#Roman francophone

La poupée nonagénaire

Régine Bruneau-Suhas

Lorsque j'ai commencé à écrire "la poupée nonagénaire", je me suis particulièrement intéressée aux détails de la vie d'une personne très âgée pour qui j'eus beaucoup d'affection. J'écoutais ce qu'elle avait à dire de sa vie, de son grand âge, et l'appréhension qu'elle pouvait avoir de sa mort prochaine, de l'idée qu'elle pouvait avoir du "trou final", selon ses mots. Elle exprimait sa solitude, définitivement séparée de son amoureux décédé ; elle disait son mal-être dans ce monde ingrat qui n'a que faire d'une vieille dame en grande difficulté dans un maintien à domicile encombré et insalubre. La parole de Lis-Marie fut l'essentiel de mon propos retranscrit dans ce roman à partir du narrateur c'est-à-dire celui qui se place d'un point de vue distancé. Il entend, il voit, il restitue les mots de la grande vieillesse dans un parcours narratif où la démence bouscule le récit au point d'en brouiller parfois le contenu. Je donne au lecteur la possibilité d'appréhender les mots de la détresse, des souvenirs égarés et des paradis perdus. Je lui offre la possibilité de comprendre que lorsque la vie est prête à quitter son monde, le désespoir de la grande vieillesse s'installe bien souvent dans le silence, isolé et ignoré de tous. Les mots sont précieux pour tous ceux qui n'ont plus que les murs à qui parler.

Par Régine Bruneau-Suhas
Chez Saint Honoré Editions

0 Réactions | 2 Partages

Genre

Littérature française

2

Partages

Commenter ce livre

 

14/06/2022 104 pages 12,90 €
Scannez le code barre 9782407025312
9782407025312
© Notice établie par ORB
plus d'informations