Haram

Ergo Proxy Centzon Hitchers and Undertaker tome 1 de Yumiko Harao et des studios Manglobe nous replonge dans l'univers futuriste de la série d'animation Ergo Proxy avec une toute nouvelle histoire. Au programme androïdes (ou plutôt autoreivs comme ils sont appelés dans ce manga), action, humour et réflexion sur la différence.

Une jeune autoreiv de compagnie dotée de sentiments, Pino, demande à un homme de lui lire une histoire qu'elle a choisie dans sa bibliothèque. Ce livre se nomme Centzon Hitchers and Undertaker. L'homme paraît embarrassé un certain temps puis se lance dans la lecture. Une lecture qui sera bien sûr mise en image par le mangaka. L'histoire lue parle de Dorothy de Garande, une autoreiv médicale qui a été contaminée par le virus Cogito. Ce virus a pour effet de doter les autoreivs de sentiments humains.

La belle autoreiv va bien vite faire la connaissance de Léone Apple un astronome dont le plus grand rêve est de pouvoir observer les étoiles. Hélas le ciel n'est jamais dégagé. Ensemble, ils vont voyager et se retrouver confrontés à la violence de certains humains bien décidés à ne pas laisser les autoreivs éprouver des sentiments.

Une minisérie à découvrir

Ce premier tome est vraiment très intéressant tant par la qualité de l'histoire que par la maîtrise du dessin. On retrouve bien sûr l'univers familier de la série Ergo Proxy. Malheureusement, Ergo Proxy Centzon Hitchers and Undertaker ne compte que deux tomes.

Humour et action sont de la partie, et on devient très vite familier avec les personnages. On passe un agréable moment en leur compagnie et on se laisse porter par l'histoire. Les personnages secondaires sont aussi très attachants, comme ce groupe d'autoreivs mignons tout plein qui ne recherchent que la protection et l'affection d'un homme.

Les dessins sont très bien léchés. Même si les personnages évoluent dans une sorte de désert les arrières plans sont bien détaillés. Le charac-design est vraiment bien réussi. Et les scènes d'actions sont bien fluides.

Cogito Ergo Sum

On pourrait se dire que construire une réflexion autour de la différence et de ce qui rend humain en utilisant comme illustration la relation homme androïde c'est un peu bateau. Ou du moins c'est du déjà vu. Il n'empêche la réflexion est très subtilement amenée et on se prend à songer à tout cela sans y faire attention.

Ergo Proxy Centzon Hitchers and Undertaker tome 1 de Yumiko Harao et des studios Manglobe est donc un manga très agréable réussi sur tous les plans qui vous fera passer un bon moment. La série manga ne compte que deux tomes mais ceux qui en voudraient plus on toujours la possibilité de se (re)plonger dans la série animée. Allez, un bémol pour la forme, le titre est vraiment trop long...

Ergo Proxy Centzon Hitchers and Undertaker tome 1 de Yumiko Harao est édité par Asuka. Le tome 1 compte 192 pages et coûte 7,95 €. La date de parution du tome 2 n'est pas encore annoncée.

Hokuto no Ken, Fist of the North Star tome 4 de Buronson et Tetsuo Hara est un petit délice de sauvagerie avec des combats dantesques comme on les aime. L'éditeur Asuka maintient une version bien faite et très agréable de ce titre mythique.

Kenshiro, Batt, Lynn et les enfants orphelins rencontrés dans le tome précédent ont trouvé un village très accueillant où règne la paix mais surtout où l'eau coule à flots. Là-bas Ken fait la rencontre de Mamiya, la chef du village et de Rei, le dépositaire du savoir du Nanto Suichôken. On dit que le Hokuto et le Nanto sont les deux faces d'une même pièce et que si deux adversaires de même valeur pratiquant chacun un de ses arts martiaux s'affrontaient aucun des deux ne survivrait.

Rei révèle à Ken que sa soeur a été enlevée par un homme avec sept cicatrices sur le torse alors qu'elle était sur le point de se marier. Il cherche cet homme pour le tuer et si possible sauver sa soeur.

Le village de Mamiya attise les convoitises et bientôt une meute de tueurs sanguinaires décide de se l'approprier. Comme les villageois ne se rendent pas, le clan des Crocs capture et tue le jeune frère de Mamiya sous ses yeux. Rei et Ken décident d'aller traquer ce clan et Mamiya s'impose à leurs côtés dans cette expédition dangereuse. Mais ne risque-t-elle pas de les gêner... ?

Un titre mythique

Encore une fois, on ne peut pas décrocher de la lecture de Ken le survivant. On a beau connaître l'histoire presque par coeur, Tetsuo Hara et Buronson arrivent à nous tenir en haleine. Le premier par ses traits précis, efficaces et dynamiques, le deuxième par sa maîtrise du suspens et de la psychologie des personnages. Ce manga dont la version Asuka célèbre les 25 ans est vraiment particulier et il continuera certainement à faire palpiter quelques générations.

Si vous ne l'avez pas lu c'est incontournable, si vous l'avez lu n'hésitez pas à vous replonger dedans, on passe un bon moment. Petite mise en garde d'usage Hokuto no Ken (Ken le survivant en français) est un manga violent. Nous le déconseillons aux enfants trop jeunes pour supporter cette violence.

Bon, vous l'aurez compris Ken le survivant est un manga que l'on aime et que l'on ne saurait que trop vous conseiller. Il fait partie de ces titres qui doivent figurer dans une bonne mangathèque.

Hokuto no Ken, Fist of the North Star tome 4 de Buronson et de Tetsuo Hara est édité par Asuka. Et vous pourrez vous procurer ses 192 pages pour 6,95 €.

Ah c'est toujours un bonheur de tenir un tome de 'Hokuto No Ken' ('Ken le survivant' en français) dans les mains. Un bon défouloir après une journée de boulot harassante durant laquelle votre patron n'a pas trouvé meilleure occupation que de venir vous chercher querelle. Comble de bonheur vous avez la version Asuka très belle mais surtout très respectueuse de la version originale.

Ken se retrouve face à une bande d'hommes enragés qui tentent par tous les moyens mais surtout par la violence quand même de s'approprier une source d'eau que se partagent une grand-mère et les petits orphelins qu'elle a recueillis. Il se trouve de plus que cette grand-mère s'était occupée de Batt quand il était plus jeune.

Face à tant de cruauté Ken va éliminer tous les membres de cette bande qui se trouveront sur son chemin. Mais le chef de celle-ci lui réserve une surprise de taille, toute en muscle et relativement impressionante.

Entre révélation et suspense :

Pour la première fois on va retrouver Ken en légère difficulté et il va même être obligé de craquer son tee-shirt pour être plus à l'aise pour se battre. À moins que ça ne soit simplement pour craner, style j'ai tellement de muscles que mon tee-shirt n'y résiste pas. Enfin peu importe c'est toujours aussi impressionnant quand Ken fait ça. On se dit que là ça va vraiment saigner.

Ce troisième tome fait entrer en scène de nouveaux personnages importants mais surtout il crée la surprise avec une révélation surprenante. Pour un peu on se mettrait à douter de Ken. Le suspense est très bien ménagé tout au long du tome pour trouver son point culminant sur la dernière page de celui-ci. Eh, oui ! Il va falloir courir se procurer le tome 4 pour savoir ce qu'il va se passer. Mais on s'attend bien sûr à un combat titanesque.

Du bonheur !

Le dessin est toujours aussi bien léché et il est étonnant de constater que les planches n'ont pas pris une ride contrairement à beaucoup d'autres manga de notre jeunesse. Petite mise en garde d'usage parce qu'il le faut bien : 'Hokuto no Ken' est un manga violent où les bons sentiments du héros priment certes mais dans lequel l'hémoglobine tient une bonne place.

'Hokuto no Ken. Fist of the North Star' (ou 'Ken le survivant' hein, pour ceux qui n'auraient pas suivi !) tome 3 de Buronson et de Tetsuo Hara est édité par Asuka. Vous pourrez vous offrir ses 192 pages de bonheur défouloir pour 6,95€.

Après Les Chevaliers du Zodiaque et Dragon Ball Z, voilà encore une des séries qui ont bercé notre enfance, il s'agit de Ken le Survivant ou Hokuto No Ken, Fist of the north star pour le titre original. Bon certains en garderont un mauvais souvenir tant la version animée que l'on nous a servie en France était édulcorée et irrespectueuse envers le travail des mangaka. Après les éditions J'ai lu, la maison Asuka reprend ce mythe sous forme manga, dans « une édition fidèle à l'oeuvre originale » nous dit-on.

Pour ceux qui n'auraient jamais entendu parler de Ken le Survivant ou simplement pour vous remettre en mémoire...

En l'an 199X, la Terre a été dévastée par une bombe atomique. Ses ressources naturelles sont quasiment épuisées, et elle ressemble à un vaste désert désolé. La loi du plus fort règne à nouveau, et eux qui possèdent de l'eau sont les cibles d'attaques répétées et sanglantes. Dans ce monde noir et semble-t-il voué à la destruction, un homme apparaît sur son torse il y a sept cicatrices qui représentent la Grande Ourse.

Kenshirô est l'héritier du Hokuto Shinken, un art martial ancestral basé sur les points vitaux. D'un simple coup bien placé, il peut faire imploser n'importe qui. Il est à la recherche de sa bien-aimée Julia mais dans son périple, il ne peut s'empêcher d'aider les innocents et de condamner les guerriers sanguinaires à une mort horriblement douloureuse et inéluctable. Il est accompagné par deux enfants Batt et Lynn.

Une nouvelle édition bien réussie

Hokuto No Ken, Fist of the north star est un manga violent ça va sans dire, même très violent, donc il vaut mieux le tenir hors de portée des enfants et des âmes sensibles. Voilà il fallait quand même le dire. À part ça, c'est un des plus gros succès des années 80 et un manga bien aboutit à tous les niveaux. Pour preuve, il est toujours relu avec plaisir et réédité à gros tirage.

À l'occasion de l'anniversaire des 25 ans de Ken le Survivant, la maison d'édition Asuka a décidé de rééditer ce titre. Cette nouvelle édition est très agréable. La couverture est bien réussie, lisse avec des reliefs et de superbes illustrations. La typographie est soignée et le papier d'assez bonne qualité. La censure n'est pas au rendez-vous et les dialogues originaux ont été respectés, ouf !

Un titre mythique

Nous ne reviendrons pas sur les qualités des dessins du maître Tetsuo Hara, toujours aussi dynamiques et efficaces 25 ans après la première publication de la série ni sur la qualité du scénario de maître Buronson dont le suspens et les révélations sont toujours aussi percutants et les relations entre les personnages au ton encore si juste.

Bref, Si vous ne connaissez pas Ken le Survivant et que vous n'êtes pas rebuté par la violence foncez découvrir cet excellent titre dans sa nouvelle édition. Pour les autres c'est un bel objet de collection, nécessaire à qui apprécie ce titre mais n'a pas encore la série en manga.

Hokuto No Ken, Fist of the north star tomes 1 et 2 est édité par Asuka. Les deux tomes comptent 224 pages et peuvent se trouver pour 6,95€. La sortie du tome 3 est prévue pour 10 juillet, et celle du tome 4 pour le 25 septembre.

Un grand merci à Jérôme de chez Asuka qui nous a permis de découvrir cette belle réédition d'un titre incontournable.

Écrivaine d’origine mexicaine, Cristina Rascón Castro sera accueillie à Montréal de juin à septembre 2008, vient d’annoncer officiellement l’Union des écrivains (et écrivaines) québécois, pour une résidence studieuse.

« Cristina Rascón Castro est native de Sonora, un état situé au nord du Mexique et au sud de l’Arizona. Celui-ci est reconnu pour son désert qui s’étend sur le Mexique et les États-Unis. Malgré sa jeune trentaine, Cristina Rascón Castro a traversé les océans plus d’une fois, entre 1994 et 2004, afin de parfaire sa formation universitaire, de Monterrey, au Mexique, à Ōsaka, au Japon. »

Écrire un roman reste la principale préoccupation de l’auteure, d’ailleurs le titre est déjà là : Casandra. Le livre portera sur l’amour impossible, un élément qu’elle exploitera à travers trois personnages, Casandra, Alejandra et Paulo. « Au-delà de l’amour ou non-amour homosexuel ou hétérosexuel, je veux fouiller plus loin et questionner cet abîme de la nature humaine, soit cette éternelle nécessité d’être entièrement connecté à un autre cœur, nécessité que nous pouvons rarement satisfaire», explique-t-elle.

Mais elle entretient également le projet de rédiger des contes et poèmes que le pays et son voyage lui inspireront. De par sa formation, elle tentera d’offrir des cours de poésie japonaise à tous : tanka, renga et haïku.

Titulaire du prix du conte latino-américain avec Hanam, et prix du livre de contes de l’État de Sonora pour El agua está helada, Cristina compte bien perfectionner son français et découvrir la riche littérature québécoise du moment.

« Ce programme d’échanges d’écrivains et d’ateliers-résidences entre le Mexique et le Québec est issu d’une entente conclue entre le Conseil des arts et des lettres du Québec, le Fondo Nacional para la Cultura y las Artes (FONCA) et l’UNEQ », nous rappelle l’UNEQ.

Ouais, je suis un homme de parole. Et quand M. Louis Lanher (comment ça, vous ignorez encore qui est Louis Lanher ? Insupportable idée !) qui n'est pas mon grand ami, mais pour qui j'ai un profond irrespect et un manque total d'admiration m'a dit : "Lis ce livre, il est meilleur que le le mien !", je n'avais pas besoin d'ouvrir ledit livre pour en être déjà assuré. Reste que, mon petit Louis, tu m'as demandé de le faire, et je l'ai fait.

Photographies d'un hamburger est sorti mi-2006, si mes informations sont bonnes et ma mémoire avec. C'est l'histoire de Lucien. Un paumé vivant dans le désoeuvrement d'un quartier HLM parisien, arpentant les murs d'une fac pour des études illusoires, aspirant à l'indépendance pendant que sa mère chante les louanges de l'amour à répétition dans la chambre d'à côté avec des partenaires multiples, que son frère se terre dans un mutisme vidéoludique sinistre et que sa soeur... fait des tournantes consentantes dans des caves. Mais nous y reviendrons.

La vie de Lucien est un carnage émotionnel, sa sociabilité se résumant à son pote Ahmed, bien mieux équipé pour affronter l'existence. Alors un beau jour, ou un beau soir, Ahmed va faire un geste et proposer à Lucien, qui est en passe de perdre le titre d'ami, de tirer un coup. Gratos. Dans une cave.Avec une fille consentante... Qui s'avérera être ladite soeur, susmentionnée plus haut, bien évidemment... Et grâce aux bons et loyaux services d'un policier présent qui avait infiltré le réseau et averti ses collègues (non sans avoir tiré également sa crampe), Lucien va se retrouver en prison.

Je déroge pas trop, là, hein Louis ?

Bon. En parallèle de cette sordide, mais presque banale histoire se déroule la vie de Barbara, Mustapha. L'une est dirigeante d'un syndicat nommé les hystérocrates, bande de féministes décidées à combattre le Phallus phallocratique. L'autre est un riche milliardaire, disposant d'un harem, mais comme aurait pu le dire Proust, il lui désire le seul vagin qu'il ne peut pas avoir. Et par conséquent, décrète qu'il va foutre en l'air l'organisation hystérocratique de Barbara.

Tout le monde est encore là ? Bien.

Photographies m'a posé un sérieux problème. D'abord parce que je n'aime pas dire du mal des gens, après les avoir rencontrés. Ensuite, parce que l'auteur m'a été sympathique, qu'on s'est serré la paluche lors de la nocturne du Salon du livre et que Louis l'aime bien, alors bon... Je n'ai quasiment pas décroché de Photographies : les pages s'enchaînaient toutes seules, passant de l'une à l'autre sans que j'en saute, ni ne puisse freiner ma course. Sauf que c'est avec une certaine consternation que j'ai lu.

Outre un texte presque blanc de style et creux de fond, l'histoire tourne sur elle-même comme une toupie, sans en provoquer l'enfantine féerie. On dévore, en attendant, en guettant l'élément fort qui va donner au texte tout son relief, sa majesté presque. Mais en vain. Attention, ce n'est pas un livre nul du tout. Simplement, il est vidé de sa force, à l'image de son héros.

Désolé, hein, mais voilà, alors que le premier chapitre donne un ton et une saveur pas loin du captivants, la suite s'enfonce de miasmes en marasmes et de Charybde en Scylla, pour déboucher sur une explication crypto-phallocratique du 11 septembre. Bref, mon petit Louis, je suis navré mais ce livre, depuis le petit tabouret où je suis assis, pour donner mon trèshumble avis, ben il n'est pas grandiose. Ni bon, ni vraiment mauvais. Juste fade...

Le prix Bel Ami est décerné par un jury tournant composé de huit ou dix membres, écrivains, créateurs, politiques ou journalistes. Il est remis au mois de mars dans les salons de l'Hôtel Bel Ami (Paris 6e), à deux pas du lieu où Marguerite Duras vécut plus de quarante ans.

La particularité de ce prix est de s'attacher exclusivement au destin des femmes. Femmes d'autrefois ou femmes modernes. Destin qui peut nous être conté par un homme ou par une femme écrivains.

Sur le site consacré à ce prix, on peut retrouver clairement évoquées les raisons qui ont poussé ses concepteurs à sa réalisation. « Sortir les prix littéraires de leur ronron habituel. Échapper à cette liberté obligatoire de primer …un homme. Mais oui, éditeurs, auteurs, journalistes, lorsqu’il s’agit d’un prix ou d’une promotion, ne distinguent plus les femmes. Elles deviennent invisibles à leurs yeux. »

 En plus de cette mise en avant de la femme, un volonté de rupture avec la centralisation parisienne est affichée : « Éviter absolument que le prix se concentre dans un territoire rétréci et veiller à ce qu’il ouvre sa respiration sur un plus large domaine de créativité au féminin. D’où la composition très éclectique du JURY et son renouvellement partiel chaque année. Il s’agit bien de primer un ouvrage littéraire, mais sur l’avis de femmes (et d’hommes pourquoi pas ?) de tous horizons. »

Un jury, et six oeuvres retenues

Pour l’édition 2008, le jury est donc partiellement renouvelé. La lauréate du Prix Bel Ami 2007, Elisabeth Reynaud, pour sa biographie Madame Elizabeth, soeur de Louis XVI, a accepté d'être cette année présidente du jury.

Le 6 février dernier, les neuf membres du jury ont présenté les ouvrages retenus :

Drieu de Victoria Ocampo (Constance de Bartillat) : six voix La mort du papillon, de Pietro Citati (L’Arpenteur) : sept voix Rideau de verre, de Claire Fercak (Verticales) : six voix

Rendez-vous est donc pris pour les résultats le 3 mars prochain.

Parallèlement, le jury décernera également un Prix Bel Ami jeunesse. Les trois œuvres sélectionnées sont :

Hésitation, tome 3, Stephenie Meyer (Hachette) L’élue du harem, tome 2, La petite reine de Byzance, J. Esther Singer (Plon) La malédiction d’Old Haven, Fabrice Colin (Albin Michel)

Parmi les membres du jury se trouvent :
Yan Queffélec, Macha Méril, Elisabeth Reynaud, Mélusine Vaglio, Cécilia Dutter

Non, les Normands ne sont pas que des brutes décérébrées, et je sais que je ne me ferai pas que des amis en affirmant le contraire. C’est aux environs de 827 que débute la conquête arabe de la Sicile, qui imposera leur présence jusqu’en 1091, avec un fait majeur, en 1060 : la conquête de l’île par les Normands. Ainsi, historiquement, on situe entre 1130 et 1194, le règne du royaume normand féodal. Voilà pour les petits faits d’histoire…

Ensuite, il faut savoir que Le Hors venu n’est pas une réédition, mais un inédit s’inscrivant dans le cycle de La Saga de Tancrède le Normand et d’Hugues de Tarse. Du savoureux pour ceux qui attendaient la suite des aventures.

Mais enfin, au royaume de Sicile, tout ne va pas pour le mieux : Tancrède de Lecce est enfermé dans les geôles de l’émir des émirs, Maion de Bari, en compagnie d’une tarentule. Mais peut-être ces noms ne vous sont-ils pas inconnus : et d’ailleurs, si c’était le cas, un bref lexique des personnages, avec une biographie historique vous attend en fin d’ouvrage. Et figurez-vous qu’une tarentule se révèle d’un exquis et précieux lorsque l’on mûrit de se venger… Avec l’appui de Théodora qui règne sur le harem, confidente et favorite du roi, mais maîtresse de Tancrède, il compte bien faire payer les mois passés à dépérir dans cette bauge croupissante, au milieu de ses excréments. La prison royale n’a rien d’un lupanar et les torturés, tombés en disgrâce aux yeux du roi n’ont souvent même plus leurs yeux – brûlés – pour pleurer.

De leur côté Tancrède d’Anaor, ignorant tout ou partie de sa parenté avec Tancrède de Lecce revient avec son maître Hugues de Tarse dans la ville de Palerme. Fils aîné de Roger, duc de Pouilles, lui-même fils de Roger II, comte de Sicile devenu roi (ou antipape en 1130), Tancrède d’Anaor est l’héritier légitime de la couronne, celui qui devra siéger. Parvenus dans une ville de Palerme secouée par la violence, les retrouvailles se font avec les amis, mais avec les autres aussi. Et pour un héritier, les embûches ne manqueront pas.

Entre les manigances qui se trament depuis le harem, surveillé par un eunuque, le Caïd Pierre, et les assassinats qui se déroulent au sein même du palais, l’inquiétude règne. D’autant qu’un eunuque a été égorgé et qu’on lui a dérobé les clefs du harem. Puis le criminel s’est attaqué au symbole même de la royauté en dérobant la couronne, le kamelaukion. Dès lors dans les couloirs, on murmure des histoires qui font peur aux adultes. On parle d’une secte formée par le Vieux de la montagne, celle des Achichins, ou Assassins, drogués et sans volonté. Un fidâ’i, disciple de cette secte maudite rôde-ti-l dans le palais ? Quel est alors son but ?
Hugues et Tancrède, non contents de jeter le trouble dans une ville agitée, vont devenir le point de convergence de toutes les attentions. Et sauver leur vie, en démasquant les criminels.

Et pour tenir un tel programme, il fallait du contenu. Dans la série roman historique, inspiré de faits ou des circonstances réelles, et dans lequel les héros évoluent, la Saga de Tancrède ne manque pas d’atouts.

D’abord, son univers palermitains est rendu avec une agréable ambiance, pas vaguement exotique. On y ressent les influences conjointes de la féodalité normande et de sa cohabitation avec les musulmans présents depuis leur conquête de la Sicile. Bien évidemment, l’historien pourrait froncer les sourcils, mais le plaisir de la lecture compense les largesses prises. D’autant que la Saga n’a jamais revendiqué une authenticité millimétrée…

Ensuite les personnages sont attachants, que ce fût dans leur machiavélisme, leurs travers ou leur constance. Chacun poursuit son but, et les destinées se croisent, sans hasard, mais au fil d’événements coïncidents que nul ne maîtriserait. Tancrède rencontrant Tancrède, sans qu’ils se sachent frères, Hugues retrouvant un frère d’armes et un ennemi mortel…

Et pour la couleur locale, nombre de petits mots doux sont glissés en italique et en arabe, ajoutant un effet appréciable au décor. D’autant qu’un bref lexique nous guide dans ces termes et en donne une définition correcte. Reste que oui, il faut pratiquer l’aller-retour entre son chapitre et la fin du livre. Mais bon, on peut aussi choisir de les ignorer et se laisser emporter par l’ignorance. Moi, je supporte pas ça, mais bon.

Enfin des cartes, des indications spatio-temporelles en début de livre, tout est réuni pour créer un univers complet et solide. Ça marche plutôt pas mal, et quoique l’on sache comment le livre finira, peu ou prou, on se surprend à en attendre la suite…