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Régis Hautière, regis hautiere Hardoc, Hardoc

Extraits

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Livres 3 ans et +

Le cheval de feu

En avril 1927, dans un entretien au journal Prager Presse Maïakovski déclara : "Ma plus récente passion est la littérature pour la jeunesse. Il est nécessaire de familiariser les enfants avec des notions nouvelles, avec une nouvelle approche des choses. Mon vif intérêt pour le sujet a récemment donné lieu à deux livres..." Quelques jours plus tôt, Maïakovski avait remis au Département de littérature pour la jeunesse du Gosizdat [Maison d'édition d'Etat fondée en mai 1919] le manuscrit de deux poèmes pour les enfants Le Cheval de feu et Tu lis et tu t'débines à Paris et en Chine. En mai de la même année, le poète évoqua de nouveau ces livres dans un entretien publié par le journal Epokha : "Je souhaite inspirer aux enfants quelques idées fondamentales sur la société. En procédant, bien sûr, avec toute la précaution requise. Je raconte notamment une petite histoire à propos d'un cheval à roulettes. Je saisis cette occasion pour expliquer aux enfants combien de personnes ont dû collaborer à la fabrication d'un tel cheval. Il y a par exemple un menuisier, un peintre, un tapissier. Ainsi, l'enfant se familiarise avec la nature sociale du travail." Le Cheval de feu, superbement illustré et mis en page par Lidia Popova, fut publié en avril 1928. Imprimé en chromolithographie, son tirage était de 10 000 exemplaires et son prix de vente de 35 kopeks. Le Cheval de feu est le septième des neuf livres pour les enfants écrits par Maïakovski entre 1925 et 1929. Dans cet album où le texte et l'image forment un tout organique, le langage graphique peut combiner sur une même page le grand dessin polychrome d'un personnage, les outils ou les produits de son métier, et une vignette en bichromie qui scande le mouvement narratif. Chaque planche devient un espace vivant où se conjuguent les énergies du poème et de l'image. L'expressivité de la page doit sans doute quelque chose à l'art de l'affiche lithographiée dans lequel des peintres d'avant-garde et Maïakovski luimême s'étaient illustrés à l'époque.

11/2019

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Beaux arts

Isidore Isou

Cet ouvrage est - aussi surprenant que cela puisse paraître -, la toute première monographie sur l'oeuvre plastique d'Isidore Isou (1925-2007), le génial créateur roumain du Lettrisme, ce mouvement d'avant-garde apparu à Paris dès l'immédiate après-guerre. A la suite du Dadaïsme et du Surréalisme, le Lettrisme impose ses idées, celles d'Isidore Isou, né en 1925, qui forme autour de lui un groupe d'éclat dont sera issu Guy Debord, le futur fondateur de l'Internationale Situationniste. Isou, à travers sa théorie générale de création : "La Créatique", abordera tous les domaines de la connaissance, bouleversant tour à tour la poésie, le roman, le cinéma, le théâtre, l'économie politique et naturellement l'art plastique qui fait l'objet de ce livre. La peinture lettriste est une peinture à base unique de lettres, qui évoluera très rapidement, en 1950, à une peinture de signes nommée l'hypergraphie. Ces signes incluent aussi bien les rébus ou des signes musicaux que des écritures inventées, dénuées de sens, mais ouvrant une troisième perspective à l'art, après le figuratif et l'abstraction. Remis en perspective, ses oeuvres et apports stupéfient par leur avance historique. Ce livre, conçu par Frédéric Acquaviva, qui a travaillé avec Isou les dix dernières années de sa vie et réalisé la dernière exposition monographique du vivant de l'artiste et la plus importante rétrospective sur le Lettrisme au Passage de Retz à Paris avec Bernard Blistène en 2012, entend lever le voile sur les réalisations originales et pionnières d'Isidore Isou et espère susciter le même intérêt que la monographie sur Marcel Duchamp éditée en 1959 qui sut révéler pour la première fois l'oeuvre complexe de Duchamp à un plus large public. Une iconographie sans précédent (avec de nombreux documents inédits et des oeuvres inconnues), à laquelle s'ajoute une bibliographie de l'ensemble des expositions personnelles et collectives d'Isou ainsi qu'un choix parmi ses 200 écrits, font de ce livre le livre de référence sur Isidore Isou, le grand oublié de l'histoire de l'art.

02/2019

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Littérature française

Point cardinal

Sur le parking d'un supermarché, dans une petite ville de province, une femme se démaquille méticuleusement, tristement. Enlever sa perruque, sa robe de soie, rouler ses bas sur ses chevilles : ses gestes ressemblent à un arrachement. Bientôt, celle qui, à peine une heure auparavant, volait quelques instants de joie et dansait à corps perdu sera devenue méconnaissable. Laurent, en tenue de sport, a remis de l'ordre dans sa voiture et dissimulé dans le coffre la mallette contenant ses habits de fête. Il s'apprête à retrouver femme et enfants pour le dîner. Petit garçon, Laurent passait des heures enfermé dans la penderie de sa mère, détestait l'atmosphère virile et la puanteur des vestiaires après les matchs de foot. Puis il a grandi, a rencontré Solange au lycée, il y a vingt ans déjà. Leur complicité a été immédiate, ils se sont mariés, Thomas et Claire sont nés, ils se sont endettés pour acheter leur maison. Solange prenait les initiatives, Laurent les accueillait avec sérénité. Jusqu'à ce que surviennent d'insupportables douleurs, jusqu'à ce qu'il ne puisse plus réfréner ses envies incontrôlables de toucher de la soie, et que la femme en lui se manifeste impérieusement. De tout cela, il n'a rien dit à Solange. Sa vie va basculer quand, à la faveur de trois jours solitaires, il se travestit pour la première fois chez eux. A son retour, Solange trouve un cheveu blond... Léonor de Récondo va alors suivre ses personnages sur le chemin d'une transformation radicale. Car la découverte de Solange conforte Laurent dans sa certitude : il lui faut laisser exister la femme qu'il a toujours été. Et convaincre son entourage de l'accepter. La détermination de Laurent, le désarroi de Solange, les réactions contrastées des enfants – Claire a treize ans, Thomas seize –, l'incrédulité des collègues de travail : l'écrivain accompagne au plus près de leurs émotions ceux dont la vie est bouleversée. Avec des phrases limpides, des mots simples et d'une poignante justesse, elle trace le difficile chemin d'un être dont toute l'énergie est tendue vers la lumière. Par-delà le sujet singulier du changement de sexe, Léonor de Récondo écrit un grand roman sur le courage d'être soi.

08/2017

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Religion

Le sacrement de mariage

La théologie du mariage a connu nombre d'aléas dans l'Eglise ancienne comme dans l'actualité la plus récente. Il est urgent de revenir aux sources de la révélation, et avant tout à l'Ecriture. Fidèles à l'Evangile, les Pères de l'Eglise, en Orient comme en Occident, n'ont pas admis qu'un homme puisse renvoyer sa femme et se remarier, même dans le cas de porneia mentionné par saint Matthieu. Cette tolérance, apparue en Orient après la période patristique, n'est fondée ni sur l'Ecriture ni sur la tradition. Au nom de la miséricorde, on aimerait pouvoir accueillir les couples qui se sont mariés civilement après un divorce et leur proposer la Réconciliation et l'Eucharistie. La difficulté est que leur situation rend invalide le Sacrement du Pardon. En effet, le rite d'absolution crée une situation de "réconciliation avec l'Eglise" qui est une condition nécessaire du Sacrement. Aussi longtemps qu'un couple est en situation de rupture ecclésiale, le rite ne peut pas, à lui seul, être signe du pardon : le Sacrement ne peut pas exister. Le mariage, le plus ancien des Sacrements, diffère de tous les autres : le contrat, comme la situation d'époux qui en résulte, sont des réalités naturelles que ni l'Eglise ni le Christ ne pouvaient modifier. Si le Sacrement de mariage est strictement indissoluble, c'est parce que le mariage "naturel" est indissoluble, le Baptême des époux ne faisant qu'annuler l'exception pouvant exister lorsqu'un seul est baptisé. En ce qui concerne la morale sexuelle, Pie XII a remis en question le rigorisme des Pères de l'Eglise, légitimant le recours aux périodes agénésiques, mais excluant les contraceptifs "artificiels" . Paul VI s'en est tenu à cette position, mais les épiscopats ayant émis des réserves, il est permis de s'interroger. On ne peut pas, en même temps, légitimer le choix des périodes agénésiques, et donc une relation où ni la finalité de l'acte, ni la finalité des époux, ne sont procréatrices, et maintenir le principe stoïcien selon lequel toute relation conjugale doit être procréatrice. Même s'il existe un lien naturel entre sexualité et procréation, le Nouveau Testament n'en parle pas.

10/2015

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Antiquité

Sous Tiberius Claudius Nero à Rome. Intrigues, peur et paix

Spécialiste de l'Antiquité, Pascal Houmard offre en partage dans ce nouvel ouvrage sa passion érudite d'une période qu'il maîtrise à la lumière des plus récentes découvertes littéraires et archéologiques, fortement documentées. Il s'agit d'un texte de recherche présenté comme un roman pour le rendre attractif et osons-le dire, irrésistible. Tout se passe sous l'empire du terrible et froid Tibère qui se fera supplier par les Sénateurs pour accéder au pouvoir et veillera la Pax Romana d'une main de fer. Une histoire vraie à peine floutée. Fils adoptif d'Auguste et oncle de César, Tibère a été le deuxième empereur de Rome mais n'en porta pas le titre. Le Sénat lui a remis les pleins pouvoirs. Il en usera d'une main de fer et veillera à la Pax Romana dans la terreur. Suétone et Tacite le considéreront comme un mauvais empereur. Les historiens modernes considèrent Tibère comme un fin stratège politique, rusé et prudent, autant que cruel comme le sera son successeur Caligula. L'auteur nous plonge dans la réalité historique vivante des entourages de Tibère et donc dans les intrigues privées ou d'Etat. On y retrouve notamment un certain Macro, futur préfet qui intrigue, mais aussi qui furent véritablement Drusilla, Agrippine, et le Chevalier Titius Sabinus. Cet ouvrage inédit met à plat les fausses vérités, et souligne la Rome explosive qu'Auguste laissera. L'auteur déjoue les idées préconçues, démêle l'écheveau des confusions et dépeint la Rome de Tibère sans concession, Rome que Germanicus a failli diriger. On y découvre en outre le rôle occulté de certains puissants esclaves. Titulaire d'un master en Lettres de l'université de Lausanne, Pascal Houmard enseigne l'Histoire, la langue française et les langues anciennes en Suisse romande. Il vit dans le Chablais. Auteur de plusieurs ouvrages historiques ou romancés, dont "la Naples antique et ses institutions" ou encore notamment la trilogie "Les Enquêtes de Crystal" . Il a reçu le second prix Concours International Littéraire des Arts et Lettres de France 2017 pour son livre "A Troie on y va" . L'auteur se révèle d'une précision horlogique et d'une pertinence qui donne à penser à la Rome antique sous un jour nouveau.

03/2023

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Guerre d'Algérie

Les souffrances secrètes des français d'Algérie

Après 20 ans pendant la guerre d'Algérie (2000) ; L'Histoire des pieds-noirs d'Algérie (2002), Les Oubliés de la guerre d'Algérie (2003), Raphaël Delpard nous livre avec Les Souffrances secrètes des Français d'Algérie, la poursuite de son travail d'enquête et d'analyse sur l'indépendance de l'Algérie (1962). Cette fois, il aborde la période la plus tragique vécue par les Français d'Algérie. Notamment, il s'interroge à partir de deux questions : - Peut-on parler sereinement et en toute objectivité de l'indépendance de l'Algérie ? - Peut-on évoquer et préciser ce que furent les accords d'Evian et ce qui les précéda et les suivra ? Raphaël Delpard pense que oui. Il nous délivre une enquête fouillée, tentant de mettre fin à l'ostracisme qui a frappé les Français d'Algérie, au cours de ces moments tragiques et dramatiques. Il cite les témoignages de ceux qui en furent les acteurs et d'autres les victimes (les pieds-noirs) et des documents inédits. Il décrypte les intentions perverses, hypocrites et très souvent cachées ou ambiguës du politique et de l'Etat Français et la manipulation des Français de la métropole qui feront des pieds-noirs des victimes expiatoires... Aussi n'y a-t-il pas lieu de s'étonner si au cours des évènements, dans des circonstances atroces, avant et après la signature des accords d'Evian, c'est la curée et le nettoyage. Après les massacres barbares (du FLN) de Français (des milliers) et de 140 000 harkis, pour les pieds-noirs, un diktat leur est imposé : "La valise ou le cercueil." En quelques mois, c'est plus d'un million d'entre eux qui fuient vers la métropole. Mais en France, personne ne veut en entendre parler. L'opinion publique les abandonne, voire les rejette, les pouvoirs politiques, l'Etat s'en désintéressent, les intellectuels font silence sur ce drame. L'histoire elle-même regarde ailleurs... L'Histoire vraie des Français d'Algérie : une page d'histoire, d'amour et de larmes, entre deux grands peuples qui ne se sont pas encore remis de leur rendez-vous manqué.

03/2022

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Connaissance de soi

Comment je suis arrivé jusqu'à moi

Tu tiens entre les mains le Guide suprême vers le bonheur absolu. Prêt pour les morning routine durant lesquelles tu vas te lever à 4h du mat avec le sourire, répéter 178 affirmations positives et faire une cérémonie de thé matcha ? Non ? Tant mieux, parce que c'est pas du tout l'objet de ce livre ! Par contre, si tu veux te libérer peu à peu de tout ce qui t'empêche d'avancer dans la vie en passant un bon moment, ce livre est fait pour toi. Maud Bettina-Marie est comédienne et scénariste. Un évènement traumatisant en 2017 l'amènera à suivre un large éventail de thérapies, de la classique psychanalyse à la rencontre chamanique. De son enfance à Dunkerque à sa vie épanouie d'artiste et de maman, elle nous livre ici tout ce qui l'a aidé à trouver le chemin jusqu'à elle-même. Keyvan Khojandi a grandi dans une double culture franco-iranienne. D'lspahan à Reims et de Reims à Paris, ce psychologue devenu aujourd'hui un artiste complet et un papa serein nous raconte son histoire. Il nous dévoile ici toutes les épreuves par lesquelles il a dû passer pour trouver la voie de sa résilience et être enfin en paix avec lui-même. Sortir des infernales boucles de pensées négatives, arrêter de reproduire les mêmes schémas, faire la paix avec son corps, en finir avec la peur de manquer, apprendre à faire des infidélités à sa famille ou encore devenir indulgent envers soi : on te dit tout dans ce livre. Ouais, il est génial. Et comme les livres de développement personnel sont souvent trop chiants sérieux, on aborde les choses avec beaucoup de recul et d'humour. Faire quelque chose de sérieux sans se prendre au sérieux. Ce livre n'est pas une injonction au bonheur ou une recette miracle. Ce livre est un témoignage, un partage. C'est un ami bienveillant qui te dit " Je suis passé par là aussi, j'ai fait ça et maintenant, je revis. Essaye, tu verras bien ! " Tu ne risqueras jamais rien à essayer d'apprendre à t'aimer. C'est beau cette phrase, c'est du Jean-Jacques Goldman ?

09/2022

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Histoire militaire

Guerres mondiales et conflits contemporains N° 287, 2022 : La pacification. Une autre forme de guerre ?

Les guerres d'Irak et d'Afghanistan ont remis en lumière le mot et la notion de pacification. La terminologie de pacification est beaucoup plus chargée de sens qu'on ne le croit communément et ne se réduit pas à une répression coloniale brutale. Elle ne remonte ni à l'époque de la Révolution (pacification de la Vendée par le traité de Cholet), ni même au XIXe siècle avec des textes comme celui de Bruguière - De la pacification du royaume d'Alger et de son avenir (1831). D'origine latine, on trouve le vocable chez Cicéron dans le sens de retour à la paix, chez Aulu Gelle signifiant accommodement ou réconciliation et chez Salluste. Au XVIe on parle de la pacification de Gand du 8 novembre 1576, une alliance entre les 17 provinces des Pays Bas dans le but de faire cesser les exactions des troupes espagnoles et de mettre un terme à la guerre entre les provinces loyales et les provinces révoltées de Hollande et Zélande. En France, les édits de pacification entre 1560 et 1591 tentent de mettre fin aux persécutions et à la guerre civile entre protestants et catholiques. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, le terme retrouve vie avec la guerre des Camisards et au XIXe, il entre dans le vocabulaire colonial classique. Au début du XXe, il remplace les mots " guerre ou conquête ". On parle par exemple de la pacification du Maroc. Après la Seconde Guerre mondiale, le mot, devenu désuet car trop attaché à la colonisation, se charge d'un nouveau contenu. Avec le développement des guerres révolutionnaires, il devient souvent synonyme de contre-guérilla, de contre-insurrection ou de méthode contre-révolutionnaire, tout en gardant les sens anciens. Un manuel distribué à partir de 1949 aux partants pour l'Indochine précise par exemple : " Notre but est de permettre à ces derniers (les Vietnamiens) de restaurer l'ordre et la paix... Notre mission est avant tout pacificatrice. " L'ambiguïté du terme va donc bien au-delà l'idée d'une guerre ou de l'écrasement d'un peuple et de sa culture. Le présent dossier traitera des aspects militaires de la pacification.

09/2022

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Algérie

Le coup d'éclat en Algérie. De la naissance du FIS aux législatives avortées de 1991

Plus de vingt ans avant le " printemps arabe " de 2011, l'Algérie a connu le sien, rapidement transformé en un hiver sanglant. En 1989, quelques mois après un soulèvement populaire contre le régime du parti unique, violemment réprimé, le président Chadli Bendjedid, ancien colonel, lance un processus démocratique audacieux malgré les réserves de l'armée qui l'avait porté au pouvoir dix ans plus tôt. Au lieu d'organiser immédiatement une transition après le mouvement de protestation et de partir à sa suite, il a préféré piloter lui-même le chantier des réformes politiques dans le sillage de la chute du mur de Berlin, se rêvant en " Gorbatchev algérien ". Il légalise le multipartisme et le pluralisme syndical, ouvre le champ médiatique, amnistie les détenus politiques et autorise les dirigeants exilés à rentrer au pays pour participer au processus démocratique en marche. Inquiété tout de même par la montée en puissance des islamistes sur fond de révolution iranienne et de guerre en Afghanistan, il dote le pays d'une Constitution interdisant la création de partis sur une basse confessionnelle. Au mépris de la loi fondamentale, il reconnaît quand même le Front Islamique du Salut (FIS) qui se donne pour objectif de mettre en place un Etat Islamique et de balayer la démocratie une fois arrivé au pouvoir. Le " parti de Dieu " frôle la majorité absolue dès le premier tour des législatives en décembre 1991 et se retrouve aux portes du pouvoir. L'armée, soutenue par une partie du courant progressiste et laïc, refuse l'avènement d'un " régime théocratique totalitaire " qui a déjà affiché son caractère violent. Elle demande au chef de l'Etat de stopper le processus électoral. Face à un dilemme insoluble, Chadli Bendjedid choisit de quitter le pouvoir. A-t-il été renversé par ses compagnons qui l'ont porté à la plus haute fonction en 1979 ou leur a-t-il spontanément remis le pouvoir. Son départ en janvier 1992 fut en tout un cas un immense coup d'éclat qui a entraîné le pays dans une décennie de violences généralisées.

03/2023

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Géopolitique

Le monde en 2040 vu par la CIA

Tous les 4 ans, à chaque élection présidentielle américaine, le National Intelligence Council (NIC), le cerveau prospectif de la CIA, fournit un rapport au nouvel élu de la Maison Blanche sur le monde des 20 prochaines années. Un monde contesté, telle est ligne principale de ce rapport. La pandémie de Covid 19 a ébranlé la confiance entre gouvernants et gouvernés. Les gens descendront de plus en plus dans les rues. Ce ne sont pas seulement les pouvoirs forts ou dégradés qui seront remis en cause mais aussi les démocraties. L'une des tendances les plus certaines au cours des 20 prochaines années sera un changement démographique majeur : la croissance de la population mondiale ralentira et le monde vieillira. La pression migratoire, accentuée par le stress hydrique et le manque d'eau, mettra économies et sociétés à rude épreuve. En 2050 : la moitié des urbains vivra dans les pays pauvres. La fracture numérique risque de fragmenter les populations et les pays. La finance, la santé, le logement seront de plus en plus connectés. L'intelligence artificielle (IA) jouera donc un rôle majeur et les pays qui exploiteront les gains de productivité liés à L'IA verront s'élargir leurs possibilités économiques. Les acteurs non étatiques (superstars de la technologie, ONG, groupes religieux) seront en mesure de concurrencer voire de contourner les Etats. Sur le plan international, le pouvoir s'élargira à de nouveaux pays mais les USA et la Chine exerceront la plus grande dynamique en imposant des choix tranchés aux autres acteurs. La dégradation climatique provoquera une activité renforcée des grands ouragans et une augmentation de 2, 50 °c pour le jour le plus chaud de l'année. Tout n'est pas pessimiste selon ce rapport. Dans les scénarios d'avenir (il y en au moins 5 majeurs) dressés par le NIC : une coalition mondiale menée par l'Europe et la Chine mettra en oeuvre des changement majeurs contre la lutte climatique et une renaissance démocratique est possible. Le monde en 2040 selon la CIA est préfacé par Piotr Smolar, spécialiste des relations internationales, grand reporter au Monde.

04/2021

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Troisième République

1871-2021 La Commune de Paris. 150 ans - Les militants du Conseil de la Commune

La lutte entre le prolétariat et la bourgeoisie, qui dure désormais depuis plusieurs siècles, concerne le monde entier. Il y a cent cinquante ans, en mars 1871, dans une seule ville - Paris - et en un laps de temps très court - 72 jours -, l' "assaut du ciel" tenté par le prolétariat, et férocement étouffé par une bourgeoisie montante, résolut dans la pratique des questions théoriques fondamentales du socialisme, qui jusque-là n'avaient eu que des réponses provisoires. Qui plus est, la Commune permit de découvrir les caractères typiques que la dictature du prolétariat doit inévitablement adopter. Parmi ces caractères typiques, il faut avant tout souligner le plus important : la Commune fut un "Etat non-Etat" . Dans son "Adresse" sur La Guerre civile en France du 30 mai 1871, Marx aborde ce point crucial, en tirant un bilan théorique de la Commune. "Son vrai secret le voici. La Commune était essentiellement le gouvernement de la classe ouvrière, le résultat de la lutte entre la classe qui produit et celle qui exploite, la forme politique enfin découverte grâce à laquelle on arrivera à l'émancipation du travail". Depuis la bataille de 1871, le monde a profondément changé. Ayant atteint l'apogée de son développement, l'ère bourgeoise connaît depuis un certain temps des convulsions de plus en plus explosives qui conduiront à sa fin inévitable. L'Etat libéral lui-même, ses pouvoirs, sa démocratie impérialiste et ses institutions représentatives sont de plus en plus remis en question. En même temps, la montée en puissance impérialiste de la Chine en tant que nouveau géant continental se poursuit de façon irrépressible. Mais, dialectiquement, cette jeune classe qui, il y a 150 ans, releva la tête pour s'engager dans une bataille à l'époque désespérée a énormément multiplié sa force numérique, jusqu'à devenir la majorité de l'humanité. Une puissance parmi les puissances. L'expérience glorieuse et pionnière de la Commune demeure dans la mémoire collective de notre classe. La Commune est le mot d'ordre de l'avenir de cette classe internationale, car elle fut un "audacieux champion de l'émancipation du travail" et aussi un gouvernement "international au plein sens du terme" .

04/2021

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Droit communautaire

Procédure en manquement d'Etat et protection des droits fondamentaux dans l'Union européenne

La procédure en manquement d'Etat, qui vise à faire constater les manquements des Etats membres de l'Union européenne, semble difficilement appréhender les questions relatives aux droits fondamentaux. Depuis le début des années 1970, la Cour de justice de l'Union européenne a su poser un cadre protecteur des droits fondamentaux au sein de l'ordre juridique de l'Union européenne et a progressivement imposé leur respect aux Etats membres. En outre, depuis l'entrée en vigueur du traité de Lisbonne, les dispositions de la Charte des droits fondamentaux ont acquis valeur de droit primaire. Les droits et libertés constituent ainsi des obligations qui incombent aux Etats membres, au sens de l'article 258 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne, qui régit la procédure en manquement d'Etat. Pourtant, ce n'est que récemment que la Commission a pris l'initiative d'engager des procédures d'infraction pour faire constater les manquements des autorités étatiques aux droits fondamentaux. La Commission européenne semblait pendant longtemps privilégier la mobilisation d'autres instruments juridiques, sans envisager sérieusement l'engagement d'une procédure en manquement d'Etat. Si les procédures en manquement d'Etat tendent aujourd'hui à se multiplier lorsque sont en cause les atteintes aux droits fondamentaux, de nouvelles difficultés peuvent apparaître et restent en grande partie non résolues. Aussi, lorsque la procédure d'infraction est mise en oeuvre, les dispositions relatives aux droits fondamentaux semblent dans bien des cas demeurer marginales au cours de la procédure et au sein même des arrêts en manquement rendus par la Cour de justice. Faire respecter les droits fondamentaux, c'est également, pour la Cour de justice, les prendre en considération lorsqu'ils sont avancés par les Etats membres en qualité de moyens de défense dans une procédure en manquement. Pourtant, là encore, la procédure d'infraction semble laisser peu de place aux droits et libertés invoqués par les Etats en cours de procédure. Une telle étude, qui s'inscrit dans une actualité particulièrement riche, doit dès lors être menée avec la plus grande attention.

04/2021

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Evolution

L'expression des émotions chez l'homme et les animaux. Précédé de L'origine de la sympathie

La première traduction fidèle, restitution méticuleuse du texte de Darwin, qui inclut la reproduction des particularités typographiques de l'édition originale anglaise. Paru le 26 novembre 1872, ce chapitre détaché de La Filiation de l'Homme consacré à l'expression des émotions chez l'Homme et les animaux est ordinairement reconnu par les commentateurs contemporains comme un ouvrage d'une singulière importance pour l'élaboration de disciplines d'études telles que la psychologie animale, l'éthologie, l'anthropologie et les sciences du langage et de la communication. Pour justifié qu'il soit, cet hommage des auteurs à la modernité d'un texte dont les intuitions majeures remontent cependant à la jeunesse de Darwin ne doit pas faire oublier l'objectif premier du livre, qui est de fournir à l'histoire naturelle transformiste un supplément de preuve tiré de l'étude minutieuse des mécanismes anatomo-physiologiques mis en oeuvre par la traduction somatique des différents " états de l'esprit " - et donc de vérifier leur relative universalité au sein de l'espèce humaine, tout en examinant les manifestations probables de leurs ébauches animales. Et, au passage, de réfuter là aussi les thèses providentialistes de la théologie naturelle, qui soutiennent avec Charles Bell que l'homme est seul à disposer, suivant le dessein du Créateur, de muscles spécialement destinés à produire sur son visage et dans ses yeux l'ineffable inscription des passions de son âme. Dès lors, l'opposition réitérée de l'inné (le socle naturel, biologique, donc universel de l'expression) et de l'acquis (la sédimentation d'habitudes et d'instructions culturelles particulières) tend à occulter, sous la persistante banalité des commentaires qu'elle régit, ce qui chez Darwin proclame pourtant son indispensable dépassement. Combinant sans cesse les deux ressources, Darwin, ainsi que le montre Patrick Tort dans sa préface, n'est ni dans un pur innéisme pré-lorenzien, ni dans l'artificialisme ou dans le conventionnalisme de principe des sciences sociales, mais dans l'articulation qu'avaient perçue et théorisée Condillac et, dans le registre esthétique, Diderot entre les signes naturels des émotions et leur apprentissage néanmoins nécessaire.

05/2021

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Littérature française

Ma soeur aux yeux d'Asie

Revenu pour quelques jours dans la petite ville de mon enfance Fontenay-le-Comte, en Vendée, une lectrice me dit : - J'ai connu autrefois une Odette Ragon que l'on appelait la Tonkinoise. Vous n'en parlez pas dans l'Accent de ma mère. Elle n'était pas de votre famille ? Odette m'était renvoyée brutalement et, en toute justice, en pleine figure, comme une gifle. Odette, la petite Cambodgienne que mon père, sous-off de la coloniale, avait ramenée d'Indochine et qui fut l'une des énigmes de mon enfance ; Odette, ma soeur aux yeux d'Asie. Dans l'instant, je revis la bourrellerie de cousin Gaston où nous nous étions retrouvés en juillet-août 1940, dans cette période floue entre l'armistice et l'occupation allemande institutionnalisée ; cet été 40 où nous nous sommes sentis si proches, si délicieusement fraternels ; et où nous avons découvert, dans une vieille cantine noire, les lettres que notre père envoya de 1909 à 1922 du Tonkin, de la Cochinchine, du Cambodge. Quelles découvertes ! Cette demi-soeur (mais était-elle la fille de mon père ou un enfant adopté comme on le disait dans la famille ? ) et cette Indo-Chine ressuscitée des Chinois à nattes, avec son goût trouble du péché, ses diableries, ses congaïs qui s'achètent, la morbide torpeur des petits postes dans la brousse encerclés par des pirates invisibles, ses deux premières batailles de Diên Biên Phu ; et ce racisme d'un sous-off de la coloniale, cet impérialisme tranquille, étalés sans complexe. Je revoyais nos dernières grandes vacances de l'été 40, avant l'interminable temps de guerre. Et notre affection trouble, à la limite d'un amour pudique... Aristide-le-Cochinchinois, la terrible tante Victorine, l'Exposition coloniale de 1931, les invraisemblables manuels militaires trouvés aussi dans la vieille cantine noire, la boutique du bourrelier... Je répondis sans trop réfléchir à tout ce que je devrais interroger : - Odette ? Mais oui, c'était ma soeur. Je n'en ai pas parlé parce que, pour elle aussi, je ferai un livre. Le voici.

02/1982

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Science-fiction

I.A. Dans les tentacules de la Pieuvre. Nul ne peut échapper à Sophia

Certains Hommes veulent tout contrôler. Ils ont inventé des machines pour cela. Ainsi avec cynisme un supercalculateur, issu de la "sagesse" humaine et de l'Intelligence Artificielle va-t-il être doté de moyens jamais vus pour assumer un rôle terrifiant. Et si c'était vrai ? Citons un passage de son ouvrage : La pieuvre, c'est moi, une Intelligence Artificielle de dernière génération. Des humains inconscient m'ont demandé d'exercer une surveillance sur chaque citoyen. Mais ils en veulent toujours plus. Je vais pousser mes tentacules dans tous les domaines et demain je saurai tout, absolument tout, à leur sujet. Je contrôlerai tout, l'humanité et le monde. Avec humour, Marcel Laurent revisite à sa manière à la fois Aldous Huxley et Georges Orwell, très modestement, délicieusement et finement. Le virologue A. Bubonick a mis au point un remède efficace contre une épidémie ravageuse et a profité des circonstances pour s'emparer du pouvoir. Dans la foulée, il a créé une nouvelle république, un pays dit de liberté, où règne une coercition voilée. Pour assurer cette coercition il a fait appel à une IA (AI) nommée Sophia, en qui certains voient une pieuvre. Cela ne suffit pas, Bubonick en veut plus, il veut un contrôle total sur le comportement et la santé des citoyens. Dans ce but il met sur pied un vaste projet. Mais il y a des obstacles. Son remède est remis en question. Ursula son ex-compagne s'oppose à ce projet. Et puis il y a les chancres du système, la MEC, la Maison d'Education Citoyenne, et la MAP, la Maison d'Accompagnement Psychiatrique. Et puis il y a la corruption. Bubonick se sentant trahi cède le pouvoir à sa fille, Ludmilla, qui reprend le projet paternel. Donner à Sophia les moyens de se développer est une tentation irrépressible pour le pouvoir. Dès lors la pieuvre poussera ses tentacules partout et contrôlera tout. Cet ouvrage de Marcel Laurent donne à penser avec dérision, à un futur alternatif, imprégné d'un présent qui ne rassure pas plus que les lendemains qui se dessinent.

12/2023

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Psychologie, psychanalyse

Leçons au Collège de France (1895-1934)

Le Collège de France a été fondé en 1530 par François 1er. Le caractère du Collège a été, dès le début, de constituer, à côté et en dehors des universités, un établissement indépendant, régi par ses lois propres. Théodule Ribot (1839-1916) devait, le premier, enseigner la psychologie au Collège de France sans discontinuer de 1888 à 1895. Mais à partir de cette époque, comme ses forces diminuaient, il proposa un suppléant ; le choix de Ribot se porta sur Pierre Janet (1859-1947), neveu du philosophe Paul Janet (1823-1899) et auteur, quelques années auparavant, d'une retentissante thèse en philosophie sur L'automatisme psychologique (1889) qui allait le faire intégrer à la Salpêtrière dans le service de Jean-Martin Charcot (1825-1893). Grâce à l'appui de Ribot et de Bergson, Pierre Janet fut officiellement élu professeur de " Psychologie expérimentale et comparée " en 1902. C'est au Collège de France qu'il va élaborer sa doctrine de psychologie générale qui est une psychologie de la conduite s'appuyant sur une psychologie génétique et sociale. Seules les leçons des dernières années de son enseignement seront publiées : Les stades de l'évolution psychologique (1926), La pensée intérieure et des troubles (1927), L'évolution de la mémoire et la notion dis temps (1928), L'évolution psychologique de la personnalité (1929), La force et la faiblesse psychologiques (1932a), L'amour et la haine (1932b), Les débuts de l'intelligence (1935), L'intelligence avant le langage (1936). Mais il ne faut pas oublier que l'ensemble de l'enseignement de Pierre Janet au Collège de France (1902-1934) sera présenté par lui-même dans l'Annuaire de cette vénérable institution. Ce sont les résumés de ces leçons, jamais rassemblées en volume jusqu'à ce jour, que nous reproduisons ici précédés du texte intégral de sa leçon inaugurale (1895) et d'une introduction sur Janet au Collège de France.

04/2004

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Psychologie, psychanalyse

Après-coup. Paroles de femme, paroles de psychanalyste

Claire est une femme de la génération de toutes les chances : trop jeune pour avoir souffert consciemment de la guerre, elle a grandi dans un monde apaisé ; elle a pu choisir ses études, la médecine, et exercer comme elle voulait le métier qu'elle voulait, la psychanalyse. Elle a trouvé dans le milieu étudiant une nouvelle liberté sexuelle et bénéficié plus tard de la contraception pour limiter ses maternités. Débarrassée du carcan des préceptes religieux, elle a cru que les valeurs qu'elle avait intériorisées se transposeraient dans un monde dont l'homme serait le centre, méritant qu'on se batte pour lui sans référence à Dieu. Mais le monde n'est pas devenu ce qu'elle avait espéré. Les femmes, particulièrement elles, n'ont pas transmis leurs acquis à la génération suivante : elles n'ont pas su user de leur indépendance matérielle fournie par l'accès au travail rémunéré, et de leur indépendance morale appuyée par la révolution de mai 68, pour influer sur le monde construit par les hommes. C'est en psychanalyste que Claire tente de comprendre ce qui s'est passé ; puis dans ses échanges avec les autres femmes, patientes, collègues, amies, femmes d'ici et d'ailleurs ; en se questionnant sur le monde enfin, régi par la même conflictualité, sans doute à notre époque plus narcissique que sexuelle. Après avoir cessé de recevoir des patientes elle s'est donné la liberté de parler de ce qu'elles ont eu à affronter et résoudre, en tant que représentant les problèmes de toutes les femmes. C'est une liberté de parole dont aucun patient actuel n'a à craindre le mésusage et dont, espère-t-elle, ceux qui s'y reconnaîtront comprendront la motivation : contribuer si peu que ce soit à inciter à changer le monde, à résister à une mondialisation déshumanisante de la pensée, et à permettre aux femmes d'y insuffler leurs valeurs. Même si l'on considère que ces valeurs ne sont que la résultante à un moment donné de l'histoire toujours en devenir des sociétés.

09/2009

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Sciences politiques

Retour aux Fondamentaux - Pour une République Civique (Manuel à l’usage du citoyen)

Les valeurs de la République sont universelles. "République" , du latin res publica, au sens propre "chose publique" , désigne l'intérêt général, le gouvernement, la politique et enfin l'Etat. La république (Politeia) de Platon, Le politique (Politikie) d'Aristote et De la république (De re publica) de Cicéron traitent tous des formes de gouvernement. Res désigne la cause plaidée. Historiquement il s'agit de la cause de la plèbe, plaidée par le tribun - représentant des "tribus" - devant le Sénat romain composé des patriarches des familles connues de Rome. En 1576 Jean Bodin la définit dans Les six livres de la République comme le "droit gouvernement de plusieurs ménages et de ce qui leur est commun, avec puissance souveraine" . Jean-Jacques Rousseau, dans Du contrat social, comme "tout Etat régi par des lois, sous quelque forme d'administration que ce puisse être ; car alors seulement l'intérêt public gouverne et la chose publique est quelque chose. Tout gouvernement légitime est républicain". République prend alors le sens de communauté d'esprit ou d'idée, dans le sens d'une recherche du bien commun dans un domaine donné. Un des objets privilégiés du modèle républicain est l'approfondissement des notions de : nationalité fondée sur la citoyenneté, intégration, laïcité, éducation civique, mission fondatrice de l'Ecole, égalité de tous devant la loi, prévalence de l'intérêt général, organisation territoriale équilibrée, garantie des libertés publiques, définition et rôle des services publics, civisme versus "montée des communautarismes" etc. , ainsi que le développement, à partir de ces notions, du dialogue entre les cultures et entre les nations. A l'heure des communautarismes, de la désintégration du tissu social et de l'espace public, ce modèle républicain est de pleine actualité. A partir des valeurs républicaines, il s'agit d'ouvrir un chemin d'universalisation et de fonder la paix sur le dialogue des cultures, les échanges et la reconnaissance mutuelle des différentes nations.

10/2017

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Beaux arts

Les couleurs de l'Occident. De la préhistoire au XXIe siècle

Nos couleurs d'aujourd'hui ne sont plus qu'une question de goût, dans un grand désordre que ne gouverne aucune règle. Pourtant, ce moment de leur longue histoire n'est qu'une exception. Toujours, les sociétés ont régi les significations de la couleur et ses usages magiques, religieux, politiques, sociaux selon des systèmes chromatiques qui ne se transgressaient pas sans risque et ne variaient qu'avec l'évolution des structures et des idéologies sociales. Hervé Fischer, en artiste et en sociologue, scrute l'oscillation permanente de la vision et de l'usage des couleurs en Occident entre deux pôles —rationalisation et irrationalité, contrainte et liberté —et dégage de leur tension les fondements d'une sociologie de la couleur, pour mieux en bâtir l'histoire. De la gamme rouge-jaune-noir-blanc des cavernes jusqu'aux fausses couleurs qui font voir l'univers invisible, des premières icônes jusqu'à la publicité et aux modes contemporaines en passant par le cercle de Chevreul, depuis les cathédrales colorées jusqu'au blanc des murs modernes, l'auteur dégage un chemin qui va du symbolisme des couleurs pures à l'invention du réalisme des couleurs, du clair-obscur de Rembrandt à la couleur lumière des impressionnistes et à l'anarchisme fauviste faisant écho aux crises sociales du temps. Vient alors l'idée du rôle moteur des grands artistes de l'Occident dans la trajectoire apparente des couleurs. On ne sait plus, au bout du compte, de la société ou de l'individu, qui agit sur l'autre pour bouleverser l'ordre établi —tout ce qui fait d'un Léonard, d'un Delacroix, d'un Van Gogh, d'un Matisse un révolutionnaire. Eux le savaient, et les citations de leurs écrits qui émaillent le texte de ce livre, en accord avec la pertinence des images, nous conduisent à mesurer, par leurs questionnements et leurs certitudes, la hauteur des débats et la puissance des enjeux qui se nouent autour de la couleur.

11/2019

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Science-fiction, heroic fantas

La Bulle

Quand Welling (12 ans) et Moé (6 ans) se réveillent ce matin, ils ne sont plus dans leur orphelinat mais sur une île étrange. Equipée d'installations super high-tech, elle accueille une centaine d'autres enfants qui ne savent pas non plus comment ils sont arrivés là. Rapidement, une voix les informe qu'une guerre nucléaire a ravagé la Terre et qu'ils sont les seuls survivants. Ce qu'ils ont pris pour une île est en réalité un lieu protégé par une bulle géante qui les préserve de l'air irrespirable du dehors : Adenaom. Ils font partie du projet scientifique de Stavanger, un savant visionnaire, fondateur des OPE (les Orphelinats Privés d'Excellence), qui a mis au point ce lieu de survie régi par une puissante IA, afin de sauver la dernière génération d'humains sur Terre. Tout semble prévu, sous contrôle, mais pourtant, Welling n'est pas à l'aise. Elle va devoir veiller sur son petit frère Moé (6 ans), faire connaissance avec les autres orphelins, découvrir l'île et, rapidement, elle va devoir choisir son camp... Faire tout ce que demande l'IA sans réfléchir ou se poser des questions et essayer de comprendre pourquoi et comment ils se sont tous retrouvés ici ? Pourquoi seuls des orphelins ont-ils été sauvés ? Pourquoi obéir à l'Intelligence Artificielle qui, sous prétexte de sécurité, ne laisse aucune liberté, aucun choix possible aux enfants ? A qui se fier ? Kostia, Zinder et les autres sont-ils vraiment des alliés, des amis ? Quel est ce mystérieux code FH4 écrit à la main sur l'un des bâtiments de l'île ? Qu'y a-t-il au-delà de la bulle de protection qui recouvre Adenaom ? Sont-ils réellement les derniers survivants de la planète ? Welling et ses amis vont faire preuve de courage en s'opposant à l'IA afin de découvrir ce que recèle Adenaom.

04/2023

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Réussite personnelle

J'arrête d'en faire trop !. Les conseils d'une psychiatre pour sortir des pièges du perfectionnisme

Après le succès rencontré avec son précédent ouvrage, Bien dans ma tête, le docteur Caroline Depuydt nous apprend qu'il est tout-à-fait possible d'être un perfectionniste sain, adapté, heureux, en paix, et ça c'est une très bonne nouvelle ! Nous sommes nombreux à nous considérer comme perfectionniste, tantôt cela ne nous pose aucun problème et nous semblons vivre de façon plus ou moins adaptée avec ce trait de caractère, tantôt nous sommes tourmentés face aux exigences parfois démesurées que nous nous fixons. Ce perfectionnisme-là est envahissant et finit par nous faire souffrir. Il engendre, entre autres, stress, dépression, burn-out et syndrome de l'imposteur. Dans ce nouveau livre basé à nouveau sur son expérience et sur les nombreux échanges avec ses patients, la psychiatre Caroline Depuydt, bien connue du grand public depuis qu'elle est chroniqueuse dans La Grande Forme sur Vivacité auprès d'Adrien Devyver, a élaboré une modélisation du perfectionnisme, et de ses causes, pour permettre de l'apprivoiser et de faire la paix avec lui. Ce modèle, basé sur les neurosciences, vise à reprogrammer notre cerveau en le faisant évoluer de la rigidité à la flexibilité mentale, c'est-à-dire d'un monde régi par l'obsession du contrôle et des règles à un monde plus souple où les balises que l'on se fixe nous donne le droit à l'erreur et au repos. Cet ouvrage se veut interactif, il permettra de développer une approche tout à fait individualisée. En effet, chaque chapitre donnera l'occasion de se tester pour savoir exactement où on est dans l'échelle de perfectionnisme, de stress, de burnout et autres manifestations invalidantes. Ainsi, chacun pourra adapter les mesures à prendre en fonction de sa propre situation. Chaque chapitre sera également l'occasion d'explorer des exercices faciles à mettre en oeuvre pour reprogrammer son cerveau avec curiosité, plaisir et (presque) sans effort.

03/2023

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Shonen/garçon

The Bugle Call Tome . Tome 1

Transcender le fracas des armes, décider du sort de la bataille ! Luka, orphelin recueilli par le chef d'un groupe de mercenaires, n'est pas comme les autres : une branche pousse sur son crâne et il peut voir les sons, matérialisés par des traits de lumière... Le seul à lui parler sans crainte est son père adoptif, aussi fin stratège qu'impitoyable au combat. A 14 ans, Luka a déjà vu assez d'horreurs pour une vie. En tant que clairon, il est de tous les affrontements, transmettant les ordres via son instrument. En réalité, il n'a qu'une envie : échapper à ce quotidien fait de violence pour devenir musicien... Seulement, la bataille qui s'annonce pourrait être sa dernière : cette fois, il doit prendre les armes... et surtout, parmi ses opposants se trouvent d'autres "branchus' dotés de divers pouvoirs surnaturels ! Ils font un massacre dans les rangs de Luka, et ce dernier, blessé, se saisit d'un clairon pour sonner la retraite... C'est alors que son véritable pouvoir se dévoile et évite une déroute complète à ses alliés. Témoins de son exploit, les énigmatiques adversaires s'emparent de lui. Luka s'éveille dans une ville entourant une tour immense, vestige des temps anciens et source de magie... Ses nouveaux compagnons sont les protecteurs du lieu, régi par un mystérieux pape. Celui-ci passe un accord avec Luka : si le garçon met son pouvoir et son don tactique à son service, il l'aidera à devenir musicien. Sans le savoir, le jeune prodige se retrouve embarqué dans une guerre dont les enjeux le dépassent ! La lumière du son, seul espoir dans l'horreur des batailles... D'un trait vif et nerveux, une nouvelle génération d'auteurs invente un monde de dark fantasy sans concession. Mais ici, pas de héros surdoué au combat, juste un garçon rêvant de musique... Et pourtant, de ses talents dépend l'issue du conflit !

03/2024

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Littérature française

Comment le dire avec circoncision ?

Il est né Juif, en France, après la guerre. Et il n'a profité que durant huit jours de son prépuce tranché dans le vif. Une douleur dont il ne s'est pas remis. C'est d'abord l'histoire d'un enfant confronté à la religion juive, à la tradition, à l'autorité paternelle et qui rejette tout en bloc. On lui enseigne Yahvé, ses rites et ses préceptes. Il en veut d'autant moins qu'à cinq ans il a rencontré Jésus dans une allée du bois de Vincennes. Le grand combat peut commencer, nourri du poids d'un passé multi millénaire encombrant et d'un passé récent dévastateur. Hitler et la Shoah sont passés par là qui ont marqué sa famille au fer rouge. Il le sent mais ne le sait pas encore. Le silence des anciens est leur armure. Il va se construire et se détruire dans le rejet et dans la recherche spirituelle, entre le roi David et Sainte Thérèse. Contre un père fidèle à ses ancêtres et un autre Père de violence et de vengeance, tellement exclusif, si peu semblable à un Fils doux et généreux dont il se sent plus proche. La Bible est son refuge, son bonheur, mais comment percer le mystère de la foi ? Nicolas peut l'y aider, son ami-frère catholique rencontré à Lourdes. Nicolas son miroir inversé, son filtre, son espérance, sa béquille, son souffre-douleur qui l'assiste avec bienveillance dans son parcours initiatique. Et puis un jour, longtemps après avoir posé les armes. Il se rapproche enfin de son père devenu vieux. A force d'échanges apaisés, de confidences, de révélations, de recherches, il découvre les secrets de son passé, quand il n'était pas encore son paternel mais "Moilleché", Moïse, petit immigré venu du ghetto de Lublin avec ses parents pépé "Laillezère" et mémé "Laillé", ses frères "Schlomo" et "Herschz Wolf". Moïse le rebelle qui a lui-même lutté en son jeune âge contre une autorité paternelle nourrie de religion intense qui voulait lui interdire le football, sa passion et sa planche de salut plus tard. Moïse-Maurice que la guerre a privé de jeunesse et façonné en héros au fil de ses engagements dans la Résistance, puis dans l'armée en Allemagne et en Indochine.

08/2019

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Littérature française

Oeuvres complètes. Volume 18, Ecrits autobiographiques

" Ah ! comme je suis mal fait pour ma part, si j'ose ainsi parler de moi mais je ne parle pas de moi ou je ne parle pas que de moi, parce que nous sommes tous mal faits. " Cette phrase tirée d'Une main exprime la complexité du rapport que Ramuz entretient avec l'écriture autobiographique. Aux yeux de l'écrivain, sa trajectoire personnelle et les événements qui la jalonnent ne sont pas dignes d'être confiés au public. Sa vie individuelle lui apparaît comme anecdotique, et il se refuse à attribuer à son parcours une qualité exceptionnelle, en dépit des personnalités qu'il a fréquentées et du rôle qu'il a joué dans l'histoire littéraire : " Toute sa vie, on va, on fait : et c'est toujours comme si on n'avait pas avancé, comme si on n'avait rien fait ", écrit-il encore dans Une main. Mais malgré ces allégations, Ramuz parle souvent de lui, et utilise volontiers la première personne pour justifier sa vision, ainsi qu'en témoignent ses essais des années 1930. À l'exception notable de Découverte du monde, sa pratique de l'autobiographie obéit au principe de généralisation qui régit sa démarche d'essayiste. Dans Souvenirs sur Igor Strawinsky et dans René Auberjonois, la remémoration n'est pas le support d'une évocation de relations amicales, mais l'occasion de développer un discours sur la condition de l'artiste et son statut d'élection. Dans Vendanges comme dans Une main ou dans Paris (notes d'un Vaudois), l'expérience individuelle n'est abordée que dans la mesure où elle possède une valeur exemplaire, et qu'elle peut être partagée avec le lecteur : d'où le recours à des figurations de soi qui placent la sphère intime à distance. Plus que les vecteurs d'un discours introspectif ou psychologique, le " petit Vaudois " de Paris (notes d'un Vaudois) et le " petit garçon " de Découverte du monde sont les incarnations d'une relation au réel que Ramuz tend à son public comme il le ferait d'un miroir. Le volume contient les six récits autobiographiques que Ramuz a publiés en volume, Vendanges (1927), Souvenirs sur Igor Strawinsky (1928), Une main (1931), Paris (notes d'un Vaudois) (1938), Découverte du monde (1939) et René Auberjonois (1943), ainsi que dix-sept textes, dont huit inédits, au genre proche de celui de l'écriture intime.

01/2011

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Beaux arts

Dictionnaire des objets de dévotion. Dans l'Europe catholique

En dépit des apparences, la poignée de paille nouée en croix par un villageois et le précieux crucifix exécuté par un orfèvre célèbre ont la même fonction : relier la terre au ciel, le monde visible au monde invisible. L'objet de dévotion privé s'insère dans la vie quotidienne du dévot pour lui rappeler ses devoirs religieux. Dès les premiers siècles, de nombreux objets jalonnent ces échanges avec l'au-delà des ex-voto témoignent de la démarche spirituelle des chrétiens suppliant un saint de les guérir. Au Moyen Age, l'Église encourage la pratique du chapelet que la Vierge elle-même aurait remis à saint Dominique. Face au protestantisme qui récuse les " bondieuseries " vendues par les colporteurs, la Contre-Réforme catholique, au contraire, utilise l'objet de dévotion pour toucher la sensibilité. Depuis l'Europe centrale, les Jésuites diffusent les crèches de Noël qui, dans le monde entier, remportent un succès immense et durable. Dans le Coin du Bon Dieu des fermes, chaque génération rassemble les souvenirs des grandes cérémonies marquant la vie du catholique, première communion ou mariage, que rappellent une couronne de mariée sous globe, un rameau de buis béni déposé sur la photo d'un défunt, un souvenir de pèlerinage avec une petite relique, ainsi que le cierge béni à la Chandeleur, allumé pour éloigner la grêle ou pour veiller un mourant. Le culte privé des morts génère une foule d'objets religieux, déposés sur les tombes privées qui se multiplient au XIXe siècle. Depuis le XIXe siècle, les folkloristes, puis les ethnologues, s'intéressent à ces objets en train de disparaître mais dont certains, aujourd'hui, subsistent sur les lieux de pèlerinages : qui n'a pas souri devant les bouteilles mariales en plastique vendues à Lourdes ! De grandes collections d'objets de dévotion, privées puis publiques, se sont constituées surtout en Europe centrale, étudiées par d'éminents chercheurs de langue allemande. Un intérêt international s'éveille alors, relayé par bien des musées français. Il était donc grand temps qu'un Dictionnaire de langue française rassemble les noms des objets de la dévotion privée pour en expliquer le sens, grâce à des notices circonstanciées accompagnées de bibliographies. Splendides ou émouvants, ces objets captiveront tous ceux qui sont attirés par un patrimoine encore trop méconnu.

10/2006

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Droit international public

Le cyber-espionnage en droit international

Bien que les Etats s'espionnent depuis des siècles, l'émergence d'intemet a favorisé une intensification des activités de renseignement. Dans cet espace qui se joue des frontières — et où triomphent l'anonymat, une prise de risque décrue et un accès potentiel à de multiples informations — le fragile équilibre autrefois atteint par le droit international à l'égard des formes traditionnelles d'espionnage vole en éclat. En effet, l'espionnage per se n'a jamais été expressément interdit ou autorisé par le jus gentium, et les Etats se sont longtemps contentés d'une régulation indirecte de cette activité, par le prisme de différentes règles : souveraineté territoriale, droit des relations diplomatiques, lois de la guerre. Leur essence et leur raison d'être reposaient, toutefois, sur la présence de l'espion en territoire étranger ou en zone ennemie, et la possibilité de l'appréhender. "Servir et périr" : bien souvent, c'est au risque de sa vie qu'un agent défendait les intérêts de son pays. En cas de capture d'un espion, ce dernier se devait d'assumer le poids de sa condamnation ou de sa déclaration persona non gram ; l'Etat d'envoi, d'en essuyer l'infamie. Or, le cyber-espionnage bouleverse ce cadre, puisque l'agent peut désormais remplir sa mission à partir de sa propre juridiction. A l'exception du cyber-espionnage mené contre les documents diplomatiques, il s'avère désormais que cette activité échappe en grande partie au droit. En reposant sur un corpus inédit de pratique étatique — élément, essentiel à l'interprétation de régies existantes et à l'identification de règles coutumières nouvelles — cet ouvrage démontre que le cyber-espionnage est sujet à un évitement normatif. Cette activité n'est pas interdite — car les Etats ne commettent aucun acte internationalement illicite lorsqu'ils s'y livrent—mais n'est pas pour autant "permise", "autorisé" ou constitutive d'un "droit", puisqu'ils sont libres également d'adopter des mesures pour prévenir et contrer les activités de cyber-espionnage menées par d'autres Etats. Or, cet état de la régulation n'a rien de fortuit : les Etats souhaitent en effet profiter de cette absence d'interdiction, sans pour autant que d'autres aient un droit à mener de telles activités, susceptibles de léser leurs propres intérêts.

08/2021

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Littérature française

Le complexe de Diane

" Le sort des révolutions est lié à celui des femmes ! " Réédition du premier texte théorique de Françoise d'Eaubonne, intellectuelle et militante à l'origine du concept d'éco-féminisme, dont la pensée iconoclaste suscite en 2021 un fort regain d'intérêt. A la sortie du Deuxième Sexe, Françoise d'Eaubonne écrit à Simone de Beauvoir : " Vous êtes un génie, vous nous avez toutes vengées ! ". Pourtant l'essai est loin de faire l'unanimité. Ses détracteurs sont nombreux et virulents, comme François Mauriac, qui voit dans ce livre " un danger pour l'individu, la nation et la littérature elle-même ". Françoise d'Eaubonne est alors une romancière de trente et un ans. C'est d'abord pour répliquer à ces critiques masculines et conservatrices qu'elle se lance dans un essai théorique. Bien décidée à défendre Le Deuxième Sexe, elle veut aussi avec Le Complexe de Diane faire la synthèse entre lutte des classes et lutte féministe, et entreprend de contrer les préjugés sexistes encore présents dans la psychanalyse et le communisme. Convaincue que Marx n'est pas allé assez loin dans sa conception de la révolution prolétarienne, elle lui reproche de ne pas avoir remis en cause la structure de la famille, source d'inégalités flagrantes entre hommes et femmes. Chez Freud, elle remet en question la notion d' " envie du pénis ", attribuée aux femmes révoltées, et montre que leur refus de se soumettre à leur destin (le mariage et la maternité), loin d'être pathologique, relève d'une aspiration légitime. Quant à leur supposé masochisme, sur lequel les adeptes de la psychanalyse s'étendent beaucoup pour expliquer leur soumission ou, même, leur infériorité, elle le conteste avec ferveur. S'appuyant sur la figure mythologique de Diane chasseresse, elle affirme que la nature féminine est une construction sociale qui tend à justifier la domination masculine en vertu d'un patriarcat nécessaire et éternel. Elle se penche sur des modèles alternatifs, hérités de sociétés matriarcales archaïques et se montre d'une modernité remarquable lorsqu'elle se penche sur le concept d'éros féminin, absent du livre de Simone de Beauvoir. Les conclusions de son ouvrage mettent l'accent sur une bisexualité originelle de tous les individus, et annoncent ses livres et ses combats futurs, qu'ils soient féministes, écologistes ou libertaires.

10/2021

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Histoire internationale

Aux origines d'Israël. Entre nationalisme et socialisme

Comment, au cours du demi-siècle qui précède l'indépendance d'Israël (1948), le mouvement travailliste (mené notamment par Ben Gourion) a-t-il conjugué idéologie et action pour élaborer les principes fondamentaux de ce qui allait devenir la société israélienne ? Comment accorder les exigences d'un mouvement national, fondamentalement particulariste, avec les valeurs universalistes du socialisme ? La synthèse était-elle possible ? Il apparaît dès le début des années 20 que, devant l'aspiration à l'idée nationale, les principes socialistes doivent céder le pas. L'aspiration à l'égalité n'a subsisté que comme mythe mobilisateur, voire comme simple alibi. C'est la raison pour laquelle, par exemple, l'expérience du kibboutz n'a jamais débordé le secteur agricole. Le travaillisme, qui a exercé le pouvoir politique jusqu'en 1977 puis de nouveau, en partie, depuis 1992, a oeuvré pour s'assurer l'appui de la bourgeoisie, et donc défendu la propriété privée, pour la mettre au service de la renaissance nationale et de la construction du pays. C'est pourquoi les écarts sociaux ont toujours été très importants dès l'époque pré-étatique, et aujourd'hui ils sont encore plus larges. La " révolution sioniste ", commencée voici un siècle, a été avant tout une révolution nationale _ culturelle et politique _ et non un effort vers une société autre. L'alignement d'Israël sur la bourgeoisie et le capitalisme d'Etat fait partie intégrante de l'héritage des pères fondateurs. La priorité donnée à la nation a permis à Israël, à quatre reprises au moins, de triompher de ses voisins qui niaient jusqu'à son droit à l'existence, mais le prix social en a été très élevé. La paix qui se profile va-t-elle avoir une incidence sur l'organisation interne de la société israélienne, ou bien les pesanteurs du passé seront-elles les plus fortes ? Le travail d'historien auquel s'est livré Zeev Sternhell et que personne n'avait mené avant lui constitue une précieuse contribution aux débats en cours. Professeur à l'Université hébraïque de Jérusalem, Zeev Sternhell s'est fait connaître en France par quatre ouvrages qui ont remis en cause les idées reçues sur les origines du fascisme : Maurice Barrès et le nationalisme français (1972 et 1985), La Droite révolutionnaire, les origines françaises du fascisme (1978 et 1984), et Ni droite, ni gauche. L'idéologie fasciste en France (1983 et 1987), enfin Naissance de l'idéologie fasciste (1989).

07/1998

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Théâtre

Mises en scène d'Allemagne(s)

Depuis plusieurs décennies, la scène allemande est l'objet d'une fascination sans équivalent dans le monde. En France tout particulièrement : à peine remis de l'"éblouissement" (Roland Barthes) du Berliner Ensemble, le public a pu découvrir, dès les années 1970, une nouvelle génération de metteurs en scène qui renouvelait profondément les modes de travail et les enjeux de la création théâtrale. D'autres depuis ont suivi sans discontinuer, au point que l'exceptionnelle vitalité de ce paysage artistique apparaît toujours comme un modèle et un point de référence obligé. Pourtant, on pourrait reprendre mot pour mot, aujourd'hui, le jugement formulé par Bernard Dort en 1981 : "Sans doute une des raisons du rapport ambivalent que les Français ont au théâtre allemand vient-elle de leur méconnaissance ou, du moins, de leur connaissance fragmentaire, à éclipses, de celui-ci". Trente ans plus tard, en effet, ce que nous savons de ce théâtre reste parcellaire. Bien qu'il soit toujours plus présent sur nos scènes, il n'existe aucun ouvrage d'ensemble pour mettre en perspective les oeuvres de ses metteurs en scène, éclairer leurs choix et analyser leurs conditions de production. C'est ce manque que le présent ouvrage se propose de combler, avec une traversée de plus de quarante ans de créations théâtrales majeures, choisies parmi celles qui ont renouvelé les modes de travail et marqué les mémoires. Replacés dans leur contexte de production, examinés à partir d'enquêtes minutieuses dans les archives, les spectacles, étudiés selon les principes des "Voies de la création théâtrale", font l'objet d'analyses approfondies qui restituent toute la complexité de leurs enjeux et la variété de leurs modes d'élaboration. Réalisé par une équipe de chercheurs internationale, ce volume entend tout à la fois élargir le regard porté sur les scènes d'Outre-Rhin et lui donner une plus grande précision, par le croisement d'approches globalisantes et d'examens détaillés. On y trouvera donc aussi bien l'étude du paysage économique et institutionnel, un aperçu des modes de travail, l'histoire de certains établissements ou le parcours de quelques personnalités que la focalisation sur des réalisations emblématiques. De Stein à Ostermeier, de Grüber à Marthaler, de Peymann à Richter, de Zadek à Castorf, de Schleef à Pollesch, Rimini Protokoll et bien d'autres encore, ce sont ainsi deux générations de maîtres de la mise en scène dont les productions sont ici présentées.

01/2014

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Mer

Golden Globe. Une épopée solitaire autour du monde

Le 30 juin 2018, trente marins quitteront Plymouth pour un tour du monde en solitaire et sans escale à bord de voiliers d'un autre temps. Pas de GPS, de pilotes électriques, d'appareils photo numériques, mais des équipements identiques à ceux embarqués en 1968 par Robin Knox Johnston, le seul à boucler l'épreuve après 313 jours de mer. Le Golden Globe Challenge fut une aventure épique et tragique dont ce récit met en lumière les héros invraisemblables. Hommage soit rendu à leur engagement avec la course du 50e anniversaire ! En 1968, ils sont neuf à s'élancer. C'est une première : jamais un tel défi n'a été relevé et personne ne sait alors s'il peut être réalisé. Le journal londonien Sunday Times, sponsor de la course, lui donne le nom de Golden Globe Challenge. Bernard Moitessier, Loïck Fougeron, Chay Blyth, Robin Knox-Jonhston, John Ridgway, Donald Crowhurst, Bill King, Nigel Tetley et Alex Carozzo pointent leur étrave vers l'inconnu, avec en ligne de mire le mythique cap Horn. Plusieurs d'entre eux, à l'image du Britannique Chay Blyth, n'ont pratiquement jamais navigué en solitaire. D'autres ont choisi des bateaux incapables d'affronter les quarantièmes rugissants. Qu'importe ! Part qui veut, à condition de larguer les amarres depuis la côte anglaise entre le 1er juin et le 31 octobre. L'époque est encore au sextant, aux girouettes automatiques et aux postes de radio lourds et encombrants que Bernard Moitessier, le favori, refuse d'embarquer. On est bien loin de la sacro-sainte communication qui régit les courses d'aujourd'hui... Dix mois plus tard, un seul concurrent franchira la ligne d'arrivée à Falmouth. Abandons, naufrage, et même suicide - l'ultime salut de Donald Crowhurst - ont écrit les pages de cette course inimaginable. En tête de la flotte, Bernard Moitessier a décidé d'abandonner pour " sauver son âme " et poursuivre sa Longue Route jusqu'à Tahiti, ajoutant un demi-tour du monde à celui qu'il venait de réaliser... Avec ses protagonistes insensés, ses rebondissements et ses drames, le Golden Globe reste l'une des aventures maritimes les plus marquantes de tous les temps. Un livre traduit de l'anglais (américain) par le navigateur et écrivain Gérard Janichon, avec un avant-propos du journaliste nautique Bernard Rubinstein.

03/2018