Fils des larmes. Contes roumains

L’île aux arbres disparus. Londres, fin 2010. À la veille de Noël, Ada, adolescente interrogée en classe se lève et pousse un hurlement, aussi long que douloureux. Ada est la fille d’un dendrologue, qui tente de comprendre les arbres et plus particulièrement le figuier qu’il a dans son jardin.

Fille et père se sont éloignés depuis la mort de la mère d’Ada — et personne de la famille n’est venu pour les funérailles. Quand la tante d’Ada annonce sa venue en Angleterre, l’adolescente refuse catégoriquement.

Mais cette femme, très méditerranéenne, tactile, toujours empressée à l’idée de cuisiner, va faire remonter un passé enfoui, lié à l’île de Chypre — et l’histoire d’amour entre Kosats, d’origine grecque, et Derfne, d’origine turque. Les parents d’Ada. Et tout le déchirement d’une population, en pleine guerre civile en 1974.

Et pendant ce temps, le figuier nous parle, pour dire combien les chauves-souris sont utiles, les moustiques dangereux pour les humains, les fourmis exceptionnelles.

De très belles phrases, d’une simplicité déconcertante, l’histoire d’Elif Shafak compte parmi les ouvrages que l’on devrait, en ces temps d’inquiétude, lire. Avec un peu d’amour, n’importe qui peut aller mieux.(trad. Dominique Goy-Blanquet)

On a tendance à penser que ces sont les enfants qui décident – ou non – d'arrêter de sucer leur pouce. Mais si c'était ce dernier qui prenait sa décision, tout seul ? En tout cas, c'est bien ce qui arrive au pouce de cette histoire. Un jour, alors qu'il avait pourtant l'habitude de rester au chaud, posé sur la langue, bien caché derrière les dents, il a jailli de la bouche de son propriétaire pour se mettre à dessiner, et pas moyen de l'arrêter.

Plus tard, pendant la récréation, il a fait « Pouce ! » pour voler au secours d'un oisillon tombé du nid. Mais c'est à la cantine qu'il s'est montré le plus intrépide, pour le plus grand bonheur du petit garçon…

Avec subtilité et drôlerie, explique aux petits qu'un pouce a peut-être beaucoup mieux à faire que de rester caché au fond d'une bouche. N'en a-t-on pas besoin pour jouer de la guitare, grimper au sommet d'un arbre, construire une cabane, manier un sabre…, bref, pour devenir grand ?

Les petits lecteurs de cet album seront enchantés par les personnages aux bouilles toutes rondes d'Amélie Graux, notamment par le héros, un petit roux aux grosses lunettes rouges, dont le visage emplit la couverture.

Alors, si vous n'arrivez pas à convaincre votre enfant qu'il doit arrêter de sucer son pouce, offrez-lui vite Pouce !

Nous sommes le 20 juillet 1969, ce soir l’homme posera pour la première fois son pied sur la lune. Le poste de télévision aussi menaçant que nouveau fait son apparition dans le salon, mais par un malheureux coup du sort, les orages se déchainent sur le Luxembourg.

Le père soucieux d’assurer la réception maximale de l’évènement doit donc monter sur le toit remettre l’antenne râteau en place. Il sera foudroyé.

Entre autres séquelles de cette grillade cathodique, il gardera durant quelques jours un priapisme triomphant, dont la sœur du héros ne doute pas que leur mère a profité.
Notre héros est donc littéralement né d’un coup de foudre.

Humour, raccourcis ravageurs, mais aussi vision de cette lente bascule depuis l’enfance, où tout ce qui est de l’ordre familial apparait comme normal, à l’émergence, parfois de manière cocasse, de la conscience de l’étrangeté de cette profession : car les Spautz (agence Lumière de l’Est, la bien-nommée) sont croque-morts…

Voué de tout temps par son père à la reprise de l’entreprise familiale, il prend lentement conscience que non, il ne veut pas perpétuer le sacerdoce … Trahir ou pas ?

En filigrane de ce récit initiatique, un autre souterrain, le récit d’un destin familial enfoui et ancien, de ses secrets, qui fait le lit d’un dénouement imprévu.

Et je garde le plaisir gourmand de ces saillies drolatiques qui émaillent le texte, dont l’efficacité, tellement rare, porte le roman.

N’est pas thanatopracteur qui veut, à plus forte raison qui ne le veut pas !

Au début de l’automne, oui c’est déjà loin, Hérisson à relancer son swap du nouvel an, je vous en avais déjà parlé ici ! Si vous vous souvenez bien, mais si cherchez un peu dans votre mémoire, je devais le faire avec Miss Alfie et dans le colis, il devait y avoir :
- deux livres, un coup de coeur de 2011 et un livre autour du temps
- un calendrier ou un agenda,
- une idée de bonne résolution pour 2012
- une gourmandise

Et j’ai été gatée !

Un colis bien rempli !

Pour le coup de cœur, Miss Alfie m’a offert un polar, La sanction, de Trevanian qui semble se passer dans le milieu de l’alpinisme ! Moi qui aime la montagne, je sens que je vais aimer !

Concernant le livre autour du temps, il s’agit d’un grand retour dans le passé puisque le pavé que représente Les Piliers de la Terre de Ken Follett commence en 1135 ! J’ai fait l’erreur de le commencer… du coup je voudrais le terminer, or la lecture n’est malheureusement pas une de mes priorités actuelles… Et il y a tout de même 1150 écrites en tout petit ! ;)

Pour le calendrier ou l’agenda, eh bien j’ai eu les 2 ! (je vous avais dit que j’ai été gâtée !), un joli agenda bleu pour noter mes rendez vous et un calendrier perpétuel de citations littéraires ! Mon petit déjeuner est un peu plus cultivé chaque matin grâce à ces « 365 jours de littérature, les plus belles citations ». Ce joli calendrier fait office de bonne résolution pour 2012 ! Et c’est vrai que moi qui n’ai pas lu beaucoup de classiques, je suis bien souvent incapable de répondre aux questions "littérature" du trivial pursuit !

En guise de gourmandise, deux tablettes de chocolat au lait Dolfin, une au caramel et beurre salé et l’autre à la cannelle. Elles ont l’air succulent ! Mais on va attendre un peu avant de les déguster, j’ai vraiment trop mangé pendant les fêtes !

Enfin, j’ai eu le droit à un bonus, non prévu, le coup de cœur du mec d’Alfie dont vous pouvez lire les chroniques sur leur blog commun ! Et son coup de cœur est une BD, Les ignorants, le récit croisé d’une rencontre entre un dessinateur et un vigneron.

Merci donc à Miss Alfie pour cet échange et à Hérisson pour l’organisation ! Vivement l’an prochain pour un nouveau swap ! et peut être que 2012 sera l’année de la traversée du Jura pour une rencontre IRL de l’un ou l’autre coté de la Suisse !

Pour voir le contenu de mon colis envoyé à Miss Alfie, c’est par là que ça se passe et pour voir le résultat de tous les participants, c'est ici !