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Romanesques Tome 1 : Le Miroir qui revient

Extraits

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Littérature française

Romanesques Tome 1 : Le Miroir qui revient

Ce livre d'Alain Robbe-Grillet est fort différent de tout ce qu'il a publié jusqu'ici. Sans doute parce que ce n'est pas un roman. Mais, est-ce vraiment une autobiographie ? On sait que le langage du roman n'est pas celui que l'écrivain utilise pour la communication courante. Comme c'est ici l'homme Robbe-Grillet qui parle (de lui-même romancier, de lui-même enfant, etc.), son écriture paraîtra certes moins austère, moins " difficile ", que ce à quoi il nous a habitués. Pourtant, le tissage aventureux, des fragments empruntés aux terreurs ou plaisirs érotiques du petit garçon, à la pittoresque chronique du clan familial, aux chocs causés par la guerre ou par la découverte de l'horreur nazie dans ce milieu d'extrême droite, tout cet entrelacement de petits riens, d'imagerie douce, de lacunes et d'événements trop immenses, amènera plus d'une fois le lecteur, comme malgré lui, à identifier le fonctionnement incertain de sa propre existence à celui, justement, de toute la littérature moderne.

01/1985

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Revues

Romanesques N° 13/2021 : Numérique et romanesque

Aurélie ADLER et Christophe REFFAIT, "Avant-propos" - Laurent DEMANZE, "Usages romanesques de l'archive" - Christophe REFFAIT, "Romanesque et explication. Le romanesque psychologique de Zola dans Une page d'amour" - Gaëlle DEBEAUX et Charline PLUVINET, "Introduction" - Sébastien WIT, "Le romanesque de la machine dans la méthode oulipienne" - Oanez HELARY, "L'écriture sur les Forums RPG. Quelle place pour le romanesque ? " - René AUDET et Aude MEUNIER-ROCHON, "Le storytelling des drames humains. Romancer le réel par le BD reportage numérique" - Françoise CAHEN, "Mises en abyme. La virtualité d'Internet et la fiction romanesque" - Laurence PERRON, "Fuites. La rétromédiation et la possibilité du romanesque" - Jade PETRAULT, "Twitter, laboratoire du romanesque malgré lui" - Alexandra SAEMMER, "De l'(im-)possibilité d'écrire un roman sur Facebook" - Nathalie BRILLANT RANNOU, "Mon béguin pour Rachel Charlus. (De quelles émotions romanesques faisons-nous l'expérience en déambulant dans Un Monde Incertain ? )" - Aurélie PALUD, "Entretien avec Thomas Cadène et Joseph Safieddine" - Loïse LELEVE, "Entretien avec Cécile Portier" - Charline PLUVINET, "L'absence du romanesque dans les couloirs du distanciel"

06/2021

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Poches Littérature internation

Celui qui revient

En ce printemps 1980, un vent de terreur souffle sur la Corée du Sud. La révolte de Gwangju se solde par un massacre sans nom. Dans la ville meurtrie, Tongho erre parmi les cadavres, à la recherche de son ami disparu. Dans une maison d'édition, Kim travaille sur un texte censuré. Dans l'au-delà, Chongdae part retrouver les siens. Et toutes ces âmes tourmentées ne demandent qu'à trouver la paix.

08/2017

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Littérature étrangère

Celle qui revient

Les années 50 en Normandie. Une bourgade endormie au milieu des bocages. Thérèse et Léonie sont cousines ; l'une est française, l'autre née d'un père anglais mort pendant la Seconde Guerre mondiale. Elles ont le même âge, les mêmes grands-parents, mais tout les sépare : leur langue, leur culture, leur caractère et leur physique. Une chose pourtant les rend complices : leur solitude face aux silences qui planent sur la maison familiale où elles se retrouvent chaque été pour les vacances. Curieuses, ne comprenant pas grand-chose aux adultes qui les entourent, Léonie et Thérèse fantasment, fouillent et finissent par découvrir le terrible secret que le village entier s'accorde à taire. Le poids de ce silence reviendra hanter les deux cousines bien des années plus tard, lorsque Léonie, héritière de la maison familiale, accueille Thérèse qui revient sur les lieux de leurs jeux d'adolescentes.

10/1999

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Pléiades

Oeuvres romanesques. Tome 1

« L'Ouvre de Faulkner nous apparaît avant tout comme organique et réflexif : Organique : malgré les apparences imposantes du monument, nul ouvre n'est moins préconçu que celui-ci, du moins au principe. Une fois plongées profondément ses racines, planté le décor et campés la plupart des personnages, l'ouvre croît par poussées et rejets, greffes et reprises, explorations successives et réorientations. [...] Mais cette croissance est contrôlée et on y discerne vite une ligne directrice. S'il nous fallait à tout prix exprimer la figure que dessine cet ouvre qui constamment se cherche et revient sur lui-même pour s'élever à nouveau, c'est celle de la spirale que nous choisirions. [...] Réflexif, aussi : il y a chez Faulkner, à un haut degré d'acuité, une conscience quasi-mallarméenne de l'ouvre. D'une façon ou d'une autre, chaque livre dit qu'il est un acte délibéré constituant une étape dans le déroulement d'un drame qui a nom l'Ouvre même. À cet égard, aucun roman n'est plus révélateur que Tandis que j'agonise. » Michel Gresset.

01/1977

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Pléiades

Oeuvres romanesques. Tome 1

"C'est à Paris que j'ai écrit mes premiers romans, découvert l'Amérique latine et commencé à me sentir latino-américain ; j'y ai vu la publication de mes premiers livres ; j'y ai appris, grâce à Flaubert, la méthode de travail qui me convenait et su quel genre d'écrivain je souhaitais être. La France m'a enseigné que l'universalisme, trait distinctif de la culture française depuis le Moyen Age, loin d'être exclusif de l'enracinement d'un écrivain dans la problématique sociale et historique de son propre monde, dans sa langue et sa tradition, s'en fortifiait, au contraire, et s'y chargeait de réalité. "Fraîchement arrivé à Paris, en août 1959, j'ai acheté Madame Bovary à la librairie La Joie de Lire, de François Maspero, rue Saint-Séverin, et ce roman, que j'ai lu en état de transe, a révolutionné ma vision de la littérature. J'y ai découvert que le "réalisme" n'était pas incompatible avec la rigueur esthétique la plus stricte ni avec l'ambition narrative. . ". Extrait de l'Avant-propos de l'auteur, inédit. Débrider l'imaginaire et rivaliser avec la réalité, "d'égal à égal" : tel est le programme du romancier Vargas Llosa. Il reflète un appétit qui pourrait passer pour démesuré. Julio Cortázar comparait l'énergie de son ami Mario à celle de ce rhinocéros du zoo de Buenos Aires qui renversa les barrières de son enclos quand l'envie lui prit d'aller se baigner dans l'étang voisin. L'anecdote fait d'ailleurs écho à la manière dont Vargas Llosa lui-même évoque l'exorbitant pouvoir de l'écrivain, capable de saccager le monde, de le décortiquer, voire de le détruire, pour lui opposer une image littéraire née de la parole et de l'imagination. Cette radicalité, que partagent les modèles de Vargas Llosa - Flaubert, Faulkner -, est à la source d'un univers imaginaire qui nous entraîne (Cortázar avait raison) avec la force irrésistible des grands mammifères. Il y a du démiurge chez l'auteur de Conversation à La Catedral. Et de l'architecte : ses livres sont des édifices minutieusement équilibrés, chacun a sa forme propre, ses audaces, son rythme, ses voix. Vargas Llosa gouverne en sous-main un monde polyphonique, violent, généreux, extraordinairement séduisant, auquel le public est fidèle depuis un demi-siècle. Voici, en deux volumes, huit romans publiés entre 1963 et 2006, choisis par l'auteur et proposés dans des traductions révisées. Ils sont accompagnés d'un appareil critique qui a bénéficié du dépôt par Mario Vargas Llosa de ses archives littéraires à l'université de Princeton, où sont désormais conservés les manuscrits de ses livres, les carnets dans lesquels il consigne ses projets, mais aussi de la correspondance, des notes personnelles, des coupures de presse, d'autres documents encore qui autorisent, pour la première fois, une plongée dans l'atelier de l'écrivain.

03/2016

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Littérature étrangère

Oeuvres romanesques. Tome 1

Ce volume contient les six textes suivants : Le Cinquième hiver du magnétiseur / Hess / Le Départ des musiciens / Le Second / L'Ange déchu / La Bibliothèque du Capitaine Némo

02/2010

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Littérature anglo-saxonne

Oeuvres romanesques. Tome 1

Au sommaire : L'Invention de la solitude / Le Voyage d'Anna Blume / Moon Palace / La Musique du hasard / Leviathan / Smoke / Le Conte d'Auggie Wren / Brooklyn Boogie.

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Littérature française

Ce qui nous revient

Louisa Gorki avait dix ans quand sa mère soprano l'a embrassée en lui lançant "A dans trois jours ! " — et n'est jamais revenue. Ce n'est que plus tard que la fillette a appris de son père Nicolaï la raison de la fuite d'Elena : celle-ci ne s'absentait pas pour un récital mais, enceinte d'un enfant trisomique, pour un avortement. Elle s'est ensuite sentie incapable de rentrer chez elle, et Louisa a grandi seule avec Nicolaï et leur chagrin. Quinze ans après, Louisa prépare un doctorat en médecine. C'est dans ce cadre qu'elle rencontre Marthe Gautier qui, à la fin des années 1950, a joué un rôle capital dans la découverte du chromosome surnuméraire de la trisomie 21 et s'est vue écartée de l'histoire officielle au profit d'un collègue masculin. Ces deux femmes ont beaucoup à apprendre l'une de l'autre sur la science et la conscience, la résilience et la persévérance, la dépossession et l'indépendance. Si ce texte est une fiction, Marthe Gautier est bien réelle : celle que l'on surnomme la Découvreuse oubliée habite à Paris. Mêlant une authentique controverse scientifique à un drame familial bouleversant, Corinne Royer place son manifeste pour une réhabilitation tardive au coeur d'un roman fougueux et fantasque, et célèbre les promesses fleurissant dans les creux dessinés par la perte.

01/2019

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Pléiades

Oeuvres romanesques complètes. Tome 1

"Je pourrais faire un ouvrage qui ne plairait qu'à moi et qui serait reconnu beau en 2000" : Stendhal tiendra promesse, écrira pour lui-même, tout en songeant à la postérité et aux générations futures. Il vient tard au genre romanesque, à quarante-trois ans seulement, avec Armance. Avant, il a exercé sa plume dans différents domaines. Mais ce sont ses romans qui le distinguent aujourd'hui à nos yeux. Il est considéré comme le premier romancier "réaliste", devançant Balzac d'une courte tête. Peindre l'époque sans verser dans la caricature, être réaliste sans tomber dans le vérisme mort-né, décrire des moeurs vouées à devenir caduques en lorgnant sur l'immortalité : les impératifs d'écriture qu'Henri Beyle s'était fixés pouvaient paraître contradictoires. Pourtant, Stendhal a gagné son pari : il a écrit des romans qui, quoique réalistes, sont passés à la postérité. Le Rouge et le Noir incarne l'accord parfait entre une représentation historique, réaliste, satirique, et une intrigue héroïque transcendant la situation politique et sociale de l'heure. La "chronique de 1830" est entrée dans un éternel présent. Les éditions successives des oeuvres de Stendhal reflètent l'importance toujours plus grande qu'il revêt aux yeux de chaque nouvelle génération. Celle dont la Pléiade publie aujourd'hui le premier volume comptera trois tomes et propose une organisation nouvelle, puisque tous les textes narratifs y sont classés dans l'ordre chronologique de leur composition. Enfin, pourrait-on dire : aussi étonnant que cela paraisse, c'est la première fois que cette disposition, souvent adoptée pour d'autres auteurs, est appliquée à Stendhal. L'usage, jusqu'à présent, voulait que l'on procédât à des regroupements qui, quelle que fût leur pertinence, n'avaient pas été voulus par l'écrivain, mais recueillaient plus ou moins fidèlement l'héritage de son premier éditeur. C'est ainsi, par exemple, que différents textes étaient rassemblés sous le titre de Chroniques italiennes - titre célèbre, mais qui recouvre des réalités bien différentes selon les cas : s'il a songé à réunir les histoires qu'il avait tirées de ses "manuscrits romains", Stendhal n'a jamais élaboré le sommaire d'un tel recueil... Dans les Ouvres romanesques complètes que propose la Pléiade ne figurera aucun recueil "factice". Chaque texte y est publié à sa date, de telle sorte que le parcours fictionnel de l'auteur d'Armance soit - enfin, donc - restitué dans sa continuité et dans sa logique.

02/2005

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Pléiades

Oeuvres romanesques complètes. Tome 1

Le premier roman de Bernanos, Sous le soleil de Satan, paraît en 1926. Au jeune Malraux qui lui fait part de son enthousiasme, Gide rétorque : "cette chose m'est contraire". C'est que "Bernanos mettait brutalement en question tout ce que "l'Europe la plus cultivée" pensait de la création romanesque", se souvient Malraux en 1974. Cette "heureuse négligence" des lois du roman a pu déconcerter : "Si l'on dit de Georges Bernanos qu'il fut le plus grand romancier de son temps, nul n'est surpris ; mais nul n'est convaincu". Elle est aussi ce qui confère à ses récits leur intemporalité. Les romanciers français de l'entre-deux-guerres intéressent peu Bernanos. Il ne leur ressemble pas. S'il fallait l'inscrire dans une lignée, ce serait celle de Dostoïevski. Sombres, véhéments, paroxystiques, en un mot expressionnistes, ses romans sont des écrits de combat au même titre que ses essais. La complaisance n'est pas son fort. Il ne ménage rien ni personne, et surtout pas les tièdes. "Ô vous, qui ne connûtes jamais du monde que des couleurs et des sons sans substance, cours sensibles, bouches lyriques où l'âpre vérité fondrait comme une praline - petits cours, petites bouches - ceci n'est point pour vous" (Sous le soleil de Satan). La langue même est exigeante. Elle tire le lecteur du côté du sacré. Le sacré, le surnaturel, la grâce, le mal ne sont pas des accessoires chez Bernanos. Ils sont au centre du projet romanesque. Et pourtant - Malraux l'agnostique en témoigne -, nul besoin de partager la foi de l'auteur pour être sensible au tragique du monde déchu qu'habitent ses personnages. Nous sommes parfois devenus aveugles, c'est vrai, à des allusions scripturaires qui étaient autrefois évidentes. Mais à cet aveuglement partiel les romans de Bernanos gagnent une imprévisibilité, une étrangeté qui conduisent, une fois encore, du côté de Dostoïevski. L'ouvre nous parle différemment, mais toujours aussi fortement. Cette ouvre, l'heure est venue de la rééditer en ne négligeant rien des documents accessibles à qui sait les découvrir, et en n'hésitant pas à revenir sur des traditions éditoriales qui ont entraîné des habitudes de lecture. En 1934, une partie d'Un crime avait été refusée par Plon. On vient de retrouver le manuscrit écarté. Publié ici pour la première fois, il permet aussi d'établir un meilleur texte pour Un mauvais rêve, roman né du refus partiel d'Un crime et resté inédit du vivant de l'auteur. Autre ouvrage posthume, et célébrissime, Dialogues des carmélites : on en propose une édition qui fait clairement apparaître l'état du manuscrit laissé par Bernanos à sa mort (1948). Pour les romans publiés par l'écrivain, on est revenu aux particularités des éditions parues de son vivant, y compris pour Monsieur Ouine, jusqu'alors disponible dans une version augmentée en 1955 ; les pages ajoutées à cette date figurent désormais à leur place : en appendice - comme de nombreux autres documents, extraits de manuscrits,

10/2015

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Pléiades

Oeuvres romanesques complètes. Tome 1

Notre édition rassemble, en deux tomes, toutes les ouvres narratives de Jean Giraudoux, nouvelles, contes et romans - y compris le dialogue des deux films auxquels collabora Giraudoux. La présente édition, conformément à l'esprit de la collection, se place dans une perspective historique et génétique. L'ordre est ici chronologique. La gravité de Giraudoux n'a vraiment été reconnue qu'après sa mort. Pourtant, avec constance et cohérence, ses romans disent un rêve de virginité, de pureté enfantine, un souci de perfection et de sublime d'où naissent la tentation et l'aventure. Chute vers le bas, comme dans La Menteuse : une déchue peut-elle se racheter ? Plus souvent, tentation de l'angélisme, combat avec l'ange. Presque constamment, désir de fuir l'humanité, de fuir sa propre vie, à la façon de Bardini. Jérôme Bardini est la voix la plus profonde d'un certain Giraudoux, disant la solitude et la déréliction de l'individu. Disant le désespoir. Ayant constaté le silence de Dieu, il constate aussi l'indignité des hommes : " il n'y a pas de grands hommes. J'ai perdu toute confiance en mes collègues. L'homme qui nous libérera de l'homme ne viendra plus ".

10/1990

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Pléiades

Oeuvres romanesques complètes. Tome 1

Cela commence bien pour Vian, l'écrivain. Queneau aime Vercoquin et le plancton. Gallimard accepte ce premier roman puis un deuxième, L'Écume des jours. Sartre reçoit l'auteur aux Temps modernes, où paraîtront ses Chroniques du Menteur. J'irai cracher sur vos tombes fait scandale - un vrai scandale, du premier coup, celui que tant d'artistes attendent en vain toute leur vie. Et pourtant, cela ne prend pas. Les seuls romans de Vian qui connaissent le succès de son vivant sont ceux qu'il signe Sullivan. Les autres ne trouvent pas leur public. Le dernier, L'Arrache-cour, sept ans à peine après Vercoquin, est un ultime échec. Vian en conclut que sa destinée ne sera pas littéraire. Il renonce au roman. Sa célébrité est alors à son comble, pour d'autres raisons. «Oh ! je fais dans pas mal de choses, n'adjudant ; ingénieur, auteur, traducteur, musicien, journaliste, interprète, jazzologue, et maintenant directeur artistique d'une maison de disques. - Ouais. je vois.» répond l'adjudant, «bon à tout, bon à rien.» Le personnage de Vian - trompinette, tourniquette et cor à gidouille - prend beaucoup de place, il est vrai, jusqu'à masquer en partie son ouvre. Résultat : au lendemain de sa mort prématurée, la plupart de ses livres «littéraires» sont introuvables. Le succès viendra plus tard, au rythme des rééditions posthumes, et il sera accompagné d'une certaine reconnaissance. Mais prend-on vraiment l'écrivain au sérieux ? L'imaginaire de Vian déconcertait ses contemporains. On a parfois l'impression, aujourd'hui, que son humour embarrasse les nôtres. C'est ainsi ; Vian trouvait le sérieux risible et voyait dans le rire une chose sérieuse. Dans son arbre généalogique littéraire figurent les noms de Rabelais, Swift, Carroll, Jarry, Queneau. Cette édition réunit les romans, les nouvelles et les scénarios de Boris Vian, ainsi qu'un choix de textes brefs qui, bien que non fictionnels (encore que certaines chroniques soient fort «romancées»), éclairent son univers imaginaire. Précisément, à quoi ressemble-t-il, cet univers ? À un monde parallèle au nôtre et communiquant avec lui, doté de son langage propre, irréductible aux catégories convenues (fantastique, science-fiction), aussi contrasté que le désert à rayures de L'Automne à Pékin, mais concerté, cohérent, à la fois poétique et réel : «l'histoire est entièrement vraie, puisque je l'ai imaginée d'un bout à l'autre. Sa réalisation matérielle proprement dite consiste essentiellement en une projection de la réalité en atmosphère biaise et chauffée, sur un plan de référence irrégulièrement ondulé et présentant de la distorsion.» Langage d'ingénieur, mais il cache une définition du récit poétique, au service de thèmes graves - la difficulté d'être, l'usure de toute chose, l'angoisse de la mort - qui chez Vian sont transfigurés par la magie du rêve.

10/2010

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Pléiades

Oeuvres romanesques complètes. Tome 1

Jane Austen est aujourd'hui célèbre, en France comme ailleurs - même si, en France, on lit souvent ses ouvres dans des versions qui sont des adaptations plutôt que des traductions. Face aux débordements sentimentaux des romans qu'affectionne son époque (et auxquels on assimile un peu trop légèrement les siens), elle se veut l'écrivain de la raison et cherche à prémunir le lecteur contre les errements d'un cour livré à la seule pente de l'égoïsme. À ses portraits nuancés, elle ne donne pas pour fond les paysages tourmentés de romans gothiques (tournés en dérision dans L'Abbaye de Northanger), mais ceux, apparemment plus paisibles, d'une campagne anglaise qu'elle connaît de l'intérieur et dont elle révèle l'arrière-scène : ce monde de la bonne société rurale, où les jeunes filles doivent apprendre à diriger leurs sentiments pour atteindre au bonheur rêvé. Le choix d'un prétendant, les étapes menant au mariage forment l'intrigue principale de ses romans : l'occasion pour son regard aiguisé de mettre au jour bien des vérités - dans une langue d'une extraordinaire précision, que la présente traduction s'efforce de respecter dans tous ses détails.

10/2000

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Pléiades

Oeuvres romanesques complètes. Tome 1

"L'Ouvre romanesque de Barbey d'Aurevilly paraît dans la Bibliothèque de la Pléiade. Consécration méritée d'un écrivain que ses contemporains ont méconnu et que la postérité n'a pas toujours mieux traité. Toute une légende l'entoure : critique brutal, romancier régionaliste, dandy extravagant et un peu ridicule... Masques et défenses, auxquels on s'est mépris. Quelques-uns seulement devinaient le tragique intérieur, tragique d'une solitude infrangible, qui est l'un des thèmes les plus constants de l'oeuvre, en même temps que sa justification profonde. Nul autre mode de publication ne pouvait mieux convenir à cette oeuvre restreinte dans ses dimensions, et que toute lecture partielle affaiblit ou défigure. Variés, les décors et les fictions ne cachent point au lecteur le retour des thèmes, la permanence d'une atmosphère, qui en font l'unité et l'intérêt. On connaît à ce propos la page célèbre de Proust. Sans doute est-ce celui-ci d'ailleurs qui a le mieux vu cette oeuvre romanesque, y découvrant certains de ses propres mouvements : le goût du secret, l'obsession du passé, l'anxiété... Thèmes tout proches de nous ! ce qui explique cette curiosité qui depuis quelques années revient à Barbey d'Aurevilly. Auprès des grands romanciers du XIX ? siècle, il fallait lui faire une place ; il est un de ceux, dit Proust encore, qui ont à nous révéler la "qualité inconnue d'un monde unique"". Jacques Petit.

08/2002

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Pléiades

Oeuvres romanesques complètes. Tome 1

Peut-être n'a-t-on pas assez mesuré ce que Marcel Aymé avait apporté au roman, sans en avoir l'air : un narrateur qui engendre, en chacun des chapitres, un nouveau personnage placé dans un biais différent, ou bien encore une vie leurrée par les mots de lettres qui mettent le héros dans une perspective qui ruine son propre récit. Sans cesse l'auteur déjoue ce monde si apparemment assuré, et il le corrode d'un humour qui le rouille de façon mortelle. Bref, Marcel Aymé est-il - et de façon si subtile que nous ne l'avons pu déceler - notre Aristophane ?

05/2005

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Littérature étrangère

Le miroir qui parle

Les nouvelles du Miroir qui parle composent un tableau vif et coloré, un écheveau de signes et de récits issus pour la plupart de Cuba, l'île mythique des Caraïbes où retentit toujours la voix de Guillermo Cabrera Infante, malgré la censure et l'exil. Qu'il se penche avec attendrissement sur ce " personnage inoubliable " que fut son oncle ou qu'il évoque le souvenir de ces adeptes des religions afro-cubaines qui tournent autour de l'arbre magique, la ceiba, l'auteur ne cesse ici de jouer et de jongler avec les mots d'une façon à la fois drôle et profonde. En effet, il nous fait rire aux éclats, mais il s'y prend avec le plus grand sérieux, car, chez les Cubains, l'humour est, comme la musique et la danse, un art exigeant qui associe la maîtrise à la spontanéité. À l'instar de grands chanteurs et de grands danseurs de Cuba auxquels nous pourrions aisément le comparer, Cabrera Infante nous montre que sa virtuosité n'a d'autres limites que notre disposition à nous laisser entraîner par son écriture dans une fête de l'intelligence, de la grâce et de la sensualité. Aux quinze nouvelles du recueil original vient s'ajouter, dans notre édition, " Métaphynale ", le dernier chapitre de Trois Tristes Tigres qui est resté inédit pendant plus de trente ans.

01/2003

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Sociologie

L'enchantement qui revient

La notion d'enchantement se prête à une grande diversité d'usages qui ne se réduisent pas à des antonymes du " désenchantement du monde " au sens de Max Weber. Qu'en est-il de ces approches contemporaines et quelles en seraient les vertus heuristiques ? S'agit-il de poser un constat sur le monde contemporain, tour à tour enchanté et désenchanté ? D'évoquer des expériences spécifiques, au caractère quelque peu magique ? De s'intéresser à des lieux, scènes, processus, " modes d'être " ou régimes d'interactivité particuliers ? La labilité du terme ouvre à de multiples terrains d'investigation, tant théoriques que pratiques. De telles questions ont traversé un colloque organisé à Cerisy (2021) où cette notion d'enchantement a été explorée dans ses liens avec le vivant ; ses proximités avec les notions voisines d'ambiance, de présence et/ou de résonance ; la rencontre avec des fictions, des formes d'arts ou de vies alternatives ; des descriptions de fantasmagories urbaines ; ou encore au travers de quelques manifestations des puissances de l'imaginaire.

03/2023

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Romans historiques

Celle qui revient de loin

L'auteure de la série à grand succès Les domestiques de Berthier nous présente un nouveau roman d'époque sur fond de Seconde Guerre mondiale. Sherbrooke, 1945. Infirmière sur les champs de bataille pendant la Seconde Guerre mondiale, Madeleine Genest retrouve sa famille après cinq ans d'absence. Entre son départ intrépide pour la France et ce retour doux-amer au Québec, elle a pourtant l'impression que toute une existence s'est écoulée. Comment penser autrement ? Elle n'a ni le même idéalisme ni le même nom qu'au moment de son enrôlement. En effet, il y a quelques mois, Mado adoptait le patronyme O'Donelley en épousant un pilote de la Royal Air Force, un Irlandais au sourire envoûtant. Malheureusement, son avion a été abattu sur la côte atlantique, et, depuis, Greg manque à l'appel. Le regard rieur de la jeune mariée s'est éclipsé, lui aussi, mais le destin lui a réservé une belle surprise : elle porte l'enfant de son bien-aimé. Des souvenirs tendres et déchirants qu'elle a consignés dans son journal aux promesses séduisantes d'un avenir meilleur, Mado se forge tranquillement une nouvelle vie. Car fouiller son passé ouvre parfois la voie à un futur inattendu...

04/2022

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Actes sud

Ce qui revient (et qui est bien)

Toutes les heures, la petite et la grande aiguille ne font plus qu'une. Deux fois par an, un père remet l'horloge à l'heure. Une fois par semaine, le chat préfère passer la nuit dehors... Il y a des choses qui reviennent chaque heure, jour, semaine, mois ou année. Et c'est ce qui est bien. Un album coloré et tendre sur les petits riens de la vie, pour rassurer les enfants face aux changements.

02/2023

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Science-fiction

Ceux qui rêvent

A la suite des bouleversements qui ont secoué la France et dans lesquels ils ont joué un rôle important, Jean et Clara vivent dans la clandestinité. Mais la jeune fille est enlevée par son père, qui entend lui faire épouser un homme vieux et riche du nouveau continent. Jean n'a d'autre choix que de partir à sa recherche ; au terme d'une traversée de l'Atlantique pour le moins mouvementée, il débarque dans une Amérique qui n'a pas grand-chose à voir avec celle que l'on connaît : les Etats- Unis y ont été remplacés par cinq puissants royaumes despotiques et esclavagistes. De New York à la Californie, Jean découvre que la bêtise et la violence des hommes est sans limite...

03/2012

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Revues

Romanesques : Roman & romanesque. L'usage du roman-photo, Edition 2023

La revue Romanesques, semestrielle, a pour vocation d'explorer la notion de romanesque, à la croisée des interrogations sur la fiction, la lecture, l'histoire littéraire et la théorie des genres.

07/2023

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Pléiades

Oeuvres romanesques et voyages. Tome 1

Cette édition s'efforce de présenter les écrits purement littéraires de Chateaubriand dans un ordre à la fois chronologique et thématique. Ainsi le lecteur pourra relire un écrivain qui ne fut pas seulement chantre de sa propre désespérance et du néant, artiste frileux réfléchissant sur son art, historien consciencieux, mais aussi le plus intraitable génie contestataire. Toute son ouvre en effet s'insurge contre une religion mal comprise qui mutile l'homme, contre une fausse civilisation égoïste et cruelle qui monopolise morale et culture. Reflet de son temps, Chateaubriand l'est également du nôtre. Le texte a été établi d'après celui des Ouvres complètes parues chez Ladvocat. On a consulté les manuscrits accessibles et découvert des sources de l'ouvre qui s'ajoutent, nombreuses, à celles que nous connaissions déjà, surtout à propos des Martyrs et du Voyage en Amérique. Cette édition devient ainsi un instrument de travail enrichissant et suggestif.

05/1969

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12 ans et +

Qui va loin, revient près

Kisangani, République démocratique du Congo, 2004. Le père de Kimia est malade et pour qu’elle aille à l’école, grandisse dans l’affection et la sécurité, il décide de l’envoyer vivre en France. Par un intermédiaire, elle est vendue à un couple de riches bourgeois qui va l’adopter. La petite fille va passer huit ans recluse dans un bel appartement où elle sera bonne à tout faire. A dix-sept ans, elle parvient à s’enfuir, se retrouve à la rue sans argent et sans connaître personne, dans un Paris qu’elle découvre. Elle rencontre Gilles, un jeune homme très généreux qui la recueille. La fin du cauchemar ? Une fois encore Christophe Léon s’empare avec énergie d’un scandale contemporain. Ses personnages prennent vie dans toute leur complexité, leurs paradoxes et leur force vitale.

01/2013

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Littérature française

Ce qui nous revient(relais critique)

Pas un texte qui ne naisse d'une passion. Si bien que les essais critiques apparaissent comme autant de récits particuliers tendant à expliciter, à résoudre des difficultés qu'on pourrait dater, tendant à rendre supportables les problèmes que pose l'existence même. Ainsi s'ordonnent-ils autour de dominantes : le langage, l'équivoque, la délivrance. La question essentielle se repose sans cesse, renaît à tous les mots, exige toujours, à défaut d'une réponse impossible, une interminable redite. Le sujet du critique est aussi, comme celui du romancier, du philosophe, du centenaire, une "certaine difficulté d'être".

11/1980

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Livres 0-3 ans

La brouette délaissée. qui revient de loin ...

" Il était seul, âgé... Elle était oubliée, mais avait de la compagnie. La vieille petite brouette rajeunit, grâce aux souvenirs de Louis qui ne soupçonna rien, de sa magie... "

10/2022

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Pléiades

Oeuvres romanesques complètes. Tome 1 et 2

Six romans ont suffi à faire de Jane Austen l'un des plus grands écrivains britanniques. Face aux débordements sentimentaux ou à la noirceur gothique des auteurs de son temps, Austen se veut l'écrivain de la raison. Dans son monde, les jeunes filles doivent apprendre à diriger leurs sentiments pour atteindre au bonheur rêvé. Mais ses romans ne sont pas des contes de fées déguisés où l'héroïne finit par épouser le parfait gentleman. Les subtiles métamorphoses psychologiques subies par les protagonistes passent après la joie que procure l'ironie dont Austen fait preuve à l'égard de ses créatures. Douée d'un génie comique certain, celle "qui écrit en cachette derrière une porte grinçante" est, selon Virginia Woolf, l' "un des auteurs les plus constamment satiriques" de son époque.

11/2014

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Oeuvres romanesques. Tome 3

Ce volume rassemble trois romans, dans des traductions profondément revues. Si je t'oublie, Jérusalem (1939), plus connu sous le titre Les Palmiers sauvages, raconte la vie tragique des amants Harry Wilbourne et Charlotte Rittenmeyer et les aventures héroï-comiques d'un forçat sur le Mississippi en crue. Faulkner y écrit en virtuose : tout lien factuel entre les deux intrigues a disparu ; seuls demeurent les jeux de parallélisme et de contrepoint, d'échos et de miroirs, et les réverbérations infinies de l'ironie. Le Hameau (1940), premier volet de la trilogie des Snopes, décrit l'ascension de Flem Snopes grâce à son mariage avec la fille (enceinte) de l'homme le plus riche et le plus influent du village. Faulkner y utilise toutes les techniques de la narration et du "montage" cinématographique pour assembler et reconstruire différentes nouvelles en une éblouissante fresque. La traduction d'un dactylogramme partiellement inédit de "Père Abraham", première version du roman, est donnée en Appendice. Descends, Moïse (1942), roman généalogique qui s'attache aux destinées des McCaslin, est on grand texte palimpseste, méditatif et élégiaque, où se rassemble, se redistribue et se récrit dans une lumière nouvelle la quasi-totalité de l'oeuvre antérieure de Faulkner. "Lion", nouvelle originale inédite en français, est donné en Appendice.

02/2000

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Oeuvres romanesques. Tome 4

Dans ses romans parus peu avant ou peu après l'attribution du prix Nobel de littérature (1950), Faulkner fait entendre une voix nouvelle, moins intime, plus politique. A partir du meurtre supposé d'un Blanc par un Noir, L'Intrus dans la poussière (1948) explore les rapports entre les races. Récit policier dont l'énigme est résolue par l'accusé lui-même, aidé du jeune neveu de l'avocat Gavin Stevens, c'est aussi le roman d'apprentissage de cet adolescent. Gavin Stevens va s'installer chez Faulkner ; c'est lui qui mène les six enquêtes du Gambit du cavalier (1949), lui encore qui, dans Requiem pour une nonne (1951), confronte Temple Drake, l'héroïne de Sanctuaire, à Nancy Mannigoe, la nurse noire qui a tué son enfant. Une fois de plus, avec Requiem, Faulkner innove : les dialogues dramatiques alternent avec des prologues narratifs qui forment la chronique sans concession de la ville de Jefferson et, à travers elle, celle d'une Amérique pionnière, avide et violente. Puis vient Parabole (1954), que Faulkner tenait pour son magnum opus. Non pas livre de guerre mais livre sur la guerre, cette fresque foisonnante (et méconnue) fait parfois songer au cinéma de Griffith ou d'Eisenstein. Bien que l'action se situe dans la France de 1918, il ne s'agit pas d'un roman historique : avec une ironie stridente ou loufoque, Parabole traduit les tensions et les peurs des débuts de la guerre froide. Faulkner y insistait : ce n'est pas un livre pacifiste, mais la "tentative de montrer l'homme, les êtres humains, en conflit avec leur propre coeur, leurs pulsions et leurs croyances, et avec la terre, cette scène dure et durable et insensible où doivent s'accomplir les tourments de leurs peines et de leurs espérances". Ce tome IV contient L'Intrus dans la poussière, Le Gambit du cavalier, Requiem pour une nonne, Parabole et, en appendice, Discours du prix Nobel, la première version du Gambit du cavalier, Note sur Parabole, etc.

09/2007

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Oeuvres romanesques. Tome 2

Ce volume contient : Les Vertes collines d'Afrique . Chasses en Afrique : L'Heure triomphale de Francis Macomber - Les Neiges du Kilimandjaro. Dépression en Amérique : Les Tueurs - Cinquante mille dollars - La Mère d'une tante - Course poursuite - Une Lectrice écrit - Une Journée d'attente - Le Vin du Wyoming - Le Joueur, la religieuse et la radio. Pêche et tempêtes dans la mer des Caraïbes : Sur l'eau bleue - La voilà qui bondit ! - Après la tempête - Qui a tué les anciens combattants ?.. En avoir... ou pas - Pour qui sonne le glas - La Cinquième Colonne . La Guerre civile espagnole : Le Vieil homme près du pont - Le Papillon et le tank - En contrebas - Veillée d'armes - Personne ne meurt jamais. La Deuxième Guerre mondiale (reportages) : En route pour la victoire - Londres contre les robots - La Bataille de Paris - Comment nous arrivâmes à Paris - Le «G.I.» et le Général - La Guerre sur la ligne Siegfried.. Deux poèmes à Mary - Deux histoires de ténèbres - Au-delà du fleuve et sous les arbres - Fables - Le Vieil Homme et la mer - Discours de réception du prix Nobel

01/1985