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Hines Mabika

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Actualité médiatique internati

Enquête sur un virus. Manipulations, Vols, Meurtres, Influences et Guerres Médiatiques

Le 18 octobre 2019 à Wuhan, s'ouvrent les jeux sportifs militaires, inaugurés par le président Xi Jinping. Plusieurs militaires français, italiens, suédois, etc., tomberont malades pendant les épreuves. Exactement le même jour à New York commence une simulation de pandémie mondiale qui va réunir, entre autres, la Fondation Bill Gates, le John Hopkins Center, le World Economic Forum, Avril Haines (ancienne directrice de la CIA sous Barack Obama), George Fu Gao directeur du Centre Chinois pour le Contrôle et Prévention des Maladies, Adrian Thomas vice-président de Johnson & Johnson multinationale de la chimie, et une partie de l'équipe de télévision NBC qui va simuler la couverture médiatique (via la fausse télé GNN) du scénario "Coronavirus" en direct d'une... porcherie brésilienne (sic). Et voici un détail du script de la répétition de New York : "Une chauve-souris transmet le virus aux animaux, qui va passer ensuite à l'homme et qui va déclencher une pandémie avec des millions de morts". Dans le script, le premier mois compte 450.000 cas et 26.000 morts, et, 3 mois plus tard leur projection donne 10 millions de cas et 660.000 décès. Ajoutons que dans leur script, il était clairement indiqué que la pandémie va créer une crise économique mondiale. Le 29 janvier 2020, Galveston, le laboratoire américain de type P4 (le même que celui de Wuhan) et soutenu par la Fondation Bill Gates annonce que "le Covid-19 est apparu en Chine à Wuhan en octobre 2019". Lors de la répétition générale à New York, avant la vraie pandémie donc, voici l'un des flashes d'information qui a été donné sur la fausse chaîne tv GNN : "La désinformation sape les efforts pour contrôler la pandémie..." Réponse d'un directeur : "il faut contrôler l'information au niveau gouvernemental, éditorial. Et, si nécessaire, couper le flux d'information". C'est l'une des très nombreuses révélations de cette enquête incroyable de Philippe Aimar, journaliste d'investigation, sur la plus grande manipulation biologique, politique et médiatique de tous les temps qui a valu à des millions d'habitants d'être enfermés chez eux pendant 2 mois. En lisant ce livre, vous allez enfin découvrir d'où est sorti le virus et comment toute la mise en scène a été organisée. En fait, tout a été prévu dans leur plan de vaccination global, sauf 2 choses :

03/2021

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Littérature comparée

La Question environnementale chez Jules Verne. Écrire, prédire, prévenir la catastrophe écologique

Entre 1863 et 1905, Jules Verne publie 62 romans regroupés dans une collection baptisée "Voyages extraordinaires" , dont les fameux "Le Tour du monde en 80 jours", "Cinq semaines en ballon" ou "Vingt mille lieues sous les mers". Cette collection vise à présenter les connaissances scientifiques de l'époque et la diversité du monde à travers des récits d'aventures. Jules Verne y décrit la nature et les peuples autochtones, ainsi que leur conquête par la civilisation occidentale, non sans interroger le bien-fondé de cette conquête. Parmi les Voyages extraordinaires, Kevin Even privilégie trois récits : la surexploitation de mines écossaises dans "Les Indes noires" (1877), le projet de désaxer la terre pour en extraire plus facilement les ressources dans "Sans dessus dessous" (1889) et la colonisation d'une île dans "L'Invasion de la mer" (1905). Ces textes reflètent les idées de l'époque : une vision hiérarchisée du monde dans laquelle l'homme a plus que jamais vocation à dominer la nature, un contexte colonial dans lequel les Occidentaux ont plus que jamais vocation à dominer le reste du monde. Les Voyages extraordinaires expriment les rêves d'une classe dominante fascinée par la science comme par les bienfaits de l'expansion industrielle, coloniale et technique. Il s'agit de tendre à cette classe, dont les adolescents sont le premier public visé, un miroir qui leur renvoie une image flatteuse. Nombreux sont cependant les passages exposant les conséquences négatives de l'industrie sur les paysages ou de l'impérialisme sur les peuples colonisés, de dialogues sur l'avenir d'une planète surexploitée. Rarement au centre du récit, ces interrogations sont pourtant récurrentes et nuancent les discours triomphalistes à propos du progrès occidental. Sans faire de Jules Verne un écologiste avant l'heure, Kevin Even démontre ainsi qu'il a su dépasser ses ambitions didactiques pour inviter ses jeunes lecteurs à s'interroger sur des enjeux environnementaux déjà présents au XIXe siècle. Lamarck n'écrivait-il pas en 1801 : "L'homme, par son égoïsme trop peu clairvoyant pour ses propres intérêts, par son penchant à jouir de tout ce qui est à sa disposition, en un mot par son insouciance pour l'avenir et pour ses semblables, semble travailler à l'anéantissement de ses moyens de conservation et à la destruction même de sa propre espèce".

02/2024

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Lire un tableau

Savoirs secrets. Les techniques perdues des maîtres anciens

Savoirs Secrets a fait sensation dès sa première édition en 2001,et pour cause : il s'agit du livre d'un artiste virtuose qui a dû remiser ses pinceaux pour percer les secrets de la peinture. Dans ce manuel unique en son genre, David Hockney développe une réflexion passionnante sur la conception technique des plus grandes oeuvres de l'art occidental. Pour lui,tout commence lorsqu'il cherche à savoir comment les grands maîtres du passé s'y sont pris pour représenter le monde avec autant de précision et de vie. En tant que peintre, se trouvant confronté aux mêmes problèmes techniques que ses aînés, il se demande comment faire. Pour répondre à cette interrogation lancinante, il sacrifie deux ans de travail artistique, quittant l'atelier pour la bibliothèque afin de percer à jour les secrets des grandes toiles. Oeuvre après oeuvre, il scrute les moindres détails des peintures comme autant de preuves scientifiques. Ainsi, il met à notre service son regard affuté de peintre et nous montre comment Le Caravage,Velàzquez,Van Eyck, Holbein et Ingres ont utilisé des miroirs et des lentilles pour concevoir leurs chefs d'oeuvre. Il utilise ses moyens d'artiste : grâce à ses propres dessins, peintures et photographies,ainsi que de très nombreuses reproductions et vues de détail des grandes oeuvres qui jalonnent l'histoire de l'art, il analyse par exemple comment ces mêmes miroirs ont favorisé les progrès de la perspective et le retour du clair-obscur à la Renaissance. Il reproduit avec précision les méthodes employées par ses prédécesseurs, présente les documents historiques dans lesquels il a retrouvé ces savoir-faire, et montre les résultats obtenus. En plus de ce travail de recherche, l'ouvrage restitue également sa correspondance avec de nombreux spécialistes, retraçant les étapes de cette quête passionnante. Au fur et à mesure de ses investigations, ses découvertes ont attiré l'intérêt des médias et ouvert le débat entre chercheurs, historiens de l'art et conservateurs de musées du monde entier. Car Savoirs Secrets n'est pas qu'un livre sur les techniques oubliées des maîtres anciens. Il ouvre également des pistes vers l'art d'aujourd'hui et de demain.A l'heure des retouches et des deep fake, il nous apprend à interroger ce que nous voyons, à nous demander sans cesse comment c'est fait et pourquoi cela fonctionne. Il nous propose un regard neuf sur les images d'hier et de demain.

12/2021

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Littérature française

L'Idiot - Tome II. Un roman de Fédor Mikhaïlovitch Dostoïevski

Texte intégral. L'Idiot est un roman de l'écrivain russe Fiodor Dostoïevski publié en feuilleton en 1868 et 1869 dans Le Messager russe, et en édition séparée en deux volumes en 1874. Résumé Le prince Mychkine est un être fondamentalement bon, mais sa bonté confine à la naïveté et à l'idiotie, même s'il est capable d'analyses psychologiques très fines. Après avoir passé sa jeunesse en Suisse dans un sanatorium pour soigner son épilepsie, il retourne en Russie pour pénétrer les cercles fermés de la société russe, sans sou ni attache, mais avec son titre de noblesse et un certificat de recommandation en poche. Il se retrouve par hasard mêlé à un projet de mariage concernant Nastassia Filippovna, jeune femme très belle, adulée par un grand nombre de soupirants, mais dont le seul amant est Totzky, son tuteur de 55 ans qui l'a élevée et en a fait sa maîtresse dès la petite adolescence... Lors de la soirée d'anniversaire de Nastassia Filippovna, le prince Mychkine voit un jeune homme qu'il a déjà rencontré, Parfione Semionovitch Rogojine, arriver ivre et offrir une forte somme d'argent à la jeune femme pour qu'elle le suive. Le prince perçoit le désespoir de Nastassia Filippovna, il éprouve une immense compassion pour elle et un désir infini de la sauver. Il lui propose de l'épouser. Après avoir accepté son offre, elle s'enfuit pourtant avec Rogojine, car, dit-elle, elle appartient à la rue. Le prince Mychkine part à Moscou faire les démarches nécessaires pour récupérer un héritage considérable dont on vient de découvrir qu'il lui revenait. Il reste six mois à Moscou. Cependant, ces six mois sont pleins de tension. Nastasia Filipovna est plusieurs fois sur le point d'épouser Rogojine ; mais la veille de la noce, elle s'enfuit pour rejoindre le prince, puis fuit le prince à nouveau. Le prince arrive à Petersbourg et y rencontre Rogojine. Le prince découvre une relation plus torturée encore qu'il ne le croyait entre Nastasia Filipovna et Rogojine. Rogojine est plein de sentiments contradictoires vis-à-vis du prince qu'il hait comme un rival mais adore d'amitié cependant, à cause de l'immense sincérité du prince. Toutefois, au terme d'une journée de tension extrême, Rogojine tente de tuer le prince, mais ce dernier est paradoxalement sauvé par une crise d'épilepsie qui le fait s'écrouler juste avant le meurtre...

01/2023

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Littérature anglo-saxonne

Les Ailes de la colombe

Cette nouvelle traduction des Ailes de la colombe, après celle des Ambassadeurs (Le Bruit du temps, 2010) et de La Coupe d'or (Le Seuil, 2013) complète et achève la trilogie des grands romans de la dernière période de Henry James enfin retraduits par Jean Pavans. Dans la préface qu'il rédige pour l'édition dite de New York de ses oeuvres, sept ans après la parution du livre en 1902, James déclare : "Je ne peux guère me souvenir d'une époque où la situation sur laquelle repose principalement cette fiction longuement développée n'a pas été vivement présente en moi. L'idée, réduite à son essence, est celle d'une jeune personne consciente de posséder une grande capacité de vivre, mais précocement frappée et condamnée, condamnée à mourir après un court répit, alors qu'elle est amoureuse du monde ; en étant de plus au courant de cette condamnation et en désirant passionnément "éprouver" avant sa disparition autant de fines vibrations que possible, pour obtenir ainsi, même briève- ment et sporadiquement, le sentiment d'avoir vécu". Dans ses carnets, James est plus explicite : ce sentiment d'avoir vécu, "ne peut-être bien entendu que la possibilité d'aimer et d'être aimée" . Dans cette nouvelle variation sur un thème qui l'a obsédé toute sa vie (l'écrivain n'est-il pas par essence condamné à manquer sa vie, étant condamné à ne la vivre qu'à travers les livres), l'innocente colombe (Milly, une riche héritière) triomphera du sordide complot ourdi contre elle par un couple d'amants désargentés. Densher, le jeune homme qui devait la séduire pour s'emparer de sa fortune, sera converti à l'amour véritable, il préférera la mémoire de la morte à la présence de Kate, son amante. Ce que Les Ailes de la colombe mettent en scène, écrit Mona Ozouf, c'est "la victoire du sentiment amoureux sur l'artifice" , du "sentiment désintéressé sur le monde de la transaction" mais surtout la victoire "de l'invisible sur le visible" . "Les semaines que passe Densher à Venise, en tête à tête avec Milly, merveilleusement décrites ou plutôt suggérées par James comme suspendues hors de toute réalité, hors du temps, hors de tout mensonge avéré, mais aussi de toute vérité offerte, sont dans le roman comme une parenthèse utopique" . Comme le dit Densher lui-même, il se passe, entre Milly et lui, "quelque chose de trop beau pour être décrit" .

11/2020

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Littérature française

Maquillée. Essai sur le monde et ses fards

Ceci n'est pas un livre sur le maquillage. C'est un voyage inédit, une plongée dans un univers peu connu, fait de paillettes et de gloss, mais dont les règles et les acteurs, les produits et les valeurs, en disent long sur notre société consumériste et numérique. Une enquête sur une industrie qui vaut des milliards de dollars et fait rêver des millions d'individus à travers la planète. Une méditation féministe sur l'un des symboles de ce qu'on dit " la femme " . Une réflexion philosophique sur la beauté, le paraître, l'identité. Un récit personnel où Daphné B. pense en se livrant. Tout part d'elle, en effet, Daphné B. , poète et féministe. Le texte s'ouvre, elle est dans son lit et remplit online son panier Sephora. Elle se demande pourquoi elle dilapide son argent et son temps pour acheter des fards, rouges, poudres. Pourquoi elle se peint le visage ? Pour se cacher ? S'écrire ? Qu'est-ce que le maquillage représente, symboliquement, économiquement, socialement ? Pourquoi le dit-on frivole alors qu'il fait désirer, dépenser ? A mesure qu'elle s'enfonce dans ses recherches Internet et passe d'une fenêtre à une autre (un tutoriel où une influenceuse livre ses secrets de beauté en même temps que ses hontes ; le lancement d'une palette déchainant les passions de milliers de clients ; un reportage sur le Mica, matière première des fards, que des enfants extraient de mines en Inde ; la mise à mort d'une Youtubeuse ; le récit de prisonnières pour qui se maquiller, c'était survivre) elle s'interroge et mêle aux images qu'elle voit ses références - Ovide, Platon, Derrida, Foucault, Anne Carson ou bell hooks - pour penser le maquillage absolument : comme un objet de consommation dont la production détruit la planète et creuse les inégalités. Un paradoxe, artéfact louant la perfection, promu par des êtres se disant authentiques. Le signe d'une soumission aux diktats de la beauté et aux logiques capitalistes. Mais aussi une arme de libération, de résistance, de révolte. Virtuose, Daphné B. nous emporte dans une Odyssée numérique et poétique pour nous parler de nous, nos fards, nos failles, nos manières de briller. La porte d'entrée, c'est le maquillage, mais le monde derrière, c'est le nôtre.

09/2021

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XVIIIe siècle

Le triomphe des Lumières. L'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert

L'Encyclopédie ou le fer de lance des Lumières. Dans la conscience collective moderne, le terme " encyclopédie " véhicule l'idée d'un ouvrage de référence exposant de manière systématique des connaissances universelles ou spécialisées. Il n'en fut pas toujours ainsi. Dans l'Antiquité grecque, l'expression enkyklios paideia (" instruction circulaire ") ne désignait pas une forme concrète d'oeuvre, une encyclopédie, mais une éducation qui ferait le tour des connaissances, autrement dit une culture générale. Le mot, sinon la chose, n'a fait son apparition que tardivement, et l'usage moderne ne s'est imposé qu'avec l'Encyclopédie " de Diderot et d'Alembert ". Cette immense publication devait, dans l'esprit de ses éditeurs, présenter un tableau exact de l'état de toutes les connaissances humaines au milieu du siècle des Lumières. A une époque encore embourbée dans quantité d'archaïsmes, l'Encyclopédie se présente comme l'image d'une France moderne, à la pointe du progrès, en même temps que la somme de toutes ses compétences. Conçue par un groupe de libres-penseurs, elle était animée d'un esprit rationaliste, critique, irréligieux, et s'appuyait sur les conceptions de la nouvelle philosophie empiriste anglaise alors en plein essor. Au milieu des années 1740, une nouvelle génération de " philosophes " fait son entrée sur la scène, bien moins frileuse que ses aînés, Voltaire et Montesquieu. Au même moment, le libraire Le Breton flaire la belle affaire, la traduction française d'une encyclopédie anglaise en deux volumes, et engage le jeune et déjà célèbre homme de sciences d'Alembert afin qu'il dirige l'entreprise ; Diderot est recruté comme traducteur, mais va rapidement se hisser au même niveau que son coéquipier. L'entreprise est complètement refondée par les deux directeurs, qui la transforment en fer de lance des Lumières contre l'obscurantisme, la monarchie de droit divin et le conservatisme des élites. Attaquée par les uns, soutenue par les autres, sa publication sera menée à bien par tâtonnements et ajustements successifs. Deux fois interdit par le pouvoir royal, prohibé par le pape, l'ouvrage devait constituer dix volumes ; à son achèvement, il en atteignit vingt-huit qui contiennent plus de 74 000 articles illustrés de près de 2 600 gravures. Ces chiffres colossaux laissent imaginer le travail qu'il a fallu abattre pour mener à bien en une génération (1751-1772) la plus importante de toutes les aventures éditoriales françaises.

01/2024

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Lecture 6-9 ans

La scène aux ados. Tome 1

Les 15 volumes disponibles de La scène aux ados regroupent une centaine de pièces originales d'environ 30 minutes, jouables notamment par des groupes d'adolescents et de jeunes adultes. Ils favorisent aussi le plaisir de lire le théâtre à l'école. Certaines pièces (convenant à tous les comédiens et publics) ont par ailleurs, adaptées ou non, fait l'objet de créations amateures et professionnelles. Le présent volume vous propose : La chorale (Jean-Paul Alègre) – La répétition générale d'une chorale ; personne n'y met beaucoup de bonne volonté. Entre Alain qui descend dans la salle saluer ses parents, Gavroche qui dort sur un canapé dans les coulisses et Inès qui a largué Benoît pour Claudius... pas facile d'être une jeune chef ! Le rapport des enfants sur l'état du monde (Stanislas Cotton) – Quand les enfants se mettent à parler du monde qui les entoure, les adultes en prennent pour leur compte. Lucilfée, Mélibée, Alcidias, Siméon et leurs compagnons mettent pourtant tous les espoirs dans ce rapport s'il en est fait bon usage. Ca vous dit ? (Eric Durnez) – Tatiana et Michaël, deux adolescents jusque-là sans problème, ont décidé de ne plus parler. Parents, enseignants, psychologues, amis essaient désespérément de les faire parler mais les deux jeunes restent plongés dans leur mutisme... pire : ils font des émules. Par les temps qui courent (Sylvain Levey) – Une succession de monologues et dialogues sur les petits et gros problèmes vécus au quotidien par les jeunes... et les adultes. Traitées avec humour et émotion, ces courtes scènes devront être intégrées dans une dramaturgie originale à inventer. La dégradation des communs (Pierre Lorquet) – Les Colombes et les Natifs vivent respectivement dans les tours et dans les premières maisons du quartier. La tension est à son comble entre les deux gangs lorsque Edouard, pyromane sorti de prison, entreprend de se venger. La romance de Neige et Alexandre changera-t-elle le cours des choses ? Rue des Oubliettes (Francis Parisot) – Gontran, qui a fait une grosse bêtise, rend visite au "marchand de souvenirs" qui échange un mauvais souvenir contre un bon. Une aubaine... mais chaque médaille a son revers et le mauvais côté de l'échange ne tarde pas à apparaître.

11/2019

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Policiers

I cursini

Peu nombreux sont les polars qui se déroulent en Corse, plus rares encore sont ceux qui traitent du mouvement indépendantiste et du grand banditisme sévissant sur l’île de Beauté. Ce silence s’explique en grande partie par la difficulté de pénétrer ces milieux excessivement cloisonnés et de parvenir à mener une véritable enquête de terrain. Dans I Cursini, Alix Deniger se décide à prendre la voie de la fiction pour nous faire part de son expérience et témoigner. C’est bien connu, la fiction est souvent ce qu’il y a de plus proche de la réalité… Dans ce livre, nous suivons une équipe de la DCRI confrontée à une recrudescence terroriste des nationalistes corses, en sommeil depuis plusieurs années. Cyniquement, l’auteur montre bien que ce réveil nationaliste est bien moins guidé par les idéaux révolutionnaires de leurs aînés que par la volonté des « natio » de se faire une place au soleil, en levant un « impôt révolutionnaire », pratique qui ressemble à s’y méprendre à du simple racket. D’ailleurs, très vite, le retour des indépendantistes sur le devant de la scène va en gêner plus d’un : les mafieux qui règnent sans partage sur le littoral corse depuis les années 90 voient du plus mauvais oeil ce nouvel état de fait qui menace l’équilibre précaire entre l’île et le continent. Filatures, planques de nuit, opérations illégales mais aussi recrutements des cellules terroristes, attentats, fusillades entre factions rivales, Deniger nous montre tout sans fard. Le regard acéré de l’auteur n’épargne personne : les militants nationalistes qui ressemblent comme deux gouttes d’eau à ces bandits qu’officiellement ils exècrent, les mafieux qui ne sont pas si éloignés de leurs cousins napolitains, prêts à tout pour étendre leur influence sur une île exsangue économiquement mais aussi sur la Côte d’Azur. Pour finir, et c’est là le plus passionnant, Deniger jette un oeil désabusé sur cette grande famille policière dont il fait partie : cynisme bureaucratique, division interne et guerre de services, manque de moyen… La raison d’État cache en réalité une multitude de mesquineries. Tout ce qui nous est décrit est vrai, et cela fait souvent froid dans le dos. Dans un roman noir brut de décoffrage, l’accent est mis sur l’action et surtout sur la description d’un phénomène sociologique, d’une réalité trop peu souvent dévoilée. Planques, filatures, interpellations… Après bientôt trente ans dans la police, dont douze passés à traquer des autonomistes corses, basques, des intégristes religieux, des espions ou des extrémistes politiques, Alix Deniger raconte…

09/2012

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Critique littéraire

L'atelier du roman N° 58, Juin 2009 : Montherlant Derrière les masques, l'écrivain

Certains font grief à Montherlant de sa prudence, de sa pusillanimité. Bizarre, bizarre, car en ce qui me regarde, parmi les aînés que j'admire, Montherlant est au contraire, avec Byron et Nietzsche, un de ceux qui m'ont insufflé le courage et la force de vivre mes passions à fond la caisse (GabrielMatzneff). Montherlant a aimé le sport, et n'a jamais regretté de l'avoir aimé. Mais, dès l'époque des Olympiques il porte sur lui et sur l'usage qu'on en fait des jugements qui sont d'une consternante actualité (Philippe de Saint Robert). Comme le savent parfaitement tous ceux qui l'ont donc peu ou prou fréquenté : avec Montherlant, les ombres et les lumières ne cessent d'alterner. Il semblerait bien, d'ailleurs, qu'il s'en soit fait une méthode : dire tout et son contraire par souci de spontanéité intime et d'exacerbation de " l'être vrai ". (Denis Grozdanovitch). Une chose est certaine, Muray ne se serait jamais départi de son rire, ce qui lui vaut, selon le classement de Nietzsche, un rang élevé parmi les philosophes (Alain Cresciucci). Chez Montherlant, c'est ce côté Pan qui m'aimante plus que le côté Parthénon. Quitte à lui trouver une ascendance grecque, je le tire volontiers vers la Crète du Minotaure plutôt que vers la Cité classique (Patrick Grainville). La tauromachie est pour Montherlant le théâtre, l'" auto-sacramental " où, portées au paroxysme d'intensité, se trahissent les passions élémentaires d'un homme face au danger, ce que Stendhal admire par-dessus tout chez les caractères de la Renaissance (Alain Clerval). Il existe très, très, très peu d'écrivains osant s'attaquer aux fables. Chateaubriand ne le fait pas, par exemple. C'est une des raisons pourquoi la supposée filiation Chateaubriand-Barrès-Montherlant me paraît un des n'importe-quoi répété sur Montherlant (Charles Dantzig). Tes enjeux de la réflexion d'Isabelle Daunais deviennent de plus en plus évidents lorsqu'elle s'en prend avec férocité à l'amnésie programmée de la culture dans le monde actuel, notre très cher monde occidental (Gilles Marcotte). Comme d'habitude aussi, on a enregistré les protestations de quelques tenants des anciens usages, au nom de la civilisation, du passé, du symbole ; ce sont ceux-là mêmes qui s'étaient montrés nostalgiques du tabac, de l'alcool, de la tauromachie et de bien d'autres choses, encore moins avouables (François taillandier). Je propose de mesurer le degré de déréalisation d'un lieu au nombre de joggeurs et de mamans-bonheur qui le colonisent. De ce point de vue, Londres est au-delà de toute déréalisation (Mehdi Clément).

06/2009

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Littérature étrangère

Le jour où les skateboards seront gratuits

« La révolution est non seulement inévitable, elle est très imminente. Et le moment venu, mon père en sera le chef. » Alors que Saïd n'a que neuf mois, son père estime qu'il a mieux à faire que de s'occuper de sa famille : oeuvrer pour que la révolution triomphe aux Etats-Unis. Mahmoud est né en Iran ; il a fui le régime du Shah et s'est installé à New York où il est devenu un membre éminent du parti socialiste des travailleurs. Personnage haut en couleur et charmeur, il épouse Martha Harris, juive américaine avec laquelle il a trois enfants. Tandis que les deux aînés finissent par suivre le père, le petit Saïd est élevé par sa mère, fervente militante trotskiste, marginale, dépressive et tendre. Pour être fidèle à ses idéaux et alors qu'elle fait partie de la middle class, elle choisit l'expérience du déclassement. Elle décide de vivre au cour de quartiers délabrés, dans des appartements sordides, à Brooklyn puis à Pittsburgh. A l'ombre d'un père fantasque, Saïd vit sous le joug d'interdits absurdes qui l'excluent subtilement de la communauté des enfants : interdiction de manger du raisin en raison du boycott exigé par le syndicat des ouvriers agricoles, interdiction de posséder un skateboard tant que les planches à roulettes ne seront pas gratuites pour tous, etc. Quant aux loisirs, ils sont exclusivement consacrés au militantisme. Mère et fils passent vacances et week-ends à distribuer des tracts, à manifester ou à rendre visite à des prisonniers noirs évidemment victimes des salauds de capitalistes. À ce mode de vie finalement exotique dans l'Amérique des années 70 quand triomphe la société de consommation, s'ajoute l'incongruité d'un nom de famille imprononçable. Et en pleine crise de la prise des otages à l'ambassade américaine de Téhéran, le patronyme devient, pour le petit Saïd, un objet de moquerie et un motif de honte supplémentaires. Ce qui frappe dans le récit autobiographique de Saïd Sayrafiezadeh, c'est d'abord le ton enlevé, presque enjoué dont use le narrateur. Tout est vu à travers les yeux malicieux, vifs et moqueurs de l'enfant. Oui, c'est un garçon abandonné - sa mère sacrifie sa vie de femme et la part d'innocence de son fils à la révolution - à qui on interdit l'insouciance, mais il continue de ne voir que le côté cocasse des choses. Comme s'il avait opté pour l'élégance de l'humour afin de déjouer le sentimentalisme dégoulinant des biens pensants. Il ne faut pas compter sur Saïd Sayrafiezadeh pour plaindre l'enfant qu'il fut.

09/2013

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Sciences politiques

Mali. Au-delà du djihad

A travers un récit personnel, nourri de paysages, de rencontres et d'anecdotes parfois insolites ou terribles, le grand reporter indépendant François-Xavier Freland raconte les principaux événements qui ont plongé le Mali dans une longue crise politique, institutionnelle et sécuritaire. Dans cette guerre contre le " jihadisme ", on découvre au passage les enjeux cachés de la politique africaine, les haines vivaces entre ethnies du nord et du sud, les ressources naturelles en sous-main, les dessous parfois maladroits de la diplomatie française et enfin, l'extrême fragilité d'un pays tracé à l'équerre, au moment de la décolonisation. L'échec du Mali, ce ne serait pas l'Afrique ni la France, mais bien plutôt le manque d'éducation, la globalisation, et l'écart nord-sud qui se creuse. Entre 2002 et 2017, sur des périodes plus ou moins longues, l'auteur s'est rendu régulièrement au Mali. Entre janvier 2007 et août 2008, il y a été correspondant pour France 24 et de Radio France. En 2007, le Mali semblait être le modèle à suivre en Afrique, en termes de démocratie et de culture. C'était pourtant aussi l'un des plus pauvres du monde, la terre des disettes à répétition, de l'émigration clandestine vers l'Europe. En avril 2007, le président Amadou Toumani Touré avait été réélu haut la main pour 5 ans, sans incident à déplorer. Mais quelques semaines plus tard, la rébellion touarègue avait à nouveau fait irruption au nord. Personne n'imaginait alors que ce foyer d'insurrection entraînerait la chute de l'exécutif, et emporterait le pays dans le chaos et dans une longue guerre contre le terrorisme à la dimension internationale. L'auteur s'est ainsi retrouvé embarqué dans l'histoire au temps présent, une histoire aux racines et enjeux complexes, où se croisent les derniers hommes bleus, les éleveurs peuls, les griottes et chasseurs mandingues, les sorciers, les guérisseurs, les petits bandits à la solde des terroristes, les soldats français de Barkhane (opération qui prend la suite de Serval) ou les casques bleus, les instructeurs militaires américains, les informateurs du service secret, les jihadistes, les imams salafistes, les corrompus de tout genre, les diplomates polis et aussi les journalistes aux bons sentiments... Loin des clichés " postcoloniaux " et de la vieille rengaine " françafricaine ", ce récit laisse entendre une voix indépendante, à la fois tendre et sans concession, sur le naufrage d'une jeune nation, aujourd'hui toujours en proie au fanatisme religieux, faute d'avoir misé à temps sur l'éducation.

10/2017

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Sciences politiques

Le réveil des somnambules. Le parti communiste, les intellectuels et la culture (1956-1985)

" Ce livre fait largement entendre la voix des communistes et des "ex", et expose ce qu'ils ont produit au cours de ces trente dernières années. A la différence de ses aînés, l'intellectuel post-56 a souvent revendiqué sa définition d'intellectuel et, de plus en plus, a refusé de se soumettre aux politiques. Dans ce réveil des intellectuels communistes, la coupure décisive est l'invasion de la Tchécoslovaquie en août 1968 : s'étant identifiés aux acteurs du Printemps de Prague — intellectuels comme eux-mêmes —, ils virent alors s'effondrer leur rêve d'une action positive de l'intelligentsia en pays communistes et leurs espoirs d'une réforme du régime soviétique. Depuis lors, ils renoncent à la production "au service du parti" et ont repris un certain contact avec le réel, que les utopies sanglantes du stalinisme leur avaient fait oublier. Cependant, l'absence d'analyse du stalinisme, "condamné" et non démonté, les maintient dans une situation auto-entravée. Face à la culture, on voit ici ce que produit le `point de vue de classe". Face à la politique, ils continuent de ne pas savoir reconnaître le stalinisme partout où il est — et pas seulement dans le Goulag. Ils ne peuvent admettre que les valeurs fondamentales de Marx "pouvaient difficilement être concrétisées autrement" que dans le totalitarisme stalinien (Kolakowski). Aujourd'hui délaissé, Marx a suscité dans les années pré- et post-68 une pléthore de commentaires. Mais personne ne s'est interrogé sur l'une des bases les plus fausses de ses théories ; il a été incapable de penser en fonction d'un homme réel, c'est-à-dire nullement angélique et rationnel, mais au contraire traversé de pulsions obscures, affronté à ses manques, à sa détresse intérieure, à la mort... Le volontarisme marxien entraîne nécessairement la violence faite aux hommes réels et aux structures sociales. Faute de remettre en cause les mythes fondateurs (et consolateurs) de la Révolution, ils sont condamnés à penser de manière mutilée et à rester en marge de la société. Ils connaissent bien aujourd'hui la faillite du socialisme, ils s'accrochent seulement à un refus de ce monde-ci, au lieu de travailler à le connaître et à l'améliorer. Le problème, c'est que ce refus immature du monde ne se limite plus aux intellectuels communistes. Comment faire admettre qu'aucun programme politique ne pourra assurer le "bonheur" des hommes ? Ce monde, irrémédiablement tragique, exige des intellectuels, comme l'a écrit encore Kolakowski, qu'ils ne remplacent pas la pensée par l'engagement. " J. V.-L.

01/1987

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Photographie

Du torrent au courant, des barrages et des hommes en Savoie

Publié à l’occasion du 50e anniversaire du complexe Roselend-La-Bâthie, ce livre nous invite à un autre regard sur cette formidable aventure technique et humaine que sont les barrages hydroélectriques en Savoie. Une invitation, grâce aux photographies de Céline Clanet, à découvrir la beauté surprenante des formes et des machines, de même que la relation intime entre les hommes et leur création. La majesté des cathédrales de béton, les barrages, mais aussi d’autres éléments moins visibles par les non-initiés, les conduites forcées, est magnifiée par le parti pris artistique de la photographe, tout en offrant une lecture documentaire des lieux présentés. Des portraits sensibles de quelques témoins encore vivants de cette grande épopée laissent transparaître l’incroyable attachement des hommes à ce qu’ils ont collectivement réalisé. Très tôt, l’homme a su utiliser les barrages pour réguler un fleuve capricieux ou transformer la puissance de l’eau en force motrice. Mais avec la découverte quasi simultanée de la turbine, de l’alternateur et des lignes électriques, une véritable révolution énergétique émerge dans les dernières années du XIXe siècle : produire de l’électricité à la demande en arrêtant l’eau dévalant des sommets dans un barrage, puis en la turbinant pour entraîner un alternateur. La Savoie fait figure de précurseur dans cette étonnante aventure, dont les acteurs furent d’abord des ingénieurs et des industriels audacieux et, au sortir de la guerre, Electricité de France. Aujourd’hui, les barrages de Savoie sont une rente précieuse laissée par nos aînés. Une installation déjà ancienne, mais qui possède étonnamment tous les atouts que l’on est en droit d’attendre d’une production d’énergie adaptée aux bouleversements énergétiques et climatiques à venir : propre, sans déchets toxiques, sans émissions, stockable, régulable en fonction de la demande, inépuisable à l’échelle humaine, sans prélèvement sur un gisement lointain… Si leur inscription dans le paysage ne s’est pas faite sans difficultés, les barrages de Savoie ont su éviter le gigantisme ou d’irréversibles atteintes à une région entière. Bien au contraire, ancrés dans la roche, ils se sont inscrits dans le territoire jusqu’à en devenir une composante majeure. Accompagnant ces images, une préface d’Hervé Gaymard, écrivain et homme politique qui porte aujourd’hui, en tant qu’élu, les réflexions nécessaires à l’évolution de la Savoie, et un texte de Thierry Salomon nous invitent à réfléchir à ce que représente, pour l’homme et son environnement, cette énergie qui part de l’eau dévalant les sommets jusqu’au flux des électrons, qui s’écoule du torrent au courant.

04/2011

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Mouvements artistiques

Look Close, Think Far. Art at the Ackland

This richly illustrated volume introduces one of America's finest university art museums - one whose directors, curators, donors, and patrons have left a remarkable legacy, a museum collection that encourages us all to "look close, think far. " The selection of over 280 highlights is presented with brief commentaries and an essay that traces the growth of the Ackland Art Museum's outstanding collection. The Ackland Art Museum at the University of North Carolina at Chapel Hill is one of the United States' most distinguished public university art museums. Founded in 1958, it now houses over 20, 000 works of art, covering some 5, 000 years of cultures from around the globe. "Look Close, Think Far" is the tagline of the Ackland, informing everything from the dynamic and varied program of special exhibitions to ambitious interpretation, education, and outreach activities. It applies especially strongly to the museum's extensive permanent collection. Although an integral part of the oldest public university in the United States, the Ackland is a relatively young institution. Now approaching its sixty-fifth year, it has become the proud steward of over 20, 000 works of art from an impressively broad range of world cultures and time periods. The Museum is known for its special strengths in art of the European tradition, with very strong holdings in prints and drawings ; the arts of Asia, and especially China, Japan, and India ; a small but fine collection of classical art from Africa ; and recent and contemporary art. This publication showcases a cross-section though the diverse collection, with 283 works, giving an impression of the Ackland's permanent collection that is true to its character, representative of its breadth, and indicative of its quality. The essay gives special attention to the early stages and the less obvious, more idiosyncratic moments that have contributed to the Ackland's personality and individuality. The approach taken by the editor Peter Nisbet, deputy director for curatorial affairs at the Ackland, differs from most conventional volumes of museum collection highlights in several refreshing ways. Instead of separating works along the lines of curatorial departments, the arrangement emphasizes the unity of the collection by merging works from different cultures. These are presented in a largely chronological sequence, but one that surprises by starting with the present and extending back in time. Within this order, works of art are deliberately paired across individual page openings, to stimulate visual attention, reflective thinking, and sometimes maybe just a smile.

08/2022

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Revues

Europe N° 1133-1134, septembre-octobre 2023 : Al Andalus

De la conquête omeyyade de l'Hispanie wisigothique au début du VIIIe siècle à la prise de Grenade par les Rois Catholiques en 1492, la longue histoire d'Al-Andalus est d'une riche et tumultueuse complexité. Elle n'a cessé de susciter des interprétations contrastées, d'émouvoir des coeurs, de focaliser des débats, d'inspirer des poètes et d'engendrer des mythes. Aussi tourmentée soit-elle, cette histoire nous fascine par son caractère d'exception. Exception que ces territoires ibériques où l'on vit, pendant plus de sept siècles, fleurir les Arts, les échanges culturels partagés par trois monothéismes. Sept siècles durant, des hommes et des femmes se sont parlé, ont travaillé en commun, ont échangé sur tous les thèmes, philosophie, poésie, médecine, mathématiques, alors que partout ailleurs, à la même époque, ils se seraient voués des haines mortelles. Cette forme de coexistence, aussi forcée fût-elle, aura eu des conséquences immenses. Ce n'est pas seulement la péninsule Ibérique et par contrecoup le Maghreb qui en furent enrichis, mais toute l'Europe. L'Hispanie devenue Al-Andalus donna naissance à une culture originale, faite d'héritages croisés entre monde arabe, latin, juif et grec. Diversifiant les angles d'approche, les thématiques et les éclairages, ce numéro d'Europe en offre un captivant panorama et nous convie à la rencontre d'un Al-Andalus pluriel. Il fait large place aussi à ce qu'il est advenu de différents protagonistes après la fin du règne musulman, qu'il s'agisse du destin des Morisques ou de celui des Marranes. Les débats autour d'Al-Andalus trouvent également des échos très actuels dans ce volume, en particulier à propos des conceptions contrastées qu'historiens et écrivains espagnols se font d'al-Andalus, chacun à sa manière et selon ses convictions et sa vision de l'histoire de l'Espagne. Enfin, une dernière section se penche sur les retentissements d'al-Andalus dans la littérature mondiale, depuis Hugo et Rilke jusqu'à Lorca, Aragon et Mahmoud Darwich. Al-Andalus, fait rare dans l'Histoire, aura sans doute fourni le plus grand démenti à la néfaste affirmation de Rudyard Kipling : " L'Orient est l'Orient, l'Occident est l'Occident et, jamais, ces deux mondes ne parviendront à se comprendre ". Contributeurs : Kadhim Jihad Hassan, Gilbert Sinoué, Emmanuelle Tixier du Mesnil, Gabriel Martinez-Gros, Pierre Lory, Floréal Sanagustin, Ali Benmakhlouf, José Miguel Puerta Vílchez, Manuela Cortés García, Marie-Andrée Gouttenoire, Álvaro Abela Villar, Natalia Muchnik, Emilie Picherot, Silvia Di Donato, María Jesús Viguera, José Antonio González Alcantud, Luis Miguel Canada, Manuel Feria, Anne Duprat, Christina Civantos, Rima Sleiman.

08/2023

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Histoire de France

Le Roman de la DURBELIERE t 3 & t 4. Eleuthéria et Thanatos La Liberté ou la Mort

Eleuthéria et Thanatos tome 3 France, printemps 1789... Pendant que l'orage révolutionnaire gronde à Paris, Arthur est retenu à Versailles auprès de son régiment de dragons à l'occasion de la tenue des Etats généraux, ordonnée par le Roy Louis XVI pour tenter de remédier à une situation devenue sans issue. Le marquis de La Guyonnière, meurtri par l'absence d'Alys, restée à La Durbelière pour élever leur enfant, y retrouve son ami Gonzague. Bientôt rappelés dans une capitale en proie à l'anarchie afin d'y ramener l'ordre, ils croiseront le chemin de Toussaint Bassompierre, lancé corps et âme dans son rêve de bâtir une humanité nouvelle. En dépit des années, le jeune homme n'a rien oublié ni pardonné, le temps n'ayant fait qu'accroître sa rancoeur contre une société qu'il rend responsable de son malheur, bien décidé à en tirer vengeance... En Poitou, la persécution religieuse entreprise par les nouvelles autorités fait grandir le mécontentement, prélude au soulèvement général des paroisses du pays. Du tumulte des faubourgs parisiens à l'insurrection vendéenne du printemps 1793, en passant par les intrigues de Coblence et la prise du palais des Tuileries, la famille de Rorthais va être, malgré elle, plongée dans un torrent de violences, de larmes et de sang... Eleuthéria et Thanatos tome 4 Vendée, 1793... Après avoir volé de victoire en victoire, l'armée Catholique et Royale a échoué à s'emparer de Nantes. Toussaint Bassompierre, plus que jamais décidé à se venger d'un passé qui continue de le hanter, accompagne l'armée de Mayence, envoyée en Vendée par la Convention qui a décrété la destruction du pays insurgé en y répandant le feu et le sang. Désireuse de rejoindre son père et ses frères au combat mais se devant à son fils Honoré, dernier témoin de son amour pour Arthur, Alys ne pourra cependant rester longtemps étrangère au sort de tout un peuple en sabots qui lutte pour sa survie. La jeune femme se laissera dès lors emporter dans la succession meurtrière des batailles, tandis que se dissipent les illusions et que grandissent les haines. Perdant peu à peu les êtres qui lui sont chers pour ne plus devenir que l'ombre d'elle-même, Alys réchappera-t-elle de ces heures terribles d'une guerre civile sans merci où la bravoure côtoie le tragique et l'horreur ? Car pour que la République vive, la Vendée doit mourir...

11/2019

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Actualité et médias

Douce France, où est (passé) ton bon sens ? Lettre ouverte à un pays déboussolé

Réveillons-nous ! Il y a urgence. Urgence de partir à la (re)conquête du bon sens oublié. Dans différents domaines, la voie de la sagesse populaire a été délaissée. Tout se passe comme si nous avions collectivement égaré notre faculté de discernement. Il ne s'agit pas ici de faire l'éloge de l'immobilisme ou de tomber dans une quelconque nostalgie, mais, au contraire, d'avancer sur le chemin du bon sens. Un chemin qui passe par le savoir de nos aînés, celui des campagnes et surtout, par une connaissance qui ne se trouve pas dans les livres, mais dans l'observation du monde tel qu'il est. Dans notre société, on confond simplicité et simplisme. Le bon sens, synonyme de ringardise et de désuétude, a mauvaise réputation. Mais qu'a-t-il pu se passer pour que nous en arrivions là ? Comment avons-nous fait pour le reléguer au rang de valeur désuète et dépourvue de légitimité ? Ou pire encore, puisque selon certains esprits "éclairés" et élites auto-proclamées, réfléchir avec bon sens reviendrait à verser dans le populisme ? Il est ainsi devenu dangereux d'être proche du peuple, de penser comme le peuple. En vérité, avec ce genre de raisonnement, on marche vraiment sur la tête. Ou, comme dirait ma grand-mère, qui n'est pas dénuée de sens commun : "le monde ne tourne pas rond ma petite-fille". "Tous les gens très intelligents qui gouvernement nos vies apportent plus de problèmes que de solutions, je les appelle les fournisseurs de crises !" a-t-elle l'habitude de me dire. Voilà qui me rappelle une maxime de Frédéric Dard : "Le bon sens, c'est ce qui permet d'être écouté quand vous n'êtes pas intelligent". Avec une ironie cinglante, l'auteur de San-Antonio a résumé la soi-disant opposition entre intelligence et bon sens, une dichotomie qui nous aveugle et nous éloigne du bon chemin. C'est la raison pour laquelle il est urgent d'ôter nos oeillères. C'est la raison d'être de ce livre qui, exemples à l'appui, invite à quitter la doxa dominante pour adopter de nouveau l'une de nos valeurs cardinales, ce sens commun ou, comme disait George Orwell, cette "common decency", la "décence ordinaire". C'est en croyant de nouveau au bon sens, à ce génie populaire, que la France renouera avec le destin qu'elle mérite, celui d'une grande nation. C'est à cette condition que nos vies seront plus riches de l'essentiel. Redonner du (bon) sens à nos vies, c'est retrouver le chemin de l'authenticité.

09/2019

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Littérature érotique et sentim

Les Louves de Rome - Tome 1. La beauté de Tiberius

Dans un monde où règnent le pouvoir et l'honneur, il n'y a guère de place pour l'amour... 34 après J. -C. Fille d'un puissant sénateur romain, Laelia voit son destin étroitement lié à celui de sa famille. Elle devra suivre les directives de ses aînés dans une Rome peuplée par l'ambition, où la trahison et les complots sont monnaie courante. Toutes ses actions seront guidées par l'honneur familial. Mais son monde s'écroule lors de sa rencontre avec Kaeso Tellus Aquila, guerrier romain assurant la sécurité de l'empereur. Dès leur premier regard, un amour sans précédent se déclare. Une passion tragique, puisqu'ils ne pourront la vivre au grand jour, sous peine de mort... Des personnages hauts en couleur, une intrigue romanesque maîtrisée avec brio, une précision historique surprenante... Un premier tome passionnant qui fait rêver ! CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE ''Le meilleur livre de l'auteure" - Les plumes ensorceleuses sur Instagram"Ce roman est un appel au voyage, une petite bulle spatio-temporelle divertissante". - Marine Bookine sur Instagram "Sans surprise, je vous conseille fortement cette histoire. Ce titre est mon préféré de l'auteure pour l'instant. Dépêchez-vous de succomber aux charmes du guerrier romain". Alaïne sur Goodreads EXTRAIT Aurait-elle le courage de lui dire maintenant que son destin était scellé à un autre depuis la veille ? Qu'elle ne devrait pas être ici, blottie contre lui à six heures de la matinée, mais sagement confinée chez elle en attendant la célébration des noces ? Non, elle n'en avait pas le courage. Elle ne pouvait se résoudre à briser d'une seule révélation la cage de bonheur flottante qu'ils construisaient ensemble, à chaque rendez-vous secret. - Kaeso ? - Oui ? Elle hésita un instant, se troubla devant sa beauté sauvage et balaya toutes ses honnêtes résolutions. L'annonce de son mariage prochain éclaterait un jour autre, dans un contexte où les beautés de cet homme et du paysage environnant seraient moins aveuglantes. - Le bonheur m'étouffe quand je suis avec toi. Un sourire ravageur retroussa les lèvres sensuelles du garde impérial. A PROPOS DE L'AUTEURE Arria Romano étudie l'histoire militaire à la Sorbonne et est passionnée de littérature et d'art. Elle écrit depuis quelques années des romans historiques et des romances, qu'elles se vivent au passé, au présent ou même nimbées d'un voile de magie... Tant que l'amour et la passion restent le fil rouge de l'intrigue. Elle est l'auteure des sagas U. S. Marines, Autumn et L'amant de Pénélope.

06/2020

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Littérature érotique et sentim

Les Coquillages de M. Chabre. Nouvelle érotique classique

Sous la plume naturaliste du maître Zola, voici un récit sensuel et drôle en pleine station balnéaire.POUR UN PUBLIC AVERTI. Bourgeois parisien retiré des affaires, M. Chabre se marie avec la belle Estelle Catinot, 22 ans. Après quatre ans de vie commune, M. Chabre est toujours sans héritier et, sur les conseils de son médecin, il part quelques jours faire une diète de crustacés à la mer. Mais le littoral n'est pas seulement riche en iode : le couple y fait la connaissance d'un grand jeune homme, Hector, qui se dévoue pour distraire Mme Chabre, pendant que son époux souffre d'une indigestion de coquillages... Un récit à l'humour grinçant où l'on retrouve un Emile Zola plus grivois qu'à son habitude.EXTRAIT.La belle Mme Chabre avait alors vingt-deux ans.Elle était adorable avec son teint de pêche mûre, ses cheveux couleur de soleil, envolés sur sa nuque. Ses yeux d'un bleu-vert semblaient une eau dormante, sous laquelle il était malaisé de lire. Quand son mari se plaignait de la stérilité de leur union, elle redressait sa taille souple, elle développait l'ampleur de ses hanches et de sa gorge ; et le sourire qui pinçait le coin de ses lèvres disait clairement : " Est-ce de ma faute ? ". D'ailleurs dans le cercle de ses relations, Mme Chabre était regardée comme une personne d'une éducation parfaite, incapable de faire causer d'elle, suffisamment dévote, nourrie enfin dans les bonnes traditions bourgeoises par une mère rigide. Seules, les ailes fines de son petit nez blanc avaient parfois des battements nerveux, qui auraient inquiété un autre mari qu'un ancien marchand de grains.A PROPOS DE L'AUTEUR.Emile Zola (1840-1902) est un écrivain et journaliste français. Il prône une littérature d'analyse s'inspirant des méthodes scientifiques. C'est ainsi qu'il entreprend son immense ouvre naturaliste, parmi laquelle figure une fresque romanesque en vingt volumes, Les Rougon-Macquart, qui dépeint le destin d'une famille dans la société française sous le Second Empire.A PROPOS DE LA COLLECTION.Retrouvez les plus grands noms de la littérature érotique dans notre collection Grands classiques érotiques.Autrefois poussés à la clandestinité et relégués dans " l'Enfer des bibliothèques ", les auteurs de ces ouvres incontournables du genre sont aujourd'hui reconnus mondialement. Du Marquis de Sade à Alphonse Momas et ses multiples pseudonymes, en passant par le lyrique Alfred de Musset ou la féministe Renée Dunan, les Grands classiques érotiques proposent un catalogue complet et varié qui contentera tant les novices que les connaisseurs.

04/2018

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Sciences politiques

Thématiques

Lorsqu'une guerre holocauste frappe à ce point des civils en une guerre au nom d'une religion de dictature commerciale, le choc des religions, capitalistes ou intégristes musulmanes, chrétiennes, juives, n'est rien d'intime, de fort intérieur, si digne d'intérêt, sinon de strict intérêt financier personnel, de Cartel, Trust, firme, Politique-Religieux, d'objectif esclavagiste pur, la Religion d'exploitation capitaliste à son summum espéré, ad mortem, du Vivant planétaire. Religion imposée, de nulle intimité, méthode de Torture d'Inquisitions Lucifériennes mode de frappe premier. L'intégrisme met à mal les plus modérés des croyants, qui assez crédules pour se fier à Sectes, les généralisent en religions, communs dénominateurs du Savoir Universel, Sectes entrant en concurrence létale avec enseignement scolaire, universitaire, formation professionnelle, économie donc, les annihilant pour mieux régner, tuant dans l'oeuf tout prémisse de Démocratie. Daechisation totalitariste des sociétés, notamment dites de Race Blanche, au contact d'immigrations y compris choisies, véhiculant un musulmanisme d'apparence correct pour ses affinités avec les violences éducatives envers la Femme affichées des Intégrismes en radicalisations terroristes s'alliant discrètement en Union Sacrée avec Extrêmes-Droites Néo-nazies-Nazies traditionnelles, adeptes d'Hitler et de Mein Kampf. Les classes irréligieuses et Religieuses modérées Musulmanes, de quelques origines et nationalités qu'elles fussent, Occidentales, Africaines, NordAfricaines, Hindoues, Asiatiques, décimées, rejetées, objets de violences et haines raciales, pour non-respect des traditions rituelles violentes des violences euthanasiques dogmes Religieux domestiques, éducatives, Politiques, envers la Femme, l'Enfance, les Animaux, le Vivant, violences SM Sataniques sinon dites modérées en fait courantes, inadmissibles déjà en soi. Si modérément infl ; igées, fait considéré faiblesse traître envers le Nazisme. L'acculturation des femmes, des hommes, aura entraîné cette guerre, les hommes devenus frustres, brutaux, brutes ignorantes mufl ; es, d'un niveau élémentaire primaire de grands Singes enfants Primates conçus roboïdes Tueurs case-système de compréhension unique, que les Femmes, promises au nettoyage ethnique complet intenté, auront en devoir de rééduquer, en supplément de tâches domestiques de bêtes de somme esclaves sexuelles, domestiques, intellectuelles, battues, corrigées des viols conjugaux, droits à l'inceste, de Codes Gréco-Romains-Napoléon revenus en force, réduisant à Camp carcéral concentrationnaire leur condition, engendrant générations d'enfances violentes, prêtes à tuer, générées de cette ignorance requise sous peine de mort violente, imposée des hommes, à populations de femmes adoubées, dépassées, calculées sous-races sous espèces d'intelligence limitée de conscience végétale d'Opium Véganiste de Secte terroriste, ignorantes elles-mêmes des coups, blessures, surmenages induits de ces viol

03/2019

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Ethnologie

Quel devenir pour les pygmées à l'orée du XXIe siècle ?

Le titre de ce livre très important est la fois une question, une proposition de bilan prospectif, un appel à un regard en arrière et a une introspection. Ce n'est pas le moindre des mérites de ce livre courageux que de rappeler ce qui devrait être le savoir de base, depuis trois-quarts de siècle que des chercheurs ont consacré leur vie à la connaissance de celle Afrique centrale, sans réussir à effacer ces lieux communs néfastes. Ce qui nous frappe, et ce livre le rapporte, c'est la banalité des projets concernant les Pygmées, et leur inquiétante uniformité. Ils sont tous faits sur le même modèle. Ce qui us choque, c'est que tous ces programmes sont importés de l'extérieur du groupe : les Pygmées 'ont pas le choix, on pense a leur place, pour leur bien. Et quiconque est familier de ces communautés verra avec consternation qu'elles sont prises entre deux feux : d'une part, le développement et les transformations économiques, avec son cortège d'exploitations forestières, de mines, de plantations de cultures de rente qui amputent le terroir de vie des Pygmées, et de l'autre, paradoxalement, la création d'aires protégées qui a le même effet, empêcher les hommes, Pygmées compris, d'en utiliser librement les ressources qui sont pourtant une base de leur existence. Ce livre est exceptionnel, et il faut en féliciter les contributeurs et directeurs. Ce n'est pas encore un livre de synthèse académique destiné aux étudiants ou aux chercheurs. Il est è l'image du monde contemporain, il ne véhicule pas des images mythiques surannées ; il se confronte è la réalité crue et actuelle. Surtout, il associe la parole des Occidentaux à celle des Africains, et à celle des Pygmées eux-mimes. Sans aucune concession au sérieux scientifique, ce livre fait un réel effort d'écriture délibérément non académique pour être lu par tous. C'est un ouvrage de diffusion, qui est un véritable manifeste politique. Et notre souhait est que, en effet, les décideurs politiques le lisent, puisqu'il leur est destiné. Il est impératif que soient reconnues la diversité culturelle des "Pygmées", la complexité de leur histoire et des situations qu'ils affrontent, pour qu'enfin ils aient droit a la parole, à la dignité et au libre choix de leur futur. C'est tout le but de cet ouvrage. Extraits de la préface de Serge Bahuchet, directeur du laboratoire Eco-Anthropologie et Ethnobiologie au CNRS, il a publié de très nombreux ouvrages sur les Pygmées d'Afrique centrale.

01/2019

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Travail social

Deux mots pour te dire...

Lorsqu'ils revinrent à la vie civile, les prisonniers de guerre subirent l'indifférence des populations. Les civils avaient eux-mêmes beaucoup souffert. Ils avaient enduré des bombardements, connu des deuils, supporté des privations, ce qui, sans doute, les porta à banaliser le sort de ces soldats. Ils oubliaient que ces rescapés avaient totalement été privés de liberté, ce qui n'était tout de même pas le cas des civils. L'existence des camps de concentration et d'extermination contribua également à minimiser les épreuves de ces prisonniers. Aujourd'hui encore, leur destin ne suscite pas le même intérêt que celui des déportés d'Auschwitz ou de Buchenwald. Certaines personnes ignorent même l'existence des stalags et des oflags qu'elles confondent avec l'univers concentrationnaire. Il paraît donc important de rappeler ce que fut la vie de ces hommes en prenant appui sur des lettres qui, en dépit de la censure, témoignent de leur existence au sein de ces camps. Ces courriers décrivent leur vie quotidienne ; ils expriment leurs espoirs, font partager leurs angoisses et, parfois, les bons moments passés entre camarades. Une lecture entre les lignes permettra de deviner ce qu'ils ne peuvent ou n'osent exprimer. Capturés pour la plupart durant la débâcle de juin 1940, ces soldats provenaient de toutes les régions de France et étaient issus de tous milieux. La plupart avaient entre vingt et quarante ans - l'âge moyen étant d'à peu près trente ans - et plus de la moitié étaient mariés et pères de famille. Ils se distinguèrent du reste des Français de l'époque par le fait qu'ils côtoyèrent longuement l'ennemi, qu'il fût civil ou militaire. Ils furent obligés de travailler chez les Allemands, pour eux et avec eux, dans des kommandos. Ils se retrouvèrent ainsi dans des fermes, des magasins, des ateliers, des mines et des usines. Les rapports qu'ils entretenaient avec l'ennemi n'étaient pas toujours ceux que l'on pourrait imaginer. Certains tentèrent de s'évader, d'autres collaborèrent et d'autres encore pratiquèrent une sorte d'inertie, semblant prendre leur mal en patience. Des mouvements de résistance se développèrent au sein même des camps. Les prisonniers de guerre qui écrivirent ces lettres font partie des quelque 1 800 000 soldats français qui ont été faits prisonniers en 1940. 1 600 000 furent emprisonnés en Allemagne et environ 1 000 000 le demeurèrent pendant cinq ans. Cet ouvrage a obtenu le "Prix Témoignages et correspondances 2015" du Cercle Littéraire Catherine de Médicis.

04/2022

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Rock

En dehors de la zone de confort. De Massive Attack à Banksy, l'histoire d'un groupe d'artistes, de leur ville, Bristol, et de leurs révolutions

Qu'ont en commun le Pont suspendu d'Isambart Brunel, l'acteur Cary Grant, le groupe Massive Attack et l'artiste de rue Banksy ? Ils sont tous originaires de Bristol, une ville moyenne de l'ouest de l'Angleterre. Une ville marquée par une histoire riche et complexe, mais encore jamais racontée ! Marquée par une fortune précoce liée à l'ouverture de l'Angleterre vers l'Amérique, elle devient aussi un des points névralgiques du commerce triangulaire. C'est justement cette histoire qui va nourrir, de manière inédite et radicale, la génération d'artistes éclose à Bristol à partir de la fin des années 1970. Tout prend forme lorsque qu'un jeune graffeur anglo-italien du nom de Robert Del Naja signe du pseudonyme « 3D » sa première œuvre de rue sur un mur de la ville en 1983. Avant de fonder le groupe Massive Attack en 1988 avec les DJs noirs Grantley Marshall et Andrew Vowles, il rencontrera les pionniers du post-punk de Londres et Bristol, les passionnées de reggae antillais du quartier de Saint Pauls, puis la chanteuse Neneh Cherry et le rappeur Tricky. Creuset inattendu mêlant hip-pop, reggae, soul et guitares rebelles, le premier album de Massive Attack, Blue Lines, sort en 1991 et provoque une révolution dans la culture populaire britannique. Massive Attack devient l'incarnation du succès d'un métissage à la britannique, et parviendra à toujours se renouveler, tenter de nouvelles révolutions et durer au-delà de nombreux mouvements musicaux des années 1990 et 2000, telles la Brit Pop, l'electronica et le drum and bass. Dans le sillage de cette créativité débridée mêlant musique, art et implication sociale profonde, naissent aussi les groupes Portishead et Roni Size, les mouvements nommés trip-hop et dubstep, et le génial Banksy, inspiré dès son plus jeune âge par les graffitis de Robert Del Naja. Depuis, la profondeur artistique de ces artistes et leur engagement n'ont fait que se renforcer, tout comme leur lien avec leur ville. Ce lien va devenir le tremplin qui les porte jusqu'à l'autre bout du monde, de l'Amérique à Gaza. Il pousse aussi très tôt Robert Del Naja à se mobiliser – contre la guerre d'Irak, pour les droits des Palestiniens ou, plus récemment, pour l'accueil des réfugiés jetés sur les routes européennes. Rébellion, art, musique, engagement, Bristol synthétise ainsi une autre histoire du Royaume-Uni. Une histoire qui amène au sommet des charts et sur le devant de la scène de parfaits autodidactes, et la part plurielle et afro-antillaise de la culture britannique.

10/2016

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Contes et comptines

Le jeune homme et le désert. Un conte éducatif suivi de Plaidoyer vers une initiation nomade pour des adolescents en grandes difficultés

Rapidement, l'institution comme environnement clos, scindée de murs et compartimentée à l'excès nous a semblé trop étroite pour ces adolescents que nous devions accompagner, principalement ceux qui ne pouvaient être intégrés dans les règlements, les projets de service, et les modes proposés de prise en charge. Ces jeunes présentent la particularité d'attaquer systématiquement les cadres, de déstabiliser les services chargés de les accompagner et de mettre à mal tout ce qui peut constituer l'esquisse d'une relation. La plupart d'entre-eux présentent des troubles liés à des pathologies du lien et de l'attachement. Une forte carence dans le vécu de la petite enfance s'est répétée, une violence excessive leur a souvent été adressée qu'ils ont perçue comme potentiellement meurtrière. Bien souvent s'est également exercé un acte de nature incestueuse avec un des parents et une faillite de la métaphore paternelle. Les symptômes qu'ils mettent en jeu s'expriment par des comportements excessifs et dérangeants, qui vont concourir à fixer une notion de rejet. Ils deviennent alors incasables, adolescent de l'illimité, désafiliés, décrocheurs, désarrimés, etc. , et toutes ces appellations témoignent d'une volonté de traduire une absence de rapport au social et aux normes en vigueur. Ces adolescents associent ainsi la plupart du temps dans leur agir de la violence à répétition, des fugues, des formes d'auto-agression, des consommations de produits et bien d'autres, qui montrent à la fois un rejet des systèmes et suscitent le rejet des systèmes sociaux existants. Nous avons alors pressenti l'opportunité d'un travail à réaliser, qui consisterait plus à favoriser un décalage qu'une recherche de place, ce décalage s'efforçant de ne plus être orienté par les fantasmes qu'y projettent les adultes ou par des volontés morales et normatrices inappropriées. Nous pensions que, dans ce pas de côté, en le mettant en formes, nous pouvions essayer de construire quelque chose de plus opérant. Il fallait un entre-deux, une marge, où pourrait peut-être se dérouler la rencontre, qui achoppait ailleurs, et permettrait ainsi de construire une forme d'accompagnement, oeuvrant comme un passage vers une inscription différente au monde. Le désert semblait offrir ce lien avec l'entre-deux, cet espace vierge où tous les possibles pouvaient exister. Nous avons donc commencé à y emmener certains de ces adolescents, comme l'avaient déjà initié quelques aînés, seuls ou en petits groupes, sur des randonnées de plusieurs jours à plusieurs semaines.

03/2024

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Droit

La prise en charge des personnes âgées dépendantes en établissement. Regards sur la crise du modèle français des EHPAD

Instaurés au crépuscule du XXe, siècle, les Etablissements d'Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes (EHPAD) se sont imposés dans l'Hexagone comme le modèle d'accueil et d'accompagnement en institution des plus âgés en perte d'autonomie. La France est en effet actuellement l'un des Etats européens qui compte la proportion la plus élevée de personnes âgées résidant en EHPAD. Cependant une vingtaine d'années après leur création, ces structures traversent une crise multifactorielle. Avant même que les terribles conséquences de l'épidémie de la Covid-19 et son trop lourd tribut de morts ne braquent les projecteurs sur leur situation extrêmement difficile, cet ouvrage est né de la volonté de deux juristes de se saisir de la question de la prise en charge des personnes âgées empêchées en établissement ; car si la dépendance des seniors n'est pas une réalité intrinsèquement nouvelle, elle l'est néanmoins par l'ampleur inédite du vieillissement démographique actuel et à venir. Il est donc plus que jamais nécessaire de s'interroger sur les maux dont souffrent les EHPAD, leurs résidents ainsi que leur personnel. Comment la prise en charge des plus âgés a-t-elle évolué dans le temps pour aboutir à notre actuel système et avec quel mode de financement ? Quelles responsabilités pour ces institutions sont en jeu ? Les spécificités de ces patients, leur volonté et leurs droits sont-ils pris suffisamment en compte ? Sont-ils vraiment respectés ? Quid des soignants et de leurs conditions de travail ? Quelles réformes sont à mettre en oeuvre sans tarder ? Est-ce la fin annoncée d'un modèle ? Les diverses problématiques traitées et autour desquelles s'articulent les différentes contributions, sont regroupées en trois grandes parties. La première dans une dimension diachronique présente l'évolution de la prise en charge des plus âgés en établissement depuis le XVIIIe siècle. La seconde dresse un état des lieux sans concession des réalités médico-légales et éthiques de ces lieux de vie et de soins ; les effets dramatiques de la Covid-19 sur les droits et libertés des résidents y sont notamment abordés. Enfin la dernière plus prospective, s'intitule : quel avenir pour les EHPAD et leurs résidents. Dans une démarche scientifique pluridisciplinaire, sont donc réunies dans cet ouvrage seize contributions qui permettent de croiser les visions et analyses de juristes, historiens, médecins, sociologues, économistes et parlementaires sur les sources et les manifestations prégnantes de cette crise tant aujourd'hui que dans les années futures. Il y a en effet urgence à remédier collectivement à cette situation, afin que nos aînés dépendants puissent tous rapidement espérer bénéficier d'une prise en charge bienveillante, respectueuse de leur dignité, de leur intégrité et de leurs droits les plus fondamentaux.

12/2021

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Littérature française

Inconvénients de la perfection

Connaît-on jamais son père ? Dans un très beau texte de reconnaissance, Xavier Girard tente d'approcher au plus près celui dont la présence fut toujours volontairement retenue, parcimonieuse, et souvent énigmatique. Malgré cette sorte de douceur ou de réserve élégante, entre nous la drôle de guerre n'avait jamais cessé. Et il y avait par-dessus tout cette habitude d'être ailleurs, un ailleurs sans véritable endroit où personne, pas même mes frères aînés, me disais-je, ne tentait de le suivre ne sachant dans quelle direction le chercher. Comment faisait-il pour nous tenir à distance sans jamais l'exiger ? Nos rapports étaient placés sous un signe d'autorité dont nous ignorions les décrets et nos pauvres essais pour y échapper (mais y en eut-il vraiment ? ) échouaient contre un mur de silence. Il y avait chez lui, avec son air de ne toucher à rien, cette façon d'étouffer toute demande d'explication et toute complainte. Son calme et son sérieux ne se débarrassaient jamais d'une espèce d'empêchement immobile qui n'avait d'autre signification que de n'être jamais déclaré. Connaît-on jamais son père ? De quels souvenirs, sensations, moments partagés, sommes-nous les dépositaires ? Il est difficile d'échapper à l'aveuglement des fils, au subjectif, tant l'image ou les images qu'il nous reste sont passées au tamis du souvenir. Et que faire lorsque l'absence ou la distance envahissent tout. Dans un très beau texte de reconnaissance, Xavier Girard tente d'approcher au plus près celui dont la présence fut toujours volontairement retenue, parcimonieuse, et souvent énigmatique. Peu de gestes, encore moins de paroles, une part manquante, tout cela est le prétexte à une quête ou enquête à laquelle se livre Xavier Girard. Mais comment remonter le temps lorsque tout se dérobe ? Où se cache son père ? Dans ses collections de jouets, ses tableaux, peints dans une autre vie, sa fascination pour les tortues ou les bigorneaux ? Ou faut-il le chercher dans le retrait et la fin de non recevoir qu'il opposait sans un mot à chaque effusion consolante. Ce portrait de père rempli de blancs n'est pas que cela. C'est aussi une incursion magnifique sur les terres de l'enfance, où, sous les ciels chahutés de la côte normande, dans la lumière éblouissante de la Riviera, dans la pénombre d'une cave remplie de tableaux délaissés, nous suivons cet enfant qui, peu à peu, emprunte la voie des livres, de la musique, et de la peinture à l'inverse de son père. Et même si les questions ne trouvent pas de réponses, l'important est ailleurs. Comme si la résolution de l'énigme se trouvait justement dans l'impossibilité à la faire disparaître.

08/2023

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Musique, danse

Revue de musicologie Tome 104 N° 1-2 (2018)

Introduction. Ecrire une histoire intellectuelle de la Revue de musicologie modifier / Yves Balmer , Hervé Lacombe Partie IV. Tropisme historien et goût du document modifier Un nouveau mot pour la nouvelle discipline. Enquête sur le terme "musicologie" et les modalités de son invention modifier / Hervé Lacombe Dix ans d'histoire de la musique (1917-1926). Un regard historien sur les débuts d'une revue modifier / Jean-Claude Yon Les sources musicales des bibliothèques publiques parisiennes dans la Revue de musicologie (1917-2016) / Laurence Decobert L'application des techniques de l'histoire du livre à la musicologie. L'apport de la Revue de musicologie / Laurent Guillo Les terrains de l'écriture. François Lesure et la Revue de musicologie (1947-1962) / Xavier Bisaro Définir l'espace d'une discipline. La musicologie face aux chantiers de l'histoire / Karine Le Bail Les échos de la province dans la Revue de musicologie. Enjeux spécifiques d'un champ de recherche spécifique / Guy Gosselin Partie V. Compositeurs et compositrices : penser des figures singulières Berlioz dans la Revue de musicologie / Jean-Pierre Bartoli Liszt dans la Revue de musicologie (1920-2013). Un compositeur cosmopolite vu au prisme français / Nicolas Dufetel Les études debussystes dans la Revue de musicologie. Une place paradoxale / Denis Herlin Comment la Revue de musicologie construit-elle l'image du musicien avant 1939 ? Un aperçu des conditions de la biographie / Joël-Marie Fauquet Ecrire sur les musiciennes, une question de genre ? Les recherches sur les musiciennes à la Société française de musicologie et dans sa revue / Catherine Deutsch Partie VI. Périodes et périodisations : penser des corpus Entre le monument et la voix. La Revue de musicologie et la musicologie médiévale au XXe siècle / John Haines La Renaissance dans le premier siècle de la Revue de musicologie. Réflexion historiographique à l'ère des humanités numériques / David Fiala Une guerre sans batailles. Le champ de la musique dite "baroque" dans la Revue de musicologie / Thierry Favier Les années 1760-1830 : une "période creuse" ? / Michel Noiray Le "grand dix-neuvième siècle" dans la Revue de musicologie (1917-2016). Thématiques et typologie des articles / Jean-Christophe Branger Partie VII. Du compte rendu d'ouvrage à l'historiographie critique Autour du manuel de paléographie grégorienne de Gregori Maria Sunyol. Polémiques politiques et musicologiques/ Christelle Cazaux-Kowalski Décentraliser l'Europe musicale du xve siècle. Autour de la recension par Christian Meyer de The Rise of European Music : 1380-1500 de Reinhard Strohm (1993) / Benoît Haug "Restons maîtres de Notre terminologie lorsque nous avons à juger notre patrimoine". Lecture françaises de James R. Anthony / Louis Delpech "C'est [... ] lorsqu'il nous parle des exceptions qu'il est le plus séduisant". Lecture de Die Musik des 19. Jahrhund

11/2018

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Musique, danse

La grandeur de Bach. L'amour de la musique en France au XIXème siècle

Comment penser la grandeur de Bach ? Quelle part donner au travail de transformation continue qui s'est emparé de lui et de son oeuvre et en a fait à la fois l'outil et l'objet de notre amour de la musique ? Pour répondre à une telle question, on ne peut se contenter d'étudier la "réception" de l'oeuvre du musicien, ni d'entreprendre la critique du culte qui lui est rendu. Car on constate que la musique de Bach ne cesse de changer, tandis qu'inversement, c'est toute la musique que Bach sert à redéfinir. Tout le long du XIXe siècle, on assiste à la formation commune d'une nouvelle façon d'aimer la musique et d'un répertoire de chefs-d'oeuvre capables de répondre à un tel format du goût. Pour analyser cette grandeur, la méthode des auteurs a consisté à se placer délibérément dans une position intermédiaire, entre le culte musicologiste et le constructivisme social, dans un autre pays que l'Allemagne, durant la période qui va de 1800, quand l'oeuvre de Bach commence à être publié, à 1885, bicentenaire de la naissance du musicien. La grandeur de Bach, c'est tout d'abord le zèle du premier cercle des usagers qui, de Chopin à Alkan, de Gounod à Saint-Saëns, de Liszt à Franck, s'attellent à faire aimer la musique du Cantor en la jouant, en la transcrivant, en la paraphrasant, tandis que biographies et anecdotes contribuent à dessiner la figure de l'artiste "surnaturel" , du virtuose, du savant et du saint... Un répertoire, principalement instrumental, se met en place, des morceaux emblématiques, véritables "tubes" , contribuent à populariser sa musique : l' "Air de la Pentecôte" , le premier prélude du Clavier bien tempéré transformé en Ave Maria par Gounod, tel morceau de La Passion selon saint Matthieu exécutée au Panthéon... Ces divers éléments montrent d'abord la façon dont, durant le XIXe siècle en France, Bach devient musique : il n'est plus seulement une référence, un maître ancien, une statue de commandeur à l'ombre de laquelle faire la musique du temps présent, il devient lui-même un auteur "contemporain" . Ils montrent aussi que c'est la musique qui devient Bach, qui se réorganise autour de lui (et de quelques autres, comme Beethoven), en prenant appui sur sa production. Car Bach n'intègre pas un univers tout fait : il le produit en partie, à travers l'invention d'un nouveau goût pour la musique. Directeur de recherche au CNRS en musicologie, Joël-Marie Fauquet est l'auteur d'un César Franck (Prix de l'académie Charles Cros). Sociologue, Antoine Hennion est l'auteur de La passion musicale. Il est directeur du Centre de sociologie de l'Innovation à l'Ecole des Mines de Paris.

09/2000

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Histoire de France

Cent Jours. La tentation de l'impossible mars-juillet 1815

" Rien dans l'histoire n'a ressemblé à ce quart d'heure ", a écrit Victor Hugo. Il est vrai qu'en un peu plus de trois mois, on n'avait pas encore vu une telle bousculade de régimes et de dynasties, de serments prêtés et reniés, de passions, d'enthousiasmes et de peurs. Napoléon débarque à Golfe-Juan le 1er mars 1815, il est à Paris le 20. Dans l'intervalle, le régime des Bourbons s'effondre comme un château de cartes. Louis XVIII quitte Paris pour l'exil en Belgique dans la nuit du 19 au 20 mars, avec sa cour, sa maison militaire et ses ministres. Trois mois plus tard, Napoléon, battu à Waterloo le 18 juin, abdique le 22. Le pays se dote le même jour d'un gouvernement provisoire sous la direction de Fouché. Le 3 juillet, Paris capitule devant les armées de la coalition. Louis XVIII rentre pour la deuxième fois dans sa capitale, cinq jours plus tard. Les contre-jours sont toujours éclairants car ils accentuent les ombres et les reliefs. Les Cent-Jours ne sont pas seulement ceux de Napoléon, mais aussi ceux du roi, ils terminent moins l'Empire qu'ils n'inaugurent une sorte de second cycle de la grande Révolution de 1789. Ce que l'on appela alors " la révolution de 1815 " porte en elle toutes les divisions françaises, toutes les révolutions à venir, celles de 1830, de 1848, de 1871. Dans cette partie serrée qui oppose Napoléon à Louis XVIII, le piège se referme très vite en une alternative dramatique : la guerre civile ou la guerre étrangère. L'empereur doute de lui-même dans un pays qu'il ne reconnaît plus, le roi est nu, prisonnier de sa famille et de ses propres alliés. Il y eut le " vol de l'aigle " certes, mais il y eut aussi la " Semaine sainte ", ce voyage sentimental et romantique de mars, l'étrange cortège de la liberté qui accompagna le souverain déchu, sur les routes pluvieuses du Nord, jusqu'à Gand. Chateaubriand, Vigny, Lamartine, Géricault en étaient. Tout change lorsque l'on observe les Cent-Jours du côté de ceux qui les ont subis, du côté des vaincus, des oubliés de l'histoire. La conscience tragique des événements qu'ils portent est bien celle de la fragilité et de l'instabilité des hommes et des choses, dans le dédale des sentiments, des désirs et des haines qui les habitent : la gloire, la fidélité, l'honneur, la patrie, mais aussi l'intérêt, la peur, la trahison, l'exil. Ces Cent-Jours sont ceux d'hommes et de femmes confrontés à des choix, et, au bout du compte, soumis... à la tentation de l'impossible.

08/2008