Violaine Costa, Magali Chiappone-Lucchesi

Les héros de ce roman sont adolescents. Rodrigues est très amoureux d'Aurélie, et le soir de la fête de la Musique, après avoir assisté à son concert, il croit avoir enfin l'opportunité de gagner ses faveurs. Elle est ivre, lui beaucoup moins et d'interprétations malheureuses en confusion des genres, ils vont avoir une relation sexuelle. Amour pur et passionné pour lui, viol avec violences pour elle. Nous suivons alors le parcours judiciaire de Rodrigues, le chemin médico-légal d'Aurélie, spectateurs de son désespoir, son incompréhension et son sentiment d'injustice à lui mais aussi de son drame psychologique, sa colère et sa douleur à elle. Nous les accompagnons jusqu'au procès, auditeurs et témoins de l'issue de ce parcours saisissant.

Dans un style tout à tour très cru et subtil, parfois imagé jusqu'à la poésie, soulève de vrais débats sociétaires autour de la sexualité, de la liberté de dire non, de la condition de la femme. Elle ne fait pas l'économie d'un réel questionnement philosophique, autour du concept de vérité, par exemple. L'univers carcéral est dépeint avec justesse et sobriété. Tout ceci étoffé de personnages attachants, fragiles, atypiques et denses, sur lesquels l'auteure parvient à nous faire poser un regard bienveillant et exempt de jugement. Les carcérales est un roman intelligent, donc, qui ne prétend pas donner des réponses mais a le mérite de poser des questions essentielles, notamment au public auquel il s'adresse.

Trois vieilles sorcières, Bryglia la frustrée, Sortiléga la gourmande et Fébris à la santé fragile discutent sérieusement dans leur vieux manoir : dans quelques jours à lieu la fameuse fête de Walpurgis et seule Sortiléga se réjouit à l'idée de s'y rendre.

Pendant ce temps, non loin de là, dans le monde des fées (qui, c'est bien connu, côtoie toujours le monde des sorcières !) de naïves reines des moissons élèvent des nourrissons tout en rime et en douceur, même si cela exaspère Titania, la grande reine du pays.
Dans le vieux manoir des sorcières, l'instant est aux retrouvailles puisque Pancéa, la nièce adorée des trois vielles refait son apparition, après des années passées sur terre. Hélas, elle ne revient pas seule ; elle est accompagnée de Rex Spot son mari qui ne pense qu'à la consommation et Hécate, sa fille taciturne.

Une invitée surprise décide de se joindre à ces retrouvailles : une petite fée espiègle surnommée Hazel qui s'est échappée du monde mielleux ou elle grandissait.
La joyeuse tribu décide de se rendre à la grande fête de Walpurgis où les nombreux participants n'ont qu'à bien se tenir entre Rex Spot qui veut à tout prix leur vanter les bienfaits de la télévision et ses jeux stupides et Hazel qui transforme tout sur son passage !

Juanjo Guarnido nous revient (enfin) après de longues années de silence suite à sa merveilleuse trilogie Black Sad (un polar animalier très drôle qui s‘appuie sur de grandes affaires américaines). Sorcelleries s'adresse aux plus jeunes lecteurs, toujours avec autant d'humour et de dérision et un trait légèrement plus coloré pour une satire merveilleuse et pleine de justesse.

Il était une fois une mare. Un petit coin de nature verdoyant. C'est là que vivent les Fedeylins, de minuscules êtres ailés. Cahyl est l'un d'eux. Né comme tous ceux de son peuple sur un nénuphar, il a rejoint ensuite la terre ferme pour vivre paisiblement au milieu de siens. Mais Cahyl est différent. Dans cette société dirigée par un système de caste, le jeune Fedeylin ne porte pas la marque qui permet aux Pères Fondateurs de lui assigner un métier et un groupe. Cahyl va donc devoir faire une chose impensable pour son peuple: choisir son destin. Ce qui surprend dès les premières pages du roman de , est le rythme de son récit. Ici, pas de rebondissement tonitruant, de narration haletante mais une histoire qui prend son temps. Tout doucement, le lecteur découvre le monde des Fedeylins, partage le quotidien du jeune Cahyl et prend conscience petit à petit des enjeux que sa seule existence soulève. Poétique, touchant et fascinant, Fedeylins, les rives du monde étonne pour mieux captiver. Il suffit au lecteur de se laisser bercer par les mots et de se glisser doucement dans la vie de Cahyl en partageant avec lui ses peurs, ses joies, ses incompréhensions, la découverte du monde qui l'entoure. Un roman aussi intense que doux où le temps de quelques heures, les lecteurs pourront vivre au même rythme qu'un petit Fedeylin un peu perdu dans un monde dont il ne possède pas encore toutes les clés.

Comentutapel est le poisson le plus insupportable du monde : il passe son temps à répéter d'une voix aigrelette tout ce que ses congénères racontent (et même ce qu'il se dit à lui-même, imaginez !). Après avoir répété la déclaration d'amour d'une sole à un maquereau, il est chassé vers les eaux profondes et effrayantes du récif. C'est là qu'il fait la rencontre du terrifiant requin, qui n'en fait qu'une bouchée. Mais l'horripilant défaut de notre petit poisson perroquet va permettre de neutraliser le plus grand danger de l'océan…

Comment un petit poisson, coloré, farfelu et agaçant parvient à venir à bout de la terreur des eaux profondes, c'est ce qu' nous raconte avec humour dans Le poisson perroquet que Magali Le Huche a illustré avec fantaisie : une pieuvre bottée, une méduse à lunettes, un homard affublé d'un nœud-papillon, un poisson accoutré d'une écharpe et d'un bonnet (les eaux profondes sont parfois frisquettes)…, tout un univers fait de poissons et autres crustacés colorés et rigolos.

Les enfants se régaleront en observant tous les petits détails des illustrations pendant que vous leur lirez ce joli album. Et ils ne résisteront pas au comique de répétition et aux « poils aux… » de cette fable océane qui prouve une fois de plus que le plus petit n'est pas forcément le plus faible.

Voici clairement un livre de genre, conçu presque exclusivement pour les filles, certainement contestable dans ses intentions et sa présentation mais absolument conforme aux attentes des fillettes de 10 ans.

Aussi, parents, pour le plaisir de vos enfants, vous n'avez plus qu'à mettre en veille, le temps d'un livre, vos idéaux de mixité et d'égalité des sexes et les laisser se mettre dans la tête d'une styliste de mode.

Un livre présenté sous forme de journal qui invite à suivre la conception d'une collection, dévoile les grandes étapes du travail et les techniques de base. A l'aide des conseils et des exemples fournis par l'auteur, journaliste de mode, l'enfant peut s'initier au dessin et créer sa propre collection sur les pages de l'ouvrage destinées à cet effet.

Plus de à compléter, des tenues et accessoires à customiser à l'intérieur du livre. De quoi occuper quelques journées (éventuellement pluvieuses) de ses prochaines vacances.

7,90 euros

Cahier de mode

Catherine Pouligny – Pascale d'Andon – Magalie Foutrier

Dans la même collection (Jeune styliste), vient ensuite le cahier de mode qui informe  sur les grandes tendances d'aujourd'hui et de demain, donne des conseils pour s'habiller et se maquiller, propose des tests pour mieux se connaître, des astuces pour dessiner et, à l'instar de l'ouvrage précédent, des pages avec des vêtements et des accessoires à colorier et plus de 50 silhouettes à styliser complètent ce livre interactif et ludique.

11,90 euros chaque carnet

Carnet de dessin

Catherine Pouligny – Pascale d'Andon – Magalie Foutrier

Enfin pour achever le tout et combler le bonheur de vos petites mais égratigner un peu vos valeurs féministes et anticonsuméristes, un ensemble de quatre carnets de dessin (Ethnic, Glam', Fashion, Star) apporte la  méthode « amusante et efficace pour aider les créatrices en herbe à dessiner les vêtements de leurs rêves ».

Ainsi dans chaque carnet des conseils illustrés pas à pas, des exemples de tenues à la mode actuelle, des silhouettes vierges servant de support au dessin et des pages complètes de défilés à créer. Du kimono à la tunique dorée, de la robe de princesse aux imprimés fleuris ou du look de star jusqu'à la robe de mariée, strass et paillettes à volonté pour un monde d'illusions garanties.  Mais à cet âge, les rêves sont encore permis.

Le museau pointé vers l'horizon,

le renard l'ignorait simplement.

Curieux de ce qui peut retenir l'attention d'un renard perché dans un arbre, le petit garçon attendait sur sa branche, les nourrissant l'un l'autre de fruits qui ouvrent l'appétit, calment la faim, l'attente et la curiosité.

Mais qu'attend-il haut perché ce filou à pelage roux ?

Un ami ?

Mais quel est-il celui-là qui laisse un copain se tremper le museau à l'attendre ?

Pris d'une soudaine lassitude, le petit garçon n'a su faire attendre le sommeil qui le tire par la manche et dans le pelage roux, se fait vite un « nid».

Qu'on y est bien !

Ce renard est un véritable ami.

Ce petit garçon est un véritable ami.

de Quitterie Simon est un album onirique ramenant au Petit Prince de Saint-Exupéry, un extrait en regard de la page de titre ne laissant aucun doute sur l'inspiration.

Le petit garçon se présente sous les illustrations de Magali Dulain comme un explorateur perdu dans les herbes hautes puis avec les jeux de perspective, comme un géant dans ce petit monde qu'il parcourt. Ici, les oiseaux sont chaussés de bottes, les renards perchés dans les arbres.

La douceur plastique exploitée par l'illustratrice va servir celle de l'auteure. Snobant au début, le renard accepte finalement cette curiosité, pouvant être jugée comme une ingérence et l'amitié est scellée autour d'une belle pomme. Conquis, le garçon craint de ne plus revoir le renard. Rappelant le conte « Les Fées » de Perrault sur l'épreuve et si cet ami attendu, c'était vous ?

Joyeusement virevoltant, le nouveau récit de   (l'auteur, notamment de Franz Dora), est d'une légèreté incroyable, tout en mouvement et en souplesse, aéré. Il  se parcourt en un vif élan, sans temps mort, sur un rythme gai et réjouissant.

Accompagné avec habileté par les illustrations de Magali Le Huche, elle-même, passionnée de danse classique, il offre au lecteur un moment de joie spontanée et un divertissement épatant et extrêmement vivant,  à partir de 4 ans, quel que soit son genre.

Farfelu et magique, drôle et sensible, sans jamais se prendre au sérieux, il balaie les préjugés, défend l'ardeur de la passion et la quête de l'épanouissement intime, l'envie d'être soi-même au-delà du regard de l'autre et la faculté de devenir libre. 

Convaincant, amusant et stimulant, il procure beaucoup de plaisir et d'émotions. D'emblée et intensément.

Hector remue constamment et use la patience de ses parents. Pour canaliser cet excès d'énergie, ces derniers l'inscrivent au cours de danse classique de  Madame Ivanova. Immédiatement conquis par l'activité sportive et artistique, Hector redouble d'énergie et danse sans compter, partout et tout le temps, jusqu'à épuiser définitivement ses parents.

Impuissants à maîtriser les élans et les mouvements de leur fils, ni ce qui peut ou pourrait se dire sur cette passion, singulière pour un garçon, ils décident d'interdire à Hector l'accès aux cours de Madame Ivanova.

Mais c'est sans compter sur la détermination d'Hector, le pouvoir de la musique et l'allégresse des entrechats et des ronds de danse.

Le bonheur est dans la danse. Irrépressible et beau. Laissez-vous entraîner sans résistance.

Quel bienfait ! Quelle vitalité ! 

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PrixFrontieres2024 – Le détachement militaire du col de Roca Pelada, situé dans la cordillère des Andes à une altitude de près de 5000 mètres, domine un paysage désolé et minéral, peuplé de quelques espèces résistantes et de rares autochtones. Deux postes de garde frontaliers, chacun appartenant à un pays différent, se font face dans ce milieu inhospitalier, caractérisé par des conditions extrêmes telles que des orages magnétiques et des pluies de météorites.

La vie quotidienne des soldats est marquée par la monotonie, leurs activités se limitant principalement à l'observation de l'horizon et à la maintenance des bornes frontalières.

L'équilibre précaire de cette routine est bouleversé par l'arrivée d'une nouvelle commandante, la capitaine Vera Brower, remplaçant le commandant Gaitan à la tête de l'un des postes. Ce changement inattendu introduit une dynamique de rivalité et de mystère entre Vera et son homologue du poste opposé, Costa, chacun cherchant à percer les intentions de l'autre. Dans cet environnement hostile et isolé, la frontière entre les deux camps commence à se brouiller, symbolisant une remise en question des préjugés et des animosités entre les deux côtés.

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Ce récit explore les thèmes de l'isolement, de la survie et des relations humaines dans un contexte de tensions géopolitiques, tout en mettant en lumière l'absurdité des conflits territoriaux face à l'immensité et à la beauté brute de la nature sauvage.