Les auteurs d'agressions sexuelles rencontrés en prison ou, à tout le moins, en milieu judiciaire, constituent une population encore peu étudiée en psychopathologie. Si l'acte est grave, ils sont vite catalogués comme pervers, inamendables et incurables, selon une terminologie du début du siècle. Or ces dernières années ont vu une augmentation très importante de tels comportements, peut-être simplement apparente du fait que les victimes osent, plus qu'auparavant, parler et dénoncer. L'exposé de nombreux exemples cliniques révèle la richesse de " configurations psychiques " variées, alors que la pathologie en question est réputée pauvre, réduite à la satisfaction de la pulsion. L'analyse de l'économie de ces configurations permet de dégager une entité spécifique, " la perversité sexuelle ", proche de la psychose mais ne s'y confondant pas, à distinguer des perversions sexuelles d'une part, de la perversité " morale " d'autre part, qui peut cependant s'y associer comme facteur aggravant. D'importantes perspectives thérapeutiques en découlent.
Par
Claude Balier Chez
Presses Universitaires de France - PUF
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