Héros et aventures

Commençons la semaine par une plongée dans le théâtre du XVII° siècle avec un auteur trop vite oublié : Théophile de Viau (1590-1626). Il composa en 1621 Pyrame et Thisbé. Je vous propose d’en retrouver un extrait, tiré de la fin de la pièce : Acte V, scène 2, v. 1179-1234.

Inspirée des Métamorphoses du poète latin Ovide, cette tragédie met en scène des amours contrariées. Dans la forêt, près du mûrier où les jeunes gens se sont donné rendez-vous pour fuir, une méprise fait croire à Pyrame que Thisbé est morte. Il se suicide et la jeune fille, arrivant peu après, découvre le corps de son amant.

De petites nouvelles nous parviennent des Antilles, et plus particulièrement l'Université des Antilles et de la Guyane, qui vient de signer un partenariat pour la création d'Elibris, mettant à disposition des enseignants-chercheurs et des étudiants de 10.000 livres numériques en texte intégral.
Depuis quelques jours, la coopération est lancée et Sylvain Houdebert, directeur de la documentation de l'UAG explique toute l'innovation et les avantages de cette bibliothèque numériques - outre l'annotation des textes, un enseignant peut recommander une lecture en particulier sans qu'il n'y ait de problème de consultation ni de stock. « Il n'y a aucune contrainte technique, 100 étudiants peuvent consulter en même temps le même manuel, il n'y a aucun problème », explique-t-il. (son intervention en vidéo)

Que ce soit à Kourou ou à Cayenne, étudiants et enseignants semblent accueillir avec plaisir ce nouvel outil, mesuré par un engouement certain pour la plateforme, sur laquelle les inscriptions augmentent.

Donc 10.000 dans un premier temps, puis 5000 qui arriveront par la suite, mais la bibliothèque de Elibris, réalisée en partenariat avec Cyberlibris ne s'arrêtera pas là. En décembre le projet Manioc verra le jour en décembre, qui rassemblera des contenus patrimoniaux tombés dans le domaine public et qui seront numérisés et mis en ligne.

Le catalogue a été lancé à la fin du mois d'octobre. « Une première mondiale », explique Éric Bryis, de Cyberlibris, heureux de présenter « la première plateforme au monde qui soit à la fois pluridisciplinaire et communautaire ». Contacté par ActuaLitté, il nous précise qu’« ELibris est utilisé par la Martinique, la Guadeloupe et la Guyane ».

« Nous avons marié une bibliothèque numérique pluridisciplinaire à un réseau social académique. Vous remarquerez que les personnels administratifs et leurs familles n'ont pas été oubliés puisque conformément au souhait de l'UAG nous avons également introduit une collection Loisirs. Après tout, une université vit, tourne parce qu'au-delà des académiques de nombreuses personnes contribuent à son fonctionnement. La bibliothèque universitaire est aussi la leur. »

Et de sourire en concluant : « L'UAG est désormais l'université la mieux équipée de France. »

Une très jolie tribune dressée pour Arnaud Nourry dans Le Monde fait état d'une volonté forte de la part du PDG de Hachette (celui-là même qui souhaite de grands groupes d'édition français pour resister à l'envahisseur Googe Books...). Déplorant « le culte de la technologie », dont Hachette ne parvient pas à s'emparer des autels, il revient justement sur Amazon et Hachette les deux grandes bêtes noires du moment.

Mépris du droit d'auteur, à travers la numérisation des oeuvres des bibliothèques par Google - qui en est donc à 10 millions d'exemplaires, lenteur de la justice américaine qui inciterait donc auteurs et éditeurs à un compromis plutôt qu'à une bataille judiciaire en règle, tout cela sonne bon la fin du monde. Mais à aucun moment M. Nourry ne précisera que derrière droit d'auteur, il faut entendre « droit de l'investisseur », et Hachette ne fait pas exception.

Bien abritée derrière sa forteresse de retard justement technologique et son offre légale de vente d'ebooks moribonde, la France avance à la vitesse d'un petit-gris dans cet univers numérique, trop soucieux que sont ceux qui détiennent l'argent de bien le conserver. Dès lors, la prudence, plus que de mise, devient une fermeture des frontières. Et pour exemple : « Comment peut-on sereinement envisager, dans ce contexte hostile, de donner à Google les clés de la Bibliothèque nationale de France (BNF) ? »

... c'est se poser en victime

Évidemment. C'est une honte. Mais sait-on simplement les conditions dans lesquelles s'opérerait cette numérisation ? Hmm ? Non ? Bien non. On suppose que le schéma numérisation gratuite, contre récupération d'une copie et rémunération sur la publicité s'opérera. Mais on n'en sait pas plus.

Foin des bocks rimbaldiens, passons à l'autre ennemi : Amazon. Ah le bougre ! Avec ses fichiers numériques vendus à 9,99 $ qui donnent forcément envie aux Français d'avoir des ebooks moins chers, a-t-on idée d'instiller pareilles idées dans la tête des consommateurs ? Le livre numérique doit être cher. D'ailleurs, c'est déjà le cas : pourquoi changer ? Sans prix unique du livre, le cybermarchand « instille dans l'esprit du consommateur un prix de référence pour les nouveautés - un prix qui n'a rien à voir avec la réalité économique et qui ridiculise les éditeurs et leur “prix conseillé” de 24 ou 25 dollars ».

Encerclé de toutes parts !

Alors d'un côté, le gratuit chez Google, de l'autre la braderie du livre chez Amazon : comment un petit éditeur comme Hachette pourrait s'en sortir ? Évidemment, que l'American Booksellers Association a demandé l'ouverture d'une enquête : c'est un peu gros au bout d'un moment, mais qui en France demander l'ouverture d'une enquête sur les tarifs abusifs des livres numériques ? Qui ? Et M. Nourry d'asséner :

On en sourirait jaune, si ce n'était pas si incroyable. Mais bien, hein, bon discours. Bien sûr, on trouvera que les propositions sont (enfin !) dans l'air du temps : bien obligé de céder un peu de nos jours, sans quoi, c'est la lapidation. Aussi parle-t-on la TVA à 5,5 %, les prix inférieurs de 20 à 30 % - pourquoi n'est-ce pas déjà le cas ? - ou le prix unique du livre numérique. « Mais cela ne suffira pas. Ce que les éditeurs de musique n'ont pas su faire à temps, nous, éditeurs, avons le devoir de le faire : créer très vite une offre commerciale légale et attractive, au service de tous les lecteurs, de tous les contenus et de tous les libraires. »

Numilog, mon sauveur !

Au secours... Tant de temps pour l'admettre... Et de vendre Numilog comme la solution efficace pour la révolution numérique. C'est là ! Nous y sommes. La concurrence commence : pour contrer Editis ou La Martinière, plaidons dans Le Monde que Numilog tient les rênes de l'avenir. Mais passons sous silence que Numilog oblige à l'insertion de verrous numériques, si l'on souhaite faire partie de son catalogue...

Quant à cette porte ouverte vers ses confrères, on se demande qui l'enfoncera ou la claquera...

L'agence Human to Human a publié lundi une étude sur la présence du gouvernement à travers les réseaux sociaux. Les ministres et secrétaires d'État du gouvernement Fillon IV seraient globalement assez présents sur Facebook (28 ministres), mais très peu sur Twitter (seulement 8). 31 d'entre eux, soit 80 %, seraient actifs sur au moins un média (Facebook, Twitter, blog ou Dailymotion).

Première question : sont-ils fans de la page Facebook de leur président Nicolas Sarkozy ?

Nathalie Kosciusko-Morizet, Laurent Wauquiez et Benoist Apparu sortent très clairement du lot par leur intense présence sur le web 2.0. Seuls les deux derniers sont présents sur les quatre réseaux. NKM se distingue elle sur Twitter : 5 000 personnes suivent ses « gazouillements ».

Néanmoins, il y a peu de dialogues et d'interaction entre les ministres et leur communauté. Les médias sociaux leur servent essentiellement de nouveaux supports de communication, sans qu'une nouvelle relation soit instaurée comme on aurait pu l'attendre de leur part. Ils communiquent leurs actions plus qu'ils n'écoutent les internautes, alors que ces outils pourraient être d'intéressants instruments de démocratisation.

Les blogs, en perte de vitesse, sont assez peu utilisés. NKM, aux côtés de Rama Yade, est là encore la star, avec en moyenne 50 commentaires par billet. Alors qu'à l'inverse, la chaîne vidéo sur Dailymotion rencontre un important succès, en étant utilisée par 17 ministres.

Chatel bien placé, Pécresse et Mitterrand à la traîne

Chez nos amis de la Culture et de l'Éducation, le constat est très contrasté. Le nouveau ministre de l'Éducation, Luc Chatel, figure parmi les plus geeks des ministres, et confirme la solide position de son ministère sur la toile. En revanche, Valérie Pécresse est peu présente et Frédéric Mitterrand pratiquement absent.

Luc Chatel est certainement le plus grand utilisateur de Dailymotion. Il dispose de deux chaines vidéo : sa chaîne personnelle, qu'il utilise comme porte-parole du gouvernement, et la chaîne du ministère de l’Éducation nationale, lancée le 30 mars 2009 par Xavier Darcos. Luc Chatel relaie largement la parole de Matignon sur Dailymotion avec 535 vidéos, soit 37 % de la production vidéo des membres du gouvernement. En moyenne, il publie plus d’une vidéo par jour contre cinq vidéos par mois pour les autres ministres.

Luc Chatel a aussi deux comptes Twitter: un compte privé et celui du ministère, bien qu'ils soient assez peu utilisés.

Du côté de Facebook, Luc Chatel et Valérie Pécresse ont un chacun un compte. Frédéric Mitterrand, a lui fait le choix de supprimer sa page depuis son entrée au gouvernement. En revanche, quelques internautes se sont amusés à créer le Twitter de Frédéric Mitterrand (comme celui de Xavier Darcos, Christian Estrosi, Patrick Devedjian, Martin Hirsh, Hervé Novelli et Chantal Jouanno qui sont apparus simultanément). Mais ce n'est pas lui qui en maîtrise l'administration.

Le seul réseau social dont dispose le ministère de la Culture est une chaîne Dailymotion, mais dont l'utilisation se situe dans le ventre mou du gouvernement (5 vidéos publiées par mois, et moins de 4000 vues).

Aucun de nos trois ministres préférés n'a de blog.

Pour consulter l'étude complète, ici.

Calvin et Hobbes !Exactement ! Bravo. Mais vous n'avez pas encore gagné les tomes 18 et 22 publiés chez Hors-Collection. Si vous voulez faire partie des cinq poètes qui recevront ces deux albums chez eux, il vous faudra de l'imagination.

Si Calvin et Hobbes n'avaient pas été un enfant et un tigre, qu'auraient-ils bien pu être ?Un chien et une puce ? Un opposum et un ragondin ? Les cinq lecteurs les plus drôles recevront chez eux le précieux colis, à garder ou à offrir.

1. La participation se limite aux personnes habitant en France métropolitaine. C'est pas qu'on soit radin, mais pour le moment, c'est ainsi.
2. Chaque personne (représentée par un foyer et donc une adresse postale, hein) peut soumettre plusieurs propositions, mais un seul mail.
3. Envoyez votre lettre de félicitations avant le mardi 23 février à 23h59, cachet de notre serveur FAI faisant foi.
3bis. Les pommes, c'est bon. Mais les fraises aussi. Sauf que c'est pas la saison.
4. C'est moi qui choisis les gagnants. Personne d'autre. Donc je ferai ce que je veux. Dans le plus total despotisme totalitaire et autocratique.
5. Toute participation implique l'acceptation des conditions de jeu, et surtout que la lettre soit publiée dans les colonnes de ActuaLitté.com
6. Soyez pas tâches, pensez à filer votre adresse postale pour l'envoi dudit cadeau !