Ce roman représente un double hommage. D'abord à une orpheline martiniquaise née en 1927, décédée en 2018. A coup sûr, les épreuves de sa vie montrent qu'il est possible de construire sa trajectoire personnelle en l'absence de liens avec ses propres parents durant l'enfance. Ensuite, à travers elle, aux structures d'accueil tels l'Ouvroir, l'Asile des Vieillards, puis le Centre Emma Ventura, qui l'ont accompagnée, et qui sont des incontournables pages d'histoire de la Martinique de l'époque. Un contexte de vie dont on ne parle pas et qui gagnerait pourtant à être valorisé, surtout en ces temps de crise sociale. Il est certain que les jeunes qui sont à la recherche de repères, à la découverte du sens de leur vie y trouveraient matière à réflexion, mais les plus âgés aussi. C'est que cette magnifique page d'amour se forge au quotidien, inventant un espace transitionnel entre individualisme et socialisation, isolement et attachement, introspection et action, malheurs et joies.
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