Claude Suire

C’est un livre comme on les aime. Une situation de départ qui pose d’emblée une atmosphère mystérieuse qui va nous poursuivre jusqu’à son terme. Une histoire intelligente et qui pourrait tout à fait être véridique. Le narrateur, Brodeck, rapporte les activités et la vie de son petit village perdu au fin fond des montagnes après la Seconde Guerre mondiale. Tout y semble dissimulé au point que l’on se sent un peu perdu et oppressé… quand l’histoire au juste s’est-elle passée exactement? Quel est ce pays étrange où vivent ces âmes torturées ? Qu’est-il vraiment arrivé?

Tout commence par les premiers mots de Brodeck: simples. L’arrivée d’un étranger dans le village ainsi que la réminiscence de secrets ardemment enfouis vont perturber la tranquillité dans laquelle chacun s’était confortablement installé. Il est évident que ces villageois ont quelque chose à se reprocher. La suite, logique: des évènements malheureux et cruels s’enchaînent avec pour principal témoin Brodeck qui ne comprend pas et s’étonne des faits et gestes de ses voisins. Jusqu’où peuvent-ils aller ? Qu’impliquent ces secrets jalousement gardés? Brodeck est chargé, bien malgré lui, de raconter, au nom du village entier, ce qui s’est réellement passé. Bientôt son rapport va prendre une toute autre tournure qui va révéler la vraie face de certains habitants et plus largement des vérités sur la condition humaine.

Philippe Claudel a une façon bien à lui de nous transporter dans son univers. Rapporter et critiquer sa fiction est d’ailleurs particulièrement délicat… toutes les questions qui nous assaillent s’expliquent vraiment à la toute dernière fin, à tel point qu’il est même difficile d’évoquer certains passages évocateurs, de peur d’en dire trop. Seulement, la construction de la chronologie est un modèle du genre. On en retient, dans les propos de Brodeck, des passages entiers sur sa vie précédente les terribles évènements et ses expériences qui semblent d’un prime abord n’avoir rien à voir avec ces querelles villageoises. Et, si tout s’expliquait et avait justement un rapport avec Brodeck? Chacun est juge.

Cette atmosphère d’après-guerre n’est pas nouvelle dans la littérature. Tant de romans ou d’histoires vraiment passionnantes existent déjà. Cependant, l’auteur réussit ici à apporter des écrits novateurs. Il étudie les choix et les actes de tout un village avant, au cours et au lendemain de la guerre, et les implications qu’elles auront sur tout à chacun. Les sentiments humains sont finement décortiqués et révèlent la faiblesse de ceux qui étaient forts hier. Des actions complètement illogiques sont ici rapportées et révèlent la bêtise humaine. Par exemple, on essaie de faire partir une personne en l’amenant à souffrir la noyade de son cheval aimé, pourtant seul réel moyen de quitter ces lieux rapidement. Pas une seule fois, les habitants ne se rendront compte de ce paradoxe, parmi tant d’autres, tellement leur haine et leur sentiment de culpabilité les tenaillent.

Ce qui transparaît par ailleurs dans ce roman, c’est l’espoir. L’idée que tout n’est pas forcément noir, que la fatalité n’est pas forcément de mise… Au fur et à mesure des pages, on rentre peu à peu dans un monde de fantômes, d’injustices criantes, d’évènements inhumains, de crimes plus horribles les uns que les autres. Pourtant, Brodeck ne se réfugie pas une seule fois dans la haine et le ressentiment. L’auteur livre ici un hymne à la tolérance, à la compréhension et au pardon. On se sent pourtant révolté dans la lecture et on ne peut qu’admirer le stoïcisme et la force d’esprit du narrateur. Vraiment un livre à découvrir absolument, superbement écrit et qui donne à réfléchir.

La bibliothèque rose aura probablement constitué une base dans l'apprentissage de la lecture pour nombre d'enfants, devenus pour certains parents aujourd'hui. Et parmi les titres qui firent sa gloire, on ne saurait oublier celle d'Enid Blyton, qui publia dès les années 40 Le Club des Cinq, quatre jeunes détectives et leur chien. On compte environ une vingtaine de romans tirés de cette manne. Et par la suite, c'est Claude Voilier qui reprit et écrivit en français la suite, sans jamais rencontrer le succès de la série amorcée par l'Anglais Enid.

Eh bien de toute façon, c'est fini puisque le Club des Cinq va subir un méchant ravalement pour devenir une série de dessins animés, en 26 épisodes, sous l'égide de Disney. Mais qui annonce également une nouvelle vague d'aventures pour nos héros.

Autant s'attendre à ce que les stratagèmes mis au point par les ados, qui avec une pelote de laine et un canif auraient renvoyé McGyver au rang de papi la tremblote, ne soient plus les mêmes. Non. On risque de voir apparaître des iPhone, des iPod et autres iDioties très modernes. Et en guise d'enlèvement déjoué in extremis, ça plongera plutôt dans la découverte d'une usine pirate de DVD...

  Quoi qu'on en dise, Disney jure ses grands dieux que la série restera très fidèle à l'esprit de Blyton, bien que diffusée sur Disney Channel. Steve Aranguren, de la chaîne explique d'ailleurs qu'ils « souhaitaient transférer le goût de l'aventure des Cinq dans les livres originaux, mais pour un public moderne de fans. Toutefois, nous avions besoin de leur prêter un aspect contemporain ». Contemporain, content pour rien ou comptant pour rien, le spectateur jugera.

« Les nouveaux personnages sont des enfants intelligents qui aiment en découdre [...] sont vigilants, engagés et ont l'amour du mystère, poursuit Laura Clunie, la productrice. Mais ils sont évidemment friands de technologie moderne, comme les iPod, les PC et les portables. En ce sens, ils correspondent à ce que les enfants d'aujourd'hui aiment faire de leur temps libre. »

Ou la querelle des Anciens et des Modernes ?

Tout n'est pourtant pas aussi rose que la bibliothèque d'où l'on tirera ces héros d'antan. Vivienne Endecott, membre de la société Enid Blyton reste méfiante. « Je ne vois vraiment pas comment vous pouvez sortir le Club des Cinq de leur époque, qui est l'Angleterre des années 40. N'importe qui peut écrire des histoires sur quatre enfants et leur chien, mais ma préoccupation est surtout de savoir comment les enfants d'aujourd'hui regarderont cette série, et ce qu'ils penseront de tous ces gadgets et du multiculturalisme. »

 Et d'ajouter le coup de grâce : « J'ai un ami dont le fils pense que Robin des Bois est un renard, parce qu'il l'a vu dans un dessin animé de Disney. »

  Et Alice une toxicomane parce qu'elle mange des champignons ?

Pour ce qui est de la France, car nous ne serons donc pas épargnés, la diffusion devrait se faire dans un premier temps sur France 3 pour quelques épisodes, durant les vacances de Pâques, avant un lancement durant les grandes vacances. La diffusion sur Disney Channel n'est, elle, prévue que pour 2009, nous a confirmé Hachette, l'éditeur de la série dans la bibliothèque rose...

Christophe Cuviller prendra les fonctions de Denis Olivennes à la tête de la Fnac, suite au départ pour le Nouvel Observateur de l'intéressé. Ayant choisi de « se consacrer à de nouvelles fonctions hors du groupe PPR », il prendra les fonctions de Directeur général délégué tout près de Claude Pedriel, le PDG.

Entre 2000 et 2005, Denis la malice a dirigé la Fnac, et son successeur aura pour objectif de la faire croître « à l'international, sur internet, à la périphérie des villes et sur les nouveaux services ». L'enseigne culturelle avait justement fait parler d'elle au cours d'un vrai-faux échange de points de vue pour une possible implantation à Londres.

M. Cuviller était auparavant directeur de Conforama, autre possession du Groupe PPR, qui avait accusé quelque peu le coup, lors du bilan financier de la firme.

Or M. Olivennes est également investi d'un rôle gouvernemental, dans ce que l'on nomme la Mission Olivennes, chargée de contrecarrer le piratage d'oeuvres sur internet. Bientôt en partenariat avec Bruno Patino, main dans la main, qui travaille pour sa part à la Mission livre ?

Les villes anglaise de Liverpool et norvégienne de Stavanger ont été désignées par la Commission européenne pour être les deux Capitales européennes de la culture en 2008.

Après Lille en 2004, une ville française sera de nouveau désignée comme Capitale européenne de la culture en 2013 ; une ville slovaque partagera ce titre cette même année.

Quatre villes françaises sont encore en lice pour décrocher le titre de candidate de capitale européenne de la culture : Bordeaux, Lyon, Marseille et Toulouse. Les 18 et 19 décembre 2007, suite aux auditions devant un jury composé de dix membres, choisis en partie par le Conseil européen et en partie par le ministère français de la Culture, quatre villes ont été éliminées : Saint-Etienne, Nice, Strasbourg et Amiens.

Bordeaux, maintenant classé au patrimoine mondial de l’UNESCO a toutes ses chances pour devenir capitale européenne de la culture. Du moins le maire actuel de la ville, Alain Juppé y croit. Témoin de cette volonté, la ville a mis en ligne un site de soutien à sa candidature. On y retrouve une série d’arguments en faveur de son élection.

Une ville héritière d'un riche passé mais ouverte sur l'avenir

Après les éliminations de décembre 2007, Alain Juppé s’est montré confiant et porteur d’espoir : « C'est une très bonne nouvelle pour Bordeaux. Le passage victorieux de cette première étape est la reconnaissance du foisonnement culturel de Bordeaux, de son agglomération et de sa région et de la capacité des acteurs culturels à se mobiliser autour d'un projet commun. Beaucoup reste cependant à faire avant le choix final.»

Autre argument de poids, Bordeaux a l'appui de Bilbao et San Sebastián. Elle se présente ainsi comme une ville ouverte. Bordeaux a vu Montaigne, Montesquieu grandir et exercer leur esprit auprès de cette ville. Au XVIII° siècle, c’était le deuxième port du monde et la rivale de Gênes, Lisbonne, Amsterdam ou Liverpool.

Dans l'attente du 1er janvier 2009

La décision finale sera rendue au plus tard le 1er janvier 2009. Bordeaux a subi une profonde mutation ces dernières années, notamment avec le tramway qui a changé le centre-ville. Toutefois, Lyon, Marseille ou encore Toulouse sont des candidats aussi sérieux. Et Jean-Claude Gaudin, actuel maire de Marseille, de dire qu’ « en 2013, Marseille sera capitale européenne de la culture, j'en prends le pari au nom de tous les Marseillais ». Le défi est lancé.

Rendez-vous est pris dans neuf mois pour les résultats. Ce sera ensuite le Conseil de l'Union européenne qui désignera officiellement la ville française Capitale européenne de la culture 2013.

La commission Attali proposait notamment une possible notation des professeurs par leurs élèves. Cela se trouvait inscrit dans la propostion 5 du rapport : « l’évaluation des professeurs doit aussi reposer sur une évaluation de leur pédagogie par leurs élèves. » Valérie Pécresse tenait à instaurer ce système dans les universités françaises. Rappelons qu’un test se fait déjà sur le campus de Bordeaux.

Ce rapport Attali fait décidément de nombreuses vagues en France. On en finirait par oublier qu’il ne s’agit là que d’un rapport et non d’une série de lois. Les taxis, après avoir manifesté plusieurs jours leur mécontentement de voir leur profession déréglementée ont obtenu gain de cause…mais contre qui ou quoi au juste ? M. Attali ? Un rapport ? Le gouvernement ?

Un site démagogique ?

Et voilà que débarque Note2be.com, une petite équipe qui a le don de rebondir sur la plus chaude des actualités et de créer un site sensé répondre aux attentes de milliers d’élèves. La lecture de la page de présentation du site ne peut laisser de marbre… On va de propos démagogiques en lieux communs. Ce site serait une façon de rétablir l’équilibre des pouvoirs en quelque sorte entre élèves et enseignants.

Notetobe.com recense les établissements scolaires français et propose aux élèves d’y évaluer leurs enseignants selon 6 critères.
- L’intérêt,
- la clarté,
- la disponibilité,
- l’équité des notes,
- l’autorité
- la motivation.

Pour un équilibre des pouvoirs ?

Il faudrait tout de même inviter les concepteurs de ce site à faire un tour dans quelques beaux établissements de notre pays pour qu’ils se rendent compte par eux-mêmes qu’il est loin le temps où les élèves pouvaient avoir le sentiment de ne pas être écoutés, de ne jamais pouvoir dire ce qu’ils pensent.

On arrive plutôt dans une situation inverse maintenant avec des enseignants qui aimeraient être écoutés…par leurs classes ! Enfin je vous invite à faire un tour sur cette page de présentation, elle en vaut le détour. Les webmasters vantent l’existence de leur site comme un élément qui va permettre de faire avancer notre système scolaire en déroute…

Leur objectif s’inscrit « dans une démarche constructive et porte l’ambition de devenir un outil au service de l’école ». On peut tout de même lire comme slogan sur la page d’accueil un propos des plus démagogiques : « Prends le pouvoir note tes profs ! »

Les réactions se multiplient

Mais ne vous inquiétez pas, les réactions sont déjà nomtreuses face à l’ouverture de ce site avec la création de Contrenote2be, un "blog de lutte contre note2be.com" où chacun peut venir apporter son témoignage, sa position par rapport à l’arrivée de ce nouveau site, élèves comme professeurs.

De même, les syndicats des enseignants dénoncent unanimement l’apparition de ce site sur le web. Deux syndicats ont ainsi saisi la CNIL pour protester contre la «dénonciation publique» pratiquée selon eux sur le site note2be, qui note les enseignants.

A noter qu’actuellement le site doit faire face à une trop forte demande de connexions, ce qui engendre une saturation quasi constante de leur serveur. Cela fait sans doute suite à la médiatisation de ce site, notamment par France Info ce jeudi matin.

Nous apprenons à l'instant que la décision concernant la publication de livre d'Anne Bitton sera rendue par le juge des référés du tribunal de grande instance de Paris, ce vendredi prochain à 9h30.

Cette décision statuera sur le sort du livre scandale, dont Cécilia Sarkozy a réclamé hier l'interdiction.

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Alors, c'est définitif, on n'en saura rien ? Le livre d'entretien de Cécilia Sarkozy, mené avec les journalistes Yves Derai (Est Républicain) et Valérie Toranian (Elle) longtemps frappé d'un sceau de mystère plus opaque qu'un smog londonien est pourtant sorti...

Même l'éditeur est resté mystérieux, quoique l'on ait senti Fayard. Claude Durant avait déclaré en décembre à nos confrères du Figaro : « Il n'y a pas de livre de Cécilia Sarkozy au programme. »

Et pourtant, Ruptures (Éditions du moment) est bel et bien là, du moins sera là demain. Acerbe ou lucide, l'ex-première dame de France règle ses comptes (on n'oserait dire au karcher). « Nicolas est un sauteur […] Un homme qui n'aime personne, pas même ses enfants […] Il a un côté ridicule, il n'est pas digne, il ne fait pas Président de la République, il a un réel problème de comportement », extrait livré par le Nouvel Obs. Mais bien entouré au moins ? « Son entourage ? Une bande malfaisante […] de jeunes mecs qui se sont retrouvés gonflés de pouvoir et qui se sont pris pour les princes de Paris ».

Ou encore, dans un autre livre : « Il a un côté ridicule. Il n’est pas digne. Nicolas, il ne fait pas Président de la République, il a un réel problème de comportement. » (Cécilia, de Anna Bitton, chez Flammarion, sortie le 11 janvier). On peut y lire les velléités du président, et son sens de la négociation : « Si elle [Cécilia] veut revenir, il faut qu’elle fasse vite. La liste est longue de celles qui aimeraient prendre sa place. Je peux avoir n’importe quelle femme. » Paroles qui font suite à la relation de Cécilia avec l'homme d'affaires Richard Attias.

Et de fait, le livre d'Anne Bitton entretient une autre polémique, plus judiciaire cette fois. « Cécilia Sarkozy a mandaté ses avocats afin d'engager toute procédure nécessaire à la protection de ses droits eu égard aux propos qui lui sont prêtés dans les extraits du livre de Mme Anna Bitton, à paraître aux éditions Flammarion, et reproduits dans différents magazines ». Et Anne Bitton de tomber des nues, « étonnée » de voir condamné un livre issu « d'une longue relation entretenue depuis des années dans le cadre de mon travail de journaliste politique ».

Roger Karoutchi, Secrétaire d'État chargé des Relations avec le Parlement s'affolerait presque : « On en est à dire qu'il n'aime pas ses enfants. Vous imaginez où on va ! Cela n'a pas de sens, il faut arrêter ça, ça dérape complètement. » Alors que selon lui, M. Sarkozy a lié « relation d'une affection considérable et d'une proximité intense ».

Nos confrères du Nouvel Obs se sont en effet offert une sorte de panaché des meilleurs extraits pris dans les différents livres publiés, ajoutant également des morceaux choisis de la biographie scandale, non autorisé en quelque sorte, Cécilia la face cachée de la première dame, par Denis Demonpion et Laurent Léger (Flammarion, sortie le 11 janvier, aussi...).

En attendant que sortent les ouvrages sur Carla Bruni, il semble que l'on ne manque prochainement pas de lectures politico-people...