Les larmes d'Ithaque
Alexandros, 15 ans, souffre de sa difformité. Fils de pêcheur de l'actuelle Ithaque, légendaire royaume d'Ulysse le héros du poète grec Homère, le jeune homme compense la disgrâce d'un œil trop gros par une force incroyable. Cependant, son cœur se languit de connaître enfin les joies d'un amour sincère et partagé. Éconduit par l'élue de ses pensées, Alexandros trouve refuge dans le récit des voyages de l'«Odyssée». N'écoutant pas la sagesse paternelle qui ne voyait pas d'un très bon œil (sic!) ces médaillons rejetés par les eaux, Alexandros plonge à son issu dans l'univers de sa lecture. Il découvrira que rien ne se fait par hasard. Sa difformité fait parti d'un plan divin visant à rendre au cyclope Polyphème, fils du dieu des mers, l'œil qu'Ulysse lui creva dans ses aventures. Fort heureusement, Kelya, une jolie nymphe au service de la magicienne Circé, usera de tout son pouvoir légué par la magie naturelle de l'île d' Aiaié pour empêcher le sacrifice d'un Alexandros tombé sous le charme.
d'Éric Simard combine le roman sentimental et le récit de légende. Une revanche qui oppose le héros Ulysse au géant Polyphème est offerte aux lecteurs de l'œuvre originale. L'aventure et les origines d'Alexandros en forme une sorte d'héritage. Il fallait oser le faire et c'est plutôt bien fait. Un roman dont trame dramatique d'origine est conservée et des questionnements sentimentaux qui trouveront écho auprès des filles et des garçons. Qui n'a jamais été déçu, rejeté sentimentalement? C'est aussi une histoire qui fait référence aux complexes physiques. «L'amour est dans les yeux de celui qui sait regarder».
C'est très agréable à lire, poétique et frais dans l'évocation et les mots. Eric Simard n'offre pas un véritable récit épique dense et tendu comme l'original, dissuasif pour certains jeunes lecteurs peu attirés par le classique. C'est une fable écologique sur le respect de l'environnement. Une approche originale à découvrir pour, également, le goût du voyage.
19/10/2012 - 23:00