A blanc

Akihabara @ deep tome 1 d'Ishida Ira et d'Akane Makoto est un manga dont l'action est située à Akihabara un quartier de Tokyo où l'on retrouve les sièges des grandes entreprises high-tech. C'est un endroit aussi très apprécié par les otaku de tout poil. Petite précision au Japon un otaku c'est une personne plutôt asociale ou tout du moins sectaire, qui est fanatique d'informatique, ou de manga, ou de figurines ou encore d'anime. Et j'en passe, la liste serait trop longue.

Kôji Shima est un jeune garçon qui au premier abord n'a rien d'extraordinaire. Il semble invisible tellement sa personnalité est effacée. Pourtant il est célèbre sous le pseudo Page. Il y a quatre ans, il avait créé un puissant virus informatique nommé « stress » qui a causé pas mal de dégâts et qui est encore utilisé de nos jours. À l'époque, il n'était pas majeur et la justice a été clémente avec lui en le condamnant à une période de probation de cinq ans pendant lesquels il lui est interdit de toucher à un ordinateur.

Pris dans la cohue du métro, il se trouve par erreur débarqué à Akihabara. Il décide de flâner un peu dans les rues et de s'arrêter boire un café. C'est à ce moment que les ordinateurs du café sont attaqués par un virus. Kôji intervient pour aider un otaku à le détruire mais alors qu'il s'apprête à partir le serveur est hacké par une variante de « stress ». Cette fois Kôji se met au clavier et règle le problème en quelques minutes. Ces facultés sont remarquées par la belle Akira qui lui propose de faire partie d'Akihabara @ deep.

Une plongée dans le monde des otaku

Akihabara @ deep nous plonge dans le monde des otaku. Il ne s'agit pas des gentils otaku français qui aiment bien lire quelques mangas et en parler sur des forums de conversation sur le net mais des otaku japonnais véritables fanatiques, assez asociaux mais pas méchants pour autant. Ce phénomène est connu en occident sous le terme « no life » qui s'applique souvent à des joueurs de jeux virtuels en réseaux. « No life » signifie littéralement sans vie, c'est à dire donc qu'ils n'ont pas de vie à côté. Et c'est une immersion totale que nous proposent les mangaka.

On peut découvrir le côté loufoque et rigolo de ce milieu et se prendre de sympathie pour les personnages voire même de s'identifier à certains. Cela dit les mangaka ont su prendre du recul et nous offrir une vision assez objective de ce phénomène, relevant ce qui peut pousser une personne à devenir un otaku, ce qu'elle peut y chercher, mais aussi les côtés négatifs d'un tel comportement à la limite de l'obsessionnel.

Les personnages principaux sont eux-mêmes des otaku et on s'attache très vite à eux. Avec leurs côtés maladroits, leurs petites maniaqueries mais aussi leur génie dans certains domaines, ils sont irrésistibles. On les suit dans une histoire qui se lance très vite. L'intrigue est claire, même si on sent qu'elle a le potentiel de devenir bien plus complexe, tout s'enchaîne avec rythme si bien que l'on avale le premier tome d'une traite et que l'on devient accro sans s'en rendre compte.

Un manga dont on attend beaucoup

Les traits sont épurés, les vignettes assez aérées et dans des tons clairs. Les décors sont plutôt minimalistes et le charac design assez simple mais ça colle plutôt bien avec l'ambiance de ce premier tome. Il y a quand même de belles trouvailles graphiques. Les costumes enfin sont plutôt conventionnels mais assez bien rendus... enfin quand les filles sont habillées.

Akihabara @ deep tome 1 d'Ishida Ira et d'Akane Makoto est un très bon manga, qui s'adresse à un public plutôt adulte tout de même, que nous vous conseillons. Une intrigue intéressante, une observation objective et immergée des otaku, un bon rythme, des personnages attachants et des dessins réussis quoique pas exceptionnels sont les composantes de ce manga dont on attend beaucoup. Vivement la suite. À noter la série est terminée au Japon et elle compte 6 tomes.

Akihabara @ deep tome 1 d'Ishida Ira et d'Akane Makoto est édité par 12bis. Et vous pourrez vous passionner par ce titre tout au long des 208 pages noir et blanc, pour 6,50€. La sortie du tome 2 est prévue pour le 28 août.

Vous n’étiez pas encore nés en 1968 ? Ou vous avez peut-être oublié ce qu’était la vie de chacun en mai 68 ? Hervé Hamon vous propose de suivre les heurs et malheurs d’une famille aux prises avec le quotidien de l’Histoire comme de l’histoire avec un tout petit « h », comme la mienne, comme la vôtre (ou peut-être pas d’ailleurs…).

Le fil rouge choisi, et la couleur correspond parfaitement aux tendances de l’époque, c’est la mère, personnage carrefour, repère pour tous mais qui va profondément changer de statut au cours de la traversée d’une époque pas comme les autres.

Au début du roman, Mélina Duvergnon (la mère) se retrouve dans une séance de libre échange, entourée d’autres anciens, comme elle. Temps présent certainement, ou proche tout du moins de 2008. Mais ce qu’elle rapporte, c’est 1968. Son existence juste avant les événements de mai.

Dans la famille Duvergnon, je demande la mère : Mélina

Femme d’un cheminot qui, de simple ouvrier, est devenu cadre, habitant un petit pavillon en banlieue parisienne, elle est la mère de trois enfants à qui tout semble sourire. La pièce de la maison qui lui est réservée ? La cuisine. Mais attention…plus pour longtemps car la grande révolution des mœurs s’est mise en marche.

Un point de vue de l’intérieur nous est donné, c’est celui de cette mère. Tout au long du récit, on retrouvera des passages en italique : ce sont des bribes de ses monologues intérieurs qui nous permettront de suivre ses changements. Quand ce n’est pas le cas, un narrateur omniscient prend en charge le suivi de chacun des personnages, tour à tour, comme un feuilleton télé à héros multiples. Trois pages sur l’un, trois pages sur l’autre jusqu’aux retrouvailles.

Trois enfants dans la tempête :

Bernard et Mélina ont trois beaux enfants dont le parcours illustre le travail de fond de parents qui voient en l’école le meilleur ascenseur social qui soit. Serge, l’aîné, prépare le concours de l’internat de médecine. C’est certainement celui qui sera le moins touché par les événements de 68, même si le rapport aux autres, et aux patients en particulier, s’en trouvera changé.

Le deuxième, Antoine, s’en tire aussi bien puisqu’il prépare le concours d’entrée à l’Ecole normale supérieure. Mais il se situe dans un domaine intellectuel qui sera fortement chamboulé par les manifestations. Il est au cœur des événements et son action, tout au long du roman, sera la plus intense. Nadine, la petite dernière, encore au lycée, ne sera pas non plus en reste. Symbole d’une féminité qui s’assume, elle désarçonnera son père et peut-être encore davantage sa mère.

Petite réunion de famille :

Tout commence par une classique réunion de famille. Censée être festive, cette rencontre met aux prises les trois frères Duvergnon (avec femmes et enfants), dignes héritiers d’une lignée d’Auvergnats venus s’installer en région parisienne. L’aîné, Gérard, a repris le bistrot familial. Bernard, le cadet et mari de Mélina, a embrassé la carrière de cheminot tandis que le benjamin, à la surprise générale, s’est fait prêtre…

Avant que ne se déroule la réunion de famille, toute la smala se retrouve à l’église pour assister à la messe dite par le petit dernier. Mais, comble de surprise, Pierrot décide de rendre parfaitement publique la relation qu’il entretient depuis déjà longtemps avec une certaine Marie-Jo à la fin de la messe, ce qui ne manque pas de déclencher un tôlé général…premier d’une longue liste…

Vivre Mai 68 aux côtés de la famille de M. Tout le monde :

Comme le revendique Hervé Hamon, dans la présentation qu’il fait de son ouvrage, on se retrouve ici bien loin de l’essai, plongé dans le roman. Mais un roman qui ouvre une page de l’Histoire de notre pays. L’auteur propose un détour par la petite histoire pour mieux saisir la grande. La lecture de l’ouvrage en est d’autant plus aisée et divertissante.

Hervé Hamon a notamment publié Génération (un ouvrage qui porte aussi sur les années 60 et l’engagement politique), en collaboration avec Patrick Rotman. Né en 1946, l’écrivain s’est souvent retourné vers cette époque. L’idée du roman feuilleton permet de redonner des couleurs à une époque que l’on revoit souvent en noir et blanc.

Donner la parole à Mélina, la mère, c’est permettre au lecteur de rétablir le contact avec une époque, des personnes. Pari réussi dirais-je…même si, personnellement, je n’ai pas vécu Mai 68. J’ai lu le livre comme on regarderait le Péril jeune. J’en appelle maintenant au jugement des Anciens…

Il se dessine autour de cette BD des volutes céruléennes et une odeur de tabac, avant même que l'on ait ouvert la première page. Kathryn Porter est toujours à la tête de l'empire que son père a bâti : Porter SA, dont la marque Flor de Luna est reconnue par tous comme exquise dans le monde du cigare. Mais ce matin, la nouvelle qu'on lui apporte n'est pas du meilleur goût : son père est mort. Et tout porte à croire qu'il a été assassiné.

Et comme c'est la coutume, nous voilà replongés dans l'histoire, à Cuba, en 1826. L'exploitation La Finca Don Diego tient le coup, mais Diego Castellano, « l'aventurier cabochard » prend des risques : il accepte de recueillir deux enfants illégitimes, que Lucia lui confie. Promise au capitaine Portero, espèce de débile profond, bien ancré dans des valeurs sinistres, elle confie à Diego des enfants à mettre en sécurité, dont sa servante a accouché, suite à un viol. Loin des blancs aussi racistes que primitifs.

Deuxième tome, deuxième réussite pour Boisserie au scénario, Lambert au dessin et Stalner qui touche un peu à tout. L'histoire d'une réussite montée sur le tabac retraçant l'esclavagisme des Blanccs sur l'île de Cuba est toujours aussi prenante. On découvre progressivement les squelettes bien au chaud dans des placards familiaux, tandis que se déchirent les hommes.

Les traits des personnages ne sont pas irréprochables, et on trouve çà ou là quelques légers défauts. Mais on se laisse envoûter par le récit, quand bien même on serait non-fumeur ou anti-tabac. Il ne s'agit pas de cela : juste de l'histoire d'une famille qui traverse le temps. Pour 12,50, vous ne pouvez pas rater ce nouveau tome publié chez Glénat.

Les libraires découvrent chaque année les best-sellers qui feront la rentrée, il s'agit du service de presse : les livres ne sont pas encore imprimés pour le grand public que déjà, eux peuvent en disposer.

Mais cette année, Tite-Live et Bookeen veulent révolutionner cette traditionnelle rencontre. Une centaine de libraires à travers le pays ont en effet reçu le Cybook Gen3, lecteur d'ebooks sur lequel ils ont trouvé 25 titres préchargés. Quinze autres arriveront durant l'été pour permettre aux libraires de faire leur choix, mais surtout de découvrir les futurs best-sellers de la rentrée.  Ce modèle est disponible dans le commerce pour 349 €, auprès quelques distributeurs.

Si Tite-Live a fait l'interface entre libraires et éditeurs, Bookeen, de son côté a proposé les lecteurs. Pour Michael Dahan, cofondateur de Bookeen, l'expérience sert « à démystifier le livre électronique par l'usage. Le fait que les éditeurs et les libraires soient au coeur du service est l’élément le plus significatif de l’opération ».

Retours positifs pour libraires et éditeurs

Pour l'heure, les premiers retours sont positifs, et Stéphane Michalon, directeur de ePagine, filiale de Tite-Live estime que cette initiative « permet aux libraires et aux éditeurs de s’approprier le lecteur numérique en douceur tout en s’appuyant sur un service extrêmement utile dans la chaîne de valeur du livre ».

D'autre part, « les éditeurs qui ont joué le jeu jugent le rendu des livres sur tablette convaincants et encouragent nos développements tant d’un point de vue technique que commercial ». D'ailleurs, un libraire, Bernard Strainchamps, témoigne durant tout l'été de cette riche expérience. Contacté, un des libraires nous affirme que le gain de temps « change vraiment la vie. On gagne en espace, on peut lire n'importe où, c'est très pratique ».

Nous attendons plus d'informations prochainement.

Liste des éditeurs participants : Actes Sud, Allia, Belfond, Buchet-Chastel, Chambon, Christian Bourgois, Denoël, Flammarion, Florent Massot, Folies d'encre, Galaade, Gallimard, Gallmeister, La Différence, Les Allusifs, L'Olivier, Mercure de France, Métailié, Michalon, Noir sur Blanc, Phébus, Plon, POL, Presses de la cité, Robert Laffont, Le Rocher, Le Serpent à Plumes, Le Seuil, La Table ronde et Verticales.

Il a une barbe blanche, semble plutôt âgé, mais serait surtout trop en avance pour Noël : c'est que ce week-end se tenait un concours de sosie, récompensant l'homme qui ressemble le plus à Ernest Hemingway.

Tom Grizzard, 69 ans, l'a emporté sur les 141 autres prétendants, au cours d'une compétition qui se tenait au Sloppy Joe's Bar, lieu préféré de l'écrivain dans les années 30, alors qu'il résidait à Key West.

Pour modèle, une photo d'Hemingway, réalisée par Yousuf Karsh, devenue une icône, alors qu'il est en col roulé blanc, datée de 1957. Le jury devant lequel les aspirants ont défilé de jeudi à samedi est composé d'anciens lauréats.

Dans le cadre des Hemingway Days, qui se tiennent du 15 au 20 juillet chaque année en Floride. Le concours de ressemblance des 'Papas', comme on les appelle, connaissait cette année sa 28e édition. Et quand on demande à Sdward Hemingway, son petit-fils, ce que le grand-père aurait pensé de tout ça, il répond : « L'esprit de sa vie est ici, à Key West. »

L'écrivain aurait eu 109 ans aujourd'hui.

En pleine guerre civile espagnole, la ville de Guernica est bombardée par des avions allemands escortés par des chasseurs italiens. Cette opération est destinée à tester l’efficacité de nouvelles armes. Ce 26 avril 1937 resta dans les mémoires comme la date d’un grand massacre de civils innocents.

Pablo Picasso (1881-1973) peignit son tableau intitulé « Guernica » à la demande du gouvernement espagnol pour le pavillon de l’exposition universelle de 1937 à Paris. Le tableau, tout en noir et blanc afin de mieux rendre la violence de l’événement, est devenu le symbole de l’horreur de la guerre. Selon les chiffres officiels, le massacre aurait fait 1500 morts.

Le tableau impressionne déjà par sa taille (7.8 X 3.5 m). En son centre, on retrouve un cheval blessé, transpercé par une lance. Sur la gauche, se détache une femme qui porte un enfant mort tout en criant de douleur.

Un tableau dont l'état est préoccupant :

« Guernica » est cependant une œuvre qui vieillit particulièrement mal. Le tableau, exposé depuis 1992 au musée d’art contemporain Reina Sofia de Madrid, a été récemment passé au crible par des experts.

A la suite de nombreux voyages, le tableau avait déjà été restauré une première fois au début des années 80. Pour les experts, « Guernica » se trouve actuellement « dans un état stable mais grave ». Il n’est pas question de le rénover à nouveau. Toutefois, il faut lui accorder une attention particulière.

Sur le site Agoravox TV, vous pouvez visionner une étonnante vidéo du tableau en trois dimension. De quoi lui redonner toute sa profondeur.

Le tome 2 de Gagoze d'Ahn Dongshik est arrivé et nous l'avons dévoré d'un bout à l'autre. Encore un grand moment passé en compagnie du plus mignon des plus terribles démons.

Après avoir dévoré Tarô le chien de Kinasa, dans la plus grande candeur dont pourrait faire preuve un démon, Gagoze ne semble plus le bien vu chez Kinasa. Et lorsqu'il est obligé de se transformer en monstre hideux pour faire face à l'attaque du clan Matsu (d'infects démons batraciens), les choses ne s'arrangent pas vraiment avec son hôte. Une constatation s'impose les démons et les humains ne se comprennent pas.

Ainsi revoilà notre héros démoniaque reparti sur les routes à la recherche de son antre. Alors qu'il vient de la retrouver, il s'aperçoit qu'Abara et d'autres démons occupent les lieux, se soulant et ambitionnant de couper son arbre. Gagoze ne peut pas laisser faire cela et l'intervention de Chenlon qui commence à s'impatienter de l'attitude trop pacifique du petit démon, va lui être salutaire. Quoique...

Un shonen efficace, original et instructif

Encore une fois c'est un réel bonheur de lire Gagoze. L'univers graphique est abouti et original, l'humour est efficace et le scénario se développe à petits pas mais sûrement enserrant Gagoze dans les intrigues des humains. Certains secrets sont dévoilés mais ils entraînent directement de nouvelles questions.

Une petite recommandation cependant, restez bien attentif à la lecture de ce titre. Les intrigues de cours ne sont pas vraiment faciles à suivre pour nous petits Français. D'une part parce que pour la plupart nous ne connaissons pas très bien l'Histoire du Japon et d'autre part parce que le scénario cache bien sûr quelques éléments pour ne pas révéler les tenants et les aboutissants de l'histoire trop vite. Les notes régulières de la traduction sont d'un grand secours et très instructives mais peuvent vous faire perdre le fil.

Cela dit c'est un très bon moyen de se cultiver un peu et d'en savoir plus sur l'Histoire du Japon en passant un bon moment. Nous vous recommandons donc chaudement Gagoze tome 2, un shonen instructif, drôle et plein d'action qui se démarque bien des autres titres du genre. Une série à suivre qui n'a certainement pas fini de nous surprendre. Entre fresque historique humour potache ou méchant et action bien rythmée ce titre a tout pour devenir un incontournable des shonen.

Gagoze tome 2 d'Ahn Dongshik est édité par 12bis. Vous pourrez vous repaître de ses 192 pages noir et blanc plus deux pages couleurs pour 6,50€. Le tome 3 est prévu pour le 25 septembre. Attention, au Japon la série est encore en cours et ne compte que 4 tomes pour l'instant, il y a donc fort à parier que le 4e tome de Gagoze en France se fasse un peu attendre...

Voici la suite et fin tant attendue de La logique des âmes de Koênji Masahiko et Mori Yukinatsu. Un titre qui décidément aurait bien mérité d'être développé sur plus de deux tomes tant l'idée était originale et aurait pu donner lieu à de multiples ramifications. N'allez cependant pas croire que nous n'avons pas apprécié ce deuxième et ultime tome.

Après l'échec de la dernière mission, la brigade est mal vue par les autres services de police et les affaires se font de plus en plus rares. Pour qu'elle ne soit pas démantelée, les membres de la brigade de recherches et d'investigations spéciales sont obligés d'aider les autres services. De son côté Amamiku Matsuri se demande qui peut bien être ce mystérieux homme en blanc qui semble si bien la connaître.

Pour faire face à la menace, Matsuri décide de se faire exorciser la mabui qu'elle avait acceptée en elle quelques années auparavant pour que le mauvais dieu qui voulait fusionner avec elle perde sa trace. Un acte dangereux car elle va maintenant devenir la cible des mabui errantes mais d'un autre côté elle va retrouver sa force d'antan.

Une série en 2 tomes, re hélas !

C'est avec une grande joie que nous sommes replongés dans l'univers de La logique des âmes. Encore une fois l'ambiance, les dessins, l'humour et les fiches explicatives nous ont conquis. L'intrigue principale se relance très vite et comme avec le premier tome on ne peut plus décrocher. D'autant plus que le deuxième volume fait la part belle à l'action, avec un rythme bien soutenu. On en apprend quand même plus sur Matsuri et les épreuves qu'elle a subies. Le lien qui l'unit au commandant de la brigade Higa Tetsuo est révélé et rentre entièrement dans l'intrigue. Tout est bien construit et le final n'est pas vraiment décevant.

Pourtant, on accroche tellement à l'univers de cette mini série que l'on aimerait en avoir plus. Ces deux tomes seraient un excellent prélude à une série plus longue, qui prendrait encore plus d'ampleur avec un final exceptionnel. Et il y aurait vraiment matière à faire avec toutes ces légendes urbaines du genre fantastique horreur qui n'ont pas été exploitées par les auteurs. Nous n'avons qu'une chose à dire, allez, Koênji Masahiko et Mori Yukinatsu soyez pas vaches donnez nous une suite...!

Bon, dans l'ensemble La logique des âmes est vraiment une bonne série et nous vous la conseillons vivement mais attention si, comme nous, vous accrochez à l'univers de ce titre vous risquez de ressentir une petite frustration à la fin du tome 2.

La logique des âmes tome 2 de Koênji Masahiko et Mori Yukinatsu est éditée par Doki-doki. Et pour 6,95€ vous ne décrocherez pas des 216 pages de ce dernier volume de la série.

Jean-Yves Clément, peu connu du grand public en tant qu’écrivain, a pourtant déjà signé quelques petits livres sympathiques. Animateur sur une antenne de Radio France, il est aussi l’organisateur du festival « Fêtes romantiques de Nohant » (au mois de juin) qui, chaque année, propose dans l’ancienne demeure de George Sand des concerts de musique classique.

111 notes d’amour est un recueil de différentes notes d’amour poétiques présentées sous une agréable illustration de couverture : un détail de La Branche, œuvre du peintre Marc Chagall (1887-1985). Ce sont ainsi deux amants qui se dessinent dans des teintes bleutées joliment fleuries sur la première de couverture du petit livre.

A l’ouverture du recueil, on apprécie le papier plutôt épais à la coloration plus chaude que le blanc habituel des œuvres sans âme. Les différentes notes poétiques sont répertoriées sous des entrées aux titres évocateurs : « T’écrire », « T’aimer », « Je t’aime », « Ton amour » ou encore « De toi » et « En toi »…

Recherche du mot, du son juste :

Le poète semble ici nous inviter à le suivre dans sa quête incessante des mots appropriés pour chanter son amour. Cette recherche est éternelle puisqu’à chaque instant, l’amour se renouvelle, et il faut ainsi trouver de nouveaux assemblages de mots, de sons pour arriver à recouvrir cette nouvelle réalité qui naît sous un regard toujours surpris.

Ainsi commence le chemin tracé par le poète sur la page : « Tu es devenue mon amour-livre comme on pose une aile sur le mot ivre ». Les réflexions s’enchaînent comme dans un recueil de citations. On imagine aisément le poète, plume en main, notant à toute heure du jour et de la nuit ce que lui inspire son amour. Une façon de le cultiver mais aussi une façon de lui rendre hommage.

De toi à moi :

Le lecteur se retrouve alors dans le cadre d’un dialogue où un « je » s’adresse à un « tu ». Enfin, dialogue…nous n’entendons que le « je ». Charge à vous, lecteurs, de donner cœur et corps à ce « tu »…car chacun en a un qui lui est propre… Mais si, j’en suis sûr, ne faites pas cette tête-là ! Ou, en tout cas, c’est comme pour les oiseaux, chantez avec eux, et ils viennent tous à votre fenêtre !

Un amoureux transi, un amour qui se transmet :

La feuille, la plume sont les instruments nécessaires à l’expression de cet amour, rendu ainsi public, comme l’aveu d’une force interne qui dépasse le poète. « Ton amour, comme un soleil éclaté en mon cœur »…

Brigitte Fossey signe la Postface du recueil. Elle nous montre ce poète à la recherche de l’absolu de l’amour, il s’élance, s’arrête, repart mais toujours continue, avance. Jean-Yves Clément nous convie à monter dans sa barque et dès qu’on est à bord, on se laisse porter par ses déclamations : « La vérité de mon amour, c’est d’être en toi, même sans toi »

Jean-Yves Clément a aussi écrit Les plus belles paroles du Coran paru en avril 2008 également au cherche midi. C'est un recueil de quelques-uns des extraits les beaux de l’un des trois grands textes fondateurs des religions monothéistes. Dans un style plus poétique, il a signé Variations Chopin. Quarante-huit Préludes paru en 2005 chez Lancosme Multimédia.

Crimson Cross. Jusqu'à ce que la mort nous sépare de Kyoko Negishi et de Sakae Maeda est un seinen en un tome (One shot dans le jargon) du genre fantastique/horreur.

Un soir une jeune femme Rosine découvre un homme grièvement blessé dans la forêt. Alors qu'elle s'apprête à lui porter secours, il se relève et découvre ses crocs. C'est un vampire. Trop faible pour tenter quoi que ce soit, il s'évanouie. Rosine décide quand même de l'aider et le ramène chez elle pour le soigner. Une fois sur pied, il est un hôte relativement courtois. En fait, il n'est pas n'importe quel vampire. Karl est un membre de la famille Van Hellsing.

Le destin de ceux-ci est d'exterminer les démons et plus particulièrement les vampires. Mais Karl s'est frotté à plus fort que lui, le vampire Eliot. Lorsqu'il a fait la promesse devant Dieu de le poursuivre sans relâche « jusqu'à ce que la mort nous sépare », Eliot l'a pris au mot et a décidé de corser l'affaire en le rendant immortel. Tout cela pour tromper l'ennui.

Un titre envoûtant

Crimson Cross est un titre bien construit s'appuyant sur les femmes qu'a rencontrées Karl dans sa vie. L'ambiance est sombre et l'on n'aperçoit aucune issue favorable pour le héros. Au fur et à mesure que l'on tourne les pages la pression monte car l'on sait qu'il n'y aura pas de deuxième tome. Et plus on avance moins Karl semble avoir de chances, pire il bascule de plus en plus du côté sombre. Et c'est exactement ce qu'attend Eliot.

Graphiquement ce manga est assez abouti. Les mangaka ont joué exclusivement sur les ombres et les oppositions franches blanc/noir. Ce qui participe à donner un ton sombre et désespéré parfaitement adapté à ce titre. Le trait est bien maîtrisé, et les personnages sont criants de vérité.

Une fin quelque peu frustrante

Hélas, arrivé à la dernière page de Crimson Cross, on reste un peu sur sa fin. On attendait un combat acharné avec la mort d'un des deux vampires ou quelque chose de surprenant. Et rien ne vient. Si bien, que l'on se demande si c'est vraiment un one shot. Bon, on peut comprendre le parti pris des auteurs. Cette guerre que se livrent Karl et Eliot doit durer le plus longtemps possible, c'est quasiment une guerre sans fin, et l'essentiel a été dit.

D'autre part sur les dernières planches Karl bascule franchement du mauvais côté, et se laisse envahir par sa colère. Et c'est précisément ce qu'Eliot avait prévu. Ainsi on peut se dire que ses paroles étaient prophétiques et que leur affrontement se déroulera comme il l'avait prévu. Il n'empêche, on est un peu frustré quand même sur le coup, et par la suite en réfléchissant un peu on reste partagé...

Bref, Crimson Cross est un manga envoûtant un peu en dehors du temps, dans un univers désespéré, le tout soutenu par des planches très efficaces qui participent entièrement à l'ambiance. Notre seul regret se porte sur la fin peut-être un peu trop décalée et évasive par rapport à ce que l'on attendait.

Crimson Cross. Jusqu'à ce que la mort nous sépare de Kyoko Negishi et de Sakae Maeda est édité par Asuka. Et vous pourrez vous procurer ses 224 pages pour 7,95€.

Philippe Djian est toujours à la recherche du mot juste. Agé de 59 ans, l’auteur écrit et publie depuis près de trente ans. Depuis 1981 et la publication de 50 contre 1, son premier roman, se sont succédé notamment 37°2 le matin,Maudit Manège, Lent dehors, la trilogie Assassins, Criminels, Sainte-Bob, plus tard Vers chez les Blancs, Ça c'est un baiser, Frictions, et encore Impuretés…

Il y a trois ans, il s’est lancé dans une « série romanesque » en six épisodes, qui emprunte directement ses codes et sa structure aux séries télévisées anglo-saxonnes. Doggy Bag, ou l'histoire des frères quadragénaires Marc et David Sollens, concessionnaires en automobiles de luxe, flanqués de leur famille, leurs amis, leurs amantes, leurs enfants officiels ou cachés...

Aujourd'hui paraît le sixième et dernier épisode de Doggy Bag. On y retrouve toute l'acuité de l'écrivain à regarder vivre ses contemporains, à tracer le portrait très noir, souvent très cru, d'une humanité névrosée et égarée. Je vous propose de retrouver l’intégralité de l’interview de Philippe Djian sur le site de Télérama.

Doggy bag, saison 6 de Philippe Djian est paru en mai 2008 aux éditions Julliard (19 €).

La logique des âmes de Koênji Masahiko, pour le scénario et de Mori Yukinatsu pour les dessins est un manga fantastique sur fond de thriller psychologique alimenté par des légendes urbaines et des faits divers.

La brigade de recherches et d'investigations spéciales se retrouve avec une affaire brûlante et assez étrange. Une snuff vidéo* plonge les gens qui la voient dans un coma inexplicable. Afin de résoudre cette énigme le commandant de la brigade Higa Tetsuo ordonne à son lieutenant Kimizuka Akihiko d'aller chercher l'agent Amamiku Matsuri qui est pour l'heure internée dans un hôpital psychiatrique.

Un agent très spécial

Elle est accusée d'avoir poussé un suspect au suicide. En fait Matsuri est une Yuta (une sorte de Chaman dans les croyances d'Okinawa) et son rôle est de chasser les mauvaises mabui (l'équivalent de l'âme, sauf que dans les croyances d'Okinawa, chaque personne en possède sept, et elles contrôlent les sept sentiments humains) qui ont envahi le corps de certaines personnes.

Un manga inspiré de faits divers et de légendes urbaines

Une ambiance sombre un peu gothique et gore soutient un scénario fin et basé sur des faits divers ou des légendes urbaines. D'ailleurs à la fin de chaque affaire, vous aurez droit à une fiche qui recadre le fait divers qui a inspiré l'histoire à nos deux mangaka. Et ça fait froid dans le dos. Chaque affaire à laquelle est confrontée la brigade de recherches et d'investigations spéciales est servie par une bonne intrigue très bien ficelée. On tourne les pages avec avidité et il est quasiment impossible de décrocher de ce manga avant la dernière page.

Un thriller psychologique

Les personnages sont bien travaillés tous avec un caractère différent qui s'esquisse petit à petit au fil des pages. L'aspect psychologique est très important dans ce manga, il participe à l'ambiance comme à l'intrigue. Il est très finement distillé. On est presque à la frontière d'un MPD Psycho (un des titres les plus aboutis dans ce domaine, édité par Pika), avec une touche de fantastique en plus.

Esquisser l'âme, un travail épuré

Les traits des personnages sont épurés, et pourtant ils laissent parfaitement deviner la psychologie des personnages sans exagération. Ils nous sont étrangers mais étonnamment on arrive quand même à les comprendre un peu. Particulièrement en ce qui concerne Matsuri, le personnage le plus insaisissable, autant graphiquement que dans le scénario. Après tout c'est quand même une chaman qui a vécu et qui voit des choses que nous ne sommes pas à même de comprendre.

Une série en 2 tomes, hélas !

Avec son ambiance gothique et gore, un scénario efficace, des intrigues bien ficelées à faire froid dans le dos, une psychologie travaillée en finesse et distillée avec mesure et un dessin épuré qui sert et transcende le tout à merveille, ce titre à tout ce qu'il faut pour devenir un incontournable du genre. À ne rater sous aucun prétexte. Attention la série est finie au Japon et elle ne compte que deux volumes. Ce qui représente à nos yeux le plus grand reproche que l'on pourrait lui faire. Cela dit le deuxième volume devrait vraiment être excellent. Nous vous en reparlerons.

La logique des âmes de Koênji Masahiko et de Mori Yukinatsu est édité par Doki-Doki. Vous ne manquerez pas de frissonner tout au long des 192 pages noir et blanc. Et vous pourrez vous le procurer pour 6,95€. Le volume 2 est prévu pour le mois de juin.

*Snuff movie : vidéo mettant en scène des sévices réellement infligées aux acteurs dont certaines vont jusqu'à la mort de ceux-ci.