« On trouve parfois ce qu’on ne cherche pas. »
(sir Alexander Fleming.)
« Il possède deux des trois qualités nécessaires au parfait détective : le pouvoir d’observer et celui de déduire. Il ne lui manque que le savoir, et cela peut venir avec le temps. »
(sir Arthur Conan Doyle, Le Signe des Quatre.)
Ce samedi-là, tous se réunirent dans la cuisine autour de Tomaso, qui préparait le petit déjeuner pour la famille au grand complet. Au grand complet signifiait le groupe des quatre habituels : Loreena la gouvernante, Tomaso l’homme de main, Lalie et Arthus, les deux adolescents de quatorze ans, auxquels s’ajoutaient Bérengère et Thibault Saint-Ange. Les parents de Lalie participaient à cette collation matinale, ce qui n’était pas si fréquent.
Il fallait bien reconnaître que les Saint-Ange, s’ils adoraient leurs enfants – Arthus n’était pas leur fils, mais ils le considéraient comme tel –, ils les adoraient à leur façon et, au sens propre, quand ils avaient le temps.
Thibault dirigeait seul, depuis la disparition accidentelle de Paul et Clémence Bayard, les parents d’Arthus, la société Multi-Technologies Entreprise. Les deux hommes avaient fondé ensemble cette société. Elle investissait et produisait dans plusieurs domaines technologiques tels que la chimie, les médicaments, les matériaux, etc. Elle avait connu un essor incroyablement rapide. En très peu de temps, elle avait acquis une envergure internationale et avait implanté des filiales un peu partout dans le monde. Elle employait aujourd’hui des dizaines de milliers de salariés. La gestion de cette entité tentaculaire accaparait Thibault vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept.
Arthus, bien sûr, avait hérité des parts de ses parents et possédait la moitié de MT Entreprise, mais il n’avait ni l’âge ni les compétences pour apporter une aide quelconque à Thibault. Celui-ci s’interrogeait souvent sur les motivations de son jeune protégé à vouloir reprendre un jour le flambeau. Le garçon paraissait se désintéresser complètement du monde de l’entreprise et des affaires. Il se montrait même régulièrement critique à son encontre.
Cela donnait lieu à des débats passionnés entre eux. « À quoi sert d’amasser autant d’argent ? questionnait Arthus. Qu’allons-nous faire de tout ça ? Nous avons tant, alors que d’autres ont si peu. Tu ne trouves pas qu’il y a un déséquilibre ? » Thibault souriait et reconnaissait Clémence à travers Arthus. Le jeune homme ressemblait tant à sa mère, il se montrait aussi généreux qu’elle. « Ta mère serait fière de toi si elle t’entendait, et elle aurait raison, répondait Thibault. Mais comprends bien qu’en développant cette entreprise nous créons des emplois, nous apportons un salaire et de quoi vivre aux gens dont tu parles. Et, comme c’est nous qui prenons les risques, qui investissons de l’argent, je trouve normal que nous en récupérions un peu plus que les autres. N’es-tu pas content d’habiter dans cette maison, de pouvoir faire de la musique dans un vrai studio, de partir au ski en hiver, à la mer en été, de t’acheter sans compter tout ce que tu désires ? »
Extraits
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