#Essais

La théorie de la structure sociale

Siegfried Nadel

Au moment où Nadel écrivait La théorie de la structure sociale, ses collègues britanniques ignoraient Lévi-Strauss et considéraient Leach comme un sorcier maladroit qui rend les étudiants fous en les faisant douter du fonctionnalisme, mais ne les guérit pas en refusant de fonder un nouveau culte. Nadel a le premier perçu l'existence de la pensée structuraliste comme un défi. Son ouvrage constitue la formulation la plus rigoureuse — et, pour une fois, inquiète — des thèses fonctionnalistes. Faut-il rappeler que celles-ci constituent aujourd'hui encore l'essentiel du credo scientifique des anthropologues, et qu'elles survivent jusque dans les cercles structuralistes à titre de retour du refoulé ? L'objet de sa réflexion, ce sont les rôles et les relations sociales. Le mérite de Nadel est grand d'avoir tenté de donner une organisation logique à des notions qui sont constamment utilisées dans la littérature ethnographique sans être jamais pensées. Les lecteurs français devraient y être particulièrement sensibles : la pensée structuraliste, qui s'est préoccupée des termes de parenté et des catégories de la pensée sauvage, a laissé ce domaine en friche. Sans doute parce qu'il débouchait sur ce qui est resté le point aveugle du structuralisme : la politique. Treize ans après la parution de l'ouvrage de Nadel en Grande-Bretagne, il n'existe encore aucun équivalent de sa réflexion dans la littérature anthropologique.

Par Siegfried Nadel
Chez Les Editions de Minuit

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Genre

Sociologie

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trad. Jeanne Favret
01/11/1970 230 pages 9,65 €
Scannez le code barre 9782707303936
9782707303936
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