Bienvenue dans un monde où les sentiments sont interdits. Fini l'amour, l'amitié, la peine, la crainte, la pitié... Plus de conflits, de querelles, de guerre... La société prône le contrôle et la sécurité de la « Bible » des hommes : Le Livre des trois S : sûreté, santé et satisfaction.
La paix est assurée par le Protocole : une intervention chirurgicale pratiquée sur le cerveau des adolescents de 18 ans afin de détruire toute émotion. Dès leur plus jeune âge, ils vivent dans la peur d'attraper le delirae, le sentiment amoureux et ses effets secondaires : stress, anxiété, peur, maux de ventre, etc. Grâce au Protocole, ils deviennent froids, insensibles et sont « couplés » afin de satisfaire et servir au mieux la société.
Léna, 17 ans, vit à Portland, chez sa tante. Elle doit passer son Protocole, comme Hana, sa meilleure amie. Ensemble, elles profitent du temps qu'il leur reste avant cette intervention qui signera sans doute la fin de leur amitié. Elles bravent les interdits, sortent après le couvre-feu, participent à des soirées où des jeunes gens des deux sexes se mélangent… Léna va connaître les premiers émois amoureux avec Alex, un Invalide qui n'a pas encore subi son Protocole. Pourquoi n'ont-ils pas la liberté de s'aimer ? Qu'y-a-t-il derrière les barbelés de la ville ? Exaltés par leur amour, ils vont tenter de s'échapper pour rejoindre la Nature, où des hommes vivraient libres…
de est une référence dystopique. J'attendais avec impatience le troisième et dernier tome du combat de Léna dans sa quête de liberté. Et comme à son habitude, Lauren Oliver offre un roman de qualité avec actions et rebondissements. Les relations entre les personnages se complexifient. Certaines péripéties et revirements de situation sont de vraies surprises et prouvent une nouvelle fois le talent de l'auteure. L'échiquier politique qui se dessine au fil de l'histoire est subtil et captivant avec partis politiques, alliances, complots, trahisons et soif de pouvoir.
On peut regretter le manque d'éclaircissements dans le dénouement de la trilogie. Lauren Oliver préfère le symbolisme aux réponses concrètes que peut espérer le lecteur. Cependant, les images sont fortes et le poids des mots est là. Le lecteur est submergé par la puissance des actions des dernières pages et prend part à la rébellion.
La trilogie Delirium de Jana Oliver est brillante et implacable. Un véritable coup de cœur !
Un petit bémol : le choix des couvertures françaises, peu attrayantes...