Lecteurs autant qu'éditeur se familiarisent chaque jour un peu plus avec un avenir numérique, et les ventes, confirmées par les statistiques de l'Association of American Publishers, qui auraient augmenté de 73 % en octobre, en regard de l'an passé, semblent plus confortées dans une optique de croissance que celle du papier, qui aurait diminué de 23 %.
Et après tout, c'est presque un pléonasme, les enfants sont bien plus impliqués dans le monde technologique et pour certains éditeurs, il s'en trouve sûrement pour apprécier bien plus la lecture d'un livre sur un écran d'ordinateur que sur un livre papier.
Voilà pourquoi on avance à grands pas dans le domaine jeunesse, que ce soit outre-Atlantique, ou même en France avec l'offre récente de Fnac/Cyberlibris. Pour tous, c'est un nouveau moyen, qui répond à la demande du marché et qui procurera un nouvel apport financier, tout en économisant sur d'autres éléments, comme la coûteuse impression ou la distribution des livres. Bien évidemment, d'autres coûts s'y substitueront, mais pour l'heure, on vise l'avenir.
Explorer le secteur, encore
De même, les campagnes promotionnelles sont un peu plus simples à pratiquer : on propose un extrait à télécharger ou alors à lire en ligne et voilà que tout se simplifie grandement. Avec même quelques DRM, on peut se prémunir contre le piratage desdits extraits. « Nous ne pouvons pas ignorer que les enfants passent plus de temps sur Internet — nous devons utiliser le net pour leur faire savoir qu'il s'y trouve beaucoup de contenu », explique Chip Flaherty, de Walden Media.
L'interaction avec les livres devient également une course vers une autre forme de littérature. Nous avions pu découvrir le phénomène Cathy's Book, mais d'autres comme 39 Clues ont fait leur apparition, mais reste que des études tendent à montrer que l'on apprend moins devant un écran à lire un livre électronique.
Moins d'attention, moins d'imaginaire ?
« Nous devrions nous montrer attentifs à ce que les médias électroniques ne se substituent pas aux formats papier », commente Kathy Hirsh-Pasek, professeur de psychologie à l'Université de Temple. Fixer l'écran pourrait nuire à l'imaginaire ? En tout cas, estime-t-elle, cela pose problème en ce qu'ils n'explorent pas un imaginaire de la même manière.
Pourtant, les éditeurs estiment que ces procédés attirent l'attention sur des ouvrages qui n'en auraient pas recueilli. Et si pour l'heure, l'éditeur Houghton Mifflin voit que ce secteur représente 1 % de son chiffre, il pourrait facilement monter à 10 % d'ici à cinq ans.