#Bande dessinée jeunesse

A la poursuite des cinq empereurs

Michel Laporte

Lors d’un concours de tir à l’arc, le frère de l’empereur est accidentellement blessé. Accusé à tort de tentative de meurtre, le jeune Lan est condamné à mort. Mais le garçon s'échappe, bien décidé à prouver son innocence, et croise la route de trois autres fugitifs : Dong, Bao et Chen. Ensemble, ils rejoignent un cirque pour enquêter dans la Cité impériale et découvrir qui a piégé Lan. À eux quatre, nos hors-la-loi sauront-ils déjouer les complots ? À la poursuite des cinq empereurs La Cité impériale est en émoi : le très précieux portrait des Cinq Empereurs a disparu. La faute de Dong et de Chen... Les quatre compères, devenus inséparables, se lancent donc à sa recherche. Très vite, leur chemin se révèle semé d'embûches. Seraient-ils victimes d'un nouveau complot ?

Par Michel Laporte
Chez Seuil

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Editeur

Seuil

Genre

12 ans et +

 

 

 

 

 

 

 

Première aventure :

 

Les Quatre Bandits du Henan

 

 

 

 

 

1

 

 

Un jeune prince prend une leçon de tir ; un archer manque sa cible.

À peine eut-il ouvert les yeux que Guo Lan fut sur ses pieds pour aller à la fenêtre regarder le ciel. Il était uniformément d’un bleu très pâle, délavé, presque jaune, ce qui indiquait que le soleil n’avait pas encore paru mais qu’il allait faire beau. C’était ce qui importait.

Un moment, Lan laissa son regard aller, traverser la cour régulièrement pavée de noir et de blanc, atteindre les jardins puis parcourir tout du long la galerie de bois menant au pavillon rouge qui fermait l’horizon. C’était le soir surtout qu’il était magnifique, quand le couchant enflammait le cramoisi et l’or des guirlandes sculptées, le long des toits en briques vertes. Pour l’heure, dans le petit matin, il était tout enveloppé de brumes basses qui lui donnaient vaguement des allures de château hanté.

Lan frissonna, non de peur – il ne croyait pas intéresser les fantômes ou les revenants – mais parce que la nuit avait été fraîche et que l’air était encore vif, quoiqu’on fût au printemps. Sa robe d’intérieur, doublée d’une simple ouatine de coton, n’était pas assez chaude.

Il s’écarta de la fenêtre, songea qu’on n’allait pas tarder à lui apporter le riz du matin.

À ce même moment, un peu partout à travers l’empire du Milieu, des milliers et des milliers de garçons de son âge s’apprêtaient à aller rejoindre leur père et leur mère, à les saluer en leur souhaitant le bonjour, à s’asseoir avec eux pour déjeuner, en compagnie de leurs frères et de leurs sœurs.

Lui, comme la veille et l’avant-veille et tous les autres matins, mangerait son riz tout seul. Sa mère, il se la rappelait à peine. Était-il seulement sûr que le beau visage souriant qu’il revoyait quand il pensait à elle était bien le sien ? Il se pouvait qu’au moment où ce souvenir s’était formé, il l’ait confondu avec celui d’une parente ou d’une nourrice qui étaient gentilles avec lui.

De son père, en revanche, il se souvenait avec netteté. Peut-être parce que tous ceux qui avaient connu le général Guo lui répétaient régulièrement qu’il était son portrait craché. Sans doute, surtout, parce que cela faisait sept ans seulement qu’il avait perdu la vie dans une bataille. Quand un tel événement arrive et qu’on a huit ans, le souvenir de celui qu’on perd brutalement ne s’efface plus jamais…

Lan s’ébroua. Ces pensées tristes n’étaient pas faites pour un aussi beau matin. Il passa dans le cabinet de toilette attenant à sa chambre, se lava la bouche et s’aspergea d’eau le visage en se disant qu’après l’exercice, il irait sûrement aux étuves et qu’il ferait alors une toilette plus sérieuse. Ensuite, il choisit une robe. Il faillit prendre la mauve parce qu’elle était doublée et qu’il continuait de frissonner. Puis il se ravisa et opta pour une verte, plus légère, parce qu’il aurait sûrement chaud dès qu’il se donnerait du mouvement.

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24/05/2012 250 pages 12,90 €
Scannez le code barre 9782021073300
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