Un livre insolite. André Bouny longe les rivages humains au cours de trois cahiers distincts, protéiformes. Les titres étonnent, détonent. Récits habités de personnes seules et solitaires, qu'elles fussent célébrissimes ou anonymes : Janis, étoile filante ; Marilyn, image de l'image ; Abel Solo, ver ; Maria, madone de chair ; Amélie, veuve Coquelicot ; Madame Rosalie, mercière. Puis viennent des brèves sensibles et oniriques : L'estropié est nègre ; Vacances ; La danseuse de la Terre ; Murène, ministre de la Météorologie ; Le pêcheur de gros. Des soties modernes, dialoguées, d'un haut comique, parfois crues au sens de burlesque que la belle écriture rend recevables : L'homme au sexe qui parle ; Je suis un OGM ; L'homme à tête de cochon ; Roc-Amadour-sur-Mer ; Portes ouvertes en Enfer. Enfin, des écrits magiques et édifiants, apaisés et réparateurs : La rivière ; L'arbre ; La religion universelle du Temps ; Lettre d'un père à sa fille ; Lettre d'un père à son fils ; A ma crémation. Ces textes de traverse ne sont pas seulement les empreintes de ce que fut la deuxième moitié du siècle dernier, ils la précèdent et vont au-delà : tout y est. Un ouvrage inclassable comme on n'en rencontre jamais. Surprenant !
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