Rebelle Editions

L’association Shakespeare & Company organise son festival littéraire. Installé square René Viviani, près de la librairie de l’association, il proposera quatre jours de rencontres gratuites autour du thème de l’autobiographie, avec trente invités de premier plan, parmi lesquels Paul Auster et sa compagne Siri Hustvedt, Jeannette Winterson, Rachel Cusk, Amélie Nothomb ou Alain de Botton.

De nombreuses conférences en anglais, en français, ou bilingues sont prévues. Ainsi, jeudi 12 juin, à 14 heures, le critique Blake Morrison évoquera « l’écriture autobiographique et la mémoire des êtres » en anglais. Le lendemain, à 13 heures, Rachel Cusk (Airlington Park, éd. de l’Olivier) abordera « la mémoire et la liberté » en anglais après une lecture en français. Enfin, le Suisse Alain de Botton, ancien étudiant de Cambridge, analysera vendredi un sujet crucial : « réussir ou rater sa vie » durant une conférence bilingue. Vous pouvez retrouver l’ensemble du programme sur le site de l’association.

Une manifestation qui a déjà acquis ses lettres de noblesse :

Pour son inauguration en 2003, le festival littéraire Shakespeare & Company a célébré l'histoire de la librairie et sa vitalité actuelle. Le succès de cette première édition a motivé la création de « FestivalandCo » qui promeut un festival littéraire biennal, mettant à chaque édition l'accent sur un genre littéraire different.

La 3e édition de FestivalandCo célèbre les « Histoires vraies ; en explorant mémoires et biographies » à travers des lectures, des tables rondes et séances de dédicace d’auteurs. Tous ces événements gratuits se dérouleront sous le chapiteau installé dans le square parisien René Viviani, mitoyen à la librairie Shakespeare & Company qui organise l’événement.

Festival littéraire singulier et intime au cœur de Paris, FestivalandCo perpétue la longue tradition de la librairie indépendante Shakespeare & Company dans sa promotion de la vie littéraire anglophone et française. Trente écrivains de renommée internationale se réunissent pour explorer ces vastes genres littéraires dans le square René Viviani.

Un peu d’histoire :

Depuis le premier jour où George Whitman a ouvert les portes de Shakespeare & Company, il accueille de jeunes écrivains venus du monde entier. George leur offre un lit dans sa bibliothèque et, en échange, exige trois choses de ceux qu'il appelle affectueusement les tumbleweeds : aider à ouvrir et à fermer la boutique, lire un livre par jour, et écrire l'histoire de leur vie sur une page A4.

Cinquante-sept années plus tard, ces histoires émouvantes, drôles et éclectiques racontant les destinées de milliers de personnes ayant trouvé refuge entre ses étagères de livres sont maintenant en train d'envahir l'appartement de George. Écrasés sous son lit, empilés au-dessus du frigidaire, débordant des tiroirs et perpétuellement repêchés et retriés par George, ces innombrables fragments autobiographiques ont maintenant acquis une sorte de vie à part entière - vie qui ne cesse de croître et de s'enrichir avec chaque nouvel écrivain venant séjourner à Shakespeare & Company.

Naissance et projets de cette édition 2008 :

Pendant l'édition 2006 du festival, Ian Jack souligna la popularité croissante du genre des mémoires et suggéra le titre de la manifestation de cette année : Real Lives: Exploring Memoirs and Biography ( « Histoires vraies : en explorant Mémoires et Biographies » ). Ce thème a paru d'emblée aux organisateurs comme un sujet idéal, et qui reflétait parfaitement l'esprit de la librairie.

 Les participants liront des extraits de leurs œuvres, et aborderont de nombreuses questions liées entre autres aux thèmes de la véracité et de la subjectivité. Comment un écrivain formule-t-il ce qu'il considère être la vérité d'une personne réelle ? Comment recréer le passé de manière à la fois originale et juste ? Pourquoi les biographies et les mémoires ont-ils un tel succès aujourd'hui ? Quels plaisirs particuliers y trouve-t-on ? Et pourquoi certains auteurs sentent-ils qu'ils peuvent être plus honnêtes avec eux-mêmes, plus « vrais », en produisant de la fiction plutôt qu'en écrivant leurs mémoires ?

FestivalandCo (« Shakespeare & Company Literary Festival Association ») est une Association à but non lucratif (loi 1901).

Un livre plutôt curieux vient de paraître ces jours-ci aux éditions Ramsay : François Mitterrand 2008, il revient… Un livre dont l’une des caractéristiques majeures est de donner la parole à un président défunt pour qu’il puisse commenter cette première année passée sous la présidence de Nicolas Sarkozy.

Ce qui cristallise l’attention des médias, c’est que ce livre est finalement paru de façon anonyme. Et pourtant, ce subterfuge n’était pas forcément nécessaire pour doper les ventes dudit livre. Il faut en effet lui reconnaître une certaine valeur. Caustique, mordant à souhait, notre François Mitterrand s’en prend à la gauche comme à la droite.

Toutefois, ce qui retient son attention, c’est notre président actuel…Jamais nommé, seuls quelques indices nous mettent sur la piste : son inculture, sa vulgarité suffisent à le qualifier. « Le régime actuel : le mariage de l'amateurisme et du terrorisme unis par les vieilles ficelles gaullistes », écrit le porte-plume d'outre-tombe, qui n’oublie pas non plus de s’en prendre aux journalistes…

Un auteur anonyme à la plume virulente :

Ce personnage énigmatique croque ce théâtre d'ombres et ses vaines pantomimes qui évoluent dans le milieu politique actuel. Il arrive que les voix des forces de l'esprit soient limpides. Enfin, quant au caractère énigmatique de la plume, certains ont tout de même quelques pistes…

Souvenez-vous. En 2007, apparaît sur internet un blog anonyme tenu par un certain « Mitterrand 2007 ». Aujourd’hui disparu, le blog renaît de ses cendres et se fait livre. Voilà tout. Et ce personnage a même donné une interview exclusive au quotidien gratuit Métro. Je vous invite à la lire, car il faut bien avouer qu’elle vaut le détour ! Notre personnage y apparaît sous un jour des plus curieux…

En ce moment, tout le monde est sur les traces de ce mystérieux blogueur. 20minutes y est allé de sa petite enquête tandis qu'hier soir sur Canal +, Michel Denisot dans Le grand journal rendait compte de cette publication.

Mais qu’en dit Jacques Chirac ?

Figurez-vous qu’en plus d’un livre qui donne la parole à François Mitterrand, un second vient faire parler notre précédent président…On ne sait plus où donner de la tête finalement ! Seul après l'Elysée, de Guillaume Leuwen est étiqueté "roman". Mais un roman un peu particulier tout de même, puisqu’il s’agit, dans les faits, d’un journal fictif tenu par Jacques Chirac…

Cette fois-ci, le personnage, tout authentique qu'il soit dans sa mélancolie, n'a de Chirac que le nom. «Observateur attentif du monde politique», précise la quatrième de couverture de l'ouvrage, l'auteur n'en connaît apparemment pas les acteurs dans ce qu'ils ont d'intime.

Un Jacques Chirac fictif chronique une époque bien réelle :

Ce journal imaginaire de Jacques Chirac court de juin 2007 et janvier 2008. Après la palpitation et le tumulte de douze années passées à la tête de l’État, l’ancien président découvre une nouvelle vie. Il voyage, observe, note, se souvient. Passent les figures du général de Gaulle, de Georges Pompidou, de Valéry Giscard d’Estaing, de François Mitterrand, de Nicolas Sarkozy et de bien d’autres.

Au soir de son parcours politique, avec sincérité et lucidité, l’ancien président, soudain libéré, croque, conseille, se risque à quelques aveux, fait entendre le son d’une voix qu’on ne lui connaissait pas.

Alors si vous ne supportez plus d’entendre parler du nouveau président à la télévision, à la radio, sur internet, je vous invite vivement à renouer le dialogue avec ses prédécesseurs au travers de ces deux livres…
François Mitterrand 2008, il revient… est paru aux éditions Ramsay (272 pages 17 €)

Seul après l'Elysée, de Guillaume Leuwen est paru au Mercure de France (14 €)

Enflammez l’imagination de vos enfants en inventant des histoires avec eux, explique un auteur. Les parents devraient écrire et imaginer des histoires avant le coucher avec leurs enfants au lieu de lire des livres ou de jouer un enregistrement d’autres adultes lisant un conte populaire, explique un auteur renommé.

Encourager l’enfant à développer une intrigue est un moyen très fin de découvrir leur condition mentale. « S’ils demandent à un personnage de faire quelque chose de très violent par exemple, cela vous donne l’opportunité de savoir s’ils sont perturbés à propos de quelque chose ou s’ils emmagasinent une profonde colère », explique Ronny M Cole.

« Lire un livre est très bien, mais reste simple. Les parents peuvent faire plus que donner à leurs enfants des histoires déjà faites. Nous pouvons utiliser les histoires d’avant coucher pour rendre nos enfants plus heureux et plus productif. Créer des histoires transforme l’heure du coucher en une réelle activité parent-enfant. »

Raconter des histoires

Une histoire d’avant coucher bien racontée, créée de toutes pièces peut aider les enfants à admettre les émotions qu’ils ont ressenties durant la journée et leur rappeler les pensées les plus heureuses qu’ils ont eu, détaille-t-il. « Imaginer des histoires sera également un héritage laissé à nos enfants. » Cole qui estime à peu près à 3000 le nombre d’histoires racontées à ses enfants, avait commencé à imaginer des contes alors que ses enfants lui demandaient une histoire et qu’il n’y avait pas de livre à proximité.

La plupart des livres pour enfant ont pris vie du fait que des parents l’ont raconté à leurs enfants. Watership Down, le premier et plus populaire roman de Richard Adams, était basé sur une collection d’histoires qu’il avait raconté à ses jeunes enfants lors d’un voyage à la campagne. Le livre, qui fut rejeté par 13 éditeurs, est le roman le plus vendu à ce jour des éditions Penguin et fut adapté en dessin animé et séries télévisées.

La sanction de l'histoire avant le dodo

L’année dernière, Ed Balls, Secrétaire d'État à l’enfance répondait que seul un enfant sur 10 en Grande-Bretagne avait le droit à une histoire avant d’aller dormir alors que 10 min de lecture pour chaque enfant s’avèrent aussi importantes qu’une bonne alimentation et une hygiène de vie saine. Mettant en avant des statistiques, il affirme que le niveau de lecture des enfants anglais avait chuté en comparaison avec les autres pays. Il expliquait aux parents que la lecture d’avant coucher devrait être une routine autant que de « se laver les dents, ou prendre une douche. »

Cole toutefois entrevoit des bénéfices à encore plus long terme si les parents et les enfants imaginent leurs propres histoires. « Un gros avantage pour les parents de devenir créatif, c’est que cela les aidera dans leur vie professionnelle », déclare-t-il. « Plus vous travaillez votre créativité, plus vous serez créatif et ces effets s’en ressentiront dans tout ce que vous faites. De nouvelles idées vont surgir dans votre tête constamment. »

« S’assurer que son enfant est activement impliqué dans le processus de création à la fois des personnages et de l’histoire apprend la logique, la créativité et une capacité à réfléchir vite, ainsi que l’habitude de prendre des décisions. »

Ce qui reste quand on a tout oublié

Cole atteste que quelques-uns des meilleurs souvenirs qu’a sa famille proviennent de ces histoires d’avant coucher qu’ils ont partagé. « Nous avons passé des centaines d’heures ensemble, à seulement communiquer. Ce n’était pas la télé, ce n’était pas un jeu de société, et ce n’était pas les idées ou pensées de quelqu'un d’autre dans un livre », continue-t-il. « C’était réellement notre moment. Dans un monde où la pression nous submerge de tous côtés, nous nous blottissions les uns contre les autres et riions à inventer des univers où les problèmes étaient résolus par des supers héros stupides de notre imagination. Nous avons forcé notre imagination, notre capacité de réflexion et y sommes arrivés ensemble. Nous avons appris et beaucoup ri. »

L'apparition d'internet a modifié grandement la donne dans la littérature et dans le rapport des auteurs à l'écriture. Quatre personnages des lettres étaient venus en témoigner, en la personne de Laurent Terry, Xavier Malbreil, Henry Loevenbruck et... William Gibson. Si on ne présentera plus le maître du cyberpunk, les trois autres n'en ont pas moins eu leur mot à dire.

Coutumier de l'introduction d'élément high tec dans ses livres, Henry présentait justement Le Rasoir D'ockham, qu'il a voulu « débarrassé de tout élément technologique, ce qui représentait un défi pour un thriller. Aujourd'hui, dans n'importe quel livre écrit voilà une vingtaine d'années, le moindre téléphone portable foutrait en l'air toute l'intrigue. L'introduction de la high tec dans la littérature a complètement changé la donne, c'est évident, et particulièrement dans le domaine du thriller. »

Pour Xavier, qui travaille bien plus dans la recherche de forme et de style, alternant entre la mise en ligne et l'édition papier, ce qui prime « c'est l'émotion qui se dégage d'un texte. Le support [m'] importe peu en fait. » D'ailleurs, tout ne mérite pas d'être publié sur papier selon lui, même si certains sites offrent des éléments très intéressants. Et Gibson de préciser que « les arbres ne méritent en effet pas de mourir pour la publication de certains livres... »

Du blog numérique au livre papier

Quant à Laurent, qui présentait Manipulé, son cas est « à part ». Il a été hier récompensé par le prix des blogauteurs, faisant de son livre une véritable création évoluant au fil des commentaires, tant des lecteurs que de Plon qui est devenu son éditeur. « Sur mon blog, je discutais sans cesse avec d'autres internautes qui partageaient mon espace de création et m'épaulaient de leurs conseils. » Un élément primordial pour Henry également : « L'internet n'est pas ce que ces sociologues décrépis ont décrit, comme un espace d'isolement. Au contraire, les gens se rencontrent sur internet et franchissent ensuite le pas dans la vie réelle. Internet est devenu un élément d'échange et de rupture dans la solitude, qui permet de prendre contact avec les autres. »

Pour M. Gibson, qui vécut dans un village minuscule du sud des États-Unis, et qui aurait adoré qu'internet et les blogs existassent à cette époque de sa vie, la relation au net est privilégiée. « Quand un de mes livres sort, je tape sur Google pour voir les réactions des internautes. Elles sont bonnes ou mauvaises, mais elles sont là. Et ce retour est passionnant, rendant compte de la diversité des lectures possibles d'un livre. » Lui qui croyait auparavant à la mystique de l'auteur seul chez lui, qui n'a de contact qu'avec son éditeur, il est entré de plain-pied dans le monde du net. « Mais je ne voulais pas avoir internet chez moi, tant que les enfants et les chiens ne pourraient pas envoyer d'email. » Presque un pied de nez, pour celui qui a quasiment conçu la toile et le réseau dans ses livres...

L'appui et le soutien des lecteurs sur la toile  

« C'est exactement ça, appuie Laurent. Les lecteurs témoignent et sont même intervenus dans le processus de création pour mon livre. On est demandeur de ce genre de comportement. » Et Henry de renchérir : « On en devient presque le lecteur de ses lecteurs, quand on scrute leurs commentaires, leurs avis, leurs impressions. Cela fait partie de notre vie, désormais. »

Mais alors, le piratage de livres ? « Cela ne touche pas encore trop profondément la vie éditoriale dans l'industrie du livre, intervient Gibson. Mais le piratage est en quelque sorte un impôt sur la célébrité. Les éditeurs vont devoir de toute façon trouver de nouveaux modèles économiques pour continuer. » Pour Henry, « dans tous les cas, oui, c'est certain, le net et la high tec ont changé la vie, tant dans nos créations que dans notre rapport au public et aux lecteurs. Et c'est réellement ce qui compte le plus : les lecteurs et ce qu'ils nous renvoient. »

Longue vie à la communication, tous supports confondus, donc...