Les Editions La Pastèque fêtent leurs 15 ans d'existence et, à ce titre, le Musée des beaux-arts de Montréal leur consacrent une exposition. A défaut de s'y rendre aisément, c'est peut être l'occasion, pour le lecteur français, de découvrir le dernier livre de , jeune auteur et illustrateur.
Ses deux premiers livres Dans un cruchon et Nicolas, se sont partagés le prix Réal-Fillion au Festival de la bande dessinée francophone de Québec en 2006.
C'est l'histoire assez banale d'un trentenaire, nommé Pascal, un peu paumé et névrosé depuis que sa copine l'a laissé. Désorienté et peiné, incapable de dessiner, sans envie d'écrire, il s'est réfugié chez un couple d'amis, tente de se reconstruire et de retrouver l'envie de vivre.
Coureur à pied, le voilà également contraint d'arrêter le sport suite à une douleur lombaire. De déprime en petits tracas, il est soutenu par ses amis, pris en charge par une ostéopathe énergique et efficace qui l'oblige à respecter le rythme de son corps. En proie au doute, à l'autodépréciation et à la morosité (« je suis en manque de sérotonine »), il cherche des solutions dans la littérature, un remède à sa peine d'amour, s'interroge beaucoup.
C'est donc dans une librairie qu'il rencontre une fille pas ordinaire, voleuse de livres (dont le sien). Intrigué, il devient une sorte de détective, mène sa petite enquête et finit pas approcher la jeune femme. Entre temps, il aura essayé un autre métier, plus physique et de déboires en déboires, plus amusants que véritablement tragiques, il va peu à peu retrouver la santé et le moral et se sentir de nouveau à sa place.
Une histoire toute simple sans surprises ni rebondissements, un épisode de vie, tout en nuances, racontés avec une certaine légèreté, un brin exotique (pour nous Français) par certaines tournures typiquement québécoises (« j'te niaise », « un paquet de troubles », « tu peux ben t'faire des accroires ») qui met en scène un personnage maladroit mais attachant, qui se livre sans fard.
Un peu le double de l'auteur, qu'on a bien envie de sortir de son chagrin même si, à certains moments, ses gaffes limitent les effets spontanés de notre bienveillance.
Des dessins plutôt amusants, un trait simple, un style assez personnel, vif et jamais ennuyeux que le lecteur prend plaisir à détailler. Sincère et pas fier, le personnage séduit forcément même si la fin, qui n'en est pas une véritablement, déçoit un peu mais n'enlève pas à l'ouvrage cette impression générale de divertissement. Un livre qui donne le sourire sans effort, à la manière de Sempé. En toute simplicité.