L'Ange de charbon

On ne saurait que trop recommander ce matin la lecture du Canard enchaîné. Car la riposte du Volatile, qui a disposé d'une semaine pour se mûrir. « Sérieusement qui peut croire que Le Canard a confié une de ses chroniques les plus suivies à un collaborateur de Sarkozy ? », attaque Michel Gaillard, directeur de la publication, en réponse à l'une des accusations portées.

Hier déjà, le Canard nous avait livré en exclusivité quelques éléments de réponse, contestant sans détours les paroles de Karl Laske, lequel avait affirmé que « l'intégrité » de l'hebdomadaire était atteinte. Et aujourd'hui de renchérir, affirmant que les auteurs n'ont pas cherché à « dévoiler la face cachée de notre hebdomadaire, seulement à lui nuire, à le salir ». Pan sur le bec, comme dirait l'autre.

Le vrai Canard, publié au Stock, entend faire le jour et le clair sur les coulisses de la mare où le magazine satirique barbote et éclabousse régulièrement les pouvoirs en place. « En fin de compte, cette belle affaire fera le plus grand plaisir à notre nouvel ami Sarko et à ses affidés. Au premier rang desquels son frère Arnaud Lagardère », précise M. Gaillard. Lagardère qui possède Stock et emploie le coauteur du livre Laurent Valdiguié lequel travaille à Paris Match.

À la fin de son article, Michel Gaillard conclut en pied de nez, en écrivant « rédigé par Pierre Charon, amendé par Brice Hortefeux et finalement approuvé par Nicolas Sarkozy ».

Mais sentant le vent tourner, lequel bringuebale avec lui les effluves de la mare agacée, les auteurs ont immédiatement réagi, en lançant un démenti pour attester de leur bonne foi (et pas de Canard). « Nous ne cherchons pas à 'nuire' au Canard Enchaîné, ni 'à le salir' », précisent les auteurs dans un communiqué.

Et de contester les réponses de Michel Gaillard, qui n'apportent pas de réponses, aux différents points soulevés par leur ouvrage, notamment « le financement de l'association du journaliste Alain Guédé, organisateur d'une cérémonie associant Nicolas Sarkozy en mai dernier » ou encore la « situation sociale du journal ».

Sur un blog intitulé lecanardapoil.fr, « mettant en ligne et en débat les articles publiés sur Le Vrai Canard », ils précisent d'ailleurs que « des documents et des compléments d'information seront apportés par les auteurs du livre ».

Et concernant Stock ?

C'est une interminable liste que le jury du prix Médicis vient de publier et qui interrogera le passant à juste titre : ont-ils réellement effectué un écrémage entre la précédente et celle-ci ou restent-ils encore dubitatifs au point de nous reproposer la même ?

Peut-être que le jury attend de la part des intéressés qu'ils se manifestent par SMS en votant pour le livre qu'ils préfèrent ? Alors que le prix fait définitivement chambre à part, lui qui était souvent rapproché du Féminia, la rupture sera entérinée cette année pour de bon. Et pas question que l'on se rabiboche.

Sinon, au menu de la liste du jour, les trois domaines toujours en course et leurs lauréats potentiels. On constate ici que c'est Le Seuil qui se taille la part du lion, avec en moyenne deux titres par catégories. Reste à savoir si les statistiques parleront en sa faveur :

Mathieu Belezi : "'était notre terre (Albin Michel) Tristan Garcia : La meilleure part des hommes (Gallimard) Carole Achache : La plage de Trouville (Stock) Jean-Marie Blas de Roblès : Là où les tigres sont chez eux (Zulma) Catherine Lepront : Disparition d'un chien (Le Seuil) Patrice Pluyette : La traversée du Mozambique par temps calme (Le Seuil) Jean-Paul Enthoven : Ce que nous avons eu de meilleur (Grasset) Olivier Rolin : Un chasseur de lions (Le Seuil)

Domaine étranger

Ian Mc Ewan : Sur la plage de Chesil (Gallimard) Bernardo Carvalho : Le soleil se couche à Sao Paulo (Métailié) Sandro Veronesi : Chaos calme (Grasset) Thomas Pynchon : Contre-jour (Le Seuil) Don de Lillo : L'homme qui tombe (Actes Sud) Charles Lewinsky : Melnitz (Grasset) Peter Ackroyd : La chute de Troie (Philippe Rey) Alain Claude Sulzer : Un garçon parfait (Jacqueline Chambon) Richard Ford : L'état des lieux (L'Olivier) Denis Johnson : Arbre de fumée (Christian Bourgois)

Essai

Alain Corbin : L'harmonie des plaisirs (Perrin) Patrick Wald Lasowski : Le grand dérèglement (Gallimard) Cécile Guilbert : Warhol spirit (Grasset) Virginie Linhart : Le jour où mon père s'est tu (Le Seuil) Elisabeth de Fontenay : Sans offenser le genre humain (Albin Michel) Denis Podalydès : Voix off (Mercure de France) Tristan Jordis : Crack (Le Seuil) Maxime Cohen : Promenades sur la lune (Grasset) Elisabeth Badinter : L'infant de Parme (Fayard) Isabelle Miller : Les inachevées (Le Seuil)

Les libraires découvrent chaque année les best-sellers qui feront la rentrée, il s'agit du service de presse : les livres ne sont pas encore imprimés pour le grand public que déjà, eux peuvent en disposer.

Mais cette année, Tite-Live et Bookeen veulent révolutionner cette traditionnelle rencontre. Une centaine de libraires à travers le pays ont en effet reçu le Cybook Gen3, lecteur d'ebooks sur lequel ils ont trouvé 25 titres préchargés. Quinze autres arriveront durant l'été pour permettre aux libraires de faire leur choix, mais surtout de découvrir les futurs best-sellers de la rentrée.  Ce modèle est disponible dans le commerce pour 349 €, auprès quelques distributeurs.

Si Tite-Live a fait l'interface entre libraires et éditeurs, Bookeen, de son côté a proposé les lecteurs. Pour Michael Dahan, cofondateur de Bookeen, l'expérience sert « à démystifier le livre électronique par l'usage. Le fait que les éditeurs et les libraires soient au coeur du service est l’élément le plus significatif de l’opération ».

Retours positifs pour libraires et éditeurs

Pour l'heure, les premiers retours sont positifs, et Stéphane Michalon, directeur de ePagine, filiale de Tite-Live estime que cette initiative « permet aux libraires et aux éditeurs de s’approprier le lecteur numérique en douceur tout en s’appuyant sur un service extrêmement utile dans la chaîne de valeur du livre ».

D'autre part, « les éditeurs qui ont joué le jeu jugent le rendu des livres sur tablette convaincants et encouragent nos développements tant d’un point de vue technique que commercial ». D'ailleurs, un libraire, Bernard Strainchamps, témoigne durant tout l'été de cette riche expérience. Contacté, un des libraires nous affirme que le gain de temps « change vraiment la vie. On gagne en espace, on peut lire n'importe où, c'est très pratique ».

Nous attendons plus d'informations prochainement.

Liste des éditeurs participants : Actes Sud, Allia, Belfond, Buchet-Chastel, Chambon, Christian Bourgois, Denoël, Flammarion, Florent Massot, Folies d'encre, Galaade, Gallimard, Gallmeister, La Différence, Les Allusifs, L'Olivier, Mercure de France, Métailié, Michalon, Noir sur Blanc, Phébus, Plon, POL, Presses de la cité, Robert Laffont, Le Rocher, Le Serpent à Plumes, Le Seuil, La Table ronde et Verticales.

Les écoles publiques anglaises seront désormais impliquées dans le nouveau plan du gouvernement sur l'émission de carbone à compter d'avril 2010, a expliqué le ministre de l'Environnement hier.

La consommation d'énergie dans ces établissements sera mesurée au l'aune des quotas autorisés par les autorités. « Les jeunes sont un public à conquérir dans l'action que nous menons concernant les changements climatiques. Voilà pourquoi l'école doit être incluse dans le passage à une économie sur les émissions carbone », expliquait Hilary Benn.

L'Angleterre a en effet débloqué plus de 110 millions £ pour l'installation de technologies se basant sur les énergies renouvelables dans plus de 200 établissements du secondaire, pour les trois prochaines années. Des subventions publiques couvrent ainsi jusqu'à la moitié des coûts d'installation d'une éolienne ou de panneaux solaires.

Le CRC, ou Carbon Reduction Commitment [NdR : engagement sur la réduction de carbone] sera lancé en 2010, et ciblera également des supermarchés, des facs, les banques et des chaînes hôtelières. Ces mesures pourraient réduire de 4 millions de tonnes les émissions carbone d'ici à 2020, l'équivalent d'un million de voitures sur les routes.

En décembre dernier, le gouvernement avait annoncé son intention de réduire les émissions carbone à zéro pour toutes les nouvelles maisons ou écoles construites à compter de 2016.

Composé de restes fossiles de plantes, le lignite est une roche sédimentaire, intermédiaire entre la tourbe et la houille. Charbon composé de 50 à 60 % de carbone, il est utilisé en partie pour le chauffage ou la production d'électricité. Mais c'est avant tout un carburant peu rentable, donc peu transporté.

Dans la petite ville de Röken où Nietzsche est enterré, près de l'église, avec une superbe orientation sud, on trouve trois tombes. La sienne, et celles de son frère et de sa soeur. Le tout se trouve à proximité de Leipzig, dans l'ex-Allemagne de l'Est.

MIBRAG est une société qui produit de l'énergie. Pilotée par des fonds américains. Et depuis juillet 2006, elle sonde les sous-sols de Röken, et elle y a trouvé un gisement de lignite, dont l'exploitation commencerait en 2015. Et pour l'adjointe du bourgmestre, le problème est simple : il faudra quitter la ville à ce moment. 1000 habitants seront touchés, parce que pour le lignite, on ne ménage pas sa peine : une fois commencés, les hectares d'exploitation s'enchaînent à une vitesse gloutonne.

Un tombeau pour l'écologie

L'exploitation du lignite, dans l'est de l'Allemagne, c'est une tradition. Et comme MIBRAG doit remplacer deux centrales électriques obsolètes, et que c'est tombé sur Leipzig, il faut exploiter au plus près de la centrale. C'est ce que l'on vous disait en introduction.

La conservatrice du musée explique que « la MIBRAG peut très bien déménager l'église et les tombes. Ce n'est pas un problème pour elle ». D'autant que « l'œuvre de Nietzsche, en raison des manipulations de sa sœur, a longtemps été suspecte d'avoir servi de terreau à l'idéologie nationale-socialiste. Les communistes avaient préféré l'oublier. On ne redécouvre ses véritables écrits que depuis peu ».

Gagner du temps

Avec des pétitions, on joue la montre dans le village. La résistance s'organise, et l'on prie pour que le lignite comme source d'énergie soit abandonné. Surtout parce qu'il en faut beaucoup pour un peu d'énergie. L'Europe pourrait venir au secours de Nietzsche, avec sa législation sur les réductions d'émissions de CO2.

Qui l'eut cru ?