Prestige de Rochechouart. Les destinées d'un nom et d'un château

Rochechouart n'est pas que le nom d'une rue à Paris ou d'un hôtel – moins connu – de l'éducation nationale dans le VIIe arrondissement. Non plus qu'une petite ville des confins du Limousin, du Poitou et du Périgord, au coeur de la Nouvelle-Aquitaine. Rochechouart est le creuset d'une saga qui nous plonge dans les embruns de l'histoire de France. Né vers l'An Mil autour de la figure d'un cadet des vicomtes de Limoges chargé de tenir le secteur, le lieu devient vite le siège d'une grande châtellenie que se taillent ses seigneurs, tous prénommés Aymeric. Rochechouart est impliqué dans toutes les guerres qui agitent la région, depuis Richard Coeur de Lion jusqu'à la guerre de Cent Ans, aux guerres de Religion puis à la Révolution. Des vicomtes sortent des branches cadettes dont la plus renommée est de toute évidence celle des sires de Mortemart, dont la destinée au cours de l'Ancien Régime les amène à devenir ducs. La petite ville née de son château tisse sa propre histoire, à l'abri de ses remparts et sous la bienveillante protection de son monastère Saint-Sauveur. Le territoire de la vicomté s'étend à une trentaine de communes alentour, dans lesquelles des familles de vassaux se transmettent manoirs et châteaux. Rochechouart illustre bien ce que l'on peut appeler un lieu central, une petite capitale de "pays", vite submergée par l'essor économique de pôles concurrents, mais a longtemps su préserver ses prérogatives de chef-lieu. De nos jours, à l'ère de la métropolisation globalisée, Rochechouart conserve de ses heures de gloire de nombreux atours : un superbe château, une petite ville ayant su maintenir son patrimoine bâti, un terroir riche en authenticité, en manoirs et chapelles rurales.