d'Alzheimer. Pour le prêtre, pas d'Alzheimer ! ... Ce dont souffre Chris, c'est de sa déchéance du côté des éditeurs, qui refusent de publier ses manuscrits. Il s'agit d'un complot, confie Chris : il se heurte à un collègue devenu son ennemi absolu, un certain Tarek Bourboun, fils d'un Emir des sables, et qui fait la pluie et le beau temps dans le monde des lettres. La Camomille fait appel à son fils d'adoption Foskifo, jeune Marocain issu du grand Erg, pour redresser la situation. Foskifo débarque chez Chris revêtu de la soutane du prêtre : il la porte depuis qu'il a plongé dans le lac du bois de Boulogne pour la ramener au terme d'une lutte contre un gang facho. Foskifo entraîne dans la lutte son sosie Skifopa, une jeune prostituée (en réalité du sexe masculin) qui ne pratique son métier que pour atteindre au doctorat de médecine. Les deux garçons jouissent de codes spéciaux qui leur permettent de voler, presque invisibles, d'un espace à l'autre, nus comme une paire de Tarzans, chacun au bout de son filin. Leurs démarches entraîneront une suite délirante, surtout devant la gigantesque tapisserie qui couvre un mur du salon, chez Chris -- tapisserie hantée d'où débarqueront, au gré de l'évènement, des célébrités telles que Louis XIV, Christine de Suède, Charlie Chaplin, Louis-Ferdinand Céline, J-M Le Pen. Dans un Quotidien, Chris attaque le prix Duclou-Joncourt, fidèle à Tarek Bourboun. La guerre est déclarée, si âpre que la foule, emportée par une rage quasi électorale, tournera à l'émeute, presque jusqu'à la chute du gouvernement. Au lecteur, d'y participer.

10/2017

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Poésie

Rose saignée. suivi de "L'étrange amour de Monsieur K." et "Eros saigne"

Cette oeuvre poétique publiée initialement en 1974 fut l'un des premiers textes portés par la toute jeune maison d'édition des femmes-Antoinette Fouque. Profondément novatrice, polymorphe et anticonformiste, elle trouve une résonance particulière auprès des jeunes générations féminines et féministes, avides d'apprendre de leurs aînées. Cette nouvelle édition est enrichie de deux textes inédits retraçant la genèse et les conditions d'écriture de cette fiction ainsi que sa réception dans les années 1970. De la mythique Istanbul à d'autres rivages, l'errance de plusieurs personnages compose la trame narrative de ce texte qui peut se lire comme un roman traversé de lambeaux oniriques, d'images. C'est la saison en enfer d'une femme. Pour " avoir un sexe ", être la reine des hommes qui n'aiment que les hommes, il faut mettre leurs masques de fard, leurs voiles, et tuer, avec eux, la mère. L'écriture est alors perçue comme une tentative de vivre une rébellion de femme, exigeante et transgressive. " Ce texte poétique travaillé dans la violence et la douleur de l'érotisme et de la mort, apparenté en ses paroxysmes à l'univers de Bataille, zébré d'éclairs rimbaldiens et surréalistes, ce texte donc, de femme, mais blessé, mais stigmatisé par la nomination masculine, est comme irrigué par l'impertinence rutilante, manuscrite, déréglée, des sinuosités sur le vécu des règles, métaphore d'une traversée de "la mère rouge", voie "d'une seconde naissance ". Françoise Clédat Extrait " Je me soulève/les mots sont là, très existants/Je fais venir le temps/où tombant de douleur/les branches des grands arbres/une à une se détachent/(J'ai tard veillé dans la nuit longue/pour que sinueux les crocodiles/descendent aux mers englouties)/baisent mes mains, sucent ma peau/je picorais des vulves chaudes/sur ces rochers bouillants de cris/la peau de mes pieds durcissait/noircissait : /j'étais un bandit aux yeux clairs/(et Jésus-Christ se faisait femme) " X.G.

10/2022

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Histoire de l'art

Le Principe de plaisir. Esthétique, savoirs et politique dans la Florence des Médicis (XVIe-XVIIe siècle)

Ce livre raconte plusieurs histoires en une. D'une part, celle d'une des académies les plus originales et les plus productives de la fin de la Renaissance florentine, l'académie des Alterati (1569-ca. 1630). D'autre part, celle d'un groupe social restreint, constitué de quelques dizaines de jeunes patriciens florentins que le pouvoir médicéen ne voyait pas d'un bon oeil parce que leurs ancêtres avaient lutté pour maintenir la République oligarchique. Ces jeunes nobles firent de leur académie un lieu où occuper leurs loisirs et partager leurs plaisirs - artistiques et autres -, mais aussi un collectif où travailler ensemble à leur intégration dans la société de cour médicéenne. En troisième lieu, ce livre raconte l'histoire d'un corpus de documents, aujourd'hui dispersé, mais qui constituait jadis le fondement de toutes les activités des "Altérés" . Ces milliers de folios de documents, pour l'essentiel restés à jamais manuscrits - et très largement inexplorés - contiennent des discours académiques, des lettres, des registres d'activité, des dialogues, des poèmes collectivement corrigés, etc. Leur analyse permet de suivre au jour le jour les activités des Alterati pendant près de six décennies, et d'examiner, à travers la forme matérielle que prirent leurs travaux, comment émergèrent en leur sein, au fil de leurs débats, des horizons intellectuels collectifs. Par l'entrelacement constant de ces trois histoires, ce livre en raconte enfin une quatrième : celle des actions, activités et discours qui, au sein de l'académie des Alterati, ont participé à la constitution de l'esthétique en savoir (et en savoir-faire) d'un type nouveau. A travers le cas des Alterati, ce livre pose ainsi la question de la formalisation des savoirs et pratiques esthétiques qui sont aujourd'hui les nôtres - et celle des liens entre leur émergence et la montée en puissance de l'autoritarisme politique moderne, au sein des aristocraties européennes de la première modernité.

04/2022

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Littérature française

Les sources de l'ancien état civil parisien : répertoire critique (Éd.1898)

1871. Alors que la Commune fait rage à Paris, l'Hôtel de Ville, la préfecture de police et le Palais de justice prennent feu. Tout l'état civil parisien antérieur à 1860 - soit huit millions d'actes du XVIe au XIXe siècle ! - part en fumée. Une catastrophe pour tous les Parisiens et leurs descendants. Dès l'année suivante, il est entrepris de " reconstituer " l'état civil disparu mais l'opération, interrompue faute de crédits, ne permet de pallier qu'un tiers des lacunes, et souvent les plus récentes (i. e. postérieures à 1820). Faut-il en conclure que toute recherche généalogique à Paris est condamnée ? Evidemment non. Une multitude d'archives de toute nature sont à notre disposition pour contourner cet obstacle majeur. Mais encore s'agit-il d'en avoir connaissance... C'est précisément l'objet de cet ouvrage que de nous les faire découvrir. Son auteur, Marius Barroux, qui n'est autre que l'archiviste-adjoint de la Seine, nous livre en 1898 un guide incontournable pour entreprendre des recherches généalogiques à Paris, à travers son " répertoire critique " des sources de l'ancien état civil parisien. Il y dresse, par le menu détail, un inventaire complet de chaque source et de son étendue, son contenu, son lieu de conservation et son intérêt. Registres de catholicité, registres d'ordres religieux et hospitaliers, archives de l'enregistrement, fonds Andriveau, fonds Laborde, manuscrits français de la Bibliothèque nationale de France, procès-verbaux d'apposition de scellés, journaux anciens, archives des pompes funèbres et des cimetières, épitaphiers et obituaires, papiers de famille, publications généalogiques... Tout y est merveilleusement décrit avec la précision et la nuance caractéristiques des experts. Ce guide intemporel constitue une véritable pépite pour les chercheurs et les généalogistes ! Préface de Tony Neulat. Ce livre, réimprimé en fac-similé par Hachette-BnF, est identique à la publication originale de 1898 conservée à la Bibliothèque nationale de France. Pour découvrir tous les titres du catalogue, rendez-vous sur www. hachettebnf. fr.

03/2023

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Histoire littéraire

Marco Polo. Le devisement du monde

Depuis un demi-siècle les diverses versions du texte de Marco Polo, appelé Le Devisement du monde "La description du monde", rédigées à date ancienne dans plusieurs langues (franco-italien, français, toscan, vénitien et même latin), ont été intégralement publiées. Philippe Ménard, qui a dirigé l'édition savante en six volumes de la version française et qui a une connaissance approfondie des diverses rédactions, rassemble dans le présent volume une série d'études qui apportent des nouveautés sur des problèmes essentiels. Marco Polo est-il vraiment allé en Chine ? A-t-il été chargé de mission par le Grand Khan mongol Khoubilai Khan, maître de toute la Chine, pour remplir des tâches importantes dans son vaste empire ? Que nous apprennent les diverses rédactions de son oeuvre ? Existe-t-il une version originale ? Comment s'explique le mélange de plusieurs langues dans certaines versions du texte ? Pourquoi Marco Polo voulait-il que son texte soit publié en français ? Est-il vrai qu'il n'a pas écrit le texte lui-même et qu'il a fait appel à un écrivain nommé en italien Rustichello da Pisa, Rusticien de Pise, qui connaissait bien la langue française ? Comment sont apparues des traductions latines, faites du vivant de Marco Polo ? Trouve-t-on des fragments médiévaux de son oeuvre encore inédits ? Philippe Ménard a découvert et examiné de près deux d'entre eux, l'un en anglo-normand dans une bibliothèque anglaise, l'autre en franco-italien chez un marchand de manuscrits anciens, et grâce aux rayons ultraviolets il a réussi à restituer des parties réputées illisibles. L'écriture du récit de voyage nous révèle-t-elle quelque chose sur l'auteur ? Que nous apprennent les nombreux mots orientaux présents dans le texte ? Quel est l'apport de Marco Polo à la culture occidentale ? A ces questions le présent livre tente d'apporter des réponses et de mieux faire connaître l'oeuvre exceptionnelle du fameux voyageur vénitien, qui fut le premier à nous donner une relation de son singulier périple à travers l'immense Chine.

03/2023

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Second Empire

Napoléon III. La modernité inachevée, 1 CD audio MP3

Un portrait renouvelé de celui qui fut à la fois le premier président de la République et le dernier monarque à avoir régné sur la France. Victime de sa légende noire, Napoléon III a longtemps été le plus méconnu et le plus mal-aimé de nos souverains. Tout juste cent cinquante ans après sa mort, l'ouvrage de Thierry Lentz revient sur cette période décisive de 1848 à 1870, où la France entre véritablement dans la modernité. A l'aide de sources inédites, conservées à la BnF et aux Archives nationales, en s'appuyant sur les mémoires de militaires et de ministers ainsi que sur les riches archives de la famille impériale, il brosse un portrait à rebrousse-poil de l'empereur, évoquant tour à tour son enfance marquée par l'exil et la défaite de son oncle Napoléon Ier, sa jeunesse aventureuse, l'élaboration de sa pensée politique, sa marche vers le pouvoir, son bilan intérieur et sa politique étrangère. L'ouvrage est servi par une iconographie somptueuse, mettant en avant quelques-uns des trésors du patrimoine national, tels les manuscrits de Victor Hugo, d'Emile Zola, les sublimes gravures du Monde illustré ou les premières photographies de Gustave Le Gray ou de Disdéri, qui donnent à voir les visages de l'impératrice Eugénie, du prince impérial et des autres acteurs du règne. Ces oeuvres, dont certaines proviennent des collections privées de Napoléon III ou de son entourage, témoignent des expositions universelles, des grands travaux parisiens du préfet Haussmann, des voyages et des fêtes officielles, mais aussi des conflits majeurs du règne, comme la guerre de Crimée et l'expédition du Mexique, sans oublier la défaite de Sedan et l'exil de la famille impériale. Tout l'art de Thierry Lentz, biographe chevronné et spécialiste incontesté des Bonaparte, consiste à faire dialoguer un texte solidement documenté avec des images rares, en offrant, en neuf chapitres parfaitement équilibrés, un panorama complet et synthétique du règne de Napoléon III, revenant sur ses réussites aussi bien que sur ses échecs.

01/2024

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Ouvrages généraux

Asie centrale 300-850. Des routes et des royaumes

L'Asie centrale forme le coeur des échanges eurasiatiques médiévaux, ce que l'on appelle, pas totalement à tort, la "route de la soie" . Caravanes et conquérants, moines et artistes, tous passent par Samarcande, Dunhuang ou Bactres, pour aller de la Chine à Byzance ou de l'Iran et l'Inde à la steppe. C'est l'époque de la première globalisation, mille ans avant l'expansion européenne. Mais cette histoire est en lambeaux, et, à l'apogée de ces contacts, de la chevauchée des Huns au quatrième siècle de n. è. à la fin de l'empire tibétain et à l'islamisation au neuvième siècle, jamais aucun ouvrage, dans quelque langue que ce soit, n'avait tenté d'en suivre tous les fils et de patiemment en retisser les motifs. Migrations nomades et art bouddhique, grand commerce et organisation de l'Etat, colonisation chinoise et conquête arabe, histoire du climat, irrigation et démographie, naissance du persan et globalisation archaïque, et bien d'autres thèmes encore : cette synthèse offre de multiples axes de lecture qu'elle croise et noue en un tissu complexe mais clair. Jouant de très nombreuses cartes et illustrations, elle reconstitue une immense pièce manquante au centre du puzzle de l'histoire médiévale de l'Ancien Monde. Elle est le produit de vingt ans de recherche, et utilise les travaux les plus récents, études érudites sur les textes arabes, chinois, iraniens ou turcs, nouvelles découvertes de manuscrits ou encore résultats des multiples fouilles archéologiques qui se sont développées depuis la fin de l'URSS et l'ouverture économique de la Chine. Toutes les disciplines et les instruments de l'historien sont convoqués pour rendre intelligible et lisible ce monde, tandis qu'à la fin, dans les coulisses, un autre niveau d'analyse est proposé pour ceux qui voudraient, à l'instar des grands marchands et des moines pèlerins, aller plus loin.

02/2024

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Sciences politiques

L'affaire Aristophil : liquidation en bande organisée

Le 9 novembre 2017, le procureur de Paris donne son accord pour que la juge d'instruction Charlotte Bilger propose une procédure dite de " plaider coupable " (pas de trait d'union) à Gérard Lhéritier, notamment mis en examen pour " escroqueries en bande organisée ", et aux huit autres suspects poursuivis dans " l'affaire Aristophil ", afin de clore un dossier qui n'a pas abouti à l'issue escomptée. A ce jour, la justice n'a pas rapporté la preuve que Gérard Lhéritier a échafaudé, via sa société, une " pyramide de Ponzi " visant à escroquer ses clients. Pourtant, depuis près de cinq ans, il est la cible d'articles vindicatifs qui ont ruiné sa réputation, il est affublé du surnom de " Madoff français ", ses biens sont saisis, ses comptes bancaires et ceux de sa fille, gelés. A ce désastre personnel s'ajoutent le licenciement de ses 61 salariés et la spoliation des 18 750 clients qui ont vu leurs actifs (lettres et manuscrits) placés sous scellés et aujourd'hui dilapidés à vil prix dans des ventes aux enchères. Le scandale que constitue l'éparpillement des 130 000 pièces de la collection est sans précédent dans l'histoire du patrimoine culturel. La journaliste Isabelle Horlans, qui a étudié le dossier, démontre que Gérard Lhéritier n'a jamais escroqué les acheteurs qui lui ont accordé leur confiance. Depuis 2004, il a multiplié l'acquisition de documents autographes précieux, faisant d'Aristophil un partenaire culturel puissant qui a éveillé la jalousie des uns, l'intérêt des autres. Pendant vingt ans, l'Etat l'a laissé exercer son activité, saluant ses expositions, partenariats et conférences. Présidents de la République, ministres, académiciens, écrivains, personnalités du monde des arts, comédiens, journalistes ont tant cru en lui qu'ils l'ont accompagné durant deux décennies. Plus de 700 articles ont fait l'éloge de ses initiatives. La liquidation d'Aristophil donne désormais lieu à un vaste pillage de sa collection, notamment par les Archives de France.

04/2019

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Orthophonie

La rééducation de l'écriture de l'enfant et de l'adolescent. Pratique de la graphothérapie - Bilan et rééducation, 5e édition

Cet ouvrage fruit de plusieurs années de réflexion et de pratique de la graphothérapie présente en détail l'approche actualisée de la prise en charge des difficultés de l'écriture manuscrite. Cette 5e édition intègre les progrès des neurosciences dans la connaissance du cerveau et des troubles du neurodéveloppement. Elle propose deux nouveaux chapitres : l'un sur les compétences transversales intervenant dans l'écriture (linguistiques exécutives visuelles etc.) et l'autre sur les techniques de copie. Les données scientifiques sont actualisées : nouveaux tests permettant d'enrichir les méthodes de détection et d'évaluation des difficultés d'écriture y compris à l'aide de tablettes graphiques renouvellement des techniques de rééducation avec de nouveaux exercices mise à jour des données relatives à la posture. La place du graphothérapeute-rééducateur de l'écriture dans le parcours de soin est précisée. La bibliographie est elle aussi étoffée du fait de l'augmentation de la littérature sur le sujet. Ainsi cette nouvelle édition largement enrichie et augmentée apporte un éclairage sur les pratiques actuelles de la graphothérapie. Ce manuel didactique ouvre de nouvelles pistes de réflexion au service de tous ceux qui de près ou de loin sont concernés par l'écriture des enfants et des adolescents : graphothérapeutes bien sûr mais aussi enseignants pédagogues orthophonistes psychomotriciens ergothérapeutes psychologues etc. Florence de Montesquieu est graphothérapeute rééducatrice de l'écriture. Elle exerce depuis 20 ans en cabinet libéral à Paris. Elle est chargée d'enseignements au Centre de Formation Universitaire en Orthophonie de Poitiers et dans le cadre de la formation professionnelle au métier de graphothérapeute-rééducateur de l'écriture dispensée par l'association Graphidys. Chantal Thoulon-Page est graphothérapeute. Ancien membre actif du groupement des graphothérapeutes rééducateurs de l'écriture et actuellement présidente d'honneur de l'association Graphidys elle s'est consacrée pendant de nombreuses années à la rééducation de l'écriture de l'enfant et à la formation des graphothérapeutes en région Rhône-Alpes.

12/2023

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Critique

Bestiaire de Bosco

Normal021falsefalsefalseFRX-NONEX-NONE / Style Definitions / table. MsoNormalTable {mso-style-name : "Tableau Normal" ; mso-tstyle-rowband-size : 0 ; mso-tstyle-colband-size : 0 ; mso-style-noshow : yes ; mso-style-priority : 99 ; mso-style-parent : "" ; mso-padding-alt : 0cm 5. 4pt 0cm 5. 4pt ; mso-para-margin-top : 0cm ; mso-para-margin-right : 0cm ; mso-para-margin-bottom : 8. 0pt ; mso-para-margin-left : 0cm ; line-height : 107% ; mso-pagination : widow-orphan ; font-size : 11. 0pt ; font-family : "Calibri", sans-serif ; mso-ascii-font-family : Calibri ; mso-ascii-theme-font : minor-latin ; mso-hansi-font-family : Calibri ; mso-hansi-theme-font : minor-latin ; mso-bidi-font-family : "Times New Roman" ; mso-bidi-theme-font : minor-bidi ; mso-fareast-language : EN-US ; } Le " bestiaire " familier et fantastique de l'auteur du Sanglier et de L'Ane Culotte est revisité dans ce volume 58 des Cahiers Henri Bosco avec plusieurs textes inédits (les " 14 poèmes du Chat ") ou peu connus (les " Histoires d'animaux "). Le dossier spécial de ce volume 58 des Cahiers Henri Bosco est consacré au " bestiaire " de l'écrivain, qui a mis en scène de nombreux protagonistes animaux, que l'on retrouve dans certains titres : Le Sanglier, L'Ane Culotte, Le Chien Barboche... Moins connus (voire inédits, comme la série de poèmes " Le Chat " publiés ici pour la première fois), un ensemble de " fables animalières " pour l'enfance a été enrichi à partir des manuscrits sous le titre " Histoires d'animaux ". Le dossier est illustré d'un " dialogue photographique avec l'oeuvre d'Henri Bosco " réalisé par Denis Lebioda. Le carnet critique rassemble une étude de Françoise Jean sur Le Sanglier, le témoignage de la traductrice italienne Stefana Squatrito sur une nouvelle édition de Sylvius, et deux approches comparatives de l'oeuvre de Bosco avec celle d'Alain-Fournier (Nelly Robinet) et de Marcel Brion (Bernard Vigneron). La bibliographie critique actualisée pour les années 2022 et 2023 est établie par Arnaud Dhermy.

06/2024

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Sociologie

Revue de philologie, de littérature et d'histoire anciennes volume 94-1. Fascicule 1

Sébastien Barbara. - Les phalanges de Socrate (X. , Mem. , I, 3, 11-13) Xénophon (Mem. , I, 3, 11-13) attribue à Socrate une image rapprochant les baisers des beaux garçons des envenimements causés par les araignées dites phalanges (? ??? ? ??? ). Parallèlement, Platon (Smp. , 217e-218b) prête à Alcibiade l'image de la morsure de vipère à propos de l'amour-philosophie. Ces images issues des topoi populaires de la morsure-piqûre de l'amour témoignent d'une tendance des socratiques à développer des comparaisons en rapport avec la sphère médicale et des échanges entre philosophes et médecins dans l'Athènes des Ve-IVe s. Dans le cas des phalanges le témoignage de Xénophon atteste, par sa date haute, une diffusion précoce de savoirs iologiques précis, notamment le lien causal entre symptômes critiques et morsure de la veuve noire méditerranéenne (Latrodectus tredecimguttatus Rossi) qui n'est pourtant pas facile à établir. Pauline Belin. - Le concept de consuetudo dans les traités rhétoriques de Cicéron Cet article se propose d'explorer les implications du terme consuetudo dans les traités rhétoriques cicéroniens où le terme est utilisé : De inuentione, 84-83 av. J. -C. , De oratore, 55 av. J. -C. , Brutus, 46 av. J. -C. , Orator, 46 av. J-C. , et les Partitiones oratoriae, 46 av. J. -C. Cette étude du terme de consuetudo entend retracer les origines du concept linguistique de consuetudo, formulé par Cicéron et repris par Quintilien dans l'élaboration de son Institution oratoire, et précisera les liens entre le sens général du terme et l'acception proprement linguistique qu'il acquiert, tout en éclaircissant les enjeux de ces différentes acceptions. Jaime Curbera. - Les noms de la mandragore selon Dioscoride Cet article traite des six noms de mandragores transmis dans le De materia medica de Dioscoride (? ??? ? ??? ? , ??? ? ??? ? ? , ??? ? ??? / ??? ? ??? , ??? ? ?? , ??? ? ??? ? ?? , ??? ? ??? ? ??? ), ainsi que des quinze synonymes donnés dans les manuscrits alphabétiques de Dioscoride. L'article met l'accent sur l'aspect lexical (étymologie, brachylogie, emprunts), mais il traite inévitablement d'autres questions, comme les prières des herboristes, et il propose de nouvelles lectures pour les noms corrompus (? ??? ? ? , ??? ? ??? , ??? ? ??? ? ?? , ??? ? ??? ). Une dernière annexe explique un curieux nom de la plante en grec moderne (? ??? ? ??? ). Concepción Fernández Martínez. - Rythmes métriques accidentels ou locutions idiomatiques dans des inscriptions gauloises considérées comme carmina (CIL, XIII, 1983, 1972, 2073, 2216, 1849) L'article analyse les possibles formes métriques d'une série d'inscriptions latines considérées comme métriques, afin de décider de leur inclusion ou de leur exclusion du corpus des Carmina Latina epigraphica des Gaules. En outre, l'article propose une édition critique et un commentaire philologique de ces inscriptions. Jorge Martínez-Pinna. - Le nom de Servius Tullius Cet article traite du nom de Seruius Tullius, roi de Rome. Un lien avec le terme latin seruus, ainsi qu'une origine étrusque semblent peu admissibles. Au contraire, l'analyse de ce nom révèle une origine latine du personnage et son appartenance à un niveau social élevé. Jean-Louis Perpillou. - Anges et démons Dans ce texte posthume, qui fait suite à "Pouvoirs d'un chiffre" , paru dans ??? ? ??? ? ??? ? ? . Mélanges offerts à Charles de Lamberterie (Louvain, Peeters, 2020, p. 637-650), Jean-Louis Perpillou examine trois nouvelles séries d'exemples de la formule "3 fois 9" : les inscriptions d'Asie Mineure impliquant le dieu Mèn, un rite agraire lituanien et son correspondant grec (Hérodote VIII, 137), ainsi que des bylines russes qui relatent des pratiques magiques adressées à des démons ou des (arch)anges. La valeur non comptable de cette formule, très probablement héritée, s'y trouve confirmée. Gerd Van Riel, Victor Gysembergh. - L'Athéna de Saïs dans l'In Timaeum de Proclus Dans sa discussion du mythe de l'Atlantide, raconté par un prêtre de Saïs dans le Timée de Platon, Proclus se tourne vers la relation entre la déesse Athéna et la cité de Saïs en Egypte septentrionale. L'une des connexions astrologiques mentionnées par Proclus est qu'Athéna était un des astres arctiques. Dans ce contexte, le texte reçu du Commentaire sur le Timée de Proclus fait référence à certains qui lient Athéna à "la lune qui est là-bas" . Dans cet article nous analysons les diverses explications et émendations du texte. Nous examinons leur valeur par rapport aux spéculations astronomiques des Egyptiens et des Grecs, mettant à profit de récentes découvertes sur la transmission textuelle du commentaire de Proclus. A partir de cet examen, nous proposons de corriger le texte transmis. Inés Warburg. - De Lerina insula : tradición manuscrita, textos y edición El poema De Lerina insula, atribuido a Dinamio de Marsella (? 595 c.), celebra en dísticos elegíacos la fundación cristiana de San Honorato mediante una serie de tópicos tradicionales sobre la isla "santa" y sus habitantes. Dos códices de Isidoro de Sevilla (ms. Klosterneuburg 723 del siglo XII y ms. Göttweig 64 (78) del siglo XIII) incluyen la colección de inscripciones romanas conocida como Sylloge Turonensis ; en el apéndice de esta síloge se conserva el poema - no epigráfico y no romano - de Dinamio. Esta contribución propone una edición crítica del poema a partir de ambos testimonios, ya que las dos ediciones del siglo XIX se basan alternativamente en copias de uno de los dos manuscritos : la primera edición de 1888, en una copia de Klosterneuburg 723 y la segunda edición de 1897, en una copia de Göttweig 64. Los testimonios derivan de un ascendiente en común, pero ambos textos son independientes y complementarios.

02/2022

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Religion

Rêver Dieu au 1er & au 21e siècle. Guérir par l'amour et par l'esprit

Une biographie spirituelle. "Nous rêvons, en différentes chambres du temps. Se peut-il que Dieu rêve lui aussi de nous ; que Son Rêve et le nôtre ne fassent qu'un ? " "Votre intimité essentielle rejoint la nôtre et l'autorise à se vivre au plus près de l'Infini qui l'informe et de son beau visage, transfiguré, crucifié, ressuscité, plus vivant que toute vie mortelle". Jean-Yves LELOUP "En lisant 'Rêver Dieu', je ne pouvais plus m'arrêter. J'ai ressenti la présence du Christ dans mon coeur. Et là, assoiffée... j'étais servie de si près par ta parole vivante, par la réalité de ton vécu, par la dimension qui englobe le Tout de l'Etre, par la Beauté, la Poésie - et quand l'Insurmontable est transcendé -, par l'Amour. Enveloppée, traversée, je me suis laissée bercer et j'ai goûté à un contentement nouveau, un frémissement léger dans mon coeur. " Tzveta L. "Quelque chose de moi s'est identifié à Jésus, ton ami d'enfance, identifié à la narratrice, en silence devant l'Eternel. Tu vas si loin et m'emmènes. Livre profond, surprenant. Il est osé ! Quel culot ! Quelle transgression aussi. Relire le Christ et récrire un évangile ! Il manquait ! Ce qui me questionne encore, c'est le lien entre souffrance et chemin spirituel... Le prochain chapitre va-t-il m'apporter quelques éléments de réponse ? " Nicolas B. "Plonger dans ton livre... comme si c'était moi, comme si j'étais toi, j'étais elle, lui, eux. C'est troublant comme j'ai perçu l'intemporel, l'éternel et l'instant de toujours. Je sentais, voyais, vibrais de la présence de Jésus. Oserai-je écrire de Dieu, alors que j'étais en 2018, simplement dans mon fauteuil ! " Corinne R. "Je lis ton livre à voix haute, lentement, pour savourer ton verbe. C'est ma chair que tu mets en mots, mon coeur qui est reconnu, mon âme qui est révélée... Ce manuscrit dans mon quotidien est incroyablement juste. L'ingrédient alchimique par excellence. " Deborah B. -D. "Courageux et magnifiques témoignages de ton parcours humain et spirituel ! Quel voyage tu m'as fait faire par ta lecture de l'Evangile que tu m'as fait redécouvrir 'dépoussiéré', dans un langage qui redonne du sens. Ce 'Notre Père' me parle, grâce à tes mots. Je suis touchée, interpellée par le rituel du pardon... dont tous les mots sont justes pour moi. " Françoise D. Adelheid Oesch vit en Suisse. Elle pratique et enseigne la relation consciente par le 'Dialogue Intérieur'. Elle est l'auteure de 'L'Arche du Coeur', Tomes I & II. Ed. Le Souffle d'Or. 1999

10/2020

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Sciences historiques

Images de l'ancienne Provence. Description Historique, Géographique et Topographique des Villes, Bourgs, Villages et Hameaux de la Provence...

Qui n'a jamais ouvert la Description de la Provence d'Achard ? Que l'on cherche à saisir tel aspect de la vie dans les villes ou les villages provençaux de la fin de l'Ancien Régime ou que l'on s'intéresse simplement à telle commune, on est toujours conduit à consulter cet ouvrage d'une exceptionnelle richesse. C'est un guide indispensable, tant pour l'historien que pour le citoyen amoureux de son petit " pays ". C'est que la Description d'Achard est un dictionnaire qui, pour les villes, bourgs, villages ou fiefs de Provence classés par ordre alphabétique, donne des indications sur l'administration, la géographie, l'histoire et les moeurs. Oeuvre encyclopédique, elle aborde ainsi, en deux gros volumes d'environ 600 pages chacun, bien des sujets. Elle est à l'image de son auteur, médecin et académicien, amoureux des Lettres et des Arts, amateur de sciences naturelles, de physique et de numismatique. Mais c'est surtout dans le domaine des fêtes villageoises, les Romérages, que le Description de la Provence d'Achard reste un document irremplaçable qui décrit, dans leurs moindres singularités, tous les aspects de ces réjouissances populaires. La fête est liée à celle d'un saint vénéré par la communauté. C'est donc d'abord une fête religieuse. Elle commence par une procession dans laquelle on porte les reliques du saint que l'on honore par des tirs réguliers de mousquet, la bravade. Cette procession, à l'issue de laquelle on entend la messe, fait le tour du village ou, plus souvent, se dirige vers une chapelle champêtre particulièrement vénérée. Mais la fête n'est pas seulement celle du saint. C'est aussi celle de la communauté d'habitants, dans laquelle s'expriment les compétitions entre les jeunes gens, dans les danses, les courses ou les luttes qui se transforment quelquefois en véritables " guerres ", lorsque le romérage réunit les habitants de plusieurs localités. L'ouvrage d'Achard ne se trouve actuellement que dans les fonds anciens des bibliothèques et son troisième volume est resté manuscrit. C'est pourquoi les auteurs ont choisi de procéder à cette réédition, non pour l'ensemble de la région, mais pour la Provence orientale des pays de Grasse et de Draguignan. Ils ont ainsi le plaisir d'offrir aux chercheurs comme à tout habitant des communes de ces " pays ", avec des illustrations fournies par de vieilles cartes postales ou des clichés inédits datant du début du XXe siècle, ces images de l'ancienne Provence.

12/2010

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Critique littéraire

Grey Owl, l'homme qui voulait être indien

Les héros ne sont jamais parfaits. Grey Owl, un Anglais né Archie Belaney, précurseur de l’écologie, le plus célèbre des Canadiens des années 1930, héros romantique, était aussi un imposteur merveilleux. Un romantique. Son enfance malheureuse, abandonné de ses parents, il est élevé par deux tantes sévères, le pousse à se réfugier dans la lecture et un univers peuplé d’images romantiques des Indiens d’Amérique du Nord. Emigré au Canada en 1906, Belaney se dirige vers le nord sauvage à la frontière du Québec et de l’Ontario. Il s’invente des origines apaches, se teint les cheveux en noir, assombrit sa peau avec du henné et passe des heures devant un miroir à s’exercer au stoïcisme « indien ». Chasseur, trappeur, guide, mauvais garnement, c’est une jeune iroquoise, Anahareo, à qui il ne révélera jamais la vérité sur ses véritables origines, qui l’amènera à se transformer en protecteur des animaux, en véritable écologiste avant l’heure. Déjà, au retour de la Grande guerre, il se rend compte que la dévastation des forêts par le développement économique en fait rapidement un véritable désert biologique. Les forêts d’antan succombent, les animaux disparaissent. Un jour qu’il attrape et tue une mère castor, il entend les cris de ses petits et s’apprête à leur donner le même sort, Anahareo le supplie de les épargner. Au fil de l’hiver et de l’été 1929, les deux castors font sa conquête. Ils réveillent en lui « la tendresse qui dort dans le coeur de l’être humain ». Il ne pourra plus tuer. Pour assurer sa subsistance, Archie s’essaie à l’écriture. Dans son premier article, destiné à la revue anglaise Country Life, il se présente comme un « écrivain indien » et, pour la première fois, signe « Grey Owl ». Il se lance avec acharnement dans un manuscrit qui paraîtra en 1931 sous le titre de La Dernière Frontière. Le livre de Grey Owl révèle son merveilleux talent de conteur, sa « conversion » et l’urgence de protéger la nature. Le livre connaît un grand succès, et l’auteur devient l’enfant chéri de la presse. En 1936, Grey Owl fait un retour triomphant en Angleterre sous le nom de Hiawatha. Partout, il fait salle comble et répète le même message : « La nature ne nous appartient pas, nous lui appartenons ». Son succès atteint un summum en 1937 lorsqu’il rencontre le roi et la reine. Il effectue ensuite une frénétique tournée de conférences au Canada et aux Etats-Unis. Il meurt le 7 avril 1938, des suites de l’abus d’alcool et d’épuisement.

02/2011

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Poésie

Poésies

Ce premier volume des Poésies complètes d'Herman Melville regroupe toute l'oeuvre poétique de l'auteur de Moby Dick, à l'exception de Clarel qui, en raison de sa singularité et de sa dimension (l'un des plus longs poèmes de langue anglaise, plus long que Le Paradis perdu de Milton ou le Don Juan de Byron), fera l'objet d'une publication à part, dans un second tome. Figurent ici le recueil publié par Melville chez Harper Bros. , Tableaux et aspects de la guerre (1866), ainsi que les deux plaquettes qu'il a éditées à compte d'auteur à vingt-cinq exemplaires chacune, John Marr et autres marins (1888) et Timoleon (1891). A ces trois recueils achevés et parus du vivant de l'auteur s'ajoutent trois ensembles : Herbes folles et sauvageons... , avec Une rose ou deux, le manuscrit que Melville avait laissé à sa mort, l'ensemble étant largement inédit en français ; Parthenope, constitué de deux longs poèmes attribués à deux personnages imaginaires ; et une quarantaine de poèmes épars. Très diverse dans la forme comme dans les thématiques, la poésie de Melville constitue, en quelque sorte, le troisième "acte" de son oeuvre, après la période des romans (1846-1857), et celles des nouvelles (1853-1856). On retrouve, en particulier dans Tableaux et aspects de la guerre qui est sans doute avec les Drum-Taps de Walt Whitman, le plus beau et poignant recueil poétique consacré à la guerre de Sécession, le souffle melvillien, qui ne s'apaise peut-être que dans les poèmes d'amour de la toute fin, ceux de Herbes folles et sauvageons... , dédiés à son épouse. Chacun de ces recueils ou ensembles tourne autour d'une même thématique, ce qui donne à chacun une tonalité différente, une force et une inspiration sans cesse renouvelée, surprenant souvent le lecteur par son audace et son originalité. Si Timoléon (seul recueil intégralement traduit en français à ce jour) est inspiré des lieux visités lors du séjour de Melville en Europe et au Proche-Orient, John Marr est comme l'adieu à la mer de celui qui fut sans doute l'un de ses plus grands chantres. Melville est un écrivain du souffle, son écriture est celle du long cours. La forme poétique l'obligeant à endiguer la force prodigieuse de son inspiration, elle en fait d'autant mieux ressortir la sensibilité. Pour le lecteur francophone, la poésie de Melville pourrait bien être son chef-d'oeuvre inconnu.

11/2022

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Volcanisme, volcanologie

Maurice Rollet de l'Isle (1859-1943). Martinique Mission scientifique 1902

A l'articulation du journal de voyage et de l'exploration scientifique, le témoignage inédit retranscrit dans cet ouvrage, relate avec une illustration abondante l'explosion de la Montagne-Pelée, qui détruisit le port de Saint-Pierre en 1902. Son auteur, l'ingénieur hydrographe Maurice Rollet de L'Isle s'inscrit dans la longue tradition des explorateurs. Il a produit sept carnets de voyage qui constituent des témoignages inédits sur les sociétés coloniales et indigènes. Un seul a été publié ("Au Tonkin et dans les Mers de Chine" , en 1886), les autres conservés à Brest, sont actuellement redécouverts par le milieu de la recherche. En 1902, l'ingénieur hydrographe de Marine Maurice Rollet de l'Isle (1859-1943) se rend à la Martinique, juste après l'éruption de la Montagne Pelée afin d'étudier, dans le cadre d'une mission scientifique, les modifications produites dans la topographie de l'île, et chercher un port destiné à remplacer celui de Saint-Pierre détruit. Le manuscrit inédit qu'il a rédigé, à l'articulation du journal de voyage et de l'exploration scientifique, est reproduit ici dans son entier dans le respect de l'oeuvre d'origine richement illustrée de photographies en noir et blanc, d'aquarelles et de coupures de presses. L'auteur y témoigne d'une grande capacité d'observateur, en même temps qu'il se fait " vulcanologue " avant l'heure et grand reporter des terres visitées, comme à son habitude, en parcourant le volcan et la ville de Saint-Pierre à la recherche des traces du passé, cherchant à comprendre les étapes de la catastrophe qu'il rapporte dans un texte admirablement écrit. Maurice Rollet de l'Isle n'est pas un auteur comme les autres parce qu'il s'inscrit professionnellement dans la longue tradition des marins de l'Etat, de La Pérouse à Dumont d'Urville et dans la continuité directe de Charles François Beautemps-Beaupré, inventeur des méthodes de l'hydrographie de précision. Mais une fois rentré dans l'intimité de sa cabine, ce chantre de l'Espéranto se fait auteur de carnets de voyage richement illustrés, qui offrent un éclairage sur la vie des hommes à bord, sur la diversité des paysages et des sociétés coloniales et indigènes auprès desquelles il va à la rencontre lors de ses missions, sur les curiosités géographiques, naturelles ou architecturales. Propriété du Service hydrographique et océanographique de la Marine, le Fonds Rollet de l'Isle est déposé depuis 2006 au Service historique de la Défense à Brest.

11/2022

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Apocryphes

La Didachè ou l'enseignement des douze Apôtres. Suivi de l'Epître de Barnabé, livre apocryphe du nouveau Testament décrivant la vie de Jésus de Nazareth

La Didachè est un petit livre qui fut écrit en langue grecque, sans doute en Syrie, vers la fin du premier siècle ou au début du deuxième siècle de notre ère. Le terme Didachè, ou Didakhè, signifie Enseignement, ou Doctrine. La Didachè ou Didakè (traduit en français Enseignement des douze Apôtres ou Doctrine des Apôtres) est un document du christianisme primitif, écrit vers la fin du Ier siècle ou au début du IIe siècle, ce qui en fait l'un des plus anciens témoignages écrits. Le manuscrit retrouvé est intitulé "Doctrine du Seigneur transmise aux nations par les douze apôtres" . L'Epître de Barnabé est une oeuvre chrétienne composée entre la fin du ier siècle et le début du iie siècle. Composée de 21 chapitres, elle est écrite en langue grecque. Dans le Codex Sinaiticus (ive siècle), elle figure immédiatement après le Nouveau Testament et avant le Pasteur d'Hermas. Cette épître est attribuée par Clément d'Alexandrie (Stromates, II, 31, 2 ; II, 35, 5 ; etc.) au compagnon de Paul, Barnabé, qui est mentionné dans les Actes des Apôtres ; et Origène l'appelle l'épître catholique de Barnabé (Contre Celse I, 63). Le Codex Alexandrinus aussi l'attribue à Barnabé, sans spécifier s'il s'agit de l'apôtre ou d'un autre Barnabé. Mais depuis le xviie siècle prédomine chez les savants l'opinion que, pour des raisons du contenu et de la chronologie, l'auteur n'est pas le Barnabé des Actes des Apôtres. Le verset 16, 4 de l'épître, qui déclare : "par suite de la guerre, le Temple fut détruit par leurs ennemis, et maintenant les serviteurs de ces ennemis le rebâtiront" , donne lieu à la conviction que l'oeuvre fut écrite après la destruction du Temple de Jérusalem en 70, et avant la révolte de Bar Kochba en 132, dont l'épître ne fait pas état. Cette épître constitue l'un des premiers traités de polémique antijuive. On distingue deux parties dans l'épître. Selon la première partie (chapitres 1-17), les prophéties, que les Juifs n'ont jamais comprises, ont annoncé Jésus le Messie, son oeuvre salvatrice et sa crucifixion. Les prescriptions relatives au jour de jeûne, au bouc émissaire et au sacrifice de la vache rousse pour la purification des péchés étaient des prophéties de la Passion du Sauveur. La circoncision demandée par le Seigneur est celle du coeur, pas celle de la chair. Les normes alimentaires n'ont qu'une signification morale.

07/2022

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Littérature étrangère

Viktor Vavitch

Etudiants et étudiantes en révolte, attirés par le terrorisme ; ouvriers séduits par le marxisme et la lutte révolutionnaire ; libéraux contestataires, rêvant simplement de réformer la Russie ; autorités qui, conscientes que quelque chose couve, veillent au grain... C'est dans cette atmosphère de sourde effervescence que s'ouvre le roman-fresque de Boris Jitkov, considéré par Pasternak comme " le meilleur sur la révolution de 1905 ". La roue de l'histoire, en effet, et avec elle la narration, ne tarde pas à s'emballer : grèves, manifestations, combats de rue, répression, réaction débouchant sur des pogromes d'une violence inouïe constituent la trame de ce Viktor Vavitch aussi chaotique, animé, fracassant que les événements qu'il évoque. Sur ce fond d'agitation empreinte d'espoir, mais se soldant par un noir désespoir, Boris Jitkov sème ses personnages dont les destins, pleins de promesses, avorteront pour la plupart, à l'image de la révolution manquée de 1905: il y a Viktor Vavitch qui rêve de galons d'officier mais se retrouve dans la police ; il y a Bachkine qui se veut " un type bien " mais devient indicateur ; il y a le jeune Sanka Tiktine qui n'est guère convaincu par la révolution : le roman s'achèvera pourtant sur son envoi en relégation à Viatka ; il y a sa sœur, Nadienka, amoureuse d'un ouvrier au cœur de l'action clandestine ; il y a la jeune Taïnka, sœur de Vavitch, qui aime à la folie le flûtiste juif Israëlson... Foisonnement de personnages, chaos de couleurs et de sons, Boris Jitkov livre ici le film de 1905, transformant le lecteur en spectateur et auditeur. L'écriture, très cinématographique, joue à merveille de la suggestion, de l'ellipse. Constamment au plus près de son sujet, Boris Jitkov ne décrit pas, il saisit des images, s'y arrête un instant, nomme parfois, pour aussitôt se hâter ailleurs. Le " dernier grand roman russe ", a-t-on dit de Viktor Vavitch. Le dernier, en tout cas, à offrir cette écriture qui place la langue et la poésie au-dessus de tout, à l'instar des œuvres d'un Gogol, d'un Biély ou d'un Zamiatine. Viktor Vavitch est écrit entre 1929 et 1934, puis imprimé en 1941. La censure stalinienne le juge alors " inconvenant " et " inutile ". L'ouvrage est envoyé au pilon. Mais l'imprimeur décèle le chef-d'œuvre et en conserve quelques exemplaires. C'est donc un manuscrit miraculeusement sauvé de l'oubli que le lecteur est invité à découvrir.

08/2008

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Histoire internationale

Histoire de l'Europe éditée d'après les carnets de captivité (1916-1918). 2 volumes

Le 18 mars 1916, Henri Pirenne et son collègue Paul Fredericq sont arrêtés et déportés en Allemagne, parce que tous deux incarnent, aux yeux de l'Occupant, la résistance des universitaires gantois à la réouverture de leur Alma Mater. Incarcéré dans des camps de prisonniers militaires et civils, puis assigné à résidence dans la ville universitaire d'Iéna, l'historien belge est finalement relégué à Creuzburg, une bourgade rurale de la Thuringe. Il y passe presque deux ans, du 29 janvier 1917 jusqu'à l'Armistice. Afin de résister intellectuellement et moralement à un isolement difficile à supporter, Henri Pirenne se lance, du 31 janvier 1917 au 7 août 1918, dans l'écriture de l'esquisse d'une histoire de l'Europe. Interrompu en pleine histoire de la Renaissance par l'arrivée à Creuzburg de sa femme et de son plus jeune fils, l'historien abandonne son manuscrit, qui sera publié à titre posthume, en 1936, par son fils Jacques. Accueillie comme un véritable tour de force intellectuel, parce que rédigée avec l'aide d'un "simple manuel scolaire", l'Histoire de l'Europe connaît un immense retentissement dans le contexte d'inquiétude et d'incertitude suscité par les succès des régimes totalitaires, ainsi que par l'exacerbation des tensions internationales qui précède immédiatement la deuxième guerre mondiale. L'oeuvre présentée ici méritait une triple révision scientifique. Il convenait en effet (1) de la restituer en tant qu'exercice de résistance quotidienne, mais aussi d'analyse de la diversité des parcours historiques des nations européennes - parcours qui avaient abouti à la guerre ; (2) d'éclairer ses conditions de production scientifique ; et (3) d'en restaurer le texte inachevé et inabouti, qui avait pâti de nombreuses coupes et révisions, ainsi que de l'accumulation, lors de son édition, d'une multitude d'erreurs factuelles concernant tant les événements et les personnages historiques, que les localisations et les datations. Traduite en anglais, en néerlandais, en allemand, en italien, en japonais et en croate, et régulièrement rééditée, l'Histoire de l'Europe est un classique de l'histoire intellectuelle du XXe siècle. Cette nouvelle édition inclut plus de soixante pages restées inédites, rétablit le texte des carnets de captivité et y ajoute des informations factuelles dont l'auteur ne disposait pas lors de sa rédaction. Elle est complétée par la réédition des Souvenirs de captivité en Allemagne (mars 1916-novembre 1918), publiés par Henri Pirenne en 1920, qui restitue le climat et les conditions d'existence du savant durant sa déportation en Allemagne.

11/2014