Katarzyna - Roman inspiré d’une histoire vraie

Philippe Penciolelli

Inspiré d'une histoire vraie, tant par les dates, lieux et l'incroyable issue qui a fait l'objet d'une émission de télévision il y a quelques années.

Par Philippe Penciolelli
Chez Les Editions du Net

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Livres 0-3 ans

I

Allongé dans l’herbe, le jour se lève, l’humidité exacerbe les odeurs des bois, de la prairie, mais des silhouettes inquiétantes m’empêchent de profiter de la quiétude de l’aube.

En une fraction de seconde, le tonnerre s’abat sur cette campagne auxerroise, un barouf de tous les diables, mêlé à un tremblement de terre, ce doit être la fin du monde…

Nous sommes en juin 1940 et depuis presque un an, je suis incorporé dans l’armée française, exactement en septembre 1939 à Avignon, étant natif de Marseille. J’ai 24 ans, et comme beaucoup je suppose, je ne suis absolument pas préparé à cette situation n’ayant aucunement l’envie ou la capacité de tirer sur quelqu’un et encore moins de le tuer…

Ma formation a consisté à apprendre à saluer, à défiler, à reconnaître les grades, bref tout ce qui fait un excellent soldat en temps de paix !

Du Vaucluse, j’ai rejoint une garnison aux alentours de Mulhouse afin de renforcer une deuxième ligne de défense pour parer à d’éventuelles faiblesses de la ligne Maginot, ce château fort dans lequel d’autres soldats français devaient attendre l’ennemi, mais celui-ci a refusé de jouer selon nos règles et a préféré nous contourner…

Adolphe Hitler n’ayant aucun respect pour les anciens ministres français de la guerre, il décidât au mois de mai d’ignorer Maginot (l’ingénieur de notre château fort) et de passer chez les Belges, ce qui me valut avec mon régiment un repli précipité dans l’Yonne, près de Joigny. Pourquoi Joigny, je n’en ai pas la moindre idée, mes supérieurs n’ayant pas jugé utile de m’en informer. D’ailleurs à y réfléchir je pense qu’ils ont choisi cette ville au hasard, piquant la pointe d’un compas sur une carte de France, l’air entendu, l’air qu’arborent souvent les politiques et les grands stratèges quand ils ne savent pas quoi faire…

C’est là que quelques semaines plus tard et selon le plan de l’état-major, ma confrontation avec l’ennemi eut lieu, c’est à dire ce matin.

En face de nous, une armée équipée, entraînée, qui avait déjà envahi l’Autriche, une partie de la Tchécoslovaquie et la Pologne. Ce n’est même pas un combat, une bataille, mais une pitoyable déroute où chacun essaye de sauver sa peau sous la pluie d’obus que nous distribuent généreusement nos envahisseurs. Si dans nos rangs quelqu’un commande, il le fait très discrètement et nous avons adopté la tactique du branle-bas de combat à l’italienne appelée communément « panique générale » c’est à dire, chacun pour soi. Blotti au fond d’un trou fait par un obus, je reste là crispé de tous mes muscles attendant l’impact qui me sera fatal. Quinze minutes plus tard, l’artillerie allemande cesse et je risque un œil à l’extérieur pour apercevoir des soldats ennemis marcher vers notre position, jonchée de cadavres d’amis ou plus exactement et heureusement, de camarades. C’est ce moment que je choisis pour faire preuve de panique, de courage, d’audace, de lucidité mais surtout d’intelligence, en décidant de ne plus faire confiance aux politiques, aux militaires, et de m’enfuir à travers bois.

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19/10/2017 294 pages 13,00 €
Scannez le code barre 9782312055992
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