#Roman francophone

Le "théâtre" immobile de János Pilinszky. Lu dans l'optique de Mallarmé, Simone Weil et Robert Wilson

Enikö Sepsi

Le changement esthético-poétique qui se produit dans les années 1970 dans l'oeuvre de Jànos Pilinszky trouve une partie de son origine en France grâce aux nombreux séjours qu'il y effectue à cette époque, mais aussi grâce aux trois domaines qui retiennent son attention lors de ces visites : d'abord l'oeuvre de Simone Weil (dont une réception tardive de grande envergure se trouve dans l'oeuvre de Pilinszky), ensuite le renouveau liturgique qui servira de modèle à sa conception du théâtre, et finalement la prise de connaissance du théâtre de Robert (Bob) Wilson. Sous l'égide de l'idée de Simone Weil sur le rapport opposé de la personne et du sacré, Pilinszky découvre, à notre sens, en 1971 dans Le Regard du sourd de Bob Wilson, la mise en scène de sa propre poétique de l'immobilité qui convient à l'état décréé du scribe, voire la mise en image de la durée qui est partie constituante de son état naturel d'acte d'attention. Cette mise en scène du processus de dépassement du moi est un théâtre de la Pensée, dans le sens mallarméen, un "théâtre de papier", pour reprendre les expressions de Jânos Pilinszky. Quant aux écrits pour le théâtre, Pilinszky a beaucoup puisé dans les techniques éminemment uniques de ses propres poèmes, voire a élaboré une poétique théâtrale plutôt qu'une théâtrologie. Sa dramaturgie, selon les résultats de l'analyse exposée dans ce livre, se nourrit de Simone Weil, un peu de Grotowski, et beaucoup du jeune Robert Wilson.

Par Enikö Sepsi
Chez Editions L'Harmattan

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Genre

Théâtre

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15/11/2014 304 pages 30,00 €
Scannez le code barre 9782343046556
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