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9782702103883

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Philosophie

Walter Benjamin. Histoire d'une amitié

Le livre de souvenirs que le grand historien du judaïsme, Gershom Scholem, a consacré à son ami Walter Benjamin est un document de première importance pour l'histoire intellectuelle de ce siècle. De 1915, date de leur première rencontre à Berlin, à 1940, année du suicide de Benjamin à la frontière pyrénéenne, ils ont entretenu un étroit commerce intellectuel, fondé sur une amitié profonde. Pourtant, leurs choix de vie devaient très vite diverger : influencé par le sionisme, dès 1923, Scholem quitte Berlin pour Jérusalem, où il deviendra l'un des plus célèbres érudits hébraïsants et étudiera les grands courants de la mystique juive. Benjamin, lui, voyage sans cesse, avant d'être contraint, après 1933, à l'exil en France. Il tente de concilier l'espérance marxiste et l'influence plus souterraine du messianisme juif, et disperse ses écrits en multiples fragments. Ce livre nous restitue la vivacité des débats et conversations qui animent les deux hommes, et évoque plus d'une fois tel ou tel autre de leurs relations communes : Judah Magnes, Bertold Brecht, Martin Buber, Ernst Bloch, Hannah Arendt, Theodor Adorno, Max Horkheimer. Au moment où les œuvres de Benjamin et de Scholem suscitent un intérêt croissant, cet ouvrage est une contribution essentielle à leur compréhension.

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Ouvrages généraux

Walter Benjamin. Histoire d'une amitié

Gershom Scholem et Walter Benjamin, deux Juifs berlinois appartenant à la même génération, refusent d'emblée le mensonge et le confort. Scholem quitte dès 1923 Berlin pour Jérusalem. Il y édifiera une oeuvre magistrale. A ses certitudes s'opposent les hésitations de Benjamin, la dispersion de ses écrits, la précarité de ses entreprises universitaires et littéraires, son balancement entre les séductions du marxisme et un sentiment très vif de son appartenance au judaïsme. Il envisagera même de s'installer en Palestine. Témoin lucide, Scholem évoque les phases et les lieux de cette amitié : le Berlin de la guerre et de l'après-guerre, la Suisse, le Paris de 1927 et de 1938. Lettres à l'appui, il apporte des précisions sur l'attitude de Benjamin envers le sionisme et le communisme, sur ses relations avec d'autres figures des lettres allemandes de son temps : Brecht, Buber, Ernst Bloch, Hannah Arendt, Adorno, Horkheimer et l'Ecole de Francfort. Il retrace la formation de la pensée de Benjamin, sa conception du rôle du critique littéraire, ses goûts artistiques, sa position ambiguë devant le marxisme. Il constate son double refus ; ni Moscou, ni Jérusalem, puis le caractère tragique de son exil : pour Benjamin, chassé d'Allemagne par le nazisme en 1933, Paris, "capitale du XXe siècle" , siège d'une littérature dont il est le critique et le traducteur (Baudelaire, Proust), sera un lieu de solitude et d'angoisse avant le suicide d'octobre 1940 à la frontière espagnole. Au moment où l'oeuvre de Walter Benjamin est l'objet d'une attention croissante, cet essai de Gershom Scholem est une contribution essentielle à sa compréhension.

10/2022