Books on Demand, Color Passion

Si Shéhérazade avait été à court d'histoires pendant ses 1001 nuits, , aurait certainement pu là remplacer au pied levé, du moins le temps que la demoiselle reprenne son souffle…
Toujours avec la très forte envie de créer des petits albums à l'attention des 8-10 ans, Jean-Sébastien Blanck (que nous avions rencontré lors de cette interview ) et Alzabane Éditions, créées en juin 2007, nous conte pour cette fin d'année L'Oiseau des steppes.

4' de couv' : « Dans une lointaine contrée de l'Asie des steppes, il était un royaume oublié des autres hommes. Seuls, quelques caravaniers égarés venus des empires du Couchant et du Levant traversaient ce pays des Ombres. Leurs trésors et leur extraordinaires récits frappèrent tant l'imagination de Paladjan qu'il partit vers ces mondes de merveilles. Entre mers et terres, il voyagea trente ans avant de revenir vers les siens et de les emmener au royaume des rêves. »

L'Oiseau des steppes est exactement le conte qu'il nous fallait pour cette période de l'année. Alors qu'il fait froid dehors, ce petit livre réchauffe notre imagination par la richesse des décors que l'auteur fait naître dans les voyages et les rêves de ses héros et par conséquent dans les nôtres. Jean-Sébastien Blanck s'est extrêmement bien documenté sur les peuples nomades de l'Asie des steppes durant l'Antiquité et finit son histoire par un clin d'oeil à l'Histoire avec un grand H.

Découvrez ici la très belle bande-annonce (sic !) du livre sur le site d'Alzabane Éditions.

Il y a des auteurs dont la magie des motssurgit à la lecture des premières lignes d'un texte. fait parti de ces auteurs dont les histoires s'animent devant vos yeux comme un merveilleux conte.

L'aventure débuteunbeau matin, sous le soleil d'un mercredi de printemps.Marie-Apolline regarde sa mère partir chez le coiffeur et tandis qu'elle se retrouve seule avec son frère dans l'appartement, elle contemple les toits de Paris. Mais que remarque-t-elle ? Ne serais-ce pas son chat Bouboule ! Et que fait-il au bord de la gouttière ? Vite, Marie-Apolline doit intervenir pour éviter une catastrophe. A peine arrive-t-elle au rez-de-chaussée,qu'elle voit Bouboule lui filer entre les doigts, et s'en demander son reste, son chat s'enfuit vers la première bouche de métro venue.

La suite ... vous la découvrirez au fur et à mesure des péripéties de Maire-Apolline, qui n'aura de cesse de retrouver son chat, même si elle doit prendre l'avion pour traverser l'atlantique.

Un roman jeunesse des éditions Volpilièreà lire à partir de 7 ans ou à se faire conter par les parents pour les plus jeunes lecteurs. Un texte dont la poésie des motsvous entrainera dans les aventures joyeuses d'une Marie-Apolline qui saura affronter toutes les situations, même les plus rocambolesques pour retrouver Bouboule, un chat noir et blanc comme les touches d'un piano. Un mention supplémentaire pour la magnifique couverture de Cécile Vallée qui a su apporter une touche de rêve.

Dan H

Toni a seize ans et, jusqu'à présent, il était un garçon. Mais qui est-il vraiment? Il l'ignore. Il ne peut pas accepter les poils qui poussent partout sur son corps, il ne peut pas accepter de devenir un homme, il ne peut pas se mentir sur qui il est. Toni part alors en quête de son identité: il remplit des classeurs pour essayer de se connaître, il tente de s'analyser, il écoute les autres pour comprendre comment ils fonctionnent, il cherche... Et il trouve. Il trouve une chanson qui lui permet de mettre des mots sur ses pensées enfouies: «Un jour je grandirai, je serai une femme magnifique.» Une lutte entre deux parties de lui commence alors.

aborde un sujet rarement présent dans les romans: un jeune garçon découvre qu'il n'est pas fait pour devenir un homme. Avec délicatesse et poésie, l'auteur a su trouver les mots pour exposer des sentiments complexes. La quête de soi est commune à chacun: tous les lecteurs pourront donc s'identifier à Toni et à ses pensées. Aussi, le regard porté par les autres sur ce personnage si attachant incite à réfléchir sur les différences entre les individus et la tolérance souvent inexistante.

Dans Le garçon bientôt oublié, de nombreuses chansons sont évoquées et, se mêlant aux phrases poétiques et pleine de musicalité, elles donnent une autre dimension à l'histoire. Voici un roman émouvant, riche et intense, à lire et relire sans cesse pour profiter à l'infini de la subtilité des constructions phrastiques. Et il est certain que vous n'oublierez pas ce garçon.

20h. Tandis que l'obscurité de la nuit engloutit la ville petit à petit, la lune majestueuse fait son entrée en scène. 21h35, le dîner terminé, il est temps de fermer rideaux et volets et de se laisser bercer par les bras de Morphée. Pour les chauves-souris, ces demoiselles de la nuit, le petit déjeuner est servi. Le tourbillon d'insectes éblouis par la lumière d'un réverbère fera l'affaire. Et tandis qu'à 22h30 une fête bat son plein, quelques heures plus tard une lectrice passionnée ne peut se résoudre à reposer son roman.

Bienvenue dans le vaste univers de la !

Les albums sur la nuit mettent le plus souvent l'accent sur les inquiétants mystères qu'elle renferme. Qu'elle révèle des monstres cachés sous les lits des enfants ou des bruits cauchemardesques venus de nulle part, la nuit inquiète. Mais ici, il n'y a aucune raison d'avoir peur. Simon Hureau nous livre une observation simple et réaliste de ce qui nous entoure lorsque le soleil a terminé sa journée. Il focalise son point de vue sur la couleur du ciel et sur les activités ordinaires des hommes et des animaux. Un gardien qui veille sur les trésors d'un musée, un renard qui traverse la route sous les phares d'une voiture, des éboueurs qui se mettent au travail, autant de simples actions qui invitent le lecteur à déambuler dans un univers pas si terrifiant que ça. Présenté dans un format à l'italienne, Ronde de nuit est construit un peu à la manière d'un carnet de voyage où chaque nouvel événement est associé à une heure précise.

À travers un jeu d'ombre et de lumière absolument fascinant et maîtrisé, de 20h à 7h30, Simon Hureau, à la fois auteur et illustrateur, nous entraine dans sa fabuleuse et poétique ronde de nuit.

La mer houleuse de Hong Kong ne gardera rien cette fois-ci et recrachera sur ses rivages une jeune fille que ses vagues avaient auparavant avalées. Aucun témoin. La pauvre Lei est secouée par la tasse qu'elle vient de prendre et par cette découverte qui la vaccinera des baignades entre amies pour un temps. Lei est une lycéenne studieuse le jour et dans le secret de sa chambre, elle traque sur le net les preuves pouvant incriminer les riches de son milieu, peu scrupuleux de la loi, de l'humain et de la protection de l'environnement. Aidée de son groupe 4/06, trois geeks communiquant chacun sous le sceau du secret, Lei sous le pseudonyme de Komiko, tente de mettre en rapport le cadavre d'une femme et l'entreprise de vêtements de marque du père d'un nouveau camarade de classe, Matt, pour laquelle la morte devait travailler mais dont il n'existe aucune trace. Attention, affaire toxique!

Mensonges et corruptions seront les maîtres maux de cette nouvelle série plutôt engageante. pointe du doigt le pouvoir de l'argent qui corrompt, contrôle la justice et exploitent les plus démunis au profit de la productivité. Une fin sans doute un peu rapide mais une issue qui retombe sur ses «pattes» et gagne surtout pour le réalisme de son intrigue.
La référence au drame de la Place Tian 'anmen apporte une justification solide à l'action de ses activistes du Web. Ce tome 1 est le point de départ d'une sympathique amitié à travers le web pour les 4/06, comme quoi les belles rencontres sont toujours possibles tant qu'elles sont sécurisées et se soldent par de vrais liens dans la réalité. Naomi Paul nous immerge facilement dans la culture chinoise actuelle. Au final, Dans la nuit de Hong Kong est une enquête agréable tout du long.

Chaque année à Noël, Anna et sa famille remontent la montagne enneigée en traineau pour rejoindre leur chalet familial. Les chevaux tirent des luges, cortèges luminescents de lanternes allumées pour l'occasion, ce qui rend magique l'évènement et émerveille les enfants.
À dix ans, Anna est bouleversée par les conséquences du réchauffement climatique : d'abord un premier Noël sans neige ce qui nécessite l'utilisation de tracteurs pour monter jusqu'au chalet, désacralisant l'évènement, puis des animaux morts dans la montagne et d'autres envahissant les villes afin de trouver de quoi survivre…

Six ans plus tard, Anna est devenue une jeune fille engagée pour l'environnement, mais elle ne sait pas encore comment faire pour agir. Son petit ami Jonas, plus âgé, là soutien et l'aide dans sa prise de conscience. De plus, encore choquée de ses expériences passées l'adolescente devient paranoïaque, des rêves étranges d'une vie parallèle dans un futur chaotique la tourmentent : réalité et craintes s'entremêlent jusqu'à la pousser à croire que ses rêves sont une réalité simultanée qui lui permettent de voyager à la fois dans l'espace et le temps…

, est un récit un brin « moralisateur » qui rappelle à ses lecteurs les conséquences de l'Homme sur terre, chaque pensée de l'héroïne et question qu'elle se pose tend à faire réfléchir le lecteur sur sa propre nature humaine et sur sa place au sein d'une planète qu'il contribue à détruire…

Quel héritage nos ancêtres nous ont-ils légués ? Quel héritage lèguerons-nous à nos descendants, et eux aux leurs ? C'est ce que finira par rechercher le personnage principal de cette fable sur le climat et l'environnement à l'issu de laquelle Jostein Gaarder, l'auteur, lèguera au lecteur les clés de lieux et réseaux par lesquels agir. Finalement, cet héritage n'est pas seulement celui d'une génération fictive et romanesque, elle se concrétise et se matérialise grâce au livre auprès des lecteurs.

Au Ve siècle après Jésus-Christ, l'Empire romain est exsangue, il est bien trop étendu pour être administré correctement et est cerné de surcroît par les Vandales. Les croyances anciennes laissent peu à peu place au christianisme. C'est dans cet univers moribond qu'a grandi Thya, une jeune patricienne exilée en Aquitaine, où elle peut dissimuler ses visions et s'épanouir loin de l'influence néfaste de son frère aîné. Mais quand le père de Thya est attaqué par des mercenaires mandatés par son propre fils, la jeune fille est brutalement jetée sur les routes, sur la foi d'une intuition : elle doit à tout prix se rendre à Brog, haut lieu militaire qui a vu le triomphe de son père vingt ans auparavant.

nous plonge aussi bien dans le joyeux chaos des cités gauloises que sur les routes désertes aux pavés descellés de l'Empire : Estelle Faye nous offre une reconstitution historique de qualité, redonnant vie à une période troublée, à une ère de transition qui voit l'avènement d'un catholicisme tout puissant au détriment du panthéon romain et des croyances celtes.

Par petites touches, Estelle Faye nous montre des créatures mythiques désemparées face à la disparition progressive de leur culte et la répression sauvage dont est capable le tout jeune clergé de l'Église catholique. C'est dans ce contexte tendu que Thya s'élance sur les routes : courageuse, mais parfois trop insouciante et bornée pour son propre bien, la jeune fille peut heureusement compter sur deux partenaires de poids, l'ancien militaire Mettius  et le séduisant Enoch, un maquilleur plein de ressources.

Premier tome bien ficelé, mais de facture somme toute classique, La Voix des Oracles – Thya vous plongera dans un monde antique où la magie prend vie pour votre plus grand bonheur. Aventure, Histoire et secret vieux de vingt ans sont au programme de ce roman des plus prometteurs.

Budo, l'un des deux héros de cette histoire, est extraordinaire. Il ne dort jamais, comprend tout à une vitesse folle et peut traverser les portes qui lui sont fermées. S'il est capable de ce genre de choses tout à fait hors du commun, c'est parce que Max l'a créé tel quel. Les gens embarrassés disent que Max est un peu “différent”. Ceux qui ne se voilent pas la face disent qu'il est autiste.

Obligé d'exister dans un univers étrange où tout, ou presque, lui est hostile, coincé entre une mère qui le souhaiterait autre et un père dans le déni, persécuté par Tommy (apprenti tortionnaire émérite) Max a été quasi forcé d'inventer Budo. Pour survivre. Pour avoir au moins une personne qui le comprenne et l'aime comme il est. Alors Budo voit tout, accompagne son créateur où qu'il aille, le conseille, le soutient et l'épaule. Mais le jour où Max est enlevé, son état d'ami imaginaire le limite grandement dans l'aide qu'il peut apporter. Pourtant, lui seul sait où il est...

est sans aucun doute né d'une pure idée de génie. Et ce génie a un nom: . Ce dernier traite avec talent, finesse et humour le délicat sujet de l'autisme, mais pas que ! Car, ne vous y trompez pas, ce livre n'a rien d'un traité misérabiliste sur la maladie mentale. Nous parlons ici surtout d'amitié, de combat intérieur, de difficulté pour chacun à trouver sa place ou se définir. Et ce n'est jamais prévisible, lourdingue ou moraliste. Bien au contraire: voilà une histoire folle, traitée avec ingéniosité, malice et originalité.

C'est déconcertant d'intelligence et de créativité! Attendez-vous, jeunes lecteurs, à être totalement surpris, désarçonnés et embarqués dans une réalité tellement plus attractive que la nôtre... Et si vous n'avez jamais eu d'ami imaginaire, Budo en deviendra très probablement un pour vous. Le meilleur même.

Dans un monde post-apocalyptique, la seule solution pour l'homme est de se réfugier dans l'immense cité de Babel – une monstrueuse ville verticale - pour fuir le Grand Nuage toxique qui a dévasté toute vie sur terre. Mille ans plus tard, l'aventure reprend …

Liram, un jeune Aérien, voit le jour de son anniversaire où tout devait être une fête pour lui, se transformer en véritable cauchemar. Il assiste devant ses yeux à l'assassinat de ses parents et échappe de peu à la mort. Sa seule chance réside dans la fuite, oui, mais vers où ? Un ami de son père va lui confier le chemin, un vieil escalier descendant vers les étages inférieurs, vers les profondeurs inconnues de la monstrueuse cité de Babel et vers un destin dont il ignore encore tout. Dans les étages inférieurs, Maïan, une enfant du monde des chauves découvre ses fascinantes aptitudes, et va bientôt s'apercevoir qu'elle n'est pas la seule à posséder un étrange tatouage …

Proche du roman d'anticipation, Carina Rozenfeld nous entraîne une nouvelle fois par une écriture efficace, vive et sensible dans une aventure dont il est difficile de lâcher prise. Elle réussit le pari de nous faire voyager dans cette étrange mégalopole qu'est devenu Babel, la cité où l'homme s'est réfugié pour survivre à un monde qu'il a empoisonné. Certains habitants conservent également les stigmates de ses erreurs passées, ayant entraînées la disparition de toute vie sur terre. Liram va plonger dans les tréfonds de Babel comme pour effectuer un voyage initiatique vers les abîmes de nos cauchemars les plus extrêmes. Un lieu qui portera peut-être le fruit d'une nouvelle chance, qui sait ?

pourrait se révéler prophétique si nous continuons à nous conduire de la sorte avec cette petite planète bleue qui nous accueille. Une plongée visionnaire dans le monde de Babel !

«Je ne suis pas l'auteur du . J'en ai découvert le manuscrit, soigneusement dissimulé au creux dune jambe de bois. Ce récit extraordinaire y dormait depuis plus d'un siècle, attendant de révéler tous ses mystères.»

C'est par ces mots que nous accueille F.E. Higgins, l'auteur du Livre Noir des Secrets

Dans l'Angleterre victorienne, Ludlow Finch est un jeune pickpocket de la City, quartier mal famé de Londres. Il échappe de peu à un destin funeste le jour où ses parents décident de lui arracher et de vendre ses dents. Le garçon réussit à s'enfuir, à l'arrière d'une calèche. Celle-ci le mène à un petit village, Pagus Parvus. Perché au sommet d'une colline, il y fait toujours froid et les nuages ne se déchirent jamais.
Transi de faim et de froid, il rencontre alors un homme étrange au regard pénétrant. Joe Zabbidou le fait entrer chez lui et le nourrit. Il semble à Ludlow que l'homme le perce à jour et devine qu'il est quelque peu malhonnête.
« Je suis Zoe Zabbidou, prêteur sur gage et gardien du Livre des Secrets, veux-tu travailler pour moi ? » C'est le début d'une nouvelle vie pour Ludlow. Un toit et de la nourriture tous les jours, plus obligé de voler pour survivre.
M. Zabbidou est un préteur sur gage différent de ceux que Luldow connaissait. Il accepte tout objet et paye toujours un prix supérieur aux villageois. Car les pagus-parvusiens mènent une vie bien difficile. Ils sont tous victime d'un seul et même homme : Jérémiah Ratchett. L'homme, un riche bourgeois, possède presque tout le village et exige un loyer démesuré pour tenir sous sa coupe les habitants.
Mais le principal travail de Joe Zabbidou a lieu la nuit. Plus que des objets, c'est leurs secrets qu'il achète aux villageois. Ludlow voit défiler presque tout le village, qui confie ses secrets à l'homme étrange.
Le travail du garçon est d'écrire ces secrets dans un livre noir, le Livre noir des secrets...

Des personnages attachants, à mi-chemin entre Dickens et Tim Burton, une histoire de confessions, et un méchant à bouter hors du livre, que demander de mieux ? Passionnant et très bien écrit, Le Livre noir des Secrets est à lire absolument !