Cela fait des années que le travail de Bilal me laissait indifférent : son esthétique me semblait trop bien assise et ronronnante, ses ressorts scénaristiques usés, je ne m’attendais pas du tout à ce que son nouvel album ose reprendre pied dans le monde complexe qui nous entoure. Bien sûr, « Bug » se déroule dans un univers de légère anticipation, mais on sent bien que c’est de nous qu’il est question quand les citoyens du monde, connectés en permanence, se retrouvent soudain sevrés du web et des données qui permettent aux applications de tourner.