#Essais

Montesquieu. Pouvoirs, richesses et sociétés

Céline Spector

L'étude des rapports entre richesses, pouvoirs et sociétés dans L'Esprit des lois a souvent conduit à faire de Montesquieu l'un des pères fondateurs, avec Locke, du libéralisme politique. Ce livre propose une autre interprétation des figures possibles, chez les modernes, d'un ordre sans vertu. La question peut être formulée ainsi : en l'absence de dévouement civique, de primat accordé au bien commun sur les inclinations particulières, l'intérêt suffit-il à préserver la liberté politique et à fonder le lien social ? L'amour des lois et de la patrie, passion dominante des cités antiques, peut-il disparaître sans préjudice pour l'homme moderne ? Il s'agit d'explorer les voies plurielles tracées par Montesquieu face au " mal politique " incarné dans le despotisme. Sans proposer de régime idéal, L'Esprit des lois théorise plusieurs formes de gouvernement dont la prospérité et la liberté sont obtenues en l'absence de vertu religieuse, morale ou politique. La première forme correspond, en Angleterre notamment, au paradigme du commerce, régi par le mobile dominant de l'intérêt, du désir de profit. On nommera la seconde le paradigme des manières, celui de l'honneur, de la politesse et du luxe, que Montesquieu découvre dans les monarchies modernes. Grâce à l'intérêt et à l'amour de la liberté, qui animent les individus dans le système représentatif à l'anglaise, l'équilibre constitutionnel est maintenu. La participation à la vie civique ne constitue pas un renoncement à l'indépendance individuelle ; la vigilance des citoyens demeure indispensable à la protection des droits.

Par Céline Spector
Chez Presses Universitaires de France - PUF

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Philosophie

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16/04/2004 302 pages 29,50 €
Scannez le code barre 9782130529354
9782130529354
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