#Roman francophone

Trahie

Danielle Steel

A trente-neuf ans, Tallie Jones est déjà une légende vivante du cinéma. Ancienne actrice, elle est désormais une réalisatrice reconnue et ses productions accomplissent le rare exploit de plaire au public comme à la critique. Loin des flashs et des paillettes, Tallie est une mère aimante et une femme comblée, menant une vie de couple épanouie avec son compagnon et associé, Hunter. Brigitte, son assistante personnelle, veille à maintenir l'équilibre entre ces deux univers pour ainsi dire parallèles. Mais alors qu'elle réalise le film le plus ambitieux de sa carrière, Tallie apprend qu'une personne de son entourage lui vole de l'argent depuis des années. Elle décide de faire appel à un détective privé et, de découverte en révélation, voit son monde s'effondrer. Pour faire éclater la vérité et démasquer le coupable, Tallie devra interpréter le rôle le plus difficile de sa vie.

Par Danielle Steel

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Genre

Littérature érotique et sentim

1

 

 

Deux hommes étaient étendus, immobiles sous le soleil brûlant du désert, victimes de l’énorme explosion qui avait retenti un peu plus tôt. Bien qu’ils aient appartenu à deux camps ennemis, l’un tenait maintenant la main de l’autre, qui se vidait de son sang. Ils échangèrent un regard, et le blessé rendit l’âme. Le claquement sec d’une détonation s’éleva alors dans l’air. Sous  les  yeux du  survivant terrifié, un tireur surgit de nulle part.

— Coupez ! cria une voix au milieu du silence.

C’est dans la boîte !

En quelques secondes, ce fut l’effervescence. Le mort se releva, un flot d’hémoglobine dégoulinant le long de son cou. Un assistant de production se précipita pour lui offrir une boisson fraîche, qu’il accepta avec reconnaissance. L’autre comédien quitta le plateau en direction de la cantine installée à proximité.

Parmi les bavardages, les cris et les rires, une jeune femme grande et mince, très souriante, vêtue d’un débardeur troué et d’un short en jean qui s’effilochait, discutait avec l’équipe technique. Elle avait de beaux yeux verts, le teint hâlé et de longs cheveux blonds, qu’elle avait rassemblés en un chignon lâche. Elle attrapa la bouteille d’eau glacée qu’on lui tendait. « Ça va être la scène-clé du film », affirma-t-elle au chef caméraman et au preneur de son, alors que les gens allaient et venaient autour d’eux, s’assurant qu’elle était satisfaite. Tout s’était déroulé sans anicroche et un parfum de victoire flottait sur le plateau.

L’Homme des sables serait à n’en pas douter un succès, comme tous les longs-métrages que Tallie Jones avait réalisés jusqu’ici. À trente-neuf ans, elle avait déjà été sélectionnée deux fois pour les Oscars et avait décroché deux Golden Globes. Ses films battaient des records au box-office, car elle y mêlait habilement scènes d’action et moments d’émotion, avec juste assez de violence pour plaire aux hommes et de sensibilité pour séduire les femmes. Autrement dit, elle combinait le meilleur des deux genres et, comme Midas, transformait en or tout ce qu’elle touchait.

Aux anges, Tallie retourna à la caravane qui lui servait de bureau, son exemplaire écorné du scénario sous le bras. Perfectionniste, elle peaufinait sans cesse son travail. Ses collaborateurs disaient qu’elle était très autoritaire, mais les résultats obtenus en valaient la peine.

Consultant son BlackBerry, elle vit qu’elle avait deux messages de sa fille, étudiante en première année à l’université de New York. Maxine, qu’on surnommait Max, était aussi blonde et élancée que sa mère, qu’elle dépassait d’une tête. Quand elles sortaient ensemble, on les prenait parfois pour deux sœurs.

Passionnée de droit, Maxine n’était absolument pas tentée par une carrière cinématographique. Elle voulait être avocate comme son grand-père maternel, Sam Jones. Ce ténor du barreau avait épousé en secondes noces la mère de Tallie, de vingt-quatre ans sa cadette. Quand celle-ci avait été emportée par une leucémie, Tallie était encore au lycée et Sam l’avait alors élevée seul. Il était extrêmement fier d’elle, l’avait soutenue dans tous ses projets et restait très protecteur à son égard. Âgé de quatre-vingt-cinq ans à présent, il souffrait d’arthrose et ne sortait plus que rarement. Aussi était-elle son lien avec le monde extérieur. Ils se téléphonaient chaque jour, et il aimait qu’elle lui raconte ses tournages.

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