"Tout le monde attend le Très Pur. Ils ne vivent que de cette attente qui est étroitement liée au thème du Graal. En réalité, c'est une pièce de théâtre sur l'attente comme le sont les récits gracquiens, mais une attente qui n'existe que parce que dans l'horizon se dessine l'espoir que le Graal prenne un jour des contours... Que ce point d'où disparaissent toutes les contradictions sorte du rêve dans la réalité... Le Graal est une lumière très intense qui brille de l'autre côté du miroir. C'est l'espoir de la réconciliation de l'homme avec lui-même. Mais dans ce mouvement vers l'absolu, c'est le mouvement qui est important, et c'est cet espoir qui lui donne l'essor, l'élan. Ceci est parfaitement exprimé par l'ermite Trévrizent, personnage assez complexe, comme tous les personnages gracquiens, dont une connaissance qui dépasse le héros ne l'a que figé dans le temps : "C'est le péché mignon des chevaliers de la Table Ronde. Ils se croient toujours près du but. Ils passent leur vie à toucher au but."(R.P., p. 65)"
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