Moi... et Max Stirner. L'art de vivre
Considéré comme la "bible" de l'anarchisme individualiste, L'Unique et la propriété de Max Stirner a été plus souvent évoqué que lu depuis sa parution en 1844. Initialement frappé parla censure, l'ouvrage a été rapidement remis en circulation, les autorités de l'époque le jugeant "trop absurde pour être dangereux." Au vingtième siècle encore, un philosophe comme Jürgen Habermas soulignait "l'absurdité de la frénésie stirnérienne". Et pourtant... L'Unique et sa propriété n'a cessé d'exister, comme un bloc erratique, de s'imposer à la pensée, comme sa limite même : celle d'un Moi qui affirme d'entrée de jeu n'avoir "fondé sa cause sur rien" et qui s'abandonne à une "allégresse sans pensée". Celui qui aura vraiment lu Stirner ne se résoudra pas à s'en faire le disciple ou le commentateur ; il lui opposera sa propre unicité, sa propre force, pour s'en repaître à sa guise...
06/2021