Le réveil, ici ou là, de la " religion " et du " religieux ", et l'impuissance actuelle à analyser ces revivals laissent perplexe. Est-on bien sûr de savoir de quoi on parle ?
Ceux qui furent les acteurs (conquistadores, chroniqueurs, etc.) de la colonisation de l'Amérique savaient, eux, pour l'avoir appris de saint Thomas, de quoi étaient faites la " vraie religion " et la " connaissance innée de Dieu " ; ils le savaient même si bien que toute pratique rituelle autre ne pouvait être qu'idolâtre...
D'où l'intérêt de nouer l'expérience de l'historien et celle de l'ethnologque, les leçons des Andes et celles du Mexique, pour dégager le destin de cette catégorie fondamentale du regard religieux qu'est l'idolâtrie. L'émergence et le déclin de celle-ci, repoussoir puis modèle ironique (Montesquieu, Voltaire) du christianisme, démontrent in concreto combien sont fragiles les pseudo-universaux qui structurent l'histoire et l'anthropologie des religions.
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