Internet n'est pas un ennemi et les éditeurs doivent explorer les possibilités que ce média offre plutôt que de s'en méfier, et même, la distribution de livres numériques en ligne pourrait accroître plutôt qu'impacter la vente traditionnelle de livres, estime Paulo Coelho, durant la Foire de Francfort.
Facile, pour lui qui a fêté la vente de son 100 millionième livre l'an dernier, L'alchimiste qu'il avait justement mis en ligne, en provoquant son propre piratage... pour son plus grand bonheur. Une attitude qu'il n'a dailleurs jamais cessé d'encourager. « En tant qu'écrivain, je suis intrigué par toutes sortes d'expériences. »
La librairie en ligne serait en effet la plus grande évolution dans la diffusion de livres depuis ces soixante dernières années et pour 40 % des professionnels récemment sondés, le contenu numérique dépasserait le contenu papier d'ici 2018. Et le romancier de s'expliquer : « Les internautes lisent quelques pages et pense, 'Mon dieu, c'est tellement plus simple d'acheter un livre plutôt que de lire sur cet écran ; c'est alors qu'ils sortent de chez eux pour acheter le livre. » Pas vraiment une démonstration probante...
Pourtant, « le Web impose une nouvelle manière de partager des idées en défiant des modèles économiques anciens ». Mais d'autres ont encore en tête l'époque de Napster et du partage de fichiers illégaux. Si la situation n'a pas vraiment changé, les professionnels restent angoissés par le sort que l'industrie de la musique a subi durant cette période. Et forcément, évoquer les équivalents des baladeurs numériques, symbolisés par l'iPod, les lecteurs d'ebooks va rester brûlant.
Selon iSuppli, firme de recherche et d'analyse, le marché global des livres électroniques devrait évoluer de 3,5 millions $ en 2007 à 291 millions $ en 2012. Et concernant Coelho, il est entré dans le livre des records Guiness de 2009, et a reçu le titre de romancier le plus traduit, avec 67 langues. « Le plus vous donnez, le plus vous recevez », a conclu Paulo Coelho...