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9782072865619

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Littérature française (poches)

Le cousin Pons

"- Deux mots suffisent à tout éclaircir, madame, dit Fraisier. Monsieur le président est le seul et unique héritier au troisième degré de monsieur Pons. Monsieur Pons est très malade, il va tester, s'il ne l'a déjà fait, en faveur d'un Allemand, son ami, nommé Schmucke, et l'importance de sa succession sera de plus de sept cent mille francs... - Si cela est, se dit à elle-même la présidente foudroyée par la possibilité de ce chiffre, j'ai fait une grande faute en me brouillant avec lui, en l'accablant. - Non, madame, car sans cette rupture il serait gai comme un pinson, et vivrait plus longtemps que vous, que monsieur le président et que moi... La Providence a ses voies, ne les sondons pas ! "

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Littérature française

Le cousin Pons

" Quel est votre roman préféré ? " demande Didier Eribon à Claude Lévi-Strauss dans De près et de loin, le livre d'entretiens que ce dernier lui a accordés en 1988 (Odile Jacob, 1998). "Il y aurait cent raisons pour que ce soit Le Cousin Pons, répond le grand anthropologue, mais L'Envers de l'histoire contemporaine me captive...". Ce dernier roman, publié à titre posthume, montrera que Balzac osait croire encore à la possibilité de voir un jour l'avènement du bien - présenté alors comme l'exact "envers" du mal. Mais c'est le mal, assurément, qui triomphe dans Le Cousin Pons. Car, parmi les "cent raisons" d'être fasciné aujourd'hui encore par ce récit d'un funeste destin, il y a cette remarquable aptitude au mal que déploient bourgeois, usuriers et gens du peuple - "gens de mal" comme on dirait "gens de bien" - qu'unit pour un temps l'appât du gain en vue de dépouiller et assassiner sans violence apparente le pauvre cousin, égaré par sa passion du beau et incapable de résister à la barbarie silencieuse de ses contemporains.

09/2007