Pursuit of happiness

Chapitre 1 : Départ

« Encore une journée pourrie ! » Soupira t’il, tout en repensant à la vie qu’il venait de laisser derrière lui. « Voilà deux jours que je marche, je suis épuisé ! »

Il continuait de pleuvoir, depuis qu’il était parti de chez lui. Il avait les pieds mouillés à l’intérieur de ses chaussures en plus de ses vêtements trempés. A chacun de ses pas, ses fines jambes s’entrechoquaient sous l’effet du froid et de la fatigue qui étaient déjà présente.

…

« Moi c’est Gin, et c’est mon histoire qui va vous être racontée. Je mesure 1m70 pour 50kg, un sac d’os. J’ai 15 ans et je vis chez mon père, un alcoolo désespéré de la première classe.

Il lui arrive souvent de piquer des crises et quand ça arrive il me répète qu’il aurait aimé être un bon père pour moi et se met à pleurer comme un bébé de deux ans. Moi, je le laisse pleurer à ce moment et je vais dans ma chambre en embarquant un paquet de chips en attendant que sa crise passe. Je n’ai pas le courage de rester à ses côtés… »

« Ma mère, elle, elle était partie de l’appart quand j’avais 13 ans, le jour de mon anniversaire… C’était une journée assez particulière. Je me rappelle de mon père qui pleurait comme jamais, à vrai dire c’était la première fois que je le voyais pleurer. Je n’en veux pas à ma mère, enfin je crois…Mais c’est depuis ce jour que mon père est devenu comme ça… Un adulte dépressif qui se gave de médocs à longueur de journée et pleure sans cesse pour un rien. Pour vous dire la dernière fois, parce qu’il n’y avait plus de Nutella, il s’est mis à pleurer… C’est désespérant tout de même. Mais je dois vous avouer que j’ai un peu peur de finir comme lui… »

« Ici, chaque jour se ressemble. Il fait toujours gris, c’est nul !

On vit dans un petit appart de banlieue parisienne. Je m’amuse comme je peux. Il est difficile de s’amuser avec des gens quand on porte le nom d’un alcool tout de même, c’est pour ça que je n’ai pas d’amis dans mon quartier et puis il n’y a que des étrangers.

Je ne suis pas raciste ! Je tiens à le préciser, mais déjà petit on me piquait souvent mes affaires. Ça me rappelle mon vélo qu’on m’a offert à mes 7ans et qui a disparu mystérieusement pour réapparaître chez mon voisin du premier étage, bien sûr je n’accuse personne. »

« Au lycée je n’ai qu’un seul ami, il s’appelle Enzo !

Il est pratiquement comme moi, en plus…heureux.

Je reste avec lui parce qu’il est le seul qui accepte de rester avec moi. Le problème c’est qu’il est souvent absent donc quand il ne vient pas en cours, je reste seul.

Il y a aussi un groupe de garçons dans ma classe qui trouve toujours le moyen pour me faire les pires coups comme la dernière fois ou ils se sont mis à cinq pour m’arracher mon sac et le jeter dans les toilettes. Quand Enzo n’est pas là, il m’arrive de me battre contre eux…soyons concrets, ça arrive tout le temps. Il y a aussi ces filles qui rigolent de toutes leurs bêtises »