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Bas Moyen Age (XIVe au XVe siè

Etre marchand au Moyen Age. Une double biographie XIVe-XVe siècle

A l'origine de ce livre, l'ambition d'écrire la biographie de Bertrand Rocafort, marchand provençal au tournant des XIVe et XVe ? siècles, la volonté de retracer une vie ordinaire éclairée par un corpus documentaire extraordinaire. A l'origine de ce livre, l'ambition d'écrire la biographie de Bertrand Rocafort, marchand provençal au tournant des XIVe et XVe ? siècles, la volonté de retracer une vie ordinaire éclairée par un corpus documentaire extraordinaire. Alors que l'enquête commence, les interrogations se multiplient. Le nom est parfois précédé d'une particule, parfois non ; il apparaît tantôt comme un fils de charpentier, tantôt comme un coseigneur. Cet homme en cacherait-il un autre ? Les doutes persistent... jusqu'à la découverte d'un deuxième testament : il existe bel et bien deux Rocafort prénommés Bertrand, exerçant dans une même zone d'activité, et partiellement insérés dans les mêmes réseaux. Un dédoublement imprévu qui ouvre des possibilités de croisements féconds pour interroger la construction des identités urbaines à la fin du Moyen Age. Ce livre questionne les origines, les relations, les activités et l'environnement intellectuel de ces deux marchands qui développent, chacun à sa manière, une carrière enviable. Laure-Hélène Gouffran met l'accent sur les expériences vécues, sur la pluralité des interactions sociales, et sur des pratiques tout à la fois commerçantes, religieuses et politiques, guidées par une volonté de s'investir dans la cité. A travers cette double biographie, cet ouvrage dépasse l'étude "? du ? " marchand pour dresser, par petites touches, les contours d'une élite urbaine protéiforme et éclairer un temps singulier de la ville de Marseille à la fin du Moyen Age. Préface de Philippe Bernardi

10/2023

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Sciences politiques

Chroniques barbares. Tome 17, Le principe du tout à l'ego

Saisir l'air du temps en peu de mots est un exercice de haute voltige qui nécessite un certain talent dont n'est pas dénué notre ami Philippe Randa. Je sais bien qu'Antoine Blondin aimait à dire qu'il n'avait pas le temps de faire court. Pourtant ses magnifiques chroniques sur le tour de France nous prouvent le contraire. Comme quoi ! Philippe Randa ne fait pas court par nécessité, il le fait parce qu'il n'entend pas donner à l'événement une importance qu'il ne mérite pas. Car ces chroniques, dont la plupart ont paru dans le quotidien fortement réactionnaire Présent, ne sont jamais que le reflet de notre triste condition humaine au cerveau un tantinet néandertalien. C'est-à-dire qu'il a conservé ses instincts de chasseur et plus sûrement encore de tueur. Quoi qu'on en dise donc, aux antipodes de cette idéologie délétère qui rêve de nous aseptiser et de réduire tous les hommes à des bouffeurs de pissenlits. Une chose est sûre à la lecture de toutes ces chroniques, l'homme n'est ni bon ni mauvais. Plutôt mauvais, n'en déplaise à Jean-Jacques Rousseau, car c'est bien l'homme qui pourrit la société. D'ailleurs, ces billets "randaniens" sont bel et bien le triste ou joyeux reflet de notre folie ordinaire. A y regarder de près, toutes ces chroniques dépassent leur objet même pour nous entraîner dans une sorte de bestiaire de la condition humaine à l'ère atomique du supermarché et de nos démocraties qui ont soudainement oublié que le peuple existe. Big Brother est de retour. Heureusement que Philippe Randa est là pour tirer la sonnette d'alarme.

03/2020

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Sciences politiques

Le commerce des armes : un business comme un autre ?

Il est impossible de déterminer le nombre d'armes à feu qui circulent dans le monde mais une chose est certaine : il n'y en a jamais eu autant ! Selon des estimations récentes, il y en aurait aujourd'hui plus d'un milliard. Et si l'on considère les quantités qui sortent des arsenaux chaque année, ce flux n'est pas près de diminuer. Lorsqu'on parle du commerce des armes, on imagine souvent des deals entre des types louches au fond de parkings sombres, avec des valises qui transitent d'un coffre à l'autre et des billets qui changent de mains... Bien entendu, cela existe mais cela reste plutôt marginal, la majorité du commerce des armes étant bel et bien légale. On distingue trois types de commerce : le légal (qu'on imagine blanc comme neige), l'illégal (le marché noir) et entre les deux, on pourrait dire qu'il y a cinquante nuances de gris... Ce secteur opaque, qui brasse des sommes colossales et où règne le culte du secret (défense), pose beaucoup de questions. Car oui, les armes produites ici tuent parfois des gens de l'autre côté du globe en dépit des règles de droit. Et oui, dans certains cas, les exportations vers des "pays sensibles" se font en connaissance de cause. Entre préservation d'intérêts économiques et respect des droits humains ; entre les engagements pris au niveau international et la réalité dans la pratique, il y a des marges et des contradictions. Face à cette complexité, le GRIP a jugé important que les citoyens en découvrent quelques rouages, pour leur permettre de mieux comprendre et peut-être d'influer sur les décisions, parfois discutables, que prennent les autorités en la matière. Nous vous invitons à plonger dans ce monde assez mal connu du commerce des armes... Suivez le guide !

10/2019

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Livres 3 ans et +

Le Rossignol de l'Empereur ; Blanche-Neige ; La Belle et la Bête ; La Trompe de l'éléphant. Avec 1 CD audio

Retrouvez 4 des plus beaux contes du monde, interprétés avec tendresse et humour par Marlène Jobert. Ce livre est accompagné d'un CD et d'un flashcode pour écouter et réécouter les histoires. Le Rossignol de l'Empereur Tout près d'un beau palais de l'empereur de Chine vit un oiseau dont le chant délicieux charme tous ceux qui l'approchent. Toute la cour en est émerveillée. Oui mais voilà, le jour où le maître de musique offre à l'empereur un oiseau mécanique, le vrai rossignol disparaît. L'empereur se met à dépérir : son ami le bel oiseau reviendra-t-il un jour le consoler ? Blanche-Neige Peau blanche comme la neige, cheveux noirs comme l'ébène, Blanche-Neige est vraiment la plus jolie des princesses ! Pour échapper à la jalousie de la reine, elle va pourtant devoir se réfugier chez les sept nains dans la forêt. Et, grâce à eux, elle pourra peut-être épouser le beau prince charmant ! La Belle et la Bête Comment une aussi jolie jeune fille que la Belle pourrait-elle aimer cette horrible Bête ? Car, pour sauver son père imprudent qui lui a volé des roses, la voilà retenue prisonnière dans le château du monstre. Pourtant, plus les jours passent, moins la Belle a peur : mais qui se cache vraiment sous le masque de la Bête ? La Trompe de l'éléphant Les éléphants sont vraiment de superbes animaux. Et s'ils ont de si jolies trompes, c'est grâce à un petit éléphanteau plein de malice et de curiosité. Venez donc suivre ses drôles d'aventures sur les rives du grand fleuve Limpopo ! Venez rencontrer les animaux qu'il va croiser sur sa route, comme l'oiseau Kolokolo, le python bicolore, ou encore... le terrible crocodile !

10/2019

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Histoire internationale

Martin Bormann. L'homme de confiance d'Hitler

Martin Bormann est la seule figure majeure du nazisme a n'avoir fait l'objet d'aucune biographie depuis quarante ans. Les rares écrits sur lui se cantonnent à un propos moraliste : Bormann le pire des nazis, plus cruel que Hitler dont il aurait été le "mauvais génie" . L'auteur utilise de nombreuses archives, en historien, en établissant des faits et en laissant le lecteur tirer ses propres conclusions. Il démontre que Hitler était bel et bien son propre maître en politique. Bormann est son instrument docile. Son ascension, à partir d'une embauche comme secrétaire-dactylographe au siège du Parti nazi à l'âge de 29 ans, tient non pas à l'arrivisme que tous lui prêtent mais à sa foi nazie et à sa capacité de la mettre au service de deux dirigeants successifs, Rudolf Hess, puis Hitler lui-même. Chemin faisant, Bormann est devenu l'intime du dictateur en gérant ses finances et ses domaines. Donc au courant de beaucoup d'aspects du IIIe Reich restés obscurs, et que cette biographie propose d'éclairer. Sa réputation de "mauvais génie" n'est cependant pas sans fondement. Il est ce qu'on appelle en politique un "fusible" , un collaborateur qui concentre le blâme pour les reproches suscités, à tort ou à raison, par les décisions du chef. Sauf que ce fusible ne fond jamais ! La carrière de Bormann culmine avec un titre de "secrétaire du Führer" obtenu en 1943. Ancien élève de l'ENS, docteur en histoire et habilité à diriger des recherches, François Delpaétudie depuis trente ans le Troisième Reich et la Seconde Guerre mondiale. Il a publié une biographie de Hitler (Grasset, 1999) et chez Nouveau Monde la première édition scientifique de ses Propos intimes et politiques (2018) et Hitler et Pétain (2019).

10/2020

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Histoire de France

L'oeil blessé. Politiques de l'iconoclasme après la Révolution française

Après la Révolution française, le " vandalisme " est répudié et la " guerre aux démolisseurs " lancée avec emphase. Pourtant, au fil d'un XIXe siècle convulsif, des statues sont bel et bien déboulonnées, des bustes brisés, des emblèmes martelés, des drapeaux brûlés, des cocardes arrachées et piétinées. L'iconoclasme est certes miniaturisé et négocié, mais il se répète avec insistance. De la Restauration à la Commune de Paris, la destruction des signes de l'adversaire devient le lot commun de la politique. Que détruisent, alors, ces " iconoclastes modernes " ? Avec quels gestes s'attaquent-ils aux images et aux signes visuels ? Que visent-ils à travers eux ? Quelle puissance et quelle vitalité attribuent-ils aux images ? Quels effets croient-ils produire sur le monde social et sur les rapports de pouvoir ? Toutes ces questions prennent une singulière acuité au XIXe siècle : la fragilité des pouvoirs, les profondes poussées démocratiques, la transformation du rapport au passé, la laïcisation graduelle de la société, la reproductibilité technique des images dessinent un nouvel iconoclasme. Nourri d'archives vivantes et sensibles, l'ouvrage ne se contente pas d'exhumer des gestes oubliés ou effacés de l'histoire. Il définit le paysage des signes conflictuels et les regards portés sur eux. Il construit, surtout, une grammaire de l'iconoclasme qui résonne fortement avec notre présent. Dans des conjonctures fluides où la souveraineté parait disponible, les iconoclastes s'attaquent aux signes qui la rendent visible et s'affirment eux-mêmes comme souverains. Ils épurent aussi les images du passé lorsqu'elles infligent une " blessure " morale à l'oeil du regardeur. A d'autres moments, ils cherchent plus simplement à entrer par effraction dans l'espace public, sans autre espoir que de prendre la parole en s'attaquant à des signes intolérables.

05/2019

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Histoire ancienne

Antonin le Pieux, 138-161. Le siècle d'or de Rome

Entre Hadrien et Marc Aurèle, figures emblématiques du monde romain, Antonin le Pieux mérite une place de choix dans la galerie des empereurs. Il laissa d'ailleurs un souvenir inoubliable à ses successeurs qui firent figurer son surnom dans leur dénomination. Issu d'une famille de riches propriétaires fonciers de la région de Nîmes, administrateur reconnu, il siégea fréquemment au conseil d'Hadrien qui appréciait sa modestie et ses capacités et qui le désigna pour lui succéder, même si dans l'esprit de ce prince, il devait être un empereur en transition. Monté sur le trône à cinquante et un ans, ce bel homme séduisant, amoureux de la nature, héritait d'un empire prospère et en paix avec ses voisins. Grand seigneur humaniste, il faisait confiance aux hommes et, devenu empereur, a continué à vivre modestement. Il a pourtant dirigé d'une main ferme le monde romain pendant prés d'un quart de siècle, en accentuant assez nettement l'orientation monarchique du régime. Il avait un grand souci des finances de l'État qu'il administra avec rigueur, mais il prit garde à ne pas augmenter les revenus de la république aux dépens du patrimoine des particuliers. Il veilla scrupuleusement au bon fonctionnement de l'administration municipale sur laquelle reposait la prospérité. Considérable, son oeuvre juridique fut très novatrice sur bien des points. Antonin, dont on donna le nom à la dynastie qui régna pendant tout le IIe siècle - le " siècle d'or " de l'Empire - n'a pas démérité, loin de là ! Jouissant d'un prestige considérable parmi les habitants du monde romain et parmi les rois-clients qui vivaient au-delà des frontières, loué par tous de son vivant, encore rangé dans l'Antiquité tardive parmi les " bons empereurs ", il est resté ensuite pendant trop longtemps un empereur méconnu. La présente biographie lui rend justice.

01/2005

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Littérature érotique et sentim

Destination Happy End

Frissons et passion sur la Route 66 A quatre-vingts ans, Kathleen a besoin d'une aventure. Sa fille Liza insiste pour lui trouver une maison de retraite, alors qu'elle veut précisément le contraire : voyager ! Comme lorsqu'elle partait aux quatre coins du monde pour animer son émission touristique. C'est là qu'elle se sentait libre et vivante. Alors au diable les convenances : cet été, elle partira sur la célèbre Route 66, direction la Californie ! Liza est morte d'inquiétude. Sa mère n'est pas raisonnable ! Pourquoi ne se satisfait-elle pas d'une vie paisible, comme elle ? Quoique, entre son travail, son mari et ses deux filles, Liza s'épuise à s'occuper des autres. Et c'est sûrement pour ça que Kathleen lui a laissé son cottage en bord de mer, dans le voisinage d'un séduisant chanteur : dans l'espoir que Liza se laisse gagner par la tentation et envoie, elle aussi, tout balader... A vingt-cinq ans, Martha n'aurait jamais espéré trouver un job aussi excitant : conduire une vieille dame excentrique à travers les Etats-Unis ! L'occasion rêvée de quitter ses parents et un ex trop collant. Mais lorsque qu'un bel auto-stoppeur croise sa route, les doutes la reprennent. Si loin de chez elle, peut-elle se permettre de se laisser gagner par la passion ? A propos de l'autrice Autrice fréquemment citée par USA Today, la Londonienne Sarah Morgan a conquis ses nombreux fans grâce à ses histoires finement tissées d'humour et d'émotion intemporelle. Elle a vendu plus de 21 millions de livres à travers le monde. Enfant, Sarah rêvait de devenir écrivain et, bien qu'elle ait pris des détours avant d'y parvenir, elle vit à présent son rêve.

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Littérature française

Les Mal-aimants. Néo-roman

Dix beaux jeunes gens s'isolent en Toscane, sur les hauteurs de Florence, et se racontent des histoires (de sexe, bien entendu). S'agit-il du Décaméron, que Boccace situait pendant la grande peste de 1348 ? Non, nous sommes autour de l'an 2000 à la Villa Malin et nos amis, pensionnaires du hasard, orphelins privés de catastrophe, jouissent du bel été italien sans rien faire... Mais ce " rien " est-il matière à écrire ? Nos petites histoires navrantes ont-elles un lien avec l'autre histoire ! Plaisir simple du livre de l'été : la paresse de nos vacances s'y double d'un vrai roman d'aventures avec complots, masques, combats au sabre ou au pistolet, galopades et gaillardises bien troussées. Au bordel sous Napoléon 1er, un duo saphique, Coralie et Delphine, charme deux clients qui ont le même nom : Fourier et Fourier. Charles et Joseph inventent la même chose : des " séries ". Des séries mathématiques pour Joseph, pionnier de la physique moderne et des statistiques ; des " séries passionnées " pour Charles, l'utopiste de la liberté sexuelle ; des séries de séries qui exaltent " la propagation de la chaleur ", sexes en rut, fûts de canon. De l'amour à la guerre, entre France et Italie, l'ironie cruelle de l'Histoire modifie les lois de l'attraction magnétique : les aimants se repoussent au lieu de s'attirer. De nos jours, les " séries " ne sont que télévisées. Fade ou grotesque, la comédie du savoir et de l'art ne cultive plus que notre mélancolie. Néanmoins, polarisés ensemble, Bien-pensants et Mal-aimants, en avance ou en retard d'un siècle ou d'une génération sur le Grand Soir de l'amour libre, croient toujours au Paradis.

04/2008

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Littérature française

Deux enfances à la campagne. Une enfance en Touraine et dans le pays berrichon, Une enfance dans le Perche sarthois

Années trente à quarante, en Touraine : une enfant d'ouvrier dans un quotidien difficile qui va s'assombrir un peu plus dans la tourmente de la guerre. Par la force des choses, à vingt-trois ans, Annie Massé deviendra chef de famille. Elle ne peut compter que sur elle-même pour affronter toutes les corvées de la maison. Malgré tout, la solidarité des voisins existe bel et bien... Le souvenir d'une réunion de famille, d'une odeur de pomme qui mûrit, d'un bouquet de lilas qui embaume la pièce suffit à son bonheur. Années cinquante, le Perche sarthois, un enfant de paysan dans un monde en pleine mutation. La campagne s'industrialisait, le paysan devenait tributaire des banques, des subventions de la politique agricole commune. Le citadin se moquait, jalousait ces culs-terreux qui vivaient au grand air et bénéficiaient d'aides à tout-va. Cela ne facilitait pas les relations quand on était coincé sur la terre et qu'on enviait les camarades de la ville vivant dans le confort. Ils deviendront néanmoins des défenseurs de la nature. Quarante ans plus tard, Daniel Esnault se souvient. Il relate la fierté du sang paysan qui coule dans ses veines et aussi, parfois, la honte de son milieu d'origine qui le repliait alors sur lui-même. Daniel Esnault est un amoureux du terroir. Il a déjà écrit la mémoire de la ferme où il est né, La promesse dans la cabane, et la vie des ouvriers de la fonderie de son village natal, Goules noires et paysans. Ce dernier ouvrage a obtenu le prix littéraire 2008 des Ecrivains-ruraux. Défenseur de la sauvegarde du patrimoine des Anciens, sollicité pour mettre en valeur une mémoire familiale, il fait un récit vrai montrant le courage d'un enfant dans la tourmente de la Deuxième Guerre mondiale.

10/2011

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Histoire internationale

Le fils oublié de Trotsky

Trotsky eut deux fils. Les biographes connaissent tous l'histoire tragique de l'aîné, Léon Sedov, militant actif de la IVe Internationale, qui suivit son père dès le début de son exil, en 1929. Il fut assassiné par le NKVD en 1938 dans une clinique parisienne. Mais on ignorait tout du destin de Serge Sedov, le cadet, resté en URSS malgré le départ forcé de son père et la traque lancée contre lui et ses soutiens à travers le globe. Du reste, à Mexico, où il se réfugia finalement avant de mourir assassiné à son tour, le vieux Trostsky pensait que " s'il y avait chez Serioja (Serge) un intérêt politique actif, un esprit de fraction, toutes ces pénibles épreuves se justifieraient. Mais ce ressort intérieur lui manque totalement. Ce qui arrive lui est d'autant plus pénible. "Comme le révèle ce livre, cet " apolitisme " supposé de Serge Sedov a permis de masquer longtemps la vérité. Car Serge Sedov, qui préférait le football aux arcanes du parti bolchevique, fut bel et bien victime d'une machination de la police politique de Staline. Accusé d'avoir " empoisonné des ouvriers " et organisé des sabotages, Serge refusera d'endosser ces charges extravagantes et d'avouer la moindre culpabilité. Il échappera donc au procès public, au cours duquel les staliniens souhaitaient voir son nom traîné dans la boue, mais pas au jugement ni à la sentence : il sera fusillé le 29 octobre 1937. Il priva ainsi Staline d'une part de sa vengeance, mais Trotsky, lui, n'en sut jamais rien. Ce livre reconstitue pour la première fois les derniers mois d'une victime de la guerre que se livraient les deux héritiers de Lénine, une victime tombée dans l'oubli des grandes purges de la fin des années 1930.

01/2012

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Religion

L'approche théologique de Jean-Marc Ela et sa pertinence en Afrique. Cri de l'homme et cri de la terre

Le paradigme théologique du cri de l'homme de Jean-Marc Ela nous amène finalement à la conviction qu'un continent évangélisé se perçoit dans sa capacité d'écoute et d'accueil des plus fragiles ; qu'une société évangélisée se reconnaît à travers la pratique de la justice sociale, l'attention qu'elle porte aux pauvres, aux handicapés, aux assujettis, aux marginalisés, aux démunis. Un monde évangélisé se reconnaît à sa sensibilité aux cris des oppressés et des laissés-pour-compte. Dans l'approche théologique d'Ela, la vie sociale devient donc le baromètre qui donne un indice de perception de la foi des personnes vivant de cette société. Ce n'est pas seulement le nombre des baptisés, ni les messes pleines bruyamment animées, ni la multitude des sacrements administrés par an, ni les sermons enflammés, ni le catéchisme sans cesse rabâché, qui permettent de voir le degré de foi d'un peuple, mais la réalité sociale. Une vie de foi librement et consciemment assumée se vérifie dans sa capacité à transformer l'existence sociale. L'existence sociale devient ainsi le reflet et le miroir du degré de foi individuelle. Une foi individuelle qui n'aboutit pas à un changement performatif de la réalité sociale risque d'être bel et bien morte. Le christianisme chez Ela n'est pas seulement un message, mais il est une vie. Etre chrétien doit signifier et modifier quelque chose dans le rapport de l'homme avec l'autre, avec la société civile et avec la nature. C'est dans le monde d'ici-bas que Dieu nous appelle à coopérer à la construction du règne de Dieu par l'instauration de la justice, dans l'éveil permanent de notre sensibilité au cri des pauvres et au cri de la nature.

10/2020

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Sciences historiques

Réintégrer les départements annexés. Le gouvernement et les services d'Alsace-Lorraine (1914-1919)

Annexée à L'Empire allemand à la suite du traité de Francfort signé en 1871, l'Alsace-Lorraine devient une question politique de premier plan Lorsqu'éclate, au cours de l'été 1914, la Première Guerre mondiale. La prise de Mulhouse Le 7 août 1914, si elle suscite un bel enthousiasme et accrédite un temps l'idée d'une victoire rapide sur l'Allemagne, représente aussi l'occasion d'un premier contact entre les troupes françaises et les Alsaciens-Lorrains. Tandis qu'une partie de la Haute-Alsace est désormais administrée par les armées françaises, cette confrontation avec le terrain permet de prendre la mesure des problèmes administratifs et juridiques que soulèverait un retour à la France des pays annexés dans leur totalité. Par "services d'Alsace-Lorraine", on entend l'ensemble des administrations civiles chargées des affaires de ce territoire. L'histoire de ces institutions, chargées d'abord d'un travail de préparation et de prévision, investies au lendemain de l'armistice du 11 novembre 1918 d'un pouvoir d'administration, constitue la matière de cet ouvrage. Les institutions mises en place à partir de 1914 ont-elles accompli La mission qui leur était impartie ? De par leur organisation et les personnalités sur lesquelles elles se sont appuyées, étaient-elles suffisamment qualifiées ? Peut-on apprécier la part des erreurs administratives dans la montée du "malaise alsacien-lorrain" au printemps 1919 ? L'étude des organisations chargées d'administrer les "pays annexés" nécessite toutefois de considérer l'arrière-plan historique et institutionnel dans lequel elles s'inscrivent : celui d'un territoire intégré tant bien que mal à l'Empire wilhelminien, au coeur d'une imagerie française sentimentale et teintée de revanchisme, celui d'un possible laboratoire des réformes institutionnelles engagées par une IIIe République tentée parla voie de la régionalisation et de la réforme de l'Etat.

11/2019

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Littérature française

Dieu, les affaires et nous. Chronique d'un demi-siècle

Il est démocrate, il est libéral : cet écrivain n'a jamais cessé d'affirmer ses convictions. Si l'idée de faire de la politique ne lui a pas traversé l'esprit, le spectacle de la politique, du combat des idées, de la marche du monde l'a fasciné. Il s'est toujours engagé. Nous sommes liés au monde et il nous faut participer au grand jeu des événements qui nous entourent parce que nous dépendons de l'histoire et que l'histoire dépend de nous. Ces textes surprennent par leur fraîcheur et leur allant. Dix ou trente ans après, ils continuent d'exciter l'esprit et de donner les causes des événements actuels. On y trouvera des portraits de grands hommes, des reportages à l'étranger, bien sûr des commentaires et des prises de position sur la politique intérieure française. Il faut relire les écrits passés (et toujours actuels). Sinon comment juger ceux qui jugent et voir s'ils ont eu tort ou raison ? Comment savoir si un commentateur de l'actualité porte un regard juste sinon en vérifiant après coup ses analyses et ses prévisions ? Pour dire s'il est équitable, il faut attendre que la passion tombe et que l'histoire ait au moins commencé à faire son oeuvre. C'est donc un bel exercice de vérification auquel se livre l'auteur. Il s'est parfois trompé. Sur plusieurs points, les faits lui ont donné raison. Pendant toutes ces années, Jean d'Ormesson a observé le monde et les hommes et les femmes qui nous gouvernent. Prenez parti, dit-il, et trompez-vous sans trop de bassesses. Ceux qui ne défendent pas leurs amis sont ignobles. Ceux qui ne défendent que leurs amis sont aveugles. Il faut se débrouiller dans ce labyrinthe. C'est ce qu'on appelle l'honneur des hommes.

08/2015

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Sciences historiques

Les Frondeuses. Une révolte au féminin (1643-1661)

Amazones glorieuses, intrigantes perverses: que n'a-t-on dit et écrit de la Grande Mademoiselle ou de la duchesse de Chevreuse ? Mazarin lui-même se serait exclamé en 1651: "Plus jamais je ne me fierai à des putane", comme si "putains" et "dames" étaient synonymes ! Sophie Vergnes balaie tous ces stéréotypes et ces préjugés pour nous offrir la première histoire de la Fronde (1648-1653) écrite au féminin; une Fronde élargie chronologiquement, de 1643 - une femme, Anne d'Autriche, arrive à la tête de l'Etat - jusqu'à la prise de pouvoir de Louis XIV en 1661, quand triomphe un ordre absolu qui est aussi, très largement, un ordre masculin. En ce milieu du XVIIe siècle, les femmes entrent bel et bien en politique et se métamorphosent en combattantes: la duchesse de Longueville, soeur du Grand Condé, se comporte comme un véritable chef de guerre, nouant des alliances avec l'étranger et n'hésitant pas à s'exposer aux mousquerades à Bordeaux ; quant à la Grande Mademoiselle, elle ordonne le fameux coup de canon du haut de la Bastille contre les troupes royales en juillet 1652. Les Frondeuses jouent aussi un rôle majeur comme médiatrices et négociatrices. Elles se révèlent alors de véritables professionnelles de l'intrigue, expertes en pratique du secret, du double langage, des allégeances multiples et contradictoires, du travestissement et de la correspondance clandestine. Avec ces quinze portraits de Frondeuses en action, Sophie Vergnes réécrit l'histoire de ce mitan effervescent du Grand Siècle et nous démontre que le devoir de révolte se décline aussi au féminin, avant que Louis XIV n'impose, avec l'ordre royal restauré, la soumission à la toute-puissance masculine ou la retraite religieuse. Alors, nombre d'anciennes Frondeuses se convertissent au jansénisme mais c'est un autre moyen pour elles de marquer leur différence et leur liberté.

10/2013

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Littérature étrangère

La cuisine totalitaire

N'allons pas croire que les Russes ne mangent que du caviar ! Bien au contraire, en Russie, le véritable symbole du luxe et d'un art de vie distingué, c'est l'ananas. Voilà un bel exemple de notre inculture quant à l'art culinaire de l'ex-U.R.S.S. Grâce à Wladimir Kaminer cette période est tout à fait révolue. " Pour organiser un dîner russe chez soi : il suffit d'acheter beaucoup d'alcool, des cornichons, d'appeler ses amis, d'inviter les voisins, de mettre la musique à fond et voilà, le tour est joué. " Auteur talentueux mais aussi papillon des nuits berlinoises, l'auteur guide son lecteur dans la joie et la bonne humeur au travers des " cuisines du monde " - Arménie, Géorgie, Ukraine, Lettonie, Ouzbekistan, Sibérie, etc. - et invite le profane à découvrir des régions et des peuples bien plus proches qu'on ne pourrait l'imaginer : " La cuisine arménienne se distingue par ses salades, ses herbes et ses épices considérées comme non comestibles dans le reste du monde. " Ou encore : " Le plus étonnant dans la cuisine ukrainienne était, et est toujours l'art de pouvoir concocter des plats délicieux en un minimum d'efforts. " Par de nombreuses anecdotes truculentes, Wladimir Kaminer nous rafraîchit la mémoire sur l'histoire mouvementée de ces pays marqués par le sceau du socialisme. Bien souvent, lorsqu'une page importante d'Histoire se tourne, c'est aussi des pans entiers de richesse et de traditions culinaires qui disparaissent. Wladimir Kaminer est soutenu dans sa tâche par sa femme Olga, qui apporte sa contribution aux meilleures recettes de ce recueil. Des rencontres inoubliables avec la cuisine soviétique et des recettes originales, rehaussées avec humour par les illustrations de Vitali Konstantinov : un vrai régal !

09/2012

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Littérature française

De pierre en pierre. Récit d'une venue au monde

Le livre de Gérard Lecointe est un incendie. On entend parler de ces "feux de dix heures", ceux dont les pompiers sont sûrs de venir à bout en dix heures de lutte. Mais on ne vient pas à bout de l'incendie que réveille Gérard Lecointe. C'est un incendie sauvage et maîtrisé tour à tour qui brûle sur son passage nos préjugés, puis couve sur de nouvelles terres. Gérard Lecointe nous raconte au quotidien la misère qu'il a vécue. En le lisant, on apprend tout autant qu'à la lecture des grands classiques, de ces lectures après lesquelles la vie n'est plus pareille parce que tout un monde est découvert et reconnu. Lire De pierre en pierre est une véritable expérience de la vie et de la pensée. Ça commence quand Gérard est enfant et qu'on ne veut pas de lui à l'école. Ça continue quand les services de la Dass veulent trop de lui et qu'il est placé. Ça se prolonge et ça s'aggrave quand Gérard, après les seules années un peu heureuses, semble-t-il, de son adolescence, revient chez ses parents et ne peut plus, ne veut plus, de ce monde d'où il venait pourtant. Alors, Gérard s'en va. Gérard part vivre dans la forêt pour fuir sa propre violence. Gérard s'en va de partout car il n'a pas de lieu où poser sa tête. Gérard est hors du monde, de ce monde si désiré qu'est celui des hommes. Jusqu'au moment où la vie menacera de le quitter. Le livre de Gérard Lecointe est un livre pudique qui raconte une " venue au monde " difficile et courageuse, un bel ouvrage d'éveil et d'éducation à l'humain.

04/2009

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Religion

Soeur Marguerite et l'école très spéciale de Brazzaville (1972-2004)

Née le 8 septembre 1926 à Roubaix, Soeur Marguerite Tiberghien entre dans la société des Filles de la Charité en 1950. Après 22 ans d'enseignement en France, elle part pour le Congo Brazzaville où elle va réaliser enfin sa vocation : être missionnaire au service des plus pauvres. En 1975, elle fonde l'Ecole spéciale de Brazzaville pour accueillir tous les exclus du système scolaire (enfants et jeunes déscolarisés, adultes illettrés et handicapés). Après avoir vécu les deux guerres civiles (1993 et 1997) qui ont ensanglanté le Congo et maintenu, malgré les combats, l'enseignement à l'Ecole spéciale, elle rentre en France en 2004. Depuis son retour, elle ne cesse de parcourir la France pour récolter des fonds pour son Ecole et poursuivre le combat de sa vie : "Instruire un enfant, c'est sauver un homme. Instruire la jeunesse, c'est sauver un peuple". Agée de 89 ans, elle continue de proclamer avec force : "Il est inacceptable de ne pas savoir lire à 15 ans ! Un enfant qui ne va pas à l'école dresse les murs de son exclusion. L'analphabétisme est un orphelinat mental dont on ne sort que par l'enseignement primaire." Et quel plus bel exemple de la réussite de son apostolat et de sa lutte contre l'analphabétisme que celui de ce jeune Congolais qui, en 2004, juste avant son départ pour la France, vient la voir et lui dit : – "Ma Soeur, vous me reconnaissez ? " C'était Abdou, le premier élève handicapé accueilli à l'Ecole spéciale, venu lui annoncer qu'il était devenu professeur à l'Université de Brazzaville ! "C'était vraiment le sourire de Dieu avant l'au revoir au Congo ! " En 30 ans, le réseau d'écoles gratuites fondé par Soeur Marguerite a permis d'instruire plus de 30 000 élèves.

11/2015

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Critique littéraire

Camus autrement

Tel le Phénix le bel Albert semble renaître de ses cendres. Celui que l'intelligentsia avait anathématisé, pulvérisé, avant de le jeter dans les poubelles de l'histoire est réapparu semble-t-il, plus fringant que jamais. Dans cette impressionnante commémoration soulignée par un feu d'artifice de publications, conférences, émissions, projections et autres manifestations, on a pu avoir trop souvent l'impression d'une récupération pseudo-intellectuelle sinon commerciale et le sentiment d'un camouflage de l'homme tel qu'il était, à savoir un authentique et fidèle fils de ce peuple algérois démembré, éparpillé par le ventilateur aveugle de l'histoire. Mais ce peuple algérois avec ses qualités et ses défauts, ses grandeurs et ses petitesses, sa joie de vivre et ses carences, qui peut donc encore l'évoquer dans sa réalité la plus crue alors que, pendant plus de cinquante ans, les couches successives de la sédimentation désinformatrice ont tout fait pour le masquer, le défigurer, la dénaturer, sinon le faire disparaître ? C'est ce qui a poussé Jean-Pierre Brun aujourd'hui, à la faveur d'une balade toute fraternelle avec Camus, à redécouvrir et mieux comprendre ce fils de "chez nous ôtres", LEUR glorieux Prix Nobel. Sinueuse promenade à laquelle il invite à se joindre plus particulièrement les Pieds-Noirs, leur descendance, leurs amis et, pourquoi pas, les curieux et autres promeneurs de bonne volonté. Nombre de Français d'Algérie et leur descendance n'ont connu leur célèbre compatriote qu'à travers un prisme déformant d'idées reçues, de préjugés malveillants, de raccourcis extrêmes, accessoire optique laissé aux mains des manipulateurs de cette opinion publique si impressionnable. Son cursus professionnel, politique, philosophique et artistique n'a rien de rectiligne. La ligne droite n'a pas été pour lui le plus court chemin de Belcourt à Stockholm....

11/2011

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Littérature étrangère

Elmer le père Abraham

Quoique très différents (l'un tout entier tourné vers un "moi" à la croisée des chemins, l'autre vers les autres, ces paysans du Mississippi qu'il rendra célèbres), les deux inédits que contient ce volume ont plusieurs caractères communs : ce sont deux débuts de romans, ils sont tous deux restés inachevés, et ils datent de la même période (les années 1925 -1927) qui vit Faulkner, la trentaine approchant, entrer dans une phase d'activité littéraire intense et décisive pour son avenir de romancier. Trente ans plus tard, il déclara qu'il avait abandonné Elmer parce que "c'était drôle, mais pas assez". Il faut croire qu'il confondait avec ce "Portrait d'Elmer" qu'il tira en 1935 de son roman avorté ("Portrait" qu'on peut lire dans Idylle au désert et autres nouvelles). Car Elmer est diablement sérieux, puisque la question posée n'est rien de moins que celle-ci : comment devient-on artiste ? Le protagoniste veut être peintre, et même peintre parisien : Elmer, au fond, c'est, en termes à peine voilés, le Bildungsroman de Faulkner lui-même pendant son bref séjour à Paris, à l'automne de 1925. Avec Le Père Abraham, en revanche, nous sommes bel et bien dans le Mississippi, le plus vrai, le plus paysan et le plus reculé, celui de la future trilogie des Snopes, dont voici le texte fondateur. Et quel texte ! On a eu raison de dire que, de toute sa jeunesse, Faulkner n'a rien écrit de mieux. Il n'en fallait pas moins de métier pour achever l'épopée rustique (et burlesque) des Snopes : Le hameau, ce chef-d'oeuvre d'humour américain, devra attendre 1940, et La ville et Le domaine respectivement 1957 et 1959.

01/1988

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Littérature française

Dans l'épaisseur de la chair

C'est l'histoire de ce qui se passe dans la tête d'un homme. Ou le roman vrai de Manuel Cortès, rêvé par son fils – avec le perroquet Heidegger en trublion narquois de sa conscience agitée –, Manuel Cortès dont la vie pourrait se résumer ainsi : fils d'immigrés espagnols tenant bistrot dans la ville de garnison de Sidi-Bel- Abbès, en Algérie, devenu chirurgien, engagé volontaire aux côtés des Alliés en 1942, accessoirement sosie de l'acteur Tyrone Power – détail qui peut avoir son importance auprès des dames... Et puis il y a tout ce qui ne se résume pas, tous ces petits faits vrais de la mythologie familiale, les manies du pêcheur solitaire en Méditerranée, les heures douloureuses du départ dans l'urgence, et celles, non moins dures, de l'arrivée sur l'autre rive de la mer, de cette famille rapatriée. Dans l'épaisseur de la chair est un roman ambitieux, émouvant, admirable. Qui s'ancre d'abord dans l'amour, l'estime infinie d'un fils pour son père. En bref... C'est, à travers l'histoire personnelle d'un homme, tout un pan de l'histoire de l'Algérie, depuis l'arrivée des grands-parents, venus d'Espagne, jusqu'au retour en France, au début des années 60. Et ça commence par une apostrophe terrible, lancée par le père à son fils – Tu n'as jamais été un vrai pied-noir ! – doublée d'une question en écho : Qu'est-ce qu'un vrai pied-noir ? Le récit est enlevé, brillant, philosophique, drôle (on y retrouve Heidegger, le perroquet de Là où les tigres sont chez eux), émouvant bien sûr, sur une période encore peu explorée dans le roman contemporain... Et avant tout, le magnifique hommage d'un fils à son père.

08/2017

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Littérature française

Les ruines d'Auschwitz ou la journée d'Alexandre Tanaroff

Pourquoi un livre consacré à la Shoah et plus particulièrement à Auschwitz aux Editions libertaires ? Qu'on me permette de citer ici notre camarade Pierre Sommermeyer : "Une grande tristesse me prend quand je constate que la pensée dont je me sens le plus proche - l'anarchisme - est, semble-t-il, incapable de produire la moindre réflexion sur la Shoah [... ], quand son existence même remit en cause - et pour l'humanité entière, auquel s'accorde le projet libertaire - la possibilité de vivre debout". Nous autres, libertaires, sommes imbattables pour évoquer longuement la guerre d'Espagne, le bel été de l'anarchie, la Retirada, la lutte contre Franco, cette période est notre fonds de commerce, notre page de gloire. Elle exerce sur nous une fascination inépuisable depuis bientôt quatre-vingt ans. C'est sans doute pourquoi nous sommes passés au travers d'une réflexion sur la Seconde Guerre mondiale, au travers de la Résistance, au travers de la Shoah. Nous n'avons rien su dire de l'événement le plus essentiel du XXe siècle. Mais, la guerre d'Espagne n'est pas l'unique raison, il faut y ajouter, chez certains d'entre nous, un vieux fonds d'antisémitisme qui s'est nourri d'amalgames et de confusions, de clichés malveillants et même parfois de combats généreux comme la lutte pro palestinienne. Parce qu'être juif, ne veut pas dire obligatoirement être pratiquant ou même croyant, parce qu'être juif peut être simplement le signe d'appartenance à une communauté culturelle et le fruit d'une origine familiale, j'ai choisi en parallèle de cette évocation personnelle de la Shoah et d'Auschwitz de raconter la vie et le destin d'un Juif ukrainien, athée et anarchiste mort à Birkenau : Alexander Tanaroff.

10/2015

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Littérature française

Quatre années au cambodge

« Que s'est-il passé réellement ? Il ne peut s'agir d'une banale dispute entre promeneurs du dimanche. Ce serait invraisemblable. Ou alors il y a eu provocation et querelle grave. Je suggère à François d'envoyer ses propres enquêteurs sur place. En attendant, nous réfléchissons. Agression visant l'Ambassade de France à travers l'un de ses membres pris au hasard ? Possible. Si cette hypothèse est juste, c'est très grave. Agression beaucoup plus personnelle visant bel et bien Gérard et personne d'autre ? Très vraisemblable aussi. Mais il faut chercher les motifs. Le simple vol de voiture me semble à exclure vu la façon dont se sont passées les choses. D'ailleurs, il paraît qu'elle est réduite à l'état d'épave. Le colonel Prat devrait envoyer quelqu'un la récupérer dans la matinée. Il ne pourrait s'agir que de querelles personnelles, questions d'argent, de femmes... Mais s'il a des petits secrets peu avouables, il ne les racontera pas ! Reste naturellement la solution du rapport entre ses activités d'agent des services secrets français et cette tentative d'assassinat. Tout cela sent le souffre ! » 1991, la France s'apprête à rouvrir son ambassade à Phnom-Penh. L'auteur qui vient d'épouser son compagnon, nommé Attaché de Défense, arrive dans l'ex Kampuchéa. Services secrets, prise d'otages, meurtres... Elle sera le témoin privilégié du microcosme diplomatique et des intrigues tortueuses d'un État aussi corrompu que dangereux. Ses « Quatre années au Cambodge » seront une aventure tour à tour passionnante et effrayante, où l'inattendu côtoiera les désillusions, la fascination, la répulsion. Immersif et instructif, un témoignage rare et sans langue de bois.

10/2014

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Sciences historiques

Femmes de presse, femmes de lettres. De Delphine de Girardin à Florence Aubenas

Alors que l'histoire de la presse célèbre volontiers ses grands hommes, elle n'a jusqu'ici accordé quasiment aucune place aux femmes journalistes, qu'elles aient été célèbres en leur temps comme Delphine de Girardin, Séverine ou Titaÿna, ou des écrivaines reconnues comme George Sand ou Colette. Pourtant, dès le XVIIIe siècle, des femmes créent et dirigent des feuilles périodiques. Les femmes journalistes du XIXe siècle, qui écrivent un journalisme de chronique directement issu du bel esprit des salons, sont leurs héritières. Cet ouvrage raconte la progression des femmes dans les journaux généralistes et la manière dont elles ont réussi à s'infiltrer et parfois à s'imposer dans l'article politique, dans la chronique judiciaire, dans la chronique des sports et dans le grand reportage. Ces femmes ont dû inventer des pratiques, créer des postures et imposer des écritures. Pour faire passer leur prose dans le journal, elles ont pu privilégier la narration, la fiction, l'écriture intime aussi. Subalternes elles-mêmes, elles ont par ailleurs souvent choisi d'enquêter sur les exclus de la société. Cet essai montre aussi combien il serait caricatural d'affirmer l'existence d'un modèle unique de la femme journaliste qui s'opposerait à son pendant normatif masculin. Car il existe une infinité de façons d'être femme journaliste. Marie-Eve Thérenty nous présente ici un panorama des femmes journalistes, du XIXe siècle et de l'entrée dans l'ère médiatique à 1944. Après l'octroi du droit de vote aux femmes françaises, les contraintes professionnelles et les enjeux ne sont plus tout à fait les mêmes. Néanmoins, dans un univers de presse encore hiérarchisé et discriminant, les femmes journalistes ont continué parfois de mobiliser les dispositifs décrits dans cet ouvrage qui se conclut donc par l'observation de trois cas plus contemporains : Françoise Giroud, Marguerite Duras et Florence Aubenas.

11/2019

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Littérature française

BONNEs CHANCEs ! Marche mon p'tit, marche...

56 ans ! Ma vie est un voyage, qui parfois m'a fait faire du surplace, mais qui surtout m'a emmené loin, géographiquement ou dans les méandres de la douleur, du corps et de l'âme. Un chien m'a sauvé la vie ; j'ai perdu mon meilleur ami à 22 ans ; j'ai côtoyé un acteur français face à l'urinoir d'une boîte de nuit espagnole, le plus bel été de ma vie ; j'ai pris le train avec une belle actrice anglaise, un jour d'été où je faillis mourir, sous la Manche ; j'ai aussi rencontré Dieu qui achetait des Santiag à Dallas et m'a signé un autographe ! Et puis j'ai connu les hôpitaux Parisiens, Normands, Bruxellois et Canadiens... pour de longs et douloureux séjours. J'aurais pu mourir plusieurs fois ; j'ai été paralysé pendant 24 heures ; j'ai dîné "à la table d'un sanglant dictateur moustachu" , en Bavière ; et j'ai aussi connu de belles et grandes joies. Il m'a fallu apprendre à marcher à trois reprises, prendre des décisions difficiles ou ne pas m'y résoudre parfois, mais surtout, il a fallu continuer à avancer, même lorsque sur ma route j'ai croisé des mal-pensants, des mal appris, et des sans noblesse ! La résilience est notre capacité à surmonter les épreuves. BONNEs CHANCEs ! est le témoignage de ce parcours, fait de hauts et de bas, vu sous l'angle de cette accumulation d'épreuves, de cet enchaînement de fracas, tout en gardant une pointe d'humour salvateur, un regard sans apitoiement sur ce qui a été traversé et enduré. Eric A. Dubois est né en 1965. Après une longue carrière de dirigeant d'entreprises, il se lance dans l'écriture et nous livre un témoignage émouvant, retraçant un parcours de résilience hors du commun.

02/2022

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Théâtre - Pièces

Des Caravelles et des batailles

Un lieu a priori banal peut-il devenir le plus bel endroit du monde ? Quelque part en Europe, aujourd'hui. Un nouveau venu rejoint une communauté qui évolue librement dans un lieu à l'écart de l'agitation du monde. Ce lieu " hors monde ", complice de la convention théâtrale (il se fonde dès qu'il est nommé et se métamorphose aussi vite), se dévoile progressivement à travers les yeux de ce nouveau personnage, et agit comme une énigme. Dans un même mouvement, on découvre la sensibilité des résidents, l'étonnante joie de leurs activités et le vertige de leurs préoccupations. Un nouveau rapport au temps ainsi qu'une délicatesse de rapports humains s'établissent, et le plateau révèle gaiement l'improbable d'une communauté à l'abri du délire dans lequel nous sommes pris tous les jours. C'est à cet endroit, pourtant, que le Monde se rappelle sans cesse à eux et que différentes époques, récits et rêveries singulières sont convoqués, surgissent, se répondent. En même temps qu'une légèreté, une tension s'ouvre - bienveillance et menace communiquent. Peu à peu, une série d'événements bouleverse les attentes et les désirs de ceux qui, venus jusqu'ici, s'étonnent du dialogue que l'imaginaire entretient avec le réel. A moins qu'il ne s'agisse de faire mine de s'éloigner du réel pour le rencontrer autrement. Entre autres inspirés par l'univers de La montagne magique de Thomas Mann, Des Caravelles et des batailles propose une fiction à l'humour irrésistible où l'on peut lire en filigrane la nécessité de protéger des espaces "sortis de l'embrouillamini des affaires" . Formidable expérience de théâtre, tout en sensibilité, qui ouvre un espace pour l'imaginaire et autorise l'utopie.

11/2022

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Médiation

Tout est méditation. Pratiques méditatives pour vivre en conscience

Mener une vie consciente pour incarner le bonheur véritable, où chaque jour sera synonyme de nouveauté et de créativité ! Dans ce nouveau livre, Deepak élève la pratique de la méditation au rang de quête d'une conscience plus élevée et d'une existence plus épanouie, qui changera votre vie. Qu'est-ce qui rend une personne vraiment heureuse : l'amour, une vie de famille posée, la réussite professionnelle ... ? Il y a probablement autant de réponses que de personnes dans le monde. Mais au-delà des directions que nous avons l'habitude de prendre pour trouver le bonheur, la situation évolue. Quelque chose de nouveau, d'urgent et de palpitant est en train de se produire. Mais nous ne pourrons prendre part à ce changement qu'en explorant en profondeur notre vie quotidienne. Tout un chacun construit son bonheur autour d'un mode de vie. Or, il existe bel et bien un mode de vie idéal. C'est le mode de vie conscient. " Il faut se réveiller. Ou, en d'autres termes, être conscient de tout ce qui nous entoure. " Voici le message de Tout est méditation. Se réveiller, c'est s'engager à sortir des sentiers battus et à aller au-delà des croyances et opinions que nous tenons tous des autres, des attentes auxquelles nous nous accrochons. Se réveiller, c'est accéder à une conscience supérieure, autrement dit, plus profonde. Il ne s'agit pas d'un objectif distant, mais d'une réalité que l'on peut vivre au quotidien, en commençant ici et maintenant La conscience embellira notre vie. Pour aider le lecteur dans cette prise de conscience et dans ce changement, Deepak Chopra complète cet ouvrage par de nombreux outils pratiques : 10 exercices, un programme méditatif d'une semaine et 52 mantras.

02/2021

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Beaux arts

Jacqueline Lamba. Peintre rebelle, muse de l'amour fou

Jacqueline Lamba est la jeune femme qui, une nuit de mai 1934, décide d'aller à la rencontre d'André Breton. Avec lui, elle flâne jusqu'aux premières lumières du matin dans un Paris enchanté. Quelques mois plus tard, elle devient sa femme, la mère d'Aube, unique enfant du poète. Breton dédie à Jacqueline ses oeuvres L'Amour fou, L'Air de l'eau, Fata Morgana. Muse de l'écrivain et des photographes surréalistes, Jacqueline Lamba est surtout, et tout d'abord, une artiste d'un talent remarquable et d'une exceptionnelle sensibilité. Dans sa peinture se reflètent le courage et la passion d'une femme scandaleusement belle et rebelle qui a su se révolter contre les valeurs conservatrices de la société, en vivant toute sa vie dans l'art et pour l'art. Elle a été en contact avec les plus grands artistes et intellectuels du XXe siècle : Antonin Artaud, Claude Cahun, Marcel Duchamp, Max Ernst, Frida Kahlo, Dora Maar, Picasso, Diego Rivera, Jean-Paul Sartre, Trotski et beaucoup d'autres. Elle a vécu à une époque de grande effervescence artistique, littéraire, révolutionnaire. De Paris à New York, du Mexique à la Provence, de Marseille, où elle se réfugie à la villa Air-Bel avec d'autres intellectuels de l'Amérique du nord, où elle a fait plusieurs séjours avec son deuxième mari, le sculpteur américain David Hare. Jacqueline Lamba traverse des lieux et des moments fondamentaux de l'histoire. Protagoniste du passage du surréalisme à l'expressionnisme abstrait américain, son art, comme sa vie, est avant-gardiste, lyrique, provocateur, car comme elle l'écrit dans son Manifeste de peinture, Jacqueline Lamba a toujours vécu et peint "au nom de la liberté et de l'amour" .

05/2010

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Histoire naturelle

Alfred Russel Wallace, l'archipel malais. Berceau de l'orang-outan et de l'oiseau de paradis

Découvrez pour la première fois en langue française le fascinant voyage en Asie du Sud-Est d'Alfred Russel Wallace, codécouvreur de la théorie de l'évolution. L' expédition naturaliste de l'homme resté dans l'ombre de Charles Darwin est ici enrichie et magnifiée par les clichés du photographe américain Tim Laman. Quel plus bel hommage pour fêter le bicentenaire du père de la biogéographie que de rendre enfin justice à son travail ? Alfred Russel Wallace (1823-1913), naturaliste britannique, connu pour avoir été le premier à étudier la répartition géographique des espèces asiatiques, joua un rôle majeur dans les avancés de son temps. Grand rival méconnu de Charles Darwin, il découvre pourtant en même temps que son confrère le concept de la sélection naturelle. Poussé par son intuition, il entreprend une expédition de huit années dont il reviendra chargé de milliers de spécimens et avec les ébauches de son oeuvre la plus remarquable : The Malay Archipelago. Traduction de ce récit de voyage étourdissant, L'archipel Malais mêle avec subtilité l'exactitude scientifique et l'élégance littéraire à travers l'oeil curieux et passionné de son auteur. Plus qu'un traité naturaliste, il est aussi la retranscription d'une grande aventure personnelle peuplée de découvertes animales et de rencontres humaines. Les gravures sur bois d'époque et le fonds photographique contemporain apporté par le travail de Tim Laman en font un beau-livre audacieux et éclatant, parfait reflet de ce texte ancré dans son époque, et pourtant d'une grande modernité par les problématiques qu'il soulève : les dérives d'une société matérialiste, les conséquences de l'action humaine sur l'environnement... Une juste réhabilitation d'une figure clef de l'histoire des sciences naturelles et de l'exploration qui demeure un des hommes les plus brillants et visionnaires de son temps.

11/2022

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Histoire de France

Un dessinateur et un comte dans la Grande Guerre. Journaux croisés

Henri Rouillon, d'abord tanneur puis dessinateur technique à Paris, a 36 ans lorsqu'il arrive sur le front en 1914. Simple soldat, il tient quasi quotidiennement, pendant plus de 4 ans, un carnet de route dans lequel il note avec précisions ses activités, les faits saillants de la journée ou ses distractions parmi lesquelles celle de faire des dessins, d'un graphisme élégant et sûr. Le comte Henry de Maillard, né au château de la Combe en Dordogne, vit de ses rentes lorsqu'il est mobilisé en 1914 à l'âge de 40 ans. A travers son récit, d'un style alerte et rédigé dans une très bel le langue, ce sergent décrit son quotidien et nous livre ses impressions sur la guerre et les hommes qu'il commande. Ces deux journaux, publiés dans leur intégralité, constituent déjà des témoignages rares et très précis sur certains secteurs du front comme les Flandres ou encore l'est Soissonnais (entre avril 1915 et décembre 1916). De plus, ces témoignages émanent de deux hommes qui étaient pendant une grande partie de la guerre dans la même unité, au même moment, et dans le même secteur. Leur comparaison permet de voir si deux combattants, avec des origines sociales et des grades différents, ont décrit et ont vécu leur expérience combattante de la même façon. Ce livre publie l'intégralité de leurs carnets de guerre et les 64 dessins et croquis d'Henri Rouillon (qui tient 4 cahiers de guerre sur la base d'un carnet de route tenu de juillet 1914 au 22 février 1919) et du comte Henry de Maillard (qui écrit sa guerre au jour le jour du 6 août 1914 au 23 septembre 1917, date à laquelle il quitte définitivement le front pour être affecté au service des camps et cantonnements du Groupe d'Armée du Nord).

12/2016