#Roman francophone

Passé simple

Nadine Prudhomme

"A quoi tient le hasard ? A quelques cartons rouges en guise de tickets-restaurant. Il faudrait toujours se méfier de la couleur du sang. A la moindre écorchure, il coule dans une cascade de vermillon, laissant peu de place à la survie. Il creuse le sillon des larmes". Dans un salon du livre, Sarah Castan dédicace son premier roman. Elle fait la connaissance de Martin Dolbec, un auteur à la réputation établie. Subjuguée par cet homme, elle occulte délibérément la complexité de son caractère, l'ambiguïté de son attitude ainsi que les zones d'ombre qu'il entretient autour de son personnage. "Il aurait pu dire n'importe quoi, elle aurait ri car c'était à lui qu'elle souriait, au foulard rouge parfumé d'absinthe et de citronnelle légèrement poivrée. Elle était amoureuse. Légère, déliée, elle riait, elle riait, se persuadant de la réciprocité de cette émotion particulière et délicieuse qui rend un peu bête et annihile toute retenue". Fragilisée par cette relation tortueuse, elle trouve une oreille attentive auprès d'Adrien, son grand-père de substitution. Il bine, il sarcle, il plante et il parle aux oiseaux. Philosophe, il lui dit que ces moments tout simples le rapprochent du sacré, de l'essentiel et que c'est ainsi qu'elle doit entrevoir la vie. Le bonheur tient à si peu de rien. "Adrien, tu m'apprendrais à l'apprivoiser le si peu de rien ? J'ai peur de ne pas être très douée. Dès que je le frôle, il s'éclipse. Il m'en veut peut-être de ne pas avoir la main verte". "Jardiner, ça s'apprend Sarah, à toutes les saisons et à tous les âges".

Par Nadine Prudhomme
Chez Editions L'Harmattan

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Genre

Littérature française

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01/09/2010 220 pages 21,00 €
Scannez le code barre 9782296126565
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