Introduction
Daniel Coum [*]
Les mutations que subit la famille vont de pair avec l’ouverture du débat public et le développement des pratiques sociales à propos du rôle des parents dans la société. Ceux-ci, en difficulté ou non, font l’objet de toutes les attentions et de tous les projets. En effet, les pratiques se multiplient qui visent à « aider les parents », oubliant, à l’occasion, de s’interroger sur les représentations, les présupposés, bref les théories implicites qui les animent. Or les positionnements idéologiques actuellement perceptibles méritent d’être relevés. Ils tendent à opposer grossièrement deux conceptions par trop simplistes du lien parent/enfant :
Sans doute cette dimension nouvelle du changement inspire-t-elle, soit pour la vénérer comme un idéal en soi, soit pour la rejeter et cultiver l’ancien par contre-dépendance, ceux-ci comme ceux-là qui oublient ce faisant que toute (r)évolution libère la créativité en même temps qu’elle invite à une (ré)appropriation de ce qui, tout compte fait, ne change pas.
C’est à la recherche de cette autre voie que nous nous sommes mis.
L’esprit qui réunit les auteurs de cet ouvrage autour de la question faussement simpliste « Des parents, à quoi ça sert ? » est donc résolument anthropologique. Il s’agit de dépasser le clivage des opinions et des dogmes, d’opter pour la compréhension des processus (qu’est-ce qu’être parent ?) plutôt que la modélisation des comportements (comment être « bon parent » ?), de retrouver, au-delà des rôles, la fonction, au-delà des phénomènes, la structure ; bref, chercher la raison, sinon la rationalité, de l’être-parent ailleurs que dans la performance.
Cette démarche s’impose à nous si nous voulons contribuer à éclairer les pratiques sociales et/ou subjectives (qu’elles soient familiales ou professionnelles, privées ou publiques) en matière de parentalité. C’est à cette condition que se révéleront peu à peu les points de repères utiles aux parents s’ils veulent – et on le leur souhaite – retrouver au-delà du doute le nouveau sens de leur responsabilité et, également aux professionnels, s’ils aspirent – comme ils le disent aujourd’hui – à penser autrement les relations parents/enfants et, le cas échéant, à en accompagner les changements.
Nul doute que, au bout du compte, c’est à l’enfant que profitera la démarche, lui qui, porté par l’histoire et le désir de ses parents en particulier mais également des adultes en général, est aussi le réceptacle de leurs hésitations et le vecteur de leurs incertitudes…
À chacun d’y apporter sa contribution sinon son service… Réunis par Parentel, les auteurs des lignes qui suivent ont répondus présent. Qu’ils en soient remerciés !
Notes du chapitre
[*] ↑ Daniel Coum, psychologue clinicien, directeur de l’association Parentel (Brest).
Extraits
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