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Pierre Bergounioux, Joël Leick

Extraits

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Critique littéraire

Pierre Bergounioux : le présent de l'invention

Accompagnements, analyses et célébration, tout à la fois : les textes recueillis embrassent l'ensemble d'un parcours, mais sous des perspectives diverses donnant la parole ici à des essayistes, là à des écrivains qui ont fait l'amitié de dire l'empreinte d'une oeuvre dans le siècle ou l'impression durable de cette oeuvre dans leur propre sensibilité. Ce présent, c'est aussi celui que Pierre Bergounioux nous a fait, en nous ouvrant son atelier, à travers quelques pages inédites de ses carnets de notes, des photographies qui scandent son histoire ou un entretien qui embrasse à la manière d'un panorama saisissant ces quelque quatre-vingts volumes publiés.

09/2019

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Littérature française

Les restes du monde

Les friches industrielles renferment nombre de ces fossiles affectionnés par Pierre Bergounioux : lourds, denses, pièces métalliques, ouvrages de fer usinés... Avec sa prose tendue en guise d'instrument protéiforme, il agit en archiviste pour classer ou en paléontologue des alliages pour sonder l'épaisseur du temps. Il répond ici aux images nourries de terre de Joël Leick, empreintes photographiques. Ce livre n'était plus disponible depuis près de dix ans.

02/2022

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Photographie

Friches

Il suffit d'un an qu'un champ revienne à la friche, s'efface sous la broussaille, de dix qu'une masure paysanne aux murs de torchis, au toit de chaume, s'en retourne à la boue, à la poussière. La longévité d'un pavillon de parpaing ou de brique creuse, n'est guère plus grande lorsque le vent a retiré des tuiles, dont l'eau profite pour entrer et, sur ses talons, la mousse, l'ortie, la bardane, le sureau. Un peu plus tard, les arbres prendront pied dans la pièce où nous étions réunis, le soir, sous la lampe, les chambres où nous avons rêvé.

06/2012

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Monographies

NE SE PERD NI NE MEURT - Pierre Bergounioux et Marinette Cueco

Cet ouvrage est composé d'oeuvres réalisées par Marinette Cueco accompagnées par un texte de Pierre Bergounioux. Seuls les textes en regard des illustrations sont imprimés en une manière de palimpseste sur un feuillet remplié, grecqué et collé, dos inversé.

09/2023

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Photographie

Florange sans fin

Florange, commune de la Moselle proche de l’Allemagne, de la Belgique et du Luxembourg, a été à la une de l’actualité ces derniers mois à cause des menaces de fermeture de ses usines sidérurgiques. Florange a été luxembourgeoise puis française. Rattachée à l’Allemagne après la guerre de 1870, elle redevient française aux lendemains de la Grande Guerre. La modernisation de la sidérurgie lorraine, avec l’implantation d’aciéries, de laminoirs, de hauts fourneaux, attire au XXe siècle une population extérieure à la Moselle, en particulier des ouvriers italiens. Aujourd’hui, Florange est devenu le symbole de la désindustrialisation. Les auteurs de cet ouvrage ont chacun un rapport particulier à Florange. Le photographe Joël Leick en est originaire et y a grandi, les grands-parents italiens de l’écrivain Jean Portante ont émigré au Luxembourg où son grand-père a été ouvrier dans des hauts fourneaux semblables à ceux de Florange. Ce projet s’inscrit parfaitement dans la ligne éditoriale d’une maison d’édition qui depuis 30 ans explore l’histoire industrielle et la mémoire ouvrière, la photographie et la littérature de création en relation avec un travail documentaire. Ce livre fait suite à Friches (photographies de Joël Leick, textes de Pierre Bergounioux) paru il y a tout juste un an.

10/2013

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Littérature française

L'image possible

Le livre, égal, idéal et paradis. Avec lui, je ne peux résister à double pratique : écriture et photographie. Je porte le livre. Il contient le monde en quartiers. J'y intègre mes effets personnels et autres faits divers brodés par la peinture.

11/2010

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Histoires et contes de Noël

Joyeux Noël, Pierre Lapin !

Pierre Lapin et ses amis fêtent Noël. Le sapin aux aiguilles piquantes, les flocons de neige glacés, les boules de Noël brillantes... Un livre à toucher avec un superbe pop-up magique pour les plus petits.

10/2023

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Littérature étrangère

La fille au Leica

Si Robert Capa est universellement connu, Gerda Taro, sa compagne - qui connut une fin tragique à vingt-six ans, lors d'un reportage sur la guerre d'Espagne -, l'est beaucoup moins. Celle qui s'appelait en réalité Gerta Pohorylle avait fréquenté, à Leipzig, les milieux de gauche ; arrêtée en 1933 pour ses activités antinazies, elle s'exile à Paris où elle retrouve d'autres jeunes gens "étrangers" qui, comme elle, doivent lutter pour se faire une place, dans un climat d'antisémitisme de plus en plus oppressant. C'est aussi à Paris qu'elle rencontre André Friedmann pour lequel elle inventera le nom de Robert Capa, devenant elle-même Gerda Taro : une photographe à part entière, révélée, ces dernières années, par la découverte de la fameuse "valise mexicaine". Helena Janeczek a choisi d'aborder son personnage à travers le prisme de trois témoins qui ont partagé la vie et les passions de Gerda : Willy Chardack, étudiant en médecine, l'amie de coeur Ruth Cerf, journaliste, et Georg Kuritzkes, militant convaincu, qui s'engagera dans les Brigades internationales. Grâce à une construction romanesque subtile, Helena Janeczek fait revivre une figure étonnamment émancipée pour son époque, une femme élégante et lumineuse, plus proche de nous que jamais.

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Littérature Italienne

La fille au Leica

La vie retrouvée de Gerda Taro, compagne de Robert Capa, première femme reporter morte à 26 ans, pendant la guerre d'Espagne. Un roman qui rend justice à une femme engagée, résolument libre et pleine de joie de vivre.

02/2023

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Actualité médiatique internati

Mort à Mud Lick

2005 : William "Bull" Preece, 45 ans, est découvert mort dans son mobile-home rouillé d'une overdose à l'oxycodone, un opioïde puissant délivré sur ordonnance. Debbie Preece, sa soeur, se l'est juré : Bull ne sera pas un autre chiffre dans le bilan humain désastreux des Appalaches. Bébés nés dépendants, familles détruites... Le taux de décès par overdose aux opioïdes a quadruplé en quelques années. 2013 : Eric Eyre travaille depuis quinze ans à La Gazette de Charleston, dont la devise est "s'indigner sans relâche" . Il a reçu un coup de téléphone : des liens suspects existent entre le procureur général de l'Etat et l'industrie pharmaceutique. Comment 780 millions de comprimés d'oxycodone et d'hydrocodone ont-ils pu être déversés en Virginie-Occidentale sans que personne ne dise un mot ? Comment une pharmacie, celle où Bull se procurait ses comprimés, a-t-elle pu vendre plus de 2 millions d'analgésiques, autrement dit, d'antidouleurs, dans un village qui ne compte que 382 âmes ? Et si Bull avait été la victime, parmi tant d'autres, d'un vaste trafic, juteux pour les uns, mortel pour les autres ? Pablo Escobar et El Chapo n'auraient pas mieux organisé les choses. Eric le pugnace entreprend de remonter le fil, et ce qu'il découvre dépasse l'entendement.

10/2021

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Littérature française (poches)

François

François est le prénom d'un frère imaginaire. Un frère aîné, dont la présence tutélaire aurait permis à Pierre Bergounioux de recoudre les lambeaux épars d'une insondable origine. François est celui qui aurait su. Qui aurait été le témoin des derniers feux d'une histoire familiale déchiquetée par les deux guerres qui se sont succédées dans la première moitié du vingtième siècle. Si les accidents géologiques, et géographiques, disposent sans ménagements de l'âme des êtres auxquels ils ont échu, ces opérations ne s'accomplissent que dans le temps, celui de l'histoire collective. Pour comprendre l'absence au monde d'un père, prendre la mesure de sa mélancolie, il a manqué à Pierre Bergounioux les quelques repères qui lui auraient permis de retisser les liens, de saisir le double enfermement où il a, dès l'abord, résidé : celui d'une province enclavée, sans réel contact avec les confins radieux des plateaux calcaires et ensoleillés du Quercy, entraperçus au sud du Limousin, d'une part, celui du mutisme radical d'un paternel que la présence d'un fils n'a jamais pu ranimer, d'autre part. C'est donc dans les limbes que ce livre profond et émouvant se faufile, à travers les linéaments d'une ascendance tenue comme au secret et qu'il lui a fallu reconstituer à partir de quelques fragments minuscules pour continuer à vivre, à penser, à s'émouvoir, à la suite d'un homme qui y avait renoncé. Pour la première fois sans doute, dans toute son oeuvre, Pierre Bergounioux établit le détail de la conjonction funeste qui lui a fait prendre pied au bord occidental ingrat du vieux massif central, en 1949. Quantité de membres de la parentèle, jusqu'alors méconnus, invisibles, y apparaissent, comme enfin sortis de l'ombre : quatre générations qui lui ont donné le jour. Le lecteur ne sera pas fâché de voir figurer en annexe un arbre généalogique. "C'est tard qu'on tire parti des expériences liminaires. Elles dépassent tellement notre discernement, nos courtes personnes, qu'elles restent prises dans un repli de la mémoire jusqu'à ce qu'il s'avère, un jour, qu'elles expliquent presque tout. On se demande comment on a bien pu ne pas voir ce qui crève les yeux alors qu'il faut l'avoir perdu pour s'en aviser. La conscience, qui est notre contribution amère, douteuse, fugace et lacunaire, à la réalité, nous la tirons de la perte et de la destruction". P. B.

11/2019

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Littérature française

L'arbre sur la rivière

Pomme, Alain, Daniel et le narrateur : ils sont quatre. Quatre garçons de huit ou dix ans qui vont grandir, et que la vie, en étendant ses branches, menace de séparer. Mais, à vingt ans encore, ils garderont en commun l'image d'un autre arbre non moins vrai, indéracinable : celui dans lequel jadis ils se perchaient pour guetter des poissons fabuleux, rêver de la mer lointaine où conduisent les remous de la rivière et les pages frémissantes des livres. Ne gâtons pas, en la racontant, la fin de celui-ci. Le suspense y est celui d'une quête contradictoire, immémoriale : celle de l'aventure et de l'ailleurs, celle de l'enracinement dans un temps doré immobile. Ou plutôt même la recherche des deux, que la transparence et la fidélité des coeurs rendent compatibles. Personne mieux que Pierre Bergounioux ne sait nous replonger dans le monde foisonnant de l'enfance et de l'adolescence, où tout devient possible en effet : une lumière unique y traverse les émotions et les instants, des plus simples au plus complexes ; une foi qui ignore son pouvoir y joue avec les dés de l'improbable. Car L'arbre sur la rivière est également un récit plein de surprises et de mouvement, parfois de drôlerie : une équipée, une épopée de l'amitié, et dont les héros modestes eux-mêmes sont les dieux.

12/1988

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Littérature française (poches)

Miette

Le haut plateau granitique du Limousin fut l'un des derniers refuges de l'éternité. Des êtres en petit nombre y répétaient le rôle immémorial que leur dictaient le sang, le sol et le rang. Puis le souffle du temps a touché ces hauteurs. Ce grand mouvement a emporté les personnages et changé le décor. On a tâché de fixer les dernières paroles, les gestes désormais perdus de ce monde enfui.

10/1996

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Littérature française

Géologies

Le sol qui nous porte subvient plus ou moins libéralement à nos besoins. Il nous affecte encore par le relief, la teinte, la texture qu'il a pris en des temps très anciens. Le grès primaire, qui affleure ici et là dans le pays, fait la vie difficile à ses occupants. Il inspire, de surcroît, des sentiments chagrins. C'est cette double emprise des moins bonnes terres de l'économie politique sur la vie physique et sentimentale qu'on a cherché à fixer.

05/2013

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Littérature française

Chasseur à la manque

Dans les reculées provinces persistait, il y a peu, le néolithique, qui est un bref et tardif épisode de l’âge de pierre. Il n’était pas dit que le temps des grandes chasses était révolu. Les bêtes agissaient comme si le jeu continuait. Comment ne pas s’y prêter? Voici quelques scènes prises sur le vif.

04/2010

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Littérature française

Un abrégé du monde

Ce qui se donne pour la réalité peut inspirer d'emblée d'importantes réserves. On n'y saurait souscrire sans dommages ni pertes. Un travail s'impose, qui consiste à extraire du tout-venant et à serrer à part, dans une boîte en carton, par exemple, les choses qui sont bonnes. On aura alors un monde et la sorte de vie, parcellaire, confinée mais, somme toute, acceptable, qui va de pair.

11/2014

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Littérature française

La mue

"Si les têtards tressautants et vrombissants n'avaient pas surgi, là, entre le compotier de pêches, le vase en opaline de maman, la Seine (ou la Marne) sous verre de Marquet et le petit meuble en palissandre, dans la lumière du même jaune mûri, succulent, que les fruits, peut-être que rien de ce qui a eu lieu ne se serait produit. . ". Mais qu'est-ce qui s'est produit ? La mue, qui est le septième roman de l'auteur, précisément le raconte, et - comme les récits précédents, mais à sa façon particulière - est en effet l'histoire d'une métamorphose, la plus complète, la plus grave, celle qu'une sensibilité et un esprit subissent entre le début et la fin de l'adolescence. Aux bouleversements intérieurs répondent ceux d'un monde lui-même en crise, entre la guerre du Viêt-nam et les événements de mai 1968. Le talent de Pierre Bergounioux réussit là une plongée parfois presque hallucinée dans l'univers d'un être en proie à l'acuité de son regard et à la violence de l'univers.

10/1991

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Littérature française

Lundi

Les jours de la semaine étaient voués, chacun, à une divinité dont le nom affleure toujours. C'est à un astre mort que le lundi emprunte le sien et la vie qu'on menait, ce jour-là, il n'y a pas si longtemps, encore, s'en ressentait. On était aux prises, du matin au soir, avec d'obscurs maléfices auxquels on n'était jamais sûr d'échapper. En voici quelques-uns.

03/2019

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Littérature française

Une terre sans art. Suivi de Sortir des plis

"Les artistes, comme tous les hommes, mangent." Partant de l'idée que la pénurie matérielle engendre le déficit culturel, Pierre Bergounioux brosse le portrait historique d'un Limousin éloigné du vaste monde, davantage remarquable pour le vert frais de ses taillis et l'innocente blancheur de ses ruisseaux que pour la prolifération de textes et de créations de l'esprit. Avec le nouveau millénaire, le numérique et la circulation de l'information, l'auteur invite son territoire et ses habitants à quitter l'ère de granit pour rejoindre la fluidité du monde.

10/2018

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Littérature française (poches)

La bête faramineuse

Le narrateur et son cousin Michel âgés de onze ans passent leurs vacances dans une maison de Corrèze où leur grand-père est en train de mourir tout doucement après une existence d'aventures extraordinaires sur des continents lointains. Il n'en faut pas plus pour que l'esprit des deux garçons s'enflamme et réussisse à passer sans le moindre hiatus d'une réalité quotidienne heureuse aux jeux fantastiques de l'imagination. Comme pour marquer la fin de leur enfance, ils inventent deux rites de passages. Dans le bois voisin, la nuit, il s'agit de traquer une bête fabuleuse, surgie du fin fond de l'Afrique, avec les récits et les livres du grand-père. Puis sur le désertique plateau de Millevaches, de marcher jusqu'aux sources de la Corrèze, où le père a l'habitude de pêcher des truites. Mais la Corrèze qu'ils découvrent n'est qu'un filet d'eau. Où sont les truites ? Deux questions capitales se posent alors. Au père : As-tu menti ? Au grand-père : As-tu peur de mourir ? Pierre Bergounioux évite aussi bien le ton de la narration enfantine que celui du souvenir. Il a inventé autre chose d'absolument original pour faire revivre la sensibilité d'un âge exigeant et lucide, bien que mêlé de rêves, encore.

02/2017

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Littérature française (poches)

L'orphelin

"Il était cinq heures lorsque le téléphone a sonné. Je suis souvent levé à cette heure où la nuit règne encore mais, ce matin-là, je dormais et c'est en rêve que j'ai su que mon père était mort. J'attendais ce moment depuis le moment où j'ai appris que nous mourrons, tous, et qu'il nous faut attendre. Il avait visité la place vingt-huit ans auparavant, au début du mois de juillet de ma treizième année. Je campais, sous la tente, à cinq cents kilomètres de la maison mais je vois l'étroit vestibule, la pomme du premier balustre en chêne verni, les deux portes latérales et l'amorce de l'escalier avec une telle netteté qu'aujourd'hui encore, je m'y laisserais prendre. La scène ne comporte aucune incongruité. Les portes sont à la bonne hauteur. Le bois de la rampe a la couleur du chêne. Je discerne mal les traits de ceux qui m'entourent mais cela se produit également de ce côté-ci quand on se trouve aux prises avec une douleur extrême. En revanche, je vois mon père étendu au pied du balustre. On a repêché son corps dans la Vézère".

11/2009

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Littérature française

La fin du monde en avançant

Une ère nouvelle a débuté. On le mesure moins à la diffusion de procédés bizarres, à la banalisation d'usages incongrus qu'à la disparition d'un certain nombre d'évidences qui paraissaient devoir régner toujours. Les unes, comme l'espoir d'un bonheur provincial, péchaient par leur anachronisme, leur exiguïté. D'autres, en revanche, dont la portée était universelle, comme les significations véhiculées par la grande littérature, pâlissent devant la généralisation d'un intérêt spécial, trivial, celui du gain pécuniaire. Pareilles métamorphoses laissent rêveur, un peu mélancolique.

09/2011

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Littérature française

Catherine

Abandonné par sa femme Catherine, après dix ans de mariage, le narrateur se réfugie dans une petite maison qu'il vient d'hériter en Corrèze, toute proche du bourg où il est nommé professeur de français. C'est là qu'il va vivre le cauchemar de l'arrachement, la solitude, la tentation du suicide, ainsi que l'hostilité de ses voisins braconniers qui dévastent clandestinement son verger. Mais il va miser également sur l'espoir, celui de reconquérir Catherine. Car il lui envoie une lettre d'amour dément : consentira-t-elle à reprendre la vie commune ? En attendant la réponse à son ultimatum passionné, il se replonge dans la lecture de Flaubert comme dans un bain de vie seconde, à la fois organique et intellectuelle, qui lui permettra de survivre, jusqu'à l'extrême limite de ses forces, conscientes ou rêvées. Que sera le message de cette Catherine aussi lointaine que toute-puissante ? Ce roman, d'une violence dramatique patiente et concentrée, nous laisse jusqu'au bout dans l'anxiété. Mais pourquoi l'amour et l'intelligence ne triompheraient-ils pas, après le doute et le chagrin, des forces mises en jeu par le destin ?

02/1984

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Littérature française

La gorge

De son premier livre en 1984 (le publiant, encouragé par Jacques Réda et Pascal Quignard) révélant une écriture exigeante à ses plus récents essais dotés d'une poétique conviction, Pierre Bergounioux, jamais loin de la Haute-Corrèze où il grandit, est devenu une des ? gures essentielles du paysage littéraire français. La gorge s'inscrit dans son oeuvre comme un texte singulier et capital : il rejoint ses écrits d'inspiration autobiographique où le sujet est soumis au chaos du temps. Son passage y est une déchirure métamorphosant l'être, les territoires de l'enfance et la société toute entière des toits aux racines. Quittant les reliefs qui l'entourent depuis toujours, un homme embarque à bord d'un train pour mener, au long des rails, une ultime bataille contre l'avenir et le passé. Le verbe de Bergounioux y est à son apogée et entretient une méditation lancée à toute allure dans les méandres de l'esprit. Le voyage dévoile une poésie infernale où la ré? exion embrasse chaque détail de l'âme du narrateur et chaque bribe du paysage. Le personnage, miroir du lecteur, ne peut s'en sortir sans vertige.

02/2022

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Critique

Agir, écrire

"Le passage de l'initiative aux mains de la classe ouvrière", les années trente, sont un pivot capital des visions historiques de Pierre Bergounioux. William Faulkner en est l'incarnation, il marque la rupture : désormais l'écrivain sera immergé dans le monde. D'une prose sans graisse, Pierre Bergounioux articule autour de cette idée un monde cohérent aux perspectives surprenantes sur l'acte d'écriture. On peut ne pas adhérer à ces partis pris, l'essentiel est ailleurs : il s'agit pour lui, à propos de Faulkner qu'il revendique comme une figure tutélaire, de montrer comment la parole s'enlève sur un fond de silence millénaire. Ce livre n'était plus disponible depuis près de dix ans.

02/2022

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Littérature française

B-17

Pierre Bergounioux présente ce texte haletant, philosophie de la guerre et du temps, par ces quelques mots : "Universellement connu sous l'appellation de Forteresse volante, le Boeing B-17 fut l'instrument principal des bombardements stratégiques qui ruinèrent l'Allemagne. Il emportait dix hommes sur des distances supérieures à trois mille kilomètres, dans l'hiver inexploré des hautes altitudes battues par le feu ennemi. Leur aventure collective n'a pas été contée. Ses possibles interprètes n'y ont pas survécu. A partir d'une image de B-17 en perdition, on a épilogué sur les chances du récit, la liaison toujours incertaine entre l'événement et sa relation".

02/2023

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Littérature française

Trente mots

Normalien et agrégé de lettres, mais aussi sculpteur, professeur, militant, père de famille, pêcheur de truites et de gros livres, Pierre Bergounioux partage sa vie entre les jours austères, laborieux, contraints, en banlieue parisienne et les solitudes lumineuses de la Haute-Corrèze. Toute son œuvre tourne autours du monde rural, sa rudesse et sa poésie, son emprise sur le destin des hommes qui y vivent, leur difficulté à dompter cette campagne hostile, à lui arracher une subsistance ou à lui échapper. A la manière d'un lexique, en trente mots choisis et lourds de sens pour lui, il entend ici éclaircir la douloureuse question des origines et du déracinement, non seulement géographique mais ontologique. Témoin du deuil de ce monde rural, à travers la mémoire longue des humbles, il observe en guetteur attentif, mais non pas nostalgique, ce qui, au-delà des bouleversements de l'histoire immédiate, traverse les générations et les relie à l'universel.

06/2012

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Littérature française

La maison rose

Le narrateur se souvient de la maison de son enfance, dans le Quercy. Il se revoit à la campagne, il a six ans, vit avec sa mère et ses tantes, rêve d'un oiseau d'or, partage les souvenirs de guerre de son grand-père. Il se revoit à dix ans, passionné de lecture, inquiet de l'absence de sa mère, refusant la mort de son grand-père, ayant mal au coeur lors des voyages en 4 CV. À quatorze ans, il tombe gravement malade et rejoint la maison du Quercy pour y voir mourir sa tante Lise. À dix-sept ans, il connaîtra d'autres deuils. Derrière tous ces morts de la maison rose, on découvre peu à peu de dramatiques histoires d'amour très anciennes, un épisode de la Résistance, et l'amour naissant du narrateur pour Catherine. Pierre Bergounioux a le don de voir, entendre, toucher, goûter, sentir mieux que quiconque. Les histoires qu'il nous rapporte prennent un extraordinaire relief, ainsi que cette maison rose, dont il en fait le coeur battant. La mort et la vie projettent à tour de rôle, fatalement, sur ce long récit leurs scintillations de plaisir, de douleur et de nostalgie. Il nous branche à la fois sur les beautés les plus secrètes d'une nature que l'auteur dévoile, et sur l'étrangeté des drames et des bonheurs humains.

12/1987

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Critique

Humanités périgourdines

Non content d'avoir été le berceau d'Homo sapiens sapiens–l'homme de Cro-Magnon, le Périgord peut encore s'enorgueillir d'avoir donné le jour à l'individu conscient de soi. C'est beaucoup, presque trop, pour une aussi petite région. Et pourtant, le fait est. Par une assez plaisante interversion des âges, on a su dans l'instant qu'un nouvel enfant était né. Un petit hobereau du nom de Michel Eyquem avait rédigé, en français, son acte de naissance dans son manoir de Montaigne.

06/2021

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Littérature française

Deux écrivains français

Deux essais, l'un sur Julien Gracq, l'autre sur Claude Simon, constituent ce petit volume. Pierre Bergounioux nous permet de lire ces deux auteurs dont les manières et la matière d'écriture sont si dissemblables, comme les interprètes du temps qui les a vu naître et vivre. Tout deux ont connu une même épreuve, et en partie construit leurs oeuvres sous le choc de l'effondrement général que constituèrent, pour la vieille société où ils avaient vu le jour, la guerre de 14 ? -? 18 puis la défaite de 1940.

12/2009