Le Maghreb et la crise entre les monarchies du Golfe. Une neutralité positive

La crise entre les monarchies du CCG, éclatée en juin 2017 et opposant l'axe saoudien-émirien au Qatar (un processus de réconciliation est enclenché avec le sommet tenu, début janvier 2021, en Arabie saoudite), survient sur fond de luttes d'influence et de divergences de vues et de visées sur la gestion post-révoltes arabes. Disposant de leviers d'influence, les protagonistes, en quête de soutiens, ont mis à rude épreuve les diplomaties maghrébines, plus précisément celles de l'Algérie, du Maroc et de la Tunisie partisans d'une neutralité positive, malgré un environnement contraignant. Alors que la Mauritanie s'est alignée sur l'axe saoudo-émirien et les deux camps libyens sur leurs soutiens respectifs (les Emirats arabes et l'Arabie saoudite pour le camp de l'est, le Qatar pour le gouvernement d'union nationale reconnu par la communauté internationale). Pour analyser l'impact de cette crise sur le Maghreb et la manière dont il s'est positionné, le présent ouvrage collectif s'est efforcé de répondre à quelques questions. Qu'en est-il des recompositions interarabes et du rôle régional des monarchies du CCG à la faveur des "printemps arabes" ? En quoi consiste la crise du CCG et quels sont ses enjeux ? Quels sont ses effets sur les pays du Maghreb ? Quels sont les déterminants du positionnement de ces derniers ? Qu'en est-il des répercussions de cette crise sur l'espace maghrébo-sahélien ?